dans lequel se trouvait la distribution
vil» après la guerre, eet état était aussi
déoiorable que celui de toute la Ville les
'tangs étaient fortement mis a mal par un
bombardement intensif de quatre années les
onduites d'amenée vers la Ville étaient
hrisées en de trés nombreux points le réseau
distributeur était également fortement endom-
gé, beaucoup de tuyauteries étaient a re-
ouvèler et latotalité des canalisations étaient
vérifier et a remettre en état le chateau
d'eau était tombé, les bassins de décantation
étaient entièrernerit détruits et, de l'usine de
pompage il ne restait que des vestiges inuti
lisables.
On rechercha en tout premier lieu, si
i'autres sources que celles des étangs ne
pouvaient être utilisées a moindres trais et
plus rapidement.
D'après la population d'avant guerre, le
volume d'eau potable nécessaire était de 1800
mètres cubes.
II n'existe aux environs immédiats de la
Ville aucune eau souterraine pouvant convenir
pour Vpres, autre que celle des sables Ypré-
siens situés vers l'Est.
II est certain qu'un captage dans ces ter
rains aurait donné un volume d'eau important.
Mais sans tenir compte de la nécessité d'éta-
blir une conduite d'amenée trés longue, la
dépense qu'aurait occasionné un tel ouvrage
eut été énorme.
1 La situation trés précaire de la Ville, au
point de vue de l'hygiène exigeait un remède
immédiat, l'ancienne distribution d'eau quoi-
que imparfaite, et nécessitant des modifica
tions destinées a la moderniser, ainsi que des
refections et reconstructions nombreuses,
constituait la seule solution acceptable.
Les berges des étangs furent remises en
état et un projet fut dressé comportant les
travaux a executer pour réfectionner, amé-
liorer et compléter l'ensemble des installa
tions distributrices de la ville, ainsi qu'un
projet de filtration classique, a sable sub-
mergé, ou plutót des propositions pour des
essais de filtration des eaux de Dickebusch et
des prévisions pour l'amenée des eaux de Zil-
lebeke.
L'achèvement des travaux prévus pour
l'endiguement et l'aménagement des étangs,
projét Froidure, restait en dehors du cadre
des études.
Et tout d'abord, fallait il rétablir la situa
tion d'avant guerre, c'est a dire l'amenée de
l'eau des deux étangs, par gravité, dans les
bassins de décantation, pour les pomper
ensuite dans un chateau d'eau unique
Ce système avait l'avantage de permettre
l'alimentation, sans pression d'une partie de
la ville, par l'eau venant directement des
étangs, sans passer par le chateau d'eau, et
cela en cas d'accident survenu a l'installation
de pompage.
Mais a cöté de eet avantage, ce système
présentait de graves inconvénients. Le profil
de la conduite d'amenée des eaux de Dicke
busch qui n'avait qu'une pente moyenne mini-
me était trés irrégulier on y a constaté
quantité de points hauts et de points bas trés
défavorables a l'écoulement de l'eau. Cette
conduite était aussi posée, sur une longueur
appréciable, dans les berges du ruisseau et,
elle contenait du reste des dépots assez im
portants, notamment dés depóts de petites
moules agglomérées.
Ea conduite d'amenée des eaux de Zille
beke était,plus encore entachée de défectuosi-
'tés du profil. A la sortie"de l'étang, elle était
posee dans le lit du ruisseau, a environ 5o cm.
sous le plafond de celui ci et cela sur une
longueur de 3oo mètres. Elle passait sous le
voütement de l'Yperlée, a la Forte de Lille,
Sur 175 mètres de longueur et, en plusieurs
endroits, elle était placée sous des terrains
souvent inondés.
Tous ces faits rendaient difficile, sinon
1 lusoire, la recherche des fuites éventuelles
ct il n'est pas douteux, qu'avant guerre, ces
eux canalisations d'amenée présentaient des
uites qui ont échappé alors a l'observation.
II n'entre nullement dans mon intention de
tcntiquer ja faq0n dont ces deux conduites
^yatent été exécutées, bien au contraire, les
e auts que je viens de signaler résuitaient
^n,quement de la disposition des lieux et de
emplacement forcé oü ces canalisations ont
r el-ry posées, en vue de l'écoulement natu-
e suivant a peu prés la pente et le tracé
naiqué par les deux ruisseaux.
fa'M- rest:e' ces deux conduites n'ont jamais
Zi'll ^'un Pro iet d'ensemble et, celle de
a beke qui était de loin la plus défectueuse
e c posée 20 ars après l'autre et évidemment
suivant le mème principe d'écoulement par
gravité et par la, suivant le-seul tracé possiüle
et des plus compliqué.
Après la guerre, tout le système étant a
reconstruire, l'on pouvait et l'on devait envi-
sager le problème dans son ensemble et la
solution adoptée fut la filtration des eaux a la
sortie des étangs et leur refoulement dans
deux chfiteaux d'eau, et cela, tout en restant,
au point de vue de la dépense, dans le cadre
de l'équivalence de l'ancienne distribution
d'eau.
J'insistesur ces derniers mots, car j'aurai a
y revenir tantót, pour vous montrer que cette
question d'équivalence -a été parfaitement
lespeetée.
Ce tableau est un profil schématique des
deux conduites d'amenée, sur iequel les
étangs et les chateaux d'eau sont également
représentés. II a éfé fait pour figurer a une
exposition a Gand et le peintre Herreman de
Bruxelles qui était venu peindre des couchers
de soleil sur l'étang de Dickebusch a bien
voulu l'enjoliver en y figurant les nxonts, la
campagne, les Halles et la Ville. 11 est trés
bien fait pour vous montrer les grandes lignes
du projet.
On proposa d'ériger le plus pres possible
du nouvel emplacement de la station de pom
page de Dickebusch, une cuve de passage de
5 m3 de capaeité dans laquelle les eaux
seraient pompées et d'ou elles s'écouleraient
par gravité vers le chatéau d'eau en Ville.
Adoptant le tracé le plus couit, on situa
cette cuve a i3oo mètres du depart de la
colonne sscensionnelle, a ia eote (+32,00) sur
la chaussée de Dickebusch.
Le but de cette cuve de passage était de
réduire a son minimum Ia longueur de la
conduite de refoulement. qui est la plus
exposée aux accidents, et dléviter les incon
vénients a résulter du point haut assez marqué
en eet endroit.
En ce qui concerne le chateau d'eau, on
rechercha un emplacement a l'entrée de la
ville,dans les environsdela gare. Mais comme
il n'existait en eer endroit aucun emplacement
convenable, on admit l'ancien emplacement a
l'extrémité du Boulevard Malou.
Afin de pouvoir alimenter les habitants de
la Chaussée de Menin et de donner une pres
sion d'eau sulfisante en ville, on préconisa au
pylone une hauteur de 25 mètres au dessus
de la cote moyenne (+23,00); la hauteur d'eau
dans la cuve étant de 6,5o mètres, soit le
niveau maximum de l'eau a son point d'arrivée
a la cote 54,5o). La perte de charge dans
la conduite d'amenée étant de 1,92 mètres, le
fond de la cuve de passage arrivait a la cote
F 56,42).
Pour sauvegarder l'esthétique de la Ville, le
chateau d'eau dominant les habitations,
devait présenter un caractère architectural en
harmonie avec sa destination et le cachet
propre de la Ville et M. Coomans avait dressé
un projet d'ornementation tel qu'il est ici re-
présenté au tableau.
Ce projet de chateau d'eau et de cuve de
passage ne fut pas exécuté tel qu'il avait été
prévu je vous en donnerai tantót les raisons
et la faqon dont il fut modifié.
Le projet de chateau d'eau Chaussée de
Menin, ainsi que celui de l'amenée des eaux
de Zillebeke furent réservés jusqu'au moment
oü il serait nécessaire d'avoir recours au
second étang, c'est a dire lorsque la Ville
serait a peu prés reconstruite.
Entrëtemps, on se rendit compte par des
recherches et des sondages de l'état des
anciennes canalisations et des possibilités de
les réutiliser.
A première vue. et si l'on se rapprlle l'éiat
chaotique de la Ville a cette époque, ce travail
semble avoir été assez laborieux, et cepen-
dnnt, il n'en est rien, car il y avait a oe
moment a Poperinphe, un hnmrne qui con-
naissait tout. II suffisait de lui envoyer un
mot et l'ancien fontainier, Charles Baekelandt,
arrivait et, doué d'une mémoire étonnante,
qui ne fut jamais mise en défaut, il renseignait
exactement de l'emplacement des tuyauteries
et des appareils. De plus, il apportait a
rendre,ce seryjg» un tel -désir d'etre utile que
je me plais a vous le signaler.
Ces travaux de recherches terminés, on
procéda a l'enlèvement des deux conduites
d'amenée et tous,les tuyaux. représentant -un
poids d'environ 1.200.000 Kgrs furent réunis
sur un terrain situé a l'endroit oü le ruisseau
de Dickebusch décrit son grand coude, non
loin du chateau de M. Vanden Peereboom.
Le réseau trés développé de chemin de fer
.Decauville établi parl'Armée Anglaise et qui
existait-encore a l'époque fiacilita grandeffcent
ces transports.
Tous les tuyaux furent grattés et nettofès,
puiséprouvés au moyen d'une presse spéciale
a une pression de 11 atmosphères et l'on pe.r-
vii.t ainsi a récupérer une-quantité suffisaste
de tuyaux pour ètablir les nouvelles conduites
de refoulement et d adduction qui furent pia-
cées le long de la chaussée de Dickebusch.
Les tuyaux provenant de la conduite
d'amenée "des eaux de Zillebeke de date pias
récente, furent employés pour la partie la pins
délicate, c'est a dire pour la conduite as«en-
sionnelle, entre l'étang et remplacement dftia
cuve de passage.
Les travaux-de pose de-ces conduites fuïsnt
exécutés en 1920 et furent-suivis de ceux -de
construction de la-salie des machines et d+i.,-
blissement des moteurs et pompes.
Ces installations comportent deux motenus a
gaz pauvre actionnant chacun une pogjp
centrifuge d'un dé bit de 21 litres a la secon-ée.
Ce débit est trop faible pour une distribu
tion d'eau libre, c'est adire sans comptextns,
notamment en été ou lorsqu'une fuite se
duit. Si done ces machines ont fait l'objefr-de
certaines critiques, c'est uniquement a cause
de ce que, 'depuis plusieurs années, on lp«r
demande un travail supérieur a celui p®.ir
lequel -elies ont été construites mais eHes
n'en restent pas moins deux merveilleuaes
petites machines qui font honneur a l'industrie
Yproise.
Vint ensuite, le 16 aout 1921, l'adjudicatksn
du réseau distributeuret celle du chateau
d'eau ornementé et de la cuve de passage.
Les -canalisations du réseau furent rétabfies
a peu "prés suivant les -dispositions d'hmnt
guerre, -sauf ce pendant que Ia Plaine d'Anrour
fut aussi -canali-sée ainsi que les deux cités-
jardin et que, par contre, les conduites des
rues de moins de 3 mètres de largeur -r e
furent pas rétablies et qu'une longueur ég«3e
a celie de ces conduites supprimées "fut
placée extra- muros oü il n'y avait pas tie
conduite d'eau avant guerre.
Tous les calcu'ls.des conduites furent établis
en vue des extensions futures qui seront tou-
jours possibles, en se conformant a certaines
données, menie jnsque 't Wieltje et Ver-
lorenhoek L'iudustrie pourra done s'étafifir
en n'importe quel endroit du territoire deüa
Ville et il sera possible <ie lui fournir toute
l'eau nécessaire.
Les anciennes tuyauteries du réseau furent
aussi enlevées et amenées prés de la gare di
elles étaient nettoyées, éprouvées t vériftées
et ensuite réutilisées en assez grande quan
tité, puisque réconoxnie réalisée du fait -de
cette réenpération des anciennes tuyauteries
du réseau, jointe a celle des tuyauteries des
anciennes conduites d'amenée, se monteuu
chiffre respectable de i.3oo.ooo francs.
Malheureusement, ce réseau est entachc
d'un grave défaut non pas par suite du rem-
ploi des vieux tuyaux, ni par suite de mau-
vaise exécution des trar'aux, toutes le. cana
lisations furent éprouvées après la pose a.
une pression de 1-0 atmosphères, mais, le sol
de la Ville ayant été labouré par les obus
durant toute la guerre et quantité de trous
d'obus ayant été remblayés au moyen -de
matéi iaux de toute espèce, même putrescibl-es,
les tassements sont encore Join d'être réalisés
et, il en résulte des mouvements continuêls
des canalisations sous le poids d'un charroi
trés lourd. De la des 'fuites, soit par suite-du
bris des petites canalisations des raccorde-
ments particuliers, soit paries joints des con
duites maiti esses.
Cet ineon vénient se rencontre aussi pour F, s
autres canalisations souterraïnes, gaz et éi-ec-
tricité et même aussi pour les pavements des
rues oü certains affaissements perr'urent irial-
gré toutes les réparations. Mais la situation
se compliqué encore pour la distribution d'eau
du fait de la difflculté de déceler les fuites,
car il arrive souvent que l'eau au lieu tie
remonter a la surface du sol, croprunte facile-
ment le chemin des anciens égouts.
Comme remède, on a prévu, pour l'installa
tion de .Zillebeke, -une pompe d'un débit assez
important et la'Vilié va faire de même lorsde
l'installation du nouveau groupe qui est a.
l'étude pour Dickebusch.
Cette éventualité. de fuites provoquées par
tassement du Sol a l'emplacement des trocs
d'obus, avait d'ailleurs été envisagée, et il ïut
un moment (juestion de placer des canalisa
tions flexibles en acier mais, la dépense éut
été énorme puisque les anciennes canalisa
tions n'auraient pas rcutilisé.-s. D'un autre
coté, il est possible que le remède eut été pire
que lemal, car les tuyauteries en acïer nese