l'époque, dit Ie NordZcitung prussipn,
oü les lettres paslorales des évèques avaienl
surexcilé les passions conire la prétendue
persecution de l'Eglise calholique en Alle-
magne: nu archcvèquè francais reent
une leltre anonyme et sans lieu d'origine.
dans laqnelle on lui demands, pour tuer M.
de Bismark, 40.000 fr. destines a assurer la
subsistance de la femme et des qualre enfants
de l'assassin el 20.000 devant servir a mener
I'affaire a bonne fin.
Cetle première leiiro fut snivie d'une se
conde adressée au inéme dignilaire et ainsi
concuc:
J'ai l'bonneur de vous demander si Ie
clergé a Einlenlion de donner suite a la
lellre que je vous ai adressée hier.
Ci joint je vous envoie une photographic
afin (pie vous connaissiez fhomme qui
vent vengcr du mème coup la France et
notre sainte cause.
En vous demandant votre sainte béné-
diction, je suis, etc.
Cetle lellre porlait Ie nom de fawteur:
Dneliesnc-Pimcrlelet indiquail en marge
fadresse: Seraingrue Léopoid.
L'archevêqne tsansmit ces lettres a son
gouvernement qui ne perdit point de temps
pour avertir Ie prince de Bismark. Les re
cherches faites avee empressemenl par la
police beige confirmeren! I'exactitude de
l adresse; mais la photographic insérée dans
la seconde lettre no resseinblait nullement a
fautenr de eotte missive. C'élait cel Ie d'un
individu qui avail jadis Iravaillé avec lui dans
Ie mème atelier.
La naïvelé de, cel assassin qui fournit si
complaisamnient sou nom et sou adresseet
qui deur,inde si simpleinenl son salaire; les
expressions de ces épilres (lont fexagéralion
violente révéle Ie vrni caraclèrc; celte pho-
tograplne l'aussemenl donnée pour Ie por
trait de fautenr; l'envoi mème de ces pieces
a un prélat calholique, enfin les renseigne-
inents obtenus sur Ie passé et la moralitéde
l'assassin prétehdu, lont aurail du éclairer la
police prussienne; mais non; la presse offi-
cieuse de Berlin ne rèva quecomp'ol et assas-
sinat, et dans une sainte indignation, Ja Ga
zelle de f Al lemagne du .Yord s'écria:
Voila done un complot, combine par de
fanatiques élrangers, des hommes sérieux,
et avec des circonsiances qui exc-luent loule
plee d'une mystification et rl'nneescroquerie.
Res afiilius du parli nltrainontain ont
signe un pacte a PolTei d'assassiner pour des
raisons poliliques fhoniuie politique diri-
geant Pempire d'Allemagne en échange d'u
ne somme d argent a payer par un prélat
éiranger.
l'out-on, en presence de ces fails, affir-
mer encore sérieusemenl que les ccclésiasti-
qnes et les laïques qui se meitent a l'état de
rebellion par leors paroles, lenrs éerïls et
b urs acles conire les lois de fEtai. n'encou-
renl anemie coniphciie. si teurs ouailles, la
conscience ogarée par ses excilaiions, s'as-
socicnt pour coniinelire un crime"?
C'élait par Irop ému el qn'on nous per-
niette de Ie dire par Irop ridicule, car
faffreux complot était Ie rcsultai d'une trés-
man va ise farce d'ivrognes.
La lettre qu'on va lire. adressée a Vlndé-
pendance, ne laisse aucun ib>ulea cel égard:
Scraing. '2;i Ilecctiilue 1874
N'insistons pas davanlage, el souhailons
que la police prussienne soil désortnais
moins gohe-monclte el la presse ofiicieuse
de Berlin moins zélée.
Nous lisons dans I'Incïèpen dance qui a
parti Sa mod i matin:
Nous reeevons de Seraing une lellre, si-
gnée Duchesne, qui nous expliqne longue-
menl que Ie complot, pris an sérieux paria
presse allemande, n'a jamais été qu'une mys
tification iniaginée a prés boire, el qu'il n'a
pas été un soul inslanl question d'y donner
sutle.
UN FRANC MACON EN AVEU.
A propos dn bul secret des francs tnacons,
qu'il nous soil permis de eiler un fail dont
nous gatanlissons l'anibenlicilé, et dont los
écrivains qui s'occupenl de celle matiére
pourront faire leur profil.
Dans le mois TAout 180:5 nous fimes con-
naissance d'un vénérable reltgietix de l'Or-
dre des Passionnisles. a iloboken. en face tie
Nexv Vork. Dans un eiiiielien a propos des
francs-machus, voiei le trail qu'il nous ra-
conta:
J'a; élé appelé. il y a pen de jours, pour
atlininislrer un nionrant a Rmoklyn. C'élai!
un Alleinand tpie j'avais eu occasion de ren-
contrer plusieurs Ibis. Sa ft Ie unique, ex
cellenle calholique. me prévint que son
péreélad franc m con. el qu'il fuüait exiger
sa rélraclalion. Aprés avoir enlendn sa con
fession, je lui demandai s'il n'avait pas ap-
parlenu a queique sociélé sccréte. Oui,
mon père, je suis franc-macon; mais vous
le savez, en Amérique, cela n'csl pas mal.
C'esl une errenr, lui dis-je, la Franc-Macon-
nerie esl condamnée parloul oü elle exisle;
il vous fa u t done réi racier lont ce que vous
avez pn promellrc el me dclivrer vos insi
gnes. Le malade fit bien quelques diffi-
cullés, mais il avail gardé la foi, el il signa
la rélraclalion que je rédigcai; puis il me
fallul faire de nouvelles instances pour oldc-
nir son écharpe, son équerre et sa Iruellc
d'argcnl, son tablier de peau et son riluei,
renfermÓ6 dans une armoire prés de son lil.
Ju dus lui expliquer la néccssilé de se dé-
pouiller de lous ces objels s'il voulail faire
preuve d'un repenlir sincére. Je sorlais em-
porlanl les dépouilles opimes, ei lont hen-
reux d'avoir arraehé nneatne au démon. La
jeune fi 1 le m'atiendail au vestibule: Eh
bien! dit elle, mon père vous a tout remis,
lout, n'esl-ce pas? II a fail la paix avec Dien?
Vovez. plu lótma fi I Ieje lui monlrai los
oliji'is què j'avais a la main. Elle les pretid
l'tin après l'aulre, el puis, d'un air Irisle,
elle dit: Non tont n'est pas la; ces insignes,
mon père les porlait dans sa loge el dans les
grantles circonsiances; il n'a pas eu de peine
a vous les remetlre; il lui en a coülé davan
lage pour ce livre, qui esl particulier a sou
grade. Mais il y a encore autre chose.
Quoi done? Un ècril dont j ignore le oon-
temi; mon père m'a recoinmandè de le por
ter lout cacheté - apf-és sa-inort au chef de sa
Loge. ce doit ci re queique secret impor
tant.
Je relourne prés du malade el je lui dis:
l'otirquoi me Irotnpoz-vous? Vousallezpa-
railre devant le. tribunal de Dien; eroyez-
votis échapper a sa justice? Vous avez encore
queique chose a me livrer? Le malade parut
conslerné; je remarquai la paleur de son vi
sage el le trouble de ses yeux; puis il dit
avec un cerlnin embarras: Mais, vous
avez lont cmporlé, je n'ai plus rien a vous
livrer. Non, il v a un éerii comme en ont
lotis les francs-mncons. C'esl nne errenr,
mon père, je n'ai plus rien. Je redotihlai
d'inslanee; tont élail inutile, It: démon affuit
triompher. J'employai lous les moyens que
jeeroyais efficaces en lelie occasion. Je n'oii"
lins rien; le malade niait on ne répondnil
pas. Alors. sa fiIlo onvre la porie el se jeite a
genonx au pied dn lil: Oh! mon père, de
grace, sativez voire ame, voire fille serail
trop malhenreuse. Vous ditos que vous m'ai-
mez, prouvez Ie mainlenanl.
Le malade ne s'allendail pas n cello se-
cousse: les embrassemenls el les larmes de
sa fille I emeuvcnl; elle lui prodiguc les ca
resses les plus vives; elle lui dil les paroles
les plus lendres, lui pnrle du ciel qu'il perd,
et le malade veul répondre: Tu sais que je
n'ai rien de caché. Sa fille, prenant tin
Ion inspïré:Ne menlez pas, mon père; vous
avez toujours élé franc; que je ne rougisse
pas de voire nom. Donnez au l'ére le papier
que vous m'avcz recoinmandc de pot ior au
vénérable de la Loge. A ces paroles le
malade pousse tin eri, puis, faisanl tin effort,
il dit en soupirant: Non, ma fille, iti ne
rougiras pas de Ion père. Tiens, prends celle
clef a mon cou. ouvre le liroir el donne nu
Pére le papier qu'il ren ferine. Puis il re
tombe affaissé. Sa fille, prompte eoinme l'é-
clatr, avail execute ses ordres el me remei
tait tin pli - caehêlé en disanl: Vteloirc,
mon père es! sauvé; il a votni Ie [loison.
Celle scène m'avait profondémeni louclré.
Le courage de celle fille me rappeiait une
chrélienne des premiers siècles. Le malade
vécut encore quelques heures, el ses dernié-
res paroles élaient un acte de contrition en
mème letups que de foi el dVspérance. J'ou-
vris en presence tie sa fille le pli cacheté.
C'élait un sermcnl signé avec du sang. J'a
vais enlendn parler de ce genre d'écrils en
usage cbez les chefs de la Franc Mnconnerie;
mais qnand je parcotirus <:e papier, je n'en
pon va is croire mes yeuxC'élait le sermcnl
d'une gnerre saus fin. saus merci, contre la
Papatiié el les ruis, avec les plus exécrabh's
malédiciions s'il violail sa parole. Ce papier,
je l'ai remis eulre les mains de l'artdievètpie
afin qu'il |iül appVccier-aussi bien que moi la
malice mfernaHv de la Fratic-Maconnerie.
Voila ce que- nous a ra"onlé Ie l'ére Pas-
sionnisle, el son.récil e.sl resjé iuqiriuié dans
noire memoirtu C'esl tui fatlenlrc mille, tpn
prouve que la Franc-Macoimerie esl la mème
dans lous les pays. {Monde.)
Nous reeevons de Constantinople une Irès
lieu reuse nouvelle. La fille de M. le baron
Werther, ambassadeur prussien anprès du
sultan, vrent de se convertir au calholicisme.
Celle abjuration, qui réjonira l'Eglise el par-
liculiéremcnt le cceur dessujeis caiholiques
deS. M. l'empcreur d'Allemagne, parail cer-
laine. Elle a été annoncée a S. Em. le cardi
nal Franchi, président de la Congrégaiion de
la Propaganda, par Mgr Azarian, afin qn >1
porial au Saint Pére une nouvelle qui seia
pour lui une immense consolation.
LA NU IT DE NOEL A HAL.
La sainte unit de Noël a élé célébréea Hal
d'une manière bien louchanie. A I exemple
des bergers de Bét hléem qui, a la voix des
anues. onl élé se prosleruer anx jiietls de
l'enfani Jéstis devanl Uhtunblo crèche qui lui
servait de berceau, ciuq a six cents peleiins,
enfants dévoués de l'Eglise, se soul mis en
route vers nenf heures el demie du soir a
Enghien el tls sont arrivés au sanctuaire do
Nolre-Dame de Hal vers une heure dtimaim.
Pendant ce long Irajei fail a pied, sur la nei-
ge, ils out réctlé le chapelet el clianté des
hynmes pieux. Lorsque I beure solennelle de
minuit a sonné. lous se soul mis a genonx
sur le ('bemin hnmide el glaèé pour chanier
en rhceur le beau cbanl de Noël Yenite odo-
re mus.
C'esl la ville d'Enghien el les environs qui
avairnl fourth le plus nomhreiix coniingenl
a celte pieuse phalange. Bruxellcs, Gand,
Mons, CharleroiTournai el bon nombre de
communes dtt Hainan! y élaient dignement
re présen léés.
C'esl la Idle ptcine de rosée el les c/teveur
imbibês de gouUes de lu nuilcomme il esl
dit att divin cantique, que ces vaillanls chré-
tions sont enlrésdans la demeurede la Vier-
ge pour s'y prosterncr devant son (lis. Com
me ils ont vile oublié leur fatigue, lorsque la
basilique leur esl apparue illuminée, qnand
ils onl enlendn relenlir les chants de Noël,
lorsqu'ils se sonl approcliés ensemble de la
Sainle Table!
La cérémonie a élé des plus imposantes.
L'église élail couiblc el resplendissaniede lu
nvéres;nn excellent orcheslre a exéculé une
messe admirable; le li. Péie Rapbaël qui a
aceompagné les pèlerins leur a prononcc
une allocution enlraiiianle. Aucun d'cux ne
perdra le souvenir de cetle nuil solennelle
qui a laissé dans leur cceur d'mcffacables
impressions.
CHRONIQUÊ JUDICIAIRE.
La Cour d'appel de Gand se réunira en
asseinblée publique el générale le 9 Janvier
procbain, a I'elTel de présenter deux candi-
dals pour la place de Conseil.ler vacante par
la mise a la retraite de M. le conseiller
Valcke.
ACTES OFFICIELS.
Par arréré royal du 24 Décembre, M. L.
Craliay, procureur du roi prés le Iribumil de
première instance de Hasselt, esl nommé
conseiller a la cour d'appel séanl a Liége, en
remplacement de M. Wagemans, dóccdé.
Par arrèlés royaux du 26 Décembre,
snul nommés dans Fordre de Leopold:
Officiers: MM. L. Hubert, membre de I A-
cadétnie royale de médecine de Belgique,
professetir a l'université do Louvain el .1.
Thiry, membre dn l'Académie royale de
médecine de Belgique, professour a l'uni-
versiié de Bruxelles.
U-u arrèié royal, en date du 17 Déeem
lire, nomine, pour un nouveau tenue de
ciuq amices, qui prendra cours le 31 de ce
mois, membre du comité d'mspeclion des
eet hes de reforme tic Boernem el de Ruysse-
lede, M. le baron E. Peers, président de la
commission d'agrjculltire el membre du con-
scil provincial tb: la Elandre occidentale.
NECROLOGIE.
M. Joseph Soudan, fils de M. Charles Son-
dan, membre du Conscil provincial et de la
Déptiialion permanenle. esl décédé Mardi
dernier it Pan (Basses Pyrenees), dans sa
vingl uihéme année. II n'a passé sur la lerre
(pie le temps de faire comprendrc quel vide
sa morl laisserail. Tons ceux qui l'onl connti
se plaisaicni a prévoir en lui, malgré sa jeti-
nesse. le coopéraleur du plus vaillant cham
pion de la cause calholique en notre ville, et
le coniiniiaieur des mêmes luttes el des mé-
mes travaux: il se formail a bonne ccole et
élail taillé pour la besogne. Dien l'a jugé
Irop ptir pour la potissiére des balailles; dans
la fleur qui s'ópanonissail, il a récompensé
le fruit. La familie dc M. Joseph Soudan et
ses nombreux amis Ie pleuren!; mais la mort
du chrélien n'esl {>as sans espérance; elle
n'est que Ic commencement d'une vic rncil-
Icure. {Journal de Courlraï.)
C'liron i«| nc locale,
PARENTS, ÉDIFIEZ-VOUS.
Le Journal de Gand constate que la con-
fiance des parents se retire des atbénées si
peu royaux. Ecouions l'organe du bourg.
ineslre de Gaud:
Nous avons conslaié avec peine, en par.
courant Ie rapport triennid sur fél ,1 de fen_
seignemenl nmyen en Belgii/ue, que la p0.
pulation de nos atbénées royaux ne s'acei'oji
que dans des proportions insufiisarites. De
1864 a 1871 el 1872, l'augmetjlalion est
sen leu kmi t de 15 a 18 eléves par athériée
tandis que les colléges du clergé gagneu'i
chaqtte aiméc un nombre d'éléves conside
rable.
Cel aveti, dépouillé de tout artifice, en a
amené d'autres, et le Journal de Gand pa
rait lenir a demonlrer les causes de la con-
fiance que les éiablissemenls du clergé inspi
red t aux parents, li doit étre bien informé et
nons le croyons sur parole lorsqti'il dit:
Cc qui laisse a désirer dans nos atbé
nées, c'esl, d'ahord, education p/iysigue;
eiismic, celle portie de fcducuiiou morale
tpn produit chez l'éléve la bonne lenue, qni
adoucil en lui l'aspérilé des trianières et du
caraclére. Sous ce double rapport, majnte
école du clergé l'emporie sur les aihènées
royaux, el ce fail expliqne, dans une large
mesure, la preference doni les nnes sonl l'ob-
jel, de la part de certains parents, au détri
ment des aulres
Qnanl a feducation morale des clèves
ici encore on pnurruil inb oduire de gr aa
lles ameliorations duns nos Aihénées.
Le rapport de M. I'inspecteur général de
l'enseignemenl moyen constate lui-méme
qu'il va du désordre dans certains cours et
que ce désordre esl du nu manque de hiel
cl de méthode des professenrs... Nous pour-
rions citer lel athériée de grande ville oü,
dans l'espace de quelques inois el dans une
seule classe. cinq nu six jeunes éléves ont
élé nu renvnyés ou oflicieusement invités a
quilKr l'élalilisseirienl: leqr'seule fault: élait
de n'avoir pu se plier au manque de tacl et
de méthode, en d'anires lerines, a la bruia-
lilé maladroite el ininlelligenie d'un de leurs
professeurs. Concoil-on que des autorités
quelcpnqties lolérent de pareils abos el ne
s'erripressenl pas de faire tnellre un profes
sen r de celteespèceen tbsponihililé? Ce nest
c.erles pus dans les écoles du clergé qtion
renconirerail une lelie tm urie!...
A pari le cas oü le professetir est incapa
ble de conduire sa classe. par suite de imp
d'impalience ou de irop de faiblesse, tl y a
une autre observation a faire nu sujet des
rapports de professetir a éléve dans les atbé
nées. Dans certains cas, le professense
borne d donner sèchemenl ses lecuns; il
parte d I'intelligence des jeunes gens; il n a
aucnne influence sur leur caeur. Nous vou-
drions que son rólt: fut plus palernel. L'art
de eorriger avec bienveillance les defauts
des éléves, d'adoucir leurs maniéres de po-
lir leur langage el leurs incenrs esl aussi im
portant que l'arl d'exposer la science, de la
faire comprendre et de la faire aimer.
II fa ui que le mal soit bien intense dans
les ailiénées pour que Ie Journal de Gand le
signale avec lam d énergie. C'esl sponlané-
ment qu'il dénon.ce que l'éducalion morale
des éléves laisse a désirer. que les profes
seurs tnanqnenl de laci et de méiliodo. que
leurs facons sont séches et arides el qu'ils ne
savent point parler au cceur.
Si nous avions ecril, nous, ces grandes
vérilés, comme loule la presse libérale nous
aurail accahlé d'uijures! Mais nous aimotis
mieux les lire dans le Journal de Gand, qui
parle de visu et de nudilu.
Mais ee n esl pas tout: en lerminanl sou
article, cetle fetiiIle reproduit l'éloge que
Macatilay faisail de l'enseignemenl des jéstii-
Ies au 17c siècle. Lisons:
Les encouragements de ('autorité com
munale et du gouvernemenl conférés a ceux
qui auronl lait preuve de fortes capacitéa
morales, el. par dessus loul. une tiolubl-
uméhorulion tie leur position pécuniaire
tels sonl les moyens de faire dispirailre l'ó<-
différence dèpiondde avec lat|iielle quelques-
utis d'enlre eux s aequiiienl tie la parlie la
plus elevee ei |;i plus délicate de leurs func
tions, el de leur rentlre mi jour applicable ce
que Macaulay dil des jésuiles du XVIIe siècle:
Leurs euneiuis eux méiiies élaient con-
iramls tl avouerque, dans l'arl de condui-
re el de former la jeunesse, ils élaient sans
rivaux.
Le. Journal de Gand serail-il, par basard,
vendu au clerical, aen tie papen verkoeld,
pour leiiir un langage aussi rude a
l'égard de l'en.scignemant ofii nel (aïqtie? car
il décrie celui-ci et cxalle Eonseigneinent
religieux. Quoi qu'il en soil, nous enregis-
Irons ces avetix pour les lui opposer lorsque
la passion anli religieust) reprendra sur lui
son empire.
Faisons éncore remarquer celle élrange
proposition de la feuille ganloise, qu'une
notable amelioration de la position pécu
niaire des professeurs» remédierait au mal
qu'il a signalé: l'éducalion morale des éléves
s'améliorera, les professeurs auronl du tact
M. Ie rédacteur de l'liidé,.eiidance,
On vient de ine coniniuniqu'i Ie numéro de volte
journal on vous n pruduijuz on article de la Gazelle
ile f Allemagne da Nord, dans lequel on s'oecupe
longtieinenl de ino.i, ii propos d'un prélendn complot
diiigé, en Septeudire 187:!, conire la vie do prince
de Bismark.
On me dit que celte Gazelle est l'organe de ce
prince ei qu'il la suite de sa dénoncialion, je puis
compter que dans toule l'Knrope, on pariera du
crime de voire seivileur Duchesne.
Si jamais linmme a été stn pi is d'altirer aind sur
sa personne l'aiieniion dn monde enlier, c'esi liien
moi, M. Ie directeur Dans toni eet aftVeux complot,
dont je vous cerlifie sur l'lioiuieui que M. de Bis
mark n'a jamais en rien a ledoiiler. il n'y avail
qu'une inxsiifiealinn, une plaisarilerie organisée
après hoire: j'eii suis la seule et unique victime!
Voiei. en Inute sincérilé, ce qui s'est passé:
A l'époqne indiquée coniuie date de la prepara
tion de l'attenlat Duchesne, jc me trouvais a Liége,
cliez un de mes amis: j'eus Ie tori d'y boire un coup,
peut-être mème bien deux coups de trop. Toujours
est-il que ma gaieté et Ie peu de conscience que
j'avais de mes actions on ce moment inspirèrenl a ce
camarade trop plaisant l'idée de la farce qu'on trans-
forme m untenant en un si noir complot!
II me fit done écrire seance tcnanle, diverses
lettres adressées. ninsi que vous Ie dites, a un ar-
chevèque de France, comme pour proposer d'assas
siner Mde Bismark.
,1'écrivis tont re qu'il voulut, n'y comprenan'
rien, et sans la reproduction de ces lettres dans
voire journal, jo n'aurais jamais vumoi-mêmccc
que j'avais raconté et signé, liélas! avec bien moins
d'encre que de vin!
Mon compagnon garda ces lettres, et sans pró voir
les consequences de sa plaisanterie, it les envoya
snci essiveinenl a l'arclievêque. II jnignit mème a la
seconde un portrait photourapliiquo que. par une
mystification nouvelle, il donnail pour Ie inien et
qui élan celui d'un ouvrier francais avec lequel
j'avais travailié queique temps auparuvant.
Encorp un, ceiiii la qui sera bien éionné d'ap-
prendre qu'il c to itsoli insu, mon complice dans
l'orgnuisaiion d'un horrible atientai! Car depuisque
je l'avais quitté a Lille, avant Sepieinbre I87H nous
n'avions plus de relations el il n'a pa - su un trui re
mot du tour qu'on lui a joué, comme a moi, en ine
lanl sa plioiographie a celte affaire
La Gazelle de l' Allemagne da Xurd ajoule qu'on
nous fistirvciller. lui et moi. qu'on apprit que je
we proposnis de faire un voyage en Allemagne
mais qu'un ami me fit savuir que je fernis mieux
de ne pas franchit' lu fronlipre. et que j'abandon-
nai mes prvjels de voyage. Autant d'slïirinalions»
aulant de iiiciisonges, Monsieur Ie directeur.
Comme il est faux que j'aie jamais songé a luer
M. de Bismark, il est égalenient faux que je mé sois
propose d< faire un voyage en Allemagne; il est
faux qu'un ami m'en ail délourné, el faux encore
que j'aie du abandoiincr n'importe. quel projet a ce
propos.
Telle est ma confession, sincere el compléte. Ju -
gnz si la Gazelle pnissi'-nne a Ie droit de dire après
Cna que a lus circonsiances exc.uelii loute idéé
d'une mystification.
Cetle Gazelle même doit reconnaitre que j'ai
toujours été hoimêtc lionime, n nienant une vie ré
n gulière. marié. avant des enfants, ne fréqucnlant
ii ni pendant Ie join ni Ie soir Ie café. d'une familie
n honorable, allant a la niesseet a confession, faisant
en general l'impression d'un homilie sérieux el
a rassis, dans l'aisance el d'une instructionssuffi-
a sanle. .Ie m'lionore d'obtenir ces bons lémoigna-
ges du journal qui m'accuse d'un crime odieux,
niais je Ie mets au déti de prouv -r que je ne les
mérite pas après comme avant Ie lour que m'a joué
tui farceur imprévoyant.
Auprès de ceux qui me conna issenl, je n'ai pas
liesoin de justification; quani aux aulres, l'ohscurité
dans laquelle je vis me rnndrait indifférent a ce
qu'ils peuvent penser de moi; mais ce que jo ne
puis permettre, si modeste que soil ma position,
o'est qu'on se serve de mon nom,et d'une mystifica
tion dont j'avais-seut Ie droit de me plaindre, pour
accuser de braves gens, pour incriminer la conduite
du clergé, de tons les catlioliques alleniands, pour
s'autoriser contre eux a un redoublemenl de calum
nies et peut-être de persecutions.
Voila ce contre quoi je proteste, en vous prianl
de publier cette leltre, Monsieur Ie directeur, vous
et lous les journaux qui ont reproduit les faussetés
de la Gazelle de M. de Bismark.
En fin de compte, s'il y a, comme Ic dit la fable,
des juges a Berlinil y en a en Belgique aussi el qui
ne valent pas moins que les prusstens.
Eh bien! je suis Ie ptemier a demander qu'ils
m'arrétent et qu'ils me jugciil si les récits de la
Gazette de l'Allemagne da Xord laissent dans
leur esprit le moindre Joule sur ma conduite. Que
Ia police de M. de Bismark, par laquelle il parait
que j'ai été surveillé de si prés, leur fournisse done
tous les renseignenients possibles, Monsieur le
Directeur. .Ie vous jure bien qn'ils n'y trouveront
que la preuve que je suis un honriête bomme.
Votre bien dévoué serviteur,
Duchesne.
Mgr Dechamps. arclievétpie tb1 Mafmes. a
quille Boiiie il y a quelques jours. Avaiil >un
depart, il a eu une longue entrevue avec
le Saint-Pére. Pie IX l'a cotnblé de marques
d'affeclion el s'est rejoin avec lui de Petal
florissant du calholicisme en Belgique et de
la noble part que les caiholiques beiges ont
su, malgré les efforts de la secie, se réserver
dans l'administration des affaires publtques
de leur pays. {Journal ilc Florence.)