Le Nouveau Projet de Loi pourra, avec quel- 4 i i i F F I Et croyez-vous qu’au Sénat on s’en soit préoccupé Nullement. On n’a pas même remarqué que la loi aurait effet rétroactif. La preuve en est qu’a propos de Part. 6 visant des dispositions fiscales, le Sénat a marqué son hostilité a l’égard de toutes les lois nou- velles, en pareille matière, ayant un caractère rétroactif. Il est aussi établi que le Sénat n’a pas prêté au projet de loi toute 1’attention désirable et qu.’en ce qui concerne les cession- naires sa bonne foi a été surprise. En ce qui concerne l’indépendance des magistrats de nos tribunaux de dommages de guerre singulièrement mise en péril par le projet de loi, il s’est trouvé au fnoins un séna- teur pour dire ce qu’il fallait dire. M. de Sade- leer a prononcé a ce sujet un discours sub- stantiel. Il a développé les considérations qu’ici même nous avons fait valoir. Aussitot il a été écouté. A ces mots d’indépendance des juges qui revenaient sans cesse dans ce dis cours et pour cause les sénateurs ont dressé l’oreille. Plusieurs ont reconnu immé- diatement le bien fondé des observations présentées. M. Van de Vyvere n’en menait pas large les explications fournies par lui sont insuffisantes. Toutefois 1’intervention de M. de Sadeleer s’est produite trop tard le vote de Particle était acquis et un sénateur n’a pu qu’exprimer le souhait de voir la Chambre faire son profit des observations si judicieuses et si fondées présentées par M. de Sadeleer. A part cette intervention et les considéra tions développées par M. Deswarte en faveur de Pobservation du principe de la non rétroac- tivité des lois, le débat a été d’une lamentable insuftisance. Non, le Sénat n’a pas sérieuse- ment discuté le projet. On a discuté a propos de quelques mots a retrancher comme étant inutiles ou a ajouter comme étant nécessaires, ou bien encore a propos de la place a donner, dans le texte général de la loi, aux nouveaux textes proposés tout cela a fait Pobjet d’amendements ce qui, dans les milieux incom pétents, peut donner Pillusion d’une discus sion approfondie. Il y a done eu, ce qu’on appelle des modifications de forme rien n’a été discuté ou modifié quant au fond. Tandis que Pon venait de mettre en péril le prestige de la loi, Pautorité de la chose jugée et Pindé pendance de la magistrature, tandis que Pon pouvait supposer que le Sénat allait se mon- trer le gardien vigilant de ces principes qui font partie de Phéritage de la civilisation, les sénateurs, éberlués sans doute par je ne sais quelle question linguistique, sont restés a leurs bancs, muets, inertes, figés comme des soldats de plomb. Quant a l’État, au gouvernement, il joue, en cette circonstance, un bien vilain role. Plus que tout autre il a intérèt a ce qu’il ne soit pas porté atteinte a des principes, qui constituent les fondements même de la société. Le désordre et Panarchie sont bien prés de nos portes s’il est démontré que les lois, les juges et les jugements ne méritent plus aucune confiance. Mais, l’Etat se débarrasse de ce souci supérieur il espère, par la, diniinuer quelques unes de ses obligations. En cher- chant a mettre main basse sur la justice et a violer les engagements pris a l’égard des ces- sionnaires, il manque a ses devoirs les plus essentiels et le moins qu’on en puisse dire e’est que les procédés dont il se sert ressem- blent étrangement aux ruses et mauvais tours a Pusage des mauvais débiteurs. Une fois de plus, signalons a Pattention publique, plus particulièremeht, a celle de nos législateurs, Podieux projet dont 1’effet sera de mettre a mal l’indépendance de la ma gistrature condition indispensable, comme il a été dit, a toute bonne justice le respect duh la loi, Pautorité de la chose jugée, principes en honneur chez tons les peuples civilisés. Une fois de plus nous dénoncons cet odieux projet qui blesse les intéréts les plus legitimes, a compter de ceux des cessionnaires, actifs agents de notre restauration, jusqu a ceux des sinistrés dont les biens seraient désormais frappés d’inaliénabilité. Unefois deplus, nous dénonqons cet odieux projet par lequel on se propose de mettre des entraves nouvelles a Pinitiative piivée. Une fois de plus, au nom des millieis de sinistrés du pays dévasté, nous dénoncons dans Pespoir que nous serons entendus, les modernes barbares, qui, a la faveur de nou veaux textes de lois, cherchent a nous ravii, une seconde fois, nos droits, nos biens et nos foyers. Une fois de plus, nous demandons 1 aide, la protection de la Chambre, la Chambre Beige qui, pas plus que la Chambre Franqaise qu’on se rappelle un récent discours de M. Loucheur n’admettra pas qu il soit porté atteinte a la loi sur les dommages de guerre, qui est pour nous, comme pour les sinistrés de France, la charte des sinistrés. Une fois de plus, nous adressons avec confiance un suprème appel a nos législateurs, assurés que nous sommes que le pays est avec nous. M. Du Verger. Le 5 Juin en première lecture, et le 12 Juin en seconde lecture, a été adoptée au Sénat une loi apportant certaines modifications au régime des indemnités. Elie a principalement trait aux acquisitions des dommages et tend a légitimer en droit la campagne jusqu’ici illégalement dirigée contre les cessionnaires. Voyons-en les dispositions principales. L’art. 5, i, accorde au cédant, lésé de plus de la moitiédans le prix des droits cédés, le droit de demander la rescision du contrat. Pour les cessions passées,le délai pour l’exer- cice de cette faculté<est de deux ans a partir de la date de la loi. Quelques observations a) L’art. 1674 du Code civil accordait déja ce pouvoir de rescision pour les lésions de plus de 7/12. On a élargi cette faculté d’un douzième. On peut se demander si cette modification vaut bien la peine d’une disposi tion spéciale b) Nous estimons que cet article ne trou- vera que de rares applications. Quoiqu’on en dise, le sinistré n’est pas le personnage qui a été exploité a loisir. La meilleure preuve en est qu’aucune action en rescision pour lésion des 7/12 n’a, a notre connaissance été inten- tée, ni même tentée c) Quel est l’expert- qui pourra, avec quel- que certitude dire ce que valait une indemnité en 1919-1920? avec les aléas de jugement, avec les aléas de dispositions arbitrages que' l’administration prendrait et des lois restric ties qui rétroagiraient, avec les aléas de rea lisation après reconstruction dans des régions dont l’avenir était impossible a apprécier. renons le cas le plus simple a la date d aujourd hui, au milieu des incertitudes créées par les tracasseries des derniers temps, quelle est la valeur vénale d’une indemnité Nous sommes surs que s’il y avait une bourse offi cielle a ce sujet, la valeur ne serait pas même cotée d) Mais a cette disposition nous ne voyons au fond qu’une objection de principecelle de la gravité de l’effet rétroactif. Nousy reviendrons. Les paragraphes suivants de l’art. 5 vismrn le droit de l’Etat, vis-a-vis du cessionnaire. Nous les transcrivons, car il s’agit de les lire de pres e Saul'dans les cas oü l’opération est étran gereatout esprit de speculation, PÉtat to toto „„to el libn ie lmle f vis-a-vis du cessionnaire en rentbourant” celui-ci le prix reel de la cession, avec les frais et loyaux coüts.y compris, s’il y a la valeur des impenses et avec les intg etc... La décision administrative a inter doit être motivée. Elie est, a peine de forclusion, notify cessionnaire par lettre recommandée plus tard dans le délai de deux ans, a f de la date fixée pour le paiement de k n nicre tranche de l’ivdemnité de remploi. tefois en ce qui concerne les cas 0 indemnités auraient été totalement UqUiQ la date de l’entrée en vigueur de Ia pré loi, le délai ne courra qu’a partir de date. La décision peut, dans les 3o jours, 1’objet d’un recours devant la Cour d? dans le ressort de laquelle se trouven biens auxquels se rapportent les c cédés. Ce recours est introduit par d’assignation il est, pour le surplus, in; et jugé comme en matière sommaire, les formes de la procédure civile. Qu’est-ce a dire Nous nous le sommes en vain demand La loi se place done notamment dans pothèse on 1’Etat a payé jusqu’a la den tranche d’indemnité, et même oü les in nités ont été totalement liquidées Loi les indemnités ont été totalement liquk l’Etat a satisfait a toutes ses obligations, quitte et libre de toute obligation. Conn dès lors peut-il lui rester un délai de dein pour se faire quitte et libre de toute ob tion Cela revient a dire que duran délai de deux ans après que la dette est te, le débiteur pourra considérer sa comme éteinte Comprenne qui pourra Prenons provisoirement que cela ait sens et mettons que ce sens soitcelui dutt primitif du projet de loi, savoir que 1’1 aura deux ans pour exercer le retrait litigi inscrit dans l’art. 1699 du Code Civil;a tons-y la notion de la répétition de l’indu l’exposé des motifs semble bien vouloirap quer a la faculté que l’Etat obtiendrait. lors nous arrivons a cette solution1’ pourra se faire rembourser l’indemnitépa 100.000 fr. p. ex.,quitte a reverser aucess naire son prix d’acquisition avec les ac soires, 3o-ooo fr. p. ex. Le cessionnaire ainsi en déficit de 70.000 fr. Eh bien, nous disons que cela est iniquf que l’Etat ne doit pas commettre d’iniqi même vis-a-vis du plus vil des spéculat qui n’a, somme toute, commis d’autrec que de s’enrichir, sans prejudice pour perso Voila done un homme qui a contractei l’empire des lois existantes, qui, au surj tout en recherchant sou intérèt (on ne drait tout de même pas qu’un homme ral nable recherche sa ruine) a réadisé le bu législateur, savoir la reconstitution del gion dévastée, qui, bien mieux, p. ex. n> que suivre les instructions ministeriel!® les directives données par les Chambre achetant des indemnités de guerre p°(* affecter a la création de logements niultifB eet homme realise son operation, ase® ques et perils et quand tout est acM l’Etat vient lui dire tout ce que vousO Uit, je le considcre comme non-avenu,3® égard remboursez-moi ce que je versé je vous laisse toute l’opération^® compte. Ca n’est ni plus ni moins qu1111® apens. H C c que Ie gouvernement et le Senatp*® sent avoir perdu de vue ou n avoir jamais soupeonné, ’est que le cesS'° ici ne lutte pas pour son lucrum niais pour un v< rit.il,-11 mum emergens l’eu au courant de tion de certaines régions dévastées, peut-ètre que, comme c.’est le cas a et ailleurs,la construction érigéepoU' I fiancs a une valeur vénale appr°c ïoo.000 |r. bien s’en laut I jeuie partie du front la valeur des 1 batis n’atteint guère le double de s H

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Het Ypersche (1925-1929) | 1923 | | pagina 2