Comment en serait-il autremenl? Le mn-
riage, pour ces gens-la, n'est qu'un conlrat
dont les parties ne sont liées que par le point
d'honneur et par la crainte du qu'en dira-t-
on. Que ces deux fragiles barrières viennent
a tomber, que resle-l-il? Rien, absolument
rien, pour pen que la satiélé se fasse sentir
et que les passions patient.
Or, a notre époque, on sail si Ia litté-
rature connait et exploite l'arl d'en aviver le
feu. Les théalres sont des écoles d'immorali-
té, oü sans cesse linstitnlion du mariage est
battue en brêche, oü le vice est présenté sous
les couleurs les plus brillantes et les dehors
les plus aimables, oü la fidélité conjugale est
odieusement bafouée, ou toutes les vertus
qui font l'ordre, la paix, la force, le bonheur
et riionneur de la familie sont cyniqucment
flétries el mèürent sous les rires idiots de la
foule corrompue.
b Ce qui se débite dans les theatres s'écrit
dans les romans, dans les revues, dans les
journaux et se répéle dans les cercles, dans
les salons, dans les cafés, dans les cabarets,
parloul, mème jnsqu'au foyer de la familie.
La masse des esprits est imprégnée de ces
pensées malpropres, les cceurs sont remplis
de sentiments bas et vils: comment pour-
rions-nous nons étonner que le poison, pris a
dose énorme, produiseses effels?
b La religion seule est assez puissante
pour retemr les passions humaines dans les
limites de la justice, de la probité et du
véritable bonneur. El le a assis le mariage sur
une base inébranlable en le sanclifiant, et le
chrétien seul qui écoute sa voix, en connait
et en respeote les lois.
b Quant a la fibre pensée qui permet a
chacun de se faire sa morale a soi-mème
et qui crie a l'homme par les rniIlë bouehes
dont elle dispose: Jon is des jours qui te
sont occordés; suis lecïtemin ou te pous-
b sent les passions; sème, en marcbant, les
b richesses de ton esprit, les trésors de ton
b cceur, les forces de ton corps, el ne ména-
ge lout eela que pour pouvoir aller jus-
b qu'au bout. Au-dela de la vie il n'y a
rien! Quant a la libre pensee, disons-
nous, que peut-elle contre l'ulcére du vice
qui rouge la sociélé? Elle a planté Parbre,
elle le cultive, elle en récölte les fruits et,
au fond, peu lui importe que quelqiïcs-uns
de ses fds, s'cndormant sous ce mancenillier,
y trouvenl la mort. Eileen vil!
UN BEL EXEMPLE.
La Cour d'appel d'Amiens, prenant pos
session, il y a quelques jours, d'un nouveau
palais de Justice, a inauguré son installation
en suspendant I'image de Jésus crucifié au-
dessus des siéges des juges et en appelant les
benedictions de i'Eglise sur le local qui sera
désormais affecté aux travaux de la magis-
tralure.
C'est Mgr Bataille, récemment promu au
siége archiépiseopal d'Amiens, qui a pnfsidé
a celle importante cérémonie. L'allocution
prononcée a cette occasion par le venerable
prélat, peut ètre considérée, non-seulement
comme un modéle d'éloquence ehrélienne,
mais encore comme un apercu plein de doc
trine ou se trouvenl adinirablement définis
les devoirs de la magistrature et les avanta-
ges qui résultcnt, pour les justieiabfes com
me pour elle-mème, de son heureuse allian
ce avec la religion.
LES GUEUX A ANVERS.
Les destitutions iniques el arbitrages vont
leur train a Anvers. Les gueux accoinplissent
poncluellement leur programme: ils inau-
gurent, dans la vieille et libre cité flamande,
une véritable ére de persecution et de ter
reur. Hier, M. Van der Taelen destituait,
dans un bul de haine el de vengeances per-
sonnelles, le conrageux agent de police qui
avail, sur l'ordre de ses chefs, consignéles
équivoques prouesses du roi des gueux; b
aujourd'hui la triste édilité qui pèse sur no
tre métropole commerciale comme un lourd
cauchemar, vient de commettre un acte tout
aussi injuste el qui aura dans toutes les con
sciences honnètes un douloureux retenlisse-
ment.
Voici le fait: M,,c Laplanche, institulrice
communale, a été frappée d'une suspension
de trois mois avec privation de son traite-
ment. Son crime est impardonnable aux
yeux de M. De Wael cl consorts. En prépa-
rant les enfanls au grand acte de la première
communion, MUu Laplanche leur avail défen-
du de lire de mauvais livres el demauvais
journaux.
C'est absolument comme s'ils desfiluaient
d'aulorité la loi de 1842 qui veuiquel'al-
mosplière de l'école soit rebgieuSe.
L'arrclé échevinal sue done l'illégalité.
Peul-il avoir force et vigueur?
LES BRULEURS LIBËRAUX.
UEc/io du Parlement et I'Office tiennenl
beaucoup a voir brüler leurs abonnés et ils
leur recommandent la crémation comme un
progrès superlalivemenl libéral, renouvelé
des Grecs d'Achille et d'Eschyle.La secte des
brüleurs a encore plus desuccésa Parisou
Ton a remarqué dans le rapport de M. Hé-
rold sur le cimeliére de Méry-sur-Oise, le
regret que nos mceurs fusseut contraires a
la crémation des morts. b
Sans disculer les avantagesel les inconvé-
nients de la crémation, on ne peut se dissi-
muler le cóté étrange que présenlerait un
pa rei I sysléme.
Ainsi, on ne dirait plus: Je vaisa l'en-
terrement de M. un tel. b Mais on dirait:
Nous allons voir brüler ce pauvreX... La
combustion doit avoir lieu a midi précis, b
Les journaux, dans leurs récits nécrolo-
giques, ne parleraient plus des «coins du
poële qui étaient tenus par Messieurs tel et
lelau lieu de cela on écrirait:
Parmi ceux qui tisonnaient, dans celte
triste cérémonie, nous avons remarqué en
premièré ligne MM. X..., Y,..,Z...
Une question encore: y aurait-il une cré
mation de 3U. une crémation de 2e et une
crémation de 1IC classe?... Et qu'est-ce qui
les distinguerait entre-elles?
Décidément, la crémation des morts est
un sysléme qui souléverait des problémos
bien dchcats, el nous ne le croyons pas ap-
peléa un grand avenir. (La Paix.)
LA LIGÖE LIBÉRALE ET LE PUBLIC.
Pour la vingtiéme fois la paix va se faire
entre les frères et amis, car l'heure est venue
oil tons les (lisséntimenls doivent élre sacri-
fiés sur Paulel du libéralisme, oü du com
mon égoïsme pour ètre plus exact.
Ce sera un louchant spectacle que celui
des modérés, des doctrinaires, des républi-
cains et des radjeaux se serrant les mains
dans une fralernelle ét rei rite. Moins étrange
cependaut que louchant. Car enfin tons ces
geus la ont mème symbole, mème morale et
mème coinmandement. Leur foi ne se résu-
me-t-elle pas dans une croyance profonde
a 1'excelleuce du pouvoir laïque, dispensa-
teur des hiens qu'ils estiment par-dessgs tout,
et leur règle suprème n'esl-elle point d'arri-
ver pour jouir, mais d'arriver le plus vite
possible, et sans scrupule sur le choix des
moyens, per fus el ne fas? Qu'importe alors
quelque leinte plus ou moins tranchée?
Regardez au fond el dites quelle difference
essenttelle il existe entre le radical el le doc
trinaire salisfait. L'un est souvent archi-
gouvernemental et presque conservateur,
c'est vrai, mais uniquement paree que, dans
la position qu'il a escaladée sur les ruines
des principes, il a désormais sa chose a
défendre; que si la chance tourne, vous le
verrez aussi démolisseur qu'avant. L'autre,
le farouche ennemi de l'ordre social, privé
jusqu'ores du plaisir de conserver, n'aura
garde d'agiler sa torche révolutionnaire avec
la mème ardeur quand il sera devenu pos-
sesseur a son tour. El ainsi des nuances
intermédiaires. Encore une fois, entre le
parvenu et celui qui s'efforce de parvenir oü
est la distinction fondamenlale?
Tout serait done pour le mieux dans le
meilleur des libéralismes, si Pon n'y comp-
lait pas un peu sans son höte. Le public,
traité comme une chose et de qui l'on dispose
sans lui et contre lui, sail cependanl qu'il
est le maitre de la maison et il pourrait bien,
avanl de la livrer, poser a ceux qui se pré
sentent avec lant de désinvolture quelques
questions dans le genre de celles-ci:
N'ètes-vous pas les mémes hommes qui
aviez jadis conquis le pouvoir a la faveur des
désordres de la rue, en prenant le bien du
peuple pour prétexte, el qui n'avez uséde la
souveraine puissance que pour avancer vos
propres affaires?
N'esl-ce pas vous qui avez remplacé un
régime de sage liberté par tons les excés du
despotisme, l'union par la discorde, l'égalité
des Beiges devant la loi par un favorilisme
lel qu'a de certains moments vous n'aviez
plus assez de créatures a placer?
Navez-vous pas successivement, vous le
prétendu parli du progrès, porté la main,
dans l'intérèl de vos passions poliliques et
religieuse, sur mes plus belles institutions,
sur mes meilleures franchises, et, pour ne
citer que quelquee exemples, sur le droit
d'association, sur les liberies de Ia charité et
des cultes, sur réducaliou de la jeunesse?
Je vous ai renvoyés en 1870 el ce fut
dans le pays, au lémo'gnage de vos amis
eux-mèines, un saulagemenl universe!.
Etes-vous done change pour oser de nouveau
vous présenter aujourd'hui? Quelles garan
ties d'ameudement m'apportez-vous? llélas,je
ne vois qu'une opposition syslémaliqnepour-
suivanl de ses tracasseries le gouvernement
éclairé et honnèie que la nation s'esl donné;
je n'entends que les vieux mais impuissants
appels a l'émeulc, et la menace d'aggraver
encore l'ancienne servitude pour que la proie
ne vous échappe plus. Vous approuvez ou-
vertemenl la persecution religieuse en Alle-
magne, en Suisse, en Italië. II vous tarde de
la praliquer en Belgique. Non, décidément
nous ne pouvons nous convenir.
Devant Ie public, qui a pour guide le bon
sens national, le sentiment du droit, du de
voir el de l'inlérél bien entendus, vous èles
impossible, b
SÉANCE DE LA CIIAMBRE.
M. Jacobs, continuant son discours, a dit
Sainedi, a la Chambre, le mot vrai sur la
situation: l'avénemenl du parti libéral en
Belgique serait aussi l'avénemenl de la poli
tique prussienne, par personne interposée.
M. Frére Orban n'est que le lieutenant de
M. de Bismark el il serait tout disposé a faire
graviter notre pays comme un humble
satellite dans l'orbite du tré's;,püïssant, trés-
libéral et trés-protestant Ëmpired'Allemagne.
Ce nesont pas la seulement des tendances
vagues, indécises, inavouées du parti libé
ral; ce sont des aspirations ouvertes, maintes
fois manifestées, qui se révélout chaque jour,
dans la polémfqué de la presse et dans les
discours des orateurs.
M. Jacobs a fait, a ce sujet, des citations
écrasantes du Préruiseur, de TEc.ho du
Parlement, dn Journal de Liegê-, il a cité
aussi nos réVisionnisles beiges, M. E. de
Laveleye et M. Laurent, l'h'oüïme qui re-
présente le libéralisme parfailemcnl et a lous
les litres.
C'élail une démonstration en régie que les
libéraux impatiehts, exaspérés, furieux, ont
vainem'ent esssayé de conlrarier par leurs
interruptions. II semble au contraire, que la
contradiction grandisse le talent de M. Jacobs
el lui communique encóre plus de chaleur et
de vivacité.
L'effet de son discours a été trés-grand
el la these mérite d'en ètre signalée a l'alten-
tion loute spéciale des ealholiques.
Comme le disaii naguére un autre dépulé
d'An vers, M. De Decker, dans sa circulaire
aux élecleurs: Nous luttons en Belgique
pour n'ètré pas réd ui ts par les libéraux a
b la condition de nos coreligionnaires de
3 Suisse el d'ARemagne.
Voila le point de vue auquel il faut envisa-
ger, selon nous, les prochaines éleclions. II
est assez élevé pour dominer toutes les ques
tions 6econdaires, tous les diSsenliments par-
tiels, toutes les preférences ou toutes les
répugnauces persunnelles.
LES PROMESSES DE M. FRÉRE.
Tout en débitant ses grandes tirades a pro
pos des finances de l'Elat qui se portent
beaucoup mieux quele parli libéral, en pro-
phétisant la banqueroute avec le mème
aplomb qu'il annoncait jadis la disette d'ar-
gent el la pluie d'or dont notre pays devait
sottffrir si l'on ne refusait pas le cours légal a
l'or francais, Ie Jupiter tonriant de l'Olympe
doctrinaire ne pouvail oublier de lancer
quelques-uns de ses éclairs de fer-blanc con
tre le clérïcalisme.
Aprés une banale declamation contre Ie
Syllabus el contre l'lnfaillibililé pontificale,
M. Frère-Orban a fait allusion a la guerre
générale déclarée aujourd'hui au cat hol icis-
me particulièrement en Allemagne et en
Suisse. A son avis. bien entendu, cette guer
re est pureinent defensive et MM. de Bistnark
et Carteret ne font que se aêf ndre contre les
agressions de l'ultramontanisme? Qui il a
osé dire cela!
Toujours le loup qui accuse Ie moulon de
troubler son breuvage comme au temps de
La Fontaine?
Nous savons ce que le libéralisme réserve
aux ealholiques si, pourle malheur du pays,
il revient au pouvoir.
Nous aussi nousaurons Ya guerre defensi
ve l
Le discours fulminant que M. Frére a pro-
noncé contre M. Malou, peul se résumer
comme suil:
II n'y a en Belgique qu'un parli, c'est le
Oliën.
II n'y a en Belgique qu'un financier, c'est
moi.
II n'y a en Belgique qu'un orateur, c'est
encore moi.
II n'y a en Belgique qu'un homme d'Elal,
c'est toujours moi.
Véritablemenl, c'est chose étonnante que
de voir avec quelle fa lui té un homme, d'ail-
leurs richement doué, se dit ces choses a
soi-mème!
LES DEUX POIDS DE M. FRÉRE.
Dans la première partie de son discours,
M. Frére a reproché a M. Malou d'avoir pris
un minislre de la justice en dehors de la re-
présentation nationale. Tout en élanl d'avis
queM Malou aurait pu trouver facilement le
titulaire du département de la justice parmi
les membres de la droite, nous ne compre-
nons pas que le pacha doctrinaire ail osé
articuler le reproche que nous venons d'in-
diquer. M Frére a sans don te oublié que M.
Rogier, chef du cabinet du 12 Aoüt 1847
cöntresignait le 18 Juillet 1848 un arrèté
royal qui donnait succefeseur au siéur Wal-
thére Frére-Örban, minislre des travaux
publics, appelé a gérer désormais le dépar
tement des finances, M. II. Rolin, avocat a
Gand. II est vrai que pour M. Frére les fails
n'ont qu'une valeur relative, et qu'il n'en
tieni compte que pour autanl qu'ils peuvent
servir ses rancunes et ses huines.
Dans le mème discours M. Frére a parlé
du rélablissemerit de la main morte ten-
té par M. Malou, en 18b7. Un cliché doctri
naire aussi fruste qu'une monnaie du temps
de Tihére!... Mais ce n'est pas lout, ce cliché
cache tout bonnement une grosse ma lad res-
se de la part du dépulé liégeois. Quand on a
inventé et créé comme lui la cynique el
égoïste main-morte de Grivegnée au profit
de la dynastie Orban el tous les allies, agnats
étcognats qui s'y raltachent, esl-on receva-
ble a parler main-morte sans qoede public
se rappelle qu'il n'est pas permis de parler
de corde dans la maison d'un pendu? Enco
re une fois, les fails ne sont rien pour M.
Frére. La rage du pouvoir» l'aveugle au
point de lui faire commettre des aneries dont
un David lui mème serail honleux.
(Pair ie.)
CI1RONIQUE JUD1CIAIRE.
Le tribunal civil de Bruges vient de con-
dainncr le journal le Wesivluming, de cette
ville, a 100 Ir. d'e döiümagès-ihiérèfs enveps
M. Cafmèyër, sous insliluteur a Ste-Croix.
Un jugemenl forlement molivé declare diffa-
matoire et injurieux l'article déféré par le
demandeur a la justice.
Le procés Jaumart revient sur Ie tapis a
propos du pourvoi en Cour de cassation. A
entendre les avocals qui touchent a la Loge,
ce pourvoi amènerait la revision de l'arrét de
la Cour d'assises et le renvoi du chatelain
évincé devant une autre Cour. Les sympa
thies dont Jaumart est l'objet de la part des
feu il lek niacoiuuqties, sont de plus en plus
oslensiblos. Encore quinze jours et ce per-
sonnage sera regardcomme une victime de
l'inlolérance cléricale, une sorte de La-
tude inventé par l'égoisme féroce de la
grande propriélé. Les honoraires de la
defense ont atleiut Ic chilfre de trois cent
mille francs.
Voici le róledes affaires qui seront intro
duces devant la-Cour d'assïseS de la Flandre
occidentale pour la première série de la
seconde session de l'année 1874. Cette ses
sion s'est ouverte a Bruges, le Mardi 5 Mai.
Sophie Hermant, acousée d'incendie.
Ministère public, M. le substitut Hynderick.
Défenseur M° De Cock.
Pierre Maeckelberghe. Viol et attentat
aux moeurs. Ministère public, M. le sub
stitut Wurth. Défenseur, Me Geüens.
Charles Van der Plancke. Incendie.
Ministère public, M. le substitut Hynderick.
Défenseur, M° De Clercq.
Lundi 11, Victor Houillez. Incendie.
Ministère public, M. le substitut Wurth.
Mardi 12 et Mercredi 13. Liévin De Co-
ninck. Incendie et attentat aux mceurs.
Ministère public, M. le substitut Hynde
rick.
Vend red i 13 et Samedi 16. Charles Van
Coppenolle. Meurtre. Ministère public,
M. le substitut Wurth. Défenseurs Mes Maer-
tens et De Clercq.
Les blessés des armées espagnoles ont
surloul besoin de banduges.
Toutes les personnes qui en destinent aux
malheüreuses victimes de la guerre, peuvent
depoeer leurs offrandes:
A Ypres, chez MM. Slruye et chez M. Bie-
buyek.
Les dons recus seront purtagés entre les
blesscs des deux camps.
Cl» run 5 q ne locale,
GARE LA BOM BE!
Nous avons lu dans plusieurs journaux
qu'une peine disciplinaire des plus graves
suspension de trois mois, avec privation
de iraitement avail été infligée par |e
Conseil communal d'Ariversa une institutri-
ce de celte ville.
L'Opinion, un des organes de la gueuserie
municipale, rapporte ainsi Ie fait qui ya
donné lieu:
L'inslitutrice en question élaitchargée
de preparer les enfants pour la première
communion. A cett,e occasion elle leur avait
soumis un résumé de questions pour l'exu-
men de conscience. Parmi ces questions fi-
gurait la defense de lire de mauvais hvrrs
et de mauvais journaux. En expliquant ce
point, elle s onblia jusqu'a déclarer que lo
Koophandel élait un rnauvais journal, que
non-seulement les enfants ne pouvaient pas
le lire, mais que les parents égaleinent de-
vaient l'eloigner de leur domicile, etc., etc.
La commission de ('instruction n'hésila
pas a proposer une punilion disciplinaire
pour I institulrice qui avait a ce point abusè
dn sa position pour faire de la politique
dans l'école. Le Conseil s'est rallié a l'unani-
milé a cette proposition.
Et le Progrès d'applaudir des deux mains
a I inique sentence. Que JJarbaru Louwugie
ou loute autre institulrice de nos écoles com-
munales de filles s'oublie jusqu'a déclarer
que I infecte Toekomst est un mauvais jour
nal et que ses éléves ne peuvent lire sans
péché les mativaises publications, aussilót la
malheureuse sera cassée aux gages. Tonte
institulrice remplissant ses devoirs chrétiens
est sous le coup de cette menace, a Ypres
comme a Anvers. Comme c'est édifiant!
Voila done, dit le Franc de Brugesune
institulrice, poursuivie par l'lnquisition libé
rale, et attachée au carcan d'une retentis-
sante publicilé, paree qu'elle a fait a ses
éléves un examen de conscience, et prému-
ni les enfants de la première communion
contre les lectures infames que I'on jelle en
palure a nos populations ouvriéres!
C'est, dit-on, de la politique que l'inslitu
trice avail faite dans son école.
Ah! c est de la politique, que de signaler a
la repulsion des families chrétiennes les mi-
sérables organes de la secte libérale, qui ne
cessenl de jeter ieur bouea tout ce que les
enfants doivent apprendre a vénérer et a
chérir! Eh bien! cette politique la est deve-
nue un impérieux devoir qui s'iinposera cha
que jour d une maniére plus pressante a tous
ceux qui ont charge d ame, dans les families,
dans les paroisses, dans les écoles, parlout.
Le libéralisme n'est plus un parti politique.
II est la grande hérésie de notre temps, ou
pour parler avec un de nos livres sacrés,
qui en trace le portrait avec une saisissante
vigueur, il est la grande prostituée, la béte a
la bouche puissante, loute pleioe de blasphe
mes, armée de la puissance do I'abime et
devant laquelle se prostennent en stupide ex
tase les peuples él les rois.
lis n'y vont pas de main morte, les inqui
siteurs de la religion nouvelle; et gare aux
maitres et aux maitresses qui oseront, a l'a-
venir, parler encore de mauvaises lectures!
Comme ces mauvaises lectures, ainsi dé-
noncées, ne peuvent viser que des feuilles
libérales, quiconque prononcera désormais
ce mot fatal, sera immédiatement traduit
devant I impitoyable tribunal et frappé sans
merci.
Ne faul-il pas, en effel, que les petits et les
petites, éclos sous l'aile du libéralisme, aient
leurs fibres allures? Ne faut-il pas qu'en
allanl en classe, ils puissent lire en pleine
rue, comme on le voil trop souvent dans les
grandes villes, la Ckrönique el la Gazelle et
d'autres ordures nia'rquées d'une étiquette
franciise ou flamande, politique ou commer
ciale, n'iinporie laquelle?
Pour nous, nousolfrons nos felicitations a
I instil ut r ice assez courageuse pour avoir osé
reinplii Ie devoir qui s'impose, a I 'end roi t
de ces déplorables lectures, a tout inslituteur
ayant encore un reste dé conscience calho-
lique.
L'édililé anversoise digne d'elle-mème et
de son origine, a voulu par l'arrét révoltant
qu'elle a rendu, signifier a ses écoles sècula-
risées comment cette sécularisation doit ètre
enlendue.
M