D E N T I S T E
Conférence
donnée par M. R. Glorie, aux Amitiés
Franqaises d' Ypres,le 29 Décembre 1926
(Suite)
Grace a la ténacité de nos troupes, ce vceu
a été exaucé, nous savons comment. L'oeuvre
des Boches et des pro- Boches a été anéantie.
Les actes de ces quelques utopistes, bouffis
d'orgueil et avides de places bien rétribuées,
n'ont jeté aucun discrédit sur le peuple Beige,
ni en rien terni sa gloire.
Car, le peuple Beige s'est désintéressé des
traitres. Sans défaillance, .inébranlablement
attaché a ses institutions, il s'est inspiré de
l'exemple sublime laissé par M. Max, Bourg-
mestre de Bruxelles, qui a préféré prendre le
chemin de la déportation, plutót que de s'a
baisser devant l'ennemi, comme aussi des con-
seils et encouragements qui lui étaient don
nés a profusion, sans forfanterie mais sans fai-
blesse, par le plus illustre des archevêques de
Malines,feu Mgr Mercier, qui, malgré les atta
ques des traitres activistes car il n'a pas été
ménagé non plus a toujours signifié nette-
ment, hautement, que l'Eglise ne romprait
jamais avec la Patrie Beige.
Avec la rentrée triomphale de nos troupes
sonna pour les activistes pro-Boches l'heure
de l'expiation. Les uns s'enfuirent vers la
Hollande et rAllemagne pour y continuer
évidemment par d'autres moyens, leurs mani-
gances contre la Patrie d'autres eurent le
courage de rester. La justice Beige appliqua
a chacun d'eux une peine adéquate a l'impor-
tance et au nombre de leurs méfaits.
Aujourd'hui, d'aucuns, et ils sont nombreux
demandent pour eux, même par des prières
publiques, comme il est arrivé le 22 Aoüt
dernier a Dixmude, la remise de leur peine,
l'amnistie compléte. Faut-il la leur accorder
Je n'ai pas qualité pour répondre, et ceux
qui doivent se prononcer ne demanderont pas
mon avis, ni le vótre.
Mais je souhaite que, si la mère-patrie esti
me pouvoir faire un geste de clémence, que
seuls, puissent en proflter les rénégats ayant
donné des preuves de repentir.
Sinon, j'ai peur d'entendre raisonner les
vers, que le poète activiste René Declercq a
laissé paraitre dans le Vlamenland de
Février 1921
Amnestie, amnestie,
Belgie krijgt geen A mnestie
Moet geslingerd en geslagen
Tot het zal om genade vragen.
Amnestie, amnestie,
A l goé dingen zijn uit drie
Vlaanderen hoog de Bormsen boven
En oud Belgie in den oven
Si j'ai rappelé l'oeuvre dés activistes durant
la guerre, ce n'est pas, croyez moi, pour ap
peler la vindicte publique sur des gens, peu
intéressants, qui ont eu le tort de poursuivre
la réali-sation d'un idéal aux dépens de la pa
trie et avec l'aide de ses ennemis; mais, paree
qu'ils ont laissé des ferments de discorde,que
les activistes réfugiés en Hollande maintien-
nent en état de gestation, et qu'il incombe, a
tout bon citoyen de les dénoncer, pour que
des Belges-Flamands n'aillent pas grossir le
nombre des Flamands anti-Beiges.
La profession de foi des anti-Beiges a été,
une fois de plus, répandue lors du pélérinage
de l'Yser, a Dixmude, le 22 Aoüt dernier.
Une circulaire fut envoyée a tous les habi
tants de la ville portant du cóté de l'adresse
En Flandre, administration autonome
Je n'ai pas de droits, je n'ai pas de pays,
je n'ai pas de pain, je n'ai pas de honte
Flandre, Flandre, c'est de tout coeur, et en
montrant les dents, que je me dresse pour
vous, que je combats pour vous.
Au verso
Flandre est notre Patrie, Ia Belgique
n'est pas notre Patrie.
La Belgique, telle qu'elle existe actuelle-
ment est l'ennemi, l'oppresseur de notre
Patrie la Flandre.
- Le drapeau tricolore est le symbole de la
Belgique ennemie.
Celui qui arbore le drapeau tricolore fait
ainsi une profession de foi Beige, done anti*
flamande.
11 se reconnait Beige, il nie son existence
comme Flamand.
Un Flamand a honte de hisserun drapeau
Beige, il refuse de le faire en n'importe
quelle circonstance.
Un drapeau Beige a la maison d'un Fla-
mand est un blasphème, est une lacheté,
c'est la négation de notre existence propre.
Un Flamand n'a qu'un drapeau, le dra-
peau de sa nationalité de son pays le dra-
peau au Lion Noir.
Plutót un petit drapeau Flamand grand
comme la main, et en papier, a l'une de nos
fenêtres, que le plus beau drapeau tricolore
de la Belgique (van den Belgiek).
Le West-Vlaming le journal frontiste,
avait déja affirmé les mêmes énormités en son
numéro du i3 Juin.
Je vous les signale dans leur crudité qui en
fait ressortir toute l'horreur, et vous vous de-
manderez, comment il est possible que, de
bonsie foi, des Beiges puissent se rallier a un
semblable programme Car n'est-ce pas dans
un même élan que, Wallons et Flamands, ont
volé au secours de la Patrie quand l'Allemagne
parjure voulait l'envahir N'est-ce pas grace
a leur effort commun, au prix de coinbien de
sang versé, qu'ils ont puchasser l'envahisseur
et maintenant qu'ils ont trouvé la Patrie pro
fondémentmeurtrie, mais auréolée d'une gloire
immortelle, certains de ses enfants voudraient
la méconnaitre, la répudier, la pousser au
suicide
Les causes de ce revirement sont nombreu-
ses et complexes, troplongues pour être vidées
en une conférence, je me contenterai done
d'en mettre au jour quelques unes qui ont con-
tribué le plus a fausser, chez certains, le sen
timent de patriotisme.
Les questions sociales se sont posées de
tout temps. Elles devaient nécessairement
se poser avec une acuité trés grande, après
un si long régime de guerre, qui avait tant
pesé sur le pays. La fin des hostilités devait
apporter un baume pour toutes les blessures
restées béantes, et, au contraire, tant de pro
messes solennellement données furent ou-
bliées, tant de déceptions vinrent énerver les
courages les mieux trempés que de justes ré-
criminations s'élevèrent de toute part. Quand
vient ainsi a éclore un' sentiment de la-ssi-
tude, de regrets, de doute, de défaillance, les
exploiteurs du peuple ont beau jeu, aussi les
activistes n'ont-ils pas perdu leur temps.
Ils or,t inondé le pays de journaux, d'impri-
més de toute nature, de brochures, de livres
représentant les flamands comme étant des
victimes dans leur propre pays. Sans doute,
il y avait des griefs qui étaient a redresser,
mais les activistes les mu'ltiplièrent a plaisir.
Les Flamands ne sont plus que des esclaves,
et cependant au XIIP et XIVe siècle ils ont
été au premier rang de la civilisation.
Oü sont done les Vlaamsche Kerels, les
Lions de Flandre d'Henri Conscience Allons
peuple flamand, debout, sois digne de tes ancê-
tres, BreydelDe Coninck et Van Arüvelde.
Vliegt de Blauwvoet, storm op zee De taal is
gansch het volk, wat Waalsch is, valsch is
Et puissance magique des mots, des lions se
dressent, rugissent, et le peuple qui, malgré
la loi des huit heures, n'a pas le temps de
lire, de s'instruire, suit bénévolement et incon-
sciemment les meneurs. II ne se doute pas
que le passé ne revient plus, que les flamands
d'aujourd'hui ne sont plus dans les conditions
de leurs ancêtres du XIII' siècle.
Pourraient-ils déja oublier que le danger
n est plus venu de la France qui est restée
une fidéle alliée, mais de l'Allemagne parjure
qui avait voulu englober la Flandre dans son
empire?
Les meneurs passent sous sil
nos ancêtres se sont couverts qUe s'
Groeninghe, les Flamands d'a g'oirt
sont, ensemble avec leurs frèresW?^11'
mortalisés sur l'Yser, assurant i iJ é°ns' W
la Patrie commune, une gloire i
a la
irnmortelfe
a tout i
qui,
malgré les activistes, rayonnera a
Pour dénaturer l'histoire au^r^^'5'
trop crédules qui n'iront rien vérifie g6ns
tivistes y vont sans gêne. 6r' 'es ac.
Nous avons, écrivent-ils dans le t -
méro du West-Vlaming du 13 -meine nu"
propre fête nationale le 11 juilW J?ln.' notre
1 on rememorela victoire glorieuse au l
de Groeninghe, prés de Courtrai, oü 1 rP
mands tracèrent une frontière de san
leur patrie et la France. Êntre
Or, rien „'est plus falK, la b
Eperons d or ne fut pas amenée par Un
flit de race ni de langue. Mais comme l'err°n'
semble être assez bien répandue, p0Ur a-?r
a la dissiper, je m'étendrai quelque peu'
citant des extraits d'une histoire de Bel
qui fait autorité, universellement, mêm^
Allemagne, celle de M. Pirenne, profess^
d'Histoire a l'Université de Gand.
Le XIIP siècle vit partout fleurir le con,,
merce, et grace a sa situation centrale entre
la France, l'Angleterre et l'Allemagne, l'
Flandre, connut une période d'une prospérité
étonnante. Bruges, dont le port avait pris de
l'extension jusqu'a Damme et Sluis, était u-
venu le plus important du Nordde l'Europe
Les entrepots regorgaient de soieries, de
métaux précieux, de pelleteiies, de vins, de
draps.De la Méditerranée venaient les épices
les bois de teinture, les produits de l'indus'
trie oriëntale de l'Allemagne, de la Russie
et de la Suède, des blés, des bois de construc
tion, des poissons fumés, des fourrures et<
métaux.
Les flamands n'avaient plus aucun besoin
de chercher fortune dans des entreprises
lointaines. De tous cótés les richesses vinrent
affluer chez eux. Bien au contraire, paries
foires de Flandres, de Thourout, Messines,
Lille, Ypres et Douai, celles d'Angleterre,
des contrées rhénanes et surtout de Cham
pagne, ils exportèrent leurs produits, carl'in-
dustrie avait pris en Flandre un essort plus
grand encore que son commerce.
Pas une ville qui ne fut une v ille drapière
et les tissus beiges étaient sans rivaux
aussi bien par la souplesse et la finesse que
par la beauté dts couleurs aussi s'expor-
taient-ils jssqu'en Orient. Chaque ville avait
ses produits qui se reconnaissaient au pli et
a la longueur des pièces ainsi qu'a la marque
du plomb qui y était appendue.
Et détail qui peut nous donner une légiti-
me fierté a Ypres, a la fin du XIIIe siècle la
ville ne consommait pas moins de 800.000 de
ces marques annuellement c'étaient aussi
les Yprois qui étaient les plus habiles dans
l'art de la teinture.
Cette prospérité de la draperie devait ne-
cessairement amener une organisation spéciale
du travail. Travaillant pour l'exportation,
les tisserands n(gvaient aucun rapport avec
le public pour la vente de leurs produits, ils
n'eurent de rapports qu'avec les entrepre
neurs, des drapiers, qui, eux, fournissaient
la laine et vendaient a la halle les pieces
d'étoffes achevées. Le travail de l'un alimen
tait le commerce de l'autre et tandis que le
drapier, le négociant, était capitaliste, lestlS
serands étaient des salariés. M suixïe)-
VANDENDRIESSCH®
de la F acuité de Médecine de Litte
et de l'Écolc Dentaire de B^uxell^
57, Rue de Dixmude, 57 a VPB®
CONSULTATIONS tous les jours de 8 J'
a 12 h. et de 2 h. a 6 h. Le Dimanche de 9
a 12 heures.
1 y 1 lQllr av