ff'1! Rapport de M. Van Alleynnes au Conseil Communal d’Ypres Ypres, le 7 juillet 1923. Messieurs, Me faisant l’interprête d’un trés grand nom- bre de nos concitoyens et d’accord en cela avec tons ceux qui ont collaboré a la recon- Messieursvoter a bas duquel je de retrouver la signature de M. D’Huvettere. Un projet de loi concernai remploi en 1 soumis aux délibérations I k 1 struction de notre chère cité, j ai 1 honneui vous prier de vouloir bien votei lordte jour ci-après ORDRE DU.JOUR Le Conseil Communal d’Ypres, Justement alarmé des ruines sans nombie que les modifications projetées a la loi sur les dommagés de guerre causeraient dans la ville d’Ypres et dans tont l’arrondissement Devant la perspective certaine de voii ai li ter toute reconstruction, ce qui entraverait la rentree compléte de la population et, pio- voquerait l’exode de celle qui y est déja rentrée Considérant que ce sont les cessionnaires qui, ayant repris d’une faqon légale les dioits des cédants, ont pour une large part, rendu possible le relèvement des Regions dévastées Considérant encore qu’aucun cas piécis d’abus n’a été dénoncé a leur charge Considérant que leur concours est néces saire, voire indispensable pour remplacer les sinistrés incapables de reconstituer les foyers détruits, par suite de départ, de grand age, d’infirmité ou de décès Considérant que les mesures administrati- ves prises ont déja eü pour résultat d ébranler la confiance du public dans les lois en vigueur sur la matière Considérant en outre que ce mème projet de loi atteint gravement la considération de la magistrature et la confiance que le peuple beige a toujours pu avoir dans l’indépendance de ses juges et dans la force obligatoire des lois régulièrement votées Prie la Chambre des Représentants de repousser les articles de loi réformant la loi préexistante consacrant le droit de cession des dommagés de guerre et la revocation des magistrats en fonctions Charge le Collége de faire parvenir d’urgen- ce un exemplaire du présent voeu a Messieurs les Président et Membres de la Chambre des Représentants. Ypres, le 7 juillet ip23. Je ne doute nullement de votre adhesion unanime, lorsque je vous aurai rappelé que le ier objet de notre programme commun, lorsque nous nous sommes présentés unis devant le corps électoral le 24 Avril 1921, avait trait a la reconstruction de notre cité détruite. Nous lisons en effet, dans notre manifeste Nous avons accepté un programme com- mun, qui sera le relèvement de notre chère cité, si cruellement dévastée par la barbarie teutonne. La reconstruction de nos 4.600 demeures est commencée elle doit être continuée activement pendant les six années que durera le mandat que vous voudrez bien nous con- fier. Or le projet admis par le Sénat tend tout simplement a empécher la réalisat.ion de la tache que nous nous sommes assignée. Nous voyons en effet remettre en question les jugements coulés en force de chose jugée. D’un autre cóté les jugements a intervenir et se rapportant a des cessionnaires risquent de compromettre la reconstruction, puisqu’un nouvel acquéreur se trouvera a chaque fois dans la situation de voir 1 Administration exercer le retrait litigieux et ce, dans un délai de deux ans a partir du paiement de la der- nière tranche de l’indemnité complémentaire de remploi. Peut-on concevoir qu’un tiers, cessionnaire d’un droit au dommage, se voit dans la suite, contester la valeur d’un jugement rendu et astreint, après avoir assume toutes les char ges et aléas de la reconstruction, de restituer a 1 État, le bien réédifié au prix de tant d’ef- forts. Lorsque la portee de ce texte sera saisi les personnes qui actuellement affectent leurs capi- taux disponibles a la reconstruction de notre cite, deserteront la region dévastée et iront par ailleurs apporter leur concours financier ont subis Non, certes Mais bien de recon- struire la région. II est révoltant de constater que, pendant quatre années, on a laissé construire, et qu’on a rendu des jugements pour l’allocation d’avan- ces. Les sinistrés étaient done fondés a croire qu’ils pouvaient acheter. Et voila que tout est annulé. Si la loi est votée, beaucoup de gens seront ruinés paree qu’ils auront eu con fiance dans les jugements rendus par les tri bun aux. II semble qu’au Ministère on n’a pas la moindre notion de la situation exacte dans les régions dévastées. Chaque mois, chaque semaine, il arrive des instructions contradic- toires. La faqon dont les inspecteurs doivent con stater le remploi, donnera lieu a bien des soucis. Voila pourquoi beaucoup de gens sont complètement découragés, tels un de nos meilleurs amis de Dixmude, un des premiers rapatriés, qui perdit tout espoir de voir la situation s'améliorer. Dans toutes les communes de l’arrondisse ment on proteste contre l’interprétation que l’on veut donner a la loi. Je vous prie done, Messieurs, de vouloir nous soutenir en votant a l’unanimité le veeu proposé. (Bravos M. ValCKE. Je me rallie complètement a ce que vient de dire M. Rabau. Ce qu’on désire constitue une grave mécon- naissance du droit. Loin d’etre criminelle, l’opération visée est raisonnable et juste. Ain- si en a d’ailleurs jugé la Cour dy cassation dans un-arrêt (dont l’honorable Député Per manent dunne lecture). Comme l’a dit M. Rabau, il est certain,e- ment sans intérêt de savoir qui construit, vous ou moi. Toute construction est d’utilité publi- que et il n’en peut résulter le moindre dom mage pour l’Etat. On objecte, il est vrai, qu’il y a avantage a protéger les sinistrés. Mais oü découvre-t-on les dommagés qu’ils ont subis Peut être par exception pourrait-on signaler ca et la un cas isolé II est certain que si cette loi est votée, elle causera Ia mine de bien des gens. Nous avons done le devoir de voter le voeu. Si l’on veut atteindre quelqu’un, que l’on s’adresse a ceux qui achèteronta l’avenir. Tout le monde saura ainsi a quoi s’en tenir. (Appl.) M.D’Huvettere. A mon tour je me rallie au veeu que M. Rabau a exposé avec tant d’éloquence. On ne peut oublier qu’a cóté des spécula- teurs, on atteindra aussi les honnêtes gens. J’ai toujours cru que les lois et jugements n’avaient pas d’effet rétroactif. Et j’ai la con viction que M. le Gouverneur n’aurait assuré- ment jamais songé a appliquer des lois pour des faits qui se seraient passés antérieure- ment a la mise en vigueur de ces lois. Nous nous trouvons par conséquent en face d’une loi injuste et n'ous devons faire tous nos efforts pour essayer d’en empécher le vote. (Appl). Après quelques explications complémen- taires de MM. Rabau et Valcke, le veeu est adopté a l’unanimité. M. Le Président. Je constate avec plaisir que le voeu est admis a l’unanimité. Je de- manderai a M. le Gouverneur de vouloir l’ap- puyer auprès de M. le Ministre.{Appl) M. Le Gouverneur. J’accomplirai bien volontiers cette mission. J’ajouterai encore qu’a mon avis la Cham bre législative n’acceptera pas 1’effet rétroac tif qui d’ailleurs n’a pas été appliqué jusqu’ici. au grand détriment de notre ville. Les sinistrés Yprois verront du coupi économique arrêtée et les propriétés reconstruites retomber a la valeur de iqi On perd trop de vue, me semble-t-il 4 valeur de realisation des biens reconstr^ Ypres et dans les communes envirOnn n’atteint le double de la valeur 1914 qUe^ les endroits intéressants de la ville et se proche sensiblement de la valeur igq la trés grande majorité des autres cas. Je ne crains pas d’affirmer que plus moitié des maisons actuellement reconstruit( a Ypres, sont le fait de cessionnaires et pe vent par conséquent tomber sous lecoup, cette disposition. Vous concevrez dés lors aisément le désa roi que l’adoption de ce projet de loi jettei dans notre région. Les effets désastreux. font dés a présent sentir et nous voyons mai chantier abandonné. Comment le gouvernement peut-il concili ces dispositions rouvelles, en tant qu’elli ont un effet rétroactif, lorsquè nous relisoi les paroles prononcées par Monsieurle Mini tre des Affaires Economiques Van de.Vyve a l’occassion de la discussion de la loi di septembre 1921 sur les dommagés de guerr (Séance du 5 aoüt 1921, chambre des Repr sentants. Annales parlementaires page 2551 Il y a un autre point que je me permits 1 signaler d la chambre Nous sommes fon deproccder par avances aux sinistrés, ih impossible d’obtenir partout des jugm définitifs. Alors, pour hater la reconstnictn que faisons-nous Nous faisons faire uneh luation du dommage de iqrq par le Com saire de l’Etat et nous accordons une aiwi aux sinistrés, calculée d’après cette évahiati faite par le Commissaire de l’Etat, quiesth ficier du Ministère public pres le Tribunali dommagés de guerre. Cette décision admit trative sert de base d tons les arrangam que prend le sinistré. Si dans la suite, leini nal, qui doit régler définitivement, iiö aucun égard a Texamen fait de bonne M les agents auxquels nous devons recourir póuvöir donner des avances, il n’y nun aucune sécurité pour le sinistré. faut que le tribunal sache passer mcM une erreur, si le sinistré est de bonne foil C’est la condition pour'que la reconstnicl puisse avancer rapidemeni. Il faut ati^ que stir ce point le sinistré soit d Pabrik revision tatillonne. Ainsi done, nous voyons Monsieurle Mil tre lui-même rassurer les sinistrés, les ent rager a se mettre a la besogne et lorsquece ci, confiants dans la parole donnée par lob' du Gouvernement, auront accompli ou$ terminé leur tache. nous voyons le 111 organedu Gouvernement venir nous dire,l don, Messieurs, il y a maldonne, il faU^ tuer. Je ne doute pas, Messieurs, que vous* unaniment d’accord avec moi pour veeu que je vous demande d’exprillier’ construction, e’est-a-dire l’avenir den°tr 1 étant en jeu. 1 J’ajoute encore que nous serons bonne compagnie, puisque nousne e suivre.l’exemple que vient de nous Conseil provincial de la Flandre Occi Dans sa Séance du 5 Juillet, s0\t T? nous avonsvu ces Messieursvoter a le voeu suivant au bas duquel je sul notre G11 nt le dr0# remploi en fait de dommagés deg^ soumis aux délibérations du Cette loi, déja votée par le Sena elle entre en vigueur, tion des régions dévastées et mème temps un nombre c°nsidel 1 bitants, tous braves gens dont le consiste dans la confiance qu Hs °n ^il les lois et règlements en vigueU^. pjp dans les arrets de la justice de le j

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Het Ypersche (1925-1929) | 1923 | | pagina 4