Les Délégués de la Société des Nations Ypres - Attractions a YPRES Une délégation d'une vingtaine de membres de la Société des Nations» fait actuelle- ment une tournée, dans les différents pays de l'Europe, pour étudier l'organisation admi nistrative en général et en particulier celle ayant trait a l'hygiène et a l'agriculture. Cette mission arrivera en Belgique vers la mi mai et visitera entre autres la ville d'Ypres A cette occasion, M. l'Inspecteur Général Boereboom du Ministère de l'Agriculture, l'artisan de la première heure, donnera une conférence publique avec projections et y développera les différentes phases de cette restauration agricole qui, a juste titre, a été appelée le miracle des Flandres. Finies les journées de carnaval et de foire, avec leur exhubérante nouba populaire, leur foule bigarrée et leur besoin, bien flamand, de s'en payer une bonne tranche. Cela nous a valu l'occasion de faire un petit plaidoyer en faveur du retour, si vivement désiré par tout Yprois de coeur, de notre imposant géant Goliath d'autrefois. Revenons aujourd'hui a des sujets plus graves et, pohrsuivant le cycle des projets énoncés dans l'article Pour Ypres nous arrivons a l'examen du projet qui consiste a ouvrir un passage sous les rem- parts en face des rues du Moulin et des Riches Claires, afin de ménager une vue sur la campagne. II est possible qu'une échappée, a travers une large baie, sur un paysage, avec un avant plan d'arbres et d'eau, pro- duise, en photographie, le plus heureux etfet mais ne semble t il pas que, pour le touriste, soucieux de cntempler un panorama aussi étendu que possible, la même vue, du haut des remparts, ne réponde mieux a ses désirs Au surplus, il s'agit de savoir également si, au point de vue administratis on ne se heur- tera pas a des difficultés au point de vue de la surveillance, assez difficile, en ces quartiers retirés, propices aux abus de tout genre. •Louons, sins réserve,le projet de recon struction de l'ancienne porte du Temple. Comme dit fort bien l'auteur de l'article, une entente pourrait s'établir entre la ville et la société du home des invalides pour aménager la porte en habitation pour invalides de guerre. Rapptlons simplement, pour ceux qui l'ignorent, que le dessin de la porte du Temple figure, avec celui de toutes les autres port es anciennes de notre ville, dans l'atlas de l'his- toire militaire d'Ypres, par Vereecke, atlas que nous n'avons pu récupérer qu'au prix des plus patientes recherches et qui devrait ètre rangé parmi les rariora ce notre bibliothèque. Décernons un approbatur tout a fait épis- copal au projet ue reconstruction du palais faisant iace au palais Jarsénius, et qui abrita nos derr.iers évêques d'Ypies, avant de deve nir la maison de dame Thémis. Quel luxe, rous objectera t en p ut ètre, de s'offrir un palais épiscopal, pour perpétuer le souvenir d'évêques disparus depuis bientót un siècle et demi, sans qu'on puisse jamais espérer le rétablissement d'un siège épiscopal. Tout au plus pourrait-il êtie question de l'ad- jonction au titre d'évêque de Bruges, de celui d'évêque d'Yprts. F ar ces temps de compres sion et de vie chère, la construction d'un palais, sans affectation spéciale, serait, nous 1 avouorrs, une pure folie. II s'agit done, comme dit le vieil Horace, de joindre l'utile al agréable. Chacun sait qu'un de nos rouages administratifs qui a toujours fait l'orgueil de notre ville, - nous voulons désigner notre bibliothèque communale, est toujours in- stallée provisoirement a l'étage de notre école moyenne. Dès a présent, on pourrait ntettre sérieusement a l'étude son trar. sferten des locaux définitifs et suffisamment vastes Pour abriter les collections présentes et les accroissements que l'avenir pourrait nous ré- server. Nous insistons particulièrement sur ce dernier point, car, faute de locaux, les donateurs ne consentiront jamais a nous faire des largesses. La même chose peut se dire pour notre musée. C'est précisément paree que les Américains ont édifié, a leurs frais, la vaste et somptueuse «library» de Louvain, que les dons y sont venus aflluer du monde entier. Pourquoi chercherait-on un autre emplace ment pour notre bibliothèque, quand le palais épiscopal, reconstruit, offrirait, en ce recoin de la ville, hanté de souvenirs historiques, le recueillement et le contort indispensables aux travaux de l'esprit. Ce qui représente le cer- veau d'une ville, ne peut être éloigné du coeur de celle ci. Penchons - nous attentivement sur cette question et discutons-la sérieusement, afin que notre édilité veuille bien la prendre en considération. PYRÈS. 2Suite En 1265, Marguerite de Constantinople, Comtesse de Flandre et de Hainaut, par let tres du 3o du mois d'aoüt, décide que les écluses de Nieuport seront réparées et amé liorées, et que le canal depuis la Knocke jusqu'a l''overdracht d'Ypres sera approfondi, faucardé, élargi et nettoyé. En cas de besoin, les terrains nécessaires a l'élargissements.eront empris et payés sur estimation a faire par les préposés de la ville d'Ypres. Celle-ci fera une avance de 2000 livres, même davantage s'il le faut et cette somme sera répartie entre tous ceux qui sont tenus de contribuer a l'en- tretien de ce canal. (Archives de la ville d'Ypres. Charte 104 Wittenbouck f° 19. r°etGeluwenbouck f° 245. r°.) II est question de ces travaux, ordonnés par la Comtesse Marguerite, dans un registre de l'Abbaye de Loo. Ils n'étaient pas encore achevés entièrement en 1281. Cette même année, Marguerite, abbesse de Messines, donne au magistrat de la ville d'Ypres l'autorisation de percevoir un droit de passage de tous les bateaux qui passent dans l'Yperleet a travers les terres de la dite Abbesse. (Archives de la ville d'Ypres. Invent. Chartes n° 138. Wittenbouck, 1° 19. r° et 219. r°). Le tarif de ce droit fut fixé par le magistrat et ensuite approuvé par le Comte de Flandre, paree que cette mesure fiscale intéressait la Flandre entière. Voici ce que dit a-ce sujet M. Vanden Pee reboom Afin de faciliter les exportations, on améliore les voies de transport par eau. Après avoir établi sur l'Yper a Noordschote avec l'autorisation de l'Abbesse de Mes- sines un droit de passage dont le tarif est approuvé par le Comte (1281), la commune obtient l'autorisation de faire exécuter sur ce cours d'eau canalisé iels travaux que nécessitera I'interèt de la navigation (1290) (Ypriana tome IV. p. 89). Mais, cette taxe donna lieu a plus d'une difficulté. En 1290, par lettres du 3 avril, l'Abbesse de Messines, la mème Marguerite, déclare qu'une contestation s'étant élevée entre elle et la communauté sous sa directior, d'une part, le magistrat de la ville d'Ypres, d'autre part, au sujet de la navigation, elle soumet le différend au jugement arbitral du Comte de Flandre. (Archives de la ville d'Ypres. Invent. Chartes n° 154. Witten bouck f° 20. r" et 219. r°. Geluwenbouck f° 247 T°.) En effet, le Comte prononqa la sentence demandée, le 26 juin de la même année 1290. Voici l'analyse que fait de Facte M. Diegerick: (Même inventaire nos i56-i57-i58. (tomel. p. 133). Sentence arbitrale prononcée par Gui, Comte de Flandre, marquis de Namur, au sujet du différend existant entre les échevjns d'Ypres, d'une part, et l'Abbesse et le cou- vent de Messines, d'autre part. II décide i° que les échevins paieront a la dite abbes- se, une somme de cent livres, monnaie de Flandre, pour la dédommager des frais et dépenses que ce procés lui a coutés. 20 La dite abbesse ne pourra faire arrêter aucun «bourgeois d'Ypres, nonplus que ses biens, sur le territoire de Noortschoten et de Zuut- schoten. 3° Les échevins de la commune d'Ypres pourront faire exécuter au canal, traversant le territoire susdit de l'abbesse, tels travaux que nécessitera l'intérêt de la navigation, mais en indemnisant l'abbesse ou les particuliers des dommages que ces travaux pourraient leur occasionner. 40 Ces dommages devront être évalués par deux arbitres, l'un désigné par les échevins, l'autre par l'abbesse. 5° Si les arbitres n'étaient pas d'accord sur l'évaluation de ces dommages, le bailli du comte décideraR en dernier ressort Par une autre pièce, du 1 juillet 1290, l'ab besse déclare avoir requ la somme de cent livres, monnaie de Flandre, que les échevins d'Ypres lui avaient comptée en exécution de la sentence dont s'agit(mêmes archivesiCharte n° 159. Wittenbouck. f°220. v°). Dans un acte du 1 janvier 1296, passé devant les dits éche vins, il est question d'un overdracht qui se trouvait établi sur l'Yperleet a St-Pierre (Ypres). En le masure vuide gisans d'encocte l'overdragh a Saint Pierre sour l'Ypre (Car- tulaires de St-Martin. tome I page 258 n° 353.) Nous avons cité plus haut un extrait des Ypriana qui dit qu'en l'année l3ix, Robert de Béthune autorisa les échevins «d'Ypres a approl'ondir l'Ypre. a creuser, a cóté de cette riviere, un canal latéral (zilinc) destiné aux transports de matières pondé- reuses pai bateaux (eschutes), et a perce- voir des péages sur ce nouveau canal. (Ypriana. tome I. page 104). L'Ypre dont il s'agit ici est sans doute la partie de l'Yser entre Knocke et Nieuport. D'autre part, Warnkoenig dit que l'Yper leet fut canalisé dès le XII' siècle (Histoire de la Flandre. t. II p. 3q) peut-être bien mais il ne s'agit ici que de la canalisation du ruisseau entre Plasschendale ou plutöt entre Slype et Nieuport, dont nous avons dit un mot. D'ailleurs quelle que soit la date des tra vaux, cette double canalisation est admiöe par le savant auteur des Ypriana Lors des travaux des Halles d'Ypres, (i375-i377) des bois furent transportés par eau de Duertrecht a N ieuport, la transbordés sur dès neifs et menés, par l'Yser et l'Yperlée canalisés, a Ypres. (Ypriana t. I. p. i5r). C'est d-dire, de Bruges a Nieuport par l'an- cien Yperleet, et le canal dont parle Warn koenig de Nieuport a la Knocke par l'Yser et de la Knocke a Ypres par l'Yperleet cana lisé. A Willem Claisone de Duertrecht, de Ij uutdrager.de balken, a vj hb. xvj. s. le bants, dont avons rabatu j bantz pour le carité reste i i xl lb. Deskeikier le dit bes a Noefport, de le mener par neif a Ypre, de deskeikier a Ypre et mettre entre les haldes, xxxj. lib. v. s.i i jc lib. v. s (Archives de la ville d'Ypres. Compte de 1377-1378). Dans un autre chapitre de. ses Ypriana M. Vanden Peereboom donne quelques détails complémentaires tres intéressants De son cóté, le comte prit diverses mesu- res afin de développer les relations commer- ciales des Vprois, en facilitant le transport des denrées et notamment des laines anglai- ses vers leur ville il autorise (en i3ti) r.os échevins a approfondir l'Yper et a creuser, a cóté de cette rivière, un canal latéral (Zilhnc zijdeltic), de telle mavière que les barques eschutesportavt vins, grains poissovs, laines, etc. pussent charger et dêchar- ger ces marchandises d Ypres mcmc.C'est alers croyons nous que fut établi cu du moins sérieusement. amélioré, le bassin ou port de l'Yperlée, sur la petite place (het) en face de i'église de St Ma: tin.Ypriana tome IV. P- 244.) A suivre.

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1928 | | pagina 3