if m DEUX mm Mcrcredi 15 Avril 1874 9me année. N° 805. cs *®^8&==a iUw Gjf j iJ A Y^l Le Journal parait le Mcrcredi et Ie Samedi. Les insertions content lb centimes la ligne.Les réclames, dans le corps dn journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, lb centimes. Les numéros supplémentaires coinmandés pour articles, Réclames ou Annonces, coiitent 20 fr. les 100 exemplaires. Po- C 15 K M I 21? K E3 K fit" JE 15. Courtrai dép. 6,40 10,88 12,33 3,45 6,38. Bruxelles arr,, 9,20 1,35 2,25 6,06 9,16. AÜX CATHOLIQUES LIBÉRAUX. Nous lisons dans Ie Courrier de bE scant: Dans I allocution quo Mgp Dumont a pré- noncéo a Tongre Not,re-Da me, It; vénéralile Prélat exhorlant les fidèles a so conformer aux en-seignpments du Sainl-Siége a cher- clie a les prémunir conirc l'liérésic donl la société moderne est mnlheureusemonl a Heinle: le libéralisme dans toules ses nuances. Mon seigneur disail qu'a leur insii, bon nomhre de calholiques ne sont pas exempts de celle funeste doctrine. Le langage de noire Isvèqne fait suite aux conseils el aux avertissements que le Souve- rain Pon I i fo n'a cessc de dormer. Nous ve- nons de lire dans I'Univers un document rcmarquable qui démontre de plus en plus I'importance que Ie Saint-Pèrq, y attache. C est un href adressé au comité calholique d Orleans et dont la publication a été, nous ne savons pour quelle circonslance, relardée jusqn'a ce jour. A vos c/iers /Us, le noble vicomte de Moro- i'/uespresident, et a tout le conseil du comité calhohque d'Orleans, a Orleans. PIE IX, PAPE. Cher et noble fils, saint et bonediction apostolique. Nous nous rejouissons, chers fils, de ce que, vous aussi cios réunis cn société pour i osister a I impiété qui iravaille au ren verse ment de tónt ordre, et nous vovonsavec joic que, a litre d litireux auspices dans la Iiilte que vous entreprenez, vous cherchez le secours el la benediction de ce Siége aposto lique, a qui sen I a etc promise une constante vicloire stir les puissances des lénébres. Mais, bien que vous deviez cn effet com- A P3Z3DRZ POUR fdaDELES. battre l'impiété, cependant vous cn avez moins a redouter, peul é're, que d'un grou- pc ami compose d'hommes imbtis de cetle doctrine equivoque, laquelle, tout en repous- sant les consequences extremes des erreurs, en retienl et en nourril obstinémenl le pre mier gerrne, et, ne voulanl pas embrasser la vérilé tout eniïère, n'osarit pas non plus la rejeler lont eniiére, s'efforee par des inter pretations de faire concorder a pen prés la doctrine de l'Eglise -avec ses propres senti ments. Caril y a, et aujotird'hiiimème,deS hom- mos t]ui adbérenl par un pur effet de volonté aux vérilés récemmenl defiuies, et cela pour éviler d'etre nolés de scliisine et faire illu sion a leur propre conscience; mais qui n'ont nullement déposé celle hauteur qui s'élcve conlre la science de Dieu, ni réduit leur intelligence en caplivité sous l'obéissance de Jésus-Christ. Si de telles opinions s'étaient glissées secrètemcnt dans voire esprit et le domi- naient, vous n'anriez certainement pas a espérer cette ferineté et cette force qui nc peuvenl provenir qued'unoparfaite adhésion a l'esprit el aux doctrines de cette chaire de Pierre; et pour cette raison, non-seulemcnt vous ne seriez pas en élat de sou ten i r utilement la lutte que vous entreprenez, mais vous causeriez peul-étre le plus grand dom- mage a la cause que vous voulez défendre. Soyez done en garde conlre eet ennenii caché;repoussez sesdangercuses suggestions; et, vous appnyont sur la pierre immuableéta- blie par Jésus Christ, et suivanl les traces de voire i I lust re évêque, marchez vaillaminent conlre les ennemis de loute autorité divine el humaine. Dien vous donnera force et vic- tone, ce nue Nous vous souhaitóns de tout Notre coeur; landis que, comme gage de la faveur céleste et tèinoignage de Notre patcr- nelle bienveillance, Nous vousaccordons avec amour, chers tils, la benediction aposlo- j lique. üonné a Rome, a Saint-Pierre, lef) Juin 1873. L'an vingt sepliéine de Notre pontifical. PIE IX, PAPE. LES PROPIIETIES PUBLIÉES DANS CES DERNIERS TEMPS. Mgr l'évèque d'Orléans vient d'adresser an clergé de son diocese une leitre sur les PropUétiespubliées dans ces derniers temps qui est desunee, croyons-nous, a avoir un beureux relentissemenl. L'éminenl prélat y dénonce avec une grande force de doc trine et avec son eloquence ordinaire un abus sur lequel gémissaient depuis quelque temps tous les catholiques éclairés. Jamais la virilité et le bon sens cbrétiens n'ont parlè un plus noble et plus ferme langage. Cette letire aura pour effet, nous n'en dou- lons pas, d'eelairer des personnes pieuses sur leurs devoirs, et aussi de degager so- lennelleinenl fEt;lise d'excës eornprouiet- lants. En voici la conclusion qui en fera coniiaitre P-esprit el la portée: II faul eonclure: «Cfiaeuri ici. Messieurs, doit se défier de ses tendances. L'iucreduhié ne veul voir Dieu uuIié pari; l'illuinmisme veul le voir parloiil: il y est, en effetmais non pas tou- jours par la propiiëtiè et Ie miracle; auire- nieiil le surnaitnel absorberait le naturel, et fextnu(luiaire deviendrait l'habttuelle loi. Ali! sans dotite, Dicu prend soin lui-mème de se rappeler par des interventions assez visibles aux siécles qui I'oublient. Tandis que Ies coups de sa droile élonnerit el irou- bient les impies èóx-mêmes, les croyanls se tournent vers lui, dans lés calamilés publi- ques et privëes, avec une espèrancc plcine d'angoisses. Messieurs, ne décourageoiis p'as la pri'èrc. En ces temps de vicissitudes élran- ges, oti 1'èiVie du chrólien, pressée enlre le souvenir de tant de malheurs et la menace de tain de perils, éprouve le bcsoin de se ratiacber d'autant plus forlemenl au ciei. que la terre se (iérobe sous les pas, et que les appuis bumains, sur lesquels nous de- vions compter, nous manquent, a Dieu ne pluise que nous altristions la piété! Non, iitais ne pennettons pas cependant qu'elle s'égare, par ce goüt de l'exlraordmaire el du prodigieux, jusqn'a l'illusion el l'exlra- vagance, jusqu'a la présomption ou l'iner- tie. Tenter Dieu, c'est aujourd'hui, dirail-on, i'attrait périlleux de cerlaines ames; et il est plus d'une maniére de le tenter. II y en a qui, au lieu de lutter virilement, se croisent les bras et diseni: Dieu est la! Dicu fera un miracle! eteroient avoir tout dit. Messieurs, on ne répare rien, on ne sauve rien par de telles confiances. II y cn a qui, plus lémeraires encore, mulliplienl tranquil- lement les fautes, les défis a Fimpossi-ble, et se jettent, pour ainsi dire, du bant du tem ple, comme si Dieu avail promis d'envoyer ses anges pour les recueillir dans leur chute. Messieurs, on se brise par de parodies létné- rités. II y en a enfin qui sont entrés, semble- t-il, dans les conseils de Dieu, qui connais- scnl ses desseins sur l'Eglise et sur la France, et appliquant a des épreuves particuliéres des promesses génerales, annoncenl (our a tour la victoire qu la ruine; et, qttelquefois, la vicloire ou la ruine par tel homme, par tel moyen, pour tel jour et lelie heure! Messieurs, Dieu fera ce qu'il voudra, ce que nous mériterons qu'il fasse. et peut-ctre mê me, dans sa misériqordc, ce que nous n'au- rotis pas mérité; mais son secret est a lui, et ce n'est pas a nous a lui preset'ire ce qu'il doit faire. II n'arrivera que ce que Dieu per- me.ltra, saus aucutt doule; utais que permei- tra-t-il? Tremblotts qu'il ne veuille encore nous chatier pour nos témérités, notre egoïs me et nos mollesses, et lachons de mériler qu'il nous sauve, cn travaillant de loutes nos forces, et par tous Ies moyens de prudence humaine et de sagessc chrctienne qui de pendent de nous, a nous sauver nous-mèmes. C'est cn ce sens qu'il faut entendre et répéter la belle parole du Saint Fere: La vraie prophetie est de se résigner a la volon té de Dieu et de faire le plus de bien possi ble. Prions, ospérons, mais surtoutagis- sons; car, d'ordtnaire, la cooperation de 1'homme doit s'ajouter a l'ppé.ration de Dieu, et ton t instrument do la Providence doit ré- pondre a sa mission; sinon Dieu le rejelle: nul ne Itii est nécessaire. L'histoire des tndi- vidus comme celle des peoples est pieinede ces excmples. S'tl n'en étail pas de la sorte, le dogrne ch ré lien de la Providence ressem- blerait trop au fatum des païens, et 1'homme n'aurait plus qu a aticttdre, les bras croisés, les arrets du destin. Restons done, messieurs, dans la forte simplicilé de la foi évangélique; évitons les défaillances, les présotnplions et les chiméres;soyous chrétiensetsoyonshom- mes;aimons l'Eglise,cette mère de nos ames, et montruns-nous reconnaissanls des lumiè- res qu'elle nous donne; reconnaissanls et en même temps dociles; et si nousl'aimons, nc O In cc O r-o O O 3 cs o y-iJ "13 S3 ^4 Z3 —1 C73 —3 33 rn H O G H TJ 33 O C/3 Ü5 O ra m m c/a "35 33 Poperinghe-Ypres, 3-13,7-25,9-30,10-58,2-13,8-03,9-20 Yprës-Popérinr/he6-50,9-07,12-03,3-57,6 50,8-45 9-50. peringhe-Hazebrouck, 7 13, 12-25, 4 17, 7 13. IJazcbrouck Poperinghe Ypres, 8-35, 10 00, 4 10, 8-25. Vpres-Haulers, 7-30, 12-23, 6-43. Routers- Ypres, 9-25, I-Ö0, 7-50. Routers-liruget, 8-45,11-34,1-13, (L. 8 36), 7-36, (9-55. Lichterv.) Lichterv.-'fhourout, 4-23 m. Bruges-Roulers, 8-23, 12-50, 3-13, 6-42. I achtervelde-Courlrai, 3-25 m. Zedelghem -Thour'out, 12-00. A pres-Courtrai, 3-34,9-49,11-18.2-35,3-28. C.ourtrai Ypres, 8-08,11-02,2-56,8-40,8 49. 1 pres-7hourqüt, 7-13, 12 00, 6 20, (le Samttdi a 5-80 du matin jusqn'a Langhemarck)Thourout-lores, 9-00, 1-18, 7-43 (le aaincdi 0-20 du matin de Lapghemarck a Ypres). Cornines-Warnêton-Le Touquet-IIoupiines-Arme/>tièrés, 6 00, 11-50, ,3-33, (les Merer. 8-40 m. 6-30 s.) Arme'ntieres-IIoupii- nesLe lonquet-Warnetcn-Gomraes 7 -40,2-00, 4-45 (le Merer. 10-35 in. 8-0Ö's.) Comines- Warnélon 8 40, m 9-30s. (le Lundi 0 30 s.) Warneten-Comines 8-30, I I 10, (le Lundi ti-50 s.) Couilrai Ilrages, 8-08^ 11-00, 12-33, (L. 3-18), 6-38.,(9-00 s. (Lichterv..)Brugea-,CWrtmi, 8-28,12-80, 8-13, 6-42. Bruges Blnnkenberghe, llevst, (station) 7-30, 11 04, 2-80, 7-33. lleyst, Blankenherghe, Binges, 3-43, 8,30 I 1-30, 8-30, olankenherghe, Bruges, 6-10 8 88. 12-06. lngolmuiisler Deynze (land. 5-15, 9-41, 2-15. Ingelmunsler-jDeywse, 4 80 2" cl., 7-18. Gand-Deynze-Jngelmunster, 6-88 11-20, 4-39. Deyrize Ingetmunster, 9-10 2" cl, 8-20 s. Jngelniun.<iier-2)wseji/ie>/», 6-08, 12-10, 6-18. Anseghem-Ingelmunsler, 7-42, 2-20, 7-48. Lichiei velde-Dixir..jde Furnes el Dunkerke, 6-30, 9-10, 1-33, 7-54. DizreA'urAe-Furnes-Dixmude et Liclitervel.de0-83, 11-15, O -^O b 1 0 Dhmude-Nieupotk, 9 55, 2-20, 8-40. Nieuport-J&Èmude, 7-40. 10-48, 12-00, 4-25. I houroul-Ostendc, 4-50, 9-13, 1-80, S-05. Ostende-Thouroul, 7-38, 10-10, 12 28, 6-13. Selzaele Eecloo, 9-05, 1-25, 8-25. Eecloo-Se/rsete, 8-38, 10 15,4-22. Gand-Terneuzeri, (station) 8-17, 12-15. 7,25. (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Garni, 6 00, 10-30, 4 40. Selzaete-Lokeren, 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Seteftete, 6 00, 10-25, 4 43. (le Mardi, 9,30.) COB.B.ESI» COURTRAI, BRUXELLES. COURTRAI, TOURNA!LILLE. Courtrai dep. 7,00 10,36 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,51 11,47 3,48 0,29 9,41. Lille 8.33 11,53 4,00 0,32 9,53. COURTRAI, GAND. Courtrai dep. 6,42 12,31 3,47 6,40. Gand arr. 8,01 1,32 5,03 7,36. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges dép. 0,49 exp. 12,39 3'34 oxp. 0,43 Gam I arr. 7,34 1,84 4.19 7,58 Bruxelles 8,50 4,03 3,20 9„3I OWDANCES. BRUXELLES, CtllJRTRAI. I Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 Courtrai arr. 8,00 10,43 2,41 5,35 7,53 0,47. 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. fiille dép. Tournai arr. Courtrai Gand dép Courtrai arr. 5,20 8,25 5.45 8,50 0,37 9.47 1 1,05 I 1,34 12,20 2.82 2,47 3,42 5,20. 5,39. 0,30. GAND, COURTRAI. 3,38 9,39 1,28 4,24 0,57 10,52 2,49 8,31 BRUXELLES, GAND, BRUGES. 7,21, 8,42. Bruxelles dép. 8,14 Gand arr. 6,00 9 41 Bruges 7,15 10,34 11,53 3,12 1 23 4,26 exp. 6.37. 2,38 3,11 7,22. I. hixloire ne se lassc p.is do glorifier la routi- ncncè d un Scijuon et d'un Alexandre dans deux circonstanres solrmiHIcs rt voionlicrs nous inêlons noire voix a or concert de louanges. Voici deux I rail,s tin inéine genre, el. ii noire avis, d'au- tmil plus adinirables, tjue crux qui les onl accom- 1'lis par le sea! élan il'uO eouui' généreux. ne Senlaieiil ptiinl les iegards de lonte line année fixés sur t ux pour ies rnconi ager 1 prestjue Itts ftircer, dans linlétél tie ietir gloire, a la modera tion. Non. ues liéi os anonynies, prolégés par leur ohscurilé li)ine, seuis el saus lénioins. pouyaient faire le mal avec iinjiunilé s'ils n'eusseiil éroulé les sainles inspirations tie la conscience et songê sans douie aussi que, dans le lieu le plus désert, dans la plus lénébreuse soliludf, i! est un ceil qui toiijonrs veille el auquel rien n'échappe, Pncil "donlahle aux méchanls, qui, avec la rapidiié de 1 éclair, embrasse en même temps l'immensilé des cieux êt de la terre, sonde le cceur tie 1'homraq dans ses reptis les plus inlimes coinme l'abiine dans ses dernières profnndetirs. Pt ndant eelte gnerre d'Espagoe, si souvent tri ribje par les mutuelles représailles, un corps de iioupes francaises, après une affaire asscz ehaude, arriva dovant une petite villo de l'Kslra- maibire. qui fut ininiédi. timrnl occupée. Les habitants pour la plupari araitnl pris la fuitr ou, conslernés, atlendaienl Hans leurs drmeures l'in- vasion des vainqueurs. Uri officier, jeune homme de' vingt-cinq a I ren te ans, inlrépide et avenlu- reux. pénèlrc des premiers dans la viile. Une maison a l'écart le lente, a demi cachée sous de frais ombreges qui lui promellaienl la plus agi'éa- blc retraitel Késólnmenl et avec la confiance d'un homme qui a dans sa ccintiii'e deux pistolels chargés ét amorcés, a son có'ié un siibre He la mcilloure trempe. cl qui sail qti'aii premier appél il verrait aecouriria sou aide loute une compa gnie. il frappe a la porte. Après quclque alll-nle. il entend les verroux crier; lenlemenl, Irnn-menl. a porie s'ouvre et donne passage au Fraiyus- qui se Irotive en face de dnmestiques effarés el d'un hoinme d'un certain age, qu'a sa vnisè on ponvait croire le maitre du logisl Sa contenance ne Irahissait point une la, he crainle nersonrielle. mais un émbarras pénihle. une inqmétiidè poi- gnante mal dissim'nlée el qu'on et'il prise pour la détresse de l'avare tremblant pour ses trésors. Ce n'élait point cependant la preoccupation des ris- ques menagant son coffrc-forl qui troublaienl don José. Le Francais demanda qu'on vouh'it hien lui dunner 1'hospitalilé, mais il le fil avec une puli- lesse discrete et non sur le ion impcrieux de celui qui ponvait exiger. Ses nianières courloises el son air de cordiale franchise, parurenl sur- prendre agréablement l'Espaguol. La figure de cclui-ci, dunt le masque faussenient impassible laissail deviner a l'oeil ubsei valeur u.ije violente augoisse inléi u-ure, repril quelque sérénité. Puis, comme si dans les regards du Francais se révéiait lonlfe la loyauté d'un noble caraélère, ou que don José Sei>tit la néccssité de gagner la confiance par la coiifiance, après avoir conduit son hole dans la piece qu it lui desliuait, il !ni pril la main, et, avec I'acrent d 1 émolion. it lui dit: Jeune hoiniue, avc/. vows une mere, avez- vous une sceur? J'ai t'une et l'anlre. Ft qui vous soul clières? Voila. monsieur I'Kspagnol, prrmetlez-moi de vous le dire, une.éirauge question. Lsl-ce qu'on peut ne pas aimer sa mere? Asstiréinrnl. non, qiiand on a le coeur fait a l'image du volte. Vraiment, hidalgo, voila un compliment bien prompt de la pari d'un inconnii; cela, pour moi, ressenible ii la tlallerie. Tenrz, faut-il vous par'er franyhenienl? vous ne me semblez pas, mon genlilhbmme, dans voire assietie ordinaire, ni même dans la disposition d'un homme de cceur préparé d'avance'a tonics las chances de la guerre, et qui. a 1'oecasion, prend bravement son parti des circonstances facheuses. Je concois que ma visite vous soil désagréable. Mais, au contraire, -- Nouveau eomplimenl, sans doule. -Noil, monsieur ('officier, dans Ies circon stances aclnelles on ne peul qu'êlre sérieux;a voire air et a voire langage je vous ai jugé vraiment honuête hoinme, homme de coeur, etje m'applau- RB dis que vous soyez entré le premier .dans cette maison, qui renferme ce que j'ai de plus précienx. A eet égard, vous pouvez êlre Iranquille; même en pays ennemi je ne suis pas de ceux qu' pavent l'hospitaiilé en mellanl dans la poriie les iiijoux de leur hóle. II ri'y a que irop de pillards a la suiie de l'armée sans que les hunnêlés gens s'en mêient. Vous n'avez rien a craindre pom votre or on pour vos diamants. Ce n'est pour cela que je erains! Et pourqiioi done, alors? Quelle autre ri ches,se d'un plus grand prix? El honoii! du ('hidalgo avec un énergique accent. All! je commence a cotnpiendre; et si vous me pa'rliez de ma mère et de mes soeurs, ce n'élait point par tendresse pour vos ducals! Vous avez line femme, peut êlre? J'avais une épouse, dit l'Espagnol avec un sourire mélancolique; elle nous a quittés pour un monde meilleur. Je vous plains, car a votre accent jejuge de vos regrets. II parait néanmoins que vous n êtes pas seu I? Non, monsieur; ma fenune m'a laissé deux Giles, aujourd'hui grandes.... et helles, ajoula-l-il comme hésila»t, jolies du moins, el, en ce mo ment, quand nous sommes a la merci des vain queurs, vous comprenez mes inquiéludes de père, et combien j'avais liesoin d'etre rassuré par une figure qui m inspirat la confiance. J'ose compter sur vous pour piotéger, pour saüver mes chères enfants. Je vous remcTCU-, suuor, du cetle bonne opinion que vous avez cue de mot, je n'aurat pus a me repioeher de l'avoir trompée. En homme d honueur, je vous promets de lout faire pour meltre vos tilles a l'abri des dangers auxqtiels la guerre les expose. Voila deux bons pistolets dont je bröierai, s'il le faut, les amorces a ia figure des impertinents. Merci, généreux Francais, vaillant cceur, si vous voulez bien me suivre, j'aurai la satisfac tion de vous présenter mes filies. Nun, monsieur, dit I'officier avec gravité je préfère ne pas les connailre. .ie me sens h Theme qu'il est, grace a Dieu, sur de mes intentions, sni de mon cceur; mais un jeune homme est un jeune homme, et tl ne faut pas tenter ie diable qui ne vous lente pas. L'Espagnal le règarda les yeux lhtmides, et lui serrant ia tnaiu avec altcndrissetneut: llijo, hijoje ne vous estimats pas assez, lui dit-i!; e t votre prudence es! plus sage que ma vieiile expé-' rience. Dios te recoinpeusa, Dieu vous réeom- pense! Le Francais resta dans la maison de son hóle pendant les quelqucs jours que les troupes occu- pèrenl la ville, et sa presence mil don José a l'abri de toule autre visite, li quiita l'Espagnol sans avoir chei ché seulement enlrevuir ies jeunes lilies, sans avWr même a se n-prochor ia iégère indiscre tion d une simple curiosité. A CON'TINUER.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1