Théatre de Lille
KOSMOS - TOURISME
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Federation des Sinistrés
de i'Arrondissement d'Ypres
Coapte-reada de la réaaiaa da 12 Novenbre 1933.
de Ville d'Ypres lors de la réception officielle
des mandataires politiques et des journalistes
venus visiter en voyage d'étude le canal
d'Ypres k Comines.
Nous soumettons cette question a l'atten-
tion dï Votre Majesté dars la conviction qu'il
s'agit d'un travail intéressant, non seulement
la Ville d'Ypres, mais aussi les Villes de Nieu-
port, Dixmude et Comines, soit toute la ré
gion ayant servi de rempart k l'indépendance
du pays et qui reste privée de la léparation
des ressources économiques qu'elle a perdues.
Nous nous croyons fondés pour complé
ter les arguments qui s'y trouvent, rapptler
les paroles qui furent adressées k Votre Ma
jesté par le baron Holvoet lors de l'inaugura
tion des tunnels d'Anvers: G- ace aux recher
ches dont Votre Majesté s'est iaite le cham
pion un sous-sol mystérieux et ingrat a
vaincu pour en déJuire et conclure que les
diflicu'tés techniques qui furent vaincues a An
vers peuvent l'ètre ici, comme elles le sont
en ce moment a Eygenbilsen et ailleurs.
Si les tunnels d'Anvers doivent faire nai
tre a la vie toute une rive actuellement déserte,
la restauration du canal d'Ypres a Comines
est appelée a rendre la prospérité a toute notre
region déshéritée.
La remise en état du canal d'Ypres a
l'Yser, inauguré il y a six mois, ne peut suf
fire a réaliser ce but. Par suite d'lnsuffisance
aVdu soit dans ce canal, soit dansl'Yser, la
navigation y est anê'.ée depuis bientöt trois
mois. Cette siruaiion exclut la possibilité de
voir l'industrie et le commeice se fixer ici, et,
grace a une situation normale, y prendre du
développement.
Ainsi qu'il fut dit le ïgjuillïta 1'Hotel
de Ville d'ipres, les eaux Ue la Lys alimen
tent les usiues de la Région de Roubaix Tour
coing, le canal de bossuyt reliant la Lys a
l'Escaut et, parle canal Oyghem Rouleis, ren-
dent prospère toute la légion Roularienne
»Giace au canal Ypres-Comines, les eaux de
la Lys scraient le salut de tout notre pays et
permettraient er-fin d'assurer a Nieuport, port
de mer, un hinterland économique suffisaut,
avec It quel un trafic ininterrompu deviendrait
possible. Les eaux de la Lys rendraient pour
nos villes et nos villages le service que les
eaux de la Meuse rendront bientö par le Ca
nal Albert au port d'Anvers et a toute la con
tiée qui s'y trouvera reliée.
Péoétrés de l'importance économique de
ce problème, cor.fiants en l'aflectu use solli
citude que Votre Majesté parte a notre région,
les signataires de la présente, sollicitent de
Votre Ma|esté la faveur d'une audienc- qui
leur permettrait a'cxposer a Votre Majesté
cette question si vitale poureux, afin que, par
le puissant appui de Votre Majesté, nos Villes
Martyres puissent enfin entrevoir un avenir
digne drs stuftrances qu'elles ont endurées.
Dans l'espoir que Vous voudrez accueillir
favorablement notre demande, nous avons
l'honneur ü'ètre, de Votre Majesté, les tiès
dévoués serviteurs.
Cette audietce avait été sollicitée pour
cxposer a Sa Majesté la question du canal
d'Ypres a Comines. Nos conciroyens ont rap
porié de leur entrevue avec le Roi une excel
lente imprtssion et une grande confiance.
Maintenant que la tranchée d'Hollebeke ni
constitue plus un empêchement, le canal doit
nous être rendu. Le gouvernement nous a
enlevé l'Ecole d'Equitation, l'Ecole de Maié
chalerir, l'Ecole Régimentaire, la Garnison,
l'Ecole de B ie nl ais an ce, l'lnstiiutioa
Royale de Messines, le moins qu'il puisse
laire est de remettre notre canal en état de
navigabilité, et de permettre a notre popula
tion de Iravailler.
La léuaion est ouverte a 14 h 3o sous Ja
présidence de M. l'Avecat Arthur Butaye.
Prennent encore place au bureau: M.M. le
Dr H. Brutsaert, ancien membre de la Cham-
bre das Représentants, C. Lemahieu, éche
vin de la ville d'Ypres, et L. Geuten, direc
teur de la Coopérative de dommages de
guerre La Vallée de la Lys a Wervicq
1) Paiernent des indemnitis sujet les a remploi
par des titres comptés a leur valeur nominale.
M. le Président fait un exposé succinct de
la situation et rappelle les différentes démar
ches faites aupiès de M. le Ministre des
Finances et qui, malheureusement, n'ont pas
obtenu le résultat qu'on était en droit de
peuvoir en attendre.
La réponse que M. le Ministre Jaspar a
faite au mois de Septembre detnier, aux
délégués de la Féiération, est qu'il reconnait
le bien fondé de nos réclamations, mais que,
faute d'argent, il ne peut agir autrement.
M. le Sénateur Legrand, de Dinant, a bien
voulu se charger aussi de défendre notre
cause auprès de M. le Ministre, qu'il est allé
trouver a plusieurs reprises et a qui il a
soumis, au cas oü par suite des difficultés
finar.cières du moment, la demande des sinis
trés ne saurait être agiéée, deux autres
propositions qui seraient de natute a faire
monter sensiblement le cours des titres de la
Dette Publique 1925, de sorte que la perte
serait moics grande pour les sinistrés.
Ces propositions consistent en l'estampil
lage des titres émis en payement des indem-
nités de dommages de guerre sujettes a rem
ploi. Cet estampillage donnerait droit a un
intérêt supplémentaire de l ou bien, sans
changement de l'intéiét de 5 indiquerait
que ces titres seront remboursables t xception-
nellement par tranche d'ur cii quième et par
voie de tirage au sort dans un délai de 5 ans
a partir de 1934 ou ig35 au plus tard. L'aug
mentation de l'in êt ou la proximité de la
date de remboursement entraineraient certai
nement une augmentation de la valeur de
r égociation des titres en question.
Maisjusqu'a cejour M.lesénateur Legrand
n'a pu obtenir du ministre que la promesse
habituel e d'un examen bienveillant mais
aucune assurance formelle de réussite.
Les dé égués présents mettent en doute
l'avantage que la réalisation de l'un de ces
deux derniers sysièmes pourrait avoir pour
les sinistrés, et sont unanimement d'avis qu'il
faut s'en tenir uniquement au premier système,
actuellement en vigueur pour les communes
et les administrations publiques. Celles ci re
Qoivent maintenant, moyennant abandon des
intéréts courus, un complément en titres pour
les indemniser de la difference entre le cours
du jour et la valeur nominale des obligations
leur remises.
M. Geuten notamment dit que, vu le grand
nombre d'émissions qui ont eu lieu ces der
niers temps, le cours des titres ne monterait
guère et qu'on ne p: ut d'aucune fa^on aban-
donner notre prem e revendication. II faut
tx:ger que Ls sinistrés particuliers s ient
trai'és sur le même pied que les administra
tions publ'ques. Tout autre procédé équivau
drait a l'abandon du principe que le sinistié
doit faire le remploi et qu'il est par con;
quent obligé de réaliser les titres ri (jus en
paiernent de ses dommages.
M. le Président annonce al ars qu'il insistera
a nouveau en ce sens aupiès de vt. le Ministre
des Finances.
2) Budget des reparations des dommages de
guerre pour ig33.
Dans le rapport fait a la Chambre des
Représentants sur ce budget et publié entiè'e
ment dans La Région d'Ypres il est de
nouveau question de supprimer les juridic-
tions spéciales des dommages de guerre et de
confier leurs attributions aux tri runaux civils.
M. le Président démontre que ce transfert
serait loin d'ê re un avantage et encore moins
une économie. Si en haut lieu on est ré-.lle
ment désirtux d'en terminer au plus vite avec
Ls affaires restant enc->re a juger, on ferait
beaucoup mieux de doubler le personnel
aciuel que de le supprimer. Actuellement il
ne reste plus qu'un stul commissaire d'Etat
qui en plus des quelque quatre cents dossiers,
pour lesquels il n'a pas encore été prononcé
de jugement, doit aussi examiner tous les
mois environ une vingtaine d'affaires concer-
nant la responsabilité civile en matière d'acci
dents de travail ou autres.
Si l'on avait conservé trois commissaires,
tout le travail aurait été terminé cette année
et 1e tribuoal des dommages de guerre
n'aurait plus eu sa raison d'exister. Mainte
nant on veut confier l'txamen des dossiers
litigieux et les plus compüqués au Tribunal
civil, dont le personnel n'a pas l'expérience
des Commissaires d'Etat et cü il faudra
nécessairement aussi adjoindre un personnel
supplémentaire pour faire ce surcroit de
besogne.
11 n'y aura done aucune économie. Au con
traire,.car le personnel du Tribunal des dom
mages de guerre n'est que temporaire, tandis
que celui du Tribunal civil est permanent.
En ce moment ci il n'y a plus d'inspecteurs
de remploi non plus. Ceux ci ont rtgu par
deux fois déji un congé de trois mois, dont
le dernier délai expire maintenant le 3i Dé-
cembre prochain, afin d'être mis a la disposi
tion du ministère de la Prévoyance sociale
qui les occupe pour l'examen des dossiers de
pensions de vieillesse.
M. le Président annonce aussi que les
services du Tribunal des dommages de guerre
doivent quitter les batiments de ia caserne et
qu'ils seront installés incessamment dans les
locaux de l'école de musique, rue des Chiens.
Une lettre sera envoyée a M. le Directeur
général Verhaeghe pour demander de ne rien
changer au système et de laisser subsister le
Tribunal des dommages de guerre jusqu'a ce
que toutes les affaires, qui sont de sa compé
tence, soient liquidées.
3) La question du canal dYpres a Comines.
ü'apr ès les ïésultats dts démarches faites
anlérieurement en faveur de la restauration
du canal d'Ypres a Comines, nous pouvons
conclure qu'il est d'ores et déja certain que,
pour réaliser la liaison de la Lys a l'Yser, il
ne sera fait qu'un seul canal Cette liaison se
fera soit par Roulers, soit par Ypres Mais il
ne peut y avoir de doute non plus qu'entre
ces deux tracés différents la p:éférence aille
a Ypres, du tait qu'ici il n'y a plus d'expro
priations a faire, que le canal existe et que
c'est en somme une qrtsiion de léparation Ue
dommages de guerre.
La campagne met-éi pour la restauration
du canal d'Ypres a Comines se continue et
rencontre de plus en plus de sympathie Les
présidents de la Chatnbre de eommnce et
d'Industrie d'Ypres et de la Féiéiation des
Sinistrés ont eu ces jours derr.iers une entre
vue a ce sujet avec les mtmbres du Comité de
la Chambre de Commerce et d'Industrie de
Tournai, qui suit notre mouvement avec 1e
plus grand nuéiêt.
Sa Majesté le Roi a aussi daigné ïépondre
favorablement a la demande d'audieuce que
Messieurs les bourgmtstres d'Ypres et de
Comines, air si que M. Vermeulen, pour la
Chambre de Commerce d'Ypres, et M. butaye,
pour la Fédération des Sinistrés, Lui unt
adressée. Cetce entrevue avec le Roi est fixée
au Mardi 14 h«ovembre, a 10.3o h., et nous
sommes en droit d'en eepérer les meilleurs
résultats.
Les délégués présents engagent ensuite
une discussion sur d'autres questions intéres
sant notre 1 égion, et M. l'écnevin Lemahieu,
entre autre, déplore le marque d'cau dans le
canal d' Y prt sal' Yser. II serait pourtant aité,
d'apiès lui, dc remé lier a cet état de choses,
en hiver du moins, sans devoir pomper l'eau
comme cela s'est fait derniè einent, mais uni
quement en déversant les eaux de 1'Yperlée
dans le canal, ainsi que Cila se laisait avant
guerre On pi étend a présent que les eaux
trop sales de 1' Y perlée nuiraient aux poissons
daLS le canal, mais cette raison ne peut être
valable pursque ces mêmes eaux sales n'ont
jamais tu cet effet avant la guerre Les eaux
de l'Yperlée, auxquelles s'ajouteraient les
eaux du «üvvaanhot beek» et du «Bellewaerd
betk suffiraient a maintenir le canal au
niveau nécessaire pour la navigation, pendant
une notable partie de l'hiver. (1)
M. le Président dit qu'au cas cü l'on obtien-
drait un résultat immédiat aux nouvelles dé
marches qui seront faites aupiès de M le
ministre des Finances, la Fédération se
réunira k nouveau le deuxième dimanche du
mois de Uécembre, sinon la prochaine réunion
11'dura lieu que dans le courant du mois de
Janvier.
L'Assemblée est ensuite levée a 16 h.
(I) Les eaux de la Lys serviraient a régulariser le régime
des eaux de nos canaux, non pas seulement pendant une
partie de l'année, mais pendant l'année toute entière.
D'ailleurs avant guerre, ce projet existait déja et était
l'oeuvre de l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées
M. Aliaeys. N. D. L. R.
A la demande et pour la facilité des habi
tants de la ville un autocar Minerva muni de
chauffage se rendra au
tnus les Dimanches de la saison hivercale
a partir de Dimanche prochain.
DEPART a i3 heures devant les bureaux
du Kot mos Tout isme avec un minimum de
i5 personnes.
PRIX: 16 fr. (aller et retour).
INSCRIPTIONS jusqu'au Samedi a midi.