nv
Les Bourgmestres
de l'arrondissement de Dinant
menacent a leur tour
de démissionner
il
aeparte passé. Si la situation financière
filial ci s'améliore, les avances de la Caisse
raient, fut-ce au bout de 6 mois.
e6fJous eroyuns que la Fédération des Coo-
'ratives peut empruntec a la Caisse tout
pe me une Banque ou un particulier. A la
80 eur, un bout de loi serait simplement a
rlfósent'er pour rectifier la situation qui serait
fntroduite de suite.
C'eSt la seule solution rationnelle, et la seule
ai ranaènera la confiance.
II ne saurait être question de supprimer le
aiewent en argent que pour les endommagés
P rtiels (lustres, requisitions, cuivre), et il ne
^euten être question dès qu'il s'agit des vrais
Les sinistrés se défendent
Enfin les sinistrés de Wallonië ontpris con
science du danger qui les menace. Une im
portante réunion de protestation a eu lieu
hier a Dinant nous apprenons que des réu-
nions analogues sont en voie d'organisation a
Visé et a Charleroi sous le patronage de la
Fédération Nationale des Sinistrés. Le gou
vernement aura bientót lapreuvequelesvicti-
mes de la guerre ne lui permettront pas de
reder ses promesses les plus solennelles et
qu'elles entendont obtenir, comme ceux qui
ont eu la chance d'être payés, les droits que la
loi leur reconnait.
La réunion qui s'est tenue hier a Dinant
dans la grande salie du café A la Ville de
Bruxellas avait été convoquée a l'initiative
du collége échevinal de Dinant. Tous les
bourgmestres de l'arrondissement avaient été
invités et ils avaient répondu trés nombreux a
eet appel. Plusieurs bourgmestres empêchés
s'étaient fait représenter par un échevin ou
conseiller muni d'une délégation en bonne
forme.
M. Bribosia, bourgmestre de Dinant, pré-
sidait la réunionayant a ses cötés MM. le
baroa d'Huart, sénateur, le baron Ed. de
Pierpont, député, Housiaux, député, Jules de
Saint-Omer, député permanent, Blavier et
Roger de Sélys, conseillers provinciaux, Vin
cent, échevin de Dinant, P. Beaupain, prési
dent de la Fédération Nationale des Sinistrés,
AlbertCollard et Raulin, membres du comité
delaChambre de Commerce de Dinant.
U. Bribosia a défini le but de la réunion
etablissement d'une entente entre les sinistrés
Ijusqt'a la rentrée en possession de leurs
[biens, pétitionnement éventuel, protestation
,auprès des pouvoirs publics, moyens pratiques
aenvisager afin de ne.plus entraver la restau
pt4»n ni le paiement des dommages.
Vsus savez, dit il, comment on prétend ré-
Sler maintenant les titres de dommages de
perre. Pour obtenir une avance pouvant al-
^jasqu'a 80 p. c. du mon'ant du titre, don
par la Caisse d'Epargne, il l'audra sous-
Ire un engagement de rembourser le prêt,
epayerun intérêt de 6 1/8 p. c. Vous n'êtes
eroepas anis en possession des obligations
^tscrites qui restent bloquées en garantie.
-Uantaux dommages mobiliers l'Etat ne les
^eplus. M. Bribesia donne au sujet des
°UVe|les mesures des détails que nos lecteurs
Paissent déja puisque nous avons exposé
1 0ut le mécanisme de la nouvelle combi
ltnaginée par MM. Janssen et Poullet.
Prison
Hf,
ï\k en lln intéressant rapport, com-
6X'30S® il montre toute la scanda
'niquité d'un pareil système. II signale
eh-^tatipns que les sinistrés des Flandres
elevées
Y,LL"S bourgmestres de l'arrondissement
fatre ^eeS renc^ comPte des démarches
pion"^68 ,auPr(;s de M. Poullet par la délé
lPres.
MLe Sénateur D'huart dit qu'il s'est ému
das nouvelles mesures prises par le gouver
nement; il avait repu l'assurance que les mesu
res étudiées ne pouvaient porter d'atteinte
réelle au droit des sinistrés. Dès la rentrée des
chambres, cette question devra être soule
vée au Parlement.
M. le sénateur d'fluart affirrae qu'il sera
aux cötés des sinistrés. L'Etat a contracté en-
vers eux une dette sacrée qui doit être payée
quelle que soit la situation du Trésor.
M. Housiaux, député, s'élève vivement con-
tre l'attitude du gouvernement. Ce qui est gra
ve, dit-il, c'est qu'il apparait qu'il n'y a pkus
aujourd'hui de respect de la parole donnée.
Je me joindrai dès la rentrée a ceux qui in-
terpelleront le gouvernement je suis bien a
l'aise pour ce faire car je suis de ceux qui
n'ont pas Voté la confiance a»u gouvernement.
Je he dis pas cependant que s'il voulaft nous
denner la garantie solennelle que les engage
ments pris seront respectés et que tous les
sinistrés seront payés, je ne me décideiüais pas
a lui accorder ma confiance. En t-out «as, vous
pouvez compter sur mon concours le plus
absolu.
M. De Pierpont se rallie pleinement a-ux
déclarations de ses collègues. II propose de
nommer une délégation de bourgmestres qui
se rendrait au-près de M. Poullet, acconapa-
gnée de tous les députés et sénateurs de l'ar
rondissement.
M. Septroux, bourgmestre d'Hastières, de
clare, aux applaudissements de l'assemblée,
que tous les bourgmestres doivent prendre
l'engagement de démissionner si le gouverne
ment ne cèdc pas. Nous ne pouvons pas eon-
tinuer a administver des communes dans de
telles conditions.
Des voix. Et que les parlementaires dé-
missionnent aussi s'il le faut
M. de Pierpont. Je suis prêt a le faire
Je pense aussi que la délégation doit avoir een
poche la démission de tous les bourgmestrés.
M. Duchateau Des conseils communaux
tout entiers
M. Beaupainprésident de la F. N. S., se
réjouit de voir enfin la Wallonië s'émouvoir,
après les énergiques protestations des sinistrés
des Flandres. Tous les bourgmestres des ar-
rondissements de Dixmude et d'Ypres sont
dëcidés a remettre leur démission au R@i si le
gouvernement ne cède pas. II taut qu'il en
soit de meme dans les régions sinistrées de la
Wallonië car un grand danger menace celle-ci,
c'est que sous la poussée de protestation qui
vient des Flandres, le gouvernement ne pro-
pose un régime d'exception pour la région du
front. Nous savons qu'on y songe en haut lieu.
Prenez-y garde ce jour lala Wallonië serait
une fois de plus sacrifiée. Des réunions ana
logues vont avoir lieu a Visé et a Charleroi
il faut que le gouvernement comprenne que
tous les sinistrés du pays sont décidésa résis-
ter de toutes leurs forces pour le respect de
leur charte la loi du 10 mai 1919 qu'on essaie
d'abolir en fait a coups de circulaires et de
mesures restrictives. Rien de plus hypocrite
que la faqon dont le gouvernement a annoncé
dans la presse le changement de régime. Tous
ceux qui ont lu les communiqués parus ont pu
qroire qu'il ne s-'agissait en réalité que d'un
changement dans les modalités de paiement.
Vous savez déja c.e qui en est, le remarqua-
ble exposé de M. Raulin vous a édifié. Mais
la situation est encore plus grave. II résulte
des circulaires complémentaires adressées
aux divers services et que nous avons pu
nous procurer que seuls les titres émis depuis
le ier septembre peuvent être négociés et que
seuls les sinistrés qui justifieront d'un besoin
urgent pourront obtenir non pas des acomptes
mais un prêt qui pourrait aller jusqu'a 80 p.
c. mais qui le plus souvent ne dépassera pas
3o p. c.
Pour connaitre la situation du sinistré on
s'adressera a l'agent du Trésor qui interroge
ra le receveur des contributions. En règje gé
nérale tous ceüx qui jouissent d'un revenu de
7.5oo francs ne pourront obtenir d'avance
En tout cas chacun se verra livré a une véri-
table inquisition fiscale. Quant aux dommages
mobiliers n'oubliez pas qu'ils ne sont plus
payés. Tout cela crée a certains sinistrés et a
nombre d'entrepreneurs une situation vérita-
blement angoissante. Un entrepreneur de Me-
nin a qui l'Etat doit des sommes énormes a
du emprunter samedi dernier 6.000 francs
pour payer ses ouvriers. Des cas analogues
nous sont signalés en Wallonië. Pouvons-
nous tolérer pareil scandale eris non!non!)
L'Etat dit qu'il n'a pas d'argent. Ce n'est
pas a nous a lui indiquer ce qu'il peut faire.
Je sais quant a moi qu'il existe a la Fédération
des Cooperatives un projet d'emprunt trés
bien étudié avec des tirages hebdomadaires.
Je persiste a croire que si on faisait un nouvel
appel au pays en lui exposant nettement la
situation et en insistant sur les devoirs de so-
lidarité nationale on trouverait les 5oo mil
lions qui sont nécessaires a l'achèvement de
l'ceuvr-e de réparation. On n'a pas d'argent et
on a payé des milliers de petits sinistrés de
euivre et de laine dans l'arrondissement de
Bruxelles. La Fédération des Coopératives
elle-même a payé sur les fonds du dernier
emprunt des titres délivrés a des provinces et
des communes qu'elle n'avait pas le droit de
payer car ces paiements incombaient au Tré
sor et non a el-le.
J'ai entendu avec joie vos parlementaires
nous promettre leur appui le plus complet.
J'en suis d'autant plus heureux que jusqu'a
présent les sinistrés ne semblaient pas avoir
l'oreille du Parlement. On les considérait trop
comme des gens jamais satisfaits et qui récla-
ment toujours. Les interpellations sur la vio
lation de la loi sur les dommages de guerre
se sont presque toujours délourées devant des
banquettes et dans l'indifférence de la plupart
des parlementaires. Nous sommes d'autant
p-lus heureux de pouvoir enfin compter sur
leur appui. M. Missiaen, député d'Ypres, a
déposé une demande d'interpellation. Je viens
d'apprendre q.ue de son coté M. H. de Sélys
en a fait autant. Les parlementaires pourront
done ainsi faire bloc autour des défenseurs
des sinistrés et s'ils le font la partie sera ga-
gnée.
Mercredi prochain, M. Poullet recevra a
nouveau les bourgmestres d'Ypres et leur
donnera la réponse qu'ils ont sollicitée. Faites
une démarche analogue auprès duministre des
Affaires Economiques a la bonne volonté
duqueljeveux croire et qui pourra peut-être
faire fléchir l'mtransigeance du ministre des
finances. Si celui-ci ne cède pas, c'est au Par
lement que le dernier mot appartient. Nous ne
voulons qu'une chose le respect de la loi-
M. Van de Vyvere a dit un jour a la vieille
caserne d'Ypres devant les sinistrés assem
blés M faut bien qu'il y ait des premiers et
des derniers, mais les derniers seront payés
comme les premiers, j'en prends l'engage
ment au nom du gouvernement. Nous ré-
cla-mons l'exécution pure et simple de cette
promesse si naturelle. II ne peut y avoir deux
categories de citoyensdans l'Etat- Tenez bon,
dites a tons les sinistrés de ne pas faire
l'échange qu'on leur propose. Qu'ils gardent
leurs mand -ts car ils courraientles plus grands
risques a les échanger. Montrez que vous êtes
pésolus a résister par tous les moyens et le
gouvernement devra renoncer a son mauvais
coup
M. Blavier promet de déposer un vceu au
Gonseil provincial dès la prochaine session. II
excuse le député Rerriquet et annonce que lui
aussi a décidé d'interpeller le ministre des
Affaires Economiques. II faut, comme l'a dit
le baron d'Huart, que chacun soit remis dans
la situation qu'il occupait avant la guerre. On
entend encore quelques observations et sug
gestions sur les meilleurs moyens d'organiser
la résistance puis l'appel est fait de tous les
bourgmestres qui viennent signer tour a tour
l't ngagement de démissionner si satisfaction
n'est pas donnée aux sinistrés. Et la réunion:
est levée au milieu d'une grande animation.
Espél ons qu'elle portera bientót ses fruits
La Province deNamur, 19-10-1925
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