ÓD8MÜL D UNE SIEIIR C YPRES Octebre 1914 8
1
Li;
g g_28 Het Ypersche - 2e Bijvoegsel - La Ftégion d'Ypres N° 20
Suite
Nous arrivames done avec nos hardes a Poperinghe chez
rents de Soeur Marie Joseph, oü se trouvaient déja six de
PSoeurs- A YPres> la nuit avait été agitée. Le lendemain
[S novembre) a 5 heures du matin, M. le Vicaire Leys fut
lélé
les
pour donner l'Extrème-Onction a une femme mourante
Soeurs Noires dont le couvent se trouve a cöté de la
L'explosion de la veille dans l'église Saint-Pierre, avait
rt terrifié M. le Vicaire. II avait passé la nuit dans la cave
ec ie Curé et avait déja bouclé sa valise, décidé a partir
lendemain, coüte que coüte. Vers 5 h. 1/4 une detonation
olente se fit entendre au couvent et dans la cure. M. le Curé
,j était encore a la cave regut a la tête un morceau de bois
Je la poussière il s'échappa sans encombre par les portes
lattues. Le dortoir de l'höpital des Soeurs Noires, oü se trou-
ient les vieilles femmes et les infirmes s'était effondré. M. le
aré de Saint-Pierre pressentit un malheur et accourut en toute
lte (il était toujours le premier quand il s'agissait de porter
cours). II fa* suivi de quelques hommes dont je désire faire
ention ici Charles Backelandt, Th. Kerrynckx et Jos. Cotte-
er Ensemble ils transportèrent a notre couvent les vieilles
inmes.
II y eut cinq morts a déplorer le bon et saint vicaire
la servante modèle: Céline Pladys et trois petites vieilles.
-ure
jie
pys
es corps furent transportés a la buanderie et on s'occupa ensuite
es blessés. La Supérieure était sans connaissance. Elle avait
té projetée a distance et se trouvait presque ensevelie sous les
écombres. Seuls les pieds étaient a découvert et on eut bien
e la peine a la retirer de dessous les débris. Elle avait deux
ótes rentrées. Soeur Livine, quoique blessée elle-même, voulut
1 soigner, mais bientót, affaiblie par la perte de sang, qui était
:onsidérable, elle s'afïaissa. Une heure plus tard, nouvelle explo-
jon sur la buanderie, 011 se trouvaient les cadavres qui furent
ancés a plusieurs mètres de distance. Le corps de Céline Pla-
jys fut introuvable, bien qu'on continuat les recherches trois
lours durant. Ce n'est que cinq mois plus tard qu'il fut retrou-
fé, dévoré par les rats. M. le Curé, après ce triste accident,
retrouva assez de courage pour dire la Sainte Messe dans le
jouvent bombardé, après quoi il s'occupa de prendre quelques
esures préventives contre les vols domiciliaires, tant dans la
:ure que chez les Soeurs Noires, il fit ensuite enterrer les morts
[tévacuer les orphelins. Les enfants blessés Notebaert sont
imenés avec ces derniers a Poperinghe, dans une auto ambu-
rnce frangaise.
Le bombardement continue toujours avec violence. M. le
passe la nuit dans la cave chez M. Charles Baus, ainsi
Sceur Geneviève et Soeur Raphaëlle, des Soeurs Noires,
:ncore restées. Soeur Marie-Berchmans et Sceur Marie logé
'ent chez nous avec Melle Cloostermans. Nous logeames aussi
Frédéric Harding, soldat de la Croix Rouge, qui avait aidé
soigner nos blessés. M'11; Cloostermans et lui. avaient fait la
:onnaissance du commandant anglais, M. G.-W. Young, de
ambulance des Quakers qui leur avait prèté une voiture
uttomobile pour transporter les vieilles femmes et les orphelins.
est par eux que M. le Curé put se mettre en rapport avec
es Friends Unit». A partir de ce jour, M'IL Cloostermans,
'estera avec nous pour nous aider.
12 Novembre. M. le Curé et les deux Soeurs Noires
étaient a peine ievés, qu'une explosion se fit entendre suivie de
lémissements. La porte de la cave s'effondra. On fit de la
umière et a l'oeuvre La familie Ameloot, réfugiée dans une
es caves, était sous les ruines. On put sauver Maurice (16 ans),
Madeleine (i3 ans), Yvonne (9 ans) et Germaine (8 ans). Mais
père, la mère, la grand'mère et André (i an) le bébé, n étaient
Plus que des cadavres affreusement mutilés. Le lendemain on
etrouva aussi le corps de Marie (it ans). En plein bom
bardement ces enfants furent transportés a l'höpital Saint-Jean
Vec les blessés de la veille, qui étaient encore au couvent. Les
deux Sceurs Noires encore restées, se décident aussi a fuir le
danger devenu imminent. M. le Curé vient nous demander
hospitalité. Si nous sommes heureuses de le recevoirLe soir,
4 l'heure du souper, la sonnette s'agite un obus vient de tom-
ber dans la cave de la brasserie de M. A. Boone. II y a deux
®0rts Charles Demey et Sophie Torens. M. le Curé et Fre-
dérlc Harding s'empressent vers le lieu du sinistre, le premier
P°nr donner l'Extrême-Onction, le second pour panser les bles-
fa' Lepère Torens est transporté a l'höpital hospice du Nazareth,
es autres a l'höpital Saint-Jean. Durant la nuit, plusieuis explo-
Sl0ns se font entendre dans notre voisinage. La maison Braem
et la maison Ghesquière, de la rue de Lille, sont detruites.
*3 Novembre. Après la Sainte Messe, qui it a
0sPice Saint-Jean, M. le Curé s'en va
du
^acré-Coeur chaussée de Vlamertinghe, pour
faire
'W,. "Ta va chercher un logis pour
S sitlistrés. II se rend a eet effet a l'Hospice des Aliénées,
dit
recevoir les vieillards et les blessés, car les aliénées avaient
déja été évacuées sur Vaucluse (France), sous la garde des
Révérendes Sceurs et de M. le Docteur Dieryckx. Gustave
Delahaye y restait comme concierge. La maison n'avait pas
encore été bombardée. Mais depuis quelques jours, les soldats
anglais y séjournaient. Nous avons fait la connaissance, ces
derniers jours, de M. G.-W. Young, le commandant de l'ambu-
lance des Friends Unit qui font le plus grand bien aux
Yprois, ainsi qu'aux soldats anglais et frangais. Des milliers de
personnes leur doivent la vie, tant parmi la population d'Ypres que
parmi celle des environs: de Saint-Julien, Saint-Jean, Kemmel,
Vlamertinghe, Poperinghe, Elverdinghe, Brielen, Woesten, etc.
Voici ce qu'écrit M. le commandant G.-W. Young a son
arrivée en notre ville
Meanwhile, trough all the varied beginnings and elaborations,
Ypres remained our particular interest. Cars were frequently
sent out along the bombarded road to see if a return there
was yet possible, and on a memorable morning, only a week
or so after our hurried night of occupation, I ventured once
again in Cadbury's swift little grey car along the fatal road.
The sky was clear, only an occasional shell screamed in the
distance. The conflagrations were just over. The ruined to-
wers stood gauntly against the sun. But as we entered and
ran through the wrecked streeds it seemed a city of the dead
scarcely a soul to be seen, and only a lost puppy or cat cla-
mouring behing door or grating. A chance meeting with a
courageous girl, a daughter of one of the very few families
that remained throughout the bombardment, revealed to us,
«however, a corner of the under- world still persisting in the
cellars. We learned of some seventy old almspeople, un hap-
pily left in the convent caves and of the hundreds of
children and miserable folk hidden in the darkness under the
great earth fortifications. In a few hours we had fetched some
dozen ambulances, loaded them up with the frail remnants of
old folk, and watched the long procession wind safely out of
the gates, a strange sight in the deserted, battered streets,
with the whistle and blast of shells overhead as the only
disturbance.
Tandis que M. le Curé et MHle Cloostermans, qui prend
tant a coeur la tache de dévouement a laquelle elle s'est consa-
crée, se rendent au Sacré-Coeur un obus tombe sur l'höpital
Saint Jean et un autre sur le Nazareth y causant plus de
frayeur que de dommage. Dans l'après-midi, le 7' obus qui
tombe sur l'höpital civil y tue la servante Léonie, Léon Van-
derbeke et deux soldats anglais. D'austres, sont blessés. Vers
7 h. 1/2 du soir, a l'heure du souper, un obus tombe prés du
couvent. Sceur Marie Berchmans court s'infofmer sept per
sonnes sont tuées dans la salie de l'école Saint-Louis: la femme
Achille Coutrez Vanassche et trois de ses enfants: Remi (18 ans),
Gérard (9 ans) et Antoinette (7 ans) un enfant unique de M.
Degryse (8 ans), le neveu de M. Didier et un vieillard, Ch.
Vereecke. D'autres en furent quittes pour des blessures. Léonie
Degrave dut subir l'amputation d'une jambe. Au bureau de
bienfaisance, un obus, quelques autres au cimetière Saint Pierre
y brisant plusieurs arbres. II en passait sept au-dessus du cou
vent durant la nuit.
A partir d'aujourd'hui, les membres du Friends. Ambulance
Unit seront actifs dans notre ville, et cda tant qu'il y restera
un bourgeois. M. G. W. Young écrit a ce sujet
From this day on began our work for Ypres. Each day
we returned with a doctor (Dr Rees at first) and sought out
and looked after the wounded and sick in the scattered, dark,
noisome cellars. In this work we were helped by a straggling
R. A. M. C. soldier, Frederick» whose civilian ministrations
could not save him in the end from a sharp punishment for
shirking his real duties but above all by the heroic Curé of
St-Pierre. Camille Delaere, This man's name deserves to be
remembered as one of the real heroes of the war. He pract.i-
cally alone, remained among his people, tending, consoling,
joking, inspiring, helping until the last penny was spent. His
Church, only lately restored, was shelled four times once he
climbed on to the roof and himself cut out the burning rafters.
His vicarage was wreked. His curate was killed beside him.
His own cassock was torn with flying fragments. The Convent
St-Marie, where he continued to loge, with the angelic, mi-
nistering Soeur Marguerite and a few other Sisters, has fiv&
times been bombarded. But still his strong aquiline, humo-
rous face, his flying grey curls, his spare athletic figure in
torn cassock move ceaselessly night and day among the peo-
pie. He has been the powerful cooperation that has enabled
us to carry eut ail our subsequent relief work for the town.
There have been others, a few courageous and good men, who-
stuck to their work, but he has been the dominant persona-
lily. I have never worked with a man whom I could more
wholeheartedly admire and like. But for him we might never
have overcome the suspicion and nervous terrors of the reser-
ved Flemish peasantry, or gained their confidence sufficiently
to get them to adopt our measures of precaution.
J
f 6
lep »:- J j