AVIS.
oü la vérïlé est mailresse, la consolation di
vine ne fait jamais défaut (1).
Nous avons cru devoir vous écrire ces
clioses, Vénérables frères et cbers fils, pour
répondre au devoir de Notre charge suprè
me qui Nous obliged'arracher a tout danger
d'erreur tout le troupeau du Christ et de dé-
fendre son salut et l'unité de la foi el d TE-
glise. Mais, comme lout don parfait descend
d'en haul du Père des lumières, Nous le
prions inslammenl de soulenir vos forces
dans la lutte, de vous convrir tie son égide
et de sa protection. Qu'il daignc abaisser ses
regards de propitiation sur voire pays; que
Terreur et de Timpiélé y disparaissenl afin
qu'il puisje jouir, dans la pais et le repos,
de la vérilé et de la justice Nous n'oublions
pas cependant d'itriploror la lumiére celeste
pour ces pauvres égarés, afin qu'ils cessent
d'amasser sur leur tête des trésors de colore
au jour de la colore et de la révélalion du
justejugement de Dien el que, se délour-
nant de Terreur de leur vie, ils fassent, tan
dis qu'il en est temps encore, une sincere
pènitence.
Joignez vos ferventes prières aux Nótres,
Vénérables frères et chers fils, afin que nous
trouvions le secours opportun de la miséri-
corde et de la grace divine. Et recevez la be
nediction apostoliqne, que Nous vous accor-
dons avec amour, dansle Seigneur, du fond
de Notre coeur, a tous et a chacun de vous,
comme gage de Notre affection particuliere.
Donné a Rome. prés Saint-Pierre, le 23c
jour de Mars de l'an 1875; en la 29° année de
Notre pontificat.
PIE IX, PAPE.
GUERRE A L'ÈGEISE.
II est rare que la presse libérale s'élcve au-
dessusde la petite polémique courante, tou-
jours hérissée de questions de personnes et
de preoccupations d'intérèt local, pour s'éle-
ver jusqu'a disculerdes principes.
Ce fait s'explique sans doute par le ca-
ractère purement négatifdu parti liberal.
Impnissants a formeler un programme, nos
adversaires ne se hasardent que trés-rare-
mment a discuter les aphorismes politiques
qui pourraient évcntuellement railier l'adhé-
sion d'un groupe plus ou moins important
de libéraux.
Par derogation a celte habitude générale,
voici qu'une controverse assez intéressante
vient de surgir entre plusieurs organes du
libéralisme, sur la grave question des rap
ports de TEglise et de l'Etat.
C'est un article, publié par M. Dolfus,
dans Ie Journal de Genève, qui est devenu
le point de depart de cette polémique.
Préoccupé des difficultés inextricables
dans lesquelles le gouvernement helvètique
s'est jeté par sa lutte a outrance contre TE-
glise catholique, M. Dolfus propose de Iran-
cher le nceud gordien, en proclamantet en
appliquant, dans loute sa rigueur, le princi
pe liberal de la separation absolue de TEglise
et de l'Etat.
Vindépendance approuve la théorie de
M. Dolfus paree qu'elle y voit la réalisalion
d'une de ses idéés favorites: la suppression
du budget des cultes.
L'Echo du Parlementau contraire, ot la
Flandre, tout en ne demandant pas mieux
que de rayerdu budget les allocations des-
linées au cube cat hol ique, déclarcnl le sys-
tème de M. Dolfus inefficace et insuflisant.
lis ne ven lei) l pas de la separation de TEglise
ei de l'Etat, mais bien du syslème germani-
quede Toppression de TEglise par l'Etat.
La raison qu'ils en donnent mérite d'èlre
relevée. Si le catholicisme, disenl-ils, n'élait
qu'une opinion religieuse comme le protes
tantisme, peul -être le régime de la separation
serail-it un ideal a poursuivre; mais par cela
même qu'elle se proclame d'origine divine,
TEglise aspire logiquement a former une
société distincte, autonome, indépendante
de l'Etat. Or, e'est la une pretention que le
pouvoir civil doit combattre sous peine d'a-
liéner la souveraineté absolue qui lui appar-
lient.
C'est bien Ia le véritable syslème libéral,
lel qu'il fleurit par exemple en Allemagne et
cn Suisse. II méne droit au césarisme et livre
a l'Etat les ames comme les corps. Nous ne
nous lasserons point de constater qu'il jouit
en Belgique des sympathies avouées des
organes du libéralisme gouvernemerital. Nos
doctrinaires en sont lonjours aux principes
formulés naguéne au Congres de 1830 et ca-
tégoriquemenl répudiés par celte assem
blee; Le pouvoir civil doit primer et en
quelquesorte absorber la puissance spiri-
tuelle. Cette inconstitutionnalilé fla
grante n'empécbe pas d'ailieurs nos adver
saires de prétendre au monopole de la bonne
tenue civique el constitutionnelle!
Quant a la théorie radicale de ['Indépen
dance, nous faisions remarquer, il y a quel
ques jours, que, sous des dehors plusgéné-
reux en apparence,elle abouin iiualemenl
aux mêmes conséquences que le syslème
despotique préconisé par la Flandre libéra
le et par TEcho du Parlement.
C'est ce que TIndépendance prend elle-
même la peine de démontrer aujourd'hui.
Comme nous Ie disions tanlót, ce qui lui
sourit le plus dans la separation de TEglise
cl de TEtaj, c'est la suppression du budget
des cultes. Or, évidemmeilt, dans la peusée
de la feuille libérale, cette suppression n'im-
plique peint d'indemnité préaluble a TEglise
catholique. C'est done une spoliation pure et
simple, e est a-dire un acte de persecution
aussi inique et aussi odieux que les mesures
de combat préconisées par le libéralisme
doctrinaire.
Conslalons enfin que Indépendance
pour qui TEglise n'existe pas lorsqu'il s'agit
de lui recounaitre line existence sociale et
des moyens tcmporels de subsistance, sail,
au contraire, trés bien la définir et Tattcin-
dre, lorsqu'il s'agit d'entraver son develop?
pemenl et sa propagande.
A \'Ec/io du Parlement qui lui objecte
que le syslème de la sèparation do TEglise
et de l'Etat désarme trop complélement ce
dernier, la feuille radicale répond: Pas le
moins du monde! La lutte est de tous les
systèmes et nous lutterons comme vous et
mieux que vous!
VIndépendance finit mèrnc son article par
cette objurgation qui n'est pas précisément
pacifique:
L'Eglise ne sera pas contente. Soit. El le
■conlinuera de bitter. Nous nous y altendóns.
Elle n'en poursuivra pas moins son but qui
est de supprimer Tindépendance du pouvoir
civil et d'asservir l'Etat. Nous en sommes
convaincus. Mais du moins TEtat ne sera
plus son complice. EMe luttera, mais comme
tous les partis out droit dc lutter, et si elle
fail mine de lutter comme une faction, elle
sera traitée comme telle.
Si tant de libéraux dans tons les pays du
monde, n'avaient pas de TEglise une peur
qui est une de ses forces, cette vioille ques
tion serait hientöl iranchée, cl sans grande
difflcullé:
En voila plus qu'assez, croyons-nous, pour
démontrer qu'en dépit de points de depart
divergents, tous les libéraux aboulissent a
un but commun: la guerre a TEglise. Telle
est, du reste, la véritable raison d'etre du
libéralisme et le seul gage d'homogónéilé
qu'il conserve au milieu de la variété des
systèmes et des tendances souvent les plus
conlradicloires.
C'est cc qu'il n'élait pas inutile de mon-
trer, cn metlanl en presence les organes du
parli liberal qui, dans notre pays, sont le
plus souvent en désaccord. lis se disputenl
parfois trés aigrement sur le choix des ar-
mes; mais ils s'entendent a merveille sur
Tennemi qu'il s'agit d'atteindre et sur la
place oü il faul le frapper.
(Bien public.)
LA MORAL1SATION DE L'ATELIER.
Comme nous Tavons dit dernièrement, si
l'armée du mal ponrsuiten France son oeuvre
satanique, les hommes de cceur qu'anime le
dévouement chrélien ne se reposenl pas. lis
ont attaqué en face le mal social; ils ont élé
trouver l'ouvrier; ils ont mis leur main génc-
reuse el fralcrnelle dans sa main calleuse;
l'ouvrier a reconnu ses véritables amis et les
cercles catholiques out élé fondés.
Voici maintenant qu'ils cherchenl a mora-
liser Talelier. A l'oeuvre des cercles, ils s'ef-
forcenl a joindre l'association des patrons
chrétiens.
Le patron est le maitre de Tatelier, il doit
ètre, comme son nom Tindique, le père de
l'ouvrier. Ilélas! il faul le dire, il y en a bien
peu mème parmi ceux qui sont chrétiens.
lis s'imaginent qu'ils ont fait tout leur de
voir quand ils ont exaclemcnl payé l'ouvrier,
fait régner Tordre matériel dans Tatelier et
participé a quelques institutions philanthro-
piques qui permettent a l'ouvrier de placer
avantageusement ses épargnes et qui lui
assurent quelques secours pendant ses mala
dies. Mais l'ame de l'ouvrier on n'y pense
pas; mais sa femme, mais sa fille, ses enfants,
on ne s'inquiéte pas d'eux. C'est a l'ouvrier
qu'on doit sa fortune, et au lieu de le trailer
comme un frère„ comme un enfant, comme
un hornme, comme un chrélien, on ne le
traite que comme un instrument de travail
et de richesse.
Les pairons font-ils leur devoir? Non il
faut le dire bien haut, el c'est pare'e qu'ils
ne font pas leur devoir, que la haine du
maitre règne dans Tatelier, quo tout cc qui
travaille bail ce qui possède, en un mot, que
Ia société, qui ne peul se fonder que sur l'a-
mour mutuel dc ses membres, se dissout
paree que la haine remplacepartout Tamour.
Les froides doctrines du protestantisme
out commence le mal, qui a élé érigé en
principe par cette barbare économie politique
d'iiiipoi'lalion brilannique qu'on a osé déco-
rerdu nom de philanthropic; la phi losophie
incrédule et sans enlrailles a continué Tceu-
vre, nous voyons aujourd'hui le fruit mür
de ces doctrines, c'est-a-dire Tégoïsine, la
haine el le retour a la sauvagerie.
fl est urgent de réagir. Le mal a grandi a
mesure qu'on s'est éioigné de la doctrine
catholique el do Tesprit de TEglise catholi
que, esprit de charilé, de support mutuel et
de dévouement; on ne se sauvera qu'en reve-
nant a ces doctrines et cn les appliquant. Des
patrons chrétiens Tont fait, et ils ont réussi,
il y en a d'anlres; il faul que ces exemples
se multiplient, ils se multiplieront.
N'avóns-nous pas, nous Beiges, d'utiles
enseigriénienls a tirer des grands exemples
que nous donnent nos voisins?
Que Ton éLudie ce qui se passé dans la
plupart de nos graudes fabnques et de nos
usines?
N'esi-ce pas un véritable enfer que notre
Borinage?
A l'oeuvre done, catholiquesNos adver
saires ne se reposent jamais, Tandis qu'ils
travail lent a démoraliser l'ouvrier, redou-
blons de zèle poor lui rendreou lui conser-
ver la foi, pour le tirer de l'abime de perdi
tion el de déhauehe oü le libéralisme Ta
plongé. Cherchons aussi a christianiser
l'usine. et si nous avons le bonbeur d'y par-
venir, nous aurons rendu un grand service a
la société. (Beige).
LA PERSECUTION EN ALLEMAGNE ET SES
ADEPTES EN BELGIQUE.
La persecution religieuse grandit en Alle
magne et les feuilles allemandes nous appor-
tent sans cesse le récil de nouveaux attentats
porlés a la liberie el aux droits des catholi
ques et du elergé allemand. Voici quelques
hgnes extraites de la Gazelle de France
(eorrespondance do Berlin) et relatives a Mgr
Brinekinann donl nous avons annoncé ré-
cemment l'ai restalion Cette arrestation a
eu lieu, dit notre confrère de Paris, le 18, a
six heures et demie du matin. L'employé du
tribunal a mis la main sur le prélat qui avail
déolaré ne vouloir céder qu'a la force. La
voiture qui Ta euunené a la prison de Waren-
dorf, petite ville voisine de 5,000 habitants
contenait aussi son aumönier el ie eomtc
Erb. Droste, qui a tenu a donner au prélat
celte marque de respect et dc sympathie.
Seize autres voilures coiitenant des membres
de ('aristocratie, ont accompagné MgrBrinck-
mann, qui est arrivé a neuf heures et demie
a Warendorf et a trouvé la ville pavoisée en
son bonneur. La fotile s'est agenouillée el lui
a demandé sa bénédiction avant qu'il ne
franchit le seuil de la prison. A son départ
de Munster, les habitants avaient salué l'évê-
que de leurs bravos el s'élaient mis a san-
gloter et a chanter des cantiques.
Plusieurs habitants avaient hissé, en signe
de deuil, des drapeaux noirs, que la police a
fait enlever. Le coinmissaire de police de la
ville, M. Delfen, ayanl refuse d'accompagner
le prélat a la prison, a été aussitól deslitué
sur un ordre venu de Berlin. Plus que jamais,
c'est le cas de répéterEcce quam bonum
el jueundum hubitare fralres inunum.
Comme on le voit, les annaies de TEglise
perséculée par les Césars et les premiers pro
testants du 1G« siècle, se rééditent. en Alle
magne. Pendant ce temps, la presse libérale
beige bal des mains el crie courage aux per-
sécutenrs et a leurs auxiliaires; bien plus,
elle porie envic au régime prussien et clle
voudrait le voir implanter parmi nous. Voila
pourtanl le parli qui nous reproehe de man-
quer de patriotisme el de conspirer avec
I'élranger
Nous le disous haulementil y a actuelle-
ment en Belgique un parli qui conspire avec
Télranger, mais ce parli n'est autre que le
libéralisme maconnique. Nous tenons de
bonne source que c'est du Grand-Orient
prussien,succursale attitrée du bismarkisme,
que viennent, en Relgique, la plupart des
mots d ordre et des enseignes qui sont exé-
culés dans la presse libérale. II n'y a pas plus
de douze jours ordre a élé donné aux prin-
cipaux organes de cette méprisable presse
de mettre le cap sur Rome et de trouver
bon que les puissances européennes prissent
des mesures contre i'usage que le Pape fait
de la loi dile des garanties. Depuis lors il
ne s'est pas passé de jour que nous n'avons
lu plusieurs articles rédigés dans ce sens.
Notons que ceux qui élaborenl ces mor-
ceaux de prose oflicieuse sc facheraient
comme des anes rouges si on les croyait
eapablesde respecter un tanlinol le Pape et
TEglise catholique. En revanche, ils se cou-
chent a plat ventre devanl les chancelleries
et les loges berlinoises el ils croienl a Tinfail-
libililé de ceux qui s'y agiteut. Pandore n'est
qu'un révolutionnaire a cöte de ces frères de
I'obcdience prussienne.
APPEL
EN FAVEUR DES BLESSES ESPAGNOLS.
Nous lisons dans la Patrie
Au-dela des Pyrenees, un des plus anciens
et des plus chevaleresques peuples du mon
de, en proie a toutes les horreurs de la
guerre civile pousse un cri d'alarme, qui
relentit douloureusemenl dans nos coeurs.
Lesang coule a flots, dans la malheureuse
Espagne; les combats y succédent aux com
bats, les batailles aux ba la i I les, chaqtie jour
de nouveaux cadavres viennent joncher les
montagnes de la Navarre el les plaines de la
Catalogue.
Si le nombre des morts est considerable,
celui des blessés ne Test pas moins. Aux pre
miers nous ne pouvons accorder que le.se-
cours de nos priéres; les seconds nous de-
mandent quelque chose de plus: serons-nons
sonrds a leur appel?
L'Espagnc entière vole avec zèle et
amour, a Taide de ses fils mutilés; mais
malgrè ses efforts et sou dévouement, elle
n'est pas a méme de soulager tous ceux qui
soulïrent: elle ne posséde ni assez de toile,
ni assez de bandages, ni assez de charpie; a
cette dermèi'e elle se voit quclquefois con-
trainte de substituer la terre glaise...
En de telles conjonctures, il est du devoir
de TEurope de s'apitoyer efficacement sur la
patrie du Cid. Ce devoir incombe surtouta
Ia Flandre; car noblesse oblige et, dans les
siècles passés, quel pays se montra aussi
charitable, aussi hospitalier que le nötre?
Quel pays, d'ailieurs, dispose d'aulant de
ressources? Oü I'mdustrie linière acquit-
eilé-^lus de développeinenl? Oü se fubrique,
oü se porte, oü s'use-t-il plus de toile? Oü
partanl est-il plus aisé de se procurer de la
charpie, en quanlité suffisanle?
A ceux qui objeclent que le temps leur
manque pour la preparer, nous répondons:
vous possédez dc la toile? Donnez-la telle
qu'elle est: les blessés espagnols se charge-
ront eux-mèmes du soin de la transformer.
Ne disons pas que l'Espagne se trouve
trop éloignée, pour que son sort nous tou
che. Connusou inconnusde nous, les Espa
gnols sont hommes, chrétiens el catholiques,
partant nos vérhables frères. liriitons le bon
Samaritain: consolons lous ceux qui souf-
frenl; gardons-nous surtout d'oublier un
peuple qui baitit le Croissant a Grenade, a
Oran, a Lépanle, et donl les cara velles nous
ouvrirent le Nouveau-Monde.
Payons-lui notre delte de reconnaissance.
NOMINATION ECCLÉSIAST1QUE.
Mgr TEvèque de Bruges a nomtné curé de
Oostvleleren, M. Honnoré, vicaire de Glie-
luwe.
Chroiiiqiic iocalc.
La vente d'arbres loujours la vente
d'arbrcs! C'est le cauchemar du Progrès. II
n'en démord pas. Nous lui avons prouvé,
piéces offieielles en main, que ces arbres
étaienl de mauvaise venue, qu'il était utile
de les vendre et qu'ils élaient évalués par le
Corps des ponls el ebaussées a la soinine de
6,050 fr.
Le Progrès esquive ces arguments. Le
procédé est habile, mais peu probaut. II est
inutile désormais de conlinuer cette polémi
que. Nous laisserous le bon journal se calmer
en repos, d'aulant plus qu'il a abandonné
son syslème d'odieuses insinuations. 11 est
prudent. Vade in pace.
Du reste, nous avons a parler quelque
peu del'emprunt provincial, autre sujet qui
met le Progrès en fureur el lui fait commel-
tre des injures au lieu de raisons. Mais ne
voulant pas ètre en reste de bons procédés
avec lui, comme il nous a annoncé sa ré-
ponse de Dimancbe dernier, nous lui pro-
mettons un nouve! article. II y aura autre
chose que des gros mots.
POSTES.
Une bonne parole pour les employés des
postes, notammenl pour les percepteurs et
les facteurs, a été opposée par M. Wasseige a
une reclamation de M. Vandenpeereboom en
faveur d'une réduclion de 5 centimes sur le
prix du port des correspondanccs avec I'é
lranger.
M. Wasseige a fait valoir que ce serait ré-
duire de 340 mille fr. les ressources du tré-
sor, et qu'au point de vue de l'inlérèt gene
ral bien entendu, il vandrait mieux com-
mencer par améliorer le service postal
intérieur, en angmentanl le nombre des
distributions dans les communes qui n'en
ont qu'une seule, en créant de nouveaux
bureaux dc poste, en établissant de nou-
veaux bureaux lélégraphiques el.en aug-
menlanl les traileinents des facteurs et
des autres employés des postes et lélégra-
phes.
La laxe dc nos correspondanccs a l'é-
tranger est déja si avantageuse; une réduc-
lion de 5 centimes aurail peu d'imporlance
pour les industriels et les financiers qui la
paient.
Ces raisons sont irréfutables; aussi n'y a-t
on pasrepondu.
Le public est in for me que par
decision ministérielle en date du
27 Mars 1875, la 3° distribution
locale des correspondanees postales,
qui avait lieu a 12 heures 30 de
relevée, est supprimée les Diman-
ches et jours fériés.
Eblouis par leurs succes carnavalesques et
forts del'auguste protection de M. Anspach,
les solidaires de la Ligue de fenseignemenl
avaient imagine de dislribuer dans les regi
ments la collection de mauvais livres qu'ils
ont fait naguère ramasser a Bruxelles. M. le
ministre de la guerre, informé du fait, a
invité les chefs de corps a refuser la detes
table aumóne de MM. les solidaires.
II n'y a pas un lionnête homnié, un pére
de familie soucietix de Tame de son fils, qui
ne loue hautemenl la mesure prise par Tho-
norable ministre de la gnerre. Elle se justi-
fie d'elle-mème.
FAITS DIVERS.
Car TEglise n'est pas co qn'un vain peuple pense.
Noire limiiiilé fait loulu sa puissance.
Uuo contuniiire viont dd mmrir Ie 2'2Mirsa
Lubbeek, prés de Louvnin. C'éluil uue brav'e femme
du noin d'Eusabelh Van Parys, v -.uve de J. Pen-
ninekx.Elle élail agée de 100 aas 3 muis el quelq les
jours. Sa familie, enfants, petils-enfanls, el arrière
pelils enfanls, célébrait, il y a trois inois, le 10U°
anniversaire de sa bonne vioille mère, grand inèro
et bisaieule Le Courrier a raconté celte petite fêie,
aujourd'hui, loute Ie familie esi dans les larmes. La
fils ainéde la défunte a prés de 80 ans, son frère en
a 78. Ces deux vieillards sont encore très-solides et
[iès verts. On ne désespcrc pas de les voir conlinuer
la tradition maternelle.
t.a défunte, bonne cbrélienne, s'élait distinguée
pendant sa longue vie, et surtout pendant sa vieil-
|esse, par une jovialilé constante el de ben aloi.
Munie des derniers sacremerils de TEglise, elle vit
venir la mort sans rien perdre de sasérónité.
Le plus gros cmon da monde. Le gouver
nement allemand vient de commander a l'usino
Krupp un canon de 33 centimetres de calibre. Le
plus gros canon jusqti'ici était placé sur les cótes
d'Allemagne; il a trente eentimèlres et demi, il pèss
30,600 kil. el lance un boulel d'acier de 296 kil.
avec un charge de 60 kil. de poudre prismatique.
Le nouveau canon de 3ti centimetres, qui sera Ie
plus gros du monde, pèsera B4,700 kil. et lancera
un projectile de 400 kit. avec 90 kil. de poudre
prismatique.
Le canon de 30 eentimèlres et demi a pcrcé trés.
nettemenl une plaque de 12 pouces a 1,090 metres.
On espère que le canon de 33 eentimèlres produira
le memo résultat a 1,700 metres.
A quand le canon qu'a-décril Jules Verne dans le
Voyage de la Terre a la Lune
Un curieux procés qui va ètre prochaincment
plaidé au tribunal de simple police
Avanl-hier jeudi, deux amateurs de pêche a la
|igne se livraient a leur distraction favorite a quel
ques cents metres de Charenton.
Tout coup passé dans le courant un lièvre u
demi noyé. L'un des pêcheurs lui lance son hame-
(jon, le barponne, l'amène a bord et Tachève.
Juste comme il venait de lui donner le coup do
lapin un garde arrive, et declare au pêcheur un
procés-verbal de contravention, attendu que la chas-
se est fermée.
Mais j'ai pris ce lièvre a la ligne, répond le
pêcheur, et la pêche ne sera fermée que le 13
Avrii.
Ceci est gibier prohibé, riposte le garde; jö
verbalise.
Le lièvre se noyait; je l'ai sauvé.
II fallait le laisser se noyer.
C'esl une épave.
C'est un lièvre. Le délit est flagrant.
Le pêcheur sera condamné. Nous nous deman-
dons qui a mangé Ie lièvre.