EMPRUNT D'ANVERS.
pourquoi aimerions-nous.noire palrie si elle
ne reiracait a notre esprit que de pauvres
et misérabtes souvenirs?
Un des crimes de la Revolution, c'est
d'avoir voulu anéanlir la piété filiale des gé-
nêrations nonvelles envers les ancêtres; elle
a ainsi frappé Ie patriotisme dans ses racines.
Elle a aussi porlé une grave aiieinte en atla-
quanl de son niieux les notions fondamenta-
ies de la familie, les bases de fempire
paternel, les liens naturels et inlimes du
foyer domestique. La palrie n est qu une
vaste collection de families, ou plutöt c'est
la familie agrandie, et quiconque sape Ie
foyer sape l'Etat. Enfin, la Revolution a
compléte son attentat contre la patrie en tra-
vaillant a arracher du coeur des masses Ie
sentiment religieus, car la rejigion, par ses
institutions, unit el consacre, rapproche les
hommes, va au fond de lout et preside a
tont.
N'avons-nous pas vu des écrits oü la reli
gion est accusée d'empêcher Ie développe-
ment de riiomme et de ses bons sentiments,
<ri les. idéés de palrie el de nation sont pre
sentees conime des idéés étroiles et odieuses,
011 Ie plus beau litre est celui de citoyen de
1'univers, et ou la collectivité devient
l'idéal du genre humain! Pensez-vous qu'un
peuple nourri de'pareilles doctrines puisse
ètre fortement fidéle a quelque chose, sauf
ses intéréts individuels?
Quand les nobles clioses se trouvent abo-
lies dans Ie cceur de l'liomme, on juge que
tout continue a aller bien, pourvu que Pon
garde son champ, son comptoir ou son ate
lier. On s'inqiiièle pen dti reste. Honle ou
gloire, bassesse ou dignité, décadence ou
grandeur, tout cela est indifférent. Au lieu
d'aimer son pays d'un amour tendrement
oraintif et ombrageux et de sonffrir de sa
inauvaise fortune,on s'enferme en soi-mème,
on n'est sensible qu'attx atteintes person-
nelles. Qu'imporle Ie gouvernement? Qu'im-
porte l'lionnéleté des chefs d'Etat, la loyaulé,
Ie dévouement? Que Ie pouvoir soit la proie
des plus hardis ou des plus coquins: on n'eu
prendra auctin souci. Une fois i'image de la
patrie effacée, on se désinléresse des affaires
publiques, et l'on se eouehe dans la servi
tude quelle que soil la main qui fasse ce lit
igoominieux.
LE PARTI DOCTRINAIRE.
Voici une exacte definition du parti doc
trinaire donnée par le Nouvellisle de Gand
Mnliler les lois, fausser les scrulins, Iripo-
ter les lisies électorales, aecaparer tuutes les
places, oulrager laehemenl les honnétcs
gens, vilipender et perséculer la religion,
ahélir Pouvrier par des orgies perpéluelles,
Se moqiicr de la pudeur des fenimes, cor-
rompre Penseignement de la jeunesse, gas-
pilier les finances, pressnrerles contribuables,
avoir deux poids et deux mesures, trailer les
honnètes gens en parias et courtiser la
canaille, ce sont lil les ceuvres habiluelles du
parti gueux.
Après cela il se présente cyniqnement
comme le parti le plus juste, ou plutöt eoni-
irie le seul juste et ses journaux parlent avec
suffisanee des exploileurs de la bétise hu-
maine, comme s'il en exislait d'autres
qti'eux!
Les libéraux s'acharnent de plus en plus
contre la Constitution beige. Deux fois de-
puis qumze jours, M. Ilymans a fail de ces
attaques I'objet de ses correspondanecs bru-
xelloises a In ihuse, Dimanehe il écrivail:
«II est cei iainement per'misanx libéraux
de demamler si, dans un pays oü Ie clergé
est organise colonic en Belgique, salarié par
l'Elal, mdépeiulani de son action el placé lout
enlier a la devotion d'un pouvoir élranger,
la liberie absolue est bien de nature a servir
la cause du progrés. la cause de I'alTran-
cliissement moral et inlellectuel des popu
lations.
Telle est la question en lilige; elle s'im-
pose a tons les esprits, et cc nest point par
des injures qu'on la résoudra.
Les attaques cyniques dirigces récemment
par certaines feuilles doctrinaires contre nos
institutions nationales, doivent avoir une
portee plus grande encore que nous ne le
croyions, car elles engagent I Indépendance
a eulrer en lice afin de recommander a ses
allies plus de réserve. Le parti libéral, dit-
elle, a, crovons iioiis, un grand intérèl a
protester hautement contre ces calomnies,
et tout d'abord a ne pas les provoquer par
des observations imprudentes qui le com-
promeltent en mème temps qu'elles don-
nent de ces tendances une idéé absolument
fausse. Voila des calomnies qui
on Pair de ne pas en ètre du lout, et qui, au
contraire, approchent beaucoup de la vérité,
ear [Indépendance avotic que des observa
tions imprudentesles provoquent, el que
celles ci comprometleiil Ic parti libéral.
li Indépendance Irouve ce jeu compromet-
tanl, el elle n'a pas lort; mais ne soyons pas
les dupes de la taclique de ce journal: il ne
fail pas le moindre cas de nos institutions
nationales, el si cela dépendait de lui, il y a
longlcinps qu'elles auraient vécu. Sa polémi-
que de cejourest l'hypocrisie mise en action
et rien que cela: il veul bien qu'on escamote
la Constitution, mais il ne pretend pas quon
avoue la chose.
Cela est si vrai que, la semaine dernière,
[Indépendance publiail sur le mème sujet
un article dans leqnel, sous prétexte d'enle-
ver a la Constitution quelques empatements
in mileselle proposait le nivellemenl de
tout ce qui existe: plus de budget des cultes,
plus de mélange du spiriluel et du tempo-
rel, separation absolue des deux pouvotrs,
divorce de l'ame et du corps. Mais en étalanl
ce mirobolant sysléme. I'Indépendance ne
s'est pas apercue qu'elle ballait autanl la
Constitution en bréebe que ceux dont elle
sermonait les défaillances de principes,
les velléités autoritaires. II n'y avail entre
les deux assaillanls d'aütre difference que
cel le qui existe entre le franc-parler et la
Tarluferie. Comme le disait trés-bien [Ami
de COrdreles deux écoles libérales se valent,
et a bien prendre, elles ne font qti'une: la
première, fraudant la Constitution, veut
rédnire législativement l'Eglise a la servitude,
et I'autre nous conduit lout droit a la barba-
rie.
REMPLACEMENT.
On écrit de Tourriai:
Les nouveanx miliciens de noire ville qui
se sont adressés au ministère de la guerre
pour avoir un remplacant, ont eu la bonne
chance d'étre servis a I'exception de deux
seulement.
TRISTE DÉFAITE!
Voici la note par laquelle le Journal offi-
ciel annonce Ie rappel de 1'Orénoque:
11Orénoquc vient d'étre appelé a Toulon.
Ce balknent, qui stationnait a Civila-
Veecbia depuis le raois d'Aoul 1870. avail
pour mission de se tenir a la disposition du
St Pére. pour le cas oü, contrairement aux
désirs de la France, Sa Saintetése déciderail
a quitter fltalie.
»Le depart del'OjreMoyMen'implique aucun
changement dan's les sentiments de dévoue
ment et de sollicilude de la France envers Sa
Saintele.
Un nouveau batiment a été mis a la
disposition du Sl-Pere; maintenu avec cette
destination, dans un des ports franouis de la
Mediterranée, il sera prèt en tout temps a se
rendre a I'appel qui lui serail adressé sur
l'ordre du Souverain Pontile.
Ces mesures nou velles, dont la libre
application nesaurait renconlrer d'obslacles,
ont été porlées a la connaissance de Sa Sain-
leté, qui a daigné les accueillir avec con-
fiunce.
Le Klèberaffecté a une mission spécia
le, a recu l'ordre de quitter le port de Tou
lon et de partir pour la Corse.
ESPAGNE.
L'Espagne, déja lant éprouvée par la
guerre civile, l'est aussi par les éléments.
La province de Lerida vient d'étre le theatre
d'nn épouvantable désastre. La Sègre a
débordé. Plus de cent personnes ont péri.
C'est pendant la nuit que l'irruplion soudaine
des eaux s'est accomplie et cette circohstance
a puissamment coatribué a augmenter les
proportions de la catastrophe. Deux cent
cinqnanle maisons ont été emporlées par les
eaux sans qu'il soit resté une seule pierre.
Ati point qu'il est impossibles peu prés de
désignerla place oü elles se trouvaient.
Sur les 140 feux que possédait le char
mant village de Barbens, il ne reste que six
maisons. Les flots ont emporté quatre-vingt-
seize maisons a Guimera el, sous leurs
debris, on a relrouvé les cadavres de 33
personnes, au nombre desquelles le maire el
sa familie. Florista a perdu vingl maisons,
el six habitants ont irouve la mort dans les
ondes courroucées. Poursuivanl ses ravages,
l'eau a successi vemen l envahi Argonsola, oü
2b personnes ont péri; Villabrasa, Tarros,
Claravals; les morts sont nombreux sur tous
ces points. II est impossible, du reste d'en
préciser le cbilïre, car les eaux ont emporté
avec elles bien des cadavres.
ALLEMAGNE.
On écrit de Berlin, le 10 Oclobre:
La conversion de la Reine douairière de
Baviére, qui était une luthérienne croyante
el picuse, est atlribuée aux intluences de son
entourage et aussi a celle des Seeurs de Nie-
derbronn, qui ont actuellement pour aumó-
nicr l'abbé Simonis, depute au Reichstag.
Ges Soenrs soignérent, en 1868, ia Reine
Marie pendant une grave maladie. On racon-
te qu'a cette époque la Reine, touchée de
leur piété et de leur dévouement, promit
d'étudier sérieusement la question de son
entree dans le sein de l'Eglise calhoiique.
Laisscz-moi vous redire aussi a ce pro
pos une petite anecdote très-authentique,
qui se rapporle également aux Soeurs de
Niederbronn. II y a environ dix-huit mois,
l'impéralrice de Russie fit venir deux reli-
gieuses de ce couvent pour soignerunede
ses dames d bonneur. L'empereur Alexandre,
qui venait tons les jours rendre visile a la
malade. s'entretenait chaqne fois avec les
Soeurs. II dit un jour a la plus agée des
deux: Que feriez vous si l'on venait a vous
expnlser d'Allemagne. comme on expulse
les Jèsuiles et lant d'autres religienx? La
Sceur répondil: Sire, nous viendrions vous
demnnder un asile. Surquoi le czar, pre-
nanl la main de la Sceur, lui dit du ton le
le plus cordial: Eb bien, oni, si jamais
vous ètes dans ce cas, venez ehez tnoi, je
serai lieureux de vous accueillir. Je vous en
donne l'assurance, et, le cas échéanl, ne
l'oubliez pas.Ce trait charmant du czar
Alexandre m'a été conté par l'excellenl abbé
Simonis.
L'archevêque de Cologne a élé relaché
après avoir fait six mois neuf jours de de
tention, qui reftréserttenl environ 38,000 fr.
d'amende. Avanl peu, il aura un nouveau
compte a régler, et ce sera toujours a recom-
mencer, jusqu'au moment oü, selon 1 expres
sion d'un journal polonais, Dien descendra
du ciel et se meiera un pen des choses d'ici
bas. L'évèque de Breslau s'est vu enlever
sou revenu c'est a dire son traitement de
43,000 francs. Le fisc n'cn continue pas
moins a lui faire payer l'impöt sur le revenu,
soit 1,87a francs; «car, lui dit on, si vous
n'avez pas de revenu, c'est que vous le vou-
lez bien; le jour oü vous serez sage, on vous
paiera voire traitement. Comme plaisanle-
rie, c'est assez bien réussi.
LE COMTE D'ARNIM.
Quelle est la vraie cause de l'arrestation
de ee liaut personnage? La crainte qui lour-
menterait le cbancelierdc l'empire, legrand
ministre, de voir divulgner les plans de sa
politique par la publication de la correspon-
dartce soustra ile.
Quelle est la portee du coup d'Eint du
Richelieu de la Prusse? c'est de mettre en
presence tout le parti oonservaleur contre Ie
parti libéral et prineipalemcnt contre sou
chef Bisnjark, de qui il tire sa plus grande
force. Le nom Amim signifie Iéjion, car
l'homme que le chancelier a eu l'audace de
jeter si brutalement dans une maison de
force, est apparenté a environ trois cents
families des plus qualifiées el des plus consi
derables de ia Prusse.
Voila pourquoi le vieil empereur, retire a
Baden-Baden, pa rail vouloir se désintéresser
de cette lutle qu'il est impuissant a arrèter
et mème a modérer.
Ou écrit de Sainl-Pétersbourg au Bien
public
La Russie vient de prendre des resolu
tions qui semblent répondre a la nouvelle
creation prussiènne d'nn landsturm. Le mi
nistre de la guerre russe a signé cinq décrets
d'une trés-haute importance militaire, qui
changent complétemenl les régies exislantes
ponr ia mobilisation de l'armée el la forma
tion des corps de réserve.
('lirnuique Iocale4
LE CRI D UNE VICTIME.
Voici un témoignage tombé naguère de la
plume d'un homme élevé dans une maison
d education fibérale:
Nous sommes sortis de nos écoles, oü
1'on parlait de Dieu et de l'Eglise en ricanant,
le blasphéme a la bouche; el nos coeurs,
trop légers pour lutter et pour sonffrir, se
flélrireut comme des fleurs brisées. Ainsi le
principe de mort deseendit froidement el
sans secousse de la téte aux entrailles. Au
lieu d'avoir l'enthousiasme du mal, nous
n'eümes que Pabnégation du bien, au lieu
du désespoir, l'insensibilité. Des enfanls de
quinze ans tcnaient des propos qui auraient
fait frémir d'horreur. La communion du
Christ, l'hostie, ce gage élernel de l'amour
divin... Je ne continue pas,... ces horribles
sacriléges furent connus et officiellement
constatés.
Heureux ceux qui échappent a ces enfers...
El quand ces malheureux jeunes gens, qu'on
a élevédans le mépris de la religion, oni bu
jusqua la lie le calico d'amerlume, la soif les
pousse encore: Errant dans le secret des
solitudes ou dans les splendides carrofours
des villes célébres, le jeune homme se sent
oppressé d'aspiralions sans bot; il s'éloigne
des réalités de la vie comme d'une prison oü
sou cceur étouffe, el il demande a tout ce qui
est vague, aux images du soir. aux vents de
Pautomue, aux feuilles lombées des bom,
une impression qui le remplisse en le na-
yrant. Mais e'est en vain: les images passenl,
les vents se laiseut, les feuilles sedccolorent
el se desséchent, sans lui dire pourquoi il
souffre.
Voila la victime de I education homicide.
Et cependant comme la réponse est lacile a
cette question: pourquoi souffre-t-il? Si ses
tristes maitres avaient compris leur sainteet
noble mission, s'ils avaient compris l'enfanl
tel que Dieu l'a ciéé et que le Christ Pa
régénéré, Is lui auraient appris que pour
nous éclairer, Jesus Christ a laissé une doc
trine divine qui enseigne loule vérité; que
pour nous ginder, il a diclé des préceptes
qui seuls enseignenl loute vertu; que pour
nous sanctifier, il a institué un sacrifice, des
sacrements, un sacerdoce; que pour nous
régir, pour nous conduire au ciel, la palrie
de nos ames, il a institué son Eglise, dirigée
par le Saint-Esprit!
Tout cala, n'apprend on pas plutöt a le
mépriser dans les écoles telles qu'en impo-
senl et en érigent nos libéraux? Et qtielles
en sont encore lesautres suites pour la mora-
liléde la jeunesse? Pour cette fois tironsun
voile la-dessus, cela pourrait nous ainener
trop loin.
Doctcnrs libéraux, qu'avez-vous a nous
ofinr de mieux que Ie catéchisme, que la
doctrine du chrislanisme?
Rien, rien!
II ne sort de vos brouiliards que des ora-
ges.Nous, nous en tenons a la science caiholi-
que; elle a fait ses preuves en répandant les
bienfails d'une civilisation incomparable, que
vous ne délruirez pas, sacbez-le bien: car
ce que les géants n'onl pil défaire, vous,
pygmées, vous le pourrez encore moins. La
pyramide éicrnelle ne tombera pas sons les
coups de vos épiogles. Emporlés sur un
fragile esquif vous la voyez s'abaisser a
I'horizon, vous croyez qu'elle disparait
Elle reste immobile el c'est vous qui passez...
La plume, eelte pioche de la gent gratte-
papier, n'est ni assez grande, ni assez forte
ment trempée, ni toujours assez bien inaniée,
surtout par vos mains débiles, pour enlamer
le divin granit de la rocbe immortelle. En
lout cas, dés que vous toucherez a la fierre
Axci.ii,.vire, elle se redressera de toule sa
hauteur, se renvesera sur vous, vous écrase-
ra et reprendra tranquillement sa place dans
Ie fondement cèleste, pour recevoir les
nouvelles assises d'tin edifice plus solide et
plus grandiose, si possible, que celui oü
s'abritérenl dix-huit siècles.
Libéraux contempteurs de la religion, on
dirait vraiment que vous ne savez pas mieux
l'histoire que Ie catéchisme. Eb! oui: car si
vous saviez lire les annales des péuples,
vous déposeriez les armes, vous declarant
déja vaincns, et vous adorcriez ce que vous
aspirez a délruire; car vous comprendriez,
en tremblant pour vos foyers et pour vous-
mémes.qnenos triomphes passés renferment
la loi et sont le presage infaiilible de nos
triomphes a venir. Dans les sciences naturel
les, une série de phénomènes semblables
dans les mèmes circonstances, fait connailre
la loi qui les régit et determine la cause
seconde dont ils découlent. Dans les sciences
morales, dans l'histoire, par exemple, mal-
gré les rapports presqu'mfinis du libre
arbitre des hommes avec les devoirs, les
passions et les obstacles, le pliilosophe peut,
avec une certitude morale, déterminer la
loi des revolutions ou du progrés des peo
ples. La, comme dans la nature, les meines
causes aménent les mèmes effets. Ainsi nous
avons le droit de vous dire: Vous périrez par
vos excés, nous renaitrons plus forts de vos
ruines.
ENCORE LE THEATRE.
Les journaux libéraux eux-mêrnes recon-
naissent la profonde immoralité du ihéatre
et jeltent le cri d'alarme. Ecoutons encore a
ce sujet le Journal de Liége que cerles on
n'accusera pas de pruderie. Voici comment
il s'exprime au sujet d'une pièce représentée
a Liége el inlitulée la Chute:
La Chute a obtenu au theatre de la rue
Surlet un suecès que l'on ne peut guère ex-
pliquer que par l'étrangeté du sujet et I'im-
MOIUI.1TF. nu denouement. C'est triste a dire,
mais nous en sommes malheureusemenl ar
rivés la aujourd'hui, que le public ne se
laisse plus guére émouvoir que par la mise
en scène de situations scabreuses el forte
ment épicées; il ne se monlre plus guère
salisfait que quand le dramaturge fouille de
son scalpel, pour les mettre a nu, les plaies
les plus hideuses de l'humanilé, ees vices les
Nous avons déja eu l'occasion de com-
baltre cette tendance du theatre moderne, et
nous devons inalbeureusement constaler que
le mal s'aggrave au lieu de disparaitre.
Un grand malheur vient de frapper nne
des families les plus honorables de noire
province. M. Paul Retbune, fils de M. Jean
Betbune-d'Ydewalle de Gand, est mort a la
suite d'un accident de chemin de fer. Le
jeune homme se rendait a Reuron en com
pagnie de son pére, de sa mére el de son
oncle Mgr Bethune, afin d'assisler a la pro-
fession religieuse de son fiére Félix, einré
aux Bénédictiris.
L'accident a eu lieu a la suite d'une colli-
sion entre deux trains sur la route de Metz
a Strasbourg.
M. Jean Retbune est grièvcment blessé et
de retour a Gand.
Mgr Bethune, chanoine de la calhédrale de
Bruges, est sain et sauf.
On souscrit sans frais
Chez M. A. VONCK-CLÉMENT,
a H p res.
F AITS DIVERS.
PLUS HO.NTEUX ET LES PLUS BLA.MABLES,
Accidents de chemin de fer. Le 10 de ce
mois, M. Beernaerl, ininislre des Iravanx publics,
s'est rendu a l'liópiial Saini Pierre de Bi uxelles, oü
il a examiné avec la plus grande alienlion les alelies
ou coquilles estampées, inveiiiées par M. le doeieur
Guillery el proposécs par lui pour le pansement
rapide des blessures en cas it'accidems de chemin
de fer.
Un appareil placé sur une fracture de la cuisse a
été, en presence du ministre, enlevé el replacé en
cinq minutes, sans occassionner la moindre douleur
au malade. Après s'èire enlreienu avec le direcleur
et plttsieurs function na i res de l'étabiissement, M.
le ministre s'est retiré en exprimani sa satisfaction la
plus complete. Sa visile avail duré une heure et
demie.
Dans la journée de Lundi, le prix du pain a
encore baissé dans plttsieurs quartiersde Paris. Des
boulangers de la rue Sainl-Antoine vendent actuelle
ment Ïi0 c. les "2 kilog. de pain de bonne qualité.
Le due d'Aumale et le prince de Join ville
avaient fait naguère uuprès de M.Thiers dos démar
ches ayanl pour bnt d'obtenir la translation en
France des cendresde Louis-Philippe.
La chute de l'ex-président de la république
empécha ce projet d'aboutir.
La Palrie annonce que les princes recoir,mentent,
leurs instances auprès du président actuel do la
république.
Aux objections qui lui auraient été faitesace
sujet ils répondent que In cérémonie en question
s'accomplirait entre iniimcs et par conséquent ne
donnerait lieu a aucune manifestation publique.
A une leltre du président de la Lorraine, lui
signiftant la suppression des Frères des Ecoles
chréliennes, le conseil municipal de Metz a fait une
réponse pleine de cceur et inspiiée par le noble
sentiment de la reconnaissance. Elle mérite d'etre
mise en relief:
ci Le Conseil voit a regret disparaitre de nos
écoles municipales des institutours dont le caractère
honorable, le rare el modeste dévouement, sont tou
jours restés a la hauteur do la mission qui leur était
coiilióe.
Depuis plus de SO ans, les Frères des Ecoles
chréliennes remplissaient celle mission a la satisfac
tion de nos populations, el le Conseil ne saurait,
sans méconnaitre les services rendus, hésiler a
donnet' un témoignage d'eslitne el de reconnaisan1
souvenir a ceux qui ont constammeni prouvé qu't'
était mérité.
Une dróle d'histoire. L'aulre soir, vers
onze heures, !e docteur X..., dont la haute taille et
les épaules carrées feraieot envie it Portltos lui-mè-
me, traversaii le pont des Saints-Péres, rentrant a
son domicile.
II se trouvait au millieu du pont les passants
étaient trés rares a ce moment-la lorsqu'un grand
gaillard, a mine suspecte, l'uborde et lui portam la
main au collet:
T'esl mort si lu ne payes rien!
Si tu veux, je paye a boire, riposte le docteur
X
Et saisissant l'homme a bras le corps, il le sotilé
ve. a la hauteur du garde-fou. L'homme se débat,
lait un faux mouvement et tombe dans la Seine.
Le docteur effrayé se ponehe, et, a la lue.ur de la
pieitie lune, vou son agresseur se déballre; le mal
heureux ne savail pas nager. Le docteur X.öte
son paletot, se jet le a l'eau el repèehe l'homme.
Mais voici le plus ourieux de l'aventure
Le docteur X... potte au poste son demi-noyé
évanoui, cl se dispose a aller eliez lui se séelter et se
eoueher Refus du chef de puste. li faul que Ie
commissaire de police interroge et verbalise: or, le
commissaire est couché. Le docteur devra altendre
jusqu'au lendemain matin.
El pendant ce temps, le noyé revenait a lui, et ie
premier cri, en voyant son sauveur était: A l'assas-
sin? c'est lui! a l'assassin!
Peu s'en est fallu qn'on ne mil les mcnolles au
docteur X.... II se lira d'al'faire en offram a tous les
hommes du poste un punch, dont sa victime s'abreu-
va plus largement que personne.
Un paysan se présente au scrulin, uil bulletin
de vote dans chaque main.
Le maire. Vous ne pouvez mettre qu'un bulletin.
Le paysan.^Mais, puisqu'ils ai'om promts tous
jes deux un bureau de labuc!