HET YJPEHSCHE
Contre les Separatisms flamands
Circulation Automobile a Ypres
Une Inoiibliable Joiirnée
verder gevordérd en op hunne vraag gaf ik
hun dagelijksch les in het Vlaamsch. 't En
was natuurlijk geen vriendschap die onder
ons kwam heerschen, maar ik kon toch be
merken dat zij mijne hooge jaren eerbiedig
den en ook misschien in acht namen mijne
hoedanigheid van Vlaamsche dichter en
Vlaamsche pastoor van te lande, 't Was
tijdens de derde w,eek van hun verblijf. Wij
waren samen gezeten, 't Was de uur der les.
Een der officieren durfde het aan mijn gedacht
te vragen over den oorlog en de bekomen
uitslagen. Ik antwoorde hem eenvoudig Als
mensch beken ik ootmoedig dat ik verstomd
heb gestaan over de macht uwer legerinrich
ting, over de overgroote macht uwer bewape
ning. Maar de slag van den Yzer is gekomen
en als priester bestatig ik dat de macht van
God alles overtreft wat de mensch tot stand
kan brengen.
Over jaren was ik, professor in 't college
van Nieuwpoort. Menigmaal heb ik gewan
deld langs de boorden van dien stillen Yzer en
menigmaal ook heb ik mij afgevraagd van
waar dit stille water in dit doodstille land
schap de naam van Yzer had verworven.
Die vraag bleef tot heden onopgelost. Nu
heb ik begrepen
Door Gods beschikking werd de Yzernaam
voor dit stille water uitgedacht en door de
overstrooming van Gods Yzerwaters is de
menschelijke bewapening van ijzer en staal
moeten bezwijken en 't vaderland beschut.
De Duitsche c fficieren zwegen voor die
redeneering van Hugo Veniest die had ge
sproken als Priester, als Vlaming, als Belg.
Mochten de hedendaagsche Vlaamsche
leiders bij hunne bedevaart naar den Yzer
zich de gedachten herinneren van hun ver
leden grooten leider Hugo Verriest.
Dan zouden wij geen vijftigduizend Vlamin
gen naar 't gewezen slagveld zien optrekken,
maar vijfhonderd duizend Belgen Vlamin
gen en Walen om hulde te brengen aan
Vlaamsche en Waalsche Zonen die samen
hun bloed vergoten en met Gods hulpe onze
Belgische vrijheid behielden.
CRI D'ALARüE
A L. Eminences Mgrs les Evêques
LEEST VERSPREIDT
Mgr Waffelaert, évêque de Bruges, qui,il y
a quelques mois, désapprouva le nationalisme
catholique flamand par une lettre pastorale
lue en chaire, dans les églises de son diocèse,
a fait lire aux distributions de prix des collé
ges épiscopaux de Bruges, Courtrai, Menin,
Ypres, Nieuporl, Mouscron, Ostende, Pope-
ringhe, Roulers et Thielt et de l'Ecole normale
catholique de Thourout, par un chanoine en-
voyé de.Bruges a cette fin, une nouvelle lettre
aux termes de laquelle il est strictement dé-
fendu aux élèves de ces institutions d'ensei-
gnement de prendre part a certaines réunions
convoquées par des étudiants d'universités na-
tionalistes flamands. Ces réunions, au dire de
l'évêque, ne sont organisées que pour combat-
tre la doctrine des évêques, corrompre l'esprit
des jeunes écoliers, et exciter ceux-ci a résis-
ter aux autorités légales tant civiles qu'ecclé
siastiques.
Cette défense s'applique également au
gouwdag de la branche west flamande de
1' Algemeen katholiek vlaamsch studenten
verbond a Thielt, et au landdag de l'A.
K.V.S.V. qui se tiendra a Saint-Nicolas les
27, 28 et 29 aoüt.
Les parents des élèves des instituts épisco
paux ont également requ communication de la
lettre insistant sur la gravité de la défense
faite a leurs enfants.
Nous attirons l'attentionde M. Qui de droit
sur la nécessité de surveiller le trafic automo
bile par ces temps de circulation a outrance.
II faudrait absolument interdire l'arrêt des
voitures sous l'arcade du Monument de la
Porte de Menin. Un agent réglant la circula
tion y trouverait une besogne absorbante et
utile et éviterait beaucoup d'accidents.
Un agent a poste fixe au coin du Boulevard
Malou semble s'imposer.
Pourquoi ne pas signaler par des écritaux
apparents la sortie des écoles comme on le
fait dans d'autres villes En outre l'allure des
automobiles en pleine ville est trop rapide et
il est paradoxal de constater qu'il est plus
difficile de conduire une voiture a Ypres que
d'en conduire une a Bruxelles. Comment ne se
produit-il pas plus d'accidents rue du Temple?
Pourquoi ne pas adopter le sens unique et
forcer les autos se rendant a la gare de con-
tinuer par la rue de Stuers, et forcer les autos
venant de la gare a prendre la rue de la
Station et la rue du Temple
Tout, ou a peu prés tout, semble avoir étè
dit au sujt-t de l'impo'sante cérémonie d'inau-
guration du Mémorial Britannique, et,
cependant, nous ne pouvons résister au désir
de consigner ici nos impressions personnelles
et de tacher de tirer quelques enseignements
de ce spectacle édifiant.
Chacun a été frappé de la gravité austère
de cette cérémonie, revëtant, a la fois, un
caractère civil et religieux. On se serait cru,
par moments, a une cérémonie funèbre, en
voyant les longues théories de méres, de veu
ves, d'enfants, d'invalides et d'anciens soldats
britanniques, défilant lentement, presque pro-
cessionnellement, la tête découverte, sous le
portique-souvenir, destiné a commémorer la
vaillante résistance de l'armée britannique, la
perte d'un million d'hommes et surtout de
58.600 disparus.
Ce profond respect témoigné par nos an
ciens alliés pour leurs chers défunts, ne
devrait-il pas nous inciter également a nous
découvrir, ne füt-ce qu'un instant, chaque fois
que nous passons sous le glorieux portique,
et a témoigner ainsi la persistance de notre
souvenir, suivant en cela le pieux usage établi
a Bruxelles pour la tombe du soldat inconnu
Ici, comme a Verdun, comme a Dixmude,
comme en tant d'autres endroits fameux par
d'héroïques résistances, on voudrait voir bril
Ier l'inscription Siste viator Heroes Cal*
chas Arrête-toi. passant Ton pied f0ui"
des héros
Et tous ces pèlerins venus d'Outre-Manche
silencieux et recueillis, allèrent déposer des
couronnes et des gerbes de ffeurs sous le
portique devenu un mausolée, et eet homma
aux morts vint encore s'accrcitre, peu après
des couronnes déposées par notre Souverain
et par toutes les autorités présentes.
Dans un ordre parfait, comme aux abords
d'une mortuaire, toute cette foule vint se
ranger 'aux places qui lui étaient assignées- et
la encoie, nous voyons dans ce calme, Ce
flegme britannique, un exemple a suivre p0Ur
l'organisation de nos cérémonies, qui n'offrent
que, trop souvent, le spectacle des p]Us
facheux désordres. Nous nous rappelons
avoir été témoins des bousculades effrayantes
qui se produisirent lors des funérailles de
Léopold II, aux abords de Sainte Gudule, oü
un ministre perdit son chapeau-claque, mais
non son portefeuille. On se souvient mieux
encore de l'indescriptible tohu-bohu dans
lequel le jeune couple princier de Belgiquefit
récemment son entrée a Anvers et a Bruxelles.
Dans cette ambiance de calme et de recueil-
lement, et eet ordre méthodique sibien réglé
au préalable, par les instructions données, les
discours ofhciels furent entendus, par un haut
parleur, jusqu'a des distances inaccoutumées.
C'est avec une légitime fierté que nous enten-
dimes celui de notre Roi, prononcé en un
anglais impeccable, dans lequel, seul un lé^er
grasseyement, nullement fait pour déplaire,
décélait une origine non britannique.
Des hymnes intercalèrent les discours, et
ce fut la encore un sujet d'étonnernent et
d'admiration pour nous. Toute cette foule,
venue des points les plus divers de l'empire
insulaire, entonna ces chants graves et solen
nels, accompagnés en sourdine par la musi-
que, avec un tel ensemble qu'on se serait cru
a l'exécution d'un oratorio ayant nécessité de
multiples lépétitions. Quel contraste frap
pant entre le God Save the King entière-
ment chanté par des milliers de voix, et notre
Brabanqonne dont nous, Beiges, con-
naissons tout au plus les paroles finales Le
Roi, la Loi, la Liberté
Après quelques instants d'un silence impres-
sionnant, éclate, du haut des remparts, la
fanfare Last Post jouée par les clairons
britanniques. Une musique étrange pour nos
Oreilles flamandes se fait entendre ensuite
c'est le funèbre Lament des pipers
écossais, musique dolente et nostalgique,
évocatrice des montagnes abruptes del'Ecosse
et de ses lacs embrumés, décrits par Walter
Scott. C'est ensuite la minute de recueille-
ment, minute qui nous reporte aux années
cruelles mais glorieuses, au sacrifice de tant
de vies humaines et a la perte de notre chère
cité. Dans ce silence de mort, la vie vient, en
quelque sorte, afffrmer sa pérennité par les
vagissements d'un bébé dans une inaison
voisine et par le chant d'une alouette qui nous
fait songer au phénix, l'oiseau fabuleux qu'
renait de ses cendres. Voici, enfin, la fanfare
alertée du réveil, suivie de l'exécution de nos
deux airs nationaux, Beige et Britannique.
La cérémonie est finie, et la foule se retire
lentement, dignement, comme elle est venuei
foule encore agitée des mille pensées d'un
douloureux passé et d'un angoissant a'venir.--
Mens agitat molem disait Virgile, et ce
esprit qui meut la foule, évoque en nous leS
plus tristes de nos souvenirs littéraires JeS
Kerkhofbloemen de Guido Gezelle, jeS
JTristesses de Georges Rodenbach et les
lies rouges de la Guerre de notre iiufflor
tel Verhaeren, dont nous nous plaisons a
transcrire ici ces vers
Je recueille en mon coeur votre gloire meurt'ftt>
Je renverse sur vous les feux de mes flambe^
Et je monie la garde autour de vos tombeauXi
M01 qui suis l'avenir, paree que la PatrP-
PYRÈS.
Par suite de l'abondance des matières eet articj
n a pü paraitre dans notre numéro du 14 a0
Tandis que nos beaux gars de Flandre et WallOnnie
Opposaient aux Germains dans les boues de l'Yser,
En un loyal élan, leur poitrine de ter.
Des Beiges du dedans, atroce félonie,
Aspirant aux honneurs et aux grasses prébendes,
Livraient aux ennemis nos soldats, le Pays 1
Mais la victoire vint sur le sol reconquis
Le Roi mit la déroute er, cette affreuse bande,
Poür tous c'était la fuite ou la sombre gêole
Ciel 1 un peuple nouveau dépeint ces renégats
En Flamands opprimés traités en parias
Et des martyrs au front il leur met l'auréole 1
Aux traitres sans remords il taut done qu'on pardonne
Voir les oints du Seigneur, les bras tendus aux cieux,
Conduire les Chrétieus en cortège aux Saints lieux
Et pour ces renégats implorer la Madone
Pour corrompre la foule a leur foi sacrilège
De l'école a l'Eglise, oui du pied des autels
Arracher aux croyants des serments solennels
Sous les cieux transalpins des bandits ont leurs sièges,
lis vont pour leurs exploits dans de saintes chapelles
Implorer !e Très-Haut 1 Cette aberration
En Flandre a des échos déroutant Ia raison.
Atais la coupe est au bord de la Ville Eterneile
Le Pape souverain met un trein aux blasphemes,
(I lance l'interdit aux meneurs triomphants
Et des temples sacrés il chasse ies marchands,
Sur leurs pamphlets malsains prononce l'anathèine
Atais a des révoltés qu'importe la censure 1
Déserteurs du Drapeau, insulteurs de leur Roi,
Atalgrê la Papauté gardienne de la Foi,
Aux serments faits au Christ il resteront parjures
Dignes Prélats flamands, e'est a Vous, Eminences,
Qu'un peuple de Chretiens ouvre son coeur trouble
L'Espérance et ia Foi tout lui semble ébranlé,
Rendez done Ia Lumière aux pauvres consciences.
Aoüt 1927. R. F.