Mgr Dupanloup aborde ensuite un sujet plus grave encore, celui des menaces faites a la Propagande. Eunles docete omnes grilles, a dit le Christ a ses apólres en les quitlant. Le Pape est, si je le puis dire l'exéculetir testamen taire de cclle derniére el grande parole de Jèsus-Chrisl. Comment admettre que le Souverain Pon- tiie puisse se passer d'une maison de propa gande catholique? Appeler a la foi et a la civilisation chré- tiennes les populations barbares, qui cou- v'renl encore les parlies éloignées du globe, tel a toujours été le droit el le devoir de l'Eglise. C'est ainsi qu'eile a porté la foi évnn- gélique jttsqu'aux extrémilés de la terre et ouvert en memo temps a toules les nations, et dans Pintere! mème de leur ricbesse, de leur consideration et de leur politique, des relations qui leur sont infiniment précieuses. Si done il est one oeuvre admirable, émi- nemment chréliennc et civilisatrice, n'est-ce pas Pceuvre des missions? C'est l'immortelle gloirc de l'Eglise catholique qu'eile ne cessc dy travail lei* avec un zéle infaligable, el de susciler dans son sein pas milliers les apó lres. Oii ne sont iIs pas aujourd'hui? Quels climats brülants ou glacés les arrètenl? Quelles fatigues, quels périls, quels suppli- ces les efl'raient? Parlout ou abordenl nos voyageurs, nos coinmercanls, nos consuls, les missionnaires les ont devancés et leur préparent les voies. Plus de deux cents dio ceses sont organises a l'beure qn'il est dans les pays de missions. Je me sens fier pour la France en pensant que plus de quinze cents missionnaires francais, sans compter nos licroïquas sceurs de cbarité. travaillent en ce moment a propager rEvangfle. - Eh bien! qui organise,qui dirige loutes ces missions? C'est cetle grande Congrégalion romaine qui s'appelle la Propagande; la Pro pagande, que je définirais volonliers le mi nistère des missions catlioliques; la première dés lors el la plus indispensable de ces ad ministrations par lesqöelles le Pape gouverne l'Eglise aniverselle. C'est clle qui, par ses vicaires apostoliques, regit toules les con- trées oii la hiërarchie catholique n'est plus ou n'est pas encore régulièrement constiluée; a elle ressortissent tons les établissemenls de mission, d'bommes et de femmes, dispersés dans l'Orient, l'lnde, l'Afrique, l'Amériqne et les iles de l'Océanie: tout le clergé, régu lier et séculier, qui, sous un nom ou sous un autre, propage les conquètes religieuses, les consolide, les administre, dépend d'elle. li est si vrai que la Propagande est une insti tution d'apostolal non pas local, mais pour le monde entier, qu'eile ne recoil pas d'éléves de nalionalité italienne: lous les sujets, for mes a son école, doivenl retourneraux or- dres, d'origine el de pays divers qui les envoienl. Telle est la Propagande, de toutes les Con gregations rornaines, je le répète, la plus considerable, la plus indispensable, Et c'est sur une pareille institution, monsieur le minislre, que le gouvernement ilalien ne craint pas de metlre la main! Déja il lui a porté, ainsi qu'aux missions catlioliques, un coup profond, en désorga- nisant les ordies religieux qui fournissent les missionnaires. Mais c'est mainlennnt a cette grande Con grégalion de la Propagande, directemenl, que Ie gouvernement ilalien ne craint pas de s'attaqucr: la loi qui soumei lous les bjens des mstitutions conservées a la conversion en rentes ilaliennes, le gouvernement ilalien, parait-il, veut l'appliquer a la Propagande elle-mème: c'est, monsieur le ministro, la flapper de mort. Elle possède son palais, buti au temps d'Urbain VIII, qui abrite ses administrations, ses archives, un collége particulier, en de hors des autres donl je pariais tout a l'beu re el qui dépendent d'elle, son immense im- primerie pour toutes les languesel dialectes du monde; oii voulez-vous, quand vous l'aurez chassée de son palais, qu'eile inslalle loutes ces choses? C'est avec des maisons sises a Rome, el avec des bions situés dans l'Etat pontifical, qu'eile subvient a ses dépenses; mais quelle perte ne lui fera pas subir la depreciation inevitable de ces propriétés, par suite d'une venle foroée, el dans un délai restreint. Elle possède de 14 la millions de biens- fonds, qui donnent un revenu desept a buit cent mille francs. Esl- oe Ja-, monsieur le mi nistre, ce qui excilerail vos eonvoitises? Est- ce la ce que vous envieriez a ces loinlaines cbrélicnlés, et a ces pauvres el héroïques missionnaires qui ont tout quitté pour aller planter la crotx sur les lorres infidèles? Trou- vez vous done quec'estlrop pour l'ceuvre immense et magnifique d'apostolal et de civilisation qu'accomplit la Propagande? Combion l'Angleterre donne-l-elle chaque année pour les missions proteslanles? Vingt millions. Et la Russie, pour les missionnaires du schisme? Qualre millions. La Propagande dispose de moins d'un million pour la diffu sion de l'Evangile: et sur ces ressources deux fois sacrées, aux yeux de Vhumanilé comme de ia Religion, vous oseriez élendre la main! Quoi! vous avcz a Rome, monsieur Ie mi nislre, un tel foyer de civilisation el de lumiére, le centre mème du grand aposlolal catholique, une institution qui cnvoic les missionnaires de l'Evangile, c'esl-a-dire de la civilisation, parlout; qui a rendu el rend chaque jour a la diplomatie européenne, au commerce, aux lettres, aux sciences, tant de services et vous ne seriez pas fiers d'un tel honneur, et vous n'éprouveriez pas le désir den conserver le glorieux privilége, et vous ne sentiriez pas que toucher a une pareille institution,Cce serail vous déshono- rer aux yeux non seuiemenl des peuples chréliens. mais de toute nation civilisée! (yi continucr.) LES LIRÉRAUX EN' SUISSE. On lit dans le Cpttrrier de Genève du 20 Oclobre: La siirelé publique n'existera-t-elle done plus pour les catlioliques dans le canton de Genève? Dimanche après-midi, le chanoine Bou vier el son neveu, l'abbé Bouvier, sémina- risle, ont été assaillis publiquement et mal traités publiquemenl par les vieux-catholi- ques. Le jeune abbé a recu des coups de pied et de poings, d'une troupe de furieux qui faisaient cercle autour de lui Le chanoine a été blessé a la main. Deux hommes, qui ont voulu venir a leur secours, ont été horrible- ment battus; l'un deux a recu des blessures graves. Tout cela se passait a Lancy, qui est la commune du chanoine et de sou neveu. Le chanoine Bouvier, qui a évangélisé les nègres dans les colonies loinlaines, n'a ja mais rencontré au milieu d'eux les brutalités qu'il vient de subir dans son pays, et dans sa paroisse natale, ou il avail cru venir pas ser en paix les dernièresannées desa vie. LIBERALISME, DESPOTISME. Décidément uo's libéraux perdent la tèle. M. de Bismark les rend radicalement fous. Voici les lignes incroyabTes que nous lisons dans le Journal de Liége M. de Bismark poursuit la grande latte que les ultramonlains provoquenl parlout en s'aliaquant aux bases de la sociéte moder ne; il la poussera, s'il le faul, jusqu'a ce que les menées ténébreuses des fauleurs de l'ab- solutisme sacerdotal soienl réduits it l'im puissance. La reconnaissance du gouvernement espa- gnol, les incidents de l'Orénoque et de l'em- prisonncmcnl de M. d'Arnim montrent que, dans les grandes comme dans les petites choses, il exécute un plan parfaitement arrèté cl qu'il areivera un moment ou les armées décideront de nouveau entre l'ancien régime et le monde moderne, si certains peuples ne sont assez sages pour arrèter d'eux-mèmes l'aveugle croisade entreprise par la milice de Loyola. C'est du beau, dit a ce propos la Gazelle de Liégeet c'est vraimenl et sincéremcnt liberal ct digne du XIX0 siècle! M. de Bismark, qui a gonverné en dépit du Parlement de son pays; qui a usé envers l'Autriche de procédés inqualifiables, contrai- res a toute loyauté et a toute équilé, procédés si bien mis en lumiére par M. de La Marmo ra; qui a condamné a I'exil des centaines de ciloyens allemands coupables d'èlre des jésuitcs et des religieux; qui dépouille les laïquesde leur fortune et les jolte en prison paree qu'ils défendent au prix de leur sang la liberlé des times, M. de Bismark, qui ne recule devant aucun arbitraire pour rendre l'Etat omnipotent et Césarien, M. de Bismark est le libéral par excellence, l'espoir de tous les libéraux! C'est avouer naïvement que le libéralisme n'est que l'oppressiou des ames, la négation de la liberté, de la civilisation et le rcnouvellement des doctrines païennes. Mais ce qui dépasse toute borne, c'est d'appeler de ses vceux le jour oü M. de Bis mark recourra aux armes pour assurer en Europe le triomphe de ses doctrines des- potiques et anli-chrétiennes. Reconsliluer le césarisme, essayer d'organiser une religion d'Elal, prenantla place de l'Eglise de Jésus- Christ, recourir a Tarnende, a la prison, a l'exil, faire peser parlout tin jong de fer, c'est poursuivre la grande lutleconlre les ultramonlains. Nous sommes vraimenl fiers, nous catlio liques, nous chréliens, c'est-a dire nous ul tramonlains, nous sommes fiers qu'on voil en nous les adyersaires de la politique ac- luelle du nonvei empire allcmand. On ne pourrait proclamer plus claircment que nous défendons, avec les droits de la conscience, de l'Eglise, la liberie des ciloyens et des peuples. LA LIBERTÉ POUR TOUS. Avez-vous jamais enlendu parler de mós- sieu Gils? Non. Eb bien, vous allez en entendre parler. M. Gits, (unique le seul M. Gits est con- seiller communal et libéral de la belle ville d'Anvers. C'est la que gil Gils, c'est la sur- lout que rugil Gils. Le dernier rugissemenl de ce bon retcn- lira longtemps et jellerait la terreur dans lous les coins du pays... si l'on ne savait quels bouts d'oreilles M. Gits a montrés. II faut dire que M. Gits n'aime ni les ca- pucins ni les carmes-déchaux. Les pieds nus de ces bons pères lui causent des accès de fureur inimaginables. En bon libéral qu'il est, la nudité des jambes le plonge dans des extases quand il est au theatre; il tolère aussi volontiers les nudilés en pcinlureel mème les déshabillés; il vocifère contre les obscurantins qui demandent qu'on babi lie un peu plus les danseuses et les peinlures. Mais le pied nu d'un capucin. Ne lui en par- lez pas. Ca l'exaspére. Ca l'exaspére, ca l'horripile, ca le convul- sionne tellement qu'il vient, en pleine séance du conseil communal d'Anvers, de formuler contre les capueins ellescarmes l'édil de proscription suivant: II est inlerdit aux personnes vètues d'u ne maniére inconvenante el nolammenl aux capueinsanx car mes, etc., d'cntrer dans les voiluresdu tramway. Un certain M. Nauls a appuyé cette pro position. Vous croyez que ce n'est pas arrivé?... Eli bien, ce sont les fetiilles liberales elles- mèmes qui annoncent ce trait d'inouïsme. Elles regrellent même que la proposition de ces messieurs ait été écartée par 12 voix contre 8. Vrai. Les gueux d'Anvers n'onl pas osé pousser les choses jusque-la. {Les Fails divers.) Clironiqne local*', DÉDIÉ AL'X DISCIPLES DU PROGBÈS. S'il arrive souvent aux journalistes libé raux de signaler les prélenducs richesses des religieux el des religieuses qui se revè- lent d'habillements grossiers, se nourrissent de peu et couchent sur la dure dans une pauvre celluie, jamais ils ne songent a decla rer excessifs les appointemenls fabuleux que l'on donne aujourd'hui aux gens de théalre. Noustrouvons a ce sujet un détail intéres sant dans une l'euille francaise. La Palti, cette étoile d'opéra a qui un pu blic idolatre jclte des lleurs en y atlachanl deux ou trois cent mille francs de pierreries dans une seulesoirée, touche 3,000 fr. par représentalion a Paris. Cela lui fait 130,000 francs par mois, et en supposant qu'eile joue pendant 10 mois de l'année, un millioncinq cent mille francs par an. Ajoutcz a cela l'accessoire des petils cadeaux qui valcnt bien le principal. Faur.e, le barylon de l'opéra parisien, est moins bien traité. II negagn'eque la modi- <jue sonime de 1,300 francs par soireec'csl- a dire de quoi faire vivredeux families pau vres pur an. Cel artiste, indigné de se voir payer si chichement en comparaison Je la Palti, vient de donner sa démission. Voiia cerles des gaiHards el des gaillardcs qui ne se contenlent pas de peu! Et il faut (pie ce soient les conlribuables qui palissen! pour satisfaire a leurs exigences! Et, comme disent parfois les journaux libéraux, il y a tant de pauvres qui meurent de faim! A BAS LE MINISTÈRE DE LA BANQUEROUTE La banqueroute de UElat, invcnlée par M. Frère ad vsam badaudorumcontinue a s'accenluer de plus en plus, el le ministère ne sail guère de quel bois faire flèche: c'est dans Ie Monileur d'liier que nous en trouvons la triple preuve.: Pendant les neuf premiers mois de l'an née courante, les impöts directs ont produit £,40?,0<»8 IV. OS c. de plus qu'on 1873; Les impóls indirects accusent une diffe rence en faveur des trois premiers trimestres de 1874, comparativemenl a la mème pério de de 1873, de fi:S,OtO,$43 fr. 94 c. A la Bourse de Bruxelles on a coté Same- di le 4 1/2 p. c. beige a 193 el le 4 p. c. a fr. 98-85. En presence de ces faits, produits par des chiffres brulaux, M. Frère doit demander, a I'ouverLire de la session, la mise en accusa tion de M. Malou el de ses collègues, car on ne saurait sévir avec trop de rigueur contre des banqueroutiers officiels, dont la gestion consolide le crédit del'Elat etarnène en neuf mois de temps quinze millions cl demi de plus dans les caisses de l'Etat que l'année derniére. A bas Jonc le ministère de la banqueroute! Palrie CI1RONIQUE JUDICIAIRE. Voici les causes qui seront portées devant laCour d'assises de la Flandre occidentale pendant la 1° session du 4° trimestre 1874: Lundi, 2 Novembre. Emile Letebvre, d'Ypres. Incendie.Ministère public, M. le substitul Würlh. Défenseur M° Van Caillie. Mardi, 3 Novembre. Pierre De Weert, d'Ypres. Vol qualifié. Ministère public, M. Ie -substitul Wiirth. Défenseur, Mc Vrn den BosSche. Mercredi, 4 Novembre. Van Steenkisle et Verpouck, de Bruges. Vol qualifié. Ministère public, M. le substitul Hynderick. Défenseurs, M" Kervyn de Gaiflïer et Adolphe Claeys. Jcudi, 3 Novembre. Pierre Dcrre, de Bruges. Assassinat. Ministère public, M. le subslilut Hynderick. Défenseur M° Adolphe De Clercq. Vendredi, 6 Novembre. Jacques Pan koek, de Bruges. Tentative d'assassinat. Ministère public, M. le substitul Hyude- rick. Défenseur, Mcs Macrtens et Depoor- tere. AU PROGIIÈS COMME AU JOURNAL DE BRUGES. On sail qu'un journal socialiste de Ver- viers émeltait naguère, avec un rare cynis me, l'avis qu'on pouvait, en toute conscien ce, voler dans les églises. De lit a prétendre qu'il est parfaitement permis de s'approprier les biens des ecclésiasliques, il n'y a que la distance d'un cheveu. Cette théorie est prêchée par le Journal de Bruges. En effet, cetle feuille rendant compte de la séquestralion de Mgr Theodoli par des bandits ilaliens, approuve eet auda- cieux coup de main, paree que Ie prélat ran- conné est... riche! Voleurs el larrons de tout pays, profilez bien du conseil! Ne puisez done plus dans les petites bourses: le jeu ne vaut pas la chandelle; mais pillez hardiment les coffres- forts, que le propriétaire s'appelle Mgr Theo doli ou le comte de Kerchove de Denler- ghem, pourvu... qu'il soil richel Nous félicitons sincèrement le Journal de Bruges de sa belle trouvaille,, qui aura le mérite de metlre parfaitement a l'aise tons les particuliers qui ont des notions élasti- ques sur le tien et le mien. [Journal de Bruxelles.) AVF.U D'UN ADVERSAAIRE. Dans une étude sur l'enseignement en France, le Temps, peu suspect de favoriser l'éducation religieuse, s'exprime comme il suil: «Comment se fait-il que, dans un pays comme le nólre, tant de families recherchent l'éducation desétablissements ecclésiasliques? Cetle énigme doit avoir sa clef, et cette clef, la voici: C'est qu'a cólé de I'instruction pro- prement dite, les maitres ecclésiasliques ont que/que souci de I'education morale. Leur discipline n'est ni oppressive, ni humiliante. Leurs écoles ne sont point des casernes; on n'y conduit pas l'enfant au tambour; on ne le méne pas a coups de pensums et de rele- nues. Le mailre et l'élève entretiennent des rapports affectueux, el cetle familiarilé n'ex- clut ni l'obéissance ni le respect. Cel aveu d'un adversaire est a noler. NECROLOGIE. Un des plus anciens avocals dc barreau de Bruxelles, M. Sancke, est décédé Vendredi, dans l'après-midi, a Bruxelles. II était pro- fesseur a UUniversité fibre de Bruxelles. M. Sancke a succombé aux suites d'une tentative de suicide. Le Journal de Bruxelles nous apprend qu'il a eu Ie bonhcur de fnourir dans le sein de l'Eglise catholique: il a recu les derniërs sacremenls. REMPLACEMENT. Le Département de la guerre est, suivant ce qu'on nous rapporle, parvenu a se procu rer environ onze cents volontaires a primes pour effecluer le remplacement des miliciens de la levée de 1874, ayant rempli les forma- lités prescriles pour jouir de cetle faveur. Malhcurcusemcnl ce nombre est insufli- sant, cc département ayant a remplacer 1,600 hommes au moins; 300 decesdcr- niers auronl done a pourvoir eux-mêmes a leur remplacement. Plus de 3,008 miliciensavaient, avanl le tirageau sort de la circonscription, versé la somme de 200 fr. dans les caisses de l'Etat, pour conserver la facullé de se faire rempla cer; 1,400 d'entre eux ayant oblenu des nu- méros non susceptibles d'appel, les 280,000 fr. versés par eux, reslenl acquis au gouver nement. Ceux des miliciens auxquels a été favora ble Ie tirage au sort pour régler l'ordredu remplacement recoivent avis qu un homme leur sera fourni par le gouvernement et que de ce chef ils ont a verser, dans un court délai qu'on leur assigne, la somme nécessai re pour parfaire le prix du remplacement fixé a 1,600 fr. A défaul d'effecluer le vehe ment de cette somme, ils perdent lout droit a la prioritédu remplacement et le Départe ment de la guerre dispose de ses volontaires a primes en faveur d'aulres miliciens. Le public est informé que lo roulage sur le pont de Steenstraete, situé a ('intersection du canal d'Ypres a l'Yser et de la route d'Y pres a Dixnnide, sera inlerrompu pendant un terme de quarantc-cinq jours, a partir du 28 Oclobre courant. Le passage sera mainienu au moyen d'un pont provisoire. SOCIÉTÉ DE LA CONCORDE. Programme des morceaux qui seront exécutés, le Jeudi 29 Oclobre 1874, a 7 1/2 heures, paria Musique du D' Régiment dc ligne, sous la direction de M. Ch. Simar. Le Poèleet le Paysan,ouverture, (Souppe). 4° Acte de Lucie, pour trombone, (Doni zetti). L'invitalion a la valse, (Weber). Grande fanlaisie sur Zampa, (arr. Hans- sens).L'Etoile d'Angleterre, polka pour piston, (Lamolte). FAITS DIVERS. DISORGANISATION DE LA PROPAGANDE. Voici le résultal des examens qui ont été subis par les étudiants de l'Uni versiié catholique de Lou- vain, inscrit par la seconde session desjurys d exa men de l'année 1874. ü76 réeipiendaires 'appattenant a UUniversité étaient inscrils. De ce nombre 42 ont été absents. Des S34 qui ont subi l'examcn, 118 ont été ajournés. 41 it ont été ndmis de la manière suivante: 41 avec la plus grande distinction; 114 avec distinction; 201 d'une manière satisfnisanto Le procés inlenté par l'Etat it l'administration du Grand-Central, au sujet des tarifs mis en vigueur par cette administration saris l'autorisalion du gou vernement, vient de recevoir une solution assuré- ment fort inattendue. L'administration du Gland- Central a déclaré qu'eile acquiesce aux conclusions de la demande introduite par l'Etat. Elle renonce done .ses nouveaux tarifs et elle reconnail qu'en les appliquant aux transports de son exploitation elle violail ses engagements contracluels et méconnaisait les droits du gouvernement. Les tarifs généraux qui étaient en vigueur sur son réseau a la date du 1 Juillel dernier seront iminédialement rétablis, el ee sera au gouvernement a examiner s'il y a lieu d'y autoriser quelque modification. La cour d'appel de Bruxelles, confirmanl un jugement du tribunal de Charleroi, a condamné un un pltaimacien de cel arrondissement a une somme de 1,800 francs pour avoir commis une imprudence dans l'exercice de sa profession, imprudence qui eul des conséquences fatales Une jeune fitte entre chez un pharmacien pour aebeter du sel d'Angleterre et le pharmacien lui délivre du sel d'oseille. Après avoir avalé la dose, elle expira dans d'horribles souffrances. f.e pharmacien fut poursuivi répressivement. Avait-il mal entendu, ou la jeune fille avait-elle, pat* habitude, nommé l'une substance pour l'autre.on ne le sait et l'instruction ne put parvenir a l'établir L'erreur soit d'une part, soit d'une autre, pouvait s'expliquer par ce fait que continuellemeni les jeunes ouvrières font usage de sel d'oseille pour detacher le linge et que, par la puissance de I habi tude le langage de la jeune fille ou l'oreille du pharmacien ont pu se trouver en défaut. Bref, cette incertitude de la justice valut au phar macien le benefice d'une ordonnance de non lieu. Les parents de la viciime se pourvurent alors devant les tribunaux civils et demandèrent des dommages-intéréts. Le pharmacien invoqua l'ordonnance de non lieu en soutenant qu'eile le dégageait de tout fait d'im - prudence oude négligence. Le tribunal de Charleroi et la cour ont décidé que l'ordonnance de non-lieu ne pouvait avoir aucuno influence sur la responsabilité civile: ils ont juge que le pharmacien avait co.mmis une imprudence professionnelle en omettant de demander a la jeune fille, qui lui demamdail une substance vérténeuse, a quel usage elle la destinail. C'est lit une faute qui, tout en ayant été trop légere, pour moliver dos poursuiles répressives, est suflisanle pour condemnor le pharmacien lautif a des dommages-intéréts. La gendarmerie vient de recevoir des fusils Albini, se chargeant par ia culasse Ce sera un grand avantage pour ce corps, car il arrivait souvent que des gendarmes, armés de leurs mourquetons, poursuivaient des malfaiteurs ou braconriiers qui étaient en prossession de fusils nouveau svslème, ce qui platjait les gendarmes dans des positions très- critiques. Un drame intime a mis en émoi le populeux qnartier qui louche a la Monlagne de la Cour, e Bruxelles. Une jeune fille de vingt et un ans, coutu- rière de profession, quitiail son domicile situé rue des Trois-Têles; a peinet,dans la rue, elle operent son père donnant le bras a sa concubine. DopulS longtemps sans doule, le bi uil de l'inconduite cle l'homme tju'elle aimait, qu'eile vénérait peut-être, avait trouble le repos de la pauvre coututière. La

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2