F. LEPERCQ -VERSTRAETE
Théo
GEBROEDERS DEPLANGKE
Nieuwe VELOS
Ziedaar het goede tijdstip...
Voila la bonne saison...
j4-29 Het Y persche - 2e Bijvoegsel - JLa 'Fiêgion d' YTpres N° 39
FRUITBOOM EN
d Arbres Fruitiers
Mekanieke Steenzagerij Steenhouwerij
Camiel VERFAILLIE
Suite
10 Mars. La nuit est cilme. M. Ie Curé part pour
„tOmer, oü ll espere trouver un logis pour les orphelines.
le Doyen du Saint-Sepulcre, 1'Archiprêtre de Saint Denis et
puperez, maire d la ville, lui ont fait un accueil bienveil-
et il rentre plein d'espoir. Pendant son absence, j'ai fait un
jel achat de calicot pour chemises et literies. Plus de cin-
^te Ids et autant de couvertures ont été distribüés. Vers
dii j'accompagne les lugitiis qui vont chercher quelque sécurité
Vlamettinghe, puis vers 2 heures, je me rends avec M. Thorn
a l'estaminet De Brouwery a Saint Jean oü plus de soixante
,r5onnes se presentent a 1 injection contre le typhus. La soirée
passe a preparer des paquets pour les pauvres qui désirent
jitter la v'de-
11 Mars. Quelques shrapnels vers midi et un vers 3 h.
comte de Beaumont du Valée vient diner avec M. le Curé
discute avec lui le projet direction d'un asile pour les orphe-
En cas de réussite, M. le Curé tient a ce que les res-
iurces pecuniaires nécessaires a cette oeuvre, soient garanties
pour sa part, M. le Comte y consacre 3.ooo fr. Un ministre
léricain venu pour voir l'installation des Quakers, vint en
gpje temps visiter nos diiférentes sallescelle des pansements,
le des injections, les deux ouvroirs pour vêtements et literies.
offrit a M le Curé d'emmener avec lui en Amérique tous les
■phelins, assurant que rien ne leur manquerait. Mais son cceur
prêtre et de père déclina cette offre généreuseCes enfants,
fpondit-il, sont mes enfants, et je tiens a ce qu'ils soient
levés dans la religion catholique. Tant que j'aurai de quoi me
lourrir, il y en aura pour eux. Si votre charité veut venir a
non secours, je vous en serai tiès obligé, mais me les enlever,
jamais Le ministre lui remit immédiatement 5oo fr. pour
ouvroir improvisé et promit 3 ooo fr. pour l'orphelinat.
Plusieurs blesses a la Kruisstraat, bien que tout soit
elativement calme.
12 Mars. Les shrapnels arrivent dru mais entre
h, 1/2 et 9 h. 1/2, c'est une danse infernale- Derrière Saint-
ierre, des éclats volent de toutes parts. L'enfant de Barbry-
iaelen, rue du Canon, est blessé. Beaucoup de families pauvres
!e Saint Pierre partent pour la France. Dans l'après-midi, trois
(bus, La porte du Patronage s'effondre ainsi que les deux
aisons attenantes. M E. Declercq, professeur au Collége,
trouvé h caser nos orphelins chez les Pères Trappistes a
fet-Vleteren. Quelques families auxquelles j'ai remis des bons
ourront venir deiuiin cherchrr un paquet d'effcts avant de
flitter la ville. Quelle bonté de la pare du Friends Ambulance
Unit!» Jamais nous ne pourrons les remsreier assez de ce
qu'ils font pour nos pauvres Yprois.
Le soir, quelques moments après que nous étions allé s
ictrouver nbs couchettes dans la cave, une douzaine d obus son;
arrivés causant de nouveaux dégats. La faqade de la maison
Room s'est effondrée le bureau de M. le notaire D'fiuv.ettere,
la maison de M. Craevens, prés de la diamanterie, sont endom-
magés Valère Boudry a une jambe cassée. La femme Gruwez
(mère de Camille) est atteinte mortellementC'est étonnant, les
obus n'arrivent pas du cöté d'oü ils viennent ordinairement,
mais de Langemarck. Pour moi, c'est un Zeppelin qui a passé;
entre 10 heures et 11 heures, j'ai entendu un bruit insolite.
13 Mars. Tous ceux qui ont requ un bon, profitent du
calme pour venir prendre leur paquet. Vers midi un oiseau
noir» survole la ville et jette trois bombes: une porte de Lille,
une au «Nazareth» et une au Sacré-Coeur». La familie Claeys-
Coftyn que je visite avec M. Thomson dans notre tournée chez
les typhoïques, refuse absslument de laisser conduire a l'hópital
les malades qui s'y trouvent. Trois de ses membres sont déja
morts, d'autres suivront, car on ne peut leur procurer les soins
nécessaires.
14 Mars. Les Messieurs de l'Ambulance des Quakers
viennent cheicher a l'orphelinat les lits et tout ce qui peut
être emporté utilement. Noui allons au Collége oü deux Sceurs
logent dans la cave elles nous indiquent ce qu'on peut y
enlever tables, bancs, cuves, etc. Les Soeurs accompagneront
la voiture jusqu'a West-Vleteren. Le temps est superbe un vrai
jour de printemps. Pendant la Grand'Messe, deux obus tombent
dans les fossés des remparts. Vrai ils devraient tous tomber
la Les enfants continuent leurs jeux et trouvent une variante
en imitant le sifflemant des shrapnels, quittes a chercher en
criant et en pleurant un abri lorsqu'une explosion se fait entendre.
Alors tout redevient morne et silencieux pour un temps. Ce
soir, ce sont les canons franqais qui tonnent. Ce sont des éclairs
se succédant sans interruption, projetant une lueur rouge, oui,
rouge sang
15 Mars. Vers la station et la Kruisstraat, de grand
matin, des obus arrivent et détruisent quelques maisons, surtout
prés de l'usine a gaz et au Kafferwijk Des pansements avec
le docteur Manning auquel je dois aussi servir d'interprête pour
les consultations, la distribution de cartes de soupe, occupent
la matinée. Vers 2 heures, il faut prévenir que tous les petits
orphelins au-dessous de l'age de deux ans doivent être amenés
au couvent pour 11 heures. M. le Curé me remet pour ma part
21 adressas. M. la Curé de Saint-Jacques soignera pour ceux
du Verloren Hoek, M. le Curé même se chargera des auties.
En passant rue de la Gare, pour me rendre au (Kruisstraat),
Pannestraat, les braves gens tachent de m'en dissuader, m'assu-
rant que je cours a une mort certaine. II y avait de quoi fran-
chemsnt 1 et un obus tombé derrière la gare m'envoya en ce
même moment un éclat brülant qui me déchira mon scapulaire
b un a h^uttur de la poitrine. «Souvenir Je me rendis done
a li Kruisstraat et de la je revins au Qurrtier de Conmerce,
oü j'a lai prévenir au n° 28 des réfugiés de Zonnebeke qui avaient
des O'phelins a nous envoyer. A suivre.
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