lljliNSL D UNE SEUR DYPRES Octobre 1914 a Mai 1915
Radio Flandre
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jj-28 Het Ypersche - 2e Bijvoegsel - La Hégion d Ypres N° 33
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H. S. SIMMONSIn Cf. T. S. F1.
rive5
a destination, a 1 aide d'une allumette nous pümes dis-
jes corps que nous enfermames dans un sac trouvé dans
'"aison voisine. Le corps d'Emile Crepeele était littéralement
Suite
pes centaines de soldats marchaient devant nous et pour-
jj régnait un silence parfait. De temps a autre les fusées
i.flcait des tranchées jetaient quelque lueur sur le chemin.
pieces
un
des bras était introuvable. La tête et l'épaule de
aS Deruddere etaient restées collées au mur et si forte-
jt attachées que Sceur Lucie et moi fümes obligées d'em-
ef n0s ongles pour les enlever du mieux que nous pümes.
étions a une demi-heure de distance de chez les Soeurs
Ls oü nous devions porter les corps et quoique la lueur
fusées éclairait la route assez souvent, la difficulté du che
le poids du fardeau et la rencontre de plus de 1.200 sol-
tsen marche pour les trar.chées de Saint-Eloi, et qui a tout
irnant recevaient ordre de s'arrêter, nous attardaient beau-
Enfin, après une heure et demie d'efforts, nous arrivames
Jouvent, oü les corps iutent enveloppés dans des couver-
23 Février. Un obus salue entre 11 heures et midi
pe Doyen, qui nous arrive diner. Aujourd'hui première réu
de MM. les Curés.
24 Février. La maison Dumortier, au Kruisstraat,
iondre. Malgré une pluie d'obus, le Search Party» se pour-
Bientót la ville sera purgée. Ce soir, il faudra visiter
[0re quelques families pour les engager a confier leurs mala-
a l'hópital
25 Février. M. le Curé Delaere va trouver M. le
jyen pour lui parler des mesures a prendre en faveur des
phelins et des impotents de la ville.
Depuis quatre jours, les soldats du «R/B Hussars C
tadron» sont au repos dans notre couvent Vers midi, comme
vois plusieurs sortir d'un coin bombardé, avec un petit
quet, qu'ils cachent sous la veste, je me dirige vers eux pour
to joir ce qu'ils portent si précieusement. Eh bien ils ont
Lvé l'endroit oü nous avions (caché), déposé, les diftérents
stumes qui servent pour nos petites représentations de théa
et ehacun a saisi le sien Cette trouvaille leur a inspire
lée d'organiser un concert avant de partir pour les tranchées,
main. La salie de jeu, bombardée, servira de salie de fête.
sont les caporaux qui l'organisei ont. Les officiers et L s
eurs, ainsi que les soldats des environs, sont invités. M. le
asstur Gilbert, a qui j'avais raconté leur projet, envoie un
ineau de bière, a leur disposition. Mlf!e Leys soigne pour les
luceurs (sweets). II y aura du vin pour les officiers. Vers le
ir, nos soldats font leur tournée habituelle autour de la vi le,
m coiffé d'une perruque, l'autre muoi d'uae fausse barbe,
wtres encore jouaient de la flute, de la trompette, des cim
es, du tambour.
Vers 7 heures, le concert commence. Les officiers sont a
place d'honneur. A tour de róle, les acteurs paraissent sur
scène, déguisés en Chinois, en nègre, en charlatan, etc. II y
a des morceaux de musique, des chants dont les refrains sont
répétés par toute la salie. Bref, nos braves soldats s'amusent
comme de vrais enfants, sans même s'inquiéter des obus qui
tombent continuellement dans notre quartier et sans songer
aussi que pour beaucoup d'entre eux peut être, ce jour pourrait
bien ne plus avoir de lendemain.
26 Février. Dans la ville, tout est tranquille. Le
«Search Party*» explore aujourd'hui le «Kruisstraat». Au
moment oü M. Stopford et moi nous quittons la maison n° 38,
un shrapnel éclate, puis a quelques pas plus loin, deux obus.
Le premier met en ruines une maison de la Pannenhuisstraat
Nous y courons avec M. Harry et Soeur Marguerite de la Pro
vidence, qui étaient la en même temps que nous. Une femme
est sous les décombres, gravement blessée. Son enfant d'un an
est tué a son cóté et le bébé de huit jours est indemne. La
femme et le bébé sont transportés a l'hópital des Quakers. Le
second obus était allé a 5o mètres de la, tuer deux soldats
anglais et trois civils, parmi lesquels Menu et Lefever. Celuf ci
était revenu la veille de Malassise Saint-Omer, guéri de la fièvre
typhoïde. Un homme avait la main enlevée, Lucien Masselin
avait perdu deux doigts, d'autres personnes encore avaient des
blessures légères. Deux taubes sont venus inspecter les
akntours.
27 Février. Journée calme. Vers le soir, M. le Curé
me demande de porter une lettre rue Sainte-Elisabeth. Sceur
Marie Berchmans m'accompagne. Prés de la maison Fraipont,
nous voyons dix soldats écossais monter la garde, baïonnette
au canon. Défense de passer. U11 espion, dit-on, s; trouve sur
le toit et donne des signaux aux Allemands. Certainement il
n'échappera pas, car la maison est cernée. Mais qui va s'aven-
turer sur le toit Des officiers armés, étant les plus courageux,
cela va sans dire Entre temps, au clair de la lune on peut
voir comme une main, ou un bras, ou une tête qui se meuvent
en divers sens. Cependant les officiers reviennent bredouille
Eh bien done l'espion II n'est autre qu'un lambeau de toile
cirée cloué sur le toit pour remplac.er des tuiles enlevées, et
que le vent fait mouvoir.
Si l'on s'est amusé de cette aventure
28 Février. Par le calme et le beau temps, deux
taubes viennent jeter des regards indiscrets sur la ville mais
ils sont bientöt poursuivis et touchés par les Anglais.
Ce matin, comme je revenais avec Mathilde Maroy de
chez les RRd8 Pères oü nous avions entendu la sainte Messe,
nous fümes témoins d'un acte bien touchant de la part d'un
soldat Anglais. Pans la rue de Lille, nous rencontrames plu
sieurs blessés revenant du combat. Un de ces braves amenait
un Allemand, celui la même qui l'avait blessé. Au coin de la
rue de Cassel. une femme accourr, apportant du lait aux bles
sés. Mais se rappelant que srn mari avait été a Ypres, la pre
mière victime des bombes allemandes, ellq refuse de donner a
boire a son ennemi. Mais le blessé anglais ayant vidé son verre
a moitié, se retournant, passa le reste a l'Allemand.
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