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ETRSIffiES AU ST-PÉRB.
SöüSGEIFTÏON
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Samedi 7 Mars 1874.
9"'e année. N° 854.
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Le Journal parait lc Mercredi et le SamediLes insertions content 1b centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, lb centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, content 20 fr. les 100 exemplaires.
CH'ÉMIi\S »E ,,FE 25.
ïïixüèia&e IListe.
Total fr. 118,350-57
CLERGÉ PERSECUTE DE SÜISSE.
Ciii(|uici>ic SLlste.
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LlU'Jltflj ifJEi
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Total fr.
A TIN.
UN INCIDENT QUI PEUT ÈTRE DECISIE
EN FRANCE.
Un article publié par le Figaro a produit
une grande et legitime éniotion. L'assem-
biée va sans doute avoir a s'occuper de cel
incident, qui prendra la tournure d'un veri
table événement. L'auteur de Particle du
Figaro se declare légitimiste, absolument
légitimisle. II dit ensutle:
L'avénement de la Maison de France, le
retour a nos anciennes traditions, a nos
gloires passées, a tout ce qui a fait notre
pays, m"a loujours paru la settle chose ra-
tionnelle et desirable. Et aprés les invasions
des empires et les horreurs des républiques,
cette conviction n'a pu que grandir en moi...
Mais ce qui nous sépare, chers lecleurs,
c'esl qu'il vous suflit a vous de désircr
une chose pour la demander sans relaehe;
tandis que, moi, j'atlends qu'elle soit possi
ble pour venir en parler et en agiler le pays.
Vous, chers lecleurs, vous ne mourrez
pas de faun en redemandant la royauté.
Vous la redemandez paisiblement, au coin
devotie feu, au theatre, au club, parlout;
vous dites: Le peuple est gangrené de pour-
rilure révolutionnaire; il faut reveniraux
traditions, il faut refaire le passé.
Je suis toift a fait de eet-avis; mainte-
nant, comment?... C'est la seule chose que
vous ne vous expliquez pas.
Eb bien! lecleurs, élant donnés, d'un
cöié, la maison de France avec ses verlus, et,
de l'autre, ce peuple avec ses préjugés el sa
gangrène révolunonnaire, que reste-il a
faire, je vous le demande a vous-mèmes?
Perdre élernellement son temps a de
mander une chose que l'on sait jusqu'a nou-
vel ordre impossible, e'est-a-dire ce que
vous faites?... C'est absolument insensé!
11 n'y a qu'une route a suivre, qu'un
parti a prendre: travailler a guérir ce peu
ple. a l'éclairer, a refaire les organes dé-
truits, a relever les barrières disparues, a lui
rendre le respect de la tradition, del'auto-
rilé, de ia religion, de tout ce qui est res
pectable ici-bas... en un mot, se rallier a la
grande ceuvre.de l'auteur de la Paix sociale,
oeuvre qui, une fois lerminée, vous permet-
tra de rappeler votre monarque... Et en
mème temps organiser un gouvernement
impersonnel et fort qui nous fera vivrejus-
qn'a» jou r de la guérison.
C'esl ce gouvernement qu'il est de votre
intiérèl, a vous monarcbisles, d'organiser, si
vous' voulez éehapper au radicalisme; et
chose inouie, chose que l'hisloirene voudra
pas croire tin jour, c'est vous qui ne cessez
de l'ébranler et de l'entraver.
Vous ine tlemnndez mainlenant mon
avis? Ah! vous avez commis tant de fautes,
laissé éehapper tant d'occasions, que la ré-
ponse n'est pas facile aujourd'hui! Vous ètes
un peu comme les généraux qui, au moment
de la déroute, rèunissent un conseil de
guerre... Nous ne sommes plus au lendemain
de la Commune, nous ne sommes plus au 24
Mai, ni mème au 19 Novembre...
Depuis neuf mois vous n'avez vécu que
d'intrigues, d habUeté, de diplomatie, d elo
quence; quand il n aurail fallu qu une chose,
la force et l'audace. II aurail fallu un homme,
ün homme d'action, se révélant a la France,
et venanl dire simplement: En fait d'amélio-
ration du suffrage universel, ce que nous
voulons, c'est supprimer le suffrage uni
versel.
Au lieu d'une Assemblee bavarde, divi-
sée, impuissante, il fallait une reunion
d'hommes sensés, laissant marcher le chef
qu'elle a mis a sa lête... Et on aurail enlevé
le bulletin aussi facdement que l'on a enlevé
le fusil. Malheureiisement, eetle audace ne
se trouve pas cbez nos gouvernants, et le
peu qu'ils en ont est paralyse par les hommes
niernes intéressés a les soutenir.
Vérilé que je proclamais a propos des
affaires de la guerre, et que j'applique sur-
tout aux choses de la politique. Car, en véri-
té, il semblcrail qu'en France on ne met un
homme au pouvoir que pour l'entraver et
i'immobiliser.
Si vous ne tenez pas comple de cette
situation, si vous ne voulez pas voir la réali-
té, si vous ne consolidez pas le Septennat, si
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Poperinghe-Ypres, 5-15,'7-28,9-30,10-58,2-1:5,8-05,9-20 Ypres-Poperinghe, 6-SÖ,9-07,12-08,3-87,6-30,8-4»,9'-t50. Po-
pennghe-Hazebrouck, 7 13, 15-25, 4-17, 7-13. Ilnzebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-35, 10-00, 4-10, 8-25.
Ypres-Mouters, 7-50, 12-25, 6-45. Kou Iers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Koulers-/irises, 8-45,11-34,1-13, (L. 5 56), 7-36, (9-55. Lichterv.) Lichterv.-ThótifóUl, 4-25 m. Bruges-fiotrfers, 8-25,
12-50, 5-13,6-42. Liehtervelde-Ccwtrai, 5-25 m. Zedelgbem Thouroul, 12-00.
Ypres-Courtrai, 5-34.9-49,11-18,2-35,5-25. Courtrai--Ypres, 8-08,11 -02,2-56,5-40,8-49.
Ypres-7/tourout, 7-13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5:50 du maiin jusqu'a Langhèmarck).
(I
(le Samedi a 6-20 du maiin de Langhemarck a Y pres).
rck).
Thouroul- Ypres, 9-00, 1-18, 7-45,
Comines-Warnêlon Le Touquel-Houplines-Armewtières, 6 00, 11-50, 3-35, (les Merer. 8-40 m. 6-30 s.) Armentières-Houpli-
nes Le Touquel-Warneton-Comnes 7-40, 2-00, 4-45. (le Merer. 10-35 m. 8 00 s.) Comines-VVamêtöR 8 40, m 9-30 s. (le
Lundi 6 30 s.) W acnêlon-Comities 5-30, 11-10, (le Lundi «1-50 s.)
CourtraiBruges, 8-05, 11-00, 12-35, (L. 5-15), 0-55. (9-00 s. (Lichterv.)-- Bruges-CWlrai, 8-25, 12-50, 5-13, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Ileyst, (station) 7-30, 11 04, 2-50, 7-35. Heyst, Blankenberghe, Biuges, 5-45, 8,30 11-30, 8-30,
Blankenberghe, Bruges, 6-10 8 58. 12-06.
Ingelmunster Deynze Gand, 8-15, 9-41, 2-15. Ingelmunster-Z)et/M;ïe, 4 80 2'' cl7-15. Gand-Gey me-Ingelmunster, 6-58,
11-20, 4-39. Deynze Ingelmunsler, 9-10 2ccl, 8-20 s.
(ngelmunster-dnseghem, 6-05, 12-10, 6-15. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-48.
Lichtervelde-Dixmade-Furnes el Dunkerke, 0-30, 9-10, 1-35, 7-54. D unker ke-F u rn es - D i x m u de et Lichtervelde, 6-55, 11-15,
3-45, 8-10.
Dixmude-A^eaport, 9-88, 2-20, 8-40. Nieuport-Dixm.ude, 7-40. 10-45, 12-00, 4-25.
1 iiourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thouroul, 7-55, 10-10, 1-2 28, 6-15.
Selzaete iTecfoo, 9-05, 1-25, 8-25. - Kedoo-Sdzaete. 5-35,,10 15, 4-22.
Gnnd-Terneuzen, (station) 8-17, 12-15, 7,25. (pone d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43.
Sehme-Lokeren, 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Seteaeie, 6-00,
Terneuzen-Gand, 6-00, 10r30, 4-40.
10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
c O xr XX E S I? O Iff D A w c
COURTRAI, BRUXELLES.
BRUXELLES, COURTRAI.
Courtrai dep.
Bruxelles arr.
6,40
9,20
10,53
1,35
12,33
2,25
3,45
6,06
6,38.
9,16.
Bruxelles dep.
Courtrai arr.
5,22 8,28 12,21 5,35 6,47.
8,00 10,43 2,41 7,83 8,44.
COURTRAI, T0URNA1, L1I.LE.
Courtrai dop. 7.00 10,36 2,84 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,51 11,47 3,48 6,29 9,41.
Lille 8.33 11,55 4,00 6,32 9,55.
Courtrai dqp.
Gaud arr.
COURTRAI, GAND
6,42
8,01
12,31
1,52
3,47 6,40.
5,03 7,56.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges dep. 6,49 exp. 12,39 3'34 exp. 0,43
J arr. 7,34 1,54 4,19 7,58
u 4,05 5,26 9,31
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Gand
Bruxelles
8,50
td lie dep.
Tournai arr.
Courtrai
Gand dép.
Courtrai arr.
Bruxelles dép.
Gand arr.
Bruges
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
5,20 8,25 11,05 2,82 5,20.
5.45 8,86 11,34 2,47 5,39.
6.37 9.47 12,26 3,42 6,36.
GAND, COURTRAI.
5.38 9,39 1,28 4,24 7,21.
6,57 10,52 2,49 8,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
8,14 11,83 3,12
6,00 9,41 1.23 4,26 exp. 6,37.
7,15 10,34 2,38 5,11 7,22.
Monlanl des listes préeédentes, 12,184—57
PAROISSE DE ST-MARTIN (YPRES).
M. Louis Biebuyck, avocat, 15—00
Anonyme. 1—00
PAROISSE DE ST-PI ER RE (YPRES).
Anonyme, 5—00
PAROISSE ST JACQUES (YPRES).
Anonyme, 1 00
UAN'GEMARCK.
M'"° veuve Elleboudt, 100—00
Anonyme, 30 00
Arionymes, 1000
WERV1CQ.
Un anonyme, 8 00
M Désiré Vanden Bavière, 500
POUR LE
Monlanl des lisles précëÖéntes', fr. 87200
PAROISSE DE ST-MARTIN (YPRES).
M. Louis Bie'buyck, avocat, 5—00
M. Ch. Mortier-Basyn, 2—00
SÏQ&S
Suite. Voir le IN" précédent.
Le lendeiriaiii matin, enefTct, un domestiqoe se
dirigea vers la ville pendant tjue les atitres s'épar-
pillaient dans la piaine pour letirsTiavatix. Une
Iteure a peine s'étail écouiée quand sondain des
cris sinistres, suivis biernöt de coups de feu. relen-
lirent de divers cótés, puis on entendit en bas
Ursule pousser avec pi ecipitaliou la tuurde porie
en chêne t|tu fermatl aver barres et verroux.
Dlais qti'V a-t-i' T'Y' a-l-ii, Ursule?
demanda Mat te, qui se Irouvatl dans ia chunibre
de son père.
Ah! Mademoiselle, Mademoiselle, répondit
FAIsac'ierine, pouvaut parler a peine, un grand
malheur... perdus, nous sommes perdus! les
Arabes!...
Oubliez-vous que nos ouvriers sonl la-bas
cl sans doute ils vont accourir. A Dien lie plaise
ju'ils Irouvent la porie fermée! ouvrcz. ouvrez
ile, mon père i'ordonne, n'esl-ce puspère.'
Assurémeni, ouvrcz, Ursule. ouvrez.
Mais, Monsieur, Mademoiselle, votis n y
pensez pas, vous voulez done que nousausst...
puisqite tons la-bas... ils sont lues... Et les Ara
bes, des centaines d'Arabes!... Ah!
Ouvrcz. vous dis-je, s'écria Marie, etnporlée
par la générosité dc sou coeur et avec uu accent
énergiqtie qu'Ursule ne lui connaissait pas. Au
reste, ajouta-t-elle, en se precipitant vers l'esca-
j'y vais moi-même, car la peur vous rerid
com me loujours.
Mais, au mème instant, on entendit au dehors
qti
lier
folie
Anonyme,
Anonyme,
Anonyme,
PAROISSE DE ST-JACQUES YPRES).
Anonyme,
Anonyme,
I.ANGEMARCK.
M. Ie Curé el un anonyme,
VOORMEZEELE.
M. Ie Curé,
Un anonyme,
NYERYICQ.
M. Van Tomme, curé,
M"° veuve Tranneel',
M. l'Abhé Terrier, directeur,
M. Vanhaverbeke, vicaire,
M. Buys, vicaire,
M. L'Abhé Degrendele,
2—00
2—00
1 -00
1—00
60
13-50
10—00
5—00
GllELUWE.
M. L. Boone, curé,
KEMMEt.
M. Masureel, curé,
M. Vandenbussche vicaire,
WESTOUTRE.
Anonyme,
Anonyme,
20—00
10—00
10—00
5—00
5—00
5—00
10—00
10—00
5—00
1—00
1—00
JOURNAL D'FI'RES et du NIEUWSBLAD.
Pour permettre une exacte comptabüité:
O Le donateur el son intermédiaire sont in-
slammcnt priés de remeltrc simuUanément la
note de la so ascription et l'arijent quelle com
port e.
Les personnes qui seraient embarrasséespour
faireparoenir uu centre de l oeuvre le monlunt de
leur souscriplion, peuvenl l'envoyef en mandals
sur la puste d M. Ie Dopen d l pres.
2° Nous ne pourrons publier chaque seinuine
que les sotiscriptions dunt la note el l urgent se-
runt parvenus au centre de l oeuvre, cltcz M.. le
Dopen d I pres, avunl le Jeudj midi.
MM. les Ecclésiastiques de l arrondissement
voudront bien recevoir les souscriplions.
l'outes autres person nes de bonne rolonté sont
égalemeiit considérées cumme parfaitemeut apies
d recueillir, d recevoir el d IraiismeUre les off'ran-
des.
On les pe.rcoit è.palement au BUREAU DU
el lont proche de la maison de sauvages hurle-
inenls, el Ursule. apparulau soinmeL de l'escalier,
blêine, e (Ta ree, halelante, en murmurant:
Vous enlendez, vous entendezMes voila
Oh! nous sommes perdus! eest fitii, fini, hélas!
Ella malheureu.se 1 fiIle, paralysée par la peur, se
tritina jttsqu'au pied du lil de sou mailre comme
pour Y chercher protection, el lit s'afTaissa par
lerre aiiisi qu'iine masse inerte. Au dehors le
hruit redoublait.
Déeidéuient, cela parait sénetix. dit l'ex-
lieutenant ii sa fiile, non sans qnelque iuquiétude.
Vois done, Marie, ce qu'il en est.
La piece oil Ton se trouvait. comme tontes les
autres, ne s'éelairait que par des fenèlres donnant
sur la cour inlérieurc; mais des nieurtrières per-
eées ca el la dans la inuraillc, perniellaienl de
voir au dehors. Marie De précipila vers Tune d el-
les, qu'elle ouvrit, et, au premier regard, joignit
les mains avec un cri d'horreur et de détresse.
Ah! mon Dien, mon Dieu! les brigands! les
scélérats!
Qu'est-ce done, demanda le père?
Ah! père, père, dit Marie donl la figure se
coiivrit de larmes, le pauvre Francois!... c'est
affreux! LéurS têtës sahglantes au bout des lances.
Ils auront été surpris dans la piaine el les autres
aussi sans doute. Papvre malheureux! El mairile-
nant les Arabes sont la...
Nombreux?
line trentaine environ.
Ont-ils des armes, des fusils Sur tout?
Quelques-uns d'entre eux settlement. Les
antres n'oiit que leurs sahres, des lances et des
faulx qu'ils ont prises peul-élre ii nos infortuués
travailleurs. Leurs burnous a Ions sonl lachés de
sang. Ah! père, voilit qu'avec do grosses pièrres'
ils se disposent a enlotteer la porie.
Elle est solide par bonhtmr, mais pourlant
a la fin... Oh! si je n'étuis pas clon«: s«ir ce lil
s'écria l'ex-lieutenant avec une sorte de rage dou-
loureuse eu jelant un eonp d'oeil de regret ii la
p.moplie cotiiposee de fusils, de sabres et d armes
de loiite espèee liont la chainiire était décorée, j'ai
lil de bons fusils, et quelques balles envoyées a
propos potirraienl rendre ces brigands moms au-
daeieux. Mon brave Pierre, mon pauvre Frangois,
déjit vous seriez veugés! Mais tien. je ne puis
rien... Impossible de remuer. Les uiisérables. ils
brisent la porte pour nous titer, pour te titer,
111011 enfant, et moi je suis la dans mon lit comme
une accouchee. Oh! e'est trop! e'est irop! e'est au-
dessus des forces d'un bomme! El I'ex-lieuteriaul
stniblait comme sufToqué. de grosses larmes cou-
laieut le long de ses joues ainaignes.
Ah! père, père, dit la jeune fille, courant a
lui tout éinue, ne te désole pas ainst! Te voir
pleurer, loi qui n'as pleuré qu'une fois, quand
ma pauvre mère... Oh! vois-tu, cela me fait trop
de peine. Je t'en prie, père, essuie tes veux. Eh
bien! s i 1 fuut mourir, a la volonté de Dieu, j'aime
mieux, cela; nous mourrons ensemble pour nous
retrouver la haul j'espère, ajouta la jeune fille
avec uii sourire angélique.
Chère petite, répondit le père qui semblait
préoccupée d'une idee terrible, et serrait convul-
sivement la main de sa fille, ah! la mort pour moi
lie m effraie pas.... mais, pour toi, pauvre enfant,
il y a quelque ehóse de pire qne la mort a crain-
dre. Qtioi done! au lieu de te tuer, s'ils faisaient
de toi, Marie, de toi, si pure' et si sainte leur
prisonnière, leur escl'avé avilie, déshonorée. Votta
ce qui est horrible, horrible li pétiser.
En entendant sou p'êre, Mari8 palit affreuse-
ment, ses lèvres blamihircnt et elle se seiitit chuu-
eeler; mais, rassurée bieutól, elle joignit les mains
et avec une expression lonle celeste, elle tnurmii
ra:
Non, non, cela est impossible, non, ma
sainte patronne ne Ie permcllra pas. La lteine des
vièrges est la pour me défendre et ine proléger.
En bas cependant ia porie s'ébraulait sous des
ehocs réiterés.
Les brigands, dit Tex-iieuteiïanl! Ils tiniront
par la jeter a terre. Et je ns tenterais rien pour
les en einpêcherl Non. a tout prix. a lout prix,
tl faut... Marie, dene ma jambe, advteune que
pourra! je lacher, i de me trainer iafiias; décroche
mes fusils.
Et le lieutenant faisait effoiT pour se débat-rasser
des appareils.
Ah! père, dit Marie effrayée, ii qtioi penses-
tu? Dans l'état de ta pauvre jambe, c'esl renouveler
lous les accidents en les aggravant peut-êlre. E:
tu ne pourrais rien d'ailléurs ii la hauteur uit sont
placées les ouvertures.
C'est vrat! dit le père avec tin regard som
bre.
Mais écopte. s'écria Marie, Tceil ardent, la
parole vibraute et avec un geste énergique, ce
que tu ne peux pas, père. je le pourrai, moi, pour
le défendre... Sois tranquille, je ne tomberai pas
vivante entre leurs mains, moi, ta fille. ia fille
d'un soldat, si j'ai de ton bon sang dans les veine?
tu vas ie voir.
Et s'élarxjanl vers le faisceau d'annés, elle prit
une carabine double qu'elle arma d'une main uu
peu (rémblante éncore, mais assurée pourtaot.
Poussant alors du pied un escabeau vers une
mcuririère qui, eu obliquant, commandait la
porta d'entrée, elle plongea dans le trou le canon
du fusil, et bientöt après une double explosion se
fit entendre en mème temps qu'au dehors un cri
de douleur et de rage.
Bravo! s'écria le père en frappant des mains
et la figure rayonnante, bravo, ma Jeanne d'Arc,
bravo, mon zouave! Voila qui nous sauvera peut-
être, du courage, feu, feu encore... Mais d'abord
passe-moi, le fusil avec la cartouchière. Je char,
gerai pendant que tu continuera s de tirailler. El
les coquins croiront que nous sommes ici tout un
peloton.
Marie, après avoir donné a son père l'arme
donl elle s'était servie, prit un second fusil, el une
nouvelle explosion se fit entendre suivie des mé-
mes cris au dehors.
Père, père, dit la jeune fille qui s'exaltait de la
fièvre du combat, deux a terre cette fois encore,
et les autres lout consternés. Bon, voila qu'ils
s'élóignent.
Surement, ce n'est point pour longlemps.
Je connuis les dróles, ils ne tarderont pas a rt-ve-
nir a la charge. Comme les etiiens quand ils flai-
rent une bonne piste, on ne les décourage pas
aisément. Tache de voir ce qu'ils font et s'ii est
possible de leur etivoyer quelques pralines encore.
A CONTINEER.