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LA RENCONTRE.
Mercredi 24 Juin 1874. 4_kA5^
9me année. N° 885.
§5
At'è ?i
Le Journal parait le Mercredi et le Samedi.
Les insertions coütent 15 centimes Ia ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires com mandes pour articles, Reclames ou Annonces, content 20 fr. les 100 exemplaires.
C IIEMI S 1> E F K IS.
LES RURAUX.
Les injures contre les rtiraux vont leur
train dans lesjournaux libéraux. C'est a qui
exprimera le plus de dédain, le plus de mé
pris, pour les braves campagnards qui nour-
rissent les ramollis et les petits crevés de nos
grandes et petiles villes en cultivant la terre
a la sueur de leur front.
Pour le parti gueux, dit a ce sujet 1 'Echo
de NamurIe criterium du savoir et de ('in
telligence, c'est {'alphabet. Un hommequi
sait lire possède par la même toutes les con-
naissances, loutes les aptitudes: par contre,
celui qui ne sait ni lire ni écrire n'est ni ca
pable ni digned'étre inscrit au rang des ci-
toyens.
Ell bien, que Ton adinettc un instant pour
vrai ce principe essenliellement liberal et
niaisel qu'on en fasse I'applicationon arri-
vera a des conclusions diamétralement oppo-
séesa celles que les feuilles doctrino-gueuses
prétendent tirer du scrutin du 9 Juin.
Les slalisliques ofljcielles prouvent, en
eflet, que sur l'échelle de I'instrnclion élé
mentaire ce sont les ruraux luxembourgeois
qui viennent en lête, tandis que les civiIisés
de la capitale, qui marchent a la remorque
de la gueuserie, viennent a peu prés a la
queue etsont devancés de loin par les campa
gnards de toutes les provinces beiges.
Comment les feuilles libérales, qui savent
cela aussi bien que nous, ont-elles encore le
front de malmener les ruraux comme gens
ignares et abrutis.
Les abrutis! Oui, vraiment, c'est bien dans
les campagnes qu'il faal aller chercher ces
tas de voyoux, ces faces palibulaires, ces
gens de sac et de corde qui n'apparaissent a
la lumiére du ciel pue dans les jours demo
tions populuires et de spontanéités foudroy-
anles!
De ces gens-la il y en a des masses dans
toutes les villes. Les feuilles libérales ne
peuvent i'ignorer, puisque ce sont leurs pa
trons qui les emploient pour briser les vitres
et pour pétroliser leurs victimes. C'esl paree
qu'ils savent qu'ils peuvent toujours comp
ter sur l appui de cette canaille unie a eux
par les principes communs de la morale
indépendante, que les doctrino-gueux ont si
souvent recours aux manifestations de la
rue; c'est par la mème raison que leurs jour-
naux peuvent nousdire: Vous succombe-
rez légalement ou vous serez abattus révo-
lulionnairement ou encore: «Cela recom-
mencera dans loutes les grandes circonstan-
ces.
Convenons qu'enlre les ruraux, si mépri-
sés de la gueuserie, et ces produits de la ci
vilisation des villes, la différence n'est guére
a l'avantage de ces derniers et que le libé
ralisme n'a pas sujet d'etre fier de compter
plus sur l'appoml des villes que sur celui de
la campagne.
LA LOYAUTÉ LIBÉRALE.
La presse libérale qui trouvait fort naturel
que M. Loyson allat de ville en ville, exbiber
sa jeune religion, sa jeune corsetiére et sou
jeune poupon, se scandalise des succés apos-
toliques de Mgr Mermillod. Elle trouve que le
proserit du libéralisme helvétique compro-
met la neutralilé beige et que les ovations
qu'on lui décerne de toutes paris pourraient
bien ètre désagréablesa noire bon ami, l'ours
de Berne.
Faut-il s'occuper de ses incriminations
absurdes et ridicules d'une presse placée elle-
mème sous l'inspi ra lion de gouvernements
étrangers? Non, n'est-ce pas!... II ya dix-huit
siécles que lesapótres marchent au milieu
des reptiles el que le serpent s'enroule
autour de la Croix.
Les colères que la predication de Mgr
Mermillod excite dans le camp de la libre
pensee ne prouvent qu'une chose: c'est la
puissance de cette parole vraiement aposloli-
que, c'esl l'émotion des foules, c'est la séduc-
tion victorieuse qui s'attache a ce propa-
gateur de l'ultramontanisme.
Nousdéflons qu'on trouve dans les allocu
tions prononcées par Mgr Mermillod a Liége,
a Namur, a Bruxelles a Bruges, a Gand, etc.,
l'ombre d'une allusion publique. A plus forte
raison cel orateur incomparable dont la
parole est loujours si claire et si sure d'elle-
mème, s'esl-il bien gardé, comme Ie lui re-
proche I'Indépendance, d'accabler d'invec-
lives des gouvernements étrangers qu'il
traite en ennemi dans un pays ami. II
n'a parlé de la Suisse qui le bannit, qu'avcc
un amour atlendri et pour faire descendre
sur ses persécuteurs un pardon vraiment
épiscopal, plein de tendresses el de béné-
dictions
Le vrai crime dc Mgr Mermillod, aux
yeux du libéralisme, ce n'est pas d'avoir
compromis la neutralilé beige, c'est d'avoir
prèché N. S. Jésus-Christ, d'avoir expliqué
la mission sociale de l'Eglise, d'avoir montré
au-dessus de nos agitations et de nos lulles,
la conscience du monde qui s'appelle
aujourd'hui Pie IX.
Oui, voila ce qui excite les colères de
1'Indépendance
El les colères sont legitimes, car la parole
de Mgr Mermillod porte les fruits. Les im-
menses auditoires qui se pressent autour de
sa chaire quittent nos églises pronfondémenl
remués, plusdévoués que jamais a la religion
proscrile et persécutée; plus imprégnés que
jamais de eet ultramontanisme, objet de
toule l'horreur et de toutes les épouvantes
du libéralisme.
UNE INVITATION ACCEPTEE.
L'échec de Gand a lellement mortifié nos
adversaires politiques qu'ils cherchenl tous
les moyens de cicatriser leurs blessures.
Voici qu'ils réclament aujourd'hui, com
me tel, un changement a nos lois électorales
que les catholiques ont proposé naguère et
qu'ils repoussaient alors de toutes leurs for
ces: le remaniement de circonscriptions.
II s'agirait de diviser le pays en circon
scriptions de 40,000 times qui éliraient cha-
cune leur député, au lieu de faire élire par
les arrondissements administratifs, tels qu'ils
existent aujourd'hui, aulant de représen-
tants qu'il y a de fois 40,000 ames dans
chacun d'eux.
Le Précurseur et le Journal de Gand
trouvenl dans celle réforme le moyen de
faire libéralement représenter a la Chambre
et au Sénal, les villes d'Anvers et de Gand
qui se trouvent aujourd'hui representees
devant nos assemblées legislatives par one
députation issue d'une majorité formée avec
les électeurs des campagnes.
Leurs observations et leurs reclamations
n'ont rien qui nous déplaise; nous les
agréons avec la plupart de nos confrères et
si notre faibie voix pouvait ètre enlendue
prés du ministère, nous le pricrions d'y
avoir égard.
Dans le système actuel, il arrive que cer-
laines communes dont les majorités, dans
un sens ou dans l'autre, sont telles qu'elles
forcent le scrulin et font la loiad'autres
beaucoup plus importantes. C'est le cas pour
Leuze et Péruwelz qui dominent Tournai.
Nous ne croyons pas que les catholiques
aient a redouler le changement proposé par
le Précurseur et le Journal de Gand, car
s'il leur faisait perdre quelques représentanls
dans la province d'Anvers et dans les Flan-
dres, il leur en ferait certainement gagner
dans le Brabant, dans la province de Liége
et dans le Hainaut.
II est bien certain dans tous les cas que le
pays serail plus exacternent représenté.
Sous le système aeluel, les bourgeois li
béraux de Bruxelles accaparent tonte la dé
putation de la capitale, tandis que les peti
les villes et les canlons ruraux del'arron-
dissement n'ont pas un seul mandataire au
palais législalif.
Puisque ce sont nos adversaires eux-mè-
mesqui remeltenl aujourd'hui cette question
en jeu, le ministère aurait mauvaise grace
de ne pas chercher a la résoudre. lis se sont
inlerdits d'agiler le pays a cette occasion;
nous n'aurons done pas a craindre qu'ils
fassent usage de la spontanéité foudroyanie
pour l'écarler, et c'esl deja beaucoup, I ex
perience nous ayanl apprisqu il laul comp
ter aujourd'hui avec Sa Mujeslé CEmeute.
VIOLATION DE CIMETIÉRE.
Nous signalons au gouvernement, défen-
seur des liberies conslitulionnclles garanties
au culte calholique, un nouvel acte de viola
tion de la liberie religieuse commis a Osten
de par l'inhumation, dans la partie bénite du
cimetière de cette ville, d'un libre-penseur
mort en dehors du culte calholique et dc
tout culte quelconque.
Get outrage public a noire religion, cetle
atleinte aux droils des consciences catholi
ques ne pouvaient passer inapercus. La
Feuille d'Ostende publie la proteslalion sui-
vanle, qui a été adressée au bourgmestre
d'Ostende, M. Van Iseghem, par MM. iecuré-
doven des Saint-Pierre et Paul el le cure de
Notre Dame a Oslende:
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Foperinghe- Ypres, 5-15,7-25,9-30,10-58,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-50,9-07,12-05,3-57,6 50,8-45,9-50. To-
per ing lie- Haze brouck7 13, 12-25, 4-17, 713. Hazehrouck Poperinghe-Ypres, 8-35, 10 -004-11), 8-25.
Ypres-Haulers, 7-50, 12-25, ti-45. Binders- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Howlers-Af/nye»-, 8-45,11-34,1-13, (L. 5 56)','7-36, (9-55. LicBierv.) Lichterv.-Thourout, 4-25 m. Bruges-Hotito's, 8-26,
12-50, 5-13,0-42. Lichtervelde-Courtrai, 5-25 m. Zedelglieni Thourout, 12-00.
Ypres-Courtrai, 5-34.9-49,11-18,2 35,5-25. Courtrai- Ypres, 8-08,11-02,2-56,5-40,8-49.
pros-Thourout, 7 13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langbemarck). Thourout-Ypres, 9-00, 1-18, 7-45,
(le Samedi a 6-20 du matin de Lnnghemarck a Ypres).
Comines- Warnêton Le Touquet-Houplines-Armenlières, 6 00, 11-50, 3-35, (les Merer. 8-40 m. 6-30 s.) Armentières-Houpli-
nes Le Touq net-Warnêton-Co/nines 7-40, 2-00, 4-45. (le Merer. 10-35 in. 8 00 s.) Comines -Warnêton 8-40, m. 9-30 s. (le
Lundi ti 30 s.) Warnêton-Comines 5-30, 11-10, (le Lundi 6-50 s.)
Courtrai Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, (L. 5-15), 6-55. (9-00 s. (Liclilerv.)Bruges-Cottr/rot, 8-25, 12-50, 5-13, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Heyst, (station) 7-30, 11-04, 2-50, 7-35. Heyst, Blankenberghe, Bruges, 5-45, 8,3011-25, 5-30,
Blankenberghe, Bruges, 6-10 8 55, 12-06.
Ingelmunster Deynze-Gand, 5-15, 9-412-15. Ingelmunster-fet/rrcre, 4 50 2' cl7-15. Gand-Deynza-ingelmunster6-58,
11-20, 4-39. Deynze Ingelmunster9-10 2ccl, 8-20 s.
Tngelmunster-Anseghem, 6-05, 12-10, 6-15. Anseghem-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixiriude-Furnes et Dunkerke0-30, 9-10, 1-35, 7-54. Dtzw/ttfrAe-Furnes-Dixinude el Lichtervelde, 6-55, 11 15,
3-45, 5-10.
Dixmude-Meaporl, 9-55, 2-20, 8-40. Nieuport-Dzrcwmie, 7-40. 10-45, 12-00, 4-25.
Thourout-Ostotr/e, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12 23, 6-15.
Selzaete Eecloo. 9-05, 1-25, 8-25. Eeeloo-Selzaele, 5-35, 10-15,4-22.
Gand Ternvuzen, (station) 8-17, 12-15, 7,25. (porto d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 45.- kneuzen- Gand, 6-00 10-30,4-40.
.Selzcete-LuAere/t, 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Sekzaete, 6-00,10-25, 4-45. (le Mardi, 0,30.)
COB.RESI'O
COURTRAI, BRUXELLES.
Courtrai dép.
Bruxelles arc.
6.40
9,20
10,55
1,35
12,33
2,25
COURTRAI, TOURNA!LILLE.
Courtrai dép
Tournai arr.
Lille
7,00
7,51
8.35
10,56 2,34
11,47 3,48
11,55 4,00
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép.
Gand arr.
6,42
8,01
12,31
1,52
3,45
0,06
5,34
6,29
0,32
3,47
5,03
6,38.
9,16.
8,47.
9,41.
9,55.
6,40.
7,56.
1ÏDZ1.IÏC
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
linUXELLES, COURTRAI.
5,22 8,28 12,21 5,35 6,47.
8,00 10,43 2,41 7,53 8,44.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges dép. 6,49 exp. 12,39 3'34exp. 6,43
Gand arr. 7,34 1,54 4,19 7,58
Bruxelles 8,50 4,05 5,26 9,31
LILLE, TOURNAI. COURTRAI.
Lille dép. 5,20 S;25 11,05 2,82 5,20.
Tournai arr. 5,45 8,56 11,34 2,47 5,39.
Courtrai 0,37 9.47 12,26 3,42 0,36.
GAND, COURTRAI.
Gand dep. 5,38 9,39 1,28 4,24 7,21.
Courtrai arr. 6,57 10,52 2,49 5,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dep. 8,14 11,53 3,12
Gand arr. 6,00 9,41 123 4,26 exp. 6,37.
Bruges 7,15 10,34 2,38 5,11 7,22.
tr
Vers la fin dn mois do mai 18..., denx jeunes
gens se promenaient aux environs de Naney.
Tons deux porlaient l'uniforme d'un régiment de
ligne, arrivé dt'puis qiielqnes jours seulement
dans la ville pour y tenir garnison. On relrouvait
sur le visage de nos soldats eet air de franchise et
ce caraetère martial qui semblent marquer d'nn
cachet uniforme le type militaire en France, plus
qu'ailleurs peul-être; avec une différence enlre
eux cependant. Le premier, gaillard de vingl-qua-
tre it vingt-cinq ans, avail dans la physionomie
qnelque chose a la fois de plus vulgaire et de plus
résolu que son compagnon, donl la figure can.
dide irahissait des habitudes de. reflexion. Dans
ses allures, dans sa démarche, dans sa inanière
de porter I uniforme et le képi, on sentail enco
re l'embarras du conscrit.
Les promeneurs nc pouraient dc'sirer un lomps
plus favorable. Leciel, d'un azur sans lache, violé
dune légere leinle vaporeuse, déroulait aux re
gards des horizons d une admirable sérénilé. L'air
avail cette fraicheur et eetle suavité des premières
jouruées de printemps. Le soleil iuondait la plaine
ou se tamisait a travers le fenillage du bois dont
la verdure éclatante contrastait avec les reflets
lurnineijx qui sejouaienl ii leavers les blanches, et
parfois venaient, lombant jusqu'a terre, tracer sur
le gazon d'éblouissanles traïnées. Toutes les fleurs
printanièresparfiimaient les champs et les buissons;
dans Therbe s'épanouissaient les paquerettes roses
et blanches, les primevères déja plus rares, sur les
haies brillaient partout les couronnes charmantes
de Téglantier ou les dentelles de l'aubépine. Le
gazouillement des oiseaux ne se faisait pas enten
dre, mais on les voyait passer rapides, avec un
brin d'herbe ou de mousse, empressés a conslrui-
re leurs uids. Le bourdonnement des insectes
suppléait d'ailleurs au silence du pinson et du
chardonneret.
Üne belle journée. dit le plus Agé des soldats;
il fait meilleur ici qu a hallre la semelle sur le
rempart ou compter les solivcs du corps de garde.
Tiens, je ne t'en veux plus de tn'avoir escamoté
ma partie de billard.
Comme on sent bien qu'il y a un Dicti! s'é-
cria l'autreavec l'accenl d'une émotion religieuse,
et les regards fixés sur l'horizon dans une sorte de
recueillement.
Ah! bien, encore mon sacristain qui va faire
des sermons! quelle tnanie! Je te le dis en bon
camurade, mon cher, chacun sou affaire. Laisse
le curé chanter ses iitames et prêcber en latin tle-
vanl les dévoles, puisque ca les amuse, a la bonne
heure! Les commères auiout lonjours du lemps
de resie pour le caqtiet. Que les femmes el les
marmots aillent aux églises, rien de mieux; mais
uu soldat, allons done.
C'est-a-dire que les femmes et les enfants
ont le droit de se croire une ame et d en prendre
souci; mais pour lesautreset le soldat en particu
lier, tu les ranges dans la catégoi ie de ce quadru-
pède anx longues oreilles que je vois la ne son-
geant qira brouter l'herbe tendre: c'est flalteur!
Je ue dis cela, un homme est un homtne, et
certainement je m'estitne un pen davantage que
ce maitre Aliboron
Kt pourquoi done? si comme lui tu n'es
qu'une machine, plus intelligente seulement, faite
on lie sail par qui, et se brisant un beau jour
on ne sait pourquoi. Mais comment, a voir ce
vaste ciel, ce soleil respleudissaut au-dessus de nos
tctes, ces plaines verdoyanles qui promellent déja
de si riches moissons, ces buissons lout en fletirs
et d'oii s'exhalenl de si doux parfums, ces prés
et ces bois, tu ne le sens pas pénélré d'adiniration
potte l'auleur de ces merveilles? Pour moi, je
tombe ii geuoux rien qua coutcmpler la fleur de
ce frnisier qui sitflil ïi elle seule pour me révéler
Tincomparable ourrier.
Invisible
AssurémentVoudrais-tu pas qu'on te fit
voir Dieu, ce Dicu qui remplit lïmmensité, comme
on te monlre certaines figures dans les galeries,
sous line forme palpable; et laquelle, s'il te plait?
Dien n'est pas comme nous un ètre matériel, et de
ce que tu ne l'apercois pas, ce grand Esprit, com
me disent les sauvages, avectes veux de chair non
plus qu'avec le télescope. Peux tu le nier?
Non pas, mon cher, je crois en Dieu
Et tu lui refuses ton hommage! Tu luicon-
testes ses droits. Mais c'est pis encore.
Veux-tu point, comme un tas de bonnes
vieilles, que je récite mes patenótres pour faire rire
de moi
Qui? les imbéciles ou les ignorants?Biend'au-
tres, mon cher, et devant lesquels tons nos lous-
tics du régiment seraient fort petits garcons, n'ont
pas eu tant de fierté vis a-vis du bon Dieu.
7— Eb va te promener avec tes sermons Une
fois encore, je tc répèle, je no suis pas pour les
simagrées et les momeiies. Voilit
Pauvre garcon
Tout en causant, on avait fait quelque chemin,
et les jeuoes geus arrivaient au carrefour de la
Monsieur le bourgmestre
Une, nouvelle profanation du cimetière catholiquc
a Qstende, commise par vos ordres, nous impose
le devoir de prolester énergiquemont contre cctte
violation de la loi.
En cffct, M. Ed. Van Imsclioot, jeune avocat,
vienl de mourir après avoir donné des prcuves
manifeslesde la plus ailigcante impiété; après avoir,
devuni son cure et a la veille de son décès,
RENIÉ LE CHRIST, SA D1VINITÉ ET SON EGL1SE
Le cas est clair, il nc supporte nucun doutc rela-
tivement au rcftis de la sepulture ecclésiasliquc.
route que dominait une croix dc fcr élevéc par la
piété des habitants d'un village voisin. Des bou
quets de fleurs au pied dc la croix et des couron
nes suspendues it ses branches rappelaient la sta
tion récente d'une procession.
Le plus jeune des soldats portait déja, par un
pieux sentiment, la main a son képi.
Prends done garde, dit l'autre brusqiiemcnt
en saisissant le bras de son camarade; voilit quel-
qu'tin, veux-tu qu'on se inoque de nous?
Un étranger s'avancait en effet, et qui nétait
qu'a quelques pas seulement. C'était un vieillard a
la figure austère, qtioique bienveillante, aux traits
énergiques, au regard plein de feu et d'une rare
douceur cependant. Sa tournure martiale et la
rosette qui décorait la bontonnière de sa redingote
fertnée militairement, semblaient indiquer en lui
l'hoinme des camps, un des glorieux acteurs do
cette héroïque épopée. qui monlre tour a lour sur
d'innombrables feuillets,Flenrus. Arcole, Marengo,
Austerlitz, Wagram. Iéna, Montmirail, etc., et, a
la dernière page, V/aterloo.
Arrivé devant la croix, le vieillard sc dccouvrit
d'un air prolondémjeul respectueux.
A COJiTI.NUER.