Année, N° 39 14 J ANVIER 1922
Journal hebdomadaire
de 1’Arrondissement d’Ypres
Organe de l’Association des Sinistrés,
des Clubs Yprois, etc.
- - Weekblad - -
voor het Arrondissement Yper
Orgaan der Vereeniging der Geteïsterden,
der Ypersche Clubs, enz.
ii Jaafgan^ JANUA RI 922
Aankondigingen Yperstraat, 21,
POPERINGHE
Rédaction, Administration et Pablicité Rue d’Ypres, 21, POPERINGHE
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Ihe röle des Coopératives
ll’wtre Président de la Fédération Nationale des si-
L, M. Beaupain, a fait paraitre dans le «Soir»
llpremier janvier, une étude trés intéressante sur l’ac-
11 ae nos coopératives. Cet article fait apparaitre clai-
ILt l’étendue des services qu’elles nous rendent.
Uputons même qu’elles peuvent nous rendre car
[cooperatives valent ce que valent leurs administra-
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HET
LA REGION
D’YPRES
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Les articles non signés sont refusés
facultés
je veux
fait long-
persche
un effort considerable. Non seulement les sinistrés ont
trouvé dans les cooperatives les avances nécessaires pour
restaurer leurs biens, en attendant des jugements défini-
tifs, mais a 1 heure oü ils se trouvaient sans appui,
sans guide, défeemparés devant une loi encore mal connue,
.ils y ont recontré les conseils précieux et les enseignements
utiles d’hommes éclairés et dévoués qui leur indiquèrent
la. voie a suivre. Les coopératives onfrempli ainsi un dou
ble but: elles ont réconforté le sinistré, efles l’ont instruit.
C’est de la Fédération des coopératives que venait le mot
d’ordre dès le premier jour elle fut le coeur et Ie cer-
veau de cette vaste organisation qui devait prendre si
vite un tel développetnent dans nos régions dévastées.
C’est d’elle que sont parties tant d’initiatives heureuses.
C’est elle qui a connu et réalisé eet audacieux' projet
d’un Emprunt des Régions dévastées, sans lequel, on peut
bien le dire. l’Etat aurait dü laisser protester bien des en
gagements.
Quelles sont les raisons de ce succes
Elles sont d’ordres divers, et ceux qui ont assume la
tache de parachever l’oeuvre de restauration matérielle
et économique de notre pays feraient chose sage en les
méditant. Le grand mérite des promoteurs de la Fédéra
tion des coopératives est d’avoir eu 1’intelHgente compre
hension des moyens pratiques a adopter. Les coopéra
tives ont mis au service de cette oeuvre des centaines
d’agents bénévoles, mais actifs et dévoués, qui n’eurent
qu’un objectif liquider le plus rapidement possible, les
affaires qui leur étaient confiées. Ce n’est pas d’eux
qu’on peut dire qu’ils se sont installés dans les Homma
ges de guerre, comme tant de diplomates se sont instal
lés dans la paix. Le directeur de la Fédération 'des coo
pératives a su comprendre qu’il fallait diriger cette entre-
prise avec les méthodes appliquées dans la direction d’un
personnel de banque ou d’industrie modernes, impliquant
notamment des regies inflexibles en ce qui concerne
[’exactitude et l’assiduité au travail. II a évité ce dange-
reux écueil en faire une sorte de ministère a cóté, d’oü
Ton envisagerait la question du point de vue de Sirius.
M. Kestemont s’est entouré de chefs de service intel
ligents, ayant une trés haute idéé de leur mission, con-
vaincus comme leur directeur, qu’ils travaillent a une
oeuvre méritoire et utile. Tous ceux qui se sont trouvés
en rapports réguliers avec eux ont été frappés de eet
excellent esprit, inspires du meilleur patriotisme. Tous
ces gens savent que plus vite ils auront rempli
leur mission, plus vite ils seront contraints de
chercher une autre situation. Ils ont. fait le sacrifice de
leurs convenances personnelles, ils travaillent avec entrain
a se supprimer eux-mêmes.
Ah si ce noble désintéressement animait aujourd’hui
tous ceux qui s’occupent a liquider les dommages de
guerre, nous serions moins fondés que nous ne le som
mes a nous plaindre et a nous alarmen Je me garderai
bien de toute comparaison désobligeante. Cependant, c’est
faire un acte de justice élémentaire de dire que cette
coopérative de village celle de Somzée, par exem-
p]e> est parvenue a travailler avec un prix de revient
de 92 centimes par dossier Oh 1 nous savons qu’il y
a Hosier et dossier, qu’il faut parfois recourir a des
expertises, que certaines coopératives nécessitent un per
sonnel plus nombreux et ont des frais plus élevés que les
autres... Mais voici, a cóté du résultat exceptionnel
de Somzée, quelques chiffres non! moins éloquents
I et directeurs, et sous ce rapport, certaines de nos
pératives laissent peut-être un peu a désirer. Que tou-
travaiilent done chez nous avec la même ardeur
l/oici done ce qu’écrit notre Président M. Beaupain
Dans notre premier article Inous avons montré
c quelle lenteur s’est accomplie jusqu’ici l’oeuvre de
iration des dommages de guerre. Nous avons fait ob-
rer que du train dont on a marché nous en avons en-
tpour une quinzaine d’années avant d’avoir donné
faction aux 11 80.000 demandes d’indemnités qui
lété introduites pour dommages aux biens. Nous avons
litesouligné combien est longue et compliquée la pro
line de reparation par la voie des tribunaux.
II faut done désencombrer ceux-ci. Nous ne songeons
lement a réclamer leur suppression. Il n’y a de droit
table que celui qui peut s’affirmer en justice. Un
ige juridique dit que tout droit suppose une action,
ils si l'on veut sortir de l’ornière, il faut admettre ce
icipe de s’y cantonner les cours et tribunaux de
images de guerre ne doivent plus être appelés a sta-
rsur les conflits d’intérêts qu’on n’a pu résoudre par
voie administrative.
Pour désencombrer les tribunaux, il faut génêraliser
système des transactions. II y a deux sortes de trans
fes celles qui se traitent entre le sinistré et le com-
saire d’Etat, sans aucun intermédiaire, et celles qui
se traitent par le truchement de la coopérative. On
ice que sont les coopératives de- sinistrés, dans quel-
conditions elles fonctionnent, les résultats qu’elles ont
onés jusqu’a ce jour. La première coopérative s’est for-
pendant la guerre elle réunissait surtout des pro
xies d’immeubles sinistrés. Peu après l’idée de coo-
vatives locales avec une organisation centrale a Bruxel-
*e faisait jour la Fédération des coopératives était
«- Elle a pris un développement énorme. II convient
s tendre témoignage a ses administrateurs M. le
histre d’Etat Levie, M. le Notaire Richir, MM. Mer-
6etUgeux, se sont dévoués a la tache de faire vivre
i9r?anisme avec un zèle et un désintéressement dignes
’plus vifs éloges. Ils ont eu la chance de trouver
°mme qu il fallait pour développer une telle entre-
Ee'celui qu’on peut appeler «the rigt man», qui a
surmonter tous les obstacles une énergie inlassa-
et dont l’esprit d’initiative, le labeur obstiné ont
des prodiges c’est M. Kestemont.
l^tallée modestement dans la rue de la Pépinière, la
Nation s’est développée rapidement. Elle occupe
^nant un vaste immeuble de la rue de Berlaimont.
e clirige et controle 326 coopératives locales, grou-
de 111.000 adhérents. A ce jour, 1 7.369 im-
J cs ont été reconstruits ou restaurés au moyen des
Fs avancés par elle 8.1 64 sont en voie de l’être
a feparti plus de 744 millions de francs. Sans elle,
demander oü en serait l’oeuvre de restauration
^^jqui, si imparfaite qu’elle soit, représente déja
^°ir «La Region d'Ypre$ du 26 Nov. 1921.
la Coopérative d’Ypres, a son 40e million, avait dépensé
18 fr. 88 par dossier Menin, 19,57; Wervicq 26,47;
Herve, 27,70; Dinant, 27,39. Nous ignorons encore ce
que coüte un dossier dans tel ou tel commissariat; nous
attendons les chiffres avec quelque curiosité mitigée d’an-
xiété. II est nécessaire que le public sache paree qu’en
demière analyse c’est lui qui paie avec quel souci
de ménager les derniers de l’Etat la Fédération et les
coopératives ont agi. Elles ont dépensé a ce jour
3,500.000 francs, dont 900,000 francs ont été avan
cés aux coopératives pour couvrir leurs frais. Mainte-
nant que, par l’escompte des titres, les coopératives
commencent a réaliser certains bénéfices, il en est qui se
trouvent en mesure de rembourser a la Fédération tout
ou partie des subsides qu’elles en ont requs.
Elles ont compris qu’il est tout a fait légitime que la
contribution abandonnée par le sinistré sur le montant
des titres mobilisés par la Fédération un demi pour
cent revienne a l’organisme central, dès l’instant oü
la coopérative n’en a plus besoin pour couvrir ses frais
généraüx. Certaines coopératives ont déja ristourné a
la Fédération des sommes importantes Ypres,
21,000 francs Louvain, 10,000 Menin, 7,500;
Mariakerke, 5,000; Dinant, 6,000; Wervicq, 5,000;
Tamines, 4,000; Roulers, 4,000; etc.
Ainsi se confirmera de plus en plus la certitude que
les coopératives sont des organismes dont le fonction-
nement ne coütera, en fin de compte, pas un sou au
Trésor, tous leurs frais généraüx étant assumés par leurs
affiliés. Si les coopératives persévèrent dans cette voie,
la Fédération pourra a son tour entrevoir la possibilité
d’amortir ses frais généraüx et d’aboutir par étapes, a
ce but la liquidation la plus prompte de tous ses or
ganismes, sa mission accomplie, sans que celle-ci ait nen
coüté a l’Etat, l’oeuvre entreprise en commun devenant
le témoignage le plus éloquent de ce que peut, en Bel
gique, l’initiative privée lorsqu’elle est intelligemment
aidée et sagement dirigée. La Fédération des coopéra
tives est arrivée a ce résultat extraordinaire tandis que
ses services se développent, le pourcentage de ses frais gé-
néraux diminue Il sera, pour 1921, de 3 francs par
1,000 francs d’avances.
Ces coopératives qui ont fait si brillamment leurs preu-
ves, cette Fédération qui a montré de si rares
d’adaptation aux besoins, le gouvernement
dire par la le département intéressé leur a
temps une sourde et ridicule opposition. L’activité des
coopératives déplaisait a certains fonctionnaires convain-
cus que les dommages de guerre étaient leur chose, leur
fief exclusif, et l’on était la, il n’y a pas si longtemps,
que chaque élog-e décemé aux dirigeants de la Fédé
ration des coopératives allumait de jalouses colères dans
certaines officines ministénelles. Ces préventions ont en
core parfois des répercussions, et l’on a pu faire cette
édifiante constatation que la oü le commissaire princi
pal et ses substituts sont favorables aux coopératives, les
résultats attejnts dépasent toutes les espérances, alors
qu’ailleurs des groupes de coopératives végètent, au ris
que de fausser complètement la répartition des fonds de
l’Emprunt qui doivent aller dans une proportion équi-
table a toutes les parties éprouvées du pays.
Il y a, nous le reconnaissons, quelque chose de changé
a cet égard depuis le 1 1 septembre, jour oü le ministère
des Affaires Economiques vint a Canossa je veux dire