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Reception de Garibaldi a Marseille et a
Garibaldi sdscite des kubakkas a la Delega
tion de Tours.
GARIBALDI EN FRANCE.
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9me a nnee.
Samedi 20 Septemb. 1874.
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Nos 912.
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Le Journal parail Ie Mercnedi et le Samedi.
Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps da journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coutent 20 Ir. les 100 exemplaires.
-a-
C II E M I IV S 1> E E E II.
EN BELGIQUE ET EN FRANCE.
Dans la séance dc l'Acadérnie francaise,
tin 13 Aottl, M. Lovelier Floury, directeur,
a prononcé Ie discours d'usiige sur les prix
de verlu. Nous empruntons a eette piece,
souvent éloquente, le passage suivant:
Le troisièiiie de nos principaux laoréats,
M. le cure Maysonneau, est un riche, celui-la;
un dc ces riches qui n'oril rien que leur dé-
vouement au service de Dieu, des infirmes
et des pauvres, tnais qui prennent de
toutes mains; mendiants sublimes et infa-
tigables. Etabli depuis 1851 dans la cure de
Longue, un des cbeft lieux de canton du
département de Maine-et-Loire. I'abbé May
sonneau a fail de faumöne, noblemen! atti-
réeentreses mains et habilement dispensée,
une puissance créalriee dc premier ordre.
Avec elle il a baii une église, tin psesbylére,
uneécole pour deux cents enfants, un cercle
catholique pour les nombreux jeunes gens
qui ne lui préférenl pas le cabaret; puis un
höpital pour les malades et une maison de
refuge pour les vieillards infirmes; le tout
en moins de vingt ans, avec une suite
dans I'effort, une eonslance dans Ie désinlé-
ressetnenl personnel, tin entrain dans la di
rection des grands travaux et un bonheur
dans l'exéculion qui Ie désignaient visible-
merit aux suffrages de l'Acadérnie francaise.
El, en effet, I'abbé Maysonneau n'est-il pas
un pauvre a sa manière? a-t-il quelque chose
a lui? ne s'est-il pas imposé, durant toulesa
vie, pour payer Ie luxe de sa prodigue bien-
faisance, des sacrifices qui ont mis a sec
l'épargne destinée a l'enlretien de sa mo
deste existence? En jour, Pidée lui vient de
mettre des vitraux de prix a l'église qu'il
avail dispendieusement construite. A ce mo
ment il n'avait rien. Je me trompe: il avait,
(t§?0-f§ÏS.)
I.
vée de Garibaldi en France.
quelqtics inois aupnravant, reen la croix
d'IIonneiir pour s'èlre mis en grand péril,
pendant une terrible inondation de la Loire,
en sauvant qnelques-uns de ses paroiss'iens.
Notrtmé chevalier, il lil un clialeureux appel
a ses fréres de la Légion. Les vitraux arrivé
rent. Ils sont magnifiqnes. L'église de Lott-
gué a été consaerée sous le vocable de Nolre-
Damede la Légion-d'Honncur.
Tout cela nous éloigne-t-il beaucoup des
intentions exprimées par M. de Monthyon,
qui n'a vottlti récompcnser que des pauvres?
Ce qui nous en rapproche, je l'ai dil: c'est la
pauvreté du prêlre, volontaire ou non. Ce
n'esl pas, d'ailleurs, le premier emploi de ce
genre que l'Acadérnie atl fait des générosités
du bienfaiteur. Les rapports sur nos prix de
vertu sont remplis de ces attributions*inlelli-
genles. Presque chaqoe année a la sienne. Et
puis, savez-vons la conclusion? Ces prêires
généreux ne soulagent pas settlement les in
firmes, ils fondent des villes,
Voici ce que nous écri vaient lesautorités
de Longué el plus de deux cents notables du
pays: «Avant l'arrivée de M. Maysonneau,
Longué n'élait qu'tin amas de vieilles mai-
sons qui présentaient l'aspect le plus trisle.
Aujourd'hui tout est changé... Sa cbarilé a
fait des merveilles!... On cite des dieu.v el
des héros de l'antique mythologie qui batis-
saient des villes en quelqties heures au son
de la lyre. A la cbarilé chrétienne il faut
plus de teinps. Elle met l'hisloire ou le paga
nisme n'avait pu mettre que le roman.
Supposons, dit la Gazelle de Liége, que
M. Maysonneau soit curé en Belgique: quelle
serail la moindre des choses qui pin lui ar
rive r?
Mendiant sublime el info tig able il serait
exposé aux peines qui frappent ceux qui
abusent de la crédulité publique.
Alliranl Caumóne enlre ses mains, il se
rail en péril de se voir accusé de captation.
Consh uisanl une église el un prêsbgtère,
il ne serail pas bien sur qu'on ne lui en con-
teslal un jour la propriélé.
Y joignant une éculeil aurail grande-
ment a redouter que ceile institution ne lui
pas adoplée paria commune qui lui fcrait
une concurrence redoutable avec l'argeiit
des conlribuables,
Fondant un Cercle colboliqtie, il serait
cerlainement accusé de s'occuper de politi
que et sommé de se renfermer dans le tem
ple.
Edifiant un höpilal, il potirrait prévoir
sans se tromper que celni-ci fera relour a la
bienfaisance ofticielle.
Elevant une maison de refuge pour les
vieillards infirmes, il cocirrail grand risque
de voir son oeuvre mélamorphosee en cou-
vent.
Faisant mellre des vitraux de prix, a une
église dispendieusement construite, ils'en-
lendrait reprocher de s'étre livré a des dé-
penses faslueuses, lout a fait inuiiles,
A coup sur, on susciierait tontes sortes
d'entraves a M. le-curé Maysonneau, on pri-
verait ses oeuvres de durée, et toules ses
peines seraient couroimées par unedemi-
douzaine de bons procés.
Autant de grandes et nobles actions en
France, aulani d'infatniesen Belgique.
Maysonneau est un héros la-bas, ici, ce
serait un ullramonlain odietix fosani tralie
de la religion.
En Belgique, d'ailleurs, on commencerait
par réviscr la fondalion deMonlhyon, et par
inlliger un averlissement a l'Acadérnie.
Ob! nous sommes aujourd'hui bien en
avance sur les Franqais, qu'a tiolrc lour nous
regardons commodes béotiens retrogrades.
Aprés tout, chaque peuplc doit bril lor a son
tour.
DE L'ADMINISTB.MION DE LA JUSTICE.
Un des plus grands soucis du gouverne
ment el, de la legislature doit coitsisler a
preserver Padtmnistration de la justice de
toule alteintc propre a l'altérer ou a en di-
minuer le prestige. Celte administration ne
saurait ètre enlourée de trop dc respect,
at tend u qu'elle doit pouvoir inspirer une
confiance illimiiée a (ons. lies mesures prises
par M. Bara lorsque la Belgique subissait la
honle d'avoir eet energnméne pour minislre
de la justice, ont été funesiésa cello-cila
destruction de l'arl. 100 de la Conslitulion,
les nominations scandaleuses qui en ont été
la conséquence, l'immixtion de la magislra-
ture dans la confection des listos électorales,
on! donné a nos cours el tribunaux un carac-
lére politique que, depuis Juillet '1870 on
essaie de faire dispa railre; ma is la lache est
loin, très-loin d'ètre accomplic, el il faudra
encore maintes et inaintes années avant que
l'inllueiice néfaste du Baratisme soit annihi-
lée. M. le minislre de la justice ne saurait
trop se devouer a cette oeuvre do reparation
salutairc, car si un (leuple peut se passer de
bienfails matériels el de faveurs, il y a un
élément qui lui est indispensable, c'est la
justice.
Dans cc mème ordre d'idées nous sommes
d'avis qu'il faut rélormer la loi sur le jury et
nolamment abolir les articles 4 a 7 de la loi
du 15 Mai 1838, qui donnentaux presidents
des tribunaux dc lre instance el des cours
d'appel le droit de réduire arbilrairement a
lour de röle el de rnoilié le nombre des jures
sur la lisle générale.
Nous l'avons dit naguére, cette loi pou-
vail avoir sa raison el et re, il y a trente a
quarante ans, lorsque l'iustruction n'élait pas
aussi répandue (ju'elle l est aujourd'hui en
Belgitjue; tnais a l'heure actuelle, il n'y a
plus aucun motif pour mainlenir la loi de
1838: par le letups qui court les fonctions
dejuréserunt convenablemenl remplies par
ccux que la lot a désignés, el si une excep
tion se préseulait, le ministère public et le
dèfenseur de l'accusé peuvenl, en vertu de
leur droit de récusalion, la faire disparaitre.
La réforme que nous propo-mns aura l'a-
vaniage de faire peser sur un plus grand
nombre de citoyens la charge de juré et de
la rend re ainsi moins lourde a ceux qui sont
mainlenus aujourd'hui sur la liste définilive.
Ce qui prèche encore en faveur de cetle
réforme, c'est que sa réalisaiion ne laissera
plus de prise a l'accusation formulée contre
certains magistrals, de procéder aux élimi-
nalionsdans un hut politique; la loi et la loi
settle agira, et certes, elle présente des garan
ties que n'olTre pas la réduction arbitraire
des lisles. Celle-ci, alors qu'elle serait faite
avec la plus grande bonne l'oi et avcc la plus
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Poperinghe- Ypres, 5-10,7-25,9-30,10-88,2-18,5-05,9-20 Ypres-Poperinghe, 0-50,9-07,12-05,3-57,0 50,8-45,9-50. Po-
peringhe-'Hazebrouck, 7 13, 12-25, 4-17, 7 13. llazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-35, 10 00, 4-10, 8-25.
Ypres-Rouiers, 7-50, 12-25, 0-45. Kouiers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Roulers-#rw$gtf, 8-45,1 1-34,1-13, (L. 5 50), 7-30, (9-55. Lichterv.) Lichterv.-Thourout, 4-25 m. Bruges-/?ow/ers, 8-25,
12-50, 5-13, 0-42. Lichtervelde-Cóurtrai5-25 in. 9 UI, 1,30, 5,45 7,21 Zedelghem Thourout, 8-40. 1,05, 5,20, 6,58.
Ypres-Courtrai, 5-34,9-49,11-18,2-35,5-25. Coin traYpres, 8-08,11-02,2-56,5-40,8-49.
Ypres -Thourout, 7-13, 12 00, 0 20, (Ie Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langhemarck). Thourout- Ypres, 9-00, 1-18, 7-48,
(le Samedi a 0 20 du maun de Langhemarck a Ypres).
Comines-Warnêton Le Tonquet-Houpliries-Ame^em, 6 00, 10,15, 12-00, 6-40,— Armentières-Houplines Le Touquet-War-
WQim-Comines 7 -25, 10,50, 4-10, 8 -40. Comines- Warnêtou 8 40, m 9-30 s. Varnton-CömiHes 5-30, 9 50,
Courtrai liruges, 8-05, 11-00, 12-35, (L. 5-15), 6-55. (9-00 s. (Lichterv.),— Uv^iS-Courtrai, 8-25, 12-50, 5-13, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Etat) 7-30,9 45,11 04,1.20,2 25,2-50,5 20(exp.) (S 5-50)7-35 (exp )8-45. (bassin)7-00,7 36,
9-51,11-10,2-31,2 50,6-28(exp.)(S.5 50)7-41 (exp.)8 5!.— lleyst, Blankenberghe, Binges, 5-45, (L. 7 20) 8,30,11-251 25,2 45,
(exp.)4-10.5-30,(D. 0 15)7-25. (blankenberg, Bruges, 0-10.(L 7-42)8-55,11 55,1-45,3 05(exp.)4 30,0 00(D. 0 35) 7,007 48
Ingelmunster-Deynze Gand, 5-15,9-41, 2-15. Ingeimunsier-D^/wse. 4 50 21" cl., 7-15. Gdud-Dcyivie-lngelmunsler, 0-58,
11-20, 4 40. DeynzeIngel munster7,31 9-10 2ccl, 1 1,54 5,19, 8-20 s.
Ingelmufisier-idnseghetn, 0-05, 12-10, 6-15. Anseglwww-Ingel munster7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixmude Furnes el Dtinkerke0-30, 9-08, 1-35, 7-55. D/mA:erA'e-Furnes-Dixmiide et Lichtervelde6-45, 11 15,
3-45,5-05.
Dixmude-IYieupoit9 551035,2-20510 8-40. Nieup-/fem,(ville)7-40. l2-00,4»24,5,56,9.30,(bains)7,30,11,50,4,15,5,50.
I houvou\- Ostende4-80, 9-15, 12,05, 1-50, 8-05. 10,15 - Olomle-Thourout, 7-55, 10-10, 12 25, 4,45. 0-15. 9,15.
oelzaete Eectoo, 9-05, 1-25, 8-25. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10 15, 4-22.
Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12 15, 7,25. (porle d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-45. Terneuzen-Gand, 0-00, 10-30,4 40.
Selzaete Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 in.) Lokeren-Selzaete, 6 00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
CORRE8PONDAWCKS.
COURTRAI, D«UXELLES.
Courtrai dép6,37 10,53 12,33 3,47 6,35.
Bi'uxelies arr. 9,20 1,35 2,25 0,14 8,58.
COURTRAI, TOUR'NAl, LII.LE.
Courtrai dép. 0.37 10,50 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,29 9,41.
Lille ii 7,37 12,05 4,00 0,32 9,55.
BRUXKLLISS, COURTRAI.
Bruxelles dep.
Courtrai arr.
5,22
8,00
8,28
10,40
12.21
2,44
5,35
7,50
0,17.
8,44.
COURTRM, GAND.
Courtrai dep.
Gand arr.
0.42
8,01
1-2,31
1,51
3,44
5,04
6,40.
7,50.
Lille dep.
Tournai arr.
Courtrai
Gand dep.
Courtrai arr.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
5,20 8,25 11,05 2,18 5,20.
5,42 8,50 11,34 2,40 5,39.
0,34 9.47 12,20 3,38 0,33.
GAND, COURTRAI.
5,15
0,34
9,38
10,51
1,28
2,49
4,24
5,31
7,21.
8,42.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges dép. 6,49 exp. 12,34 3,92 exp. 0,43 8,19 exp.
Gand arr. 7,34 1,49 4,42 7,58
Bruxelles 8,50 4,00 5,50 9,31 10,20.
I Bruxelles dep. 8,11
Gand arr. 0,00 9,41
Bruges a 7,20 10,34
11,53 3,12
1 23 4,20 exp.
2,38 5,11
5,55.
0.37 7,22.
7,2-2 8,38.
JoiE DES DÉMOCRATES A LA NOUVELLE DE L'ARRI-
A la nouvelle que Garibaldi venait en France
avec une bande de chemises-rouges, les bravos
éclatèrent: quelqties joiii naux de couleur avan-
cée donnèrent le signal, el de toutes parts on leur
lit écho. Le grand homme allait changer la face
des choses, et forcer la victoire a Ie suivre: n'élail-
il pas invincible? Ainsi parlaient toutes les feuilles
vouées au culte de ce personnage. Ainsi parlaient
après elles one foule de braves gens qui s'en
rapportent naïvement it leur journal, et ne soup-
connent pas qu'il puisse mentir. Pour eux, Gari
baldi élait un héros chevaleresque, intelligent et
consommé dans l'arl militaire; et a I'apptti de
leu is idéés, ils alléguaient ses victoires sur toute
1 élena'ue du ternloire ilalien. Pauvres gens! ils
ignoraient que I'alfaire de Marsala fut simplement
un coup de main dont la trahison fit tuut le
succes; que Ie héros avait fail piteuse figure a eöté
de nos soldats dans la regrettable guerre d'ltalie;
Cos pages d'histoire retrospective eonservent
encore aujourd'hui Ie mérite de l'actualité. Au mo
ment oil la luirtière commence a se faire sur les
consequence néfastes des doctrines libérales et oü
nous assistons au spectacle de leur mise en pratique
en Allemague et en Suisse, aussi bien qu'en Espagne
eten Italië, il importe de réduire a leur juste valour
les prétendus gran'ds hommes qui prêtèrenl au parti
le concours de leur reputation usurpée el de leur
popularilé malsaine. II est bon de faire descendre
de leur piédestal ces héros de eontrebaiide et de les
tradaire au tribunal de l'hisloire.
qu'il n'avait Irouvé de vigueur a Aspromonle que
pour tournet' le dos et s'enfuir; qu'il avait stt
briber a Mentana par son absence. On ne leur
avait pas dil que Ions les succes de Garibaldi out
été préparés et obtenus par la félonie; qu'il ne
s'est jamais distingué vérilablement sur un champ
de bataille; qti il a cherehé loute sa vie Ie boule-
versement social au profil de la révolution; qu'il
sail moins liter l'épée qu'écrire des lettres ridicu
les, oft l'on ne voit autre chose qu'une haine fti-
rieuse conlre Dieu et son Eglise.
II.
Tours.
II vint done ce futur hbérateur de I» France.
De poinpeuses ovations l'accueillirent a son passa
ge en detix on Irois villes dn midi. M. Esquiros,
préfet de Marseille, avail recu ordre de lui faire
une reception grandiose. Ne connaissant i ien de
plus grandiose que son style, M. Esquiros lil nu
de ces discours dont lui scul a le secret. II compa-
ra Garibaldi a un volean des Andes; il le proclama
lout a la fois une idéé et une épée; cept ndant les
démocrates de Marseille saluaienl le héros d'Asina-
Longa de mille vivats.
A Tours, 51. Glais-Bizoin l'embrassa att nom de
la garde nationale de la ville, et la garde nationale
embrassa M. Glais Bizoin pour recueillir sur sou
noble visage les traces de l'embrassade de Gari
baldi. Ce fut trés louchant.
Les réfugiés cspagnols firenl quelques démon-
stralions, ma is elles ne trotivèrent pas d'écbo
auprès de la population. L'archevêque refusa
d'ouvrir les portes de sou palais au misérable
assassin des zouaves de Senistori; on le logea
dans un« maisoti inoccupée, dependant de la divi
sion militaire. Ne se trouvuut pas a sou uise dans
cette habilution, il s'échuppa en blasphemes. Per.
Sonne dans le qtiarlier ne vonlut veuir en aide a
l'insulteui' de Dien el du Pape; on rul quelque
peine a Irouver les cordiaux dont il avail besoin.
51. Glais-Bizoin fnl touché de pitié; il conduisit le
général morfondu a la prefecture, après avoir fait
prévenir quelques amis de lui composer une es
corte. Enfin, le préfet d'iudre el Loire, eu bon
démocrate, fut hetireux de céder sa chambre et
son lit a eet illuslre personnage.
Quelle réeeptiori pour un homme qui venait en
France avec l'intentiun de réclanier la diclature el
d'obtenir le lerritoire de Nice!
111.
Bientöt les embarras surgirenl. Ou avail compté
que le grand agitateur auiènerait avec lui pi-esque
iine armee, et i! n'avait qu'une poigtiée d'aventu-
riers. Les qninze mille voiontiers italiens. la légion
polonaise dont il annongait l'ineessante arrivée, ne
se présentaient pas. Cependant il manifestait ses
prélenlions, el elles n'étaient pas minces: Garibaldi
demandait simplement le cominandement en chef
de tons les volontaires et francs-tireurs francais et
élrangers. La délégalion fut embarrassée: com
ment faire pour méuager l'illuslre général, el ne
pas lui conféier des ponvoirs qui eussent fait une
large brèehe a son omnipotence. On latonna. les
joumaux parlèrenl. La Liberie lil appel au dé-
voiiemenl de notre Garibaldi, et l'eogagea poli.
ment a reprendte le chemin du Gaprera, pour ne
pas compliqtier la situation. Le Conslilulionnel,
qui n'étail point obligé de brüler son grain d'en-
ccns devant l'idole. fut plus méchant el insinua
qu'il devait y avoir quelque dérangement au cer-
veau: Nous sommes d'autant plus disposés a
croire a celle indispositiondisait-il, que s'il eüt
élé bien purlaul hier, le brave général n'aurail pas
matiqué 'I aller prendre part au combat d'Arlhe-
nay. II doit avoir hale d'aller voir les Prussiens. n
IV.
51. Ga.MBËTTA CHARGE GARIBALDI d'uN COMMAN-
DF.MENT DANS LES VoSGES.
51. Gambetta, arrivé a Tours Ie mêtne jour que
Garibaldi, avait eu le tact de n'avoir aucun rapport
avec lui. Ou puüvait croire que tout en ne voubjit
pas In iser avec la gloire du général, il ne tenait
nullement a en partager le lustre.
Hélas! on complait vainement'sur la dignilé et
el ('intelligence du'minislre de l'inlérieur el de la
guerre.
51. Glais-Bizoin avait etnbrassé Garibaldi, 51.
Crémieux l'avait adulé, 51. Gambetta devait lui
confier l'épée de la France!
Le 115 Octobre, le général Cambriels recevait
la leltre suivante:
<i Tours, le 13 Octobre 1870.
a Général,
a Je fats appel a votré patriotisme. Le cominan
dement des compagnies franches, avec une briga
de de mobiles, dans la zone des Vosges, a élé
donné au général Garibaldi, qui a généreusement
offert son épée et ses services it la République
francaise. Le général Garibaldi est parti pour aller
vous voir et se concerter avec votts sur les moyens
d'action. Je compte sur le bon accueil que vous
allez lui faire, et je suis sur qu'uri hommc de
coeur tel que vous, mettra loyalement la main
dans celle de l'illustrc palriote, pour triompher
ensemble des diffiniltés présentes.
Léon Gambetta.
Cette nomination élait une insultea la loyauté
francaise comme it la religion chrétienne. li n'élait
pas possible d'iinaginer une décision plus désas-
ti'etise ni plus cotlpable.
51. Gambetta assumait une grande responsabi-
lité et se mettait au niveau de 9141. Crcmieux et
Glais-Bizoin.
Qttoi! lorsque la patrie élait enyahie, lorsque
les populations déployaieut toute leur énergie,
lorsqu'enfin la défense des Vosges pouvait encoie
sauver le pays, le minislre. de la gnerre votilait
comber les esprits de la religieuse Alsace, qi i
combattait pour t ester catholique aulani que pour
rester frauguise, sous le cominandement d un Ga-
ribaldi!
51. Gambetta se trompait en snpposant que le
brave Cambriels, que le catholique Keiler, renon-
ceraienl, 1'un it une partie de ses troupes, l'autre
a sa foi, pour mellre leur main dans celle d'un
soldat d'aveulures, d'uu insultcur de Dieu et de la
papauté, d im incapable. Car quelle force Ga
ribaldi pouvait il apporter aux populations qu'ou
oulrageait en le leur envoyant? 51. Gambetta
vivait-il dans de telles illusions qu'il ignpral que
son héros n'avait jamais éié qu'un enfonceur d.e
pot les ouvertes? Le Gouvernement de Tours avait-
ii faeilité les voies a son chevalier comme Cavoiir
les lui avait aecommodées dans les Deux-Siciles?
Avait-il achelé les génératix prussiens? Avait-il
corrompu l'arntée enuemie? Les triotnphes de ce
vainqueur ont toujours eu besoin d'etre préparés
a l'avaiice. Toutes les fois que la trahison ne lui
est pas venue en aide, toutes les lois qu'il a trouvé
devant lui des ccetirs fermes ct des armes char-
gées, il a montré l'agililé de son jar rti et lourné le
dos ii l'ennemi. II a su conspirer et assassiner, mais
il n'a jamais su vaincre (1.) a continuer.
(IUnivers, 21 Octobre 1870.