5 En nous promenant par la Foire Commerciale /dre cette belle phalange d'artistes. L'Harmonie Sainte Cécile d'Abeele Fron- tière, interpréta tiès agréablement, un char mant programme, sous ia Direction de M. JDebunne. A la Place René Colaert, nous avons revu M. Defer, dirigeant cette fois La Philhar- ttionie d'Halluin Une fois de plus nous eümes l'occasion de passer quelques moments agréables Les mu .siciens a'rfalluin firent honneur a leur chef en executant avec beaucoup de cobésion et de belles nuances un programme de choix. Ce n'était pas tout. Revenant a la Grai.d'Place, nous trouvames sur le kiorque La Fanfare Royale de Messines. Sous l'habile direction de M. Joseph Baudrez, cette belle et trés ancienne fanfare, que dirigea duran't de Ion- gues années, M. Deleu, nous permit d'appré- eier les belles qualités de ses musiciens. Ce fut un beau concert, agréable et d'un bon gcüt artistique. Nous adressons nos remerciements et nos plus chaleureuses lélicitations a MM. les Presidents, chefs et exécutants de toutes ces sociétés de musique, gi ace auxquelles nos festivités de PaqucS coni.ürent un éclat tout particulier. Gaired. ~Notre onzième Foire Commerciale Yproise n fermé ses portes, et son succès s'est montré plus grand encore que celui de ses de vanc:ères. Les organisateurs auront trouvé dans la satisfaction du public la récompense bien méritée de leurs courageux efforts. Les Halles et l'Ecole Moyenne ont eu une égale faveur. Les i remières (autos, vélos, électricité, machines agricoles) avaient la pré jference du public sportif et rural, la seconde ^ivait celle des éléments domestiques et urbains. Les deux expositions étaient riches en imérêt. II n'entre pas dans notre intention de passer ,en revue les nombreux stands admirés dans les deux locaux par un public agtéablement surpris. Ce compte rendu est d'ailleuis lait en flunand dans le p-ésent numéro. Nous voulons simplement ïépéter quelques ré flexions que nous avons entendu exprimer, ou traduire quelques impressions person nelles, sans <jue ces notes aient entre elh s la jnoindre liaison. C'estévidemment avec plaisir que 1 s visi teurs constatent les facilités que les commer- cants de la Foire mettent a leur disposition par la grande variété et le bon prix de leu s divers articles. Cependant nous éprouvons un plaisir tout particulièrement vif quand nous voyons exposer a la Foire Commerciale un produit fabriqué ici, a Ypres même, par des Yprois. Sous ce rapport, les grands articles en faveur en ce moment (autos, radios, électri cité) sont des spécialités dont la fabrication exige un capital, une organisation, une tech nique extraordinaires, dont ne dispose évi demment pas notre industrie locale. M ais il y a une autre production, moins coüteuse, et plus populaire encore, celle des articles de sports le tennis, le tir a l'atc, le football, la natation, le tourisme, le cy clisme, la pêche, etc. Pour tous ces sports, si en vogi e chez nous, il faut des articles spéciaux. des maillots, des arcs, des raquettes, des lunettes, des lignes, que sais je Or, beau coup se fabri-quent chez nous. Pou'quoi done tous nos amis qui les fagonnent ne se lont ils pas connaitre grace a la Foire Commer ciale Cest pour eux qu'elle est instituée. Pourquoi done laissent-ils s'incruster dans l'esprit du public cette facheuse idéé que pour trouver tel ou tel article de sport il taille recourir aux maisor. s de Bruxelles et d'autres centres, alors cependant que c'est précisé ment chez nous mêmes que ces maisons des grands centres viennent s'approvisionner i Ainsi encore, nous avons ici une bonne quantité de petites industries, dont plusieurs marchent tiès bien. II faudrait que chaque année quelques unes d'entre elles se fassent connaitre. Nous revcyons toujours avec plai sir les stands des cycles Salvator (firme Hoflick), du Textile" Yprois et quelques autres. Combien était intéressant jadis celui de la fabrique des tissus en rotins Nous avons revu cette année les glacés et les éta mages de la firme Cherchye, les meubles d'usage, les fauteuils, les échelles, et quelques autres produits. II en faudrait davantage. i avons des ferronniers d'art, des diaman- taires et des bijoutiers, des fabricants de balais, d'autres encore, beaucoup d'autres On dirait qu'ils ne se rendent pas assez compte de la puissance formidable de la pu- blicité. Même si aujourd'hui ils n'ont pas un besoin immédiat de publtcité paree qu'ils ont en ce moment des commandes suffisantes, le jour viendra inévitablement, et parfois bien plus vite qu'ils ne le pensent, oü la concur rence leur tera un tort d'autant plus grave que leur modestie déplacée aura laissé leurs noms ignorés du public. Qu'il deviennent done les clients de nos prochaines Foires Commerciales, qu'ils y organisent des Clous Notre infatigaole Chambre de Commerce et d'Industrie s'éver tue a leur méaager de belles chances d'ex pansion. Quelle révélation, par exemple, qu'un stand du sport entièrement, ou peut s'en faut, alimenté par nos industries, réunies dans une entente commune pour former un ensem ble, charmant pour le public, suggestif pour les amateurs, et... profitable pour les produc teurs C'est une idéé qu'on nous a soumise. Serait elle irréalisable - Les visiteurs de la Foire Commerciale de 1933 ont admiré alors le beau vieux Dragon du beffroi, bien létabli en excellente santé, grace aux bons soins qui lui furent prodigués a la cli- nique de notre chirurgien peëlier, M. Baeke landt. Cette année, la Foire Commerciale nous a montré les 8 petits aiglons éclos dans la poussinière du même M. Baeckelandt, et qui sont destinés a monter jtfsqu'au sommet du beffroi, pour compléter la couronne surmon- tant le carillon. Nous avons pu les voir dans les divers stades de leurs croissance deux étaient entièrement formés et doiés et tout pièts a l'essor, deux sur le point de se dorer et déja jaunes, deux tout blancs encore dans leurs nouveiles plumes, et les deux plus jeunes sans duvet, la peau nue et bronzée. Dans quelques jours, touie la couvée prendra sa place gloneuse dans le ciel Yprois. Ces aiglons sont bien absolument tels que ceux qui ont toujours orr notre beffroi depuis son origine qui remonte aux dernières années des 1 too (Voir la gravure dans les Ypriana, vol. I p. 37). Le Photoclub Yprois a connu de nouveau cette année un trés Deau succès. Sa grande salie n'a cessé d'être remplie. ün peut considérer -Ja photographie sous deux aspects. Elle est dqcumentaire, en ce qu'elle conserve pour l'avenir le témoignage aosolument exact d'un fait piécis, qu'il soit vulgaire ou scientifique ou historique. Elle peut devenir artistique, dans le sens le plus strict gu mot, lorsque, comme les autres beaux arts, elle poursuit uniquement la réali satton du sentiment du beau, sans souci du documentaire. Cette seconde foime est extra ordinairement rare a atteindre. Forcer les ïéactions chimiques a se plier aux exigences piécongues d'un effet artistique, il n'est pas donné aux meilleurs des photographes d'y iéussir souvent. Mais ce que tous les clubs photographiques cherchent a atttindre, doivent rechercher, et oatiennent de temps en temps, c'est donner a la reproduction du geste ou de l'objet re produit une expression qui se rapproche le plus possible de la beauté et du sentiment. Sous ce rapport le jeune Photoclub d' r pres nous a présenié a la Foire Commerciale un ensemble superbe, étonnant. Commencer a citer des oeuvres dans cette collection de 32o reproductions photogra phiques, serait forcément s'exposer a des it justices et a des oublis. Ce serait du reste s'é iger en jury et cesser d'être un simple curieux. Bornons nous a deux ou trois im pressions. Le n° 2o5, «une ruelle pittoresque» iormait avec ses ombres et ses taches de soleil un petit tableau surprenant, en noir et blanc, que peu de peintres paysagistes se raient capables d'égaler. Nous avons vu un moulin impressionnant dans la tombée du soir (122) une fermette ravissante (26), de belles et sympathiques" têtes de chevaux (209), et comme paysage proprement dit, un panora ma, de toute finesse et de toute beauté, pris du mont rouge, nous montrant Locre ec le pays u'Ypres. Cette photo rappel'e d'un fagon étonnante la célèore vue sur Canterbury qui fait la renommée d'une des plus belles gra vures anglaises. II faudrait citer encore bien d'autres oeuvres tout aussi méritantes, mais il nous faut nous bomer. Un grand, un tiès grand bravo pour 1' If persche Fotoclub Les locaux dont dispose notre Foire Com merciale sont trop exigus, et c'est bien dom- mage puisque déja trois semaines avant son ouverture il falla.it refuser les demandes fautc de place. On disposait cependant cette année d'une nouvelle grande salie, celle qu'occupait jusqu'ici la Bibliothèque Publique. Heureusement, nous pouvons déji entre- voir, dans un avenir plus ou moins rapproché, la perspective de nouveaux locaux encore, ceux que fournira la reconstruction de l'aile Ouest des Halles. Quelle admirable salie pour expositions que l'etage de nos Halles d'avant guerre une salie de 2472 m c., d'un seul te nant, décorée en partie par les merveilleuses peintures murales de Pauwels et de Delbeke Espérons que la génération actuelle la reverra un jour (sans peintures murales, malheureu> sement). La Foire Commerciale actuelle a été marquee par une coopératien nouvelle, celle de la bociété des Beaux-Arts (Beeldende Kunst kring). Cette société est de formation tout- a fait récente, et elle a profité de la Foire pour nous annoncer son entrée dans le monde. Entrée sensationnelle, s'il en fut deux salles d'école et un couloir, tout remplis de tableaux et de bustes, oeuvres originales d'artistes et d'amateurs Yprois. Nous connaissions les maitres que sont Quistheudt et Brillon, et le magnifique sculpteur qu'est Maur. Deraedt, mais nous ne nous savions pas en possession d'un aussi grand nombre de bons peintres amateurs Ce que nous avons vu n'est qu'un début, mais un début qui est plein des plus belles promesses. Nous avons vu des toiles trés intéressantes, toutes trés bien dessinées, certainesétonnantesetpresqueirréprochables. Souvent cependant la facture parait dure, les couleurs sont crues et sans nuances, la mise en page est dispersée, et presque toujours la lumière est uniformément répandue dans toutes les parties du tableau. II en résulte du papil- lotage et une certaine absence de perspective et d'unité. La plupart des aquarelles sont splendides et ne seraient nullement déplacées dans une exposition de grande ville. Quand nos amateurs auront eu le temps de prendre contact entre eux et de recevoir quelques con- seils des artistes du cercle, ils viendront nous surprendre dés l'année prochaine par une exposition de leurs oeuvres qui pourrait bien faire sensation et leur acquérir une bonne notoriété même parmi les cercles des grandes villes Voila la Société Beeldende Kunstkring partie d'un bon pied. Tous les Yproi» lui souhaitent bon courage et un brillant avenir. L'exposition des travaux des élèves de l'Ecole Industrielle attire naturellement moins l'attention du gros public que celle d'autres productions. Mais elle a donné a ceux qui se préoccupent de l'avenir de nos jeunes artisans de magnifiques encou ragements. Ces dessins, ces calculs, ces épures, ets projets de mécaniques et d'orne- ments, tout cela denote un enseignement sérieux d'une part et une bonne assimilation d'autre part. Les gens entendus y ont ren- conti ga et li des traits qui révèlent l'exis- tence de talents plus qu'ordinaires C'est de nos écoles que sont sortis ces hommes et ces artistes qui. dans tant de domaines différents, ont toujour s donné a notre ville renom spécial. Sous ce rapport, que de fois n'avons nous pas entendu ïépéter cette exclamation dans la boucbe de nos visiteurs étrangers C'est admirable, même de grandes vides n'en fe- raient pas autant C'est vrai 1 Ypres n'est qu'une toute petite ville, a peine ressuscitée. Et elle a cependant déja repris la position influente qu'elle a occu- pée de tout temps. Ce n'est évidemment que le reflet de la place prépondérante qu'elle occupait au Moyen Age et sous l'ancien Régime, mais cela prouve que les Yprois actuels n'ont pas démérité de leurs ancêtres. Passez en revue les autres villes beiges de même population, de population double ou même triple. Combien en trouverrz vous qui dans n'importe quel domaine de l'activué sociale aient une vitalité comparable a la notre Ce doit être un encouragement a persévé- rer. Aussi l'iniiiative de notre Chambre de Commerce et d'Industrie ne saurait être assez encouragée. Cette Chambre nous donne a tous l'exemple du travail et du dévoüement aux intéréts de notre ville. II n'est pas inutile de rappeler que notre Foire Commerciale d'Yprescst exclusivement réservée aux commergants et industriels éta- blis a Ypres. Nul n'est admis a exposer n'im porte quel produit, soit fabriqué par lui, soit importé, s'il n'est inscrit parmi la population d'Ypres depuis un certain temps déterminé.

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1934 | | pagina 5