La journée du 29 juillet 3 REVUE DE LA PRESSE tout le monde se préparait a acclamer, la fête, si longtemps attendue avec impatience, et pi parée k si graads frais, perdait btaucoup de son caractère Ce fut une cruelle déception pour les nom- breux millieis de personnes qui étaient expres sément accourms en ville pour voir Leurs Majes'és. pour voir surtout la gracieuse et jeune Reine qui venait d'assurer notre ex sten- ce nationale en nous donnant un second petit prince. Certes, l'accueil fait au Roi fut enthousiaste. Mais si la Reine avait a ses có'és, c'i üc du délire II parait que des mal informés (et sans doute aussi des jaloux d'Anvers et deGand avaient fai' craindre au premier ministre qu'ily aurait peut êrre des contre manifestants dans eet a-rordissement qui se fait représenter aux chambres par des frontistes et des socialistes. On doit être bien mal in for mé en haut lieu la mus:que socialiste elle même figurait au cor tège hisrorique, et prenait part aux festivités. Du reste, M de Broqueville aura bien con- staté que nulle population n'est plus loyaliste que la nötre Et qu'eut il vu si la Reine Astrid avait été la Les conjonctures sur le vrai motif de l'ab- sence de la Reine sont trés nombreuses parmi le peuple Celui ei est d'autant plus déconcer té que, déja le deuxième jour seulement apiès nos (êtes, leurs Majestés avec le petit Prince Albert (qyiel jeune aviateur I) prenaient leur vol pour la Suèie. Rien que ga 1 Si vraimentlescircons'ances atmosphériques avaient été seules en cause, un train spécial iü: pu amener a Ypres nos Souverains et le petit Prince avtceux. II est certain que leurs Majesté désiraiert de tout cceur venir a deux a Ypres, mais nous ne saurons jamais au juste ce qui a bien pu les déciJer a y renoncer. II est r.on moins probable qu'Elles tien' dront a effacer au plus tót Timpression facheuse produite parmi la population du Sud de la Flandre. Nous ne pourrons plus évidem ment recevoir nos Souverains avec le faste que nous avions piéparé pour le 29 juillet. Une petite ville comme Ypres ne saurait tépé ter un sembiable effort, c'est au dessus de ses moyens. Mais la réception n'en sera pas moins cordiale et enthousiaste. On parle avec admiration du beau chemin de table offert a la Reine. C'est une grande dentelle orr ée de trés fires broderies, avec au centre les armts d'Ypres. Nqs plus adroites ouvrières Yproises y ont travaillé sans inter ruption pendant cinq mois. Sa Majesté le Roi a promis de présenter eet ouvrage a la Reine Astrid de la part de la ville d' Vpres. U est évident que le départ de la familie Royale pour la Suèie ne lui a pas permis encore de l'examiner a loisir, mais nul doute qu'a son retour Sa Majesté la Reine, une expeite en matière d'ouvrages de dames, n'en soit émerveillée. Et pour finir nos quelques j éflexions au sujet de cette inoubliable visite royale, décer- nons un bon point au service d'ordre. 11 fut parfait. Pas trop de rigidité, ce qui eüt nui a l'inti- mité de la fête et a l'élan des manifestations d'enthousiasme assez de liberté pour que nous puissions voir de trés prés notre jeune Souverain et assez de fermeté cependant, pour que nulle part la marche du Cortège Royal put être entravée par la cohue. Un grand bon point done a la police et a la gendarmerie. II était visible que Sa Majesté et le Premier Ministre ont garaé de cette organisation et de leur passage en notre ville un trés bon souvenir. Le Times Certains pays envieronta la Belgique cette jourrée mémorable qui atteste que le pays se relève d'un désas.tre qui porie ses funestes fruits ailleurs. La Grande Öretagne n'éprouve que de la satisfaction Ypres a noué depuis la guerre les liens les plus étroiis avec nous et l'hospitalité beige envers les visiteurs et les colons britanniques a été fon- dée sur la vraie amitié Vingt ans après la guerre, les habitants d' Ypres, qui fut la plus malheureuse des ciiés, comptent maintenant parmi les plus heureux de l'Europe, non seulement paree que la beauté et la1 musique des cloches leur ont été ramenées, mais paree que leur conscience nationale est claire, alors qu'ailleurs Ls nemenis semblent prouver la léalité de la colère qui tombe sur les enfants désoléis sants Journal de Roubaix Yprrs, la vieille cité flamande, a fait a son Roi une récepiion triomphale. Dans la ville en fè:e. oü fljttaient joyeux a toutes les ferêtres les immenses drapeaux aux couleu*s nationales, le roi Léopold III est venu di manche inaugu-er le beffroi ressusci'é des ruines de la euerre Cette première sortie officie lie en pro vince du jeune souverain, fut l'occasion pour le peuple flamand, si attaché a son roi, qui incarne pour lui toutes las traditions du pays, de crier sa foi en les destirées de la patrie beige,en l'avenir si plein d'espé'ance, mal gré les nuages sombres qui patfois, semblent menacer l'horizon, et su'tout son admiration pour le. fils du Roi Soldat, en qui, comme le dtra le bourgmestre d'Ypres, fi rèle a la tradi tion ancestrale, il place avec une s.'reine con fiarce, ses meilleurs espoirs... Dans chacune des rues traversées, c'est le même spectacle enthousiaste. Des trottoirs, des fer res, partout la foule vi- brante acclame son jeune souverain, qui de meure visiblement ému d'un si c >rdial arcueil. Consiamment, des enfants viennent entou'er la voiture.pour lui offrir des fleurs des fer.ê tres des étages, c'est une pluie de fleurs aussi qui tombe sur le landau royal II faut avoir vécu ces h< u es d'inoubliable allégresse, pour savoir la place que tient dans le cceur de son peuple, le jeune Roi des Beiges. Grand Echo du Nord Le Roi prend place dans un landau automobile. Lentement, le cortège parcourt les rues de la ville au milieu d'un enthou siasme qui étonne quelque peu chez nos amis les B lges qui ne passent pas pour être t és démonstratiis. Les c is mille fois répétés de Vive le Roi Leve de Koning 1 défer lent en un grondement qui se propage. Les anêts sont fréquents On offre des gerbt s, des bouquets qui s'amoncellent au pied de la voiture. Des ferêtres, on jette des fl urs....» Sur tout le parcours, ce sera la même foule, le même enthousiasme. Pas une fer être qui ne soit garnie. Pas un balcon qui ne soit chargé lei des enfants agitent leurs mouchoirs. La devant un hospice, les vieux applaudissent de leurs pauvres mains tremblantes. Un groupe chante le vivat flamand Le Soir, sous la signature de «Puck». La Le£on d'Ypres En pleine crise, en plein chaos, Ypres nous offre une étonnante lrgon d'énergie. Au lendemain de la guerre, il ne restait rien de cette cité. Dans l'enchevêtrement des ruines calcinées. les habitants ne retrouvaient rrême pas l'emplacement de leurs maisons. D'aucuns s'enfuirent, épouvantés, pour ne jamais ie venir D'autres cependant, demeurèrent. Pier re par pierre, il ont reconstitué leur ville. Passionrément fidèles a leur passé, ils ont voulu qu'Ypres redevint pareille a ce qu'tlle fut jadis. On y retroqve les mêmes carrefours, les mêmes pignons, les mêmes pierres aux- qutlles manque, cependant, la patine, cette caresse de la gloire. Une telle reconstitution peut être diver sement jugée, et le faux neuf n'est pas tou jours trés beau. Sans doute. Mais la n'est point la question. Ce qui importe, c'est qu'une ville ait ressuscité ainsi de ses ruines, parmi des milliers de morts.sür une terre gor- gée de sang. Ce qui importe, c'est l'audace et laténaci'é des rudes Flamands qui accompli- rent ce miracle. Cet effort merveilleux appar tient déja a l'Histoire. II nous grandit. Le labeur de ceux qui ont recor struit leur ville apparait comme un symhole de lumineuse confiance, en plein cceur d'une époque atroce- ment négative qui s'applique a tout ieter bas et trouve un malin plaisir dans l'assassinat et le massacre. Le Soir Les drapeaux se sont multiples aux ferêtres et aux balcons oü l'on a tenriu des calicots portant des souhaits de bienvenue aux Souverains car il s'agit, aux yeux de la foule, d'une véritable joyeuse entrée, de la première visite officielle du jeune souverain a une cité beige Ce niest pas seulement Ypres, mais toute la Rlandre qui va adresser au roi Léo pold l'hommage de son loyalisme A chaque ii stant l'auto du Roi est arrê par la foule et par des enfants qui offrent dts fl u s pour la Reine L'auto est bien'öt pleine de gert,es. Des flus sont jeié 5 du haut des balcons et des lei ê:res L'accueil des prots est magr.i- fiquement enthousiaste Le cortège, précédé par la gendar merie a cheval, gagne au shot le centre de la ville et traverse une foule innombrable et enthousiaste qui témoigne son loyalisme par l-.s cris répétés de Vive le Roi Le Vingtième Siècle Le 29 juillet sera une date qui restera gratée dans les annales d'/pres L'inauguration de son beffroi rccon- struitest plus que la resfauration d'un mor.u ment quelconque c'est le symoole de cette Flandre mcurtrie par la guerie qui a voulu a force de ténacité et de travail revivre quand même La ville a revêlu sa parure des grands jours, le pt uple est en liesse, pas une maison qui n'ait arboré le drapeau beige cette fête de la renaissance dé la cité, n'est elle pas aussi une fête pour tout le pays. Ypres n'a t elle pas souflert pendant la grande tourmente pour la nation, lorsque les obus incendiaires la dé- truisirent toute entière y compris cet admi rable édifice qui faisait son orgueil.... Notre souverain a vou'u, semble t il, a l'aurore de son tègne, en faisant sa joyeuse entiée a cette occasion dars la cité martyre, ma'quer par son geste, son désir de s'ur.it 'a son peuple dans sa volonté de vivre Et tout le long du parcours^de la gare a 1'Hotel de Ville, de 1'hotel de Ville au Bef froi, du B flroi aux divers monuments et jus- qu'au départ ce ne furent qu'ovations, accla mations a certain momer. t l'enthousiasme fut tel que la police fut dans l'impuissance de contenir la foule qui voulait voir de plus prés son Souverain A chaque instant la vni ture royale doit s'arrê er pour permettre a des enfants de remettre au Roi d'immenses gerbts de fl urs.... Et nous times ce fier regard denos Flamands, briller d'une flamme d'amour peur leur Roi qui personnifii a leurs yeux la Patrie Cette Pattie a laquelle ils sont profon- dément attachés, oü ils sont venus refaMr leur home dans des régions cü l'on croyait que la vie ne serait plus possible Et nous sentimts cette communauté d'ame de ce Roi avec ce peuple qui veulent ensemble faire la Patrie plus belle, piusgranqe et inviolable.... La Deünière Heure vpres. 29 Juillet. Les anrées vont vite Voici quinze ans, au début deig'g nous errions. atterré, au milieu d'un amas de ruines que surmontait une insc iption anglaise City ol Ypres indiquant qu'a cet endroit s'élevait une ville Mais les Flamands, obstiaés ettravail- leurs comme les communiers du moyen age, ont pansé les blessures de leur ville lis ont rel a i les maisons. Ils oht relevé ce beffroi que le roi et la reine inaü- gurent aujourd'hut Les Yprois sont en fête. Le beffroi redressé, c'est le passé fier qui resurgit et du haut de ses septante mètres que couronne le dragon, symbole de l'indépendance, c'est a nouveau la renommée qui peut clamer la gloire de la ci;é La Libre Belgique Ils sont venus par milliers dans la bonne ville d'Ypres. Des autocars, des trairs spéciaux ont déversé des flots de gens dans les rues pavoisées aux couleurs nationale s II est midi, et l'on ne pourrait éva'üer la foule qui déja citcule dans la nouvelle ené aux maisons si cu ieusement crénelées Les acclamations qui saluèrent ici le roi Léopold opposent a leur tour un démenti catégorique a la légende de la froideur du caracière flamand. Le Borinage expansif et spontané téserva rarement aux Souverains un accueil plus délirant Nation Beige Surtout le trajet du cortège royal qui traverse les principales rues de la ville c'est une multitude enthousiaste qui clame son loyalisme par les cris Leve de Koning Vive le Roi 1.... Une tempête de vivats accueille l'ar- rivée de la voiture royale sur la Grand'Place. Les mouchoirs papillonnent aux fenêtres, sur les balcons et jusque sur les toits oü se sont perchés des audacteux..

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1934 | | pagina 3