p. a a Ne LES TROIS INVALIDES. Mcrcrcdi 9 Septcmb. 1874 annee C It II HI I V H HE F E It. Le Journal parail le Mercredi et le Sainetli. Les insertions content IS centimes la ligne.Les réclames, dans le corps do journal, se paient 30 centimes la lignc. Un numéro du journal, pi is au Buieuu, IS centimes. Les numéros supplémeniaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 Ir. les 100 exempiaires. L'ENSEIGNEMENT CHRETIEN. L'enseignement religieux fait des liom- nies el des chrétiens. C'est lout le secret de la liaine que lui ont voué cetix dont la do mination repose sur le servilisme et l'incré- d til i lé Pour la realisation de leurs plans ils ont imagine Tenseignement laïque, graluit et obligatoire. L'enfanl élevé dans le septicisme, on dehors de tome religion positive, sous le beau prélexte qu'il faut respecler sa liberté de conscience, la graiuité et ('obligation se donnant la main pour que l'Etat soit seul malt re de l'instruction el puisse infuser uni- formément a lous sa doctrine ou, pour parlur plus net, son alhéisme ofïicielvoila cc qui fut tout le rève des enneniisdel'Eglise, le rève des révolutionnaires aussi bien que des despotes. A cela, rien d'clonnanl: aux tins comme aux autres il imporle de j'der la société dans leur moule: or Pécole obligatoi re c'esj l'asservissemenl des ames préparant celui des corps. II y a longlemps que ce bul est poursuivi en Belgique par le faux libéralisme. Dés 1837 année de sinislre mémoire Ten seignement obligatoire élait hauiement pröné par un professeur de l'universilé tie Bruxel les et !e mol dfordre de la Revolution a si bien cheminé sous le patronage de la fameu- se Ligue de 1'enseignemeni, qu'il a fini par se formeler en projet de loi et par faire son entrée au Parlement beige, sous les auspices de M. Funck. Les meneurs n'ont que trop la conscience de leurs actes; mals savent-elles bien ce qu'elles font ces dupes nombreuses que les mots font marcher et qui 's'imaginent être les liérauts du progrés quand elles réclament a grands cris la plus retrograde des prélen- dues réformes? L'enfanl sur les bancs de l'école, c'est la cire molle par excellence. Qu on ne lui parle point de Dicu, il sera athée précoce et van- tard, mais tont aussi prompt a rire des phra ses creuses, des maximes arbitaires dont la libre-pensée aurail prétendu lui faire des fondemenls de morale. C'est ainsi préparé que le jeune homme entrera dans' la vie. Ne croyant pas en Dieu, principe de loule autorité, quel respect voulez-vous qu'il ail pour lepouvoir liumain? Sa soumission sera un mélange de crainte, de haine el de toules les convoitises inassou- vies. Ce soldat malgré lui est un révolution- naire acquis d'avance au désordre, et quand l'heure sera venue, il se précipitera, la tète la première, dans le bouleversement social, avec toutes les violences et toutes les turpitu des desa morale indépendanle. C'est en vain qu'on chercherait a nier la logique rigoureu- se et fatale de ce développement de Terreur. Aulant vaudrait contesler l'évidence. Et si cela est vrai, l'obligalion de lout homme, de tout citoyen digne de ce notn, est d'etre le partisan pratique de l'enseigne ment religieux. Avec l'idée de Dieu l'idée de devoir prend un sens, paree que les actes de l'homme sont régis par tine loi supérieure, loi d'amour et de justice, et que la sanction se trouve dans les recompenses ou les chalimenls d'une autre vie. C'est dans le cceur que le respect de ['autorité doit avoir sa racine; c'est dans le code simple et clairdu decalo gue que l'enfanl doit apprendre Ie vrai ca- raclère des rapports d'inférieur a supérieur sans lesquels il n'y a pas de société possible, l'espril de sacrifice, la eharité qui fécondera tous ses actes, la liberté chrétienne el sa compagnc inseparable la vraie dignité. Ajoulerons-nous que Ia nécessité de l'en- seiguemcnl religieux a élé proclamée d'une commune voi.x par tous les pensetirs qui font autorité"? II faut prendre la religion pour base de Téducation, disail Porlalis. - Pour que l'instruclion populaire soit vrai- ment bonne el socialetnenl utile, a dit M, Guizot, il faut qu'elle soit profondément religietise. Les hommes d'Eiat anglais ne se divisenl pas sur ee point: Lord Derby, John Russell, M. Gladstone tiennent invaria- blement le même langage, et Sir Robert Peel déclarail nel, en parlant de l'école séculari- sée, que l'Eglise, plutöt que de consenlir a tel systéme, devrail se séparer entiérement de l'Elal el prendre en mains, en dehors du gouvernement, Téducation du peuple. Sir Northcote s'en expliquait plus énergique- ment encore au Parlement anglais: J'aime- rais mieux mourir, s'écriait-il que de livrer mes enfants aux caprices de ces inslituleurs doctrinaires et tbéoriciens. Consultez sur ce sujet les Cousin, les La Play, les Dupanloup, les Raumer, tous par- leront dans le mème sens et seront unanimes a declarer que l'école neutre, non confession- nelle ou laïque, quelque nom qu'on lui don- ne, est une conception funeste, une puissance pour le mal et non pour le bien, un véritable danger social. Et parmi nous, a une époque otï le faux libéralisme n'était pas encore arrivé a ses conséquences dernières, les plus avancés eussent a peine formulé une réserve quand MM. Leelercq, Roll in, Dolez, Notomb, et M. Rogier lui mème, s'accordaient a vott- loir Talliance de la religion el de l'enseigne ment dans l'école primaire. Encore une fois, pour quiconque observe et raisonne, tandis que l'école sécularisée conduit a la Commune, l'école dont l'atmos- phére est religieuse, suivant la belle expres sion de Guizot, répond seule aux besoins de Tindividu et la société. C'est done eetle der- nière qu'il faut choisir et vigoureusement patroner; Tautre doil être écartée comme un mal public. La logique le veul el nolre conscience nous impose la même solution. LE COMTE DE THEUX. M. le comte de Tbeux de Meyland était né a Scbabroek, dans le Limbourg, le 2o fcvrier 1704. La familie esl ancienne cl fort consi- déree dans le pays. A 17 ans, M. de Tbeux vint a Liégc pour éludier le droit a TUmver- siie de celte ville; vers 1826, il se faisait inscrire au barreau. Son intention n'était pas cependant de se consacrer a la profession d'avocat; II voulail seulement se preparer par Telnde des questions d'intérêi privé a la pratique des affaires publiques; il aspirait a jouer un röle sur la scène politique et pour mériter de remplir dignement ce röle, il comprenait qu'il devait acquérir une oxpé- ricnce qui lui eül manqué s'd se lïu conten- té de chasser dans les grands bois herédnai- res qui entourent le chateau de Schabroek. Ces calculs furent justifies. En quelques an- nées, le jeune avocal ent pris assez d'autori- té auprès de ces coucitoyens pour obtenir de leur confiance le mandat de député. C'était au mois de Novembre 1830. Les électeurs de toule la Belgique élaient appelés par le gouvernement provisoire a nommer les membres de ce grand Congrès national qui eul l'honneur de constituer la Belgique. Les électeurs du bimbourg cboisirenl M. de Tbeux pour député: il avail alors 36 ans. La réputation qu'il avail aequise au barreau de Liége, était celle d'un homme inslruil. Travailleur opiniatre, il y avait peu de ma- tiéres, dans la legislation administrative en particulier, qu'il ne connül a fond. On esti- mait eu outre, déj.i, cbez M. de Tbeux, la süreté d'un jugeinenl toujours net, d'une parole trés-simple mais Irès-claire et toujours remarquablemenl élevée; mais les qualités de Torateur, la cbaleur, Téclal d'une imagi nation briliaule, rnanquaient au jeune avo- cat, et il n'était pas probable qu'elles dussent se rencontrer lout a coup dans le député. Ceux qui connurent M. de Theux a cetle i époque, raconlent qu'a 36 ans, il était deja grave, sérieux, maitre de lui, posé et mème un peu compassé, tel qu'il fut jusqu'a la Tm. Imperturbablemenl poli, couriois, et sous les dehors d'une impassibilité pleine tie réserve, cachant une ame tendre, affeclueu.se et dévouée, M. de Theux, au moment ou il entra dans la carrière politique imposa d'a bord le respect, et obtint Tespéce (Tautorité que les partis n'accordcnl d'ordinaire qu'a de grands services rendus, et a une longue expérience. A peine au Congrès. M. dc Tbeux marqna sa place parmi les défenseurs des opinions conservatrices et religieuses. On remarqua que la première fois qu'il pril la pnrole ce fut pour protester eontre une proposition relative au mariage civil fait par M. Defacq. Pendant toule sa carrière, M. de Tbeux ne devait pas une seule fois s'écarlcr du dra peau sous Icquel il s'était enrölé ainsi d'abord par la fibre decision d'une volonlé réfléchie et désintéressée. Toutes les fois, depuis 1836 jusqu'a ces derniers temps, qu'une question se présentait dans laquelle les intéréts reli gieux étaient engages, M. deTbetix intervint et toujous avec le mème dévouemenl el la mème habileté. Dés le début, avec celle süreté de sens po litique qui ne lui fit jamais défaut, M. dc Theux avait compris tout ce qu'il fallait de force religieuse pour mainlenir dans une société dc plus en plus démocratique les institutions représentalives, et tout le profil que ces institutions, sincéremenl el loyale- nienl établies, pouvaient, en retour, procu rer d'avanlages aux intéréts conservatevrs et religieux. Trés-soumis a l'Eglise, mais trés-attaché aux liberies conslitulionnelles et les defendant avec une extréme confiance, M. de Tbeux est un des maitres de celte éeole politique qui a fait la grandeur de la Belgique ct en est l'honneur. M. dc Tbeux fit partiedu premier minislé- Poperinghe- Ypres, 5-1 ,9-30,10-t5«-2-18,5-05,9-20 pns-Poperinghe\ 6-30,9-07,12 OH,3-5)7,6 30,8-4-3,9-30. —IV pennghe-llazebrouck, 7 13, 12 '23, 4 17, 7-13. Ilazebrouck-I'operinghe-Ypres, 8-33, 10 00, 4-10, 8-23. l \nns-tioulers, 7-30, 12-23, 6-43. lloulers- Ypres, 9-23, 1-30, 7-30. lloulers-JJrages, 8-43,11-34,1-13, (P. 3 30), 7 30, (9-33. Lichierv.) Lichierv.- Thourout, 4-23 m. Bruges-lloulers, 8-23, 12-30, 3-13, 6-42. Lichter velde- Courtrai, 3-23 m. 9 01, 1,30, 3 43 7,21 Zedelglieni Thouroul, 8-40. 1,03, 3,26, 6,38. Ypres-Courft4»»*, 3-34,9-49,1 1-18.2-33.3-23. CouilraiYpres, 8-08, n-o2,2-36,a-in.* 49. 1 pres -I Iwuroui, 7-13, 12 00, 6 20, (If Samedi a 3 30 du inaiin jusqu'a Langhemaick). Thouroul-Ypres, 9-00, 1-18, 7-48, (If Samedi a 0-20 du maun de Langhemaick a Ypres). Coinines-Warnêlon Le Touquel-Uouplincs-Arwentöres, 6-00, 10,13. 12-00, 6-40,Aniieniière.s- llouplines Le Touquel-War- n&ion-Comines 7-23, 10,30,4-10,8-40.Cominos- WarntHon 8 4o. in 9-3os. Wnrneiun-C'ow/iwes 3-30, 9-30, Courtrai Bruges, 8-03, 11-00, 12-33, (L. 3-13), 6-33. (9-00 s. (Lichierv.)— Brnges-'CWrfrru. 8-23, 12-30, 3-13, 0-42. Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Eiai) 6-30,7-30,9 43,11 04,1.20,2 23,2-30.3 20(exp.) (S 3-30)7-33 (exo.)8 48. (bassin) 7-00, 7-36,9-31,11 -10,2-31,2-36,5-26(exj>.)(S.5-56)7 41 (cxp.)8 31. Heysl, Rlankeiibcrghe, Hi nges, 3-43,(1,. 7-20) 8,30,1 1 -251 -23, 2 43,(exp.)4-10,3-30,(D. 6- 13)7-23. Blankenberg, Bruges, 6-10,(L. 7-42)8-35,11 3d, 1-45,3 03(exp.)4 30,6 00(1). 6 35) 7,00 7 48, 9-00. Ingelmunster Deynze-Cawrf, 5-15, 9-41, 2-13. Ingelmunster-/>)/«je. 4-30 2' cl., 7-13. Ga nd - Day me-Ingelmunster6-58, 11-20,4-46. Deyme-Ingelmunster, 7,31 9-10 2C cl, 11.54 5,19, 8-20 s. Ingelmunstev-Ansegher>i6-05, 12-10, 6-15. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-43. Lichtervelde-Dixir.ade-Furnes el Dankerke6-30, 9-08, 1-33, 7-55. Z)«reAer/ce-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-43, 11-15, 3-45, 3-05. Dixmude-AYVpoH,9-53,10,33,2-20,5,10 8-40.(10,10 D) -Nieup-Z)m»,(ville)7-40,12-00,4-24,5,56,9,30,(bains)7,30,1l,50,4,l3, 5,50, 9,20. Thourout-Ostewfc, 4-30, 9-15, 12,05, 1-30, 8-03. 10,13— Ostende-Thouroul, 7-55, 10-10, 12 2», 4,45. 6-15. 9,13. Selzaeie-ifecfoo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-Seteae(e, 5-35, 10 15,4-22. Gand-Temeuzen, (station) 8-17, 12-15, 7,23. (porle d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. - lenieuzmi GW, 6-00, 10-30, 4 40. Selzaete-LoAerew, 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-.Selzaete, 6 00,10-25, 4 45. (lo Mardi, 9,30.) c o ~i r n ei s i' o iv x> zx Da* c E s COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dep. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,33. Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,14 8,38. COURTRAI, TOURNA ILILLE. Courtrai dep. 6,37 10,56 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,29 9,41. Lille 7,37 12,05 4,00 6,32 9,33. COURTRAI, GAND. Courtrai dep. 6,42 12,31 3,44 6,40. Gand arr. 8,01 1,31 5,04 7,56. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges dép. 6,49 exp. 12,34 3,52 exp. 6,43 8,19 cxp. Gand arr. 7,34 1,49 4,42 7,38 Bruxelles 8,50 4,00 5,50 9,31 10,26. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 3,35 6,47. Courtrai arr. 8,00 10,46 2,44 7,56 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. Tournai arr. Courtrai GAND, COURTRAI. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles dép. Gand arr. 6,00 Bruges 8,14 11,53 3,12 5,35. 9,41 1 23 4,26 exp. 6,37 7,22. 7,20 10,34 2,38 5,11 7,22 8,38. Suite. Voir le N° précédent. Mais je ne puis pas revenir! D'abord In revicudra! un si brave (its prut compter stir line protection spéciale. Mais, en cas d accident, ell luen! le bun Dieu se chargera de la delle et personne n'v perdra. Le jeune soldat, trop touché pour ré pond re, ne put que serrer de nouveau la inatu du veillard. La soeur ajoula: Soyez lraiu|uille d'ailleurs, monsieur Ga briel, pour vos parents. Pendant voire absence on veillera a ce que rien ne leur manque, et s'il leur faut tin jour ou Taulre une garde malade ou une femme de ménage, je suis la. - Mon Dieu! nion Dieu! murmura Ie jeune honime, sovez béni de ce qu'il y ail dans Ic monde de si bons coeurs! Maintenant reprit Ie véteran, tnon gallon, il faut écrire au zouave que tu vas reparlir, ca lui ferail de la peine de n être pas la pour les adieux, et d'ailleurs lous ict nous ani ons du plaisir a le revoir. Demain il aura ma leltre. A quelques jours de la, en elfet, la maison du pêcheur comptait un bole de plus, et les trois amis se trouvaient de nouveau réunis. Les figures étaient sérieuses. L'horloge, un modeste coucou, sonna onze hen res. Onze heures, dit le jeune soldat, demain a pa- reille heure je ne causerai pas avec vous coninie ce matin. Pas avec moi sans doute, a cause de ce soli- veau, du le vétéran en frappant sur sa jambe; mais le camarade el le beau-frère Taccompagiieront quelques lieues, après Ie dejeuner de familie bien enlendn, enlre neul et dix heures. Ncuf heures et demie, après la messe que monsieur lecuré m'a proinis de dire a nion inten tion el a laquellr je ne inanquerai pas d'assistcr avee inon pèrc et ina mère. - Et les amis done! In les oublies? II est conve. nu que nous te faisons la conduite jusqu'au bout; n'est iI pas vrai. zouave? Kt il soutiail en regardant celui-ci d'une fa<;on singuliere. Assurémcul! demain nous ne nous quitte- rons pas, dit TAfricain avec le raéine air d'intelli- gence, jusqu'au moment de nous quitter tout a fait, ce qui bien me fache. Le Icndeinain en eflfet, a la messe qui fut dile vers huil heures les trois amis élaient présents ain si que les deux families. Le reeueillemenl profond de tous attestail la solenuilé de la circouslauce el avec quelle (ervetir on implorait la protection divi ne pour Ie voyageur. Au moment de la communion celui ci vin 1 s'agc- nouiller au pied de l'autel pour y recevoir le pain des forts. Sa mère pril place a sa droile. Dans le même instant sur la dalle sonore reten tit le bruit sourd de la jambe de buis, et Ie vétéran, la lêle inclinée, les mains joiutes, se dirigea vers la Table satnle, suivi du zouave non moins recueilli, et tous deux s'ageuouilièrent auprès de leur ami avec un air d'attendrissement pieux et le visage rayonuant d'une joie luute céleste. C'élail un lou- chant spectacle, et les mains du prèlre treinblaient demotion en donrianl THostie. La inesse terminée, après Taction de graces que nos braves ne semblaient nulleiueul presses d'abré- ger ils sorlirent. La familie les avail préccdés au logïs pour veiller aux preparalifs du dé|enner. Quand tons liois ïureiil .-ons le porelie de Tégli- se, ils se pireiit la main et se la sérrèrenl niutuel- leinenl en silence. Mes amis, mes bons et chers amis, dit enfin le jeune soldal, quelle douce stirpiise vous ine ménagiez el que vous in'avez fait de bien! Oh! je n'espérais point une si grande consolalion el que nous serions ainsi tous réunis a la table du ("ere céieslc. Merci decelle nouvelle preuve d'affeclion! il faut que je vous l'avoue, je ne vous croyais pas (Extrail du Francais). si avancés encore. C'est qu'aussi c'est la première fois... depuis bien longtemps, bien longlemps, dit le vétéran, Et ponr moi c'est presque une première com munion, lit le zouave, mais ce ne sera pas la der- nière. Vois-lti, mon ami, nous avions bien un peu profilé lous deux dc les conseils et de tes exemples. On ue manquait plus le dimanche a la messe; mais la messe ne sullit pas. II est d'autres devoirs a remplir et nou moins impérieux. puisque la même autorité les impose et qu'on lit dans le saint Li vrei Celui qui neglige Taccomplissement de la loi sur un point, c'est comme s'd omettait la loi tout entière. Tu nous t'avais dit, et la conscience et le bon sens nous le répétaienl plus hatit encore, longtemps en vain.... Mais ces jours-ci, quand il s'est agi de ton départ, nous avons dil. TAfricain et moi: Voila le moment, il faut en finir. Nous avons élé druil au presbilère. Pas besoin de elire si le curé, informé du bul de la visite, nous a fail bon accucil. II nous aurail volouticrs embrassés. Quant a la grande affaire, la confession, une monlague a soulever a ce qu'il me semblait, j'ai trouvé de prés que ce n'était pas si difficile. Le premier mot seule conté, et ensuite, encoura ge par eetle bonne parole du prèlre qui force la coutiance, ou ue sail plus rien laire. Tout ee qui vous pesait au cocur s'eu échappe comuu: de lui- même. C'est comme un vase Dop plein dont il siiflil de penchei' le bord pour que tont le conlenu se répande. Puis en me relevant, quelle satisfaction et quelle merveilleux changemenl! Je n'étais plus le même homilie; je sentais au dedans de moi une tranquillité suave,une joie douee et profoude,telle, que je n'avais jamais rien éprouvé de pareil, Je sortis. Tous les visages que je reoconlrais uiéiiie les plus indifférents, me semblaient des visages de frères ct d'amis, el je ne pouvais m'empêeber de leur sourire. J'avais des envies de donner des poignées de main a tont le monde. J'étais si lieu- reux! Oh! qu'esl-ce done que la félicité du para dis si la seule pensée qu'on esl sur la route, et loin, bien loin encore, donne de tels contente- menls? Mes amis, dit le jeune soldat, meltaut la main sur son coeur, ce que je sens la je ne puis le dire, mais vous me comprenez,car vous Téprouvez siiremenl aussi. Oh! oui, elleest bien vraie cetle parole tant de fois confiiniée par Texpérience: (i La religion, qui fcra nolre félicité dans l'autre monde, fait déja nolre bonheur dans celui-ci. FIN.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1