Hi I LA CROIX D OR. p,GA IVr whWiHmrni Mcrcrcdi 3 Février 1878. 10™ année. N03 949. siu Vs! -,?rde-noM' io,°'12 G"1S- z z O ca Mil >- 2 >- P3 >- Le Journal parail Ie Mercredi et Ie Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paieht 30 centimes la lignc.Un numéro du journal, pris an Bureau, IB centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 l'r. les 100 exemplaires. CHEMIIS 1> i: FEB. LE SYLLABUS LIBÉRAL. Nos adversaires conlinuent a nous prêler le projet d abolir In Constitution. Nous pon - vons leur opposer tin passé de 44 ans, dans lequel on ne Iron vera pas une ombre d'at- teinte portee par nous a la Constilutiou bei ge. Aujourd'hui nous ferons l'examen des ac- tes qu'onl posés les libéraux, des doctrines qu'ils professen I a l'endroil de la Constitu tion, et cel examen fait il en résullera clair comme le jour que Ia loi constitutionnelle n'a pas d'ennemis plus persistants, plus acharnés que nos soi-disant libéraux. lis nous donnenl sotlement leurs qualilés, sans doute afin de ponvoir d'autant mieux cacher les mines qu'ils creusent pour y ensevelir l'ceuvre de 1831. lis ont, eux, leur Sylla bus, aulrement dangereux pour l'édifice constitulionnel beige que celui prornulgué a Rome. Vóyons plulöl: Dans los rangs libéraux se trouvent tous ceux qui de 1830 a 1848, ont conspirécon- tre I émancipalion du petiple beige, qui ont été implorer a l'étranger des secours armés pour anéantir notre nationalité. Voyez l'avo- cat Meidepenningen, qui a élé impliqué dans presque toutes les conjurations orangistes; il est un des grands pontifes du libéralisme ganlois, eten celte qualité, il condamne et excommunie. Dans les mèmes rangs nous voyons tous ceux qui, en 1848, faisaient cause commune avec les révoltitionnaires et ouvraienl une souscriplion en l'honneur des pillards dos Tuileries. On y remarque encore ceux qui en 1830, s'opposaient énergiqnemenl a ce que les libertés des cult es, de Pi rist ruct ion et do l'as- sociation fusscnl consacrées par le paclc gouvernemental. II y a done la nnc fraction notable du parti libéral dont il nous est permis de sus- pecter et de surveiller les tendances, car rai- sonnablement on ne peut pas admettre qu'ellü ait une grande devotion pour la Con stitution faite, votée malgré elle et en dépit d'elle. Mais nous avons mieux que les tendances nous avons les écrits, nous avons les act es denos adversaires, el ceux-la ils ne peuvent les recuser. M. Laurent, professenr a l'nniversité de Gand, beau Irére de M. Tesch, dans son livre I'Eglise et LEtat, combat ouverlement la liberté des cultes. La liberie de CEglise, dit-il, est incompatible, inalliuble, nous ne disons pus avec la soiaxuamelé de IE lat, mals avec Cexistence de la sociétê. Do la liberté destruction il dit: Im liberie illimitèe de Lerseignement uboutit d dèmolir les bases de l'ordi e social. La liberté dissociation en tant qu'elle concernc les calholiques, ne Irouve pas da- vantage grace devanl M. Laurent: Dés qu'un peuple, écril il, arrive a la liberté, il expulse les Jósuiies comme les ennemis naturels de son indépendance. En Relgi- que nous sommes irnpnisranls conlre eux. II fund ra un changement de Constitu- lion. Eest-a dure, une revolution légale pour de fend re CEtal conlre la Compagnie de Jésus. Ouil'Etal est dans rimpuissan- ce de se défendre conlre les otdres reli- gieux, a moins de changer la Constitution. La liberté illimitèe des associations reli- gieuses est le règne des a bus. Nous ne connaissons qu'un tnoyen da prévenir le mal, le plus grand de tons, c est dé abolir les ordres religieux comme associations li bres attssi bien que comme corporations privilêgiées: c'est le systk.ml de la rtbvo- LliTION francaise; c'est le seul qui soit LOGIQL'E. Et ici M. Laurent se trouve d'accord avec le Grand Orient de la franc-maconnerie bei ge et avec son oraleur 1 e FBourlard, qui, le 24 Juin 1845, s'écriait au milieu de cen- taines de libéraux inacons: Je dis, moi, que nous avons le droit et le devoir de nous occuper de la question religieuse des convents, de l'altaquer de front, de la dis- séquer, et il fatidra bien quele pays eritier finisse paren faire justice, DUt-IL MÊAIE EMPLOYER LA FORCE POUR SE GUERIR -> DE CETTE LËPRE. L'cxércice public du cuIte, M. Lauient Ie traite de liberté anurchique. Quand et oir MM. Laurent et Bourlard ont- ils ete désavoués par le parti libéral? Quand celui-ci a-l-il rejeté la responsabilité de leurs doctrines inconstitutionnelles et révolution- naires?... Loin de protester conlre el les, il a décoré le professeur ganlois de l'ordre de Leopold, et des notabilités de ce parti ont proposé, duns la commission instituée pour legrand prix qninquertnal, de décerner ce prix d'hottneur au livre que M. Laurent a dirigé conlre la Constitution beige. Au con- spirateur émérite, a M. Metdepenningen, MM. Tesch el Fiére out décerné la croix d'of- ficier dudit ordre. Passons maintenant a la presse quotidien- ne libérale, et voyons ce qu'elle pense de la Constitution ct des libertés qu'elle consacre: Jol's.nal de LiÉGEi ot'gane spécial de M. Frére: Ou la Constitution sera chan- gée légalement, ou vuus calholiquessc- rez abaltus révolutionnairament Journal de Bruges du 12 Janvier 1841: La eharte de 1831 n'est pas un chef- d'ceuvre de constitution sociale; mais cette c/tarte, d nos yeux, renfermc les germes de la plus complete dèsoryanisalion, pur- ce que le principe de liberté est le seul sur lequel on a voulu étuger notre edifice po- litique. L Indépendance. Les libéraux prètaient en 1848 la main aux démocrales pour mi- ner le tröne de Leopold. Le Journal de Gand. Les émeutes recommenceront d cliaque grande occa- sion. II y a quelques scmaines, I'Echo du Par lement et la Me use niaient que la Belgique fut de force a supporter la liberté de l'ettsei- gnement qui, d'aprés eux, ne profile d'une manière efficace qu'aux calholiques. L'Indépendance, ne voulant pas être en roste, voulait enlever a la Constitution quelques empdtemenls inutiles, et sup- primer le budget des cultes. La Revue de Belgique demande un ensei- gnement soumis aux certifieats de moralité et de ca pact té. Vingt-trois membres de la gauche ont voté la révision de la Constitution. M. Van llumbeeck préconisait l'autrcjour, avec un enthousiasme itldicible, lecri émeu- tier de: A bas la calotte!Ce cri, d'aprés lui, élait dans le cceur de tout bon doctri naire. Et en elïel, les émenles de 1857, celles do 1871, les insulles grossières prodiguées au Roi, ont prouvé que l'émeute est une verlu essentiellement libérale. Si on en doute, qu'on lise I'Echo du Par lement et les autres Gazelles de Bruxelies do Novembre 1871, et on y lira que les libé raux qui insultaient le Roi, applaudissaient MM. Anspach et Bara; le premier trouvait pénibte le devoir de mnintenir l'ordre, il so préoecupail du lort que l'accomplissement dc ce devoir pourrait faire a sa popularilé et il trailait les ministres de révolutionnui- res! En présence de celte émeute, I'Etoileex- primait son enthousiasme certes fort peu constilutïonnelU nous souvienl, disait- elle, des manifestations de 1857ce rié- tail rien d eólé de celle-ld. Et I'Echo du Perlement, fier et heureux, s'écriait a son tour: On a beau le contester, Léino- lion publique est montée un degré qiCelle a rarement atleint. Voila comment Ie parti lihérl aime la Con stitution; voila comment il entend défendre la liberté: ses écri vains, ses journalistes, ses orateurs, tous atlaquent a l'envi la Consti tution, et Ie jour oti ils pourront la renver- ser, un long cri de joie reienlira sur toute la ligne; le cri sauvage de 1871: Nous sommes en révolution, excilera un en thousiasme lout a fait libéral. U2 -t- Z O CO CO O CO O «o -cs zo CO £2 W ca £2 TI 33 y. 3C ■73 o O O n LSI m 73 cc 5 —i O O G O -u H en r* pi •H ba ra LSI C/3 ra -J 33 n ^2 Ypres-Poperinghe, 0-30,9-07,12-05,3-57,6-80,8-48,9-80. Po- Hazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-33. 10-00, 4-10, 8-23. f. 9-23. 1-ïiO7-nn ,^12-25,6-48.Kou Iers- Ypres, 9-23, 1-80, 7-80. ■8,11-34,1-13, (L. 8 30), 7-30, (9-33. Lichleiv.) Liclitcrv.-Thourout, 4-28 m. Bruges-Roulers, 8-28, *7 n .roei Courtraii 8-2» m. 9 01, 1,30, 8,37 7,2! Zedelgl.em-7/»o«r<w<, 8-40. 1,08, 8,14, 0,88. ,01'1-1?,2-3b,8-2». - Courlrai-Ypres, 8-08,11 -02,2-86,8-40,8 44. - 00 6 20, (Ie Saniedi a 3-80 du matin jusqu'a Langhemarck). Thourout- Ypres, 8-40, 1-10, lu matin de Langhemarck a Ypres). n' 7-00, Poperinghe- Ypres, 8-18,7-28,9-30,10-88,2-18,8-08 9-20 permglie-Hazebrouck, 7- 13, 12-23, 4-17, 7-13. Hnx„„ prc.s- oulets, 7-80, 12-28,6-48. Itoü'lfèrs- Ypres, 9-23 1-80 7-350 Koulers-finwM, 8-48,H-ax i-ia a V?"' 12-80, 8-00, 6-42. Ypres-Courlrai, 8-34,9 Ypres-7/ioi«TmG 7-13, r< uo, u au, (ie Bamedi 8-80 (Ie samedi a 6-20 dn matin de Langhemarck a Ypres). ,0>,s> l'2"00' 6"40. Armentières-Houplines Le Touquet-War CourtraiS. mn s"nn o'n ~T C?m,nef; Warn®# 8 40, m 9-30 s. - W.srnèton-Comines 8-30, 9-30, Bruges Blaniu'nt.Pi-.hó II ,p3-18), 6-83. (9-00 s. (Licliterv.) Bruges-Cowrtroi, 8-23, 12-30, 3-00, 6-42. Pnigès, 3-43, 8,33 ij-2Hyd)-30iUU) 7~2ïi'11 04,2-80,7-38. (bassin) 7-31,11-10,2-30,7-41 (exp.) Heyst, Blankenberg!»» Vl-20 4 iti'y g'i713 3-18, 9-41, 2-18. Ingelmunster-Deynre, Q-08 2" cl., 7-13. Ga n d - De y n z.c - Ingelrn unster, 6-88 i »tt, 4-46 /-2I. Dey me-Inge/munster, 7,31 1-00. LicJiter3!lT"n'W3efi,neW|? 6"0!i' ,2^°' 6~IS- Ansegliein-Inget munster7-42, 2-20, 7-48. 3-40,8-00 'xmJte Ulnes et Diuikerke, 6-30, 9-08,1-38,7-88. DanAer/re-Eurnes-Dixmude et Lichlervelde6-48, 11-10 Vhmmie-Nieuport,9-88,2-20,8-40. -Nieup-/)»>m,(ville)7-40.11-88 4-28 -ntuoo, j uo, 1-2,), 8-2o. Eecloo-6elzaete, 5-3rt, 10 15, 4-22. O Gand-Temeuzen, (station) 8-17, 12-13, 7,28. (porto d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-48. Terneiizen-'örtnd, 6 00, 10-30, 4 40. 8euaete-Lo4eée», 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 3-10 in.) Lokoreu-.Se/ïatde, 6-00, 10-28, 4 45. (le Mardi, 9,30.) COHHESPONDAWCBS. COURTRAI, BRUXKI.I.ES. Courlrai dép. Bruxelies arr. 6,37 8,30 10,83 1,38 12,33 2,23 C0UUTRA1TOURNA!LIUE. Courlrai dép. 6,37 10,86 2,54 Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 Lille 7,38 12,08 4,00 Courtrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 DRUXIILI.ES, COURTRAI 3,47 0,38. I Bruxelies dép. 8,22 8,28 12,21 8,38 6,47. 6,14 8,84. Courlrai arr. 8,02 10,40 2,44 7,86 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 8,15 8.22 11,08 2,22 4,48 8,20 8,00. Tournai arr. 5,42 8,86 11,29, 2,-40 8,30 8,38. Courtrai 6,42 0.49 12,31 3,44 0,40 9-33. COURTRM, GAND. GAND, COURTRAI. 3,44 6,40. I Gand dép. 8,13 9,38 1,28 4,24 7,21. 5,04 7,56. Courtrai arr. 0,37 10,50 2,84 8,34 8,47. 5,34 8,47. 6,39 9,41. 6,33 10,00, 9,49 11,08 12,31 1,31 BRUGES, OAND, BRUXËLLES. Bruges d. 4-39 exp.G,40exp.7-04,9-39,12,34,3 43,ex.2,32,3-M9exp Cifnd a. 3 31, 7,34, 9,13.10-84,1,49 4,28, 4 07,0 52 Bruxelies 6-28, 8,50, 10-33,12-39,4 00,6,14, 7-35,8,44, BRUXF.LLES, GAND, BRUGES. 0,43. 7,58. 9-31. Brnxolles dép. 7-20cxp. 8,1 iexp 11,06 3,12 5, 55. exp. Gand arr. 8,29 9,41 1,12 4,21 7,17. Bruges 9,23 10,3* 2,38 5,1! 8,38. Suite. Vuir le N° precedent. Nous voila (ons dans I ile, autour d'nn grand feu allurné avec les debris de notie navire, cpie la mer a jetés i) la cóte. Lemoiion et lajoiese Iraduisent par les mani festations les plus bizarres: on pleurt', on rit, on s einbrasse, on retrnuve des amis que l'on croyait moi ls dans cetle nu il funèbre. Voiei le vieillard aiix oiseaux, qui a perdu ses oiseaux et ses cages, qui pleurt' sa femme et soil enfaulet qui esi hehelo de douleur. Voiei notie capilaine qui a (|iiil(é le navire Ie deniier, et qui a ril le bonlieiir de sauver ses violons, dunt la mee na pas voulu. Voiei IT iin qui sorl de la mee (ooi moiiillé. Je serais fort en peine de dire oil il s'esl four ré pen dant la lempéle, et comment il s'y esl pris pour n èlre pus entrainé paries lames. Le voila eepen dant qui se roule, en aboyanl sur le i ivage, et se- coue l'eau qui niissellr sur sou corps. Voiei mon ami Georges qui tn'embrasse avec fureur, cl ne peut pas croire que noiis soyons enfin hors de danger, taut il se sent heureux de vivrc. Ce soir, Georges s'apercevra qu'il a perdu tons ses gilets, et il sera force de paraitrea table sans le moindre, gilet blane, ce qui lui causcra une con fusion d autant plus grande qu'il y aura des dames, la femme el la lille de notre hóle, sir Durby. Sir Darby est un de ces hommes géncreux et dévoués, qui dt viennent plus i a res cliaque jour, dans nil sièc e déshonoré par I'amour de for, pur Ie cube des intéréts matériels. Pendant que les républicains el les philanthro pes des deux mondes se livrcnl a de folies et sté- riles declamations sans hut ni ulilité, it a demandé et a obtenu la permission de s'élablir dans l'ile de Sable pour être a porlée de dunner des secours eüicaces aux épuipages dont les navires viennent se briser sur les rocliers de l'ile. Sir Darby, n'obéissant qu'il son penchant pour le principe de fraternité rbrélienne, a refuse tonic espèee d'éiholuments; Ce Vincent de Paul aecom- piit la genéreiise mission qu'il s'esl imposée avec un désinléressement qui nesl plusgiière de notre siècle. Le dévoiiement est contrfgienx. gréee au cïcl! Sir Darby a troiivé, dans le peuple d Halifax, de con ragen eoinpagnous; il a u ainsi s'adjoindre douze matelots qui vivrnt comme des frères. Je vons laisse a pensee si je fns heureux de me trou- ver au milieu de tels hommes. Avant que sir Darby s'y vint élablir, l'ile était entièrement déserte, ainsi que l'indiquent encore les geographies maritimes. Les navires qui se perdaient danr ces parages, et le nombre en est li ès-grand cliaque année, périssaient le plus sou vent faute de secours. Les équipages qui parve- naient a gagner la terre, mouraient de faimen attendant que les navires qui passaient au large apei'Qussent ieurs signaux. Depuis que sir Darby s'est dévoué il cette mis- e sion pérsllt'use, les services qu'il n rendus ii la marine de tous les pays, a l'hiimanité, sont incul- t'ulables. Son tils, eapitaiue d'une goëlette cójière a Hali fax, vient de temps en temps apporler des provi sions aux habitants de l'ile; quand il y a des naufragés. il les Iransporte gratuilement it Halifax sur sa goëlette. L'ile de Sable est siluée par le GO' degré de latitude oord. Llle fut déeouverte bien longtemps avant la Nouvelle brosse, par des pècheurs du banc de Terre-Neuve, qui y firenl cóte, s'v brisc- rent, et ne durent leur sal ut qu'il la presence d'esprit de leur chef, qui alten du te retour de la niarée sur les debris de son navire. Ancun géögraphe, pas mêuie Malte-Brun, n'en a parte exaelenient jusqii'ici. Elle joue cependanl un grand róle dans les annales de la marine, puisqu'un grand nombre de balimenls s'y per- denl tons les ans, qnelqnefois inénie corps et Diens malgré les efforts géuéreux de sir üarbj et de ses compagnons. Du sable, du sable, parlout du sable autour de cette ile charmante. - Elle a environ Irois lienes de large de l'est a l'ouest, sur vtngt de longueur du nord an sud. Le terrain en est sablonneux et coupé de mon ticules et de collines; il senibte avoir été couvert el bouleversé autrefois par la mer. II y a très-peu d'arbres dans l'ile, on y Irouve done pen de bois, aussi recueille-t-on celui des navires naufragés que le vent jette a la cóte. II y a de beaux paturages, ombragés de bos quets odorauts, des champs, de superbes vergers. Cette vegetation luxuriante étonne sur un pareil sol. II y a aussi un grand nombre de plantos mari nes, qui fornient de ravissantes oasis de verdure. II y a. dans finlérieur, des excavations el des élangs d'eau ifoiice qui abondent en coussinets, baiés bleues, canards-, bécassines et anlres oiseaux aqualiqiies. Cette ile fournit aussi des troupeaux de che- vaux sauvages. J'rus oeeasion de prendre ma part d'un de ces animaux, qui nous fnlservi chez sir Darby. Avant vécu ii Paris, je n'ose dire que ce fut dans l'ile de Sable que j'ai mangé du eheval pour la première fois; ee fui du inoiiis la premier.fois que la chose me fut avouée. Cetle viande me parut dure el par conséquent inéprisable. Ce que c'est que l'liabitu- de cc repas me répugua au dernier point, tandis que tous les jours uous mangeons, sans le moin dre dégout, une funic d'aiiiniaiix tont aussi inté ressants. <|iie le eheval, comme l'agneau, le veau, |e pigeon, etc., etc. Les collines de sable s'élèvenla pen pres ii cin- quante mèires au-dessus du niyeati de la nier; elles sont entièrement mies et d'un aspect blan ch,-Ure. La plus haute, qui s'appelle tlie Itam's- llead, a est surriiontée dé quelques rocliers d'un caraclère assez pïttbi'ësqiie. The liiitrel est tin tei'lre d'une forme assez réguliere, assis sur la pointe d nu roelier a pic: ou y griinjie par un escalièr taillé dans le roc; c'e>t a son soinmet qu'on a élabli nil signal et un pavilion qui peuvent être. aper<;us a plusteurs milles en mer avec les lunettes d'approchc. De grands vents s éièvenl qnelqnefois du nord et déjilaeenL les hauls foiids de sable qui roulent de eólé et d'autie, et (inissent qnelqnefois par coinbler des élangs. Le l ivage sud est si bas, enlre les rocliers, dont la fureur des tempèles n'a pu entamer les arétes granitiques, que le flot le eonvre entièrement quand le vent souffle de la mer. De cöté, l'ile apparait du large sous la forme d une longue chaine de roebes escarpées, mêlées de sable, qui vont en s'amoindrissanl veis l'ouest. Quelques lines de ces roebes sont couvertes de verdures mannes, de bancs aux longues et trai- nantes elieveliires;d'autres sont mies, hérissées de pies redout,'iblestoutes elles ont des formes fan- tastiques; les uries ressenrblent a des géanls, de- boot, inclines, aeeronpis, dans toutes les postu- I res; d'autres, réunies en gronpes divers, offrent l'aspcet lugiibre d'une cité en ruines, a demien- {j'lontie sous les (Lus. Cola ferait un beau décor dans nu théétl'i n unique. Enfin, les brisants font entendre leur bruit si- nislre, auquel se mêle la voix des grands oiseaux de mer, ce qui. joint a la nudilé et ii la stérililé de ses bords, donne ii I ile un aspect de mort et de desolation, surlont si l'on jelle les yeux sur les carcasses de navires qui sont encore clouécs sill ies rocliers oil elles se sont brisées. All! Madame, en remereiant Dien de m'avoir sauvé-, j'ai près-é sur mes levies avecardeur voire chère croix d'or, dont je ne veux plus me séparer. A CONTINEER.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1