Le ccntralisateur qui róve Ie monopole de
renseignement enire les mains de I'Etat,
parce que derrière I'enscigncmenl libre il
devine ct il hail I influencé religietise, pro-
cede en droil ligne du joséphiste aulrichien
ou du cal vin isle d avain 1830.
El quanl au perséeuieur de moines, prö-
neur du droil dissociation, il a ses mudéles
dans lous les lomps. Ses ancèlres de la
revolution francaisequi eonsommaienl
lours crimes an nom do la liberie, é.laienl
encore loin d'etre les fmidaleurs de la race.
Mentionneronsnous los exploits de ces
hypocrites poliliquos dans le domaine de la
presse, du libre el large .suffrage, dc la vie
communale, de l'égaliio enlre cdncitoyens?
A quoi bon? Nous Icions un glorieus anni-
versaire, ne l'aIirislon.s pas el regardons
plulól aux motif de confiance.
Dieu merci, les forces vives du bien soul
nombreuses dans notre chore el bonne Bel -
gique. Au spectacle d'excès bien affbgeants,
nous avons appris du moins a mieuxcon-
nailre el a mieux apprécier la valour des re-
médes; au contact avec Ie péril, nous avons
reirempé noire énergie pour la lulte. El que
faiiI-i 1 done que nous n'ayons a noire porlée
pour mainlcurr la position que taul d'aulres
pays nous envieni? Ne serous-nous pas forts
contre les èvonlualités de l avenir, si nous
savons garder cequi fut de tout temps noire
sécurilé el not re lionnenr, Ie vieux bot) sens,
la vieille lidélilé, la vieille langue, les vieil-
les mceurs, la vieille religion?
(La Dyle.)
LE CAS FONTAINAS.
Nous apprenons de très-bonne source que
Fontainas n'obtiendra point sa grace el qu'il
subira sa peine irop mériiée: M. Anspach el
ses collogues en soul done pour la boute de
leur impudenie demarche, ei la confiance
de la population honnèle dans la sagesse du
Hoi el dans la justice dc M. De Lautslieere,
n est pas trompée. Nous en sommes heureux
pour Sa Majeslé el pour ,M. le minislre de la
justice: il tut éte par It op douloureux de
devoir conslater que des crimes connne
ceux perpéirés par Fontainas eussent trouvé
en haul lieu une commiseration a laqnelle
leur auteur n'a aiicun litre, et cerles, un
autre résultal auraii élé desastreux au point
de vue de la morale ct du respect dü a l'au-
torité.
Dieu merci, ce grave danger est écarté, el
nous aimons a croire qu'il ne ressucilera
plus: Fontainas est un grand coupable, etses
méfails, il doit les ex pier completemenl. Son
avocat en a pris rengagenient devant la jus
tice, et sans laclielé, cel engagement ne peut
ètre enfreint.
Nous ne comprcnons, d'a i I Ion is, pas com-
nieni MM. Auspacli et consorts out o.*Y tenter
la demarche cynique contre laqnelle ne pou-
vaiL pas ne pas se révolter ie sentiment pu
blic. Dansspel milieu vivent done ces gens
pour croire que Fexlnbitiou dc leur irisle
individuality suffit pour faire lléclnr les lois
de la morale et tie I'ordre public?... II faut
qu'ils aieui de leur petite personne une idee
par Iron oulreenidanle et que la moralité
soil a leur» yeux tine espècc de jouet |iour
qu'ils osrnt allor dire a ud Roi intel.ligent el
liohnéle liommc: Sire, un homme rnarié,
ayanl charge d ames el autorité sur un
pensionnat dc jeunes lilies, a profi'c de sa
position ponr séduire el désbonorer nne
iuslil iilrice; non content de ce forfait, il en
a cominis un autre: il a lacheinent lué le
fiére de sa victime, el ces abominablés
crimes nous paraissent assez legers it uous,
pour que quelques jours de prison IYx-
pionlFontainas se irouve depuis Irois
semnines en prison, el nous demandons a
Voire Majeslé de l'en faire sortir de suite:
il est rielie, il payera tine forte amende;
puis lout sera dit.
Et ces frondeiirs de la moralité publiqne
ont cru qu'en eiïet tout serail dit: Dien en
soit loi'ié, dans l'bonnête pays, qui a Leo
pold II pour Roi, on ne paie pas de cotte
monnaie de depravation; elle n'a attcun
cours, soil legal, soil de tolerance, el aux
applaudissemenls du pays enlier, le Roi el
son minislre onl eu lenr non possumus.
Nous qui n'avons pas les habitudes louan
geuses, nous les en félicitons, en ajoulant un
cordial merci.
II est boil, par les trisles temps oil nous
vivons, que les grands et salnlaires exemplcs
parlcnt d'en bant; il est bon que Ton y
opjiose une digue au débordemenl de Firn
moralité. qui finirait paremporter la soeiélé
elle-même.
Nous I'avons df-ja dil. Fontainas ne mérite
auciine pil ié: nos lois punissent plus sèvére-
meril los coupables d'atlentals covers les
persorines sur lesqnelles ils ont autorité:
l'ex échovin était dans ce cas: il avail auto
rité sur l'école Gnlii, sur les Institulnces cl
sur les élèvès: il a ahtisé de cètte autorité,
el cel abus a erigendrè la seduction, Fadul
tére ét le meurtre. Le tribunal correclionnel
avail prononcé une peine dérisoire; la cour
d'apjyel s'est mieux pénétrée de sa mission
eten punissanl plus sévérement le séduo-
leur meurlrier, elle a obéi aux jusles et
legitimes exigences de la conscience publi
qne. Que l'on ne vienne done plus froisser
c.elle-ci par de» démarches aussi fnavotiables
qu'odieuses! {Paine,.)
Sous ce litre: tel arbrë, tels fruits, nous
lisonsdans le Courrier de Brux files:
Les excitations continuelles a la haine
contre le prètre et le religieus doni les feuiI-
les libérales parliculièrement celles de has
étage se rendent tous les jours coupables,
portenl leurs fruits dans la capilale.
Un abonné dc la Chronique lui raconte
longuemenl, avec priéred'iuserliou, «que
Fautre soir, vers 11 heures, passant rue
Royale avec un ami, il aperciil devani lui un
prètre et dil lout haul: Tiens, encore un
corbeati de plus pour le Pare. Le prètre se
reluurna et répondil qu'on n'avuit pas le
droit de l'insulter. Sur quoi Fabonné qt sou
ami rinjiirièrent de plus belle, et liuirent mé
rite par lui appliquer un soufflet.
L'organe des fureurs prêtrophobes essaie
hypocriiernent de repousser la responsébili-
tè des actes odieux de son abonné; mais,
nialgré le désaveu qu'il lui inflige, les bon-
nétes gens sauront rendre justice a l'arbre
qui produil de pareils fruils. Lu fenille libé
rale, qui n'aimepas lesprèlresengénéral,
a beau declarer que son abonné est un
«g'oujat, le public dira avec nous qtie le
plus goujat des deux n'esl pas celui <pie
pense la Chronique. Quand on n'aime pas
les prèlres en general,» on est mal venu
de prendre lenr defense en particulier,
et quand on a encensé, coirime l'a fait la
Clnoniquele sieur V. David (ils, de Liin-
bourg, qui faillil assomtner M. le curé-
doyen de Limbourg, il est cynique de renier
les frères et amis qui ne font qu'imiler
un nnssi bel exemple.
L'odicux et lache abonné de la Chro
nique n'esl pas sen I de son espéee. Le. Jour
nal dp BrureUes rnpporte que Dimanehe,
dans la soiree, un miserable s'est attaqué a
un religieux, qui se rendait paisiblement a
l'eglise des Minimes. Ce religieux, qtn appar-
lienl a I'ordre des Capucins, traversail la rue.
11 se vil aecosté hrutalement par un individu
a Failure debraillée et dont l'aecent dénolait
un Francais, probablement quelque émigré
de la Commune. Sans plus de fucoris, l'agres-
seur saisit le religieux par la gorge et lui
donne de relenlissanls soufllels. La foule
s'amasse el s'ameule contre Fapleur de cel
acle ignoble. Celui-ci répond a l'indignation
du public par des tirades contre lacalotte,
telles que cel individu a pu en lire lous les
jours dans la Chronique et dans Jes aulres
feuilles libres-penseuses.
lleureusement, deux solides soldats du ré-
gimenl des grenadiers, ouirés de laul de
cynisme, prennent parti pour le religieux
oulragé el, aux applaudissemenls du public,
rendent a notre communard la monnaie de
sa piece, avec one énergie telle, que Finsul-
leur du pajsible religieux sollicita son par
don en iermes lamenlables.
La conduiie infame du libre-penseiïr avail
excite dans le quarlier un veritable tolle
d indignation.
Nous espérons que la police el la justice
sauront faire leur devoir. Le gredins de la
libre-pensce et les ahonnés de la Chronique
out droil ii leur haute surveillance, el il im-
porte que les exploits de ces lihéraiix soienl
répriincs comine ils le mérilent.
II pandt que les Qucux d'Anvers, dans la
revision des lisios élecloraies. sont part is de
ce principe que nul ne serail élccteur hormis
eux et leurs amis.
Aussi ne sommes-nous pas élonnés d'ap-
prendre par le Journal d'Anvers que les
calholiques onladressé a la Deputation per-
mani-nte plus de QUATRE CENT CINQUAN1 E
demandes de radiations el prés de QUATRE
CENTS demandes tl inscriptions: quelque
chose cómmeprés deNEUF CENIS reclama
tions.
Le Journal de Bruges qui, dans sa naïveté
primitive, croil toujours, dur coinme fur,
que c'esi arrivé, se lanieiiie vcbementemenl
sur le malélice du larif Wasseige. llélas!
belas! nos villes de bams sont désertes, tan
dis que. sous le tarif Vandcrstichelcn, el les
regorgeaienl d'étrangers.
Voici la réponse de la Batriede Bruges:
L'année qiië M. Vanderslicheleri opéra
sa déiïringoladeininislérielle, la lisleoflicielle
des élrangers dressée par M Dujardin, le
célébre. bourgmeslre de Rlankcnbcrghe, ne
monlail qu'a 7,174 person nes inscrites:
Les trois derriféres antiées, si calamiteuses
au dire de la feuille doctrinaire, M. Dujardin
fait les reievés suivanls:
1872 9.72b élrangers.
1873 10.021
1874 1 2 682
Et la lisle de la présente atinee n'est pas
encore close.
Le Journal d'Anvers examinanl les con
ditions fanes a la vilie d'Anvers pour Ja con
clusion dc son emprtinl de 60 millions, fait
l'observalion suivanle:
Ledernier emprunt de la ville de Rrnxel-
les a èté cuntracté a 4.18 p. c., tandis que.
celui des gueux est conelu a 4 '1/2 p. c.
Soil, d'aprés le taux de l'intércl de l'cniprunt
de Rruxellcs. sur 60 millions de francs, une
difference annuelle tl inléiè' (Ie 192.000 fr.,
soil une difference de 12.672.000 Ir. CYst-
a dire prés de TREIZE MILLIONS que les
Anversöis atironl a payer de plus que les
Rruxcllois sur les 66 annuités afferenles a
lYinpruntgueux.
NOS INSTITUTIONS.
Les institutions representatives et consti-
tutionneflésóiitéié priucijtalemenl dènalurées
par l'abus des considerations politiqués dans
les éleciions adminislratives qui n'en corn-
portent pas de leur nature. Ainsi pourlbrmer
les conseds provinciaux et cominunaüx, en
France comine cn Belgiqtiè «t ailleursencore,
on c'onsulte les opinions ct lehdarïcés politi-
ques des candidats plutót que leurs eapacilés
spéciales, et l'on introduit ainsi les tulles de
parti dans les ordres d'inlérèts oü el les sont
aussi slériles que dairgereuses. On améne
ainsi les ignorants a s'occuper passionnémenl
de la cliose Ia plus obscure et la plus délicate
du inonde, nous voulons parler de celte
falale politique dont les gens les moins
perspicaces onl la prél ent ion de connaitre et
d'affinner tous les mystéres. Dés lors adieu
la paix et I'ordre dans les affaires, inéine
souvent dans la gestion du palrimoine des
pauvres, dans la direction des hospices, des
éeoles. de la police, de la voierie etc. II y a
pis encore, les élecleurs déparleinentaux et
locaux veiilenl impriiner le mouvement poli
tique de leorchoix au gouvernement el a la
legislature, el soumetlre cesderniers a Fac
tion de quelques coqs de village. Celte aber
ration est devenue si générale qu'on la réduit
en théorie comme une sorte d'axiöme sorti
de notre progrés social, témoin les pro
clamations républicaines de M. Gambetla et
consorts.
II ne faut pas ètre habile prophéte pour
prédire avec eerliiude que celte folie manie
de faire de la politique en tout, partout, par
tous et contre tous est le ver rongeur de
l'arbre de la liberie moderne, et que des
errements aussi anarchiques nepeuvent que
créef Fanarchie en un temps ddnné. Le regi
me constitiilionnel est si factice et si fragile
de sa nature qn'il exige bien des ménage-
menls pour dtirer el fruclifier; on le
verra disparaitre dans le discredit lorsqu'il
aura perdu Fappui des hommes modérés,
calholiques et libéraiix, qui l'onlcréé el sou-
lenu jusqu'a cette heure. Or, la defection des
libéraux ou la transformation du libéralisme
en despotisme ct Ie dégout croissant qu'clle
inspire aux calholiques, sont des symptómes
de très-mauvais augure pour Favenir dt
conslitulionalisme, Fceuvre doctrinaire par
excellence qui u'uura pas vccu un siècle
plein. (I'aix.)
LE CONGRES DE LA PAIX.
Tous les congrés de la paix ont toujours
élé et seront prohablemènt toujours inipuis-
sanls a empêcber la guerre; leurs membres
rêvent des élernités de félicilé sociale; ce qui
pourrait contrarier tant soit pen la propor
tion toujours ascendanle de la production et
de la consommalion leur pa rail une mon-
struosilè, jusqu'a ce qu'ils soienl brusque-
ment éveillés par le coup de foudrc de la
réalité.
Pour que les congrés de la paixaient une
sérieuse raison d'etre, il l'a ud ra it que les
puissances sYngngeasscnt a obcir a fours
decisions; car si les susdiles decisions sprit
destinées, comme on Ie peut croire, a ètre
violées par le plus fort des adversaires, ct
cela sans intervention des puissances neu-
tres, les congrés n'auront servi qua affaiblir
un sentiment déja trop affaibli de nos jours,
le respect dit au droit et a ses représcnlants,
D ailleurs Ie congres dc la paix et de la
liberie a declare dans sa resolutionque la
paix ne peut ètre nssurée que par l'établisse-
ment des Cials-Unis dl Europe: or, les
Etats-Unis d'Europe ne s'éiabliront jamais,
s'ils s'èlablisscnl, qu'a prés une série de ces
bouleversemenis et de ces luites a main
armee qu'on appelle généralement la guer
re. El M. Loyson, liii-iiième, qui a élé fort
applaudi au congrés du d roil international,
a trouvé, lout en diamant les charmes de la
paix, que nous avions Irois grandes guerres
en perspective: la guerre politique, la guer
re religietise el la guerre sociale. Plaise a
Dieu, s'esl-il écrié, qu'elles ne se fondent pas
en une seule, qui serail pour FEurope la
source de catastrophes telles que I'histoire
n'en a pas enregistrè de pareilies!
Une simple question: Si les congrés de la
paix se dcclareni eux mèmes impiiissants a
einpéchcr les guerres politiqués, les guerres
religieuses ei les guerres sociales, quelle
peul bien ètre leur uiilité?
La raison du plus fort n'est mnlhcureuse-
mcnt pas toujours la meilleure, mais elle est
souvent la plus pratique, et. en ce moment
menie, nous en suhissons les erribles con
sequences, ce qui prouve que les theories
les plus séduisanles doivent recevoir la sanc
tion de la pratique, el qu'il faut voir les
choses comme elles sont, et non pas comme
on les désire. (Union.)
ENCORE LES POINTS NOiRS.
La letlre du czar a Don Carlos a soulevé
d'indignation certaines feuilles privilégiéës
et dévouées quand mème a la politique el a
la personne du prince de Dismark. A Vienne,
la A ou veile Presse libreorgaue u 11 ra - a 1 Ie
mand n'a pas sn modérer son irritation.
Jusqu'ici, ce journal s'était étndié a meiire
en relief la cordialilé exist a n t enlre la nation
nisse et la nation allemande. II est done cu-
rieux de constater aujourd'hui les denuncia
tions furieuses auxquelles il se livre:
Nous avions cru jusqu'ici, dil le journal
viennois, que la Russie n'attendait que l'bc-
casion favorable pour suivre Fexemple des
autres puissances qui ont reconnu Ie gouver
nement du maréchal Serrano et condam-
ner l'insurrection Carlisle comine une insur
rection laclieuse. Mais aprés la publication
par ta Gazelle o/fieieUe du prélendant de la
ietlre du czar, on ne peut metlre en doute
les projets de la cour et du cabinet mosco-
vites. Dire au chef des ba tides de brigands
montagnards qu'on regretie de voir l'Espa-
gue perdre la place qui lui est due dans la
lamille des nations europeennes. exprimer
Fespoir que bienlól les ëpreuves de la Pénin-
sule arriveront a leur Icrme, n'esl ce pas se
déclarer cn faveur de la cause de don Carlos?
Le prétendanl a done trouvé enfin un pro-
tecleur plalonique, un ailié en Europe; el
eet événement politique aura son influence
en dehors de la sphère espagnole.
Nous savions depuis longtemps que le
Comte de Chambord était toujours le
candidal russe au tróne de France; nous
savons aujourd'hui que le gouvernement de
Sainl-Pélersbourg a les mèmes predilections
pour le prétendanl boerbomen en Espagne.
Oui, toute l'Allemagne est convaincue, a
1 heure présente, que Fultramontanisme fu-
nbond et la jésuilistne fauatique ont trouvé
dans l'aulocraie dc toules les Russies un
puissant proleutcur.
La conclusion de cette diatribe n'ést ni
moins violente, ni moins expressive; c'est
un cri de colére allant jusqu'a la fureur.
La leltre du czar, continue la Nouvelle
Presse librene doit laisser auciine illusion
a l'endroil des entrevnes impériales qui eu-
renl lieu il y a deux ans; elle ouvre, devant
nous, une perspective menacante, grosse de
terrililes évenlualités. Que les puissances qui
ne veiilenl point transiger avec Fullramuu-
tahisme el ses allies se préparent done a
faire obstacle aux projets de la Russie qui
vienl do jeter Ie mascpie.
Le Times public la dépêche suivanle:
«Le minislre de l'inlérieiir prussien a donné
pöur instruction aux autorités locales du
royaiime de s'arranger de maniére a s'assu-
rer nne escorte snfliuinle de gendarmes,
loutes les fois que l'arrcsialion ou l'expulsiun
d'un prètre caiholique romain leur paraitra
de nature a provotpu-r des troubles. Si les
perturbateurs refusenl de se disperser apiés
Irois sommalions, les gendarmes auronl Ie
droil de faire usage de leurs armrs, et, au
besom, do réclamer I assistance de la gartn-
son la plus voisine.
II sera désormais difficile au prince de
Bismark d'invoquer l'éternelle el banale rai
son que c'est sous la pression de l'opinion
publiqne que des mesures répressives doi
vent clre prises par le gouvernement conirc
l'épiscopat el les calholiques. Et la preuve,
eest qua Berlin on sent la necessité de four-
nir une escorte suflisanle de gendarmes aux
autorités chargées de l'arrcsialion ou de
l'expulsion d'un prètre catbolique. Les popu
lations, que de Iels actes exaspérent, ont
plusieurs fois failli faire un mauvais parti
aux magistrals. Ce nest pas Ie sentiment pu
blic qui pousse le gouvertiemenl dans cette
voie toute arbitraire.
UNE LETTRE INÉDITE DE M. GUIZOT.
Une letlre écrite, en 1860, par M. Guizot,
a uri personnage considerable d'un pays du
Nord, contient un jugemeul sur l'Empereur
et sa politique.
Quoique l'esquisse rapide qu'il a tracée de
Napoléon 111 dans cette leitrc ne soit pas un
portrait achevé, elle est ceriainemenl fort
importante, et d'une sürelé de main digrie
d'un grand historiën; noslecteurs trouveront
plaisir a l'avoir sous les yeux.
En lait de figures historiques, vousavez
bien raison de trouver singuliére cel le qui
occupe en ce moment notre scène et de dire
que si on ne la comprend pas, on ne pent
rien com prendre a ce qui se passe. Jamais
homme n'a ex'ercé plus d'inlluence sur son
temps et n'en a plus fait les évènemanls avec
moins dc grandeur personnelle, soit d'es-
prit, soit de caractère. Lui seul répond de
lout; ses contemporains n'onl a répondre que
d'une seule chose, de Fenipressemenl ou de
l'apathie avec lesquels ils le laissenl faire. Ce
sera bien assez pour eux dans I'histoire. II
commence, du resle, a êlre fort embarrassé
de ce qu'il a fait. II a soulevé je ne sais com-
bien de questions qn'il nepeul résoudre; il a
fait la guerre, il a fait la paix; el ses succes,
militaires et pacifiques, ne l'önl amené qu'a
une situation pléine d'embarras et d'impuis-
sance. II est oblige de le déclarer lui-mèine
piibliquemenl, et de rerioncer a régler l'ave-
nir comme il le voudrait aprés avoir boule-
versé le présent. Je ne sais si celle experience
le dégoütera de commencer d'amres bonle-
versenients, pour se trouver un jour aussi
iinptiissanl a les régler. le le souliaile plus
que je ne l'espére; il est éirangeineni impré-
voyant, el aussi enièié dans ses rèves que
prompt a se lasser des travaux el des ennuis
de l'exéculion
Signé: Guizot.
Un arrété royal du 6 octobre porte:
Art. lr. Ponr Fexercice 1874 1873, com-
mencanl le 1'Octobre 1874 et finjssanlle
30 Septemlwe 1873, la remuneration accor-
dée aux volontaires avec prime est fixée a
1,600 fr.
Art. 2. Cette rémunéralion est payable de
la maniére suivanle:
I" 300 fr. soit en totalité au moment de
I admission definitive, soit par a-compie
successifs, selou que le minislre de ia guer
re le décidera;
2" 300 Ir. lorsque le volontaire est envoyó
en congé illimite;
3° 330 fr. a l'expiration de ses buit an-
nées de service;
4° 230 Ir. lors de l'apurement de son
com pie a la masse d'habdlemeul ct de repa
rations.
Art. 3. Indépendammeut dc cette rémuné
ralion, les volontaires avec prime recevront
une haute paye de dix centimes par jour de
presence.
Le volontaire avec prime peut ètre privé
de cette haute paye s'il se conduit ou sert
mal. Le chel de corps rend immédiulement
defaite it l'ennemi; un officier garihaldirn quelcon-
quc, que le nom tie calomniatenr nYflVait* pas, les
traite de laches, prenil puur lui el disli ibue It ses
comparsses les actions d'cclal de la journée, en v
ajoulant nièoie de la fanlaisie, el le lour est joué,
Garibaldi esL viclyrieiix!
Voilii, Monsieur, ce que pense un brave mo
bilise et Ineii d'aulres avee lui; j'ai vuiilu vous le
faire connailrc pour que vous aye/, line preuve de
plus des sciiiuncnls el dc besome qu'iu-pire ce
digue ami <l< i'béroïque jeune boiniue de Ü3 ans.
Veuillez agréer, Monsieur le direeleur, i'assu
rance de ma haute consideration.
a E. Sikaiuiin.
a Les Hants, 8 Janvier 1871.
Le jour uit les Prussiens all.iquaient Dijon.
on a vu a Chahny, éci itttn hahilanl de Saóue-cl-
Loire, uur haude d officiers de volontaires gari-
baldienstb vennient de Maeon par tin Irani se
dirigeani sur Dqon. Ils sont deseeudus des pré
mières places qu'ils ocenpaient, ct se sont pavanés
quelques iitslanls au milieu d'ttne foule nomKreu-
se. On leur apprit qu'on se ballait it Dijon, et
chacun de les rncourager it poitrsuivre rapidement
leur rottlc afin d'arriver it temps et de prendre
part it faction. QueF désappointement! Ges braves
liéros de eb inises-rougés liésilenl. se regardent
enlre eux, balhuiieut el finissent. lant bien que
mal, par dire qu'ils se soul trompés de direction;
qu'ils doivent rétotirner sur leurs pas jusqu'a
Blacon afin de pi entire la direction de Boni-ges,
pour de lit, gagner Döle.
Garibaldi et ses liommes dépensaient loute leur
énergie contre d'innocettles vidimus, et n'en
avaient plus t-tt face de i'euitcmi.
A COXTlXL'ER.
c_ c?