M. Wallher Frère, fiIs de l'ex-diclateur,
est administrateur du Comploir d'escomple
deVerviers, ce qui lui a valu, pour la seule
année 1873, fr. 33.000
M. Georges Frére, deuxième fils, est prési
dent du tribunal de première instance de
Liége.
M. Leopold Orban, beau-frère, est direc
teur au ministère des affaires élrangères.
M. Léon Orban, autre beau frère, est di
recteur a la Société générale.
M. Nagelmaekers-Orban, autre beau frère?
est censeur a la Banque Nationale.
M. Simonis Orban est directeur de l'Aca-
démie de Bruxelles.
M. Jules Orban, cinquième beau-frère, est
administrateur du Comploir d'escomptc a
Liége.
M. Lamarche-de Rossius, neveu, est admi
nistrateur du mèmc Comploir.
M. Maüs-Orban est juge a Vervicrs.
Ces messieurs et quelques au ires parents
sont encore administrateurs d'une foule dau-
tres Sociétés el de liouilléres; menlionnons,
entre aulres, la Société de Grivegnée. Ie gaz
de Liége, la Société de navigation a vapeur
sur la Meuse, etc., etc.
Nous ne parions ici que des functions ré-
tribuées. Si nous devious entrer dansPénu-
mération des positions iulluenles gratuiles et
dans celle des decorations clout la familie est
accablée, nous u'en finirions pas.
LA SITUATION.
Le but de loutes les attaques furibondes
dont le Parlement a été le theatre était de
provoquer (U-s scènes comme celles de Juin
1837 ct de Novembre 1872. Mallteureuse-
ment, il manque a ce plan deux pièces es
sentielies, la garde civique et M. Anspach.
D'abord les bayonnelles inlelligentcs ne
sont pas allignées dans les nies de la ca pi ta
le. Les prud homines bruxellois n'ont pasen
l'occasion de se servir de leur sabre legen
da ire el voila pounpioi fauje d emeuiiers il
n'y a pas eu demente. I) autre part M. Ans
pach dont on sail le deplorable role dans les
troublesde Novembre, a d'excellenlex raisons
de se lenir Iranquille a I benre qu'il est.
Aussi avez vous pu reinarquer qu'il est de-
venu presque gracieux pour Ie ministère. II
y a de méchanles langues a Bruxelles qui
disent que uotre loid tnaire est dans les
neiges et qu'il ne lui va point en ce moment
de faire du feu. Je iPeu sais ra n. Toujours
CSt-il que son vote sur les installations uiari-
limos d'Anvers et son attitude dans la discus
sion actuelle out cte tiès remarquees. Pel
qu'il se produil dans les circonsiances pré-
sentes, il ne fora rien conue le minislèie. et
il tic laissera point dcscendre dans la rue ces
cohortes disciplinees que le liberalisme con
signe dans ses casernes pour les grandes
occasions. Ainsi se fera-t-ii que l'agitation
que Pon a voulu lane, pour chauffer la ma-
liére electorale, se enlmera avanl que de nai-
tre et que les procliaine» elections se feront
dans la paix et le repos, (lette situation fait
les affaires du pays beaucoup pins que celles
de MM. Fiere et B oa. Ces deux enrages du
pouvoir mordent leur fn in, avec accompa
gnement de vigoiireuses mades qu'ils ne
donnent pas a droite settlement. C'est assez
dire quo Pon s attend gènéraleiuent tu plein
succés des caiholiques dans la lutie procliai-
ne. M. Jacobs, dans son admirable discours,
a vigoureuscmenl tracé le programme réel
du libéralisme cosmopolite, «Jont üismark est
Ie cliel; Pellet produit a la Cbambre cl dans
le pays par Pèloquent depiiié d'Anvers, ne
restera point sterile. A bas les masques! On
Pa crié plus d one tois avec moins de raison
qu'aujourd hui. Nous repetons ce cri comme
un cri de guerre et nous dcinamlons formel-
lemcnt que la question rcligieusc soit nclle-
menl poséè devant Ie corps electoral. Le libé
ralisme doctrinaire voudra, pour la milliètrte
fois, combattre a Pombre. Four nous, nous
faisons Ie voen d Ajax cl nous deniandons le
plein soleil et la lumiére éelaianle. Nous
avons tout a gagner a faire nette la position
de tous les cumbaltants.
LA SITUATION FN BFLGIQUF.
Ou le libéralisme est la lihre pensee, ou il
n'est rien, a dit un publiciste liberal.
Le libéralisme est plus em-ore q-ie la libre-
pensée; c'est la haiue du calbolicisme.
Plus on est liberal, plus on est ennemi de
l'Eglise et du clergé.
Lorsque le libéralisme est le maitre, celte
aversion se manifeste par les plus lyranni-
qnes excês.
Nous le vovons, comme en Ailemagneet
en Suisse, user de sou influence prépondé-
ranle pour bannir les Jésuites, expulser les
religieux, chasser jusqu'aux Sceurs de Cha-
rilé, jusqu'aux Fréres de la Doctrine chré-
tienne, dépouiller les prètres et les évèques et
les trainer en prison, tandis qu'il donne
Phospilalité a des incendiaires, a des com
munards qui ont de commun avec lui la
haine de l'Eglise.
II ne faut pas s'élonner après cela de voir
des journaux beiges comme ï1 Indcpendance
el YEc/to du Parlement applaudir aux per-
sécutions dont l'épiscopat allemand est l'ob-
jet.
Plus on persécute l'Église catholique et
plus on est liberal.
Le génie national et liberal qui s'est ré-
vélé a Berlin ct qui y veil Ie, verra venira
lui, en persist»rit dans sa marche progfé's-
sive, les sympathies que la France va s'a-
lienor, disait il y a quelque temps le Pré-
curseur dü Anvc.rs. en parlant de M. Ie due
de Bisuiaik, en reprenant les mauvais res-
les de la tradition latine; il aura le beau
róle en Europe; il sera accepté par le inon-
de liberal comme son bras droit corilre les
derniers efforts de Pultramonlanisme.
Done M. de Bismark est le génie «Taprés
lequel doit se modcler partout Ie libéralisme.
C'est lui qui donne le signal; c'est lui qu'on
doit suivre.
M. Jacobs a eu raison des'écrieren mon-
tranl oil nous mène, au nom et sous piétexte
de liberie, Ie pnrti de la perséculion religieu-
se: Ou a cru jusqu'a présent queM. Fiére
était le chef du parti liberal en Rrlgique.
Erretir, il u'es! que le délégué pour la Ihl-
giquo, il n'esl que le lieutenant du prince de
Bismark.
Nos adversnires ont marché dans la voie
du progrès; la separation do l'Eglise et de
l'Eial n'esl plus aujourd'liui leur axióme.
l'Elat opprimaut l'Eglise, voila leur rève,
voila le but qu'ils veulcul atleindre.
L'un des hommes les plus importants de
leur parti en a fail derniérernenl l'aveu,
Beaucoup de libératix. a t-il écrit, croient
(pie I Allemagne el la Suisse nous donnent
un cxemple bon a suivre.
La liaine, l'acliarnement que MM. Frère et
Ba ra ont apportés dans les discours fouguetix
qu'ils out prouoncès a la Cbambre ne nous
font que Irop prevoir qu'il sera suivi si le
liberalisme redevienl le maitre dè uotre r.her
pays, si heureux, si calme, si prospérede-
puis que Ie parti catholique est au pouvoir.
LA VÉRACITÉ DE M. BABA.
M. le seiiaicnr Solvyus, grossiérement at-
taqué a la Cbambre par M. Ba ra, au moveri
d amies que tons les gens d'lionneur doivenl
considérer comme prohibées, vienl d'adres-
ser au depute louniaisien la lettre suivante.
File est peremptoire et élail d'ailleurs su
perfine pour tons ceux qui connaissaicnl la
situation electorale a (land il y a quelques
années et Ie zéle e.xccssil' avec leipiel M. le
gouverneur De Jaegber servait la politique
doctrinaire.
Voici la lettre de l'honorable sénateur de
Roulers:
Monsieur,
Je recois ce matin les A finales par/emen-
t air es qui ui'apporlriil voire discours du 3
de ce mois.
Vous avez introduit mon nom dans le dé
bat politique engage a la Cbambre des re-
présetants. C'est voire droit.
Vous vous él es servi de correspondances
privécs, dérobées ou copiéesdans mie mor-
tuaire. Cesl la un procédé de poleirnque ipie
je defére avec coiifiance a Pappréciaiioti de
tout bomnie loval, de toule conscience liou-
ncte. Je plains ceux qui onl le courage de
s'en servir.
Vous avez coniplélement dénaluré ma p<m-
sée et nies intentions. Ne pouvant vous re-
pondrc a la tribune d'oti l'accusaiion est
partie, je n'ai d'autre voie tjue celle de la
presse et je m'en sers.
La lettre que vous avez citée est elle exac
le? L'ai je écrite telle que vous l'avez Ine et
lelie que je la tronve aux Annules? Je l'iguo-
re, je n en ai pas gaidé de souvenir assez
précis. Mais quelle qu'elle soit, repróduite I
fidèleinent ou non, airangée ou non.j'en ac- I
cepte ia responsabililé, et j'ajoute que. si je
me relrouvais dans des circon.stances idonli-
ques. ma conduite aujonrd'hui serail confor
me a celle que j'ai tenue il y a sept ou huil.
ans.
Si j'avais a me mettreen garde, comme je
dus le fa/re alors, contrc les infidélités el les
iudiscrétions de certains agents de la posle,
je prendrais des precautions: je demanderais
a mes correspondants demodifier l'écrilure
de le'urs adresses.
Si j'avais a examiner tine contestation elec
torale, convaincu qu'une decision equitable
ne peul éti'c prise sur un dossier incomplel,
Je chercherais a combler les lacunes qui
pourraient exister,afin de réunir les éléments
d'une solution basée en fail et en droit.
Les renseignements donl j'aurais besoin,
je les demanderais-la ou je pourrais les trou-
ver el, s'il Ie fallait, je m'adresserais au par
ties en cause, soit directemenl soil par voie
administrative, sauf a examiner la valeurde
leurs réponses. Celle valeur reconnue, je
n'hésilerais pas a me servir des renseigne
ments ainsi obtenus.
Enfin, lorsqu'un collége comme la Depu
tation permanente aurait a résoudre des cen-
laines, que dis je? des milliers do contesta
tions électorales, je croirais faire chose utile
el de bonne administration en écarlanl lout
ce qui pourrail inulilement allouger uue be
sogne rude el ingrale, et en circonscrivanl la
discussion aux fails de la cause, abstraction
faite des personnes.
Voila I'explication simple et claire des
phrases que vous avez incriminées avec taut
de violence. Si j'avais reel lemon t dit ce que
vous voulez faire entendre, ma place sera it
aux Petites Maisons. I'ersonne, voulant for-
I'aire a son devoir et a son honneur, ne serail
assez sot que de l'annoncer et de laisser des
traces écriles desa forfaiture.
Je borne ici ma réponse. II n'entre ni dans
moil education, ui dans mes habitudes, d'in-
jurier mes adversaires; les injures nesoiit
pas des r aisons et qua11d on me losadresse,
elles ne sauraient m'èmouvoir.
Agréez, etc.
(signé); e. solvyns,
Sénateur.
Le Journal de Gand a recu également la
lettre suivante qui lui est adressée par M.
Th. Léger, secrétaire de V Association con-
servati ice constilutionnelle
Monsieur,
Dans voire n° d'liier vous ne parliez pas
de moi; aujourd'hui vous le fait es, et vous
vous (ignrez que je ne. répondrai pas: je tiens
a vous détromper bien vite; mon silence ne
sera pas long: faiips-en voire deniI
Emboitant le pas derrière M. Bara et sur
la loi de malhoniiètes 11 i pol eu rs de lettres,
vous vous permetlez de dire que j'ai pariici-
pé a la creation de faux élecleurs et vous
vous prévalez de quelques passages Ironqués
d'une longue correspondence que j'ai ene
avec feu M. Terltt/den. Je ne veux pas m'oc-
cuper d'apprécier la conduite de ceux qui,
sous pi étexte de soigner les intéréts de leurs
clients, profiled! d'une bonne occasion pour
sal isfaire leurs pet its appénts politico litlé-
raires, sans voir d'abord si leur conduite est
büiiuète oui ou nun. Comme les,conpables
soul de vos Icctcurs et plus que cela, je leur
dis nettement que, prenanl la jieine de me
citer, les notions les plus éléinenlaires d'lion-
neur et de délicatesse leur faisaicnt un de
voir de me citer exaclement, loiu de se met-
tre a falsifier tua pensee a plaisir.
Ma correspondance, je ne m'en cache pas
le moins du monde, engageait M. Terlinden
a obtenir des campagnards partageani nos
sentiments politiques, des declarations sup-
plcmclaires do cuniribiilioiis, el cela en vuo
d'arriver au eens electoral législatif.
Mais'ce que cachent el vos fournisseurs de
renseignements el. M. Raraparee que Ie
coupaurail manqué, c'est que ma corres
pondance porie, non une fois, maïs dix fois
cl pl-s, que pnreiIles declarations ne peiivent
ètre laiies que pour le feu, Ie domeslique,
les objets possédés, Ie néjoce ni-.ri.i.miivXT ex-
ercé. Or, cela est parfailemenl honiièle et
légal.
La Gourde Gand Pa déclaréen vingl arrets
rendus en 1869 et 1870, cn cause de recla
mations dirigées contie vos amis d'Alost et
aillcurs. qui avaient parfailemenl agi de
celte mèmc manière.
Je laisse le mouopole des faux élecleurs a
ceux «pu n'oni triomplié le 13 Juin 1863 et
le 11 Aoül 1864, que par la presence sur la
lisle electorale et par le vote de 114 je dis
rent quutorze élecleurs figurant sur Petal
des votes irrécoüorables, c'est a dire n'ayanl
pas payé les contributions' requises pour étro
él'ecleur.
Si vous lenëz a coil! in iter sur cé pied, fi
bre a vous: mats je vous previous (pie vous
anrez I'avauiage de rcproduire ma circulai
re el les rcllexiotis dont ellc puurra èlre ac-
compagnée.
Je vous présente mes civililés, monsieur,
ponr aulaut que de raison.
ENCORE LA LOYAUTÉ DE M. BARA.
Voici une lelt re qui répond victorieuse-
ment a une allegation de M. Rara ct qui
prouve que ce que Ic depute louniaisien con-
sidére comme une fraude e^t un principe
quia été consacré par Padmuustration doc
trinaire
Monsieur Ie rédacteur,
En lisant Ie discours de M. Rara, j'ai été
trés elounè de voir qu'il reproche a PAsso-
ciation conservatrice de Gand de prendre a
sa charge le pavement d'une fraction du eens
éloctoral de certains élecleurs.
La plupart des associations liberates
pratiquenl, a ma connaissancc, ce petit sys-
lème.
Un jour que je le critiquais devant un
gros bonnel doctrinaire, il me représenta
que, dans la discussion de Ia loi sur les irau-
des électorales, le 12 Juillet 1863, M. Jacobs
ayani proposé un amendement dans le bul de
réprimer ce fait, cel amendement fut com-
battu par MM. Tesch. Bara, Frère ct Guilie-
ry, el rejeté par 53 voix (toute la gauche)
contre 29 (toute la droite.)
Je n'eus rien a répliquer au point de vue
de la légalité; mais n'osl-il pas singulier de
voir ceux qui ont rendu ce fait possible, et
qui l'appliquent partout off ils peuvent, cri-
liquer leurs adversaires lorsque ceux ci les
imitent? un électeuu.
L'ARMÉE CARLISTE.
L Union publie la lettre suivante dalée de
Vieli, ville donl les troupes de Don Alplionse
se sont emparéès le 3 de ce mois:
Nutre rnarebe a travers la Catalogne est
une vraie marche triomphale; Pennemi fuit
devant nous. Nous espérions marquer notre
enirée par une vieloire signalée sur deux
colonnes republic,aines cominandées par les
génératix Mendtvial cl Moréno, mais ces mes
sieurs jugeni plus prudent d'aller s'enfermer
a Rarcelone que de nous alicndre en rase
campagne. Nos forces se concentrcnt ici,
notre armee esl plcine d'entliousiasnic cl do
(Lu Bed (je.)
Tronchiennes-lez Gand, 7 Mai 1874.
A ïM. Bar amttmbre de la C/uunbre des
représentanls, d Bruxelles.
Gand, 7 Mai 1874.
Til. I.ÉGER, BV'.
Bruxelles, 7 Mai.
CISF.Z ET JUGEZ.
DISCOURS DE M. MALOU EN RÉPONSE
A M.FRÈRE.
LA QUESTION FlNANClÈnE JI1SE A LA POUTÉE l)E TOUT
LE MONDE.
J'aborde maintenanl, messieurs, la question finan
ciële.
De puis que Pon a noirci notre situation financière,
il s'est produit un fait qui esl assez rassuranl cl,
selon moi, a-scz signffiealif. Le marché des fonds
heiges étuil depuis plusieurs mois assez déiaissé. La
baisse paraissait imminente.
Depuis que nos debits sont engages, au contraire,
une certaine annimaiion s ust élablie dans les négo-
cialions de noire '3 p. e., ei c'est la demande qui a
prévalu et menie duns une certaine mesure la
hausse qui s'est faite:
M. Coomans. - lis ne l'ont pas fait expres.
M A/idoii, minisire des finances Messieurs,
l'honorable membrc a puhlié au Monilvur ui'i ta
bleau (pu esl demi financier el demi politique el
dont voici les conclusions puur le vulgaire:
Administration cléricale, 1840 a 1847: excédant
définitif de dépenses, 3ii,448,6*29 francs;
Administration libérale, 188 a 1884: excédant
dcfini'if de recettes, 38:;s4t> 1 francs;
Administration cléricale, ISiiiia 1887: excédant
définitif de dépenses, 3,089,698 francs;
Administration libérale, 1888 a I807; excédant
définitif de recettes, 34,803,888 francs;
Et puis, enfin, pnur 1,870, en six mois, adminis
tration cléricale, excédant de dépenses, 11,468,691
francs.
Messieurs, que résulte-l-il de la?
Que nos finances som en tiéfieil lorsque l'admi-
nistra (ion n'esl pos libérale, que la situation de id s
finances est excellente lorsque au contraire eelle
administration est gérée par nos honorables adver
saires.
J'avais bien enlendu dire, en 1846, que l'honora
ble conue de Theux était l'inveiiteor de la maladie
d. s pommes de terre; j'avais bien enlendu dire,
sous l'adniiuis.lraiion de Al. YVasscige, qu'il faisait
déradler les locomotives en les regardant; mais je
n'avais pas encore enlendu dire qu'nn simple chan
gement de systemic politique avail pour effel de
transformer, en trés j,eu de temps, une situation
splcndide en une situation deplorable, et de motlre
le pays sur le chemin de la lianqoeroutc, lorsque
l'opinion catholique arrive au pouvoir pan le fibre
jeu de nos institutions.
M us, messieurs, il faut réiablir a la fois In vérité
liistorique et la vériré financière. Quurid je dis la
véritéj'enlcnds I'oxactitude.
Pour cela, j'ai dressé a moil tour un tableau
mixte, noté pit- les cUangemerils politiques qui se
sont opérés depuis 1830.
Ce tableau ne eonijirend que le service ordinaire,
et je parlerai tout a I'lieure d'un autre tableau qui
comprend les services extraordinaiies.
En ellel, messieurs, et j'espère Ie démontrer a la
Ciiambre, ii est iiiqiossible de se rendre coinji,éle
ment co nipt e de la vraie situation de nos finances
si Ion nélablit pas et si I'on ne mainlienl pas la
distinction que je viens d'indiquer.
qu'est ce que le service ordinaire?
QU EST ce que le service extraordinaire?
Pcnnettez mot uue, coinparaison Noire Service
ordinaire, noire budget des recedes cl des dépenses
ordinaire», c est le comptc de noire revenu ct des
dépenses que nous bisons sur notre revenu. Le
conipte des butljels exlraordinaires, c'est le budget
de nul)e capitalsuit que nous I ayons on nous-
mèmes, soit que nous nous le procurionfe par noire
crédit.
Ainsilorsqu on confond le.service ordinaire et le
srivicc extraordinaire, ou pose bien des chiffres,
qui soul via is comme couiplabilito, niais qui, ainsi
jespeie Ie démonirer, ne jirout ent absolument rien
quant a In situatioii réelle dos finances un moment
doiiné.
Celte distinction est done dans la nature des
choses Nous avons noire ménage lielge, s'il m'est
permis do piiner ainsi. c est a die Ic comple do ce
que nos iinpij.s, do ce quo los produits divers «pii
aiimente.nl Ie iiésor donnciit cheque année, ct des
dépenses ordinaii es m no-males qui y cut respondent.
Occupons nous done d'abord do celle question la,
do cetto partie la do nos finances.
CONSEQUENCES DE LEUR CONFUSION.
A ii pa rn va in je tlois encore faire ressortir quel-
Jes sont los consequences do la confusion qui esl
établie par le tableau dont je viens d'indiquer tout
a I'lieure les résullals.
Prenons, par excmple, l'annéé 1848. Voici les
fails quant a celte année-la:
Nos recettesordinaires nous ontdonné I08.90n.oon
francs, les dépenses ordinaires onl été 126,100,000
francs. II y avail done sur le service ordinaire un
déficit de 17,200,000 francs.
Mais comme on avail fail tin cmprunt qui n'a pas
été entièrement dépensé en 1848, on a eu une res-
source extraordinaire de 37,100,000 francs. On a
dépensé 8,900,000 francs, d'oCt un excédant de
28,288,000 francs.
Et Ie résullat final comme comptabilité p0Ur
I'exercicc 1848, c'est d'avoir tin boni de plus de t j
millions, lorsqu'on a eu un déficit de 17 millions
sur les reverius de l'Etal affeclés aux dépenses ordi
naires et que toute la difference provient de ce qUe
l'on a créó une dette qui, en comptabilité, s'appe||e
un actif, et qui, pour lout Ie monde, est un passif
De pareiis bénéfices sont faciles a faire; si, par
exemplc, la Chambre décrétail cn ce moment une
ressource extraordinaire de 100 millions, ctsi, dnns
Ie courant de I'oxercice, il n'en était dépensé que
It) millions, j'aurais un iioni sur I'exercicc 1874 do
90 millions. J'aurais ainsi une situation splendido
mais il est vrai quo jo léguerais a I'avonir une dette
de 100 millions.
Jo pense qu'il suffit do cos simples observations
pour faire ressortir combien il est nécessaire, en
discutanl la question financière, do s'atinclicf séjia-
réinont aux résultats dos deux services quo je viuns
d'esquisser.
KTAT DU SERVICE ORDINAIRE DE 1830 A 1873.
Lo premier tableau que je fcra'i insérer au Moni-
leur, coirime l'a fait l'honorable menibre, indique
d'après les lois voices, présentées ct d'après los
fails actuellement connus, quel a été l'actif et Ie
passif de tous nos budgets ordinaires depuis 1830.
Ainsi.de 1830 a 1834, administration libérale ou
mixte: excédant de déjrense du service ordinaire
10,800,000 francs, soit une moyenne de 2,800,000
Irancs par an.
De 1838 a 1839, administration catholique: excé-
d.iul de dépenses, 3.900,000 francs; moyenne de
l'exeédant de dépenses, 790,000 francs.
De 1840 a 1841 (celle date ministérielle ne coin
cide pas naturellement avec le calendrier, il y a
pa tinge. II y a eu au pouvoir pendant ces deux
oxercices a jieu prés la moilié du temps, dcscathu-
I icq nes el l'autre moilié des libératix)De 1840 a
1841, excédant de dépenses: 18,900,000 francs, soit
une moyenne de 7,977,000 francs.
De 1842 a 1847, administration inixle, puis ad
ministration catholique: excédant de dépenses,
30,400,000 fiancs; moyenne, 3,000,000
Dc 1848 a 1884 (et ici j'uppelle l*att< niion de la
Chambre), de 1848 a 1884, administration libérale,
excédant de dépenses du service ordinaire
19,800,000 francs, moyenne 2,839,000 francs.
Je prends ici les dates de l'honorable membre:
de 1888 a 1887, administration calholiqne, excé
dant de recettes de 14.300,000 francs, moyenne
4,781,900 francs.
Vous le voyez done: quand on prend les dates,
réelles, en presence des fails, leis qu'ils sont aclés
dans les documents que l'honorable inembrelui-
nième a re.mis a la Chambre, pendant les quatre
premières périodes, il y a sur Ie service ordinaire
uil excédant |rtns ou moins considerable de dépenses
sur les recettes quelle que soit la couleur politique
du cabinet, mais a partir de 1888, et malgré l'in-
fiuence nefaste d uo ministère clerical, il y a un
excédant de recettes sur Ie service ordinaire. La
menie cliosé se continue sous l'adininislralion de M.
Frère-Orban. De 1888 a 1869, il y a un excédant
de recettes sur le service, ordinaire de 1 17,000,000
francs, soit une moyenne de 9,829,000 francsq>ar
an.
Mais de ce que les vicissitudes politiques ont
amené en 1870 l'opinion catholique au pouvoir.il
ii en est pas résulté quo le déficit su soit immédiale-
meni produit.
Jo no parle pas de I année 1870, paree que dans
Ie cours de celte année le pouvoir a été occujié pen
dant six mois par une opinion et pendant six mois
par l'autre; d'ailleurs, en citani les fails, je cruis
qu il faut tenir comple des circonsiances: ainsi il est
évident que pour i'année 1848 comme pour l'anuée
1870 el un peu aussi ponr les années I846 et 1847,
il faut prendre en consideration les conditions éco-
nomiques et ies événemonls politiques qui out réagi,
soit sur les recettes, soit sur les dépenses.
Je disais done que de 1871 a 1873 et l'hono
rable inembre a négligé de reprendre, dans le docu
ment qu il cilait, les fails déja patfaitement connus
il y a un texcedant de recettes sur le service
ordinaire de 33,613,000 francs, c'est-a-dire que,
malgré notie piésence au jiouvoir el malgré une
reduction d'impêts que j'ai indiquée dans mes pré-
cédenles observations, il y a eu, pendant ces trois
années, un excédant moyen de recettes do plus de
1 I millions de francs: Ces faits-la sont indiscutables;
ils sont ofïiciels; il faudrait nier les écrilures de la
trésorerie et leconti'óle de la cour des comptes jiour
pouvoir les conle&ter. Ga plupart sont emprunlos aux
documents publiés par l'honorable menibre lui-
móme.
Vous voycz done bien qu'en réalité la situation de
nos finances, en ce qui concerne la partie du service
dont je parle cn ce moment, est aussi satisfaisanle,
aussi bonne qu'on peut le désirer.
(/I conlinucr.)