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-28 Het Ypersche - 2e Bijvoegsel - La JRégion d'Y~pres N° 30
Van de Lanoitte's koffies
zijn de beste
Suite
Les Friends ont fait placer des tonneaux d'eau désin-
porte de Lille, Poite de Menin, a la caserne, aux case-
leede Saint-Jacques. M. G. W. Young propose a M. Ie Curé
tcs
gearch Party» pour rechercher les typhoïdes. Cette grande
fut confiée a M. A.-R. Backer après quoi, M. G.-W.
jetourne en Angleterre, pour y prendre quelques jours
7pos bien mérité.
29 Janvier.
La nuit, quelques explosions dans le
Dans la ville, tout reste calme. Quelques obus dans
prairies
inondees.
M. A.-R- Backer vient au couvent accompagné de quel-
Messieurs des «Quakers» pour arrêter avec lui la manière
aniser le Search Party». Voici comment on opérera
Ique jour, de 9 heures a 12 heures le matin, et de 2 heures
heures l'après midi, toutes les maisons, caves, greniers, ainsi
les casemates, seront visités, d'abord au centre de la ville,
aux environs et a Poperinghe. Dès aujourd'hui, deux doe
iS des «Friends et cinq assistants arrivent au couvent, rue
fille. Un docteur reste a l'ouvroir pour y laire les parse
rs avec Mclle Cloostermans, qui servira en même temps
,terprète a M. le docteur Manning. Un assistant, M. Talleman
jj, Wallice, font les inoculations anti-'typhoïdes dans notre
tctoire. Les autres assistants iront pour la Search Party
iCun avec une Soeur comme interprète. Soeur Lucie, des
srs Noires, accompagnera M. Geof Thompson Soeur Mar-
Ljte, de la Providence, M. J. Jennings, et Sceur Estelle, de
!0le Saint-Joseph, M. Harris. Moi, j'irai avec M. Robert
A notre service d'ambulance, comme chauffeurs, nous
M. Littleboy et M. J. Locke. Docteur Fox ou Docteur
imson se joignit, selon les circonstances, aux uns ou aux
ies.
Dans chaque familie on s'assurait de l'état de santé et le
échéant on emmenait les malades. On cherchait aussi a faci-
t aux vieillards et aux enfants, le moyen de quitter la ville.
(«Friends assistaient les nécessiteux en leur donnant de
gent, ou des vêtements, ou de la nourriture. On visitait aussi
latrines, les réservoirs d'eau. On vérifiait le lait et on se
:urait, au besoin, des désinfectants, etc.
Les maisons infectées furent marquées
odeur jaune cas de typhoïde, non évacué.
évacué a l'höpital, mais non
encore désinfectée.
:ouleur bleue dyphtérie.
- rouge fièvre scarlatine.
Un soldat de la Croix Rouge R.A.M.C. nous suivait pour
la désinfection.
Défense était faite aux militaires d'entrer dans les maisor s
jquées, soit pour y faire des achats ou pour y faire laver
inge.
La, oü il y avait nécessité de brüler les lits et literies,
remettait aux intéressés une carte, moyennant laquelle ils
nt le droit de venir chez nous se procurer un nouveau lit
les accessoires.
Ce «Search Party» fit le plus grand bien, tant peur l'état
faire des soldats que pour celui des civils.
Dans la soirée du 29, quelques obus brisants tombèrent
la ville, entr'autres un sur l'écurie, chez Leroy un sur la
chez M. J. Baus, et un sur la cuisine, chez M. Angillis
'y eut pas de blessés.
Les Anglais viennent chercher un lieu de repos pour
8 cent cinquante soldats ayant besoin de repos. Oh les
"es
30 Janvier. La nuit, entre 12 heures et 1 heure,
illze °bus. Dans l'après-midi, quelques shrapnels. M. Van-
qui se rendait au Sacré Coeur avec son enfant nou-
pour l'y faire baptiser, est mortellement atteint tout
de la, M. le vicaire Callens y fut aussitöt. Vers minuit, un
Jd shrapnel, suivi de plusieurs marmites, vers les casemates
hglise Saint-Jacques heureusement beaucoup tombèrent dans
31 Janvier. Dès le matin 8 heures, le canon tonne et,
4 h. i/2 et 6 heures, le tapage devient infernal. M. le Cure
®Pagne M. le docteur Thomson chez les malades; une
tleme Salle pour typhoïdes a été ouverte au Sacré-Coeur
l' Février. - Ce nouveau mois semble s'ouvnr dans le
e,lorsque vers h de i'apiès midi six canons vomissent
it rfe temPs leurs engins meurtriers. Nombie de shrapnels
■tekent, mais deux ou trois seulement explosent C est
autres tombent dans l'eau des remparts. La nuit, arti -
SJ;rde nous empêche de dormir. Les tranchées prises par
vendredi dernier, leur sont de nouveau enlevees.
k
Mais ils ont profité de la relève pour s'approcher de la ville du
cóté de Saint-Eloi, Hollebtke et Zillebeke. lis ne sont plus qu'a
4 kilomètres.
2 Février. Une ambulance militaire anglaise s'installe
a l'hospice Saint Jean. Le soir on y transporte les trois premiers
blessés et un vieux soldat. Cette fête de la Sainte Vierge se
passé dans le calme. Les docteurs du Friends Ambulance
Unit commencent les injections du virus contre la fièvre
typhoïde. M. le Curé, M. l'Abbé Declercq, M. l'avocat Reynaert
ouvrent la série des inoculés. Vers le soir, M. le docteur Smer-
don vient nous injecter au couvent.
3 Février. La nuit est calme, ainsi que la journée.
Heureusement, car chacun est un peu hois de son assiette, effet
de l'inoculation. Un taube jette trois bombes. La comtesse
Louise d'Ursel nous honore de sa visite. Plus de deux cents
soldats avec leur officier viennent loger au couvent. Nos pauvres
soldats trouveront des cuves pleines d'eau pour se laver. Ils en
ont besoin au sortir des tranchées, je vous assure Les plan
ches et les coulisses du théatre serviiont de lit Ce sera toujours
moins humide que le sol nu
4 Février. La Search Party fait bonne besogne,
malgré les shrapnels et les obus. Rue Courte du Marais, deux
personnes tuées. Des obus chez Gruwez, devant la caserne
rue des Aveugles, au logement rue des Trèfles, chez Vanden-
bulcke, au Bazar et dans la salle a manger chez Fraipont, oü le
diner attendait déja les officiers, qui, par bonheur, n'y avaientpas
encore fait leur entrée. Au Nazareth, a la Caserne, au Manége,
rue des Tuiles, par tout le quartier Saint-Pierre sont installées
des ambulances anglaises. C'est sans doute ce qui nous vaut
cette pluie de shrapnels et d'obus. On craint une mauvaise nuit.
Quelques aéroplanes allemands sont venus en reconnaissance.
5 Février. Mauvaise nuit, en effet Plusieurs shrap
nels vers 10 h. 1/2. Trois quarts d'heure plus tard, un obus
brisant fait explosion dans notre chapelle, y détruisant une partie
de bardeau. Les bancs étaient brisés, le pavement et les murs
étaient perforés, le tróne de la Sainte Vierge renversé, tandis
que l'image restait debout, intacte 1 Plusieurs portes et toutes
les fenêtres arrangées le mieux possible, au prix de quinze jours
de travail, pendant mes loisirs, étaient entièrement enlevées
deux stations du Chemin de la Croix sont endemmagées la
statue de l'Enfant Jésus de Prague, enlevée de sa console, se
trouve intacte debout au milieu de la chapelle, devant un grand
trou creusé c^ins le sol. Le tabernacle est brisé les Saintes
Hosties sont éparpillées sur l'autel. M. le Curé les ramasse et
les porte dans la sacristie, air.si que l'image de Notre-Dame de
Thuyne qui se trouvait audessus de l'autel. File avait été ren-
versée et une parcelle de la couronne enlevée. Chacun rentra
dans la cave, mais vers une heure on vint nous demander du
secours. Une maison de la rue de la Prison s'était écrouléele
mari et la femme Muylle-Pinet étaient sous les décombres. Mtlle
Cloostermans y courut la première, mais revint irr.médiatement
les deux victimes devaient infaillitlement avoir été tuéts sur le
coup. On avait bien de la peine a enlever les corps par cette
profonde obscurité. Le lit dans lequel ils reposaient restait sus-
pendu entre ciel et terre.
Au matin on nous apporta la nouvelle que la chapelle des
Soeurs Noires avait également bombardée. L'obus, entré du
cóté du jardin, avait fait un petit trou a l'extéiieur, puis passant
par dessous lts fondatior.s, avait fait une grande excavation a
l'intérieur et avait brisé maint objet de valeur. Impossible d'y
dire encore la Sainte Messe. Nous suivons done M. le Curé a
Sainte Godelieve, Sceur Livine et Soeur Antoinette emploient la
journée a arranger la chapelle des Soeurs Noires du mieux
qu'elles peuvent, afin de pouvoir y célébrer la messe demain.
Pendant la journée, un shrapnel par ci, par la; plusieurs
taubes viennent guetter au-dessus de la ville. Un d'entre eux
jette une bombe incendiaire sur la maison Costeur, rue de Lille,
a quelques mètres de moi. Les Anglais qui étaient chez nous
coururent étouffer l'incendie et revinrent joyeux avec les pièces
de l'engin. Les Anglais, dit-on, ont pu reprendre quatre tran
chées perdues par les Francais.
Dans l'après-midi, M. le Curé me remet les clefs de la
Chapelle des Ames du Purgatoire, me disant d'aller a l'église
chasser les voleurs. Je pars avec un soldat qui logeait chez
nous. Nous y trouvames deux soldats du North Somerset
Comp. qui essayaient d'ouvrir le tronc de Saint-Antoine. Lors-
que j'entrai, ils me regardèrent fixement, comme de méchants
enfants surpris en flagrant délit. Je n'eus pas besoin de leur
parler ils se retirèrent les yeux baissés. A suivre.