4 '■-. d£2SZêSS8S&"Is- x*—«y*» LA CROIX D'OR. Gi A IV Mercredi "24 Fcvrier 187S- annee N" 98 5. 1 l-tto, 4*,7.!jT'-fSSra'tti^'jl|lTlirn"""'ki,*W' 2" d" 0-58, >- 52 Le Journal parail le Mercredi cl le Samedi. - Les insenions couient K centimes la ligne- Les réclames, dans Ic corps do journal, se paienl SO centimes la ligne- Dn numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les nu moros supplementaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exernplaires. CHEMIM S I) K F JE B(. IMPORTANCE DE LA LUTTE. Ln réve persistant, el que des dèfailes successives out rendu pénible comme un cauehemar, agile depuis lantöt cinq années Ie libéralisme btdye, ainsi appclé probable- ment paree qu'il prend volonl-iers l'élranger comme modéle. Le fanlöme fuit loujours devant les bras tendus pour le saisir; c'est Ie pouvoir. Avec ou sans programme, avec phrases ou sans phrases comme on dit a Gand, re- eonquerir le pouvoir est loujours la pensée première, la preoccupation commune. Nous Ic comprenons sans peine: le liberal est né pour la puissance el il serail vraimenl cruel de le forcer a vivre hors de son élément. Si la realisation du songe devait arriver qiielque jour ce donl le ciel nons préser ve! cene serail pas tine mince affaire que de s'enlendre sur les profits a lirer de la vicloirc. II y n des gens qui déleslenl les ca- hots lont en aimanl le char, et qui deman- dent qu'ori no leur monlre pas Irop souvent Ic precipice au bom de la penle. Mais la prudence du doctrinaire ne convienl pas au radical el cc sonl précisément les exigences quelqiie pen sociaIistes et révolutionnaires qui meitenl dés a présent le trouble dans le ménage. Traeasser l'Eglise, passé; mais in- quiéler le capital, la caisse! Quoi qu'il en so.il de ces désaccords, il est des points qui sonl, au fond de tons les sys- témes, a pen deceptions prés. La guerre au prètre el a I eeole chrétienne est du nombre. De cetle double hostilité la direction macon- nique du parti a eu le talent de faire' en qnelque sorle le symbole, la marque dis tinctive du vrai libera IPour vaincre les hé- sitations des modérés on a eu des composi tions avec la grammaire, les euphémismes. Le veritable norn eitl été Irop odieux; on a dit: revision de la tui de 1842, seculari sationéeole neutre, separation de t Erjhse et de PElat, indépendance du pouvoir civil. Evidemmenl la spoliation n'en sera plus une quand el le s'appellera du nom bureaucratique de suppression du budget des cultes. Mais le temps a marché, les es prits timides se sonl aguerris, el Texpression devient beaucoup plus nette et plus eassanle, Ainsi un impiioyable égoïsme cherche' a consommer rattentat qui doit, dans ses cal- culs, lui assurer une suprematie incontestée. L Eglise qui Ie condamne lui inspire une haine si profonde et en méme temps une telle peur qu il éfireuve le bestfin,, pour se rassu- rer, de former une génération saus Dieu et d isoler Ie petiple des influences qui pour- raienl Ie sauver en le rainenant au bien. II ne doit pas y avoir de place pour le prètre dans ia vie humaine, puisqu'il ne répond a auciiri besoin et qu'il ne saurait jamais ètre qu'un ennemi irréconciliable de I independaiice humaine. Cette in- croyable declaration se lil en loules lettres dans les rapports de la Libre-Pensée. Et eest la encorequ'on Irouve ces ardentes as pirations vers I école qui doit fournir aux éléves un aliment épuré par la science indépendanle et dégagé de lonte sophisli- cation religieuse. La presse de plus d'une nuance est tout a fait au méme diapason. Parlant de la lui te de la sociélé laïque contre ce qu'il appelle les agressions de l'E glise, YEcho du Parlement n'hésiste pas a dire: II nous semblait que cetle guerre incessante constituait le principal article du programme du libéralisme, non-seule- ment en Relgique, mais dans le monde entier. La Elandre libérale est plus explicite en core: Sur ce terrain, d i i-el le, nous mar- chons lous d'aeoord, la main dans la main; la est le seul lien qui nous unit et la seule raison d'etre de uotre parti. Pourquoi done ne nous trouverions- nous pas tous unis 'pour marcher contre l'ennemi séculaire de la Relgique, contre I'Egl ise cours, et a la gravité des intéréts nous pou- vons mesurer Télendue du devoir. L'aveilir est a nous, s'écrie-t-elle dans un moment do sauvage exaltation, et c'est votre Eglise qui, tie pouvant plier, sera j> brisée et disparaitra de la scène du monde. Des «onséquences de lout ccla, des rui nes soeiales on ne prend pas le moindre souci. I'ensse I education plulót que Ie librc examen, la sociélé plulöl que rétablissemenl doeirinaire Ah, sans douto, nous n'avons pas allendu cetle guerre a mort pour aimer l'Eglise not re Mére el pour comprendre rimportance inap preciable de réducalion religieuse; mais en voyant l'ennemi dinger ses coups avec tant de précision contre lout ce qui nous est cher, nous avons du moins une lecon a lirer de eet acharnement. C'est la Jutte politique qui nous a débarrassés du libéralisme doeti inaire; eest par elle que nous devons consolider l'oeuvre de 1870 et par une affirmation lou jours plus nette de la doctrine catholique, provoqtier le progrés et empêcher a jamais un retour qui pourrail entrainer d'incalcu- lables malheurs. Tous ici doivenl leur con- LES AMIS DE L'ENSEIGNEMENT. Quand le faux libéralisme s'empare d'une de ces questions qui tiennent aux grands intéréts de i'homme, il est rare qu'il ne la dénalure pas. Une longue experience l'a rendu justement suspect. L'enseignemennt populaire est un be soin social. Cet aphorisme, donl la decou- verte n'a pas dü lui eouter degrauds efforts d'lntelligence, sort un jour du fond de qnel que loge, et aussaói le pcuple entier des faiseurset des dupes, depuis le bbre-penseur de tribune jusqu'au quèleur de cavalcade qui collecte au profit du Denier des écoles, sen va répétant a l'unisson: Enseigne- ment! Enseignement! Et les moins lettrés souvent orient le plus fort. Le spectacle serail louchant sans conlre- dit, s il ne lallait pas lire au revers de la médaille la légende de cet enthousiasme et de cet amour du people. Mettez les a l'épreu- ve, et vous les aurez bienlöl jugés. Dites- leur: Vous voulez de Tinstruclion? Voici nos écoles telles que les out failes la religion et la liberie.Envoyez-nous ('enfant de l'ouvrier, nous sommes prots a le recevoir. lis vous répondroiit avec la libre-pensée: II nous faut des écoles qui fournissent aux éléves «un aliment épuré par la science indépendanle et dégagé de toule sophistication religieu- se. Avec les varianles el les ménagements dietés par la situation, co sera loujours et partout la méme chose; l'école laïipie, neu tre, sécularisée, sans Dieu. Nous savons oü cela conduit; chacun de nous a pu suivre des yeux cetle education, depuis le point de départ jusqu'au point oü elle donne son plein résultat. Le scepticisme, la negation et la haine ne sonl pas des cho- ses de pure spéculalion; elles ont besoin de se traduire en pratique el en fait. A la rai son indépendanle succède nécessairemenl la morale indépendanle; les notions de devoir, de sacrifice et de respect sont alors fatale- ment deslinées a se perdre; et quand le ra vage intérieur a iongtemps sévi dans ia familie et dans l'Etat, c'est le tour des cata strophes sodales. Ou en voit une au bout de chaque période d'mcubation, 1793, 1848, 1871, n'ont-elles pas été le dernier mot, mot sanglant des doctrines et des écoles? Et le peuple qui eut ses courlisans et ses corrup- teurs, le peuple qui fut i'mstrument, ne sort de la que malheureux et meurlri. On ne lui a pas méme laissé Tespérance: l'aulre vie n'exisle pas pour le solidaire. Les masses, pour le libéralisme, ne sont, trop souvent, qu'un sujet d'expériertces in anima, vili. Et ce n'est pas d'aujourd'hui que la tendance se révèle. Les dangers de cette véritable conjuration révolutionnaire ont été signalés fréquemment. On sesouvient enco re de ces graves paroles que suggérail a Pie IX, il y a plusieurs années déja, Ie eri d'alar- ine jeté par Ic vaillant évèque d'Orléans: Des écrivains cyniquement osés ont depuis Iongtemps mis au jour Ic plan de pervertir la jcunesse, afin de mieux arriver par la a miner, comme ils le désirent, la religion cl toute autorité. Or ce plan s'exécule avec les plus persévérants efforts, soit par la corruption de Téducalion, soit par les at- téralions insidieuses de 1'liis.loire, soit par U2 Z Z O ca 2; O 05 co O CO o CO w aS £C Cd CQ ra CD V| 'JC ra m 2 "O >- 35 H 35 m CO •H 33 ra C3 58 C3 -* cz> T3 35 >- O co oc O ra ra m co HD 35 poriSl-nSoSck1!1'7" 13*911?al°~4VS-i'V0B'QH20l'~ 'i-!$o-9-°7.|2-09,3-87,6 90,8-48,9-80. - Po- 12-90, 9-00, 0-4-2 I irhtrrvplflpJ'rv! 7 «"l Lichterv.) Liebierv.- Tlunonxu4-29 m. Bruges-Routers, 8-28, Ypres-Courlrai, 9-34 94q iqs^T 'n "2b m' ?-(M' '•30" *>:i7 7'"21 Z^-MeniT/ww-out, 8-40. 1,03, 8,14, 0,38. Ypres- Thouroul, 7 13 12 00 fi 20 /l >1 8-08,11 -„ 2,2-80,3-40,8 44. Co(miflSe''w! ?-20du,'rtin de '^"«hemarcTèYprés?. "ia"" JUSq"'a La"»beu,arck)- - Thouroul- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00, nóloii-Coniines7 28 'lo'fio'"i-i'n'T.in3®"°0, 10,13, 1-2-00, 6-40, Armenlières-1louplioes-Le Touquel-War- Conrtrai-//ri<ffW, 8-06 11 o'o i-j'-r- Vi i-?,fniiie?I ^<irnel(^t 8 40, in 9 30 s.— Warnêlo'n-6'o»)t«Jf« 8-8Ö, 9-80, Bruges, Blankenberghe,' Ileysl (Ehl)' 7 WYl'n/ 9^0 1Y?° <1;iclll.,,,'v-)-~ Bruges,-\Courtrai, 8-23, 12-80, 9-00, 0-42. Bruges, 3 49, 8,38 11-29, 9-30. -04-,2-b0,/-3b(bassin) 7-31,11-10,2-30,7-41 (exp.) - lleyst, Blankenberghe, 3-40, 8-00. C rt/ue' 'e' 303"08> 7-bö. £)«?iAer/ie-l'unies-üixmude et Lichlervelde0-48, 11-10 Set.9.05, Gand- '1 erneuzen, (station) 8-17, 12-13, 7,23 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 43. - Ternéiï?»»-Crdnd, 0 00, 10-30, 4 40. oth,,ele-Lokereii, 9 04, 1-30, 8-30. (Ie Merer. 3-10 m.) Lokereii-ó'e/iïaete, 6 00, 10-28, 4 43. (le Mafdi, 9,30.) CORHBSPOKDAJÏCES. COURTRAI, BRUXSLLES. Courtrai dép. 6,37 10,83 12,33 3,47 0,39. JBruxelles arr. 8,90 1,38 2,29 0,14 8,84. COURTRAI, TOURNA!L1LLE. Courtrai dép. 0,37 10,80 2,84 8,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 0,41 Bille 7,38 12,08 4,00 6,38 10 joO BIlUXIiLI.ES COURTRAI BruHelles dép 9,22 8,28 Courtrai arr. 8,02 10,40 12,21 8,38 2,44 7,50 0,47. 8,44. COURTRAI, GAND. Courtrai dép. 6,42 9,49 Gand arr. 8,01 11,05 12,31 1,31 3,44 6,40. 5,04 7,50. Litle dép. Tournai arr. Courlrai Gand dép. Courtrai arr. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. 9,18 8,22 11,08 2,22 4,48 ti.,20 8,00. 8,42 8,86 11,29 2,40 5,30 8,38. 6,42 9.49 12,31 3,44 0,40 9-33. GAND, COURTRAI. 8,15 0,37 9,38 10,30 1,28 2,54 4,24 5,34 7,21. 8.47. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 4-39 exp.6,49exp.7-04,9-39,12,34,3 43,ex.2,52,5 -39exp. 0 43 Gand a. 5 31, 7,34, 9,13.10-34,1,4-9 4,28, 4-07,0 52 7,38 Bruxelles 6 28, 8,50, 10-35,12-39,4 00,6,14, 7-33,8,44, 9-31 BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles dep. 7-20exp. 8,l4exp 11,00 3,12 3,85 exp. Gand arr. 8,29 9,41 1,12 4,21 7,17. Bruges 9,23 - 10,34 2,38 5,11 8,38. Suiie. Voir l« N» précédent. 2 Octohre. Un calme de deux jours nous a surpris en route, el a reiarde noire marehe; nous void main- tenant en viie d Halifax. II venle grand frais;' lonte voiles dehors, nous cinglons sur ;i rade avee le eap au nnrd-onesl. A niesnre que nous avancons le tene, qui ap- parail coinme une masse grisalre. se dessiue-plus ciairemenl. el nous distingiions Ie vaste el gran diose tableau de nelteviile en amphithéïire/sur- nionlee (Iecollines el eoiironnée de foiIs. Nous arrivons bienlOl a deux encfiblures du I'oi Hnyal. La un panorama magnifiqu'e se déroule. A gauche, line fregale anglaise, an port majes- tueux. garnie de caronadés mehaganles, déploie an venl ses brillanls pavilions. Cede frégale ne cherche pas a abuser conlre the .Victory du droit de visile, probablemenl parce que ce navire n'est pas francais. Ceciest excessivement nalieur pour noire or- gueil national. II y avail done a noire gauche une frégale an- glaise; a droile el devant nous, vine multitude d'embarcalions de loules sortes: pirogues, canols, gondoles d'tine foime élégante el gfacieuse; puis, sur la rade, de grands bMimenls a l'ancre; trois- ma15bricks, goeielles, schooners, chasse-marée, eic., etc. Plus nous appiochons de la ville, plus ce la- bleau prend de vie el de développement. plus nos coeurs s'épauouissent de la joic de revoir enfin des homines, des maisons, une ville, des arbres, une nature qui nous rappelle la France. Nous avons dépassé la rade el noire goelelle arrive rnajestueusemenl a ipiai. Nous débanpions. St Oclobre. Halifax el la Nouvelle-F.cossc. Au nord du lerriloire tie la confédéralion an- g o-américaine, sélcnd urn: vasic eonlrée qui se piOlonge de lest a louest, depuis Juau de Fuca, dans le grand Océan jusqu'a la baie de Fundy, dans l'O.eéan atlantiipie. Cello eonlrée est baignée au sud par les lacs Huron, Lrié, Ontario, Ic lac Supérieur cl celui des Hois; elle scicud au-dela jusq.u'aux monlcignes dit.es Rocheuses, dont la chuine passe sur le -iff parallele, suit les colonnes du Tessé, cnloure au nord les sources de la riviere Calédonienne, suit le canal du Javis et ceux du goife de la Georgië jusqu'au détroit de Juan de Fuca. Celte region si vaste, qui comprend les deux tiers des terres conlinentales du uord de l'Améri- que et les iles de la mer polaire jusqu'au Groen land, est bornée an nord-est par la mer de Baffin, au nord-ouest par les possessions russes, bien au- dela de la rivière de Maekensie et appartient a I'cmpire britannique; qui est-ce qui n'appar- lient pas a I'empire britannique?... La péninstile, enlre la baie de Fundy et le golfe de Sainl-Laiirrnt. fut dccotiveile eu 1437 par Sébaslien Cabol, voyagcur anglais. La florenlin Vérozani, y ayant abordé en 1324, la nomina Acadie. Ln 1599, Jacques J'r, la donna a Giiillaume- Alcxandre dc Neuslrie, qui lappela Nouvelle Lcosse; aujotudbui eilo porie égalewent ces deux noms. Lnrsque les Anglais y vihi-enl avec des meree- naiies allemands, ils la nominèrenl Nouveau Bn.nsvviek, I.'Acadie est une eonlrée rude cl monlagneuse, eulracotipéc de eotcaux feriiles cl pittoresques, stirloul au huid dc la mer des fieuves; quand on enlrcprit de la coloniser, on y irouva beaucoup de terrains niarécagcux qui, depuis, out élé des- sécliés cl livrés a la cuiliirc. Les vastes forêls qui coiiroiinciil les hauteurs se eomposent principalemcni de pins, de sapins et dc boulcaux d une force el d'une hauteur rcm;ir- quablcs; qui fournissent au commerce et a la marine du liois et dti goudron. Halifax est le siége du gouvernement. Le eon- seil de justice se compose de quinze membres n o mm és par le gouverneur de la province, el de l'assembléé provinciale, forniée dc cinquante mem bres el us par les différents com lés. Les avantages de la position maritime de cetle ville se soul souvent manifeslés, principalement dans les guerres qui eurent lieu dans ces parages. Son excellent port, qui domine et commande, pour ainsi dire. l'Océan atlanlique, servit de ren dezvous aux Holtes en croisière et d'asile aux naviresTua tchands. I-a ville se compose de deux faubourgs: l'un au uord, lautre au sml. Lilt' esi entourée de palissa des, agréablemenl siltiée, balie en amphitheatre, au pied d mie col li ne, el forme une presqu ile. Cetle cilé prend de jour en jour plus d'accroisse- rnenl; sou port inngnifique peul contenir ai-éinenl quatre-ving Is navires de guerre. Le commerce sc: fail géiiéralcment avee les Canadiens et les Elats-Unis. En s éloignant -des eótes, on tronve un amas de moutagnes el de roebers enlrecoupés de lacs; puis on voit s'élendre au loin des forêls de sapins, de mélèzes, de bouleaux el de prupliers, el au-dela des plaines cullivées qui s'élendent sous le 06» degré de lalilude. Ce ravissant pays est habile, ainsi que les envi rons d Halifax, par la liibu des Psiféfanés hom mes fibres, au teiiTt basaué, vivan! de pêche el de chasse, el faisant commerce de peaux d'ours et de chiens de Terre-Neuv'e avec la ville. Ces mé mes Psiléfanés rendirent autrefois tin grand service a la ville d'Halifax, et la sauvèrenl de sa perle. C'éta:t dans le courant de l'année 1740, par un gros htverde nombreuses bandes d'ours, cbas- sées par les neiges qui élaient tombées en abon dance dans le Canada, descendtrent le long des cóles a travers les roebers et les glaqons, el péné- trèrent sans plus de facon dans la ville d'Halifax. Jout le monde se sauva a leur approcbe; ils dévorèrent les (rainards et s'installèrent dans les rues par greupes, faisant le siége des maisons. Qiielques-uns s.e dirigeren! vers deux bateaux pêcheiirs, st.-tils n;ivires qui fussent alors dans le port, oil ils élaient relenns par les glaqons. Les hommes qui élaient a bord, effrayés a leur aspect fermèrent les écouiilles el se barricadèrent dans l'entre-ponl; a celte vue, les ours lélléchirent wn instant et (inirent par s'en relonrnera la ville, renongant a leur tentative. Les habitants d'Ha- lifax furetil ainsi assiégés et lenus en échec, eux et lenrs ebiens, pendant plus de buit jours. Les ours médilaient sans doule de les prendre par famine, et ils seraienl parvenus a réaliser leur projet si la tribu des Psiléfanés n'était stir venue pom les mettre en fnite a grand rcnforl de cbujvs de l'usil et de ebiens de Teri'e-Neuve, qui sont les ebiens les plus courageux, les plus intelligents et les meilleurs du monde. Pendant ces buil jours, aucun crime ne fut commis, et l'ordre le plus parfait régna dans Hali fax; et cependanl on peut dire que, dans un tel élat de choses, il u'y a.Vait plus de gouvernement, a moins que l'ou ne veuille donner ce nom ii l'u- surpation provisoire des ours, qui tyrannisèrent Ic pays pendant une semaine, langanl des pierres conlre les vitres, se livrant a lenrs danses ualio- nales devanl les porles, el faisant de vains efforts pour s'introduiie par un élage quelconque dans les maisons qti'ils venaient de conqtiérir et en dé- vorer les localaires, sans distinction d'êge ui de sexe. Depuis eelte époque, les Psiléfanés jouissent d'une grande consideration a Halifax. Ces bra ves gens portent un costume bizarre, assez sent-

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1