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Handelsblad van i5 April.
Betooging te Vper
De Bond derGeteisterden heeft Zondag een
indrukwekkende betooging gehouden.
De stoet bestond uit frontbewoners en telde
meer dan 12.000 deelnemers, vertegenwoor
digend al de gemeenten, die door den oorlog
te lijden hadden.
Daar waren ook de burgemeesters, senators
en volksvertegenwoordigers der verschillende
streken, en op de verschillende estraden werd
het woord gevoerd in de beide talen, door al
die leiders om te eischen dat de regeering alle
Belgen op denzelfden voet zou behandelen.
De geteisterden, zegden zij, mogen g*en
twee maal g'-slagen worden eens in den
oorlog en eens na den oorlog. Het land moet
voor de gezinnen solidair zijn. Men moet geld
en opofferingen zoeken elders dan bij de ge
teisterden.
Zij doen een roerenden oproep tot de Bel
gen, die van den oorlog niet te lijden hebben
gehad en eischen dat recht zou geschieden.
Na de betooging werden telegrammen ge
zonden aan den koning en den eersten mi
nister.
Le Peuple 19 avril
La Grande Pitié des Sinistrés
subtils d’un gouvernement oblige d'avouer sa
carence, d’ajourner le paiement de ses enga
gements, bref, de demander un concordat
M. Van de Vyvere fait, en outre, répandre
le bruit qu’il est poussé par M. 'I heunis, que
c’est celui-ci qui a voulu marcher trop vite et
trop fort, en coupant dans les dommages de
guerre ce qu’il n’ose ou ne peut couper ailleurs
dans le budget de la guerre ou de la gendar
merie, par exemple
M. Van de Vyvere avait lancé, en février,
des circulaires créant des catégories parmi les
sinistrés non encore indemnisés, et payant
certains d’entre eux en titres non convertibles,
autant dire en monnaie de singe. II retira ces-
instructions et les remplat;-1 par d’autres, plus
modérées, mais verbales la grosse malice
La colère des sinistrés ne s’attiédit pas. M.
Van de Vyvere a expliqué a la Chambre que
ces circulaires n’avaient qu’un but procéder
a des essais, a une enquête, afin de youvoir
prendre en connaissance de cause des dispo
sitions définitives.
N’eut-il pas été plus simple, plus loyal,
plus prudent de s’expliquer d’abord a la Cham
bre, a la commission des dépenses recouvra-
bles ou a la commission supérieure des dom
mages de guerre, ou encore avec la Fédération
des coopératives de dommages de guerre II
faudra tout de même bien finir par la 1 Car
ce que n’avaient pas les sinistrés —et avec rai
son -c’est que les derniers venus, surtout des
petits, soient moins bien traités que les pre
miers, heureux amis des commissaires d’Etat,
ou puissants seigneurs sachant faire marcher
leurs dossiers au lieu de les laisser dormir
sous la poussière.
pour de belles injustices et inégalités, Sa‘
parler des tripotages inévitables. On COni
prend que les délégués permanents n’aienJ
pas été enchantés de la communication verhd
com.
l’État
La Gazette i5 avril
La Manifestation
La manifestation des sinistrés s’est déroulée
dimanche après midi dans les rues d’Ypres.
Onévaluait a 12,000 le nombre des partici
pants.
Divers orateurs, parmi lesquels MM.
Bruneel, ancien sénateur Buyl, représentant;
Vander Mersch, échevin d’Ypres Martens,
Deleu, Geuten, Valcke, ont pris la parole
dans différents quartiers de la ville et ont
accusé le gouvernement d’avoir employé le
système des deux poids, deux mesures, dans
le règlement des dommages de guerre. Ils ont
fait remarquer qu’il était injuste de payer cer
tains sinistrés en argent et d’autres en titres.
Des télégrammes ont été adressés au Roi
et a M. Theunis.
La Manifestation
Une vingtaine de milliers de spectateurs,
accompagnés de vingt-sept musiques, étaient
venus de soixante et une communes de l’an-
cien front. On notait également une déléga-
tion de sinistrés de Louvain.
De nombreuses bannières émaillaient le
cortege interminable, et des banderoles expri-
maient les revendications des manifestants.
Les banderoles les plus significatives di-
saient On a payé comptant sept milliards
et demi de mark aux Beiges qui, pendant la
guerre, ont gagné de l’argent, et on refuse dè
payer aux sinistrés ce qu’une loi leur accorde.»
Ou bien Le gouvernement emploie, vis-a-
vis des sinistrés, la même politique que les
Allemands emploient vis-a-vis des Alliés il
ne tient pas ses engagements.
Le conseil communal d’Ypres, au grand
complet, sauf le bourgmestre, marchait en
tête du cortège.
Après avoir parcouru les rues de la ville,
les manifestants se sont massés sur la place
Communale, autour de quatre estrades oü des
discours ont été prononcés, en flamand et en
franqais, par MM. Buyl et Missiaen, députés,
Martens, sénateur, Bruneel, ancien sénateur,
-etc., etc.
A Tissue de cette manifestation, des télé
grammes ont été adressés au Roi et au prési
dent du conseil.
A part quelques menus incidents soulevés
par les socialistes, la manifestation s’est dé
roulée dans le plus grand ordre et une digr.ité
parfaite. A. M.
qui leur a été faite. Ils se demandent
mentïl se fait que la crise financière de
fasse uniquement des victimes parmi |e
sinistrés de la guerre.
Et il y en avait qui citaient des cas scanda
leux de dommages payés a des personnalte
ou a des riches Est-il exact, par exempt
que M. Berryer, hier ministre de l’intérieur
est payé jusque et y compris delapertede
son épée d'apparat Est il exact que tou
récemment on a fait payer une somme ronde
lette au Royal Golf Club d’Ostende, formé de
nobles cléricaux, alors qu’on renvoyait
pauvres diables des régions dévastées
Et on voudrait que les sinistrés qui
souffert et qui travaillent tendent’le cou et
avalent sans rouspétance l’amère pilule dn
gouvernement Quelle idéé celui-ci se fait-il
done des sentiments d’équité et d’égalité qui
font le fond de ce peuple loyal Et pourquoi
agit-il dans l’ombre et l’équivoque, retirant,
puis redonnant, pöur reprendre ensuite et
laisser enfin tout le monde dans l’inquiétude
la plus cruelle
II va falloir parlerclair et net, MM. Theunis
et Van de Vyvere 1
Le Journal de Bruges du 20 avril.
Le Nouveau MarJyre
des Sinistrés
Or done, dimanche dernier, de tous les coins
ravagés par la guerre en West-Flandre sont
accourus des milliers deprotestatairesaYpres.
réclamant une application pure et simple de la
loi ordonnant la réparation des dommages dt
guerre.
Sénateurs, députés, bourgmestres, échevins
conseillers communaux et provinciauxs’étaien
mis a la tête de la manifestation trés digne e
trés réussie.
Mais a quoi cela servira-t-il? A rien du tout.
J’ose affirmer que cela ne changera pas les
dispositions gouvernementales.
Le gouvernement de M. Theunis
but
Primo réduire a la portion congrue et
mêmeincongrue les indemnités dues auxsinis-
strés
Secundo rembourser au plus tót a la Ban-
que Nationale plus de six milliards de francs
avancés par la dite Banque a 1’Etat pour payer
les six milliards de marks laissés par les
Allemands.
Pour M. Theunis et les autres ministres, le
sinistré est Tennemi, le trouble-tête, l’embè-
tant personnage.
Par contre le porteur de marks est un caina-
rade, un être a protéger, a secourir et a défen-
dre, le cas échéant.
La preuve le communiqué officie! gouver-
nemental annomyant que M. Theunis, alias le
gouvernement, a déja remboursé 56q millions
a la Banque Nationale pour amortir la dette
des marks.
Et M. Theunis continuera de plus belle au
moyen de nouveaux impóts.
Que va faire M Van de Vyvere?
L’inquiétude provoquée par les circulaires
publiques et puis secretes, de M. Van de
Vyvere, est loin d’etre calmée parmi les
sinistrés de la guerre, ainsi qu’en fait Ibi la"
grandiose manifestation 20,000 personnes
qui se déroula dimanche, a Ypres.
Pourtant, M. Van de Vyvere avait bien fait
tout ce qu’il pouvait pour énerver les protes
tations de ses malheureux compatriotes il
avait écrit aux bourgmestres, qui avaient été
requs par le roi, une lettre tout sucre et tout
miel il s’était rendu sur place et avait, aidé
de quelques cléricaux, essayé d’écarter cer-
taines parties de la population du mouvement
de protestation. Rien n’y fit.
A la Chambre, il a accepté un ordre du jour
signé des divers groupes de la majorité, oü il
était fait allusion d la stride et loyale applica
tion de la loi Il parait que certains sinistrés
avaient pris ces mots au sérieux et dans leur
sens plein ils comptaient sans les distinguos
Or, la Fédération des coopératives de dom
mages de guerre, qui avait fait mine de liqui-
der sa mission changeant complètement de
caractère a été priée par les coopératives
et les sinistrés de continuer tant bien que mal
son action. Jeudi après-midi, les délégués
permanents des coopératives locales ont été
requs par le conseil d’administration. Ils espé-
raient y trouver tout apaisementa leur anxiété.
Hélas
Le conseil d’administration de la Fédéra
tion n’a pu que leur faire part des intentions
du ministre. Celui-ci se propose, en effet, tout
en atténuant la criante injustice de ses précé-
dentes circulaires, de faire encore néanmoins
de graves classifications parmi les sinistrés non
encore payés.
Les immeubles totalement détruits et en
voie de reconstruction continueraient a être
payés en espèces, mais ceux dont la dégrada-
tion n’atteindrait pas 20 p. c. recevraient un
paiement en titres.
Les mobiliers d’habitation ne seraient plus
remboursés que pour la moitié en espèces, sauf
les petits jusqu’a 10,000 francs, tout compris,
mobilier, linge, vêtements toutefois, pour
les dommages de guerre supérieurs a 60,000
francs, on ne donnerait en espèces jamais plus
de 3o,ooo francs.
Quant aux mobiliers agricoles, ils seraient
toujours indemnisés par 5o p. c. en espèces et
5o p. c. en titres. Tousles dommages indus
tries et commerciaux seraient renvoyés a la
Société natio.nale de crédit.
I ous les intéréts dus aux sinistrés et non
liquidés au i'r janvier dernier seraient de
même soldés avec des titres. Pour ce qui
concerne les cessionnaires, le ministre se ré-
serverait d’examiner les cas de même pour
la restauration des chateaux ët villas, c’est lui
qui jugerait s’il faut payer en espèces ou en
titres.
Ces titres sont encore peu définis on sait
seulement qu’ilsseront au porteur, procureront
5 p. c. d’intérêt et devront être remboursés en
3o ans, sans doute par voie de tirages au sort.
Nul ne sait si on pourra les coter en Bourse,
ce qu’ils vaudront, ni comment on pourra en
faire de l’argent liquide C’est le sécret de
M. Van de Vyvere ou de M. Theunis
On peut voir qufil y a place dans tout cela