JOURNAL D'UNE SEUR D TPRES OctGbre 1914 a Mai 1915
0-9-28 Het Y persche - 2e Bijvoegsel - JLa Hégioii <TYTpres N° 23
Le i?o^a9 Amer
ei Ie Bitier Zigomar
Suite
ernportam.es les piécieuses reliques. Le sol Jat nous suivait
rtant les deux fc,a-ttantd qui ne sont pas sans qut lque valt ui'
tistique. Ao moment de quitter 1 église, un pan de mur s't ffon
[f3 soit par l'effet du vent, soit par la chute d'un obus, car 1;
onibardement continuait. Le lendemain nous trouvames la voute
L la grande nef détruite. Heureüs^jnent que l'effondrement
'avait pas eu lieu au cours de nos opérations de la veille. C'est
tonnant pourtant comme on s'habitue a tout, inême au bombar
lernent Pendant une de ces heures terribles oü le canon taisait
|n ceuvre de destruction, on put voir une bonne petite yie'ilk,
imée d'un balai, sortir de 9a demcure, balayer tranquillement
L décombres que Id ffondrement de la maison voisme venatt
l'éparpiller sur la route en obstruant la voie, puis rentrer dans
rnaison pour y attendre la fin de la crise, sans avoir Pair de
I doater q.u'elle-même pouvait a chaque instant augmenter le
Imbre des victimes.
29 NoVEMBRE. Vers minuit, un violent coup de son-'
|lte vient nous réveiller. Soeur Marie Berehmans va ouvrir et
Ivient en toute. .hate dans la cave. On réclame du secours
ïmédiat. Mdle Cloostérmahs- et moi nous neus lèvons aussitó't.
Ij'était-il arrivé? Velghe-Caalier-s'était battu avec deux soldats
Iglais et qui lques civils et avait: itcu plusieurs coups de ecu
L C'est bon pour une fois entendez vous, Velghe lui
L.je, nous avons besoin de nos pansements pour ceux qui
[ont blessés par les obus et non pour cr ux, qui se battent. p
j)t 8 heures du matin a 2 heures de l'après midi, des shrapnels
3nt lancés sur la ville. Vers 11 heures, M. le Cure me dit
aller chercher rue du Canon et rue de Nazareth, 3, deux
eilles femmes, attendu que vers 3 heures les Friends» vien-
•aient avec leurs voitures d'ambulance pour emmener les per-
innes agées ou impotentes. Comme on bombardait justement
quartier, je le priai de me laisser attendre le moment d'une
•Jalmie Allez-y tout de suite, me ïéponditil, on pourrait
ublier ces pauvres gens plus tard et leur vie en depend peut-
,re. 11 An no: d; Oieu, me dis je, t1 je partis. Mais a peine.
Ivais-je fait quelques pas dans la rue que... sss... sss pan
;3 tête d'un shrapnel roula dans la rue, tout prés de moi. Je
etournai en courant. Soeur Marie qui était e- core a l'entrée me
it Que je suis contente de ne pas; devoir y aller
li le Curé avait'-entendu le son de ma voix et de la cuisii.e ll
ie cria Eh bien n'êtes-vous pas encore partie A trois
jprises je retournai pour revenir presque aussi vite. Enfin je
ilnhardis et je revins cette fois avec les petites vieilles que je
onduisis au couvent. Pas moins de cinq shrapnels passèrent
11 dessus de nos têtes, et vous pouvez penser si le cceur me
attait... Cependant c'est a partir de ce jour que je devins plus
ourageuse pour affronter les bombardements. Ici comme ailleurs
n'y a que le premier pas qui coüte. Vers 2 heures ariivèrent
£s voitures (automobiles) d'ambulance des Friends M. le
[Iré se fit un devoir d'accompagner toutes ks petites viedles
Ij les petits vieux, qui s'étaient réunis chez nous, et les condui-
jit ch z les Pénitentints de Poperinghe en attendant qu'd put
s caser convenablement en France.
3o Lovembre. La nuit fut assez tranquille. Entre
heures du matin et 2 heures de l'après-midi, quelques shrap-
"ds nous arrivèrent. Cependant, dés le matin, les canons et les
fsils franqais firent grand tapage, afin de gagner un peu de
errain. Point de marmites- Un homme est tué au boulevaid
dou, par l'explosion d'un shrapnel.
i'r Décembre. ün dirait que le combat est un peu
i°ir.s furieux. Seul, le siffiement de qu-.lques shrapnels vient
pubier le repos de la nuit. Emile Lagrand est le premier opéré
ar le docteur Rees et les aides-médecins tiavey et 1 arpe du
•Friends Ambulance Unit L'opération se iait dans 1 ouvroir
p.couvent des Soeurs de Marie Lamotte. Aujourdhui, M. le
Uré part avec l'ambulance des Quakers afin de chercher un
|ri pour les civils blessés. lis reviennent par Woesten, oü les
Friends» ont installé un service d'ambulance depuis quelques
|Urs- Dommage qu'ils ne se soient pas établis plus prés d Ypres,
h plus de travail encore serait a faire. Mais M. le Curé trou
'era bien moyen de nous les amener, car les Quakers ne
e®andent pas mieux que de faire le plus de bien possible,
i^jourd hui quelques obus tombent aux environs de 1 hópital
ipUjean. Un homme est frappé prés de la gaie.
R 2 Décembre. La nuit et le jour sont calmes. M. le
fse rend a Poperinghe, cette fois pour y chercher des
®urs de l'hópital civil, car M. G. Young, des Friends»,
i0 Hnt °uvrir un hópital pour les civils blessés, a la con di
et n qT M' le Curé trouve un emplacement non lom de la vi e
Soeurs pour les aider. H faut battre le fer pendant
est chaud dit M. le Curé et au lus tot au mieux, car
c'est si loin pour aller chercher du secours chez les «Quakers»
a Woesten ou a Poperinghe. Le soir done, M. le Curé revient
avec les Soeurs Aloyspa et Antonia, de l'hópital civil. Elles vont
au «Sacié Cceur», car notre bon Curé, avant de partir ce matin,
avait parlé au concierge Gustave Delahaye, et ks Friends y
sont déja depuis quelques heures. Voici la relation..de M. le
commandant G.-W. Young, au sujet du service d'ambulance
établi a l'Irstitut du Sacré-Cceur, chaussée de VI, mertinghe
After a few days it became evident that we could do
little to save the wounded in the darkness and damp ot the
Ce llars. We had to take the grave responsibility ot collecting
them into some central room above ground. Here again fortune
favoured us. The Curé piloted us to one of the great asylums
011 the edge of the town, that ..had. escaped damage. The ste-
ward smiled at our request. «I knew they must, come to me for
a hospitalsome time» was all he said. Through the barack
quarters of some 3.000 soldiers, he led us by a series of locked
doors in a maze of buildings and threw open the coor pf a
ward, untouched, clean, unsuspected, unpillaged, all but ready
for use This was our famous G us tav our second great
«.stand by, a man who has. done all hè Has promised up tó
time (in war and whose stores and inventive genius seem
inexhaustible. His five pretty, children and good wife have been
with us through all dangers since that time. Not for one day
has he left his charge of the great Institute placed in his care.
His varied services and successful dealings, with instrusive
authorities of four nationalities, would fill a book. At 11 o'clock
we entered. By 12 we had fitted ,up. the stoves etc... By
1 o'clock the Cure had fetched-us..two nursing sisters from
Poperinghe. By 2 the beds were ready. At 2.3o we moved in
the firstcases. Surely few hospitalg have ever been opend at.
shorter notice These Sisters deserve further mention
Sister Aloysia and Sister Antonia came first. Then at the
work grew, Sisters Anna, Madeleine, Julienne, Elisabeth.
Lastly Sisters Godelieve and- Marie and the Old R. Mother,
splendid vigorous, humourous, sympathetic Flemish women,
caiing for nothing but work and full of fun.
They are the Sisters of the civil Hospital.
3 Décembre. La nuit fut tranquille. L'orage serait il
passé? Non, hélas Vers 9 heures du matin, commence une
vraie pluie d'obus. Heureusement les pansements sont acheyés,
car M. le docteur Rees a été fort matinal ce matin. A partir du
"25 Novembre, on n'avait plus eu d'obus sur la ville, mais dans'
l'après diner nous ariivent un assez grand nombre de marmites;
Vers 2 htures, un obus tombe sur la cuisine du docteur Die-j
ryckx, y tuant la femme Lazeuie, deux de scs enfants et 'unej
vieille femme Quel bonheur encore que les «Quakers» puissen^
nous venir si promptement en aide 1 lis transportent les trois
bh ssés a l'hópital tandis que nous soignons les morts A la
«Kruisstraat» trois soldats sont tués prés du pont. La canon
nade parait venir surtout du cöté nord de la ville.
Jusqu'a présent le Comité a tenu une séance par jcur.
Dés aujourd'hui on se contentera de trois réuniors par srmaine.
M. le curé Delaere, M. Lapierre, M. le docteur Van Robaeys
entrent aussi au Comité.
4 Décembre. Le bombardement se prolonge. Prés de
la gare et de la blanchisserie Verschoore tombent plusieurs obus:
de grosseur moyenne. La maison de M. Morlion, boulevard:
Malou, est, en feu. A la Kruisstraat les soldats fiar.qais se'
préparent a partir aux tranchées, quand un aéroplane allemand
en reconnaissance donne un signal (de petites étincelles s'échap-
pent de l'appareil) et aussitót arrivent les obus dix soldats sont
tués, plusieurs blessés. On suppose ur.e trahison et l'on dit
qu'un espion allemand doit être caché dans la blanchisserie avec
un appareil de télégraphie sans fil.
Maintenant que les civils blessés ont leur hópital, M. le
Curé s'occupe a chercher un logis pour 1es vieillards. Les doc-
teurs et les assistants du Friends Unit travadlent avec un
dévouement admirable. Ouvert depuis deux jours seulement,
leur hópital a déja deux salles de blessés une pour hommes et
une pour femmes. Ce soir, le canon tonne de nouveau. Le bruit
est tel qu'on pourrait le comparer a celui que produirait le
déchargement énorme de pierres de taille qu'on déverserait sans
discontinuer. A suivre.
ont toujours été
es res tent [es meSlleurs
des AFÉRITIFS
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