Pierre l'Ermite. Le prix du sang... epos Een bladzijde uit het wereld. Nous lisons dans La Croix de Paris A Monsieur John Percott H2" avenue, New-York. Won cher ami, Je viens de déchirer votre lettre Je voudrais ne pas l'avoir regue. Et vous, reprochez-vous de l'avoir écrite... et surtout de l'avoir pensee. Telles de vos phrases resteront longtemps en ma mémoire frangaise Vous u'auriez pas du tant dép ens er pour les regions dévastées..., dites-vous. D'abord, de quoi vous mêlezvous... Et puis, soyez-en bien convaincu, si, au lieu d'habiter un confortable home, la-bas, a 1'abri de tout danger, vous viviez a Verdun ou a Chauny, vous changeriez vivement d'avis. Vous ajoutez Un de mes amis vient de traverser la France il emporte Vimpression que vous roulez sur l'or et l'argent... Je voudrais bien savoir oü votre ami a vu chez nous de l'or et de l'argent Moi, depuis la guerre, je n'ai pas apergu une seule pièce de cent sous. Et vous concluez En résumé, vous avez emprunté notre argent, et vous cher chez, au- jourd'hui, d vous défiler comme de mauvais payeurs... C'est cette dernière phrase qui m'a le plus froissé. Elle est, a'ailleurs, comme un leitmotiv dans une certaine presse de chez vous. Au Mont-Dore, le mois dernier, une de mes paroissiennes nouvelle pauvre rencon- trait une Américaine, et, sans le chercher, se liait avec elle, comme on se lie dans le dé sceuvrement d'une ville d'eau oü l'on se croise dix fois par jour. Or, seize soirs de suite, l'Américaine des- cendit au salon de l'hótel, avec, chaque fois, un manteau de fourrure différent, correspon- dant a une toilette nouvelle. Ma paroissienne partit le dix-septième jour; elle n'est done sure que de seize manteaux... et vous en soupgonnez le formidable prix. Mais une chose dont elle est aussi certaine, et dont elle se souviendra, comme moi de votre lettre, c'est que, le dernier soir. cette Américaine, en soulevant sa tasse de thé avec une main toute baguée de diamants, lui répé- tait encore d'une voix nasale et tranchante Enfin, chère amie, pourquoi done ne payeriez-vous pas vos dettes Eh bien je vais vous le dire... pourquoi nous ne payons pas nos dettes Nous ne payons pas nos dettes paree quenous avons des immensités de territoires oü pres- que rien n'est encore fait. Dans le triangle qui va de Noyon a Albert, et a Verdun, sous le couvert d'une végétation trompeuse, partout on retrouve les blessures béantes de la guerre. Noils ne payons pas nos dettes, paree que l'Angleterre et l'Allemagne nous ont financiè- rement roulés Je voudrais un mot plus noble, c'est le seul qui rende vraiment ma pensée. Nous ne payons pas nos dettes, paree que nous sommes le peuple du monde le plus écrasé d'impóts. L'impót global commence en France a 7000 francs en Angleterre a 5o,ooo en Amérique a 14,000 dollars, soit, au pair, a 70,000 francs. Le taux maximum de l'impót global est, en France, de 60 °/0 avec le double décime en Angleterre de 33 aux Etats-Unis de 20 °/0; en Italië de 10 Un revenu de 1 million paye En France, 475.272 francs. En Angleterre, 242.800 francs. Aux Etats-Unis, 270.100 francs. En Italië, 100.000 francs. Le contribuable frangais est actuellement le plus écrasé de tous les contribuables de 1 terre. Alors, demain avec les nouvelles taxes.-. Enfin et surtout, nous ne payons pas nos dettes, paree que nous avons été lechamp e bataille sur lequel s'est jonée la libertédu won e. Sur ce champ de bataille, vous, vous êtes arrivés a la fin, et l'on vous remercie du geste qu'après tant d'hésitations votre président Wilson déclancha. Mais ne nous demandez pas le prix de cette intervention. Oü étiez-vous quand, vraiment, s est déci- dée la guerre.. Oü étiez vous a Charleroi.. a la Marne.. a la Somme.. en 1916 a la formidable épopée de Verdun.. Et puis, quand on a versé fraternellement son sang ensemble pour la plus sublime des causes, on ne tire pas son carnet, ensuite, pour calculer le chiffre des stocks et leur tant pour cent pour demander au camarade le plus épuisé par la bataille le prix d'un équipe ment qu'd croyait le pauvre avoir été donné a sa misère par le richissime allié pour lui permettre de se battre mieux et plus longtemps. Dites moi.. Est ce que, jadis, La Fayette vóus a présenté la note.. La Fayette était Frangais... Et nous autres, Frangais, nous ne pensons ,a l'argent qu'après tout le reste. Et même, nous n'y pensons pas du tout. Quand les délégués allemands vinrent trou ver Foch le 11 novembre 19 r8, il s'attendaient a une réquisition formidable pour laquelle ils avaient déja prévenu la Banque d'Empire. C'était tellement par ce geste qu'eux auraient aussitót commencé Or, il n'en fut même pas question. Que voulez-vous P.. nous sommes comme cela, nous Pauvres, mais tous gentilshom- mes, ayant moins d'or que d'aïeux. Et, en plus, nous sommes froissés qu'en réclamant aprement des écus que nous n'avons pas, vous fassiez si immodérément sonner les vótres. Le Frangais est devenu, chez lui, le parent pauvre. Dans un hotel, oudans un grand maga. sin, iln'existe plus quand apparaitl'Américain. Et eet Américain apparait partout... Quinze transatlantiques traversent, cette semaine, l'océan leurs passagers vont ache- ver de déboussoler le marché. Ne vous étonnez done pas de n'être plus regus comme jadis par la foule simpliste, quand elle croyait que vous étiez... ce que vous paraissez ne plus être. Moi, je me figure que vous l'êtes quand même. Je me figure que, la-bas, dans votre opu lence, vous ne savez pas vous ne soupgon- nez même pas Car je connais des Américains superbes qui ont jeté l'or a pleines mains... des villes de chez vous qui ont adopté quelques uns de nos villages les plus écrasés d'obus. C'est a ceux-la que j'écris aujourd'hui, plus encore qu'a vous, ami Percott, afin qu'ils se lèvent... Afin qu'ils créent un mouvement d'opi- nion... Afin qu'ils nous libèrentdececauchemar. Afin qu ils crient a la grande Amérique les Juifs eux-mêmes n'ont pas réclamé au Christ le prix du bois de sa croix et de ses clous. Vous, richissimes, ne réclamez pas a la France si meurtrie le prix d'un sang qui est au-des sus de tous les prix..., d'un sang qui a éte verse pour ce que vous, Américains aimez par-dessus tout la liberté die mij De doodsche, indrukwekkende verlat, en stilte van Veurne is een der dingen 't meest getroffen hebben. Er stond een gendarm op de brUg) bj- ingang der kleine, ouderwetsche stad J wou ons den doortocht beletten. Niemand, wie ook, mag ik meer doo' herhaalde hij halsstarrig Maar de aide-de-camp, sterk steunend ent '"•laten ons goede recht en onze voortreffelijk °P sen, werd boos en dreigde met 5e pas. geweld er doorheen te rijden. I oen zwichtte de gendar en wij trokken 't oude stadje binnen. De verlaten straten met gesloten huizet galmden van eenzaamheid. Ik zag niets da een kleinen, zwarten hond met scheef.0pge krulden staart, die ergens uit een gat hva„ en haastig, schuins over de straat, in ej ander gat verdween. De Groote Markt was leeg, van een totale absolute leegheid. Leeg ook, de lange, rechte straat, dienaar het station loopt. Zoo ziet met soms de straten eener stad, in heel vroege morgenuren. Ik staarde rondom naar de schoone midde- leeuwsche, welbekende gebouwen, 't Viel me nog mee 'k had het erger verwacht. De nobele kerken en het prachtig stadhuis had den weinig geleden alleen de mooie Spaan- sche geveltjes rondom het plein waren nog al erg gehavend. De auto bleef daar ergens wachten en wijj klommen boven op het dak van een hoog gebouw. De aide de-camp reikte mij een ver rekijker aan en ik begon te kijken en tej zoeken. Daar lag de gansche, zoo welbekende streel als een groote, groene landkaart onder mij in de d'epte uitgespreid. Ik zag hier en daar de roode, of grijze, of witte stippen van gebou wen; 'k zag buumen, wegen, slooten enkana len, maar nergens zag ik mensch of dier, noch merkte ik eenig verkeer of beweging, noch hoorde ik eenig geluid, over de gansche, stille, in trillenden zonneglans badende streek, Was dit nu een land in oorlog, waard zenden en duizenden strijders dag en nai vlak tegenover elkander lagen Ik nam mijn verrekijker en keek in de ri< ting, waar ik wist, dat Nieuwpoort lag. zooht en staarde, maar ontdekte niets. Ver baasd lei ik het kijkglas neer en vroeg dei aide-de-camp, waar het wel wezen mocht. zijn beurt nam hij den kijker en zocht. «Daar», zei hij na een poos, mij weer het voorwerp overhandigend. Toen keek ik nogeens, inspanning, en eindelijk ontdekte ik, 1®{ tegen 't duin, te nauwernood boven het hoogt weilandgras uitstekend, een lange, brokkelige, vaalroode streep, alsof daar eindeloozeladii' gen van steenpuin waren neergegooid, was wat er nog overbleef van Nieuwpoort- Ik keek het Oosten in, daar waar ik wist dat Diksmuide liggen moest. Niets absoluut niets de groene uitgestrektheid van de w'. met hier en daar een groepje of een r'J'J® schrale boomen. Wat mij echter trof, jvar lange, breede vlekken en strepen, vloek# als 't ware, van wit, van rood, van blauw,10 midden van die eindelooze, groene vlakte. - Dat is No-man's land deonbewo^' bare, door iedereen verlaten, in een wil efB herschapen landstreek tusschen de Dee andelijke legers, vertelde mij de aide-de-c^ Dat is het land van den ge wissen doo v al wie er zich waagt, maar 't is meteen^ land van de weelderigst-wilde natuurpf2^ Weet ge wat die lange, breede, witte, f° en blauwe vlekken zijn Bloemen velden van papavers, korenbloemen, asters Dat woekert daar in dollen over»^ en daarin leeft een wondere fauna van t°^ wilden staat teruggekeerde huisdief^ den, katten, konijnen, die men weet niet J P el janken en blaffen en kermen, also! zo van leven en die men dikwijls 's nac 4-

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1926 | | pagina 2