I - I Wé k hi! I I I O Halles des PI [i I ni'< fflii LtirlaH La vérité, je vais vous la dire, Monsieur le Ministre, paree que je ne suis ni sinistré, ni.... spéculateur et que par conséquent je ne crains ni vos Commissaires, ni les scribes de votre Ministère, ni vos Tribunaux d’appel, ni vos Inspecteurs de remploi, ni le diable et son train La vérité, e’est que toute cette histoire de spéculateurs est une simple parodic de la jus tice pour pouvoir arriver a restreindreles frais de la reconstruction des Régions dévastées. Parodie de la justice aussi les appels, les me naces d’appel fonnplées uniquement pour ar river a extorquer aux sinistrés une somme sur le coefficient nécessaire; parodie de la justice les défalquations effectuées par le remploi paree que dans les maisons nouvelles on rem- place certains matériaux inutiles ou qu’on y supprime certains locaux pour pouvoir y éta- blir un peu plus de contort parodie de la justice les questions de luxe parodie les mille et une vexations qu’on impose aux si nistrés. Parodies de la justice et manoeuvres. Oui, Monsieur le Ministre, manoeuvres malpropres que vous ignorez paree que les sinistrés craignent les représailles et qu’ils n’osent vous en faire part. Lettre ouverte a ce bon j Monsieur Manoeuvres indignes d’un pays comme c nótre qui s’est taillé par sa lutte hcioiq re. contre les hordes sauvages qui 1’ont en\ ahi et détruit,par son abnégation et son courage une reputation de bravoure, d’honnèteté et de loyauté, que votre projet de loi risque de ternir a tout jamais. de 1’Allemagne, la signature apposée au bas du traité de i83g. L’histoire du chiffon de papier appliquée a nos lois, contre la partie de notre population qui a eu le plus a souffrir de la guerre serait bien plus monstrueuse, émanant de nos pro- pres représentants, que celle appliquée par 1’Allemagne vis-a-vis d’un peuple étranger, qui la gênait dans son action contre la France. Ce vilain projet, qui a été élaboré par les auteurs des innombrables circulaires dontont été arrosés les Tribunaux des Dommages de Guerre, les Commissaires d’État, les Inspec teurs de Remploi et qui constituent le plus vaste échafaudage de contradictions quel’ima- gination puisse concevoir, ce projet, ayez done le beau geste de le renier. Et entre nous, convenez qu’il serait profon- dément immoral de continuer dans une voie que, en votre qualité d’honnête homme, vous devez répudier N’est il pas vrai, qu’un particulier qui agi- rait de la'faqon dont l’État se propose d’agir, serait gratifié d’un qualificatif que, par égard pour l’État, je ne prononcerai pas, et qu’il irait finir ses jours a l’ombre, aux frais de la communauté Mais oil voyez-vous done que l’État soit frusté. Pendant que vous ouvrez l’oeil comme vous le disiez si bien, au cours de votre beau discours de vendredi dernier, ou- vrez-le bien. Oui ou non, le sinistré avait-il droit a la somme que le Tribunal a alloué au cession naire. Oui ou non, le sinistré avait-il le droit de prélever ses dommages, de reconstruire son immeuble ct de le revendre immédiatement après son achèvement. Le résultat acquis n’est-il pas le mème Oü done voyez-vous l’abus?Oü done voyez, vous l’excès La somme allouée pour les dommages n’est- elle pas toujours lamême, qu’elle soitdélivrée au sinistré ou au cessionnaire. Si j’étais Theunis, je vous tieridrais le lan guage suivant Mon cher Collègue, soyez done indulgent pour ces cessionnaires. Chaque acte de vente avec session rapporto a ma caisse un joli bénéfice et plus il y a de ventes, plus je toucherai de droits. Ceux que l’on taxe de spéculateurs ont acheté dans le but de rendre a nos villes dé vastées leur vitalité d’avant-guerre que l’inac- tion des déserteurs eüt singulièrement com promise ils méritent un tour de faveur, car sans eux, nos régions seraient encore al’heure actuelle un vaste champ de ruines. Ces spé culateurs sont les bienfaiteurs de la région dévastée. Ils méritent nos éloges. Ctaif9ff»es incomplets Conclusions fausses ---- M. Van de Vyvere vient de laisser percer le bout de l’oreille il n’y a pas de reproches a faire aux cessionnaires mais on trouve, aujourd’hui, qu’on leur a fait la part trop belle. C’est en cela que consistent les fameit.x aims commis par les cessionnaires. Ainsi que nous l’avons dit précédemment, il serait absurde de reprocher aux cession naires d’avoir agi par esprit de lucre. En toute cession, il y a d’ailleurs, si l’on vent, deux spéculateurs celui qui vend et celui qui achète le premier y voit 1c moyen d en retirer un prix avantageux ou une ressource dont il a un besoin immediat le second, y voit l’occasion d’acquérir un immeuble a un prix a sa convenance, soit qu’il songe a l’occuper lui-méme, ou a y installer un des siens, ou a le-revendre avec bénéfice l’un et l’autre y trouvent, chacun a son point de vue, avantage ou intérêt. C’est vrai aujourd hui comme c’était vrai hier. La cession a été autorisée par la loi, l’État considérant qu’il lui était indifférent de payer a M. X cédant ou a M. Z cessionnaire, son but étant la rapide restauratjon des regions sacrifices. Si le Gou vernement voulait faire parmi les cession naires de subtiles distinctions ou les traiter, a un moment donné, en profiteurs d’après-guerre, en toute loyauté, il aurait bien fait de le dire. Et, par exemple, pour prouver que le ces sionnaire a pu retirer de sa cession un béné fice exagéré, il ne s.uffit pas de citer qnelques chiffres non contrólés a des deputes mal avertis. Des chiffres peuvent faire sensation, sans constituer de véritables preuveé. C’est un sophisme, en effet, de dire Pierre a repris un droit aux dommages a raison de 20.000 fr. l’État lui a versé xoo.ooo fr. d’in- demnités par conséquent Pierre réalise, aux dépens de l’État, un bénéfice de 80.000 fr. Les 100.000 fr. d’indemnités ne sont versés par l’État qu’a charge de remploi a effectuer dans un lieu déterminé. Ils ne passent done pas dans la poche du cessionnaire, mais ils servent et doivent servir a la reconstruction d’un immeuble dans telle localité des régions dévastées et c’est eet immeuble qui, lui, sera la propriété du cessionnaire. Pour se rendre compte si le cessionnaire a pu réaliser un bénéfice exagéré, il faut done connaitre, outre le prix payé, non pas le total des indemnités recues, mais la valeur reali sable del’immeuble reconstruit. Or, la valeur realisable des immeubles reconstruits en région dévastée est loin d’atteindre le mon- tant du coüt de la reconstruction. On l’a dit, on l’a répété et on ne saurait assez le redire. A quoi cela tient-il A des facteurs divers et, notamment, au fait, croyons nous^ que les acheteurs éventuels sont tous généralement gens appauvris par la guerre. Qu’importe la cause,'le fait est la. Un exemple fera mieux comprendre notre facön de voir. Dernièrement, L’Indépendance Beige» citait qu’une maison située a Eessen prés de Dixmude, dont le coüt de construction s élève a 70.000 Ir. a été vendue, en vente publique, au prix de 17.000 fr. Supposons, un instant, qu’un cessionnaire ait acquis, dans un but de spéculation, eet immeuble a l’état de ruine avec droit a la reparation a raison de i5.ooo tr. chiffre aisément atteint Quelle serait sa situation Apparemment, la recon struction étant faite, il réaliserait, aux dépens de l’État, un bénéfice de 60.000 fr. En fait- son bénéfice ne serait que de 2000 fr., bénéfice nullement en rapport avec les aléas et tracas inhérents a son entreprise 1 Et si, p0(J son malheur, il avait repris au prix de 20 00 fr., outre les tracas, il subirait, en réalité,Un, perte de 3ooo fr. Nous voila bien loin de fabuleux bénéfices qu’on pouvait entrevoir Il y a done lieu, comme on voit, de fair les plus expresses réserves au sujet des chi| fres cités par M. Van de Vyvere. Mais, quand bien mème, il serait établi qu des cessionnaires ont pu réaliser des bénéfice considérables, serait-ce une raison suffisant pour renier la parole donnée Serait-ce un raison pour donner a la loi un effet rétroactif La note a payer est-elle un peu forte, c’e< pêut-être une excuse pour faire la grimace ce n’est pas une raison pour se dérobera paiement. Dans l’espèce la note a payer ei d’ailleurs telle que 1’Etat devait s’y attendn Comme le premier venu, et meme plus qU n’importe qui puisqu’il doit 1’exemple- l’État doit respect a ses engagements. 1 c’est la toute la question. Agir autremen renier les engagements pris, dépouiller I cessionnaire après 1’avoir attire dans fi régions dévastées, que dis-je après avoir a, plaudi a ses efforts et après lui avoir prod gué les plus belles assurances légales, sera indigne du législateur. Mais qu’on ne se trompe pas au sujet del portée réelle de la loi. Il ne s’agit pas, e effet, de savoir si l’État sera désormais arm contreles abus des cessionnaires, mais biend savoir si l’État sera autorisé a ruiner lesces sionnaires. Lisez attentivement Particle 5 d la loi l’État sera en droit de se libérer vis-1 vis du cessionnaire par le seul remboursemen du prix de la cession et des accessoires. Si la loi vient a passer, quelle sera lasitm tiou du cessionnaire qui a repris avec idéé d revendre après construction, un immetibki raison d'environ 20.000 fr., mais dont le cm de reconstruction s’est éleve a 100.000 fr. Pooi faire la part trés belle au cessionnaire’ disonS que la maison reconstruite a une valeurw 3o.ooo fr. Eh bien que le Gouvernement fassi application de son article 5, du coup, Ieces siomiaire devra done ristourne a 1’Etat dl tout ce qu’il a requ au dela de la sonra offerte en remboursement, au dela duprjï<l la cession, soit 80.000 fr. il aura doncut maison valant 3o.ooo Jr. et une dette sélcva^l 80.000 fr.C’est tout simplement odi«K| Que la loi soit votée et, demain, le ministB des affaires éconoiniques aura done le df<| de ruiner d’honnêtes travailleurs coupabl d’avoir eu confiance dans les lois deleuip3! pouvoir inique, pouvoir arbitraire, pou'J énorme, véritable défi lancé a tous leshO nêtes gens qui ajoutent foi a la parole donj et qui, a l’arbitraire de toutes les tyranflj persistent a vouloir opposer la sécurité lois. M. Du VERGEKl En l’an de grace 1923, le Same1 vers 18,3o heures (soyons précis avez proféré au pied de nos 1 les mémorables. - Et vous avez déclaré avec la ^on”e’J qui vous caractérise et l’accent si de1 1 ment moedertalien qui fleurit votre 1 Vraiment on redouterait de venir® I 1 oujours des reclamations..» deS r|l et cela devant des Députés... des tes... 1 rop d’oreilles ont entendu ces n1, les pour que je ne puisse en garant- et le sens général. Vous n’admettez ni la discussion tique, Monsieur Meüchant. Et franchement, en notre P°r -3 nous ne pouvons que nous rallied -l paroleset applaudir avotre espr^ indépendance et de grande fierté- Farces temps de démocratisati°n I if ’l r. I! di 23. ij i-

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Het Ypersche (1925-1929) | 1923 | | pagina 2