ÏÓüRNAL D UNE SIEUR CYPRES Octobre 1914 a Mai 1915 ,2-9-28 Het Ypersche - 2e Bijvoegsel - La Region d Ypres N° 24 Le RoyaB Hmer» et ie Hitler Zicg©mar Suite 5 DÉCEMBRE. Nuit passablement tranquille. Le bruit 3s fusils a diminué et parait s être éloigné. Les blessés qui ne ,nt pas a l'höpital peuvent venir jusqu'au couvent pour être jignés par M'11 Cloostermans ou par proi, sous la surveillance j docteur Rees ou du docteur Malabar, des Friends Quel- jes uns trop effrayés pour venir au couvent sont visités par )US dans la soirée. C est ainsi que presque chaque soir nous /ons a faire notre tournée dans les caves et les casemates. ue sont les casemates a Y pres Des places souterraines sous s remparts, oü les habitants qui n'ont pas de cave bien con- [tionnée sont réfugiés. Chaque familie y choisit son petit coin, jostalle deux ou trois matelas, deux ou trois chaises, une ;tite lampe, parfois une petite table et un réchaud a pétrole. a lourde porte d entrée était entr'ouverte. II n'est pas étonnant ]ors qu'après peu de temps, des maladies contagieuses s'y éclarèrent. Des habitants restèrent six semaines durant dans ce ■duit sans voir la lumière du jour. J'y trouvai un jour un enfant deux mois qui y était né et n'avait pas encore respiré l'air ,r du dehors. L'ambulance des Quakers vient chercher quatre vieil- jds pour les conduire rue de 1 hourout et un tuberculeux qu'on nène au Sacré- Coeur. 6 Décembre. Vers minuit, plus de 5o obus tombent jns la ville, puis tout rentre dans le silence. Dans l'après midi, ois-quatre shrapnels et une petite marmite éclatent dans notre Msinage. Le soir, le bruit des fusils devient de nouveau trés istinct, il vient toujours du même endroit. 7 Décembre. La première partie de la nuit est calme, uis a n h. 1/2 il pleut des obus qui éclatent avec un bruit irmidable et font trembler le sol. Dans notre cave, on a la [nsation d'être sur le plateau d'une balance. Vers 12 heures, intends des pas dans le corridor, je vais voir avec Sceur arie. C'est un homme qui vient réclamer notre assistance; un |)us est tombé sur l'auberge Het Zeepaard rue des Bou- iurs. Toute la familie est sous les décombres un enfant de iseph Coffyn Hof est tué, plusieurs autres sont blessés. M. le uré, M. Frédéric (soldat anglais) et M'11' Cloostermans y cou nt aussitót je suis avec quelques objets nécessaires aux pan- ments. A peine arrivés la «M. le fuié» nous dit un homme, second obus doit être tombé sur l'église, car des étincelles ichappent par le toit. M. le Curé court a la rue et voit, en iet, son église qui commence a biüler Le plus pressé était fait rar les blessés et nous les laissons aux soins de Fiédéric et M'lle Cloostermans, qui les transportent dans les casemates, qu'au lende main. M. le Curé et moi, nous courons chercher clefs de l'église, qui étaient au couvent. mais nous ne pou- ins les trouver dans l'état de surexcitation oü nous étions. le Curé m'envoya chercher tous ceux qui étaient a la cave, indant que lui même allait chercher M. Angillis et Joseph ttenier. Ce dernier réussit, a l'aide. d'un grand marteau, a fairer la porte de la tour. Entretemps, la poite de l'église être ouverte également. Un obus était tombé, par le toit, rrière 1a. chaire de Vérité et avait fait de grands dégals. Angillis était d'avis qu'il falla.it couper le feu, en montant le toit, mais personne n'osait s'y hasarder. M. le Curé y 'nta done lui même. Jos. Cott'enier et deux volontaires des 'mpiers imitèrent son exa mple et, munie de deux seaux d'eau, voulus les suivre, lorsque mon double fardeau me fut subite- pt enlevé, sans que je pus voir qui m'en avait déchargée. Je Ppose que leur contenu devait être diminué de beaucoup, car couv-nt a l'église, il y a bien 3oo rnètres, la route était isante et rendue inégale par la neige et la glacé. Avec cela, fruit assourdissant des obus qui toinbaient dans le quartier, 1 escalier inconnu et sombre Sceur M. Berchmans, Sceur et Soeur Antoinette suivaient aussi, portant chacune deux Ux d'eau. Une ces Soeurs agita la cloche de 1 église trois ltres pompiers: Declercq, D'Hollandere et un autre arrivèrent des seaux qui avaient subi le bombardement, et criant e l'eau s. v. p., de l'eau Huit femmes sortirent des ease ls pour venir au secouis. Les hommes avaient peur M. le a're hoose les mit a la besogne, en leur faisant transporter uef Saint-Pierre a la nef Notre-Dame les 800 chaises qui tr°uvaient sous l'ouveiture flamboyante du toit. Un comman- ^ran9ais avait entendu le son de la cloche dans les tran- j |S' envoya un officier s'enquérir de ce qui était arrivé. En lques mots, Je lui dis l'accident il entra un instant dans Se pour voir ce qui s'y passait. Courageuses femmes et il s en retourna. Hon LjeS °bus continuaient a arriver pendant que nous cher- aS.f ^au. Vers 2 heures, heureusement encore, sans nou- son l'incendie était éteint et chacun reprit le chemm sombre abri... Ah 1 que notre église est dans un lamen table état A peine rentrée au couvent j'entends des pas dans le corridor. Trois hommes de la maison Grimonprez, en face de l'église, étaient blessés et venaient demander des soinsa défaut de cave, ils dormaient dans barrière-cuisine, quand un obus s'abattit sur la maison. Tandis qu'ils nous parlaient, un obus siffla au dessus de nos têtes et frappa la cheminée qui roula sur le toit vitré. Nous nous précipitames dans la cuisine La, je commence les pansements deux étaient blessés a la tête, le troisième a la jambe. Aucun d'eux n'osait rentier chez lui. Joséphine Cloostermans les conduisit dans la cave de la bras serie de M. Gillebert, en face du couvent. Un autre obus avait blessé le beau père Degryse. II avait une plaie longue de 5 cm. Je la pansai en attendant qu'il put se faire coudre par le Doc teur Manning, des «Quakers». Deux obus tombèrent aussi chez M. le Curé celui ci était heureusement chez nous. Un autre encore dans l'hópital des Soeurs Noires, oü tout ce qui était encore entier fut brisé. La maison de M. Herman, notre Direc teur, en requt un, ainsi que celle du boulanger Slembrouck et de M. Verhaeghe, du Biekorf». Tout cela était dans notre voisinage. Aussi cette nuit fut pour nous la plus terrible. II y eut i5 nouveaux blessés. Le matin, on vint nous prévenir que quatre personnes de la rue de Dixmude étaient tuées et trois autres blessées. Melle Cloostermans alia panser ces derniers. Plus tard, dans la journée, nous entendimes parler d'un grand nombre d'autres victimes. Durant la nuit, trois ou quatre obus passèrent au dessus de nous. Le soir, canons et fusils firent grand bruit et nous supposames qu'un violent combat devait avoir lieu. On disait que la pluie et le grand froid avaient obli- gé les Allemands a abandonner leurs tranchées et qu'ils avaient perdu beaucoup de terrain et d'hommes. 8 Décembre. La bonne Sainte Vierge ne nous obtien- dra-t elle pas de son divin Fils quelque relache au jour de sa belle fête La nuit fut calme et un repos tranquille nous a fait un grand bien. Le matin rien ne se produit jusque vers 9 heures, mais a partir de la jusqu'a midi, douze obus arrivent sur la ville. Dans l'après-midi encore trois shrapnels. Le soir, le bruit des fusils se tait quelque peu. Aujourd'hui, je suis allée prévenir plusieurs mères qui voudraient ètre conduites a Furnes avec leur familie. Vers 1 c heures, réfectoire et corridor étaient pleins de femmes et d'enfants attendant les voitures d'ambulance du Friends Unit Avant leur départ, Soeur M. Berchmans leur donna a tous une assiette de riz au lait et des tartines. 9 Décembre. - Après une nuit et une matinée d'accal- mie, quelques shrapnels sont lancés de 3 h. 1/2 a 4 h. 1/2. Les blessés profitent du calme pour venir faire renouveler leurs pan sements. Avant l'arrivée du docteur, 25 pansements étaient déja renouvelés. Un brave homme, réfugié de Zonnebeke, Ed. Deleu, vint me prier de soigner sa barbe malaue. 11 était afireux a voir. Après qu'il eut examiné par le Docteur Manning, je lui pro- mis de lui continuer mes soins s'il pouvait se présenter deux fois par jour, ce qu'il me promit. Je commenqai done par lui couper la baibe. 10 Décembre. Ce n'est que vers 3 h. 1/2 après midi, qu'une douzaine de shrapnels nous arrivent. Le soir, sous escorte d'un Père dominicain de jéiusalem qui avait dit la messe le matin a la chapelle des Soeurs Noires, et d'un sous lieutenant, un novice de la Compagnie de Jésus, une charrette nous amène le cadavre d'un capitaine francais. Les Allemands ont emporté une tranchée prés de Zillebeke, qu'on leur a enlevée presque aussitót. C'est pendant cette reprise, que le capitaine Diedtlge, du 126", fut atteint. Aujourd'hui encore, un grand nombre d'Yprois, parmi lesquels beaucoup de malades et de blessés, ont été conduits a Furnes. 11 Décembre. Après ur.e r.uit calme, pluie de shrap nels au matin, de 6 heures a 7 heures et a partir de 2 heures dans l'apiè»midi. Plus de 40 explosent dans la ville. Le soir, canons et fusils font un vacarme épouvantable 1 Un nouveau combat doit être engagé. A suivre i&VIS 3St^S Y. A la demande d'un grand nom bre de lecteurs, le Journal d'une Soeur d'Ypres paraitra également en brochure. Les amateurs, désireux de recevoir l'ouvrage complet, sont priés de se faire inscrire le plus tót possible au bureau de ce jour nal, i5, rue au Beurre. ont toujours été re stent les meilleurs des APÉHITiFS et

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Het Ypersche (1925-1929) | 1928 | | pagina 17