Comment le Gouvernement defend le Crédit de l'Ètat J'ai l'honneur de vous faire con- naïtre que le moratoire aliemand a mis mon Administration dans la nécessité de li quid er toutes les indemnités allouées pour dommages de guerre au moyen de titres de Ia Dette Beige 1925.» Veuillez remarquer que ces titres rapportent un intérêt normal annuel de 5° o, et sont remboursables au pair, en 20années, par tirages au sort annuels, dater de 1935. Hoe de Regcering het Krediet van den Staat verdedigt II reste a régler qut lques dizaitoes de mil lions de dommagts ae guerre a des sinistrés qui sont parmi. 1 s plus intéressants paree que ce soat les derniers servis, les plus patienis, les moins intrigants, les moins influents, ceux qui ont été privés le plus longtemps de la jouissance de leurs biens déiruits par fails de guerre. Or, l'Etat traite ces malheureux avec une de-tnvofiure et un mépris de lhonnèteté révoltants. F.dsant état de ses difficultés financières, qu'il attriaue au moratoire aliemand plus qu'a sa mauvaise gesiion, le Gouvernement paie ces braves gens en monnaie de concordat au moyen de titres 5 °/o 1925 qui sont actuelle ment có es en Bourse aux environs de 73 frs. Et cela depuis quelques mois seulement alors que jusque la les ïndemnités sujettes a remploi ont toujours éié payées en tspèces comme le vent la loi. Co: séquences le sinistré qui a reconstruil une maison de 100 000 frs ne rt<;oit paur payer sa latisse que des titres valant en Bou'se 73 000 fr. aujourd'hui... et Ditu sait combieia demaiu. S'il liquide ces tiirts - ce que gêné. ale- ment ïl doit laire pour payer partieilement son entrepreneur ii consacie une perte de 27 O. S'ii peut les conserver, il se demande avec angoisse ce qu'ils vau Jront demain. Les éta blissements financiers les plus sérieux retusent de les accepter en nantissement d'une avance dont il aurait b<.soin. Nous connaissons le cas d'un sinistré a qui la Banque Nationale et la Caisse d'Epargne ont relusé ainsi une avance sur doo.ooo lrs de titres 5 1925. Le sinistié est dorc ainsi de toutes facons dans une situation affl geante et angoissante et ctla a un moment particulièrement difficile. En traitant les sinistrés de cette fa$on, le Gouvernement maiche a pieds joints sur ses obligations légales. En effet, st la loi sur la réparation des dommages de guerre instaure et organise le paiement en titres, elle stipule en son article 33 L'ép. que et le mode de remboursement d< s tures représentatifs d'inelemri'és sont fixés p.r arièté royal si les indemmtés sont sujettes a remploi, l'époque et le mode de remboursement de ces titres sont fixés de lagon que les fonds nécessaires soieBt mis a la disposition dts sinistrés en temps opporiun pour leur permettre de réMiser le reuiploi aux époques fixées par les juridictions des w dommages de guerre. C'est clair et formel pour tout homme de bon sens et de Donne foi. Ce qu'il faut d'ailleurs au sinistré pour faire face aux dépenses que lui impose l'ohligaüon de remploi (car il ne faut pas oublier que le remploi est iraposé) c; sor.t des fonas et non pas des titres. On ne peut done lui donner 73 frs quand i) doil en ciépenser zoo. C'tst pourtant ce que le Gouvernement piéttul faire. Na'urellement, cela ne va pas sans provo quer comme toute violation du droit chi z les gouvernés oü le sens de la justice est plus vivace que chez les gouvernants ats pro testations et des récriminations. Les sinistrés lésés, et tous ceux chez qui leurs plaintes legitimes ont trouvé un écho, ont supplie de toutes fagons le Gouvernement de rentrer dans les hornes de la légalité et de redresser le tort causé. Sans de grands éclats de voix qui auraient été pcurtant justifiés en bons et dignes citoyens les sinistrés des régions de Dinant, de Visé et d'Ypres ont fait, après beaucoup d'autres instances infructueuses, une dé marche collective et énergique auprès de M. le Premier Ministre Renkin, Ministre des Finances, de qui dépend le Département de liquidation des dommages de guerre. Cette audience, oü tout a été dit, a eu lieu le 20 Juillet. Comme d'usage et selon la formule trop bien conuue, le chef du Gouvernement a pro- mis examen bienveillant. Le résultat de eet examen s'est fait atten- la question demandait sans doute müre ïexion. La réponse du Gouvernement aux sinistrés est du ir Septembre et voici ce que Ton a fait signer par un ch.f de bureau On ne peut agir avec plus de dédain et de mépris de toutes convenances. Miis les sinistrés sauront au moins qu'ils ne peuvent plus rien attendre de la conscience de ceux qui les gouvernent au nom du Roi, incarnation de l'honneur et du respect a la foi jurée. Mais puisque l'on invoque le moratoire aliemand, rappelons que la loi sur les répara- tions de dommagts de guerre pose en prin cipe que l'Etat Beige prencT a sa charge l'in- demnisation des sinistrés de guerre sans tenir compte des obligations internationales de l'Allemagne. Le meilleur commentateur de cette loi, Van Bladel, écrit, ce qui est d'aillcuis l'évi- dence d'après la texte et les travaux prépara- toires de la loi La loi établit une répa ration Je droit interne qui doit être suppor- tée par la collectivi'é a défaut du déoitéur réel. L'Etat Beige est done débiteur direct indépendamment de la question de savoir si l'inéemnité de guerre qu'il recevra de l'Alle tnagne sera svffisante pour couvrir les dom mages- subis par les citoyens beiges. C'est done une loi d'ordre intérieur et non d'ordre international l'Etat, débiteur dès avant la signature de la paix, supporte la charge des dommages. Dès lors, au lieu d'invoquer ce mauvais prétexie du moratoire aliemand, le Gouverne ment ferait beaucoup mieux d'avouer aux sinistrés qu'il n'a p3S d'argent pour les payer. Ce serait alors l'aveu d'une insolvabilité qu'il serait vain de vouloirmnasquer. Mais s'il n'y a pas d'argent pour payer une dette particulièrement sacrée, lts sinistrés, écceurés, se demandent pourquoi il y en a pour payer non tn monnaie dconcordat ceux la - tous les autres créanciers de l'Etat parmi 1 squeis il y a tant de piéoendiers ou de frelons Parlant d-> s proj is financiers, la Lirire Belgique», dans son numéro du 2 Septem ure, écrivait Au moment oü l'Etat va faire appel au public, c'est bien le moins qu'il fasse pleinement honneur a sa signature. L'aver- tissement est nécessaire et il acquiert p.cur les sinist és une air.ère ironie du fait qu';l est publié le jour même oü ils apprennent le refus cassant que le Gouvernement oppose par lenre du ir Septembre a leurs légitimts revrn- dications. Nous avors encore l'espoir qu'il sera entendu en haut lieu oü l'on ne pensera plus que le meiileur moytn de défendre la caisse de l'Etat (sic) est de ne payer ses dettes les plus certaines et les plus SiCiées qu'a con currence de 73 Sinon, comment défendre aux citoyens, dans des difficultés financières qu'ils auraient eux-mêmes créées ou aggravées, de manquer a leurs engagements et de se placer au dessus des lois Le ciédit d'un Et.at comme celui d'un par ticulier repose plus sur une base morale que sur des moyens financiers et ce n'est jamais en niant ses dettes les plus évidentes qu'un gouvernement peut enrichir le pays. Er I lijven nog eenige tientallen millioenen oorlogsschade te vereffenen aan geteisterden die onder de verdienstelijkste mogen gerang schikt worden omdat zij de laatste gediend zijn, de geduldigste, de minst doorslepen, het minst invloed hebben, deze die het langst beroofd zijn geweest van het genot hunner goederen door oorlogsfeiten vernield. Welnu, de Staat behandelt deze ongtluk- kigen met een schaamtelooze onbetameluk- heid en een ergerlijk misprijzen der eerlijkheid. Zich steunend op haar financieele moeilijk heden, die zij eerder aan het duitsch morato rium toeschujft dan San haar slecht beheer, betaalt de Regeering al deze brave lieden bij middel van titels 5 1925 die thans aan ongeveer 73 fr. op de Beurs verhandeld worden. En dat slechts sedert enkele maanden, ter wijl de vergoedingen aan herbeleg onderhevig tot hiertoe steeds betaald werden ki specién zooals de wet het vere.ischt. De gevolgen daarvan zijn dat de geteister de, die een huis herbouwd heeft van 100.000 frank, om zijn gebouw te betalen slechts titels ontvangt die heden 73.090 fr. op de Beurs waard zijn, doch waarvan niemand weet hoe veel zij morgen nog zullen waard zijn. Indien hij deze titels verkoopt, en in de meeste gevallen is hij daartoe verplicht om zijn aannemer gedeeltelijk te betalen, dan ondergaat hij alzoo een verlies van 27 0/o Indien hij. ze kan bewaren, vraagt hij zich angstvol at wat ze morgen nog zullen waard zijn. De ernstigste fioar.cieele inrichtingen weigeren ze te aanvaarden als onderpand van een voorschot dat de geteisterde zou noodig hebben. .Wij kennen alzoo het geval van een geteisterde aan wien de Nationale Bank en de Spaarkas geweigerd hebben een voorschot te geven op 3oo.ooo fr. titels 5 °,'0 1925. De geteisterde bevindt zich dus in ieder geval in een bedroevenden en pi|nlijken toe stand en dit op een bijzonder moeilijk oogen- blik. Met de geteisterden op die manier te be handelen overtreedt de Regeering met beide voeten hare wettelijke verplichtingen. Immers, indien de wet op het herstel der 001 logs*. schade de betalirg in titels in voege stelt en inricht, dan bepaalt zij ook in haar artikel 53 het volgende Het tijdstip en de wijze van terugbetaling der titels die vergoedingen vertegenwoor- digen zijn 'vastgesteld door Koninklijk Be- sluit wanneer de vergoedingen onderhevig zijn aan herbelegworden het tijdstip en de wijze van terugbetaling dezer titels bepaald derwijze dat de noodige gelden ten gepaste tijde ter beschikking van de geteisterden gesteld worden 0111 hen toe te laten het her- beleg te verwezenlijken op de tijdstippen door de rechtbanken voor oorlogsschade vastgesteld. Dit alles is klaar en duidelijk voor alwie gezond oordeelt en met goeden wil bezield is. Het zijn ten andere geen titels maar gang bare speciën die de geteisterde van doen heeft om het hoofd le kunnen bieden aan de uit gaven hein door de verplichting van het her- oeleg opgelegd, want men mag niet vergeten dat iiet herbeleg vei plichtend is. Men mag hem dus geer. 73 fr. geven wan neer hij er xoo moet vetleren. Dit is nochtans hetgeen de Regeering be- weeit te doen. Zulks gaat natuuilijk niet, zooals ten andere alle overtreding van het recht, zonder eenig vei zet en opspraak ié verwekken van wege de onderhoorigen bij wien de recht vaardigheidszin levendiger is gebleven dan bij de beheerders. De benadeeligde geteisterden, en al dezen bij wien hunne rechtmatige klachten ingang hebben gevonden, hebben op aile manieren de Regeering gesmeekt om binnen de grenzen der wettelijkheid teiug te keeren en het ver oorzaakte nadeel te herstellen.. Zonder veel rumoer, dat r.ochtans te ver rechtvaardigen ware geweest, hebben de geteisterden der streken van Dinant, Visé en Yper, na zooveel andere vruchtelooze ver zoeken, als goede en waardige burgers een gezamenlijke en krachtdadige poging aange wend bij den Heer Eerste Minister Renkin, Minister van financiën, van wiens gebied het departement der vereffening van de oorlogs schade afhangt. Dit verhoor, tijdens hetwelk alles gezegd werd, heeft den 20 Juli 11. plaats gehad. Naar oud gebruik en volgens een reeds te goed gekende formule, heeft het hoofd der Receding een welwillend onderzoek be loofd. De uitslag van dit onderzoek liet zich lan gen tijd afwachten de zaak moest zeker rijpelijk overwogen worden. Het antwoord van de Regeering aan de

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1932 | | pagina 2