SO TJ V E N I F
Apiès les Anglais, les Francais
U n stichten, juist alsof het zoo gemak-
was als kaartjes knippen in de statie.
ke jv erneenteraadsleden toonden allen eene
Dendere bekwaamheid in de kwestie van het
klachten van een hoekje maaigras en het
^schen in een der grachten der gemeente.
V'SS elde aanstonds dat het een zaak was die
Ik
la bekwaamheid.
pan kwamen ter bespreking de goedkeuring
Verpachtingen van den openbaren onderstand
er was in die bespreking eene die bijzon
der geweldig was, en eindigde met te zeggen
dat het schande was dat hij en zijne maatjes
daar niet zetelden.
De bazinne van achter heur toog miek me
d paste op het niveau van hunne kennissen
een oogje
als wilde ze zeggen Ze zoun
erne aan 't schoteltje zitten, hé Maar al
met eens, 't berste eene geweldige donder
vlaag uit onder de gemeenteraadsleden. De
brave vent die voorzat had lezing gegeven van
een brief van d'Engelschen, dat ze binnen kort
gingen overgaan tot d'installatie van een
monument ter eere van d'arme dutsen in den
oorlog gevallen, 't Was als eene ware furie
onder de gemeenteraadsleden. Den eenen
huilde tegen de kapitalisten, den anderen ver
vloekte de Engelschen, een derde spoog zijn
gal tegen de militaristen en een vierde gaf de
genadeklop aan den armen duts van voorzitter,
met te schreeuwen Gij en uwe bende reac-
tionnairen die de schuld zijt van den oorlog.
En de Duitschers dan zegde ik in mijn
eigen.
Onder die ongehoorde en geweldige be
schuldiging zakte de brave voorzitter ineen en
was als van zijn zeiven. De gemeenteraadsle
den, fier de slag van 4dt Juli 1927 te Zoetenaye
gewonnen te hebben, namen portefeuilles,
hoeden en klak, en de buik vooruit en de kop
in de lucht, trokken zij het gemeentehuis uit.
Het gaat er hier proper zei de bazin,
«ja wat wilt ge, er zijn vele van onze goede
oude parochianen die niet weer gekomen zijn,
en het zijn al van die onbeschaafde oosterlin-
gen die hier willen meester maken. G'hebt het
nu gezien 1
En in den tram dacht ik bij mij zei ven
binnen veertien dagen heeft de inhuldiging
plaats van het monument, de geheele be
schaafde wereld zal er vertegenwoordigd zijn,
al de dagbladen der gansche wereld zullen
ervan spreken.... en er zullen dien dag te
Zoetenaye eenige dommerikken beschaamd
zijn over de bekrompenheid van hun ver
stand Een oude lezer van het Ypersche.
AOUT 1914...
J'ai passé une nuit intei minablement longue
au chevet de mon enfant.
Jusqu'a 5 heures du matin, les escaliers de
l'hótel •crient sous les pas précipités des
voyageurs pressés et résonnent sous le bruit
des malles qui glissent de marche en marche.
Tous les villégiaturistes désertent l'hótel.
Car vers 1 heure du matin, deux gendarmes
sont venus avertir l'hötelier, que le dernier
train de voyageurs quitterait la petite gare a
!/2 heures. C'est la guerre 1 1
Allons-nous emmener notre enfant au milieu
decette foule affolée par une soudaine panique.
Ca pauvre gosse dort si paisiblement et elle
d°it sürement rèver des anges, car un sourire
Sl doux, si doux, erre sur ses petites lêvres.
Caissons-la reposer et finir son rêve elle
^Pprendra assez tót a connaitre les horreurs
Ucnminel attentat, que les boches, préparés
e longue date, vont commettre contre la
e gique, contre la France, contre le monde.
Je me suis rendu, de grand matin, vers la
re pour m'informer de la possibilité de
Bruxelles-
s 'ce bien la guerre Alors pourquoi les
Ux n ont ils pas cessé leur chant
Pourquoi la Meuse roule-t-elle ce matin ses
eaux claires dans le même mouvement calme
de la veille, alors que tantót, en passant dans
Liége, elles se rougiront du sang de nos pre
miers martyrs.
En passant devant Thuis ouvert d'une
pauvre petite chaumière, je viens d'entrevoir,
agenouillée devant une Madone, l'ombre
d'une pauvre femme de soldat, veuve de
demain, qui sanglote éperdüment.
Dans toutes les gares de l'Angleterre, rcgne
la plus grande effervescence.
Tandis qu'arrivent par milliers les réfugiés
beiges auxquels la noble nation amie ouvre
largement ses bras, les premiers Tommies
au milieu du plus grand enthousiasme partent
vers le continent.
A cóté d'un groupe de fuyards dont les
yeuxsont pleins encore des visions de
l'affreuse guerre et que les anglais accueillent
avec des paroles de consolation et d'encoura-
gement, s'échangent, entre Tommies et pa
rents, des mots d'adieu.
Liége après une heroïque défense a dü
céder et nos premières troupes beiges se sont
fait massacrer par les imposantes armées
boches, dix fois supérieures en nombre.
L'Angleterre, au premier appel au secours
de la Belgique, a tiré le glaive elle s'apprête
a faire honneur a la signature qu'elle a appo-
sée au bas de notre traité d'indépendance.
Elle recrute ses enfants par ces seuls mots
apposés sur tous les murs for King and
Country.
J'y ajoute mentalement also for honour,
for right and for humanity car ce sont les
vraies raisons qui ont décidé l'Angleterre, a
entrer dans la grande mêlée.
Ypres n'a pas cédé.
Les braves Tommies se sont accrochés
désespérément au sol qui entoure les ruines
de notre ville, et le boche, dans un effort
cent fois répété est venu cent fois se briser
contre la résistance obstinée des irréductibles
troupes anglaises.
Ypres sera, pour les armées impériales, le
Verdun anglais.
Ypres et Zeebrugge resteront a jamais les
plus belles pages de gloire, que notre grande
alliée aura inscrites dans son histoire.
Cependant, ne pouvant défoncer le front,
l'Allemagne va se livrer au crime Ie plus
monstrueux que l'imagination la plus cruelle
n'eüt pu enfanter seuls des cerveaux boches
pouvaient concevoir un acte aussi féroce.
La guerre sous marine est décretée, l'Alle
magne va réduire le monde par la famine.
Des millions de tonnes de produits divers
iront s'engouffrer dans les profondeurs des
océans, entrainant avec les navires qui les
transportaient a travers le monde, des milliers
de victimes innocentes.
Mais l'Angleterre veille et ses enfants les
plus héroïques, sachant cependant qu'ils s'en
vont au devant cl'une moit presque certaine,
viennent s'offrir par centaines pour réduire
les pirates maudits.
Et par un miracle de ténacité, de courage,
de persévérance, iIs sortiront vainqueurs de
la luite, dans laqudle les boches, ont cepen-
dar.t l'avantage de se rendre invisibles a
volonté, ne surgissant des flots que pendant
quelques secondes, le temps d'accomplir, par
le raüide lancement d'une torpille, leur lachè
et infamante besogne.
Et c'est enfin la grande poussée c'est la
victoire, c'est l'armistice, chst la paix.
Mais hélas, rien que sur notre petit coin
des Flandres, dans les 100 cimetières qui
entourent la ville, 90,000 héros anglais dor-
ment leur dernier sommeil. 36.218 martyrs
sans sépulture ont leur nom gravé sur les
plaquettes de Tyne Cot Memorial.
55.000 martyrs dont les restes sont dissé-
minés parrpi nos prés et nos champs, et
dont les noms figurent sur les plaquettes qui
ornent le monument dont on prépare l'inau-
guration prochaine, n'auront jamais de sépul
ture.
Et il s'est trouvé, dans notre hotel commu
nal, des conseillers assez mal-embouchés,
assez ingrats, assez indignespour oser
prononcer les phrases injurieuses, a l'égard
de nos amis anglais, que le compte rendu
de la séance du 4 juillet dernier a rapporté
dans notre numéro de la semaine dernière.
Frères anglais, n'allez pas vous imaginer
que les propos de ces quelques conseillers
reflètent l'opinion des Yprois; ceux qui les ont
exprimés font partie d'une catégorie de gens,
dont la preoccupation unique consiste a
détruire l'unité du pays, et il leur serait agréa-
ble, de voir naitre, entre nos deux nations
amies, une inimitié qui ferait le jeu de leur
vilaine politique.
Le public Yprois comme toute la population
beige vous est reconnaissant de l'avoir si vail-
lamment aidé a reconqué'ir ses libertés et
son indépendance.
Mieux que les beiges de l'intérieur du pays,
l'habitant des Flandres se rend compte de la
grandeur des sacrifices que vous vous êtes
imposés et dont vos cimetières constituent le
plus impressionnant des témoignages.
Vivant au milieu de vos morts, il se rend
compte de la tristesse que doivent éprouver
les families tie vos héros, qui n'ont mème pas
la consolation, de se rendre sur la tombe des
leurs, soit pour y prier, soit pour y dépóser
une gerbe de roses ou une couronne d'immor-
telles, sans avoir a accomplir un long et
onéreux voyage.
Et c'est pourquoi l'Yprois vous accueillera
toujours en frères, car si ses maisons et ses
clochers soi t reconstruits. c'est beaucóup
grace a tous vos sacrifices, a tout l'héroïsme
que vous avez'généreusement dépensé, a vos
vaillants mutilés,a vos centaines de milliers de
morts. BRUYÈRE.
De mieux en mieux
Le conseil communal d'Ypres, vient d'in-
fliger a nos visiteurs anglais un affront gratuit
qu'ils ont vivement ressenti et dont toutes les
marques de sympathies, que les habitants
témoigneront a ces hótes précieux, auront
bien de la peine a atténuer les effets.
Aujourd'hui, c'est le tour des Franqais.
Depuis la guerre, le drapeau Franq.ais a
toujours été arboré a notre Hotel de ville le
14 juillet, jour de la féte nationale franqaise,
entre le drapeau beige et le drapeau Yprois.
C'était une marque de courtoisie qui faisait
plaisir a nos amis franqais, venant ce jour-la
en grand nombre passer la journée chez nous.
Pendant 4 ans leur cause et la nótre se sont
confondues, ensemble nous avcns combattu
etrepoussé nos envahisseurs.
Eh bien I le collége échevinal a décidé
cette. semaine (M. Colaert n'est plus la) que
le drapeau franqais ne serait pas arboré le
14 juillet 1
Motif dom nousne sommes pas en France,
et les lètes nationales des nations voisines ne
nous regardent pas.
Quelle délicatesse de sentiments quel
souci des intéréts de la ville
Qu'en pensent nos commerqants, et les mil
liers d'Yprois qui pendant toute la guerre ont
joui de l'hospitalité franqaise et y ont vécu
sans la inoindre entrave, comme chez eux
Discns aux Francais que nos Ediles repré-
sentent quelques étrangers dangereux aux
quels une erreur électorale a momentanément
livré noire bonne ville, mais que la popula
tion Yproise professe pour la France la plus
cordiale sympathie.
Et montrons Ci lle-ci a toute occasion.