ARTHUR BUTAYE geurs de marks, on ne parlerait des sinistrés. Et cependant, y a-t-il un parallèle a établir entre la juste et noble cause des sinistrés et celle peu digne des échangeurs de marks, par- mi lesquels, certains jouissent actuellement en paix, d'une fortune, qui constitue une injure a nos morts, une criante injustice a l'égard de ceux, qui comme nous, ont tout sacrifié au pays. En dehors de cette raison primordiale, il est d'autres facteurs qui jouent un róle essen tiel dans l'hostilité qui nous enveloppe. C'est la croyance de certains, en de problé- matiques abus, en de légendaires enrichisse- me-ts. Nous ne contestons pas que des abus aient pu se produire. Mais nous doutons cependant qu'ils soient nombreux, car, eu égard aux moyens itiquisitoriaux mis en usage par les commissair.es d'Erat (dont la valeur comme fonctionnaires n'était estimée qu'en rapport des exactions auxquelles ils se li\raient), eu égard, aux renseignements de toute nature (titres de propriété, extraits cadastraux, poli ces d'assurances ot m'ille autres documents utiles et inutiles) dont ils s'entouraient, il faudrait dós lors, incriminer la bonne foi de ceux-la même qui avaient nvssion de garantir les intéréts de l'Etat. Mais, dans un autre or lre d'idées, nous reconnaissons que certains travaux de recon struction ont dépai-sé et de beaucoup, la valeur qu'on aurait dü y attribuer. Je veux citer avant temt, les travaux remis de la main a la main suivant les régies du contrat améri- cain et ceux attribués a certains adjudicatai- res en extension d'entreprise. Mais ces abus ne sont pas imputables aux sinistrés et ceux d'entr'eux qui ont eu le mal heur d'ètre les innocentes victimes de ce coüteux et malencontreux essai, n'ont pas lieu de s'en féliciter. Loin de moi l'idée d'incriminer les auteurs de cette peu recommandable innovation en matière de construction, puisqu'ils agissaient en vertu d'ordres dictés par l'autorité supé rieure. Celle-ci, du reste, par son système de for faits relatifs, a créé une autre source d'abus non moins onéreuse que la précédente. Mais encore une t'ois, je le répète, on ne peut endosser la responsabilité de.ces «gaffes» aux sinistrés qui ont eu la déplorable idéé de confierleur sort a l'Etat-entrepreneur. Reste la question de l'enrichissement. Ah oui parlons en de l'enrichissement Avant la guerre, Ypres possédait de norm breuses habitations qui constituaient de véri- tables joy aux d'ornementation et de décora- tion. Menuiseries intérieures et extérieures en chene, lambris et plafonds somptueux ornaient la plupart des maisons. Les laqades des immeubles présentaient ce caractère an cien d'un ensemble et d'une beauté architec turale tels, qu'elles frappaient d'admiration jusqu'au visiteur le plus profane. En général, les faqades ont été quelque peu modernisées, ce qui est loin d'etre a leur avantage Quelques unes d'entr'elles ont été recoustituées sous la direction de l'habile Maitre Coomans. L'aspect de ces matériaux neufs exempts de patine, de ces menuiseries fraichement peintes donne a notre ville nouvelle (bien entendu a l'ceil du profane) un air de luxe. Mais derrière ces faqades vous chercherez vair.ement le luxe qui ornait nos maisons. Plus de lambris portes, chassi's et planchers sont en sapin les plafonds trés peu préten- tieux, s'orneqt d'une misérable moulure dans les immeubles d'une certaine importance dans les autres, ils s'accomodent d'une mono tone unité. Oü est l'enrichissement Certes, il existe de grands immeubles quë l'on ne connaissait pas avant la guerre. Mais quelle est leur histoire Dernièrement je me trouvais dans un éta blissement de la ville. Une familie de visiteurs, occupait un angle de la salle de ca e langage autant que la bouteille de gu^ uze qui ornait leur table décélait leur état civi Et, parlant d'un grand immeuble de la Place Non, mais ils vont lort, les sinistiés avant 1914 ?a n'existait pas ces grant es maisons de la Place, et qa ose encore ~e plaindre d'être des victimes Je crus devoir intervenir Voulez-vous me permettre de vous faiie remarquer, Monsieur, que la construction, que vous visez, a été érigée au moyen des dommages attribués sur trois immeubles de la ville L'incident était clos. Mais il faut recon- naitre que l'impression ressentie par ce Brusselaer a la vue de nos édifices nou- veaux, dénote l'état d'esprit de la généralité de nos visiteurs. Depuis deux ans environ, on invoque le cas des spéculateurs, groupe dans lequtl on réunit indifféremment trois catégories de ces- sionnaires. Ceci est plus sérieux et a en effet donné lieu a des abus. Toutefois, avant d'établir les culpabilités, déterminons d'abord les divers genres de cessionnaires. L'armistice trouva, surtout en France, une notable partie de nos exilés a la tête d'exploi- tations diverses, auxquelles ils avaient sacri fié leur temps et leur argent. Appliquant le proverbe Un tiers vzut. mieux que deux tu l'auras et profitant de ce que. l'article de la loi sur les dommages de guerre leur reconnaissait la faculté de céder leurs droits a la restauration de leurs biens, ils se mirent en mesure de négocier leurs titres de propriété. Une partie de ces titres fut acquise par certains de nos propriétaires, dont tous les intéréts dépendaient de la renaissance d' Ypres. Confiants dans les lois de leur pays, n'envi- sageant que le but de faire disparaitre les ruines et de rendre a la ville sa prospérité d'avant guerre, qui seule, pouvait les faire échapper a la ruine, ils se substituèrent aux cédants en attribuant a leur destinationles fonds qui leurs furent confiés pour la recon struction des immeubles de notre cité. En sauvant leur patrimoine, ils ont aussi sauvé la ville, qui, sans eux, n'aurait pas été aux deux tiers reconstruite telle qu'elle nous apparait a l'heure actuelle et loin de méiiter le blame que dans ce; tains milieux on semble vouloir leur délivrer, ils ont acquis des droits a notre reconnaissance. Après eux, mais poursuivant un but lucratif dans lequel la renaissance de notre ville n'entrait pas en consideration il faut citer ceux, qui, étrangers a notre ville, sont venus se rendre acquéreurs de dommages et les ont employés a la reconstruction des immeubles auxquels ils étaient attribués. Si ceux-la s'étaient enrichis (ce qui est loin d'être le cas) aurait-on pu leur faire grief de leur spéculation. Non, car ils se sont simplement substitués a leurs cédants pour la reconstruction de leur immeuble. Cette reconstruction a-t-elle été pour l'Etat plus onéreuse qu'elle ne l'aurait été si elle avait été assumée par le premier propriétaire? Est-elle oui ou non conforme au vceu du législateur qui n'a envisngé que la reconstitu- tion de nos villes Dés lors, nos gouvernants sont mal inspires en voulant, au mépris de la justice, frapper d ostracisme, cette categorie de gens qui ont cru pouvoir faire confiance a nos lois. J en arrive maintenant, a la partie la plus délicate de mon argumentation. Certains dommages, notamment ceux s'ap- pliquant a nos chateaux, a nos industries sur tout, ont été acquis dans le but de construire des édifices dans les régions préservées. Ces opérations se sont conclues, au prejudi ce de notre commerce, de régionale, de notre populati notre ri% lui f^u-Lcuion ni est forcée d'aller conquérir r% - ^uerir au.deU frontières, le pain nécessaire n sa familie. a le Et ct'la, a vee 1 assentiment bi l'aide bienveillante des agents a»ec en négociant ces transactions, ne f Q"; suivre les ordres dictés pa'r aisaktit fonctionnaires. La est le scandale On ne peut admettre que les SOl buées au relèvement de notre m- mrnes trée. Duissrnt être nff<wx~.. 6 'econ, a-ttri. tions destinées a enrichir les ré r"c- été exemptes du désastre qui nous^ qUi°ttt C'est la qu'il faut recherche: les ab^' Abus de la part de ceux qui 0ntUS avee l'argent qui nous était destiné la part de l'Etat, qui a patroné cette's E tion dans l'unique but d'arriver a SPe°ttlj' tion de coëfficiënt. Re Ah oui parlons-en de i'é^richissement Ennchissement lorsqu'avec l'appui de fonctionnaires l'Etat nous ravit nos indult qui faisaient vivre nos populations ouvriè»^ enrichissement, lorsque nos chateaux S' tr&nsformés cn édifices et transportés dal' des régions favorisées au détriment de notre comme; ce enrichissement aussi; les ej de l'opposition que nous avons 'rencontrée dans nos revendications relatives a notre ca- serne, notre institution de bienfaisance Enrichissement lorsque nous assistonsim. puissants a l'exode de notre main-d'ceuvre au malaise qui père sur notre commerce, aux faillites quasi-hebdomadaires de nos citoyens aux realisations forcées de nombreux immeu bles. Et faut il rapptler pour mémoire que nos vieux meubles,nos bibelots, nos portraits,nes! tableaux ont été. ensevelis dans la tourmente: et que le remboui sement nous en est contesté sous prétexte que ces objets constituent ci luxe. Cette qualification de luxe s'étend même, jusqu'aux pierres tombales qui recouvraieot dans nos cimetières, les ossements de chers disparus. F Et c'est après avoir lutté pendant cinq ans pied a pied pour l'obtention d'une partie de nos biens, après avoir été traités pendant cinq ans en parias que l'on viendra nous lan cer a la face la provocante insulte d'enrichis et de spéculateurs II Et on nous traitera de révolutionnaires, lorequ'après avoir usé de tous les moyensc conciliation, nous nous verrons forcés de re- courir a la menace. Qu'importe 1 Poursuivons toujours'ledroit chemin sans nous laisser abattre par lesob stacles que nous rencontrons et restons hdèies a notre devise: Tous pour un, un pour tous La victoire est au bout BruyèRE. Huldebetooging Manifestation Overvloed van tekst liet ons verleden tnet toe volgende brieven en telegrammen over drukken. Par suite de 1'abondance des matieresn nous trouvions, la semaine passée, dans 1 un bilité de publier les lettres et télegnatnnte dessous. Télégramme de M. Thibault de Boesing Empêché assister manifestation, Join remerciments pour dévouement cause Télégramme de M. T& Bien sincères et chaleureuses féhcl a Brief van het Gemeentebestuur nan Geachte Heer Butaye, ^rengt Het Gemeentebestuur van Ued. insgelijks zijne hulde, ter Locre herdeoj T VoorZi van de vele diensten door U ed iting litter r L j l 11 v^ukjuerjr a des

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1926 | | pagina 2