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LA CROIX D'OR.
Samedi 14 Novemb. 1874.
9me année. Nos 920.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 IV. les 100 exemplaires".
CHEMIK.8 E F E K.
RELIGION ET LIBERÏÉ.
Les esprits qui cherchenl la réa 1 ilé des
clioscs font cetto remarque essenliclle sur le
mouvement general de noire civilisation
trop vanlée: raccroissemcnt du militarisme
ou de la force Brutale coincide, dans one
mesure exacte, avec la diminution des in
fluences religieuses et morales; en d'au-
ires termes la passion l'emporle sur la rai-
sou, Ie fer sur la parole,la loi imposée sur la
foi imposée, et le nombre des soldals
augmente selon que celui des croyantsse
restreint. La principale consequence de ce
pbénomène polilitique, opéré au nom de la
liberie, est la compression de la liberie, au
moins de la liberlé individuelle, de la liber
ie des ames, laquelle est la plus précieuse
des liberlés.
Cetle observation nous la trouvons en
germc dans les livres anciens et modernes,
des penseurs religieux et philoso-phes. Sur
co point capital ils s'accordent a reconnaitre
que Eatfaiblissement de l'autorité morale
annonce et implique Ie renforcement de
l'autorité légale et des moyens malériels
donl cel le-ci a besoi n pour se soulenir.
Quid leyes sine muribus est la question que
tous les sages se sonI. posée depttis et avant
Salomon. L'expérience comrne la théorie
leur ont fait comprendre que l'obéissance
est une nécessiié sociale, que la gtsenl. a la
fois le mobile et ie frein de l'homme et qu'il
doit se soumeltre soit au balon d'aulrui, soit
a sa conscience. Quand cetle derniére tombe
I autre se léve, el ainsi se mainiient l'équili-
bre et la paix, gage de la conservation de
l'ordre.
Les intelligences superficielles, sous Tem-
pi re des préjuges el des tipjiarences dont el les
subisscnl les illusions, répugnenl aux con
clusions que la marche du siècle nous inspi
re. lilies ne 'peuvent, cl les tie ven lent pas
admettre, pas méme sous la forme dn doule,
que le progrès moral de notre époque soit
problémalique alors que le progrès matériel
est grand et incontestable; el les les confo'n-
pent el les jugent liés aux mèrnes destinées.
Pourta-nt Terreur ou elles se complaisent est
grossiére, condarnnée par Thistoire comme
paria philosophic, car d'une pari il est
prouvé que les civilisations antiques out,
toutes sans exception, crotiié lorsqu'eljes
semblaient parvenues a leur apogée, lorsque
de fait elles offraient le spectacle britinnt
donl il nous resle tant de térnoignages;
et d'autre part le simple raisonnemenl dé-
montre que la corruption morale née du
scepticisme et de l'égoïsme provoque la
repression brutale, qui est une des faces de
Télal sauvage et qui crée pour les peuples le
danger d'y relourher.
Depuis la fin du 18c siècle jusqu'au milieu
dn 19c, on aurail profondéinent élonné les
libéraux etaussi beaucoup de personnes re-
Iigieuses disposées a le devenir sur le terrain
politique, si on les avail sériensement aver-
tis que le mouvement liberal, commence sous
des inspirations généreuses, aurait abouii,
en une cinquantaine d'arinées, au despolis-
me légal, hypocrite et frauduleux que nous
voyons s'élendre aiijourd'bui sur une gran
de partie de TEurope, on se beren it d'espé-
runces toutes contraires. De 1815 jusqu'en
1848, on prèchait la liberie dans le sens de
l'extension de la volonlé individuelle el de
la restriction des influences gouvefnemenia-
les; on prönail la belle formule de la liberie
en lout el pour tons; on aspirail, au moins
a la tribune et daus la pressé, a Témancipa-
tion des consciences, a Taffranchissement
du pouvoir d'aulrui, (la vraieet la meilleure
definition de la liberie;) pour conlenir les
tendances autoritaire» et naturelles de tous
les gouvernements, on préconisail les éco-
noinies, la diminution des impóts, des ar-
mées, du personnel militaire et civil alitnen-
tè par les budgets; on annoncail Taflermis-
semeul de la paix européenne, Tabolition
des guerres internationales, la fusion des
peuples, Tafl'aiblissement et bientót la dispa
ri l i o n des barnes populaires, le tout en
verlu de la liberie politique, civile, rebgieu-
se, commerciale, etc.
Hélas, nous voila loin de compte et c'est
le contraire de tous ces rèves que nous
voyons se réaliser. Depuis 1847, Teffeclif et
le coüt des armées a doublé, d'horribles
guerres ont répandu plus de sang qu'il n'en
coula sous le premier Empire, les coléres
internationales se sont aggravées, lepatrio-
lisme s'esl rélréci, haineux el implacable,
les partis se sont multiplies el séparés a
mort, les armées ont pris des développe-
ments barbares, elles menaceul d'englober
tous les ciloyens de lout age, comme chez
les sauvages, et, conséqueuce inévilable
de taut de fautes, vices el crimes, les
liberies personnelles et inlitnes si chéries de
nos pères ont été rogtiées au point que la
liberie a presque disparu sous le masque du
libéralisme. (Puix.)
L'EXCO M M UN IC ATI ON LIBÉRALE.
La proposition soumise a TAssociation
Hbérale par MM. le cointe" de Kercltove,
Metdepenningen el D'Elhougne, consiiljie
bel el biet) tin décret d'excouimunicaliou,
lancé aux progress isles.
Qn'esl-ce en elïet que Texcommnnicalion
dans le langage ccclésiasiique? C'est une
sentence, rendue par Tautorilé legitime, qui
sépare de la soeicté des fidéles les auleurs
de cértains actes gravement contraires a la
foi, a la inoraie, ou a la discipline de TEglise.
Or, le projel de décret, soumis a I'/lsso-
cialion libérale, ne consliUie-t il pas la pa
rodie fidéle de ccite pénalité ecclésiastique"?
MM. Voituron, De Rrouckere, Rolin-Jae-
quemyns, Vuylsleke, etc., etc., ne soni-ils
pas suspects de reiner le symbole du vieux-
libéralisme et de se soustraire a la soumission
aveugle due au sanhédrin doctrinaire? I'our
ces motifs, on propose de les exclure du
bercail liberal et de declarer inconmlmbles
la qualilé de inembre du Cercle proyiessis-
le el cel le de membre de V Association libé
rale. N'est-ce pas absolumenl ce que fait le
Pape lorsqu'il declare incompatibles la qua
lilé de calholique el cel le de franc-macon?
Cela est si vrai que, pour justifier la me
sure prise par le Iriumvirat de i'Association
libéralele Journal de Gand lui-mènie
empruute a un Pére de TEglise, a St-Augus-
lin, la célêbrè devise; hi necessuriis uuitus,
indubiis liberlas; la feu i I le doctrinaire ne
glige seulement d'ajouter el pour cause: in
omnibus cfiaritas.
Qu'est ce a dire sinon qu'il y mainlenant
une orthodoxie liberale, qu'il s'agit de dé-
fendre conlre les enireprises audacieuses des
hbres-pensrurs ou des héréliques du libéra
lisme?'..; MM. Voituron, De Brouckere el Cc
soul puremenl et simplemcnt les Dtullinget',
les Eoyson, les Mouls de leur parti
II est vrai qu'ils peuvent avec quelquo
raison conlesier la légilimilé dn pouvoir ipii
les excomrnunie et invoquer conl re Tintolé-
rence de Association libérale, les princi
pes mèrnes du libéralisme.
C'est en quoi leur position diffère avanla-
geusemeni de celle que les sectaires nommès
plus haul ont prise a l'égard de TEglise ca
lholique.
Le Journal de Gand lui-nième n'a l-il pas
dit; Le liberalisme est la libre-pensée ou il
n'esl rien?
Maïs qu'arrive-t-il?... C'esl que nous
voyons exclure do I Association libérale tout
un groupe de libéraux, uniquemont puree
qu'ils se permellent de pt-user autreincnl
que quel(|ues faiseurs, et bien i/uds se dé-
clarenl enyayés, le cus éc/téuril, d voter et d
ayir conlre leur pensée.
Voila done oü en est le parti du libre
examen!
Libre penséelibre examen, libre discus
sion, mots pompeux qu'on arbore avec fra
cas pour courliser la vamie des dupes, inais
qu'on renie bieniól praliqueuienl pour faire
preuve de ia docililè servile d'un cheval dc
uiauéireou d'un ohien lourne-broche!...
Lorsque nous calholiques, nous soumet-
lons nos intelligences aux definitions de
TEglise et nos volonlés a ses lois, nous nous
rendons compte des motifs superieurs de
noire soumission el nous metions eu prati
que le conseit de St-Paul: liahouabile sit
obsequium vest rum!
Si nous croyons a l'Infaillibilité du Pape,
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Poperinghe-Ypres, 5-15,7-25,9-30,10-58,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-50,9-07,12-05,3-87,6 80,8-48,9-80.
periughe-llazebrnurk, 7 13, 12-28, 4 17, 7 13. Huzebrouck Poperinghe-Ypres, 8-33, 10 00, 4 10, 8-23.
Ypres-Ruulers, 7-50, 12-28, 0-43. Kouiers- Ypres, 9-25, 1-80, 7-50.
Kou Iers-/Jrityes, 8-43,11-34,1-13, (L. 3 50), 7-30, (9-35. Lichleiv.) Lichterv.-Tliourout, 4-23 in. Bruges-Haulers. 8-
12-30, 8-13/6-42. Lichierveldé-Cotirirai, 8-25 m. 9 01, 1,30, 3.43 7,21 ZedelgluuM Thouroel, ë-40. 1,05, 5,26, 0,38.
Ypres-Courlrai, 5-34,9-49,1 1-18,2 35,8-25Com trai Ypres] 8-08,11-02,2-86,8-40,8 49.
Ypres- Thoaroat, 7 13, 12 06, 0 20, (ie Samedi 3-30 du malin jusqu'a Langhemarck). Tliourout-Ypres, 9-00, 1-18, 7
(Ie Samedi a 0-20 du uiatin de Langhe.marck a Ypres).
Comines- Warnèloii Le Tduqui t-lbiiipliues-.lr/rte/taeres, 6-00, 10,13, 12-00, 6-40,Armenlières-llouplines Le Touquet-W
nèioii-Comines 7 23. 10,3u, 4-10, 8-40. Comines- Warnèlon 8 40, ui 9-30 s. Wariièton-Cumi-nes 3-30, 9 30,
Courlrai llrayps, 8 05, 11-00, 12-33, (L. 8-18), 6-33. (9-00 s. (Licluerv.)Biiuges-Coiirtmi, 8-23, 12-50, 3-13, 6-42.
Bruges, Ulankenherghq, Hrvst, (Eial) 7-30.9 45,1 I 04,1 20,2 28,2-80,5 20(exp.) (S 5-30)7-35'(exp )8-4>S. (bassin)7-00.7
9-3 1,1 I 10 2-31 2 50,3 28(exp.)(S.5 36)7 41 (oxp )8 51.— I ley slBlankenberghe, Bi uges, 3-45.(1,. 7-20) 8,30,1 1-231 23,2
(exp.)4-10.3 30,(D. 6 15)7 25. Blankenberg, Bruges, 6-l0.(L. 7-42)8-55,11 55,1-45,3 05(exp.,4 30,6 00(19 6 33) 7,007
lugelmuuster Deynze Guild3-13, 9-4r, 2-13. Ingelniunsier Deynze. 4 30 2' cl., 7- 13. Gand Deynze-1/iyel,munster, 0-
i 1-20, 4 40. Deynze Inyehnunsler, 7,31 9-10 2C cl, 11.34 8,19, 8-20 s.
IngeUuunMer-Anseghem, 6-03, 12-10, 6-13. Ansegliem-Inyelmunsler, 7-42, 2-20, 7-43.
Lichtervelde-Dixir.jde'Furnes et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-33,7-55. Z)««AerA#-Furnes-Dixmude et Lichlervelde6-45, 11
3 4b, 5-03.
Dmntule-Nieupoitfi 53,10,35,"2 20 5,10 8-40. Nieup-/Krw,(ville)7-40,12-0#,4-24,5,56,9,30,(bnins)7,30,1 1,50,4,15,5,50.
Tliourout - Ostende, 4-KO, 9-15, 12,03, 1-50, 8-03. 10,13 - Ostende- Tliourout, 7-33, 10-10, 12 25, 4,45. 0-13. 9,15.
Selzaete Eecloo, 9-03, 1-23, 8-23. Eecloo-Sefzaele, 3 38, 10 15,4-22.
IV
23,
36,
45,
48
38,
15,
Gand -Ter-neuzen, (station) 8-17, 12-15, 7,23 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-GW, 6-00, 10-30, 4 40.
Selzaete Lokeren9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5 10 m.) Lokeren-Selzaete, 6 00, 10-23, 4 43. (le .Vlardi, 9,30.)
c o n ir BsrpoivDAW ces.
COURTRAI, BRUXELLES.
Courlrai dep. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,35.
Bruxelles arr. 9,20 1,38 2,23 0,14 8,58.
COURTRAI, TOURNA), LILLE.
Courlrai dep. 6.37 10,50 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 0,29 9,41.
Lil le 7,37 12,05 4,00 0,32 9,55.
BRUXELLESCOURTRAI.
Brux'elles dép.
Courlrai arr.
5,22
8,00
8,28
10,46
12,21
2,44
5,33
7,30
0,47.
8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lille dép. '5,20 8,23 11,03 2,18 5.20.
Tournai arr. 3,42 8,30 11.34 2,40 5,89
Courlrai 0,34 9.47 12,20 3,98 0,33.
COURTRAI, «AND.
GANIICOURTRAI.
Courlrai dép.
Gand arr.
0.42
8,01
12,31
1,51
3,44
5,04
6,40.
7,30.
Gand dép.
Courlrai arr.
5,13
0,34
9,38
10,51
1.28
2,49
4,24 7,21.
3,31 8,42.
BRUGES, GANDBRUXELLES.
[dinges dép. 6.49 exp. 12,34 3,52 exp. 0,43 '8,19 exp.
Gand arr. 7,34 1,49 4,42 7,38
4,00 3,30 9,31 10,26.
BRUXELLES, UA.NI), BRUGES.
Bruxelles 8,30
Bruxelles dép.
Guid arr. 0,00
67,2J
Bruges
8,14
9,41
10,34
I 1,53
I 23
2,38
3,12
4,26 exp.
3,11
3,38.
6.37 7,22.
7,22 8,38.
Suilt', Voir It N° précédent.
Tape-a-Toeil eoiiimua:
Néanmoins ii fanl Ijonrs respecter et qui
est écril sur It livre de lock (I), Ltsi pourquoi
voici la stole eliose qnf je me suis rionné It gen it
fl ordonntr commt défensenr rit et las rit gana
clies. Ayanl pensé qu'il leur serail désag éahlt de
se dandintr et dt se hoiirlinguer deux heil res
enirc It jugement el l'exécution de la sentence,
j ai croché uioi-niêmt uri houl dt th invrc au-
dessus dt la lelt de chaeun dt ets pus graod'chose,
afin do leur procurer la (latteuse surprise de s'y
voir agrafés iminédiatemenl
Les bourgeois dt Sainl Thomas levèrenl lts
yeux avec uut terreur rroissaute, et virent. en
eITi l, I épée rit Damoclès snspendue sur leurs lêtes,
sous la forme d une corde.
Voyons, vous a ii I res lts greffiers, a jou tu le
lienienant, en s'adressanl aux matelots de l'Ar-
balète; ijuo vous a-t-on hélé dans le liiyau de
l'oreille?
On nous a hélé. hurla en rhoeur l'équipage.
T1 d fuIluitsans perdre It temps a inetlre des mi-
laines, faire a ces particuliers la farce de les hisser
Caltpin sur lequel on marque de temps en
temps la vitesse du navire. laquelle est mesurée
Par l'appareil dit lock.
rn I'air, tons ensemble ou deux ii deux.
tin instant, dit Fianiming, qui riait sons cape
de la harangue de son lieutenant ft de la frayeur
des aeciisés, le cainarade sur lequel on a tenlé un
assassinat n'a été que légèremenl blessé; c'est
pourqiwi je peuse qu'il serail peul-élre Hop dur
lie lane inourir; pour cela six pauvres diables qui
out, saus doule, agi avec plus de Ixihise que de
malice, et qu'il vaudrait mieux les puiiir par oil
lb ont péelié, c'ést-a-dire les rendie a leur suite
destinée.et se conlenter de garder avec nous mes
dames leurs épouses.
lei, les ciuq premiers maris firent entendre des
géinissements, pendant que le sixième s'écriail:
O mes braves et géuéreiix flihnstiers, je vous
bénirai loule ma vie si vous me rende/ la liberlé,
etsuujout si vous garde/ ma femme!
Ce.st hou1 c'esl bon, ne te gêne pas, fnis
comme si tu étuis ehez tot! dit Tape a-l'teii. On
s aceommodera de ion épouse pouryii iju eiie soit
joiie, et on en fera une lieiitenante un pen soignée;
iriais il faiidra que iu sois assez bon pour lui dun
ner une dot convenable.
Jésus! moil Dieu! me voila perdu, murniura
le sixième mari.
Cela ne peul se passer ainsi, interrompit
Flamming. Des maris qui aiment leurs feiuiries ne
peuvent liésiter ii payer pour elles une légere ran-
gon; il ne s'agil done plus que de la Oxer. Nous
commenrerons par üiégo, et nous laisserons a ses
rinq co-accusés le soin de determiner la somme
qu'il doit compter a l'équipage de TArbalèle. Sur-
lout, que les arbitres n'oublienl pas que Diégo est
tin homilie inimerisémenl riehe.
Ooi, capitaine, direnl les arbitres pour se
conciliën les bonnes graces des flibustiers, Diégo
est un homilie qui rooit: sur l or.
Lu conséqueuce, ils lixèrent la rancon de sa
femme a uue somme énorme; inais, a leur grande
surprise, ce fill Diégo que le capitaine de l'Arbalèle
cliargea de lixer leur propre soil; el le malheu-
i i'iix Espagnol, que I'ou venail rif mier et ri écor-
clier vola et écorclia ii son tour ses einq arbitres,
malgié leurs lauirnlalions. qui amusèrenl beau
coup les flibustiers.
- illainleuaut, qui se chargera d'aller ii Saint-
l'hoinas cliercber les sommes eonveinies rl de les
rapporter ici? dit Flamming.
Ce sera uioi, s'il vous plail, répondit le sixiè
me mari. qui se réjouissait dé'ja de. i'iilée dé se
sauver en laissant sa femme eu gage aux terrible»
forbans.
Connu! dit Tape a-Toeil en le regardant d'une
manière terrible; on ne flibuste pas un flibustier:
c'esl pourquoi lu paieras Tarnende double pour la
mauvaise foi.
üiégo, muni de tons les pouvoirs nécessaires
ful dépêche ii Saint-Thomas comme le mari le
meilleur et. partant, le plus sur.
tl lui de retour au bout de quelqties heitres.
Voila qui vous prouve qu'il ne s''agil que de
s'enlendre, dit Flamming eu donnanl gracieuse
ment la main aux dames pour les aider a deseendre
dans un caaiot, oil il avail en la galanterie de faire
placer ton les les Beurs qui avaient servi ii la fête.
Après quoi: Mes compliments a Saint-Tbo-
mas, dit-il; et mainlenant, eufauls, au laige!
Ses orflres furent executes promptement, et le
canot n'avait pas encore touché la terre. que le
brick disparaissail déjii a Thori/on avec la vitesse
d un oiseau de nier.
En méme temps que eelte hisioire linit, le quart
de tni ii o il commence. Fout le monde a envie
de dorinir el descend se couclier. A part les
hommes de service, il ne resle pms pcrsouiie sur
le pont, pas méme Trim.
Puisqn il s'agit de Trim, je vais vous dire ce que
c'est que ce nouveau pei'sonnage que vous ne con-
uaissez pas ucore.
Tri rn u'esl ui uu émigrant, ui un matelot, ni uu
passagci' car il ne va nulle part et ne fait ubsoln-
ment rien ii bord
tl u'esl inême pes bien sur qu'il saclie lui mênie
oil il est, ui pourquoi il se Irouve sur la Maria;
ee qu'il y a de certain, c'est qu'il ne paie pas vou
passage, et qu'on i'a admis sur le navire a condi
tion qu'il se conduirail honnêtemeut avec tont le
monde.
Trim exerce a bord la profession d épagneul, et
passe son temps a apprendre les tours de force que
les matelots venlenl bien itii euseigner, ii est
juste de dire qu'il profile trés-pen de leurs feeons.
el qu'il n'a encore rien fail qui soit de nature a lui
coiiciber fadmiration de l'équipage.
Sa naissance est enveloppée d'un grand niyslè-
re; Trim est un ehien Irouyé qui n'a pu encore
découvrir sa familie; il fut recueilii, dans sou
enfance; par les niarius du brick i'Alcyou, qui
prirent som de son education. Sa jeunesse s'éeoul,.
tiiulól sur ce navire, laulol ii terre, loujours eu
Compagnie dé l'équipage.
Pendant la derniére relachc que (it l'Aicyon
dans le port du Havre. Trim i'réqueiilait. avec les
matelots, U-s cabarets du port. La veille du départ,
il s'oubiia sous um- table, si bien que. ie leiule-
ïii.iiii quaud il reprit ses sens, il se li ouva tout a
fail ïsolé
il se rend i t en ton te bate sur le port, niais le
navire avail déja mis ii ia voile.
Ce dut êtrr pour lui une trés grande douleur,
car u ne iiiaiiquail pas. depuis tors, de se rendre,
toils ies matins, prés du débarcadère, jiour allei -
dre le letuur ee ses matelots et de .sou brisk. La
unit venue, il enlrait. pour diu.ee, ctaus- la- premiè
re a ii berge qui se irouvail sur sou passage.
C'est la qu'il lil la coiinaiissauee(fes matelots de
la Maria. Lorsque ces demiers se renilirenl ii bord
pour appareiller, i.s engagèièwl Trim a les suivre.
Celui-ci, désespéraut tb voir revenir l'Aicyon,
n'hésita pas longicmps ii s'euibarquer avec eux.
Depuis noti e départ. fi im s'esl concilie Testime
de lont le monde par l'Uuunéleté de ses moeurs; tl
s'est sin lont iié iiiliiu uiieiit avec le petit enfant
dont je vous ai parié. el ils passent le temps tous
les deux ii se rooier ensemble au soldi.
C'est lil. du resle, la seule oeeupatioii ({ire Trim
premie bien ii cuiur; aus-i les matelots, reeunnais-
sant i'i nil I i I i té de leurs effurls pour l'insteiiiee, olit-
ils reuoueé ii eu faire uti ehien savant.
Quant ii son petit compagnon, il a bien souvent
le mui de uier. Pour inoi, j'aiine beaucoup ee giv-
cieux enfant; il en abuse pour m'opprimer. It