Mgr Dupanloup aborde ensuite un sujet
plus grave encore, celui des menaces faites
a la Propagande.
Eunles docete omnes grilles, a dit le
Christ a ses apólres en les quitlant. Le Pape
est, si je le puis dire l'exéculetir testamen
taire de cclle derniére el grande parole de
Jèsus-Chrisl.
Comment admettre que le Souverain Pon-
tiie puisse se passer d'une maison de propa
gande catholique?
Appeler a la foi et a la civilisation chré-
tiennes les populations barbares, qui cou-
v'renl encore les parlies éloignées du globe,
tel a toujours été le droit el le devoir de
l'Eglise. C'est ainsi qu'eile a porté la foi évnn-
gélique jttsqu'aux extrémilés de la terre et
ouvert en memo temps a toules les nations,
et dans Pintere! mème de leur ricbesse, de
leur consideration et de leur politique, des
relations qui leur sont infiniment précieuses.
Si done il est one oeuvre admirable, émi-
nemment chréliennc et civilisatrice, n'est-ce
pas Pceuvre des missions? C'est l'immortelle
gloirc de l'Eglise catholique qu'eile ne cessc
dy travail lei* avec un zéle infaligable, el de
susciler dans son sein pas milliers les apó
lres. Oii ne sont iIs pas aujourd'hui? Quels
climats brülants ou glacés les arrètenl?
Quelles fatigues, quels périls, quels suppli-
ces les efl'raient? Parlout ou abordenl nos
voyageurs, nos coinmercanls, nos consuls,
les missionnaires les ont devancés et leur
préparent les voies. Plus de deux cents dio
ceses sont organises a l'beure qn'il est dans
les pays de missions. Je me sens fier pour la
France en pensant que plus de quinze cents
missionnaires francais, sans compter nos
licroïquas sceurs de cbarité. travaillent en ce
moment a propager rEvangfle. -
Eh bien! qui organise,qui dirige loutes ces
missions? C'est cetle grande Congrégalion
romaine qui s'appelle la Propagande; la Pro
pagande, que je définirais volonliers le mi
nistère des missions catlioliques; la première
dés lors el la plus indispensable de ces ad
ministrations par lesqöelles le Pape gouverne
l'Eglise aniverselle. C'est clle qui, par ses
vicaires apostoliques, regit toules les con-
trées oii la hiërarchie catholique n'est plus
ou n'est pas encore régulièrement constiluée;
a elle ressortissent tons les établissemenls de
mission, d'bommes et de femmes, dispersés
dans l'Orient, l'lnde, l'Afrique, l'Amériqne
et les iles de l'Océanie: tout le clergé, régu
lier et séculier, qui, sous un nom ou sous un
autre, propage les conquètes religieuses,
les consolide, les administre, dépend d'elle.
li est si vrai que la Propagande est une insti
tution d'apostolal non pas local, mais pour
le monde entier, qu'eile ne recoil pas d'éléves
de nalionalité italienne: lous les sujets, for
mes a son école, doivenl retourneraux or-
dres, d'origine el de pays divers qui les
envoienl.
Telle est la Propagande, de toutes les Con
gregations rornaines, je le répète, la plus
considerable, la plus indispensable, Et c'est
sur une pareille institution, monsieur le
minislre, que le gouvernement ilalien ne
craint pas de metlre la main!
Déja il lui a porté, ainsi qu'aux missions
catlioliques, un coup profond, en désorga-
nisant les ordies religieux qui fournissent
les missionnaires.
Mais c'est mainlennnt a cette grande Con
grégalion de la Propagande, directemenl,
que Ie gouvernement ilalien ne craint pas de
s'attaqucr: la loi qui soumei lous les bjens
des mstitutions conservées a la conversion
en rentes ilaliennes, le gouvernement ilalien,
parait-il, veut l'appliquer a la Propagande
elle-mème: c'est, monsieur le ministro, la
flapper de mort.
Elle possède son palais, buti au temps
d'Urbain VIII, qui abrite ses administrations,
ses archives, un collége particulier, en de
hors des autres donl je pariais tout a l'beu
re el qui dépendent d'elle, son immense im-
primerie pour toutes les languesel dialectes
du monde; oii voulez-vous, quand vous
l'aurez chassée de son palais, qu'eile inslalle
loutes ces choses?
C'est avec des maisons sises a Rome, el
avec des bions situés dans l'Etat pontifical,
qu'eile subvient a ses dépenses; mais quelle
perte ne lui fera pas subir la depreciation
inevitable de ces propriétés, par suite d'une
venle foroée, el dans un délai restreint.
Elle possède de 14 la millions de biens-
fonds, qui donnent un revenu desept a buit
cent mille francs. Esl- oe Ja-, monsieur le mi
nistre, ce qui excilerail vos eonvoitises? Est-
ce la ce que vous envieriez a ces loinlaines
cbrélicnlés, et a ces pauvres el héroïques
missionnaires qui ont tout quitté pour aller
planter la crotx sur les lorres infidèles? Trou-
vez vous done quec'estlrop pour l'ceuvre
immense et magnifique d'apostolal et de
civilisation qu'accomplit la Propagande?
Combion l'Angleterre donne-l-elle chaque
année pour les missions proteslanles? Vingt
millions. Et la Russie, pour les missionnaires
du schisme? Qualre millions. La Propagande
dispose de moins d'un million pour la diffu
sion de l'Evangile: et sur ces ressources
deux fois sacrées, aux yeux de Vhumanilé
comme de ia Religion, vous oseriez élendre
la main!
Quoi! vous avcz a Rome, monsieur Ie mi
nislre, un tel foyer de civilisation el de
lumiére, le centre mème du grand aposlolal
catholique, une institution qui cnvoic les
missionnaires de l'Evangile, c'esl-a-dire de
la civilisation, parlout; qui a rendu el rend
chaque jour a la diplomatie européenne, au
commerce, aux lettres, aux sciences, tant
de services et vous ne seriez pas fiers d'un
tel honneur, et vous n'éprouveriez pas le
désir den conserver le glorieux privilége,
et vous ne sentiriez pas que toucher a une
pareille institution,Cce serail vous déshono-
rer aux yeux non seuiemenl des peuples
chréliens. mais de toute nation civilisée!
(yi continucr.)
LES LIRÉRAUX EN' SUISSE.
On lit dans le Cpttrrier de Genève du 20
Oclobre:
La siirelé publique n'existera-t-elle done
plus pour les catlioliques dans le canton de
Genève?
Dimanche après-midi, le chanoine Bou
vier el son neveu, l'abbé Bouvier, sémina-
risle, ont été assaillis publiquement et mal
traités publiquemenl par les vieux-catholi-
ques.
Le jeune abbé a recu des coups de pied
et de poings, d'une troupe de furieux qui
faisaient cercle autour de lui Le chanoine a
été blessé a la main. Deux hommes, qui ont
voulu venir a leur secours, ont été horrible-
ment battus; l'un deux a recu des blessures
graves.
Tout cela se passait a Lancy, qui est la
commune du chanoine et de sou neveu.
Le chanoine Bouvier, qui a évangélisé les
nègres dans les colonies loinlaines, n'a ja
mais rencontré au milieu d'eux les brutalités
qu'il vient de subir dans son pays, et dans
sa paroisse natale, ou il avail cru venir pas
ser en paix les dernièresannées desa vie.
LIBERALISME, DESPOTISME.
Décidément uo's libéraux perdent la tèle.
M. de Bismark les rend radicalement fous.
Voici les lignes incroyabTes que nous lisons
dans le Journal de Liége
M. de Bismark poursuit la grande latte
que les ultramonlains provoquenl parlout
en s'aliaquant aux bases de la sociéte moder
ne; il la poussera, s'il le faul, jusqu'a ce que
les menées ténébreuses des fauleurs de l'ab-
solutisme sacerdotal soienl réduits it l'im
puissance.
La reconnaissance du gouvernement espa-
gnol, les incidents de l'Orénoque et de l'em-
prisonncmcnl de M. d'Arnim montrent que,
dans les grandes comme dans les petites
choses, il exécute un plan parfaitement
arrèté cl qu'il areivera un moment ou les
armées décideront de nouveau entre l'ancien
régime et le monde moderne, si certains
peuples ne sont assez sages pour arrèter
d'eux-mèmes l'aveugle croisade entreprise
par la milice de Loyola.
C'est du beau, dit a ce propos la Gazelle
de Liégeet c'est vraimenl et sincéremcnt
liberal ct digne du XIX0 siècle!
M. de Bismark, qui a gonverné en dépit
du Parlement de son pays; qui a usé envers
l'Autriche de procédés inqualifiables, contrai-
res a toute loyauté et a toute équilé, procédés
si bien mis en lumiére par M. de La Marmo
ra; qui a condamné a I'exil des centaines de
ciloyens allemands coupables d'èlre des
jésuitcs et des religieux; qui dépouille les
laïquesde leur fortune et les jolte en prison
paree qu'ils défendent au prix de leur sang
la liberlé des times, M. de Bismark, qui ne
recule devant aucun arbitraire pour rendre
l'Etat omnipotent et Césarien, M. de Bismark
est le libéral par excellence, l'espoir de tous
les libéraux! C'est avouer naïvement que le
libéralisme n'est que l'oppressiou des ames,
la négation de la liberté, de la civilisation et
le rcnouvellement des doctrines païennes.
Mais ce qui dépasse toute borne, c'est
d'appeler de ses vceux le jour oü M. de Bis
mark recourra aux armes pour assurer
en Europe le triomphe de ses doctrines des-
potiques et anli-chrétiennes. Reconsliluer le
césarisme, essayer d'organiser une religion
d'Elal, prenantla place de l'Eglise de Jésus-
Christ, recourir a Tarnende, a la prison, a
l'exil, faire peser parlout tin jong de fer,
c'est poursuivre la grande lutleconlre les
ultramonlains.
Nous sommes vraimenl fiers, nous catlio
liques, nous chréliens, c'est-a dire nous ul
tramonlains, nous sommes fiers qu'on voil
en nous les adyersaires de la politique ac-
luelle du nonvei empire allcmand. On ne
pourrait proclamer plus claircment que nous
défendons, avec les droits de la conscience,
de l'Eglise, la liberie des ciloyens et des
peuples.
LA LIBERTÉ POUR TOUS.
Avez-vous jamais enlendu parler de mós-
sieu Gils? Non.
Eb bien, vous allez en entendre parler.
M. Gits, (unique le seul M. Gits est con-
seiller communal et libéral de la belle ville
d'Anvers. C'est la que gil Gils, c'est la sur-
lout que rugil Gils.
Le dernier rugissemenl de ce bon retcn-
lira longtemps et jellerait la terreur dans
lous les coins du pays... si l'on ne savait
quels bouts d'oreilles M. Gits a montrés.
II faut dire que M. Gits n'aime ni les ca-
pucins ni les carmes-déchaux. Les pieds
nus de ces bons pères lui causent des accès
de fureur inimaginables. En bon libéral
qu'il est, la nudité des jambes le plonge dans
des extases quand il est au theatre; il tolère
aussi volontiers les nudilés en pcinlureel
mème les déshabillés; il vocifère contre les
obscurantins qui demandent qu'on babi lie
un peu plus les danseuses et les peinlures.
Mais le pied nu d'un capucin. Ne lui en par-
lez pas. Ca l'exaspére.
Ca l'exaspére, ca l'horripile, ca le convul-
sionne tellement qu'il vient, en pleine séance
du conseil communal d'Anvers, de formuler
contre les capueins ellescarmes l'édil de
proscription suivant:
II est inlerdit aux personnes vètues d'u
ne maniére inconvenante el nolammenl aux
capueinsanx car mes, etc., d'cntrer dans
les voiluresdu tramway.
Un certain M. Nauls a appuyé cette pro
position.
Vous croyez que ce n'est pas arrivé?...
Eli bien, ce sont les fetiilles liberales elles-
mèmes qui annoncent ce trait d'inouïsme.
Elles regrellent même que la proposition de
ces messieurs ait été écartée par 12 voix
contre 8.
Vrai. Les gueux d'Anvers n'onl pas osé
pousser les choses jusque-la.
{Les Fails divers.)
Clironiqne local*',
DÉDIÉ AL'X DISCIPLES DU PROGBÈS.
S'il arrive souvent aux journalistes libé
raux de signaler les prélenducs richesses
des religieux el des religieuses qui se revè-
lent d'habillements grossiers, se nourrissent
de peu et couchent sur la dure dans une
pauvre celluie, jamais ils ne songent a decla
rer excessifs les appointemenls fabuleux que
l'on donne aujourd'hui aux gens de théalre.
Noustrouvons a ce sujet un détail intéres
sant dans une l'euille francaise.
La Palti, cette étoile d'opéra a qui un pu
blic idolatre jclte des lleurs en y atlachanl
deux ou trois cent mille francs de pierreries
dans une seulesoirée, touche 3,000 fr. par
représentalion a Paris. Cela lui fait 130,000
francs par mois, et en supposant qu'eile joue
pendant 10 mois de l'année, un millioncinq
cent mille francs par an. Ajoutcz a cela
l'accessoire des petils cadeaux qui valcnt
bien le principal.
Faur.e, le barylon de l'opéra parisien, est
moins bien traité. II negagn'eque la modi-
<jue sonime de 1,300 francs par soireec'csl-
a dire de quoi faire vivredeux families pau
vres pur an. Cel artiste, indigné de se voir
payer si chichement en comparaison Je la
Palti, vient de donner sa démission.
Voiia cerles des gaiHards el des gaillardcs
qui ne se contenlent pas de peu! Et il faut
(pie ce soient les conlribuables qui palissen!
pour satisfaire a leurs exigences! Et, comme
disent parfois les journaux libéraux, il y a
tant de pauvres qui meurent de faim!
A BAS LE MINISTÈRE DE LA BANQUEROUTE
La banqueroute de UElat, invcnlée par M.
Frère ad vsam badaudorumcontinue a
s'accenluer de plus en plus, el le ministère
ne sail guère de quel bois faire flèche: c'est
dans Ie Monileur d'liier que nous en trouvons
la triple preuve.:
Pendant les neuf premiers mois de l'an
née courante, les impöts directs ont produit
£,40?,0<»8 IV. OS c. de plus qu'on
1873;
Les impóls indirects accusent une diffe
rence en faveur des trois premiers trimestres
de 1874, comparativemenl a la mème pério
de de 1873, de fi:S,OtO,$43 fr. 94 c.
A la Bourse de Bruxelles on a coté Same-
di le 4 1/2 p. c. beige a 193 el le 4 p. c. a
fr. 98-85.
En presence de ces faits, produits par des
chiffres brulaux, M. Frère doit demander, a
I'ouverLire de la session, la mise en accusa
tion de M. Malou el de ses collègues, car on
ne saurait sévir avec trop de rigueur contre
des banqueroutiers officiels, dont la
gestion consolide le crédit del'Elat etarnène
en neuf mois de temps quinze millions cl
demi de plus dans les caisses de l'Etat que
l'année derniére. A bas Jonc le ministère
de la banqueroute! Palrie
CI1RONIQUE JUDICIAIRE.
Voici les causes qui seront portées devant
laCour d'assises de la Flandre occidentale
pendant la 1° session du 4° trimestre 1874:
Lundi, 2 Novembre. Emile Letebvre,
d'Ypres. Incendie.Ministère public,
M. le substitul Würlh. Défenseur M° Van
Caillie.
Mardi, 3 Novembre. Pierre De Weert,
d'Ypres. Vol qualifié. Ministère public,
M. Ie -substitul Wiirth. Défenseur, Mc
Vrn den BosSche.
Mercredi, 4 Novembre. Van Steenkisle
et Verpouck, de Bruges. Vol qualifié.
Ministère public, M. le substitul Hynderick.
Défenseurs, M" Kervyn de Gaiflïer et
Adolphe Claeys.
Jcudi, 3 Novembre. Pierre Dcrre, de
Bruges. Assassinat. Ministère public,
M. le subslilut Hynderick. Défenseur M°
Adolphe De Clercq.
Vendredi, 6 Novembre. Jacques Pan
koek, de Bruges. Tentative d'assassinat.
Ministère public, M. le substitul Hyude-
rick. Défenseur, Mcs Macrtens et Depoor-
tere.
AU PROGIIÈS COMME AU JOURNAL
DE BRUGES.
On sail qu'un journal socialiste de Ver-
viers émeltait naguère, avec un rare cynis
me, l'avis qu'on pouvait, en toute conscien
ce, voler dans les églises. De lit a prétendre
qu'il est parfaitement permis de s'approprier
les biens des ecclésiasliques, il n'y a que la
distance d'un cheveu.
Cette théorie est prêchée par le Journal
de Bruges. En effet, cetle feuille rendant
compte de la séquestralion de Mgr Theodoli
par des bandits ilaliens, approuve eet auda-
cieux coup de main, paree que Ie prélat ran-
conné est... riche!
Voleurs el larrons de tout pays, profilez
bien du conseil! Ne puisez done plus dans
les petites bourses: le jeu ne vaut pas la
chandelle; mais pillez hardiment les coffres-
forts, que le propriétaire s'appelle Mgr Theo
doli ou le comte de Kerchove de Denler-
ghem, pourvu... qu'il soil richel
Nous félicitons sincèrement le Journal de
Bruges de sa belle trouvaille,, qui aura le
mérite de metlre parfaitement a l'aise tons
les particuliers qui ont des notions élasti-
ques sur le tien et le mien.
[Journal de Bruxelles.)
AVF.U D'UN ADVERSAAIRE.
Dans une étude sur l'enseignement en
France, le Temps, peu suspect de favoriser
l'éducation religieuse, s'exprime comme il
suil:
«Comment se fait-il que, dans un pays
comme le nólre, tant de families recherchent
l'éducation desétablissements ecclésiasliques?
Cetle énigme doit avoir sa clef, et cette clef,
la voici: C'est qu'a cólé de I'instruction pro-
prement dite, les maitres ecclésiasliques ont
que/que souci de I'education morale. Leur
discipline n'est ni oppressive, ni humiliante.
Leurs écoles ne sont point des casernes; on
n'y conduit pas l'enfant au tambour; on ne
le méne pas a coups de pensums et de rele-
nues. Le mailre et l'élève entretiennent des
rapports affectueux, el cetle familiarilé n'ex-
clut ni l'obéissance ni le respect.
Cel aveu d'un adversaire est a noler.
NECROLOGIE.
Un des plus anciens avocals dc barreau de
Bruxelles, M. Sancke, est décédé Vendredi,
dans l'après-midi, a Bruxelles. II était pro-
fesseur a UUniversité fibre de Bruxelles.
M. Sancke a succombé aux suites d'une
tentative de suicide.
Le Journal de Bruxelles nous apprend
qu'il a eu Ie bonhcur de fnourir dans le sein
de l'Eglise catholique: il a recu les derniërs
sacremenls.
REMPLACEMENT.
Le Département de la guerre est, suivant
ce qu'on nous rapporle, parvenu a se procu
rer environ onze cents volontaires a primes
pour effecluer le remplacement des miliciens
de la levée de 1874, ayant rempli les forma-
lités prescriles pour jouir de cetle faveur.
Malhcurcusemcnl ce nombre est insufli-
sant, cc département ayant a remplacer
1,600 hommes au moins; 300 decesdcr-
niers auronl done a pourvoir eux-mêmes a
leur remplacement.
Plus de 3,008 miliciensavaient, avanl le
tirageau sort de la circonscription, versé la
somme de 200 fr. dans les caisses de l'Etat,
pour conserver la facullé de se faire rempla
cer; 1,400 d'entre eux ayant oblenu des nu-
méros non susceptibles d'appel, les 280,000
fr. versés par eux, reslenl acquis au gouver
nement.
Ceux des miliciens auxquels a été favora
ble Ie tirage au sort pour régler l'ordredu
remplacement recoivent avis qu un homme
leur sera fourni par le gouvernement et que
de ce chef ils ont a verser, dans un court
délai qu'on leur assigne, la somme nécessai
re pour parfaire le prix du remplacement
fixé a 1,600 fr. A défaul d'effecluer le vehe
ment de cette somme, ils perdent lout droit
a la prioritédu remplacement et le Départe
ment de la guerre dispose de ses volontaires
a primes en faveur d'aulres miliciens.
Le public est informé que lo roulage sur
le pont de Steenstraete, situé a ('intersection
du canal d'Ypres a l'Yser et de la route d'Y
pres a Dixnnide, sera inlerrompu pendant
un terme de quarantc-cinq jours, a partir
du 28 Oclobre courant.
Le passage sera mainienu au moyen d'un
pont provisoire.
SOCIÉTÉ DE LA CONCORDE. Programme
des morceaux qui seront exécutés, le Jeudi
29 Oclobre 1874, a 7 1/2 heures, paria
Musique du D' Régiment dc ligne, sous la
direction de M. Ch. Simar.
Le Poèleet le Paysan,ouverture, (Souppe).
4° Acte de Lucie, pour trombone, (Doni
zetti). L'invitalion a la valse, (Weber).
Grande fanlaisie sur Zampa, (arr. Hans-
sens).L'Etoile d'Angleterre, polka pour
piston, (Lamolte).
FAITS DIVERS.
DISORGANISATION DE LA PROPAGANDE.
Voici le résultal des examens qui ont été subis
par les étudiants de l'Uni versiié catholique de Lou-
vain, inscrit par la seconde session desjurys d exa
men de l'année 1874.
ü76 réeipiendaires 'appattenant a UUniversité
étaient inscrils.
De ce nombre 42 ont été absents.
Des S34 qui ont subi l'examcn, 118 ont été
ajournés.
41 it ont été ndmis de la manière suivante:
41 avec la plus grande distinction;
114 avec distinction;
201 d'une manière satisfnisanto
Le procés inlenté par l'Etat it l'administration
du Grand-Central, au sujet des tarifs mis en vigueur
par cette administration saris l'autorisalion du gou
vernement, vient de recevoir une solution assuré-
ment fort inattendue. L'administration du Gland-
Central a déclaré qu'eile acquiesce aux conclusions
de la demande introduite par l'Etat. Elle renonce
done .ses nouveaux tarifs et elle reconnail qu'en
les appliquant aux transports de son exploitation elle
violail ses engagements contracluels et méconnaisait
les droits du gouvernement. Les tarifs généraux qui
étaient en vigueur sur son réseau a la date du 1
Juillel dernier seront iminédialement rétablis, el ee
sera au gouvernement a examiner s'il y a lieu d'y
autoriser quelque modification.
La cour d'appel de Bruxelles, confirmanl un
jugement du tribunal de Charleroi, a condamné un
un pltaimacien de cel arrondissement a une somme
de 1,800 francs pour avoir commis une imprudence
dans l'exercice de sa profession, imprudence qui
eul des conséquences fatales
Une jeune fitte entre chez un pharmacien pour
aebeter du sel d'Angleterre et le pharmacien lui
délivre du sel d'oseille. Après avoir avalé la dose,
elle expira dans d'horribles souffrances.
f.e pharmacien fut poursuivi répressivement.
Avait-il mal entendu, ou la jeune fille avait-elle, pat*
habitude, nommé l'une substance pour l'autre.on ne
le sait et l'instruction ne put parvenir a l'établir
L'erreur soit d'une part, soit d'une autre, pouvait
s'expliquer par ce fait que continuellemeni les
jeunes ouvrières font usage de sel d'oseille pour
detacher le linge et que, par la puissance de I habi
tude le langage de la jeune fille ou l'oreille du
pharmacien ont pu se trouver en défaut.
Bref, cette incertitude de la justice valut au phar
macien le benefice d'une ordonnance de non lieu.
Les parents de la viciime se pourvurent alors
devant les tribunaux civils et demandèrent des
dommages-intéréts.
Le pharmacien invoqua l'ordonnance de non lieu
en soutenant qu'eile le dégageait de tout fait d'im -
prudence oude négligence.
Le tribunal de Charleroi et la cour ont décidé que
l'ordonnance de non-lieu ne pouvait avoir aucuno
influence sur la responsabilité civile: ils ont juge
que le pharmacien avait co.mmis une imprudence
professionnelle en omettant de demander a la jeune
fille, qui lui demamdail une substance vérténeuse,
a quel usage elle la destinail. C'est lit une faute qui,
tout en ayant été trop légere, pour moliver dos
poursuiles répressives, est suflisanle pour condemnor
le pharmacien lautif a des dommages-intéréts.
La gendarmerie vient de recevoir des fusils
Albini, se chargeant par ia culasse Ce sera un
grand avantage pour ce corps, car il arrivait souvent
que des gendarmes, armés de leurs mourquetons,
poursuivaient des malfaiteurs ou braconriiers qui
étaient en prossession de fusils nouveau svslème, ce
qui platjait les gendarmes dans des positions très-
critiques.
Un drame intime a mis en émoi le populeux
qnartier qui louche a la Monlagne de la Cour, e
Bruxelles. Une jeune fille de vingt et un ans, coutu-
rière de profession, quitiail son domicile situé rue
des Trois-Têles; a peinet,dans la rue, elle operent
son père donnant le bras a sa concubine. DopulS
longtemps sans doule, le bi uil de l'inconduite cle
l'homme tju'elle aimait, qu'eile vénérait peut-être,
avait trouble le repos de la pauvre coututière. La