3 i 1 I La liquidation des Dommages de guerre La WSamfesSalicm du 13 Avril Les vceux de nos Bourgmestres Les y i UI1' Nous communiquons ci-afrrès les vceux qui ont éié rcmis au Ministre et discutés devant Sa Majesté le Roi au cours de audience. 1. Si par suite de l’état des finances du pays, des mesures legislatives ou administra- tives, doivent être prises pour restreindre le paiement des dommages de guerre, qu’une exception soit faite pour les arrondissements d’Ypres et de Furnes, paree que complète- ment dévastés. 2. Paiement complet et rapide des indem- nités sujettes a remploi, en titres négociables. Tous ceux qui construisent ont besoin d’argent. 3. Pas de revision des décisions judi- ciaires, sauf en cas de fraude. 4. Suppression des appels a titre conser vatoire, cause de longs retards. 5. Maintien de la federation des Coo- pératives ou creation d’une Federation pour les arrondissements d’Ypres et de Furnes. 6. Rétablissemént -des Chambres du Tribunal des dommages de guerre et des Commissions Arbitrates supprimées. 7. Pas de mesures spéciales, dans la région du front, contre les cessionnaires, sur- tout les petits. 8. Controle rapide, et sans tracasserie, du remploi. 9. Paiement des intéréts, valeur 1914» des titres. 10. Exécution des contrats de parathe- vement des terres, par versements effectues aux propriétaires ou locataires. 11. Indemnisation complete des commu nes, pour le rétablissement des,routes détrui- tes ou abimées par la guerre. De slimste zijn deze die alvoor naar Brussel of op een ander Couverts- Tafelgerief te gaan koopen, eerst komen zien naar het CARILLON bij Van Neste, Markt, Yper, waar het beterkooper en in garantie is elle constitue un grave empiètement de la part du pouvoir exécutif. Les mesures adoptées ne tendent d’ailleurs pas seulement a paralyser la loi, mais aussi a méconnaitre les décisions des tribunaux des dommages de guerre. Ceux-ci, en efièt, ont dü decider, par application des lois sur la repara tion, du mode de paiement des indemnités allouées. Est-ce que réellement il n’en sera plus tenu compte Es\-ce la un moyen d’accroitre l’autorité et 1e prestige des tribu naux appelés a faire l’application des lois Quand de nouvelles mesures furent envisa- gées en matière de loyers, 1e Gouvernement proposaune loi de cadenas. C’étaitunemesure extréme contraire aux principeshabituellement admis et par laquelle on arrêtait l’exécution de certaines décisions de justice, mais} du moins, c’était manifester 1e souci de rester dans la légalité. Aujourd’hui, 1e Gouvernement nous annonce aussi de nouveaux projets de loi en matière de dommages de guerre. J’ai déja eu l’occa- sion de dire ce que j’en pense. En attendant, sans même recourir a une loi de cadenas, il voudrait substituer sans détour, au régime de la loi, 1e régime des circulaires ministérielles. Ce n’est évidemment pas admissible je me refuse a souscrire a pareille abdication du Parlement je crois aussi que l’autorité de la chose jugée doit rester respectée. Un état d’ame inquietant Si telles sont les considérations que nous suggèrent de pareilles mesures, quel en doit être l’effet moral sur les intéressés eux-mèmes Eh quoi Par de simples circulaires ministé- rielles on peut ainsi renverser, bouleverser, annihiler la législation existante en matière de dommages de guerre Eh quoi les plus ras- surantes déclarations et les meilleures garan ties légales peuvent ainsi être contredites et annihilées par des circulaires ministérielles. Qu’on se mette un seul instant dans la situa tion des malheureux sinistrés qui ont cru en la loi, qui ont cru en Injustice, qui ont cru en toutes les décisions de justice mais qui de- main, par l’effet des circulaires ministérielles ne pourront plus y croire, et on comprendra la gravité de la situation. Je n’hésite pas a dire que de pareilles mesures ne peuvent avoir d’autres résultats que de créer un état d’ame des plus inquiétant. Un Exemple Pour citer un exemple concret voici un cessionnaire qui a repris une brasserie chose absolument licite II demande au Tribunal des dommages de guerre d’établir, au lieu de la dite brasserie, une scierie mécanique, ce qui lui est accordé. La decision du premier juge est frappée d’ap- pel, mais la cour des dommages confirme. II lui est finalement accordé mettons Francs 100.000. d’indemnités et, confoimément a la loi, la décision intervenue stipule l’époque et le mode de paiement. Eh bien par l’effet des instructions ministérielles, ce cessionnaire n’obtiendra pas paiement des indempités, sous prétexte qu’il n’a pas 'procédé a la re constitution a l’indentique de l’entreprise sinistrée. II y avait une brasserie, il fallait refaire une brasserie. Voila done une véri- table pénalité alors que 1e législateur lui- même a pleinement autorisé le tribunal d’ad- mettre la substitution du remploi si celle-ci apparaissait comme conforme a l’intérêt du justiciable et a l’intérêt économique tant régional que général. On frappe done d’une pénalité la fidéle application de la loi. Est-ce admissible Et d’autre part est-il admissible qu’après avoir attiré les cessionnaires dans les régions dévastées, qu’on entreprenne de ruiner cer tains d’entre eux sous prétexte qu’ils auraient agi par esprit de lucre Est-ce que toute opération de vente ou d’achat, de même que toute opération de cession ne comporte pas des chances de gains ou de pertes, d’avan- tages ou de désavantages pour ceux qui y Les promesses du Ministre ne donnent pas satisfaction. Nous serious encore une fois les dupes en nous laissant de nouveau restreindre quelques droits. La tactique du Ministre, après avoir me- nacé tout le monde de la ruine, est ensuite de ne proposer que la ruine de quelques-uns. De cette faqon, il compte sur l’égoïsme pour nous diviser. Nous, sinistrés, nous devons rester unis. Il ne faut pas deux catégories de sinistrés. La même loi pour tous, sans exception, pour ceux qui doivent être payés demain comme pour ceux qui furent payés 1’an dernier. Restons unis pour qu’on ne touche a rien. directives ministérielles sont-elles légales L’Autorité du Parlement La question qui se pose aujourd’hui, a propos des circulaires et directives minis- térielles, c’est ni plus ni moins celle desavoir si le Parlement, si volontiers critique de nos jours, possède encore la force de faire respec ter ses pouvoirs et ses prerogatives. La question de la liquidation des domma ges de guerre ou plutót du paiement des indemnités dues aux sinistrés, que le Gouver nement cherche aujourd’hui a régler par voie de circulaires, instructions ou directives ministérielles, publiques ou confidentielles, est de la plus haute importance. Il ne servirait a rien d’oetroyer sur papier les plus larges indemnités aux sinistrés, s’il n’était pas prévu comment ce droit a la repa ration pourra se réaliser de manière effective. C’est un point important qui n’a pas échappé au législateur de 1919 du 10 mai 1919)- Plus tard, 3/. Jasfraragissant en sa qualité de Ministre a depose un projet de loi, tendant notamment a permettre au Gouvernement des facilités de paiement en donnant au Gouver nement le pouvoir de régler par voie d arrêté royal l’époque et le mode de paiement des indemnités. Ce projet rencontra aussitót la plus vive resistance. Il fat remanié. Et lors de la discussion de ce projet de loi, on put se rendre compte combien le législateur de 1921, tout aussi bien que celui de 1919» se préoccupa de maintenir en faveur des sinistrés des garanties de paiement. Le législateur, lui-même, tra^a au sujet de cette importante question des régies et des directives. Et cependant, c’est cette même question de paiement que le Gouvernement pretend régies aujourd’hui par voie de circulaires ministé- ^ielles. CeFte manière de procéder est diegale ont recours, et dés lors la cession étant ad- mise et voulue par le législateur, peut-on-faire reproche au cessionnaire d’avoir recherché un gain ou un avantage Le cessionnaire est en droit de faire remarquer que si telle était 1’in- tention du législateur, que si 1’intention du législateur était de le mettre au travail dans les régions dévastées pour le conduire ensuite a la ruine, il aurait bien fait de le dire. Tout cela est passablement ridicule et odieux. J’avais espéré que ces theories n’allaient plus revoir lejour. Tout cela n’est que prétexte et le pire, c’est qu’après les déclarations faites au mois de février par M. Theunis, chef du Gouverne ment dans un discours programme dé clarations qui ont trouvé dans les régions dévastées un si douloureux retentissement l’impression persistante, trés comprehensible d’ailleurs, dans les milieux de sinistrés, c’est qu’a la première occasion de nouvelles res trictions, de nouvelles mesures prises en violation du droit reconnu viendront les frap- per et les atteindre. Adolphe BUYL, être que de cent francs ou d’un multiple de I» cent, la liquidation de la partie de 1’indem- I» nité dépassant les sommes ainsi établies I» étant désormais réservée, capita! et intéréts. I Application pratique on devait i3o fr. I» a un ouvrier on lui a envoyé un chèque I» postal de 3o francs et... un titre de 100 fr. I» non négociable I Mais il y a des dérogations. I Que deviendrait un régime politique sans I» dérogations I On distinguera dorénavant les habitations Id détruites, complètement ou partiellement, I» de celles qui n’ont subi que des dégrada- I» tions. S’il y a doute, c’est la Direction tech- I» mque de l’Office des Dommages de guerre I» qui statuera.... I On distinguera aussi entre cessionnaires I» achat d’une habitation unique pour eux I» même et leur familie. Pour les mobiliers Iprivés on payera en espèces a concurrence Ide 5ooo francs au maximum, les indemnités dues en cas de destruction totale ou quasi totale.... Pour les écoles, églises, etc., on paiera en vertu d’une décision ministérielle prise pour chaque cas particulier. Voulez-vous, encore une fois, me dire ce que devient la loi dans tout cela C’est la porte ouverte a l’arbitraire, au favoritisme, au népotisme. Le Ministre, dispensateur souverain des deniers publics, voila ce qu’on voulait 1 Le controle, les garanties, la justice, l’é- quité, foutaises que tout cela Le dictateur des Affaires Economiques coupe, decide, tranche et ordonne. Mais la main sur le cceur, avec le sourire profession- nel d’une vieille danseuse, il affirme qu’il ne sera porté atteinte aux droits d’aucun si- nistré. i V. __23BÉ

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1924 | | pagina 3