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LES TRÖIS INVALIDES.
9™ annee. N° 89G.
Samedi 1 Aout 1874.
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Les réclames, dans Ie corps du journal, se paient 30 centimes la l.gne.— Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Le Journal parait Ie Mercredi el le Samedi. Les insertions coiitent 1b centimes la hgne.;— «n fr jPS 100 exemola
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Reclames ou Annonce.
1' M E „TI I JX S E V E 25.
LE MÉPRIS DU PEOPLE ROMAIN
POUR LE GOUVERNEMENT NOUVEAU.
Le, Journal de Florence recoit dc Rome
la lettre suivante au sujet des elections muni-
cipalcs qui viennent d'avoir lieu dans la
ville éternelle;
Dans un sens élevé le mépris esl une
vertu. L'Eglise exalte et Dieu récompcnse le
mépris du monde, le mépris de la richesse^
le mépris des honneurs, le mépris de soi-
mème et de la vie; et le vulgaire sail voir
d'inslinct ce que ces sortes de mépris ont
dhéroïque.
Or, il y a un mépris qui conslitue aujour-
d'hui en politique la force des Romains; c'est
le mépris de l'état des choses introduit a
Rome par ['hypocrisie et la violence. Les
Romains ont le droit et le devoir de mépri-
ser eet état de choses qui a leurs yeux se
confond avec le mal et qui n'est en réalité
qu'une manifestation du mal.
Tout pouvoir politique a besoin de s'éta-
blir fermement et profondément au milieu
d'un peuple, pour joirr de l'estime de ce
peuple.
Mais cette estime nécessaire a la durée de
son existence, le pouvoir révolutionnaire ne
Tobtiendra jamais du peuple romain. li
aurait lort d'y songer. Ce peuple se sent
conquis sans doute, mais il se sent aussi
invincible.
Le mépris des Romains est de tons les
instants et se monlre dans toutes les rencon
tres. Cependanl il vient des'aflirmer d'une
maniére éclatante dans les élections commu-
nales d'avant-hier.
Encore que ces élections revétent un ca-
ractére local et qu'il s'agisse pour les Ro
mains de préserver leurs intéréts parlicu-
li'ers encore que l'approche des urncs ait
etc permise, les Romains se sont abstenus:
et c'est la un acte de leur mépris.
Les 4372 individus qui ont voté apparte-
naient la plupart a l'adminislration et n'é-
taieul pas libres de s'abstenir. lis obéissaient
cl marchaient sous la conduite de leurs chefs
venus du Nord ou dii Midi de la péninsule.
L'adminislration de l'Etal moderne a ressus-
cité l'esclavage antique et rie laisse plus a
l'mployé la plus precieuse et la plus noble
des liberies, la liberie morale.
Dans le vote de Dimanche, les é'ecteurs
ont offert cette statistique significative:
Employes2,bftü
Gardes de la sureté publique
Gardes des prisons
Gardes municipaux.
Douaniers.
Baissiers
Citoyens.
400
120
150
100
100
3.370
1,002
Non, ce sont les chefs de familie, les né-
gociants et marchaiiils élablisa Romu depuis
trois ans. Les Romains ne se sum point mon-
trés, et c'est la, je le repéle, cc qui témoigne
du mépris du peuple romain pour l éiatde
choses actuel; c'est la encore Ie gage de l'in-
vincibtlilé de ce peuple, aussi bien que de
rélernilé de la Rome des cbréliens.
LE REMÈDE NOUVEAU ET LE RE.MËDE
ANCIEN.
La libéplerie ne peut se consoler de l'é-
cbec de Verviers. Si elle n'a pas' de reméde
immédiata opposer au mal envahissanl,
elle indique du moins la recette qui, d'aprés
elle, doit l'exlirper dans un avenirplus ou
moins éloigné.
La recette est radicale et grotesque a la
fois: c'est a l'amour qu'cllc s'adresse, et ce
sentiment elle pretend Péieindre dans le
cceur de tout liberal qui aspire a éjiouser
une jeune fille ayanl recu son education dans
un couvent!! C'esl «/a Injur, des épouseurs.»
qu'elle veut organiser: Jeunes liberaux,
s'écrie-t-elle, il ue vous faut pas, il ue
vous faut a aucun prix de coinpagne élevcc
au convent. Tenez, pendant que nous
sommes sur ce chapitre, laites un sermeni,
mais la, un vrai scruienl deburgrave: ju-
rez de rester eébbataire, plulót que de lier
voire existence a ce triste produit de l'é-
(location dite reliyieuse. Que la filleélevéé
au couvent, reste fi'le, ou qu'elle éjiouse,
si bon lui semble, un éléve des Jésuites. Ne
faut-il pas des époux asspilis! Nous
n'avons pas- fait le denier dos écoles, ni
mèine 1'ceuvfe des vieux papiers. Organi-
sons la ligue des épousemsi
Getto bgue doit, d'aprés cel advei'saire
anli-uialrunonial, ameuer, la chose si de
sirable, l aplulisscmetil du cleryél
Nous n'avons, pour notre pari, rien a
objecler a ee reméde pioelame souveram:
que les libéraux laissent aux eatboliques
leurs lilies avec leurs duts, et péies, enlauls
el écus s en (rouveronl trés-bien. Ceux, aux-
quels on deniande «- un seiinenl de burgra-
ve, pourrout se rabattre sur les écoles do
filies, oit régne la morale independaute, el
dout le sie.ur Fontainas leur a inontré le
cheuiin. lis out la chance d'y trouver de
leudres Léojioldme, de volages Alix, qu'ils
plauleronl la a volouté. A quaud done l'orga-
nisalion de ia iigué des epouseurs? Le
registre esl ouverl, enlrez, jeunes libo-
raux; et souscnvez!
Toulefois, ce reméde ne plait pas a tons,
ct la gueitserie en enumère d'autrcs, qu'elle
rejulle uiiiiiedialeinenl apres. Elle jet te ses
regards desoles sur une eineule, sur un re-
iiouvelleineiil de la sponlaneiie foudroyanie
de 1837 et de 1871! mais, èoril-ello a ee
sujet: Si nous coinplons sur un nouveau
1837, pour nous remeltre en selle, nous
GI1AP1 l'RE VUL.
i) sommes jiar dop nails. Les eléricaux, in-
struits par fexjiérienee, ne reconitncnce-
ront eelte parlie dangereusc que Ie jour
ou ils seront cerlauis de la gagner. Etee
>i jour la, si nous essayons de recounneneer
uos peliles inanifeslalions d'il y a dix-sepl
ans, elles seront recues ii coups dc iusil et
de canon ce qui nous en fera passer le
gout tout de suite.... On a reeuléen 1871.
On ne reeulera plus uiainicnaut, je vous
réponds. Essayez sculemenl, [tour voir,
de manifester un peu trop bruyammenl
sur n'iniporle quoi, et vous m'en direz
des nouvelles.
Nous ne pouvons, nous no voulons pas Ie
nier, cel o'rgane de la gucuserie a le flair
bon: nous sonimes, nous aussi, d'avis qu'une
manifestation des eiiicutiers libéraux ue ser-
virait qu'a enlamer leur individualilé, el leur
gazette a bien raison de s'écriér: Nous
sommes propresl et d'ajouler: Nous al-
Ions rentier a la Cbambre avce dix-liuit
voix de uimorité.
V a-l-il en Belgique des libéraux assez
aveiigles traiieiions le mol assez
mais, pour s'imuguier qti'anx élections de
1876, nous regaguerons ces dix-buit voix,
plus emq ou six autres qu il uous fuudia
au minimum, pour repreiulre el conserve!-
le gouvernement?
Pour l'bonneur du libéralisme, j'espére
qu'il n y en a pas.
Aprés les dernières espéranees dc Gand
et de V< rviers, ce serail iroj» aflligeaut.
Voila ou en est le lier et arrogant libéra
lisme qui, il y a un mois et demi, |>rometlait
de nous baltic et de nous euierrer peu civile-
nieut. II »e debat duns fabuimualiou de la
desolation.
UN CHEYAL DE BATAILUE TI E.
Le grand cheval de balaille des doctrinai-
nairescsl I'asserlion que les cantons ealboli-
ijncs sont poupiés ile crétins, lambs que ceux
oil Ie libéralisme doinine sont des centros
de lumiére et d'inlelligence. Le Conslilation-
nel de Hasselt jiublie a ce sujet fertiele pe
remptoire que voici:
Lc canton d'Aubel a, tic puis une dizaino
de jours, insigne lionneur d étre le pond do
mi re des attaques de la presse libérale. Inia-
ginez-vous que ces geus d'Aubel se sont
permis d'aller voter en masse pour le candi
dal catliolique, a l'élection de Verviers, et do
faire Iriompber M. Simoiiis, malgré les can
tons de Verviers, dc Dison et de S|>a, qui,
prétend-on, conslilueiil la parlie intelligente
de ['arrondissement. Toutes les fortes lèles
du libéralisme ont élé d'accord pour procla-
mer le pays d'Aubel te plus ignorant et le jilus
arriéré des pays de la lerre.
Ce qui est encore plus fort, et cc que les
journaux libéraux ont oublié de faire remar-
querjleprodigevalailcependant la peined'élr,e
noté), e'est que ces ignorants sont plus ins-
li'uils que les savants qui ont voté pour M.
Deuionly. t! résulie, en clïet, des statistiques
oflicielles les |>lus récentes,quc, sur 100 ha
bitants au-dessns dc 7 ans, le cnnlon d'Aubel
cn conqile 71 qui savent Ure et écrire, tan-
dis que celui de S|>a ne» a que Go environ,
celui de Dison 61 environ, et la villi: de Ver
viersoO! l'eul-on étre brute éoinme ces
Aubelois
Si nous eomparons a ccei les ebiffres at-
teints dans les cantons qui coinprennenl les
six villes les plus hbéralos (les jikis inlel-li-
gcnlcs |>ar conséquent) dc la Belgique, nous
trouvons des choses non moins singuliéres.
Dans le canto» d'Aubel, avoas-uous dit, il y a
71 habitants sur 100 qui savent lire el écri.
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Poperinghe- Ypres, 3-15,'-23,9-30,10-582D 3,3 -05,9-20Ypres-Poperinghe, 6-50,9-07,12-03.3-37,6>50,8-4.),9-50. I o-
peringhe-ilazebrouck, 7- 13, 12-23, 4-17, 7-13. llazeibrouck-Poperinghe-prtföj 8-33, HU-00, 4-10, s-'i.i.
Ypras-Iioulers, 7-S50, 12-23, 0-45.Routers- Ypres,,tj)-2S>, 1-50, -7-80.
Róalers-liruges, $43,11-34,1-13, (L. 5 56), 7-36, (9-55. L'icluerv.) L'ichterv.-Thgur.out, 4-2o m. öruges-Aomers,
12-30, 5-13,6-42. Lichlervelde-Coarfr-ai, 5-25 m. Zedelgbem.-Tkourottf, 12-00.
Ypres-Courlrai, 5-34.9-49,11-18,2-35,.5-25. Couiuai-Ypres, 8-08,11-i)2,2-56,3-40,8-49. s
Ypres-Thouroul, 7-13, 12 06, 6 20, (Ie Samedi a 3-50 du matin .jusqu'a Langhomarek). Uiourout- ïpias, J-u i'o, <■->,
(Ie Samedi u 6-20 du matin de Langlieinarck a lires).
Comines-Warnêton-Le Touquei-Houplines-ylrwraOeres, 6-00, 11-50, 3-35, (les Merer. 8-40 m. 0-3 s.) i ,i„
nes-Le Touquei-Warhêion-CVwiiwes 7-40, 2-00, 4-45. (Ie Merer. 10-33 in. 8-00 s.) Comines-11 amc on r 1
Lundi 6- 30 s.) Warnêlpn-CoOTMtes 3-30, 11 -10, (Ie Lundi 6-50 s.) /t)
Courtrai-/?r«^es, 8-05, 11-00, 12-33, (I,. 5-15), 6-55. (9-00 s. (Lichterv.)Bruges-LVxtr/rfu, --•» -y
Bruges, Blankenbeq
9-51,11-10.2-31,2-3
(exp.)4-10,5-30,(D.
Jngelmunsler-Deynze-i
11-20, 4-39. Dey nze Ingelmunsler, 9-10 2° cl, 8-20 s.
lngelmunster-Ywsec/ref», 6-05, 12-10, 0-15.Anseaham-Ingelmunsler7-42, 2-20, r «e ,i
Lichtervelde-Dixiriude-Furnes el Dunkerke, 6-30, 9-10, 1-33, 7-34. ZM/i/rerittf-burnes-Dixinude et Lie i e c,
3-45, 5-10.
Dixmude-iViewporl, 0-55, 2-20, 8-40. Nieuport-Dixmude, 7-40. 10-45, 12-00, 4-25.
Tliourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Oslende-'J'liourout, 7-55, 10-10, 12 25, 0-15.
(bassin) 7 00
7-4:
Sel7-u>iH. Frrhm 9 05 t8-25.SecAao-Sulzuelti. 5 35. 10 15,4-22.
Gand-7Wncuzen, (sia.ionj 8-17. .2-13. 7,23 „.one d'Anvers, S 30 .2 40. 7 45 Temcn^n 6 00. 10 .30, 4 40.
Selzuete-LoAwe/i, 9 04, 1-30, 8 30. (Ie Merer. 5 10 in.) I „vlieren rlzarleo 00, 104 4... (Ie M.udi, 9,30.)
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COURT RAIBRUXKLLCS
BIIUXEIAES, COURT RAI.
Conrlrai dép.
Bruxelles iirr.
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9,20
10,53
1,35
12.33
2.25
C0URTRAI, TOURNA!, LILLE.
Conrlrai dép.
Tournai art'.
Lille
7.00
7,51
8.35
10,56
11,47
1 1,53
3,48
4,00
Court ral dép.
Gand ar r.
COURTRAI, (IAND.
12,31
1,32
6,42
8,01
3,45
0,00
6,29
6,32
3,47
5,03
-6.38.
9,16.
H.n
9,4!
9,55.
6,4(1.
7,36.
Bruxelles dép.
Coorinii arr.
5,22
8,00
8,28
10,43
12,21
2,41
3,33
7,33
647
8,41.
Lille dép:
Tournai arr.
Courlrai
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Courlrai arr.
LILI.E, TOURNAI. COURTRAI.
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6,3/
8,25
S,5li
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I 1.05
I 1,34
12,20
CANU, r.dURTUAI.
5,38
6,37
9,39 1,28
10,32 2,49
2,82
2,47
4,24
5,31
5,20.
6,39
6,36.
7,21.
8,42.
BRUGES,
Bruges dép.
Gand arr.
Bruxelles
Suite. Voir le N° précédent.
l\Iais de quelle vertu ne donnent-ils pas l'exem-
■ple ces vaillants soldats, si bons parents, si bons
fils, si conragcnx amis, dévoués avec une si sainte
affection a leur familie, avec une abnegation si
Réroïcjue a la patrie! Comme ils savent souffrir!
-comme ils savent monrir! s'onbliant eux-mêmes
jrour no penser qu a ceux qu'ils laissent derrière.
- Ali! moii officier, disait l'un d'eux étendu
•sur Ie lil de douleur, ce qui me désole, cc n'est pas
•de souffrir, mais de penser que je ne pourrai plus
servir la France; les antics iront au feu pendant
■que je trainerai mes béquilles sur les promena
des.
Un autre lont jeune consent, pour Icqiicl
mie faclicusc blessure avail rendu ['amputation du
Bras nécessaire, suppliait les chirugiens avec dc
lelies paroles, que le cocur leur manquait jrour
■cette lriste besogne. Laissez-nroi mon bras,
messieurs, disait-il, j'en ai besoin pour notirrir
mes parents qui sont ages et qui soul pauvres. Ils
comptaicnt dans leurs vieux jours sur mes bras
pour les faire vivrc. Voulcz-vous les priver de
celle unique ressource? m'empécher d'acquitter
ccUe delte sacrée?
I n autre encore que le venerable aumónier
consolait dans son agonie lui répondait les mains
joi ut es ct les yeux tournes vers le crucifix:
Total 4,372
Ces ciloyens sont ils romains?
Monsieur I'nbbc. oh! tie tout mon coeur je
ilis avec vous au bon Dicn que sa volonlé soil faile!
Si j'ai regret a quitter la vie, ce n'est pas pour moi
certes, mais moi pour ma mere. Si vous savicz,
rien qu'en me vovant parlir, oil! quels sairglols
déchirants et que de I,•u nies, qui faisaient couler
les miennes, ont ruisselé de se. yeux! Comme
elle me prfessait, la chèi-e femme, sur sa poiiriné
gonflée et m'enlacait avec désespoir de ces deux
bras dont je n'avais plus la force de mé .detacher!
Et son dernier sourire, comment les oublier? De
loin encore elle me tendait les bras. Oh! si alors
son coeur se brisait dans ses suprêmes angoisses,
qui sera-ee en apprenaul!Qui la cousolera,
mon Dieu?
-Mon ami, ce Dieu que vous implorez, ii qui
vous offrez vos souffrances dans une saint* el filia
le pensee el qui entend le en de voire douleur, il
tiendra comjAte au bon lils de sou dévoucmciit et
dc ses kirmes. Oh! n'cn doulez pas, il trOuvera
des consolations jrour la mère afltigée. Coiifiants
dans cette espcrance, prions-lc jiuur el!e el pour
vous, mon bien cher ami, prions la Vicrge sainte
qui est aussi voire bonne mère.
Et ils récitèrent ensemble le Pater tosti.r
avec la prièrc de iMaric. Puis le jeune martyr (on
peut lui donner ce rium) expira les regards au ciel
et avec un ineffable sourire qui semblait répondre
ii celui des anges. 0 est chose admirable, mais nul-
lement surprenanle; les soldats qu'oii voil les plus
résohis au feu, les plus stoïques dans la souffrance,
i soul toujours les meilleuis cbrélieus.
Oil LE VÉTÉRAN RliCOIT UNELSCON' DECVTÉCIIIS-
J1E. GUA.MlE l>i,sCU SUIT.ENCORE US ÉPISODE
A l'aRMÉE d'UUIKXT. Lx BRAVE JÉSU1TE ET UN
JÉSUITE BRAVE.
A Ie parler franchement, mon garcon. in-
lerrompil Ie véléi an, e esl till pen ce que je repro,
elierai ii uos troupiers d Oneiil; ils semblent vrai-
meril irop dévois.
Ite!igie»\ voolez-voos dire?
Reiigieiix, si cela sonne mieux poor loi.
Dans les eorrespomlances qui nous a'n in nl de lii-
bas il esl ion jou rs question dc messes, de confes
sions. de cores. Que des bonnessceursdc la ehariié
on parlé et on rcparle, très-bien, el je ne m'en
plains point. L inie d elles, qui ue iioinuiail Mar
lde, ma ramassé (juelque part sur le champ de
balaille, el je m'en voudrais de l'oublicr jamais.
Les sauirs soul des anges du bon Dieu, et ppur
en pa'rlér, je ne dis pas eu mal, cela tie me paraii
jias possible, mais en parler sur Ie Ion de I indiffe
rence, il landrail n'avoir ni cceur, ni arne, ni rien.
Mais pp ui' les curés, c'est djfférenl.
'est la nièine chose, mon ancien, car le mê.
me sentiment, la divine cliarilé les insjiire. Aiilant
(jue les bonnes soeurs, dévoués ii uos misères, ils
out pour nous des coeurs d'amis, de frères, mieux
encore, des cccurs de mères! Doutez-vous done
de cc qii'on écrit ct rjui cependant est moins, oli!
certes bien moins que la vérité? Ces inlrépides
aiiuiciniers nous ne les trouvons jias seulement
dans les liópitaux el les ambulances, mais sur ié
GAND, BRUXELLES.
li,49 exp. 12,39 3'34 ex|>. 6.43
7.34 1,34 4,19 ,58
8,30 4,03 5,26 9,31
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
linixe
(ralld
Bruue.
les dép.
arr. 6,00
7,15
8,1 4
9,41
19,34
I 1,33
.1 23
2,38
3,12
4,26 cx|>.
5,11
6.37.
7,22.
champ de balaille mê'me, lianquilles au milieu
des balles qui sifllcnl cl des boulcls qui grondciil,,
ct, saus souci d'cux-mèmes, lout occiqics des
blesses et des mouranls. Mes amis, ces hommes de
Dieu, oh! vous ne coiuprene/. pas, vous nc pou-
vcz compt cndre ce qu'ils son! pour nous, ct oom-
bien la-bas on bén it la pictise prévoyance de l'Em-
peicnr ijiii a mis aiijnès de nous ces anges tuté-
laires. J'oserai l'avouer, sans eux, sans l'enconra-
gcincnl dc leur male parole et de leurs sublimes
cxi'injilcs, je ne sais ce qu'il fut advciiu dc nous
dans ccitaiues tenibles épmives! Coinbien au-
raienl faibli peut-être...
Ob! oh!
Par cxcmple!
Mes amis, oubliez-vous les événcincnts dc
Gallipoli ct cc qu'on a du ii l infatigable dcvouc-
nicni de I ablié Gloriot? Ignore/.-vous ce (jui s'csi
jrassé dans la division llei'billou ct l'héi uïsuic du
jière Parabère, anjourd'liui faumónicr en chef
Dc cela je jruis parler, j'v clais. Nous aulres sol
dats. il faut Ie dire, inlrépides devanl Ie (langer
(ju'on voit face a face tl anqiiel on peul tircr des
coiqis dc fusil, nous sommes moins braves devani
cel autre ennemi, qui vienl ou ne sail d'oü, frappe
oil ue sait comment, el quoique invisible, couche
en quelqiies hemes les viclimcs par centaines sur
le pins lugubre champ de balaille. Vis-a-vis de'tel
le Iriste mort sans combat et sans gloire nous pa
lissons; mi-me si Ie fléau précipile el inuitiplic ses
ravages, si les cadavres Irvides ii chaipie pas
effrayent les yeux, si|pitrloul s'tiitcud lc rale de fa-
gome, u'cst-il jias vrai, mes amis, lés plus vail
lants a l'assaut pèuvenl senlir descendre dans leur
cucur cu Iroid mortel des sombres terreurs, dus
découragemeiils sinisucs?
Gust lir préeiséinent ce qui arrivait pour les sol-
soldals de la division llcrbilloii, dcciuics par lc
cholera qui cnqiortait les jeunes et les vieux, les
faiblcs et les lorts, les médeeins avec leurs ma-
lades. La consternation étail au comble, d'aulaut
plus que beaueoup croyai'enl le mal cotitagieux.
Le general, qui avail eu vain essayé de calmer ses
soldats, et les voyail sous la pressibu dïudicihlcs
èpouvanles, no savail jrbis que faire. II va trouver
le père Parabère aliu de sdider d'un conseil. Dans
le mème moment, on deniande l'aumónier pouc
nn soldat malade. L'abbé court ir l'ambuhince. Le
cliolénque, après s'êlre eonfessé, expire dans les
bras du zélé prètre, qui voyant les aulres soldats
s'éloigner avec effrui du eadavre, leur dit: «t Ilé!
mes amis, n'ayez pas peur,il ii'v a pas de danger,
voycz plulölJ
Alors il se couche Iranquillement ii eóté dn
mort et reste lir plusieurs beu res, récilaut son offi-
ee, priaul on eausanl;il ue se releva qu'appclé |)oui-
nu autre malade.Les soldats,devaiit un tel cxemple,
hunleux de leur faiblesse.étouffèrent dès locs leurs
laches crainles el n'hésitèient |>lns h soigner leurs
camarades; le moral relrempé leur servit mieux
que les remèdes pour lutler eoulre fépidémie quj
cessa par degrés, mes amis, ces hommes de Dieu,
ces lièros, ecs martyrs (car [dusieurs déja sont
tombés sur lc champ do bataillo do la ehurité),