Rowing Club Yprois Conférence donnée par M. R. Glorie, aux Amitiés Francaises d' Ypres,le 29 Décembre 1926 MM., MM. II y a quelques semaires nous avons eu le plaisir d'entendre le Capitaine commandant, breveté d'Etat Major, Ch. Dendal, chargé de cours a l'école de guerre, qui nous a narré ce qu'il avait vu au front Non seulement, il évoqua des souvenirs, mais il fit revivre des scènes de la vie du front. Sa parole entrainante nous y fit assister, non sans faire partager l'émotion, que le conféren cier, soldat de la grande guerre, euc souvent peine a cacher. Son éloquence fut surtout poignante, quand il nous transporta dans un cimetière du front et nous y fit assister a un enterrement. Ah, disait-il, il faut avoir assisté a un enterrement au front, avoir vu amener par dizaines, dans des cercueils en bois blanc, recouverts du drapeau tricolore, ces braves tombés pour la patrie, et avoir entendu le chant national joué en sourdine par les quelques musicians qui accompa- gnaient leurs cair.arades a leur dernière de- meure, pour que, et l'emblême et le chant national ne restent a jamais sacrés Et du bout de la salie oü je me trouvais, malgré l'émotion qui m'avait gagné comme tous ceux qui étaient présents, je crovais faire écho a sa voix et lui dire cependant Le mot m'échappait, je l'ai retenu au bord des lèvres, me rendant compte, que je n'avais pas ainterrompre le conférencier. Mais je me suis dit, des amis du comité ayant insisté pour que je veuille a mon tour monter sur cette scène, pourquoi ne ferais je pas part de eet état d'ame, que ce mot de cependant devait trahir Oui, je croyais dire au commandant Et cependant l'écho de la brabanqonne semble parfois provenir de si loin mais de si loin qu'il frappe a peine encore certaines oreilles et ne touche plus certains coeurs paice que, depuis, est monté un rugissement de plus en plus fort de lions tout noirs,tels que jamais la nature n'en a produits, sortis d'un désert jaune, si bien, que le coq wallon effrayé a commencé a battre des ailes, il n'en fallait pas beaucoup plus pour qu'il ne s'envolat et s'en était fait de notre unité nationale. Le danger couve peut être encore sous les cendres— mais, si je me suis trompé, et je le souhaite de tout mon coeur, je pourrai,malgré tout, me féliciter d'avoir choisi comme sujet de ma conférence Le séparatisme que je qualifie de dangereuse utopie Car, si la mauvaise graine est extirpée, en signalant le danger évité, je mettrai en garde contre tout danger a venir. Une semence oubliée ne pourra plus faire aucun mal, et j'aurai fait tout au moins, oeuvre de bon patriote si, pour la première fois, que je me hasarde a donner une conférence, j'avais eu trop de confiance en moi-même. Pour prendre place sur cette scène, je n'ai certes pas, l'.éloquence des conférenciers de renom qu'il nous a été donné d'entendre et d'applaudir. Je ne puis émailler ma confé rence par des vues jetées sur l'écran qui animent l'intérêt. Je ne puis mème pas éveiller la curiosité en jetant un rayon de lumière sur un pays inconnu. Mais pour demander votre attention et votre indulgence, je puis invo- quer que, inembie des Amitiés Franqaises je m'adresse a des amis et, si j'ai osé traiter d'une question, parfois aride, souvent pénible et toujours irritante; e'est que, vouloir ou pas, elle se pose, pour vous comme pour moi et, comme chacun devra la résoudre suivant sa propre conscience, j'ai pensé qu'en vous soumettant simplement et en toute im partialité le résultat de quelques méditations, j'aurai contribué a amener une solution equitable et d'apaisement, qui pourra contri- buer a assurer a notre patrie, la Belgique, une ère nouvelle de concorde et de paix. Un autre conférencier, le Major Tasnier, nous a exposé comment les Beiges exténués tirent, après l'interminable et déprimante retraite d'Anvers, l'ultime et prodigieux effort, de défendre sur les bords de l'Yser, le dernier lambeau qui restait du sol de la patrie. L'appel du Roi, qui avait décrété traitre quiconque irait encore en arrière,avait galvanisé tous les courages. Non, nos soldats n'allaient plus reculer. Nous étions en octobre 1914 et, durant des jours, des mois, des années, noyés dans une mer de boue, exposés aux intempéries et a Ia mitraille,de jour et de nuit, wallons et flamands étaient confondus fraternellement, et ils ne rivalisaient plus que d'héroisme, donnant au monde, l'exemple le plus grandiose, d'un petit peuple uni qui veut vivre mais qui ose affronter la mort pour la patrie Voila ce qui se passait au front Et tandis que nos héros rersaient leur sang pour sauxer la patrie, des rèveurs, des utopistes, tous d'illustres inconnus, et pour la plupart mus par un idéalisme qui n'était pas tout a lait désintéressé, s'avisèrent, non seulement de résoudre avec l'aide de l'ennemi, des questions liaguistiques qui étaient restées pendantes avant la guerre, mais, de modifier complète- ment les institutions du pays. II fallait diviser la Belgique, la Flandre devait devenir un état autonome Poury arriver, nos activistes, dont Borms était un des principaux, ne cessèrent de dé- ployer une activité trés grande,et,peu scrupu- leux quant aux moyens, ils n'eurent aucune honte, d'avoir recours aux Boches, qui n'en- couragèrent le mouvement séparatiste que pour mieux assurer leur domination. Dans leur aveuglement, nos activistes ne songèrent pas au vieil adage Timeo Danaos et dona ferentes. II faut craindre l'ennemi, surtout quand il apporte des présents. Le Gouverneur général bocfie Von Bissing créa un département politique pour exploiter la question linguistique qui divisait Flamands et Wallons, au plus grand profit de 1'A 11e- magne. Grace aux fonds,mis a Ia disposition par ce département, turent créés, dès igi.5, des jour naux, oü les activistes purent déployer tous leürs talents. Les opprimés n'étaient plus les Beiges, mais les Elamands. Les oppresseurs n'étaient plus les Boches, mais les Beiges c'était le thème habituel du V laamsche Post de Gand, du Vlaamsch Nieuws et Ons Land d'Anvers. La presse ne pouvait y suffire. Pour prépa- rer plus rapidement l'opinion publique, Borms et ses amis donnèrent de nombreux meetings, voire mêmejusqu'en Allemagr.e dansles camps des prisonniers Beiges. Leur succès fut nul. Mais le mépris dont ils étaient couverts ne devait pas arrêter lestraitres, ils avaient pour eux la force de l'oppresseur. Von Bissing décréta, le 3i décembre igi5, la flamandisation de l'université de Gand et maintint son unive»eité, vouée d'avance a un échec certain, malgré la protestation élo quente qui lui fut envoyée, le 6 janvier 1916, par 200 notabilités qui représentaient les différents groupes du peuple flamand. Tout le corps professoral refusa de collaborer, sept seulement, presque tous des étrangers, accep- tèrent les faveurs de l'ennemi, Hoffmann, Lahousse, Harens, Obrie, Vandenberghe, Slober et De Vreese. Et, pour rachf ter leur lacheté, pour l'honneur du corps professoral de l'uni versité de Gand, deux des professeurs les plus distingués,dont l'un un flamingant notoire Paul Fredericq, et M. Pirenne, notre grand historiën, ont préféré la déportation. Le 25 octobre igió, le ministère des sciences et des arts fut séparé en deux sections, l'ume Franqaise, et l'autre flamande, avec Borms comme directeur de l'enseignement supérieur. Le professeur d'athenée faisait des progrès rapides Mais pour que la conquête de l'autono- mie puisse censément être l'oeuvre des fla mands euxmêmes, grace aux passeports déli- vrés par des Boches et seuls des puis pou vaient en obtenir fut réuni a Bruxelles, le 4 février igifau Vlaamsch Huis un landdag de 200 activistes bon teint, qui for- mèrent le Raad van Vlaanderen Ce raad, que les flamands qualifièrent, non sans raison, de Verraad van Vlaanderen envoya' dès le 7 ou 8 Février 1917 une délégation de sept membres chez le gouverneur Von Bissing pour demander la séparation administrative. Cette démarche prétendument spontanée de flamands ne devait pas êtrelaissée sans publi- cité, car l'effet en serait des plus démorali- Rittmeitter, Von Aue, quj ics devait bien marquer aces pendants qu lis restaient sous u 2 Boche. a aeperid 1 Le 21 mars 1917, par un arrêté a neur Boche, la Belgique fut divic U ^«ver états distin ets La Flandre ayaJn ?n tale Bruxelles, et capitale Namur. u"'e ayant Le 18 juin 1917, les membres de wetcommissie du Raad van Vl- déclarèrent d'accord sur les points^ 1. Laréunion de la Fland capj, Ia Groni :ren 41 suivants magne est obligatoire paree que 'X nous ne pouvons jouir d'aucune nrnTS e!|' On tachera autant que possible d>T'011 satisfaction pour les intéréts matérilA que pour la situation acquise du nPn mand et de faire prendre en consid'iJi son caractère propre. 2. Ne rien faire et ne rien ratio. soit contre l'intérêt ou contre l'CA l'empire Allemand. Nos activistes pouvaie souhaiter existence 4 se permettre toutes les audaces. - r aout ïgif, dans un meetin - e prononcer la déchêance "du goiivert'ementff du Havre. "i Le 23 décembre igiyle Raad van Vla deren proclama lui même son succès final decréta Vindépendance de la Flandre. Le 28 janvier 1918 un pouvoir exécuti flamand fut reconnu par l'autorité Allemand il fut appelé La Commission de» Fondésd* Pouvoir Borms, par pur désintéressement toujours, se fit attnbuer le portefeuille de Défense Nationale (Nationaal Verweer). Malgré la puissance de ses protectees justice Beige ordonna, le 8 février jg,$ l'arrestation du traitre, mais celui ei reeït placidement l'ordonnance, et se fit libérer les Boches. II triomphe sans limites, aussi en Mai n a Cologne proclame t'il Que son seulvcei est de voir la glorieuse armée Allemands séparer l'armée Beige des armées Alliéeset ainsi sauver la Flandre. Nous espérons, dit il, que la frontière de la Flandre Allemande s'étendra jusqu'a Dunkerque. Nous nous chargeons d'assurer la sécurité de la Ger manie sur les cótes de lamer du Nord. sur l'Escaut et sur la Meuse. (A suivre), sants sur les armées alliées. Aussi Von Bissing la fit connaitre par la presse internationale, il engagea les délégués du Raad van Vlaanderen a se rendre, aux frais de la prin- cesse, a Berlin. Les utopistes activistes, tout en se rendant I fête. compte qu'ils firent le jeu des Boches,vinrent a Berlin, et le 3 mars igij furent requs par le chanceher de l'empire Tack, Borms, Lam- orients, Ver Hees, Vermeuwe,Dumon et Vanden- broeck. Leurs voeux étaient exaucés d'avance et avec empressement, on leur fit fête. Pour- qu ils aient pu conserver un souvenir immortel de leur haut fait, ils furent photographiés en groupe, mais en compagnie d'un Boche De et C'est done Mardi prochain, a 8 1/4 h. Vieil Ypres qu'aura lieu la première fête de l'année du Rowing Club Yprois. Nous aurons le grand plaisir de revoir Madame Millet la cantatrice si appréciée du public Yprois. La petite troupe de danseurs déjasi connue, dirigée par M. Maurice, prêtera a nouveau son gracieux concours et se fera applaudir surtout dans sa création de la danse apache. Le bal réservé aux seuls membres d'hon- neur et effectifs du club, consistera en uni d'apache. II est naturel que le port du masque est interdit et que seul celui du costume populaire d'apache est autorisé ainsi que le grimage. Des prix seront décernés aux plus beaux couples. Le Comité profite de la présente pour faire savoir aux membres d'honneur et autres que les cotisations de 5 frs. par personne 9 frs pour deux 12 frs. pour trois et l5 frs- pour quatre personnes (3 frs. par personne supplémentaire habitant sous le même toit) seront perques aux adresses sui\ antes et chez les membres du Comité 1. M. L. N. Murphy, Electricien, Grand'Place. jJ 2. M.Van Istendaal, Hotel Excelsior" Grand'Place. - 1|| 3. - M. Delmotte, Libraire, Rue du Temple. 4. - M. M. Cogen, Vieil Ypres Place de la Gare. L'entrée du bal sera strictement interX a toute personne n'étant pas membje^ Slachthuis der Stad Dieren geslacht gedurende het jaar 1926 442 19 stieren, i5i ossen, 448 veerZe°eiten, koeien, g85 kalvers, 1269 verkens, 4 5 paarden. Totaal 3362 dieren. folö Rrnvolloo ^4- 1 \X/ 11 ie 1

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1927 | | pagina 4