Elections de paris.
tiques ont élé débordées par la foule. On a
vu les magislrats en complicité avec les
perturbaleurs de l'ordre légal. La oü la ruse
s'est trouvée impuissante, on a employé la
violence.
A la veille du vole, Nicocetera el Le
Piane ont provoqué en duel Ie préfet de
Caserla et ont arraché a ce vieillard des dè-
clarations qui ont amené la défaite de tous
les candidats du gouvernement de cette pro
vince. A Bénévent le candidal du gouverne
ment étail M. Gier et avail pour rival le ré-
publicain Borre. Aprés avoir usé de toutes
les armesd'un brigandage sansexemple, le
journal Roma a eu reeours au levier tout-
puissaotdu regionalisme: Gier est Piémon-
tais. Que les Piémontais aillent se faire élire
en Piémont, et nous, Napolitains, élisons des
Napolitains! Le mol a fail fortune... Dans
le Midi, la Kille electorale a eu le caraclére
d'un vrai brigandage. Les él us sont des
aJïamés. Brefle gouvernement doil recourir
aux lois pour comballre ('insurrection des
nouveaux Ruffo, masqués en Spartacus, et
des nouveaux Calilina, déguisés en Masa-
niello.
Que diles-vous de la Calilinaire
LA PERSECUTION EN ALLEMAGNE.
Tonjoursde nouveaux fails de persecution
religieuse a signaler dans tous les paysréu-
nis a Pempire allemand:
On écrit de Guebwiller au Montleur de la
Moselle, de Meiz du 24 Novembre:
Avanl-iiier, M. le directeur d'nrrondis-
sement a prévenu le superieur de l'école des
fréres, a Guebwiller, que, par ordrede l'au-
torilé, ceiie écdle sera fermèe a dater de
Lundi 23 Novemfane. Celte mesure a produit
une grande sensation dans notre ville, car
l'école des Fréres était tfréquenlée et compiait
environ 3ÜU élèves.
On écrit le 19, de Bade, a la Yolkszcitung
de Berlin:
M. Jerger, vicaire a Klein-Laofcnbourg,
aétéarrélé Dimanche dernier a la sacristie
par un gendarme, au moment oü il se ren-
dait a l'autel. Le gendarme l'a conduit au
p iste, oü il est resté enfermédc huil heures
a onze heures. Ilapu ensuite dire sa messe
aprés avoir fermé les portes de l'église. M.
Gehrsler, vicaire a kierladi, qui a déja
déclaré plusieurs fois aux autorités civiles
du district qu'il ne renoncerait pas au droit
«jn'il posséde d'enseigner la religion, a été
arrété au moment oü il commencait son
■cours d'instruction religieuse el aétéenfermé
pendant une heure a l'hölel-de-ville.
la Gazelle de France apprécie comme
suil le résultat des élections inunicipales de
Paris
Comme il était facile de le prévoir, le radi
calisme a remporté hier une nouvelle victoi-
re. Sur 80 conseillcrsa élire, 75 sont élus;
63'figurent sur la liste radicale, 12 seule-
ment sont conservateurs. II reste 5 ballota
ges sur lesquels on réussira peut-ètre a faire
passer un ou deux conservateurs; la trés
gjande majorité du conseil appartiendra done
au radicalisme. Encore une fois ce résultat
était facile a prévoir en présence du manque
d'c«tente etd'organisaliondes conservateurs.
C'est en vain que les légitimistes ont fait ap
pel a l'union; notre voix tia pas été enten-
due; les modérés se sont imaginé qu'ils
étaient assez forts pour marcher seuls a la
bataille. On sail aujourd'hui avec quel suecés.
Le radicalisme vient done d'obtenir une
nouvelle vicloire a Paris. C'est la un fait
coosidérableles prélendus conservateurs
republicans ou bonaparlisles qui admetlent
le princijiede la souveraineté du peuple peu-
vent voir par les élections parisiemies a
quelles consequences nous mène ce principe
fondamenlal de la doctrine révolutionnaire.
Ces conséquences se déroulerout logique-
ment l'une aprés l'autre si les conservateurs
nesavenl pas réagir. C'est la encore un fait
inévitable.
On remarquera le chiffre élevé des voix
données aux candidatsradicaux. Ceschiffres,
si on les compare a ceux qu'ont obtenus les
hommes de ce parti aux élections de 1871,
scmhleraient indiquer au premier abord que
Ie radicalisme a fait a Paris de grands pro-
erès dans ces derniéres années. Au fond, il
n'enest rien. Si les élus out plus de voix, le
parti toutefois ne s'est pas sensiblement ac-
cru. On se souvient que la masse du radica
lisme, celle qui s'était compromise dans les
affaires de la Commune, n'a pas pris part au
vote en 1871; les élections, suivant l'expres-
sion d'un oraleurdes réunions publiques de
cette époque, leur semblaient un piége, un
traquenard dans lequel la prudence leur
commandailde ne pas sejeter.
Cette fois, les radicaux n'éprouvcnt plus
de semblables crainles; le ban et l'arriére-
ban du parti ont été eonvoqués el ont mar-
ché comnte un seul homme a la balaille.
Voila la vérité.
Les succes que le parti remporle n'ont pas
d'autres causes que l'inertie des conserva
teurs el pardessus tout les divisions qui les
empéchenlde se rapprocher, de s'enlendre,
de s'unir poor latter conlre l'ennemi com-
mun. C'est la ce dont il importe qu ch acun
soit bien convaincn.
Les conservateurs peuvent jnger aujour
d'hui, par les élections de Paris el des gran-
des villes, ce que c'est au fond que la répu-
blique, ce que les masses révolutionnaires
entendent par ce terme; ils peuvent entrevoir
l'avenir que nous réserve la république.
A eux de tirer les conséquences de la lecon
que les événements viennent de leur dotitier.
S'ils n'étaient pas éclairés par eet enseigne-
ment, il faudrait désespérer de la France;
elle serait condamnéea épuiser les derniéres
forces qui lui reslent dans les agitations san-
glantes de la démagogie. Mais, qu'ils Ie sa-
chent bien, leur sort est toujours enlre leurs
mains; il dépend d'eux seuls, d'écarter tous
les périls qui semblent nous menacer. Le ra
dicalisme ne forme toujours qu'une minorilé;
rien nest encore perdu si les conservateurs
ont assez de bon sens et de courage pour
faire trève a leurs divisions, et s'ils savent
s'unir pour empècher une minorilé de faire
la loi a la France.
Sur 340,105 élecleurs inscrits, 238,780
ont pris part au vote; les G3 conseillers ré-
publicains élus réunissent ensemble le chiffre
de 161,816 voix; les 90,864 voix qui res
tent se répartissent entte les candidats con
servateurs élus, et les candidats de toutes
opinions non élus; SI,323 électeurs n'ont
pas pris part au vote.
CATASTROPHE AU MONT ST-BERNARD.
On écrit de Sion, le 24 Noveinbre, au
Journul de Genève,
En ce moment, la lourmenleredouKlait d'intensité;
tout a coup une trombe glacée appelée veura, dans
le langage expressif des montagnards se forme,
tourhillonne dans les airs, el enlevant la neige
fraichement tond>ée des patois des ntonlagnes
environnanles, enveloppe les voyageurs en mugis-
sant.
Le Journal de Genève est le principal
organe du protestantisme suisse. L'honuna-
ge rendu parsescorrespondanls a l'héroïsine
des moines du Saint-Bernard n'en a que
plus de prix.
A PROPOS D'UN HONTEUX ANNIVERSAIRE.
La fin de Noveinbre est de retour, el avec
elle de bien tristes et douloureux souvenirs
pour tons ceux qui aiment la palrie beige. II
y a trois ans, a pareille époque, le Parlement
était en butte aux outrages et aux avaniesde
la canaille libérale, qui obëissait évidemment
a un mot d'ordre. donné on l'a sn depuis
par les logés iPacóiVtiiques; aux insultes
succédaient les voics de fait. et méme les
respectables vieillards de l'Assembléc légis-
lative furent maltraités!
Chaqtte séance depuis le 22 Novembre fut
précédée et suivie des provocations au dé-
sordres que lanceren! a tous les mauvais
sujets du pays des rédacteurs de journaux
libéraux plus mauvais encöre,
M. Anspach, bourgmestre de Bruxelles,
de connivence avec M. Bara qui faisait re-
tentir la f.hainbrede discours incendiaires.
fit lout ce qu'il pul pour que la libéralerie
recueillit Ie fruit dé ses honteux excés: dans
la séance du 24. il prononca un discours
révolutionnaire; pris de vin ou exallé outre
mesure. il proféra le lendemain, au banquet
de la Grande Harmonie, de grossiers men-
songes que, les fumées du vin ou de la
populac'Uê dissipéeS, il essava en vain de
détruire; les journnnx qui le défcndeul le
plus, donriéreni a son désaveu le démenti le
plus catégorique.
D'autre part, une grande parlie de la
garde civique de Bruxelles fralernisa avec
les perturbateurs, et des agents de police,
qui avaient fait leur devoir, furent suspendus
de leurs fonclions.
A aucune époque de notre histoire depuis
1830, on ne vit pareille anarchie. Et elle
dura du 22 au 30 Novembre.
Pourquoi évoquer d'aussi tristes souve
nirs? Pourquoi rouvrir cette honteuse page
de nos annales?... Pourquoi?
Pour la grande honte et de ceux qui ont
fomenté, nourri ces troubles, et de ceux qui
y ont participé; pour en rendre de plus en
plus le retour impossible.
Non, aujourd'hui, le libéralisme, eüt il
vingt Bara, vingl Anspach et vingl Frére a
sa téle, eüt-il cent agents provocateurs a sa
solde, ne.pounsul plus impunémetil se livrer
a ces manifestations dégoülantes, qui failli-
rent étoulfer nos institutions nationales dans
la boue de lemeute.
Les bons citoyens s'en réjouissent; du
reste, ils ne Iqléreraient plus que Eon recou-
re a l'énieute et que l'on compromelle l'oeu-
vre du Congres.
Nous le savons,,certains politiques argu
mentent parfois de la propensinn du libéra
lisme vers le desordre pour refuser aux ca-
tholiques le redressemenl des griefs dont ils
ont a se plaindre; mais cela ne pent pas ètre
sérieux: on ne tenle pas a qnelques années
d'intervalle, pareils coups de main, et si
une premiére fois le gouvernement de 1870-
tl871 a dü voir paralyser tous les efforts
qu'il tentait pour le rétablissement de l'or
dre, on doit adinelire, pour l'honneur des
hommes qui gouvernenl maintenant le pays,
qu'une émeule se produisant, ils sauraient
remplir leur devoir; supposer le contraire,
c'est faire cróire qu'ils ne possédent le pou-
voir que pour ne pas s'en servir, et a co
prix mieux vaudrait se trouver dans l'oppo-
silion.
Nous entrelenons a grands frais une ar
mee, el si elle no servait pas a maintenir le
repos public ajl'intérieur, nous serions les
premiers a én démander la suppression.
Parler de la possibilié d'une émeule libé
rale au moment oü le libéralisme est pro-
fondement divisé, aprés toutes lesdéfaites
qu'il a essuyées depuis 1871, cela, nous le
répétons, n'est pas sérieux. et ce fantóme ne
doil nulteinent empècher le gouvernement
de faire son devoir. Nous n'avons pas enm-
battu pendant trcize ans M. Bara et M. Fiére
pour que M. te ou tel fül minislre, mais pour
faire triompher les principes du droit el de
la justice sur b-sqnels nous nous appuyons.
Sans ces principes, le pouvoir n'est qu'une
charge inutile, une responsabililé stérile,
que les catholiques ne doivenl et ne peuvent
pas assumer. (Palrie.)
Voici le Hainaut calholique qui se réveille
et qui se prépare it tenter de grands efforts
pour se mettre au niveau palriotique des
contrées flamandes: dans tout l'arrondisse-
ment de Thuin n'existait aucun Cercle
calholique; la ville deChimay et son canton
ont voulu avoir le leur, et resolüment ils se
sont mis a l'ceuvre pour fonder une de ces
sociétés oü le bien se compiait et oü il est
chez lui.
CitronI«ine I«cale»
Nouveau sujet de colère noire pour le
Progrès. Le gouvernement a fait sorlir de sa
prison un des condamnés de Saint-Genois,
Camille Van Overschelde, qui est resté 6
années sous les verroux.
La condamnation de ce malheureux n'a
reposé que sur des soupcons, et on le consi-
dère a Saint-Genois comme viclime d'une
erreur judicia ire.
Ses antecedents étaient irréprochables.
Qu'imporle? C'est un calolin. II ne méri
tuit pas une heure de grace.
Le gouvernement au contraire a bien fait
de mettre en liberie Fontainas, le séducteur
el Ie meurtrier libéral, aprés quelques se-
maines seulement de prison a la pistole.
II y a bien des gens malavisés qui disent
qu'un a tori de graeier les grands coupables
qui jouissent tie protections influentes, et de
relenir dansles prisons êellti lai res un las de
pauvres diables, qui n'ont relativemenl cum
in is que des peccadiles.
Ces gens-la nesavenl ce qu'ils disent.
II n'y a qu'une seule question a examiner.
Le condamné est il libéral ou clèrical?
Dans le premier cas, la justice doit se
montrer bénigne; dans le second cas, elle
doit ètre inflexible.
Telle est la jurisprudence en vogue dans
le clan libéral et parliculiérement dans les
bureaux du Progrès.
Par arrété royal du 29 Novembre, M. S.
Verlynde, juge suppléant au tribunal de
première instance séant a Ypres et conseiller
provincial, est nommé juge de paix dn can
ton d'Alost, en remplacement de M. Vander-
heyden, décédé.
M. Ildefonse Malou, membre du conseil
provincial de la Flandre occidentale, vient
d'épouser a Thielt Mlle Mulle de Ter Schue-
ren. fille dn représentant.
A celle occasion, la ville de Thielt a été en
fète: la cérémonie a eu lieti dans le nouvel
hótel de-ville qui, pour la première fois, a
ouvert ses portes au public.
Par arrété royal du 27 Novembre, M. D.
Depuydl, notaire a' Eerneghem, est nommé
en la méme qualilé a la résidence deGhislel-
les, en remplacement de M. Heyvaert,
décédé.
Un jugement qui pourrail avoir de sérieu-
ses consequences a élé rendu a l'audience de
Jeudi par le tribunal de commerce de Bru
xelles.
Les liquidateurs de l'ancienne Banqne de
l'Union (Jacobs fréres el C') avaient assigné
divers actionnaires en versement sur leurs
actions. Les actionnaires opposérent la nul-
lité des deux derniéres émissions d'actions,
et ce en vertil des statuls et de la loi. Ils
soutenaienl par suite que ces émissions nul
les ne pouvaienl donner lieu a aucune action
en justice.
Le tribunal, accueillanl cette défense, a
déclaré nulles les augmentations de capital,
de dix millions chacune, faites en 1864 el
en 1866, et a, en consequence, exonéré les
actionnaires de lont versement sur les litres
émis a cette époque.
Le Conseil communal d'Ostende, dans sa
dernière séance, a décidé remplacement du
pier a 1'oiiest de la digue en face de réta
blissement du nouveau Kursaal.
C'est M. James H ndrey, de Londres, qui
le conslriiira.
La stomalite aphteuse se développe de
plus en plus, Elle s'est déclarée dans une
f'Trne a Beeelaere, ainsi qua Langemarck.
Oostcanip a deux étables atlaquées, et le fer-
mier Claeys. a Oedelem, a déja 14 bcles
ma lades.
GRAND CONCERT DU CERCLE MUSICAL.
Déja le Cerci.e musical avail commence la
saison nouvelle par deux charmantes soirees.
Dimanche, 29 Novembre, a eu lieu son
premier Concert. Nous devons fèliciteret les
organisateurs el les executants et la société
npmbreuge. choisie, qui était venue lesap
piandir. Les promesses du programme
étaient belles, jamais promesses ne furent
mieux tenues.
L'Orchestre a enlevé avec nn rare bon-
heur la viveet brillante Ouverture de Zum-
patraduit avec précision et élégance de
riches et ravis«antes pages de Fausl, donné
avec verve et brio lasémillanle Ouverture
de la Bohémienne el enfin développé har-
monieusement les plus splendides motifs de
Lucie de Lammermoor
Un Air variépour trombone, composé et
joué par M. G. Wenes, honore autant ('in
spiration et la science de l'auteur que Ie
talent el le sentiment de Carlisle.
La Sonate en ré de Beethoben, pour vi0.
Ion et piano, a fourni a M. A. Petit et a
Cuignet l'occasion de recoinmander efiicace.
ment au public l'illustre mailre, ce compo
siteur si profond et si original, dont la mu-
sique un peu élrange el séche pour des
oreilles blasées par l'éclat et la boursoufQure
modernes, charme si déliciensement les es
prits attentifs el revient si bien aux cceurs
délicats. Beethoven s'adresse a l'ame plits
qu'aux sens. II n'excite pas violemment; j|
cause et joue finemenl. II ne provoqne pas
les passions; il évoque et entretienl le senti
ment el la rêverie. On liane avec Beethoven
dans nn monde ideal; il ne vous emporte p;iS
dans le ronianesque outré. dans le uièlo-
drame échevelé, comme la plupart des com
positeurs contemporains. Merci a Mlle Cui
gnet et a M. Petit d'avoir si heureusement'
initié le public aux secrets des savanles et
mystérieuses compositions du graqd maitre.
La musique qui recrée ne vaul-elle pas
mieux que celle qui ne fait que divertir?
Merci encore aux deux virtuoses pour l'ad-
mirable jeu de la Fanlaisiede Lucie de Lam
mermoor. La prestesse de l'archel, la vélocilé
des (loigts y lenaienl du prestige. Mécanisme
surprenant, mélodie ravissante, merveilleu-
se harmonie, ce morceau de maitre offrait
réunis tons les charmes et appelait inévita-
blement tous les suffrages. Le succes des
deux artistes fut grand comme leur mérite.
Messieurs Baelde et Montheyrie ont fait,
de leur cöté, ample moisson d'applaudisse-
ments. Ils ont, avec une vigneur, une nette-
lé, une correction et une vérité rares, chanté
le Duo si bien venu et si bien découplé des
Mousquetuires de la Reine. II nous semble
qu'en musique on ne saurait dialoguer ui
plus correclemenl ni plus cavaliérement.
Deux voix ne sauraient ni mieux trancher,
ni mieux se rencontrer que la Basse nourrie,
grave et claire de M. Baelde et la voix frai-
che. limpide, argentine de M. Monlheyne.
M. Baelde donna égaleinent, avec une bra
voure remarquable. l'.-t ir des Puritains, de
Concone.On croyait que c'étail sou Iriomphe,
mais il se surpassa dans le chant improvise
el encore plus drainatique. plus émouvant,
plus pénétrant, Le Repenlir. Le chanteur
fut littéralenienl couvert d'applaudissements.
M. Monlheyne, a son tour. clianla avec
line distinction el une méthode, une souples
se el une aisance parfaites. le Grand Air de
Zumpa. II y fit valoir toutes les qnalités du
Ténor et lont le talent du Maitre chanteur.
Le Sancla Mariade Faure, admirableinent
accompagné de violon, de piano et d har
monium, en mettant au comble l'enthousias-
me de Uassisiance, mit la couronne de lau
rier sur la téle de Carlisle inspire. Toute la
salie le rappela, le bissa, el sa rentree In j
valut une nouvelle ovation.
Notons que MUr Cuignet, M. Petit et M.
Iweuis lenaient les trois instruments. Ne pas
les en remercier spécialemenl, en mèiiie
temps que nous remercions MM. Baratio et
J. Matirau qui ont si heureusement seconde
d'autres solistes, serait pis qu'un oubli, ce
serait de l'ingratilude.
REMPLACEMENT.
Comme suite a l'arrèté royal du 16 0cto-
bre dernier porlant que le prix du remplace
ment par le departement de la gnerre est
fixé a 1,600 fr. MM. les gouverneurs, par
circulaires adressèes aux administrations
comniuiiales, invitent ces derniéres a préve-
nir leurs administrrés que les miliciens qui
auront a se faire reinplacer directement par
application de l'art. 64 de la loi sur la milice,
et qui voudront s'affranchir de toute respon-
sabillitè, en vertu de l'art. 72, devront
verser a la caisse de remplacement une
sommede 800 francs égale a celle qui est
réservée, en vertu de l'arrèté royal du 3
Oclobre 1874. sur la prune du volontaire.
Aux termes de l'arrèté royal du 20 Janvier
dernier, les "miliciens exemptés ou ajournés
des classes de 1872 et 1873 cl ceux des
classes antérieures a 1874qui jouissent d'une
dispense d'incorporation, auront l'option
enlre le mode de remplacement qu'avait
établi la loi du 3 Juin 1870 el celui consacré
par la loi du 18 septembre 1873, au casoü
ils seraient appelés au service.
Les parents ou luteurs de ceux qui veulent
se faire remplncer doivent faire parvenir
avant le ler Février, au département de la
guerre, leur enquête, en y joignant une
quittance du versement dc 200 fr. dans la
caisse dn receveur de l'enregislrement du
ressort dans léquel ils ont leur domicile.
Ces versements sont reeevables a parlirdu 2
Janvier pour les miliciens de la nouvelle
levée. Aprés le 2 Janvier,ils ne peuvent plus
ètre recus. Les sommes ainsi versées sont
acquises a la caisse de remplacement; mais
les miliciens que le département de la guerre
ne pourra pas faire remplacer avant le ler
Oclobre snilt adinis a rechcrcher directe
ment el a présenter, avant le 1" Janvier
suivant, des hommes qui consenlenl a mar
cher a leur place. Le versement de 200 fr.
leur sera resiitué.
SOCIÉTÉ DE LA CONCORDE. Programme
des morceaux qui seroni exécutés, le Jeudi
3 Décembre 1874, a 7 1/2 heures, paria
Musique du lr Regiment de ligne, sous la
direction de M. Ch. Sunar.
Stradella, ouverture, (De Flotow). Duo
du Pirate pour piston et trombone. (Conco-
ne). Marehe des Nobles de l'opéra Ie
Tannhauser, (Wagner). Les Marionettes,
polka, (Métra). Le louslic Figaro ou la
Tempcle, pot pourri, (llarn).
HUT VICTIMES.
Une nouvelle caiaslroplie, enscvelissanl sous la
neige les corps de liuil personnes, est une nouvelle
preuve tie dévouement clirétien a ajouter au
martyrologe des victimes du grand Saint-Bernaad!
Lundi, dans la malinée, le Kruit se lépandail dans
Sion qu'un nffreux événement étail survenu Jeudi,
dés 1'auKe, a quelquos kilometres du couvenl du
grand Saint-Bernard.
Celte rutneur était malheureusement vraie.
Voici les renseignemenls précis qui nous sont
parvenus a cc sujet.
Jeudi, 19 courant, a la pointe du jour, une
ca ra v une, cotnposée de don ze ouvriers italiens se
rendant dans leur pays, quittait le Kourg de Saint-
Pierre et la canline de Proz, oil ils avaient passé la
nuit malgré le mauvais temps el l'étal deschemins,
pour franchit- le col de la montagne ou s'arréler a
l'hospice, selon les circonstances, Le ciel était
couvert et il neigeail a flols.
Parvenus au lieu dit Montagne de la Pierre, a
mi-distance enlre le principal point de départ el la
maison bospitalière, ils furent rejoints par deux
religieux.précédés du marronierou domesiique du
couvent, el d'un gros cliien, qui, fidèles a la régie
du monastère, venaient a la rencontre des voyageurs.
La première colonne, composée de cinq ouvriers
italiens, des deux religieux, du marronier el de
l'animal conducteur, dispaiait sous un linceul de
neige, de plusieurs metres d'épaisseur, sins
qu'aucune avalanche se soit détacliée des cirnes.
Les sept autres qui suivent sont renversés du méme
souflle a une petite distance des premiers; la mort
plane sur tous.
Tout a coup, les corps de sept derniéres victimes
enfouies sous la neige se réunissent; des bras, des
jambes se déharrasseul des obstacles qui les
pressent; les malheureux sont sauvés, et regagnent,
contusionnés, l'endroit d'oti ils sont partis quelquss
heures auparavant, aptcs s'étre assurés de
l'inutililé de leurs efforts pour sauver leurs camara-
des de la première colonne du tomheau oü ils sont
ensovelis sans doule encore vivanls a cette heure!
Agonie horrible! Cependanl. un des ensevelis est
parvenu, par la lotce de i'inslinci el l'énergie du
désespoir, a démolir la glace qui l'accablail de son
poids. C'est Ie chanoine Contat, de Sembtancher.
II se traine, saignant, jusqu'a une demie-licue.du
lombeau oü il est resté enfertné plusieurs heures.
II atieini la première cabane, appelée l'Höpila'l, et
située sous un contrefort du Velun. C'est la que le
digue et jeune ecclésiaslique fut retrouvó le
lendemain, presque iuanimé, aptès vingl sept
heures de rcclusion, passées sans nourriture ni
secours aucnn par ses confrères du couvent
accourus a la recherche des victimes de l'accidenl.
Que s'était il passé?... Le chien, le fidéle Turco,
était parvenu, de sou cöté, a'gratter la neige qui
s'amonceluil sur son corps, et, délivre, avail regagné
le gile hospilalier. A la vue du vaillant animal, le
le dos mcurlri les chairs pendantes, les cbanoines
n'avaient éprouvé nulle inceititude sur la non-ren-
tiée au monastère des deux convenlttels partis la
veille,et s'étaienl dirigés vers le lieu du sinistre.Un
cordial rendit un peu de force au survivant de la
scène que je viens de raconterrecueillie de sa bouche
mais ce ne fut qu'un éclair, l'avant-conrcur de la
fin, Une heure aprés, on rapportait au couvenl le
cadavre du chanoine Gonial! Sou collègue, originaire
d'ttn village du centre du canton, ainsi que ses six
autres compagnons enfouis sous le Veura, n'ont pu
encore ètre découverts a l'heure oü j'écris ces
détails navrants.
C'est, dit on, l'accident le plus déplorable,eu
égard au nombre des victimes, qui se soit produit
au Grand Saint Bernard depuis l'année 1816.
Une pensée fortifianle domine cette chronique
exceptionnelle; heureuses les victimes d'un devoir
accompli, tant d'autres vivent inutilement! Le pays
conservera les noms de ces moines martyrs.