Elections de paris. tiques ont élé débordées par la foule. On a vu les magislrats en complicité avec les perturbaleurs de l'ordre légal. La oü la ruse s'est trouvée impuissante, on a employé la violence. A la veille du vole, Nicocetera el Le Piane ont provoqué en duel Ie préfet de Caserla et ont arraché a ce vieillard des dè- clarations qui ont amené la défaite de tous les candidats du gouvernement de cette pro vince. A Bénévent le candidal du gouverne ment étail M. Gier et avail pour rival le ré- publicain Borre. Aprés avoir usé de toutes les armesd'un brigandage sansexemple, le journal Roma a eu reeours au levier tout- puissaotdu regionalisme: Gier est Piémon- tais. Que les Piémontais aillent se faire élire en Piémont, et nous, Napolitains, élisons des Napolitains! Le mol a fail fortune... Dans le Midi, la Kille electorale a eu le caraclére d'un vrai brigandage. Les él us sont des aJïamés. Brefle gouvernement doil recourir aux lois pour comballre ('insurrection des nouveaux Ruffo, masqués en Spartacus, et des nouveaux Calilina, déguisés en Masa- niello. Que diles-vous de la Calilinaire LA PERSECUTION EN ALLEMAGNE. Tonjoursde nouveaux fails de persecution religieuse a signaler dans tous les paysréu- nis a Pempire allemand: On écrit de Guebwiller au Montleur de la Moselle, de Meiz du 24 Novembre: Avanl-iiier, M. le directeur d'nrrondis- sement a prévenu le superieur de l'école des fréres, a Guebwiller, que, par ordrede l'au- torilé, ceiie écdle sera fermèe a dater de Lundi 23 Novemfane. Celte mesure a produit une grande sensation dans notre ville, car l'école des Fréres était tfréquenlée et compiait environ 3ÜU élèves. On écrit le 19, de Bade, a la Yolkszcitung de Berlin: M. Jerger, vicaire a Klein-Laofcnbourg, aétéarrélé Dimanche dernier a la sacristie par un gendarme, au moment oü il se ren- dait a l'autel. Le gendarme l'a conduit au p iste, oü il est resté enfermédc huil heures a onze heures. Ilapu ensuite dire sa messe aprés avoir fermé les portes de l'église. M. Gehrsler, vicaire a kierladi, qui a déja déclaré plusieurs fois aux autorités civiles du district qu'il ne renoncerait pas au droit «jn'il posséde d'enseigner la religion, a été arrété au moment oü il commencait son ■cours d'instruction religieuse el aétéenfermé pendant une heure a l'hölel-de-ville. la Gazelle de France apprécie comme suil le résultat des élections inunicipales de Paris Comme il était facile de le prévoir, le radi calisme a remporté hier une nouvelle victoi- re. Sur 80 conseillcrsa élire, 75 sont élus; 63'figurent sur la liste radicale, 12 seule- ment sont conservateurs. II reste 5 ballota ges sur lesquels on réussira peut-ètre a faire passer un ou deux conservateurs; la trés gjande majorité du conseil appartiendra done au radicalisme. Encore une fois ce résultat était facile a prévoir en présence du manque d'c«tente etd'organisaliondes conservateurs. C'est en vain que les légitimistes ont fait ap pel a l'union; notre voix tia pas été enten- due; les modérés se sont imaginé qu'ils étaient assez forts pour marcher seuls a la bataille. On sail aujourd'hui avec quel suecés. Le radicalisme vient done d'obtenir une nouvelle vicloire a Paris. C'est la un fait coosidérableles prélendus conservateurs republicans ou bonaparlisles qui admetlent le princijiede la souveraineté du peuple peu- vent voir par les élections parisiemies a quelles consequences nous mène ce principe fondamenlal de la doctrine révolutionnaire. Ces conséquences se déroulerout logique- ment l'une aprés l'autre si les conservateurs nesavenl pas réagir. C'est la encore un fait inévitable. On remarquera le chiffre élevé des voix données aux candidatsradicaux. Ceschiffres, si on les compare a ceux qu'ont obtenus les hommes de ce parti aux élections de 1871, scmhleraient indiquer au premier abord que Ie radicalisme a fait a Paris de grands pro- erès dans ces derniéres années. Au fond, il n'enest rien. Si les élus out plus de voix, le parti toutefois ne s'est pas sensiblement ac- cru. On se souvient que la masse du radica lisme, celle qui s'était compromise dans les affaires de la Commune, n'a pas pris part au vote en 1871; les élections, suivant l'expres- sion d'un oraleurdes réunions publiques de cette époque, leur semblaient un piége, un traquenard dans lequel la prudence leur commandailde ne pas sejeter. Cette fois, les radicaux n'éprouvcnt plus de semblables crainles; le ban et l'arriére- ban du parti ont été eonvoqués el ont mar- ché comnte un seul homme a la balaille. Voila la vérité. Les succes que le parti remporle n'ont pas d'autres causes que l'inertie des conserva teurs el pardessus tout les divisions qui les empéchenlde se rapprocher, de s'enlendre, de s'unir poor latter conlre l'ennemi com- mun. C'est la ce dont il importe qu ch acun soit bien convaincn. Les conservateurs peuvent jnger aujour d'hui, par les élections de Paris el des gran- des villes, ce que c'est au fond que la répu- blique, ce que les masses révolutionnaires entendent par ce terme; ils peuvent entrevoir l'avenir que nous réserve la république. A eux de tirer les conséquences de la lecon que les événements viennent de leur dotitier. S'ils n'étaient pas éclairés par eet enseigne- ment, il faudrait désespérer de la France; elle serait condamnéea épuiser les derniéres forces qui lui reslent dans les agitations san- glantes de la démagogie. Mais, qu'ils Ie sa- chent bien, leur sort est toujours enlre leurs mains; il dépend d'eux seuls, d'écarter tous les périls qui semblent nous menacer. Le ra dicalisme ne forme toujours qu'une minorilé; rien nest encore perdu si les conservateurs ont assez de bon sens et de courage pour faire trève a leurs divisions, et s'ils savent s'unir pour empècher une minorilé de faire la loi a la France. Sur 340,105 élecleurs inscrits, 238,780 ont pris part au vote; les G3 conseillers ré- publicains élus réunissent ensemble le chiffre de 161,816 voix; les 90,864 voix qui res tent se répartissent entte les candidats con servateurs élus, et les candidats de toutes opinions non élus; SI,323 électeurs n'ont pas pris part au vote. CATASTROPHE AU MONT ST-BERNARD. On écrit de Sion, le 24 Noveinbre, au Journul de Genève, En ce moment, la lourmenleredouKlait d'intensité; tout a coup une trombe glacée appelée veura, dans le langage expressif des montagnards se forme, tourhillonne dans les airs, el enlevant la neige fraichement tond>ée des patois des ntonlagnes environnanles, enveloppe les voyageurs en mugis- sant. Le Journal de Genève est le principal organe du protestantisme suisse. L'honuna- ge rendu parsescorrespondanls a l'héroïsine des moines du Saint-Bernard n'en a que plus de prix. A PROPOS D'UN HONTEUX ANNIVERSAIRE. La fin de Noveinbre est de retour, el avec elle de bien tristes et douloureux souvenirs pour tons ceux qui aiment la palrie beige. II y a trois ans, a pareille époque, le Parlement était en butte aux outrages et aux avaniesde la canaille libérale, qui obëissait évidemment a un mot d'ordre. donné on l'a sn depuis par les logés iPacóiVtiiques; aux insultes succédaient les voics de fait. et méme les respectables vieillards de l'Assembléc légis- lative furent maltraités! Chaqtte séance depuis le 22 Novembre fut précédée et suivie des provocations au dé- sordres que lanceren! a tous les mauvais sujets du pays des rédacteurs de journaux libéraux plus mauvais encöre, M. Anspach, bourgmestre de Bruxelles, de connivence avec M. Bara qui faisait re- tentir la f.hainbrede discours incendiaires. fit lout ce qu'il pul pour que la libéralerie recueillit Ie fruit dé ses honteux excés: dans la séance du 24. il prononca un discours révolutionnaire; pris de vin ou exallé outre mesure. il proféra le lendemain, au banquet de la Grande Harmonie, de grossiers men- songes que, les fumées du vin ou de la populac'Uê dissipéeS, il essava en vain de détruire; les journnnx qui le défcndeul le plus, donriéreni a son désaveu le démenti le plus catégorique. D'autre part, une grande parlie de la garde civique de Bruxelles fralernisa avec les perturbateurs, et des agents de police, qui avaient fait leur devoir, furent suspendus de leurs fonclions. A aucune époque de notre histoire depuis 1830, on ne vit pareille anarchie. Et elle dura du 22 au 30 Novembre. Pourquoi évoquer d'aussi tristes souve nirs? Pourquoi rouvrir cette honteuse page de nos annales?... Pourquoi? Pour la grande honte et de ceux qui ont fomenté, nourri ces troubles, et de ceux qui y ont participé; pour en rendre de plus en plus le retour impossible. Non, aujourd'hui, le libéralisme, eüt il vingt Bara, vingl Anspach et vingl Frére a sa téle, eüt-il cent agents provocateurs a sa solde, ne.pounsul plus impunémetil se livrer a ces manifestations dégoülantes, qui failli- rent étoulfer nos institutions nationales dans la boue de lemeute. Les bons citoyens s'en réjouissent; du reste, ils ne Iqléreraient plus que Eon recou- re a l'énieute et que l'on compromelle l'oeu- vre du Congres. Nous le savons,,certains politiques argu mentent parfois de la propensinn du libéra lisme vers le desordre pour refuser aux ca- tholiques le redressemenl des griefs dont ils ont a se plaindre; mais cela ne pent pas ètre sérieux: on ne tenle pas a qnelques années d'intervalle, pareils coups de main, et si une premiére fois le gouvernement de 1870- tl871 a dü voir paralyser tous les efforts qu'il tentait pour le rétablissement de l'or dre, on doit adinelire, pour l'honneur des hommes qui gouvernenl maintenant le pays, qu'une émeule se produisant, ils sauraient remplir leur devoir; supposer le contraire, c'est faire cróire qu'ils ne possédent le pou- voir que pour ne pas s'en servir, et a co prix mieux vaudrait se trouver dans l'oppo- silion. Nous entrelenons a grands frais une ar mee, el si elle no servait pas a maintenir le repos public ajl'intérieur, nous serions les premiers a én démander la suppression. Parler de la possibilié d'une émeule libé rale au moment oü le libéralisme est pro- fondement divisé, aprés toutes lesdéfaites qu'il a essuyées depuis 1871, cela, nous le répétons, n'est pas sérieux. et ce fantóme ne doil nulteinent empècher le gouvernement de faire son devoir. Nous n'avons pas enm- battu pendant trcize ans M. Bara et M. Fiére pour que M. te ou tel fül minislre, mais pour faire triompher les principes du droit el de la justice sur b-sqnels nous nous appuyons. Sans ces principes, le pouvoir n'est qu'une charge inutile, une responsabililé stérile, que les catholiques ne doivenl et ne peuvent pas assumer. (Palrie.) Voici le Hainaut calholique qui se réveille et qui se prépare it tenter de grands efforts pour se mettre au niveau palriotique des contrées flamandes: dans tout l'arrondisse- ment de Thuin n'existait aucun Cercle calholique; la ville deChimay et son canton ont voulu avoir le leur, et resolüment ils se sont mis a l'ceuvre pour fonder une de ces sociétés oü le bien se compiait et oü il est chez lui. CitronI«ine I«cale» Nouveau sujet de colère noire pour le Progrès. Le gouvernement a fait sorlir de sa prison un des condamnés de Saint-Genois, Camille Van Overschelde, qui est resté 6 années sous les verroux. La condamnation de ce malheureux n'a reposé que sur des soupcons, et on le consi- dère a Saint-Genois comme viclime d'une erreur judicia ire. Ses antecedents étaient irréprochables. Qu'imporle? C'est un calolin. II ne méri tuit pas une heure de grace. Le gouvernement au contraire a bien fait de mettre en liberie Fontainas, le séducteur el Ie meurtrier libéral, aprés quelques se- maines seulement de prison a la pistole. II y a bien des gens malavisés qui disent qu'un a tori de graeier les grands coupables qui jouissent tie protections influentes, et de relenir dansles prisons êellti lai res un las de pauvres diables, qui n'ont relativemenl cum in is que des peccadiles. Ces gens-la nesavenl ce qu'ils disent. II n'y a qu'une seule question a examiner. Le condamné est il libéral ou clèrical? Dans le premier cas, la justice doit se montrer bénigne; dans le second cas, elle doit ètre inflexible. Telle est la jurisprudence en vogue dans le clan libéral et parliculiérement dans les bureaux du Progrès. Par arrété royal du 29 Novembre, M. S. Verlynde, juge suppléant au tribunal de première instance séant a Ypres et conseiller provincial, est nommé juge de paix dn can ton d'Alost, en remplacement de M. Vander- heyden, décédé. M. Ildefonse Malou, membre du conseil provincial de la Flandre occidentale, vient d'épouser a Thielt Mlle Mulle de Ter Schue- ren. fille dn représentant. A celle occasion, la ville de Thielt a été en fète: la cérémonie a eu lieti dans le nouvel hótel de-ville qui, pour la première fois, a ouvert ses portes au public. Par arrété royal du 27 Novembre, M. D. Depuydl, notaire a' Eerneghem, est nommé en la méme qualilé a la résidence deGhislel- les, en remplacement de M. Heyvaert, décédé. Un jugement qui pourrail avoir de sérieu- ses consequences a élé rendu a l'audience de Jeudi par le tribunal de commerce de Bru xelles. Les liquidateurs de l'ancienne Banqne de l'Union (Jacobs fréres el C') avaient assigné divers actionnaires en versement sur leurs actions. Les actionnaires opposérent la nul- lité des deux derniéres émissions d'actions, et ce en vertil des statuls et de la loi. Ils soutenaienl par suite que ces émissions nul les ne pouvaienl donner lieu a aucune action en justice. Le tribunal, accueillanl cette défense, a déclaré nulles les augmentations de capital, de dix millions chacune, faites en 1864 el en 1866, et a, en consequence, exonéré les actionnaires de lont versement sur les litres émis a cette époque. Le Conseil communal d'Ostende, dans sa dernière séance, a décidé remplacement du pier a 1'oiiest de la digue en face de réta blissement du nouveau Kursaal. C'est M. James H ndrey, de Londres, qui le conslriiira. La stomalite aphteuse se développe de plus en plus, Elle s'est déclarée dans une f'Trne a Beeelaere, ainsi qua Langemarck. Oostcanip a deux étables atlaquées, et le fer- mier Claeys. a Oedelem, a déja 14 bcles ma lades. GRAND CONCERT DU CERCLE MUSICAL. Déja le Cerci.e musical avail commence la saison nouvelle par deux charmantes soirees. Dimanche, 29 Novembre, a eu lieu son premier Concert. Nous devons fèliciteret les organisateurs el les executants et la société npmbreuge. choisie, qui était venue lesap piandir. Les promesses du programme étaient belles, jamais promesses ne furent mieux tenues. L'Orchestre a enlevé avec nn rare bon- heur la viveet brillante Ouverture de Zum- patraduit avec précision et élégance de riches et ravis«antes pages de Fausl, donné avec verve et brio lasémillanle Ouverture de la Bohémienne el enfin développé har- monieusement les plus splendides motifs de Lucie de Lammermoor Un Air variépour trombone, composé et joué par M. G. Wenes, honore autant ('in spiration et la science de l'auteur que Ie talent el le sentiment de Carlisle. La Sonate en ré de Beethoben, pour vi0. Ion et piano, a fourni a M. A. Petit et a Cuignet l'occasion de recoinmander efiicace. ment au public l'illustre mailre, ce compo siteur si profond et si original, dont la mu- sique un peu élrange el séche pour des oreilles blasées par l'éclat et la boursoufQure modernes, charme si déliciensement les es prits attentifs el revient si bien aux cceurs délicats. Beethoven s'adresse a l'ame plits qu'aux sens. II n'excite pas violemment; j| cause et joue finemenl. II ne provoqne pas les passions; il évoque et entretienl le senti ment el la rêverie. On liane avec Beethoven dans nn monde ideal; il ne vous emporte p;iS dans le ronianesque outré. dans le uièlo- drame échevelé, comme la plupart des com positeurs contemporains. Merci a Mlle Cui gnet et a M. Petit d'avoir si heureusement' initié le public aux secrets des savanles et mystérieuses compositions du graqd maitre. La musique qui recrée ne vaul-elle pas mieux que celle qui ne fait que divertir? Merci encore aux deux virtuoses pour l'ad- mirable jeu de la Fanlaisiede Lucie de Lam mermoor. La prestesse de l'archel, la vélocilé des (loigts y lenaienl du prestige. Mécanisme surprenant, mélodie ravissante, merveilleu- se harmonie, ce morceau de maitre offrait réunis tons les charmes et appelait inévita- blement tous les suffrages. Le succes des deux artistes fut grand comme leur mérite. Messieurs Baelde et Montheyrie ont fait, de leur cöté, ample moisson d'applaudisse- ments. Ils ont, avec une vigneur, une nette- lé, une correction et une vérité rares, chanté le Duo si bien venu et si bien découplé des Mousquetuires de la Reine. II nous semble qu'en musique on ne saurait dialoguer ui plus correclemenl ni plus cavaliérement. Deux voix ne sauraient ni mieux trancher, ni mieux se rencontrer que la Basse nourrie, grave et claire de M. Baelde et la voix frai- che. limpide, argentine de M. Monlheyne. M. Baelde donna égaleinent, avec une bra voure remarquable. l'.-t ir des Puritains, de Concone.On croyait que c'étail sou Iriomphe, mais il se surpassa dans le chant improvise el encore plus drainatique. plus émouvant, plus pénétrant, Le Repenlir. Le chanteur fut littéralenienl couvert d'applaudissements. M. Monlheyne, a son tour. clianla avec line distinction el une méthode, une souples se el une aisance parfaites. le Grand Air de Zumpa. II y fit valoir toutes les qnalités du Ténor et lont le talent du Maitre chanteur. Le Sancla Mariade Faure, admirableinent accompagné de violon, de piano et d har monium, en mettant au comble l'enthousias- me de Uassisiance, mit la couronne de lau rier sur la téle de Carlisle inspire. Toute la salie le rappela, le bissa, el sa rentree In j valut une nouvelle ovation. Notons que MUr Cuignet, M. Petit et M. Iweuis lenaient les trois instruments. Ne pas les en remercier spécialemenl, en mèiiie temps que nous remercions MM. Baratio et J. Matirau qui ont si heureusement seconde d'autres solistes, serait pis qu'un oubli, ce serait de l'ingratilude. REMPLACEMENT. Comme suite a l'arrèté royal du 16 0cto- bre dernier porlant que le prix du remplace ment par le departement de la gnerre est fixé a 1,600 fr. MM. les gouverneurs, par circulaires adressèes aux administrations comniuiiales, invitent ces derniéres a préve- nir leurs administrrés que les miliciens qui auront a se faire reinplacer directement par application de l'art. 64 de la loi sur la milice, et qui voudront s'affranchir de toute respon- sabillitè, en vertu de l'art. 72, devront verser a la caisse de remplacement une sommede 800 francs égale a celle qui est réservée, en vertu de l'arrèté royal du 3 Oclobre 1874. sur la prune du volontaire. Aux termes de l'arrèté royal du 20 Janvier dernier, les "miliciens exemptés ou ajournés des classes de 1872 et 1873 cl ceux des classes antérieures a 1874qui jouissent d'une dispense d'incorporation, auront l'option enlre le mode de remplacement qu'avait établi la loi du 3 Juin 1870 el celui consacré par la loi du 18 septembre 1873, au casoü ils seraient appelés au service. Les parents ou luteurs de ceux qui veulent se faire remplncer doivent faire parvenir avant le ler Février, au département de la guerre, leur enquête, en y joignant une quittance du versement dc 200 fr. dans la caisse dn receveur de l'enregislrement du ressort dans léquel ils ont leur domicile. Ces versements sont reeevables a parlirdu 2 Janvier pour les miliciens de la nouvelle levée. Aprés le 2 Janvier,ils ne peuvent plus ètre recus. Les sommes ainsi versées sont acquises a la caisse de remplacement; mais les miliciens que le département de la guerre ne pourra pas faire remplacer avant le ler Oclobre snilt adinis a rechcrcher directe ment el a présenter, avant le 1" Janvier suivant, des hommes qui consenlenl a mar cher a leur place. Le versement de 200 fr. leur sera resiitué. SOCIÉTÉ DE LA CONCORDE. Programme des morceaux qui seroni exécutés, le Jeudi 3 Décembre 1874, a 7 1/2 heures, paria Musique du lr Regiment de ligne, sous la direction de M. Ch. Sunar. Stradella, ouverture, (De Flotow). Duo du Pirate pour piston et trombone. (Conco- ne). Marehe des Nobles de l'opéra Ie Tannhauser, (Wagner). Les Marionettes, polka, (Métra). Le louslic Figaro ou la Tempcle, pot pourri, (llarn). HUT VICTIMES. Une nouvelle caiaslroplie, enscvelissanl sous la neige les corps de liuil personnes, est une nouvelle preuve tie dévouement clirétien a ajouter au martyrologe des victimes du grand Saint-Bernaad! Lundi, dans la malinée, le Kruit se lépandail dans Sion qu'un nffreux événement étail survenu Jeudi, dés 1'auKe, a quelquos kilometres du couvenl du grand Saint-Bernard. Celte rutneur était malheureusement vraie. Voici les renseignemenls précis qui nous sont parvenus a cc sujet. Jeudi, 19 courant, a la pointe du jour, une ca ra v une, cotnposée de don ze ouvriers italiens se rendant dans leur pays, quittait le Kourg de Saint- Pierre et la canline de Proz, oil ils avaient passé la nuit malgré le mauvais temps el l'étal deschemins, pour franchit- le col de la montagne ou s'arréler a l'hospice, selon les circonstances, Le ciel était couvert et il neigeail a flols. Parvenus au lieu dit Montagne de la Pierre, a mi-distance enlre le principal point de départ el la maison bospitalière, ils furent rejoints par deux religieux.précédés du marronierou domesiique du couvent, el d'un gros cliien, qui, fidèles a la régie du monastère, venaient a la rencontre des voyageurs. La première colonne, composée de cinq ouvriers italiens, des deux religieux, du marronier el de l'animal conducteur, dispaiait sous un linceul de neige, de plusieurs metres d'épaisseur, sins qu'aucune avalanche se soit détacliée des cirnes. Les sept autres qui suivent sont renversés du méme souflle a une petite distance des premiers; la mort plane sur tous. Tout a coup, les corps de sept derniéres victimes enfouies sous la neige se réunissent; des bras, des jambes se déharrasseul des obstacles qui les pressent; les malheureux sont sauvés, et regagnent, contusionnés, l'endroit d'oti ils sont partis quelquss heures auparavant, aptcs s'étre assurés de l'inutililé de leurs efforts pour sauver leurs camara- des de la première colonne du tomheau oü ils sont ensovelis sans doule encore vivanls a cette heure! Agonie horrible! Cependanl. un des ensevelis est parvenu, par la lotce de i'inslinci el l'énergie du désespoir, a démolir la glace qui l'accablail de son poids. C'est Ie chanoine Contat, de Sembtancher. II se traine, saignant, jusqu'a une demie-licue.du lombeau oü il est resté enfertné plusieurs heures. II atieini la première cabane, appelée l'Höpila'l, et située sous un contrefort du Velun. C'est la que le digue et jeune ecclésiaslique fut retrouvó le lendemain, presque iuanimé, aptès vingl sept heures de rcclusion, passées sans nourriture ni secours aucnn par ses confrères du couvent accourus a la recherche des victimes de l'accidenl. Que s'était il passé?... Le chien, le fidéle Turco, était parvenu, de sou cöté, a'gratter la neige qui s'amonceluil sur son corps, et, délivre, avail regagné le gile hospilalier. A la vue du vaillant animal, le le dos mcurlri les chairs pendantes, les cbanoines n'avaient éprouvé nulle inceititude sur la non-ren- tiée au monastère des deux convenlttels partis la veille,et s'étaienl dirigés vers le lieu du sinistre.Un cordial rendit un peu de force au survivant de la scène que je viens de raconterrecueillie de sa bouche mais ce ne fut qu'un éclair, l'avant-conrcur de la fin, Une heure aprés, on rapportait au couvenl le cadavre du chanoine Gonial! Sou collègue, originaire d'ttn village du centre du canton, ainsi que ses six autres compagnons enfouis sous le Veura, n'ont pu encore ètre découverts a l'heure oü j'écris ces détails navrants. C'est, dit on, l'accident le plus déplorable,eu égard au nombre des victimes, qui se soit produit au Grand Saint Bernard depuis l'année 1816. Une pensée fortifianle domine cette chronique exceptionnelle; heureuses les victimes d'un devoir accompli, tant d'autres vivent inutilement! Le pays conservera les noms de ces moines martyrs.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2