Chez PASCAL
KORTRIJK SCHE
- ONDERLINGE -
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LES VIEUX REMPARTS D'YPRES
VONT ÉTRE RESTAURÉS
WAAR ZIJT GIJ HET ZEKERST
EN VOORDEELIGST VERZEKERD
TOUS COSTUM ES
MARCHAND - TAILLEUR
23, ruc au Beurre YPRES
TE KORTRIjK
Algemeen Opziener Omer Robyn
Folklore en Flandre.
BELLE, la Géante de Wulveringhem
Le grand quotidien Le Soir a consacré a la
restauration de nos remparts l'article que nous
reproduisons ci-dessous.
Depuis un demi-siècle, on a systémaiiquement abat-
tu les vieux murs qui, autrefois, ceinturaient jalousement
nos cités. Une ville cependant. Ypres, a conservé les
siens. Le Conseil communal a, en effet, décidé de main-
tenir et méme de restaurer la partie de I'enceinte qui
subsiste encore de nos jours et qui s'étend sur une
longueur d'environ deux kilomètres a l'est de l'agglo-
mération.
Voila une ville qui a compris ce que représente pour
elle cette vieille muraille qui, a travers les ages, lui a
servi de bouclier.
Pourquoi toujours sacrifier ce qui reflète la vie d'au-
trefois L'esprit destructeur qui a prévalu, hélas
pendant longtemps et qui a entrainé la disparition
d'une grande partie de notre patrimoine archéologique
et artistique, s'est flnalement heurie a la volonté d'un
grand nombre de Beiges qui, fiers du passé de leur pays,
désirent en conserver le plus de vestiges possibles. C'est
ainsi que depuis quelques années on a réussi a sauver plu-
sieurs monuments que les assassinsdes vieilles
pierres avaient déja, dans leur hfite dévastatrice con-
dam nés a mort.
Les passionnés d'histoire apprendront done avec joie
que les superbes remparts d'Ypres sont désormais a
l'abri d une destruction inutile et ils se féliciteront
d'apprendre que bientöt leur restauration sera entamée.
Les vieux murs blesses.
M. Gits, architecte de la ville, a bien voulu nous dire
ou en était exactement la question.
Jusqu'en 1886, (1) nous dit-il, Ypres était com-
piètement entouré de fortifications. A cette époque,
on éventra I'enceinte pour permeare 1 extension de la
ville et on en profita pour transformer une partie des
remparts en promenade publique.
A l'heure présente, il subsiste encore deux kilomètres
de murailles appartenant a I'enceinte construite par
Vauban.
Au iendemain de la guerre, on constata que ces murs
etaient fortement détériorés. Deux partis se formèrent
au sein du Conseil communal, l'un composé de ceux
qui voulaient voir disparaitre les inutiles vestiges de
jadis I autre de ceux qui, au contraire, désiraient con
server a la ville l'aspect d'autrefois qui fait son charme
et lui donne son caractère propre. Le second parti l'em-
porta et la ville décida de conserver désormais tous les
restes encore existants des anciens remparts.
On aurait voulu les garder avec leurs blessures, leurs
meurtrissures, mais ce n'était pas possible.
L'enquête menée sur place par la Commission royale
des monuments et des sites, appelée a donner son avis,
ie démontrait d'une fagon péremptoire. Son délégué,
M. Albert Visart de Bocarmé, qui fit l'enquête sur les
lieux, constata que les parements extérieurs des an
ciens remparts, atteints par un grand nombre de pro
jectiles pendant la guerre, étaient trés endommagés
en certaines places.
Dans une lettre que l'enquêteur adressait a M. Baels,
gouverneur de la Flandre Occidentale, il disait notam-
mentLe revêtement en briques jaunes tout entier
s'est effondré. Presque partout, le parapet qui couron-
nait autrefois les fortifications a disparu. La pluie pé-
nètre ainsi dans 'a magonnerie par mille orificesen
hiver, elle se congèle et sa dilatation élargit les joints,
provoque des éboulements et active un travail d'éro-
sion dont les effets deviennent de plus en plus visibles.
Si l'on n'y prend garde, ces restes vénérables et
glorieux seront menacés dans leur existence méme. Des
mesures de conservation s'imposent d'une manière
urgente.
La ville est actuellement en pourparlers avec le com
missariat des dommages de guerre auquel sont impu-
tables les frais de restauration. Une solution intervien-
dra trés prochainement.
M. Gabriel Gits nous mène vers les remparts. Un
pale soleil les éclaire. Ils s'étendent de chaque cöté de
la porte de Menin, eet imposant monument de la gloire
britannique. lis ont environ huit mètres de hauteur
et leur base plonge dans un fossé aux eaux glauques,
large d'une quarantaine de mètres. On voit les trous
béants causés par les obus, les brèches immenses. Ces
innombrables meurtrissures donnent a la glorieuse
muraille, dont les Allemands n'eurent jamais raison,
une certaine noblesse. Elle semble s'animer dans la
lumière hivernale qui la baigne. On apergoit, toute
proche, la tour Saint-Jacques, et, dans le lointain, le
beffroi et la flèche de la cathédrale Saint-Martin.
Paysage empreint de beaucoup de grandeur. Sur l'eau,
quelques cygnes tracent des arabesques. Le silence est
coupé seulement par le bruit des cloches d'un couvent
voisin.
Un peu d'histoire.
II nous restait a connaitre l'histoire des fortifications
d'Ypres. M. Julien Antony, le bibliothécaire de la ville,
nous a fourni tous les renseignements que nous solli-
citions.
La date de la fondation d'Ypres nous dit M. Antony
n'est pas exactement connue. mais son berceau fut le
chateau des Trois-Tours. Construite dans les marais,
la ville fui fortiftée. pour la première fois, vers 950. Peu
de places de guerre ont été soumises a autant de vicis
situdes que celle d'Ypres. L'antique cité vit maintes
fois démolir et redresser ses murailles.
En l'an mille, on sait qu'il existait une petite en
ceinte des chroniques de l'époque en font foi. Elle fut
élargie en 1140, au fur et mesure du développement de
la ville. Aux XIII' et XIV' siècles, Ypres connut une
période de trés grande prospérité. L'industrie du drap y
était florissante.
En 1325, le fameux Zannekin agrandit I'enceinte
fortifiée.
Elle subsista jusqu'au fameux siège de 1383, au cours
duquel les Gantois, alliés aux Anglais, détruisirent les
premiers faubourgs d'Ypres, (2) sans cependant pou-
voir pénétrer dans la ville. Durant toute la durée du
siège, les habitants invoquèrent la asinte patronne de
la cité, Notre Dame de la Halle, et ils attribuèrenc a
sa bienfaisante intervention l'insuccès des assaillants.
En 1583-1584, sous le régime espagnol la ville fut
assiégée par le prince de Parme, puis en 1648. sous la
régence de la reine de France Anne d'Autriche, le
prince de Condé, a la tëte des troupes frangaises, vint
a son tour, encercler Ypres.
Après une courte occupation frangaise, la ville fit
retour a la domination espagncle C'est alors que fut
construite la citadelle.
Enfin, en 1678. Loiiis XIV s'empara d'Ypres. La cita
delle fut démolie en 1680 par Vauban, qui entama
la reconstruction des remparts (3). Autrefois (4) le
système de défense était constitué par des talus. Vauban
éleva des murs magonnés. II entoura la ville d'une en
ceinte bastionnée.
En 1782. Joseph II décida de démanteler la place
d'Ypres. Heureusement pour la ville, il n'y eut qu'un
commencement d'exécution.
Dix ans plus tard, sous la menace ades armées de la
République, les Autrichiens s'empressèrent de relever
les murs déja détruits.
Sous le régime frangais, de la Première-République
au Premier-Empire, de 1794 a 1814, aucun travail ne
fut entrepris pour consolider les remparts d'Ypres. On
estimait que la ville n'était pas en danger.
En 1815, après la défaite de Napoléon, les Alliés im-
posèrent a la Hollande de faire d'Ypres une grande
place de guerre. De 1815 a 1822, on restaura done les
fortifications de Vauban et on construisit l'école (5) d'in-
fanterie, démolie il y a deux ans.
En 1853, le gouvernement beige, sous la pression di
plomatique, dit-on, de Napoléon III. décida le déman-
tèlement de la ville. L'Empereur des Frangais craignait
de voir les Anglais se servir contre lui de ce canon
menagant placé a la frontière de son Etat. Une grande
partie des remparts fut détruite en 1886 (6). C'est alors
qu'on traga les magnifiques promenades publiques. (7)
Puis vint la guerre. Et les vieilles murailles servirent
a nouveau.
C'est grace a elles que les Anglais ont pu conserver
la ville. Ils avaient, il faut le dire, admirablement bien
aménagé les casemates. Et lors des attaques par gaz
asphyxiants, en 1915, ils y trouvèrent un abri sür.
Ces casemates constituaient peut-être la plus grande
curiosité du front, de la mer aux Vosges. Elles étaient
invulnérables. Aucun obus allemand n'a pu les dé-
truire et cependant aucune ville, sinon peut-être Ver
dun. n'a subi un bombardement aussi long et aussi
intensif. C'était un véritable pilonage.
Vauban l'avait prévu.
Et ce que Vauban avait déja prévu au XVII' siècle
se réalisa. C'est, en effet, sur la ligne de défense qu'il
avait établie Menin, Comines, Ypres, fort de Knocke,
l'Yperlée canalisée et Nieuport que les Anglais, les
Frangais et les Beiges ont pu arrêter l'invasion alle
mande en 1914.
Vauban avait compris qu'Ypres était l'une des clefs
du Pas-de-Calais.
Et maintenant, grace a la compréhension de l'édilité
yproise, nous pouvons être assurés que les vestiges de
ces remparts centenaires seront désormais préservés.
Nous pourrons, comme autrefois, les contempler en
évoquant l'histoire de l'opulente cité des drapiers fla-
mands. Nous verrons toujours les beaux cygnes blancs
sillonner les fossés. Nous admirerons toujours les anti
ques et glorieuses murailles, parure de cette ville hé-
roïque située aux marches de notre pays, dans cette
plaine flandrienne imprégnée d'eau comme une éponge.
Roger CROUQUET.
HandelsregisterKortrijk 952
A la demande de M. le Bibliothécaire de la Ville
d'Ypres, nous dennons en post-scriptum quelques notes
rectificatives.
(1) Lire: jusqu'en 1853.
(2) Tous les faubourgs furent détruits.
(3) Ceux de I'enceinte Nord et Est.
(4) Jusqu'a la fin du 14e siècle.
(5) Lirela Caserne, d'Infanterie.
(6) Le remarquable bastion, magnifiquement planté,
situé entre la gare et la rue d'Elverdinghe.
(7) Ces promenades furent déja aménagées en 1859.
C'est a la suite de la démolition de 1886, qu'on traga le
beau square de la place de la gare qui fut rétabli im-
médiatement après guerre.
La maison enseigne gratuitement a tous les tailleurs et apprentis-tailleurs les principes
généraux de la coupe et du dessin des patrons.
NATUURLIJK bij de Naamlooze
Maatschappij, de
Onderneming gemachtigd bij Koninklijk Besluit
van 23 December 1932, in uitvoering van de wet
van 25 Juni 1930.
Hare werking uitstrekkende over gansch het
land, worden er nog ernstige Vertegenwoordigers
gevraagd.
Voor alle inlichtingen wende men zich tot het
Bijkantoor te YHER
8, Mondstraat Tei. 159
D'un lecteur cette souriante chroniquette sur la
naissance d'une géante jolie au pays de Furnes.
Les naturalistes nous entretiennent volontiers
du phénomène de la génération spontanée, mais
ils ont limité jusqu'ici ce phénomène aux micro-
zoaires et n'ont pas osé l'étendre aux géants de
terre ou de mer, notamment a ces monstres ma-
rins, périodiquement apergus pendant les vacan-
ces et dont la parenté n'a jamais pu être établie.
Ce phénomène existerait-il On se le demande.
A l'occasion de l'installation de M. Léon Flyps
comme bourgmestre de la charmante commune
de Wulveringhem, prés de Furnes, on a vu appa-
raitre, au milieu d'une foule accourue de toute la
région, une fraiche et accorte paysanne flamande
dont la taille mesurait cinq mètres de hauteur.
Ce fut la grande, la toute grande surprise ré-
servée aux spectateurs de ce cortège inaugural.
Qui done était cettg grande et jolie fille et d'oü
venait-elle On ne lui connaissait pas de parents
et l'on chuchotait que pour les géantes surtout,
la recherche de la paternité en était interdite.
En présence de ce phénomène de génération
spontanée, le jeune et sympathique bourgmestre
s'est trouvé en présence d'un cas bien embarras-
sant. Fallait-il ou ne fallait-il pas inscrire a
l'état-civil cette jolie créature Son baptême
avait déja eu lieu le matin méme avec la quan-
tité d'eau qui convient pour une géante, une co-
pieuse drache nationale. Een drache maakt nat»,
dit-on en parler beige.
La foule se chargea du restant et lui donna
instantanément un prénom on ne peut dire un
petit nom quand il s'agit d'une géante ce
nom est celui de BELLE. Nous avons vainement
cherché ce prénom de Belle dans le vieil
almanach flandrien de Snoeck. Nous nous refu-
sons, d'autre part, d'y voir le qualificatif frangais
synonyme de jolie, dans une région oü un dia-
lecte thiois aussi doux que savoureux, est tou
jours resté seul en honneur. Faut-il y voir un
diminutif d'Isabelle ou bien faut-il puiser dans
la langue du terroir qui désigne une fille longue
et déguingandée par les mots de «Lange belle»?
Chi-lo-sa
Un fait certain, c'est que Belle est bien sédui-
sante dans ses atours de paysanne flamande de
jadis. Jupe longue bouffante, tablier de grand-
mère, vieux chale flamand croisé et bonnet blanc
tuyauté.
Belle est coquette elle est plus que maquillée,
elle est peinte comme une idole hindoue le car-
min de ses lèvres et de ses pommettes fera cer-
tainement palir d'envie ces autres belles qui,
l'été prochain, s'abattront sur les plages voisines.
Belle n'a pas attendu de coiffer Sf Cathérine
pour sourirè a ses jeunes admirateurs. Ce sourire
ne fait point de jaloux il est immuablement
figé et s'adresse a tous, jeunes et vieux, comme
celui de la Joconde, n'en déplaise a M. Collin,
contempteur du Vinei.
Comme on le voit, le folklore ne perd pas
encore ses droits en Flandre terre classique des
géants et des géantes. C'est du folklore du meil-
leur cru que vient de faire le joli village de Wul
veringhem, et non pas a la fagon de M. Jourdain
qui faisait de la prose sans le savoir. Ad muitos
annos, Belle et son Bourgmestre
(N. D. L. R. Cette souriante chronique que
nous extrayons du Pourquoi pas du 15 de ce
mois, ne porte pas de signature, mais plus d'un
de nos lecteurs y appose un pseudonyme bien
con nu).