LA CROIX D'OR.
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10™ année. Nos 969.
Mcrcrcdi 14 Avril 1876.
v ss e m i iï s e» s: v k bs.
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Lc Journal parail le Mèrcrédi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne. Un numéro du journal, pris au Bureau, IS centimes.
Les numéro's supplémentaires com mandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemp aires.
LETTRE PASTORALE
DE L'ÉVÉQUE DE NAMUR CONTRE LE
LIBÉRALISME.
Mgr Gravez, évêque de Nnmur. vient de
publier la let 1 re pastorale suivanle, donl les
graves enseignemenls seront mèdilés avec
fruit par lout ciioven nppelé a prendre
partau.x luites de la vie publique:
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G»nd-Terneuzen,-'(station) 8-17, 12 15, 7,25. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7^43.-- 'IVrne.®;;.-'®iQtfft, 4 40.
I Sèlzaeta-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Sa/zaele, 6 00, 10--2o, 4 4o. (Ie Mauli, 9,50.)
Pftperinghe-Ypre$, 8-15,7-28,9-30,10-88,2-18,8-05,9-20, Ypres-Poperinghe, (1-50,9-07,12-05,3-97,6 90,8-45,9-50. Fo-
peringlie- HazeBrouck7 13, 12-25, 4-17, 7-13. HazebronekIVperinghe-Ypres, 8-35, 10-00, 4-10, 8-25.
Ypres-lloulers, 7-50, 12-25, 0-45. Kouiers- Ypres, 9-28, 1-50, 7-80.
Kouiers-//rwjej, 8-48,11-34,1-13, (L. 8 50), 7-36, (9-55. Lichterv.) Lichterv.-Thouroul, 4-25 m. Bruges lloulers, 8-25,
12-80, 5-00, 0-42. Licliiprvelde-Courlrai, 8-28 m. 9 Ot, 1,30, 5,37 7,21 Zedclghem Tlioarout, 8-40. 1.08, 8,14, 6,58.
Ypres-Courlrai, 8-34,9-49,11-18,2-38,8-28. Cqurlrai- Ypres, 8-08,11-02,2-80,8-40,8 44.
Ypres-Thouroul, 7-1312 06, 6 20, (le Samedi a 5-50 du malie jusqn'a Langhemarek). Thouroul- Ypres, 8-40, 1- 10, 7-00,
(le Samedi iï 6-20 (Ju malie de Langhemarek a Ypres).
Comines-Warneten Le Touqnet-IIouplines-Amew/iéres, 0-00, 10,15, 12-00, 6-40,Armenlières-lJoeplinös Le louquet-AVar-
ndton-Comines 7 25, 10,80, 4-10, 8-40. Comines- Warnélon 8 40, m 9-30 s. W'aruêlon-Cominef 5-30, 9-80,
Courlrai-//ritjes, 8-08, 11-00, 12-38, (L. 8-18), 6-88. (9-00 s. (Lichterv.)Bruges-.CWrlrijtt, 8-25, 12-80, 5-00, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Heysl, (Etal) 7-25,11 04,2-50,7-3.3. (Bassin) 7-81,1 MO,2-86,7-4! (exp.) Ueysl, Blankenberghe,
Bulges, 5-45,8,35 II-25, 5-30.
lngelmunster Dcynze Gaml5-15, 9-41, 2-15. Ingelmnnsier-Z)e?/i?jre, 0 08 2" cl., 7-18. Gand-Deym.a-lngelmunster6-58,
1 1-20, 4-40,7-21. Deynze lngelmunster, 7,31 1-00.
lngelmunster-Anseyjtem, 6-05, I2-10, 0-18. Anseghem-lngelmunster, 7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixm jde Furn.es et üunkerke, 6-30, 9-08, 1-35, 7-55. Dunkerke- F urnos-Dixmude et LielUervelde, 6-45, tl 10,
3 40, 9-00.
Dixmude-jViettpoit.O 55,2 20,8-40. Nieup-/)ia*»n,(ville)'7-40,l 1-88,4-28.
Thouroiit-Os/eurfe, 4-90, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Thouroul, 7-55, 10-10, 12 25, 6-13.
Selzaete Eecloo, 9-05, 1-25, 8-25. Eeeloo-Se/zrtete, 5-35, 10 15,4-22.
CORH.ESI»OIÏDJVWCE9.
COURTRAI, BBUXELIES.
BRUXEUES, COURTRA!
Courlrai dép.
Bruxelles cut.
0,37
8,50
10,83
1,35
12,33
2,23
3,47
0,14
6,35.
8,54.
Bruxelles dép.
Courtrai cut.
5,22
8,02
8,28
10,40
1-2,21
2,44
5,35
7,56
6,47.
8,44.
COURTRAI, TOURNA!LILLE.
Courlrai dep. 6,37 10,50 2,54 5,34 8,47.
Tour na i cut. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lil lc 7,38 12,08 4,00 0,35 10,00.
LILLE, T0URNAI. COURTRAI.
Lille dép. 8,18 8,22 11,05 2,22 4,45 3,20 8,00
Tournai cut. 5,42 8,96 11,29 2,40 3,30 8,38
Courtrai 6,4*2 9.49 t2,31 3,44 0,40
9 33.
COURTRU, GAND.
GANO, COURTRAI.
Courlrai dep.
Ga lid cut
0,4-2
8,01
9,49
11,03
12,31
1,51
3,44
8,04
6,40.
7,36.
(rand dep.
Courlrai arr.
5,13
6,37
0,38
10,36
1,28
2,34
4,24
3,34
7,21
8,47.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 4 39 exp.6,49exp.7
Gand u. 8-31, 7
Bruxelles 6 28, 8
I 49exp 7-04 9 39 12 34 3 43 ox.2,52,3 59exp. 6,43.1Bruxelles dép. 7 20exp. 8,1 4exp 11,06 3.12 9. 33. exp.
,3 4, 9,15.10-54.1,49 4.28, 4 07,6 52 7,58 Gand arr. 8.29 9,41 1,12 4,21 7,17.
,30, 10-38,12-39,4-00,8,14, 7-35,8,44, 9-31.1 Bruges 9,23 10,3c 2,38.), 11 8,38.
Nos Trés Cliers Frères ee Jósus Christ
II s'esl for mé a Arlon, il y a peu dc temps, une
association politique, sous le nom d'Association
libérale luxembourgeoisequi cherehe a se répan-
dre dons loule voire province.Son programme et ses
stututs ont éié mis sous nos yeux, et nous croyons
qe'ii est de notre devoir de vous en signaler la
nature et les tendances, afin de prémunir contre les
lentatives qui pourraient êlre failes pour vous enga
ger a en faire parlie.
Respect des libéraux pour la Religion.
Afin de ne pas froisser les sentiments religieux de
la population luxemböurgcoise, les auteurs du pro
gramme commencent par protester de leur respect
pour la religion. C'esl la tactique familière du
libéralisme: quand il se dispose a faire la guerre a
la religion, il ne manque jamais de prolester de son
respect pour la religion de ses pères. Mais ceite
tactique est usée, et depuis longtemps cette decla
ration hypocrite a cessé de faire des dupes; d'ail-
Ieurs el le est ici démentie par le but que propose
l'Association et par les moyens auxquels elle a
recours.
Elle s'interdü, dit-elle, loute attaque conlrela
religion.
Mais s'ils sont sincères dans le respect qu'ils
professen! pour elle, ce respect doit s'étendre a tout
ce qui lui appartient essentiellement: a la sainie
Eglise, qui s'identifle avec elle, au Pape, aux Evc-
ques, aux pasteurs, que l'Esprit-saint a élablis pour
ia gouverner et qui lienneni leur autorité de Dicu
meme, enfin a ses lois et a ses institutions.
Leurs acles.
Est ce bien ainsi qu'ils entendent le respect pour
Suite. Voir le N° précédent.
21 Octobre.
II pleut, il pleut, bergère.
(M.* 1)E Flokian.)
Ce refrain est maintenant a l'ordrc du jour a
New-York et nième dans les terres, a plusieurs
hi il les d'iei. Jamais il n'avail autant plu de mé-
nioire d'hommc les calaraeles du ciel se sont
on vertes eoinme au temps du délugc et il tombe
abondamment de la pluie du vent et des rhumes
de cerveau. Les journaux des provinces sont
remplis depuis qtielqties jours de sinislres occa-
siotinés par l'abus de .la,'chose. A Boston, par
exemple la mer s'est donné le genre de se trans-
vaser sur Ie poit et dans les rues adjacentes.
Comme elle navait pas crié gare, personne n'a-
vait songé a se metire sur la défensive, et Ton n'a
eu tfue le temps de prendre la fuite. La mer, suivie
de ses tritons et de ses monstress'est emparée
des maisons abandonnées. Alois on s'esl partagé
)e butin, et chaetin s'est logé a sa fantaisie. Un
vieux datipbin a moustache grise a choisi pour
demeure I'hótel du directeur de la douane, pen
dant que le faineux serpent de mer, qui s'était
rendu dans le pays pour faire parlie de l'e.xpé-
ditiou ce faineux serpent dont tant de voyageuts
la religion Respectent-ils l'Eglise, le Pape,. les
évéques, les pasteurs1? Si vous consultez leurs dis
cours, les journaux qui sont leurs organes, qu'y
trouvezvous? Des injures ineessantcs, des menson-
ges, des caloninies alroces a l'adresse du clergé, et
qui n'épargnent pas le Vieaire de Jésus Christ lui-
même.
Respectent ils mieux les lois et les institutions de
l'Eglise? Jugcz-en vous-mêmes, N.T.-C F.
S'il y a dans une paroisse des hommes qui n'as-
sistent pas a la messe, qui ne remplissenl pas le do
voir pascal, qui violent l'abstinencc aux jours dé-
fendus, ne sont ce pas des libéraux
S'il en est qui lisent de mauyois livres, qui s'a-
bonnent aux mauvais journaux, malgró la defense
de l'Eglise, ne sont-ce pas aussi des partisans du
libéralisme
N'esl-ce pas encore dans ses rangs que se trou-
venl les profanateurs de nos cimetières?
Et ceux qui font la guerre aux pasteurs, qui cher-
chent a mettre obstacle au bien qu'ils veulerit faire
dans leurs paroisses, qui favorisent le désorrTre et
la corruption, n'est-ce pas encore parmi les libéraux
qu'on les trouve?
Et ceux qui veulen! établir partoul une education
impie ou indifférente, qui veulenl liannir la religion
de l'école, exclure le prèlre des athénées, des collé
ges, de l'inslruction a tons les degrés, n'appartien-
nent-ils pas encore a cette tuiste secte?
Voila leurs acles, N. T. C F.., et ils ne peuvent
les nier. Sont-ils bien d'accord avec ce respect
qu'ils professenl? lNon; il est done évident que ce
respect n'est que sur leurs lèvres, et qu'en réalilé
ils sont les ennemis de la religion et les instruments
de la francmaconnerie, qui a juré sa ruine.
Lews tendances.
Au reste, si vous voulcz ne plus conserver de
doute sur les sentiments du libéralisme a l'égard de
la religion, voyt-z ce qu'il fait, partoul oü il est ié
mailré, en Allemagne, en Suisse, en Italië. La
aussi il fait profession de respect pour la religion;
et comment le montre t-il? En emprisonnant, en
exilant les évéques el les pasteurs, en los dépouil-
lanl de loutes ressources, en chassant les religieux
parlcnt sans jamais l'avoir vu, s'inslallait chez le
commandant du port. On pense qu'ils y passeront
l'liiver. On peut bien dire que les habitants de
Boston, en attendant leur depart, ont vérilable-
meht le bec dans l'eau.
Autres sinislre.
La petite ville de est arrosée par un su
perbe torrent qui est it sec toute l'année; or !l est
arrive que les dernières pluies Tout tellement gon-
(lé d'importanee qu'il s'est permis d'enlrer dans
la ville, d'oit il a emporlé deux maisons qui se
sont trouvées a sa couv-enance. Ap quoi il a
dévasté des pommes de terre. Si jamais on le
rallrape, on le mctlra'en bouteilles pour prévenir
de sentblables exces.
Dans un autre endroitla pluie a crevé les toils
des maisons et a surpris les habitants dans leurs
lits. Ils n'avaienl pas en le temps de passer le
moindre caleeon ui Ie véténienl le plus indis
pensable, qu'ils étaient déjii trempés comme des
poissons, ainsi que leurs feimnes leurs enfants,
leurs caniches, leurs malles et leurs étuis h cha-
peaux. Qu'ils se sèchent Au reste on ne troilve
la rien d'étonnant a New York quand on se tap-
pelle la séchcresse de l'été dernier. Après d'aussj
fortes chaleurs, on coneoit bien que certaines
gens éprouvent le besoin de se refraiehir immo-
dérément. II y a comme cela quatre fléaux qui se
disputenl le monde, et mêrae la France, cette
superbe patrie du daguerréolypé et de la mou-
lai de blanche.
Cbaqtie saison amene son fléau avec la plus rare
persévérance, sans parler des autres désagréraents
et les religieuses, en s'emparant des égliscs, en
rendant impossible l'exercice du culte divin, en un
mol, en exeicant une véritable persecution. Pour
s'ólever au niveau des premiers perséeuteurs du
christianisme, dés Néron et des Dioclétien, il ne
reste plus a ces libéraux que do verser le sang des
minisires de la religion; et qui sail s'ils n'ironl pas
jusque-la
Tels sont les liauts fails du libéralisme dans les
pays que nous avons nominés, et qui n'ont excité
aucune protestation dans le libéralisme beige; d'ofi
Nous sommes autoiisé a conclure qu'il n'aurait
aucune repugnance a adopter, s'il le pouvait, la
mème conduite, tant est grand son respect pour la
religion et tant il est éloigné de l'attaquer!
I'retentions du clergé.
Mais ce qu'il est déierniiné a combattro énergi
quement, c'est, dit son programme, ['intervention
du Clergé dans la politique. Et pourquoi Paree
que, disent les libéraux luxemberurgeois, le clergé
veut dirigur los affaires de l'Etat el mème étre le
mailre dans chaque commune; paree qu'il inlerdit
la lecture des journaux hosiiles a la religion et
qu'il oblige les óiecieurs a voter, non d'uprès
leur conscience, mais d'apiès sesordres.
Voila leurs grands griefs; voyons ce qu'il faut en
penser.
1° u Le clergé veut diriger les affaires de l'Etat.
Rien n'est plus loin de sa pensée; ce qu'il désire,
ce qu'il réclame, c'est qu'il y a it il la tête des hom-
nies eonsciencieux el jusles, qui gouvernent, non
pas dans l'inlérêt d'un parti, mais duns l'intérêt
général. II de mande que ceux qui nous gouvernent
ne soient pas des ennemis declares de la religion,
mais que, la reconnaissant comme la base principa
le, esseniielle de l'ordrq social, ils n'entravent pas
sans cësse son action el qu'ils lui laissent toute li-
berté d'txercer son influence pour le bien de la so-
ciété et pour le saIut des antes. II demande que I on
observe, dans la collation des emplois, les régies de
la justice distributive, que la quajilé de liberal ne
tienne pas lieu de tout mérite et que l'attachement a
la religion ne soit pas un litre d'exelusion.
Qu'y a-t-il en cela d'exorbitant? Sera t il inler
dit au clergé dc detnander que la justice et la reli-
susceptibies de marcher avec' les diverse» phases
de l'année a savoir l'échéance du terme, et quel-
ques autres ccjiéances a propos de bolles ou de
n'importe quoi. L'apparition du fléau projpre a
chaque saison est saltiée et annoncés en temps et
lieu a l'univers par les grands journaux.
Ainsi on lit au printonups
it Lc hannelon a paru hier dans nos contrées
oft il médile d'exercer de gl ands ravages. La garde
nationale est sur pied et le poursnitrnais elle n'a
pu mettre la main sur le délinquunt qui a déja
dévoré plusieurs arbres sous les yeux de la force
année. S'il on ne parvientpas a le saisir, on ti'aura
pas le moindre fruit cette année. Que chacun se
prépare a s'en priver.
Puis vient de fléau de l'été
-(i II n'est pas tombé une gouite de pluie de
puis six éèniaiués. La séchcresse est exlrèmè. Nous
sommes perdus si nous ne pnrvetions pas a nous
procurer tine poire pour la soif,
Pendant I'auloinne, c'est autre chose
II Ir. I'I.EUT, IL PLEUT. BERGÈRE IIOIIS S0I11-
mcs perdusnoyés, itiés, nous nageons comme
des merlans.
En hiyer
ii II est tombé des grains de grêle qui ont
tué neux qui se trouvaient sur leur passage, etc.,
etc.
Aussi, on ne saurait trop porter des socqucs
artienlés et vivre dans la crainle de l'eau et des
rhumes de cerveau.
P. S. La blessure du serpent a complétement
disparu, Elle n'a pas mème laissé la moindre trace.
gion ne soient pas mcconnues dans la gestion des
affaires publiques, et peut on lui reproclier de sortir
en cela de ses attribulion-?
2° a Le clergé veut memo, disenl- ilsêlre lc mai-
tre dans chaque commune.
C'est encore la une faasse imputation miso en
avunl par Ie libéralisme pour rendro Ie clergé
odieux. Que demande Ie clergé a la commune? II
demande que les intéréts religieux lie soient point
négligés, quo l'église soit bien tenue, que I'instilu-
teur enseigne bien la religion, qu'il donne aux
enfants et it la paroisse I'exemple d'une vie cbré-
tienne, que la police s'exerce de manière ii empè-
cher Ie désordre. La, a peu prés, se boruenl ses
exigences. Sont-elles exo'gérées et sortent-clles de
sa sphere? N'ont el les pas pourobjel le bien des
habitants et des families, bcuueoup plus que son
intór ét personnel? Et si l'on y faisait toujours droit
dans la tnesure possible, les communes ne seraient-
elles pas plus heureuses? Quant aux affaires admi-
nistrativesIe clergé les abandonne volontiers a la
sol I icitudu de I'administration communale.
3° Mais le clergé, ajoutont ils, iuterdit la lecture
des journaux bostiles a la religion! Cola peut LI se
tolérer?
Reproclie étrange sans doute: el qui ne s'étonne-
rait qu'on fit un crime au clergé Je ce qui est pour
lui un devoir rigourcux? N'esl-il pas tenu d'écarter
des fidèles lout danger de perversion et decorrop
lion? N'y a-l il pas un danger procbain pour la 1'oi
et les mceurs dans la lecture de ces journaux impies
et obscènes? [I faudra done laisser librement outia-
ger chaque jour notre symbole, nos saints mystères,
nosaugustes cérémonies, ce qui nous est mille fois
plus cher que la vie! II faudra laisser insultcret
calomnier vos pasteurs, que vous devez respecter
comme vos pères et vos guides dans la voie du
salut! II faudra laisser sans resistance souiller vos
imaginations el vos coeurs par des histoires scanda-
leuses et par des feuilletons immoraux! Et si vos
pasteurs cherclient a vous épargner ces outrages et
ces dangers, on leur en fera un crime? Quelle
aberration? Prencz garde, N. T. C. F.d'ouvrir
l'entrée de vos demeures a ces feuilles impiesi
écoutezavcc docilité la voix de vos pasteurs, quand
Jc finis par penser, comme le capitaine Beau-
vais, que ee serpent était tant soit pen savant.
22 Octobre.
C'élait l'autre jour, pendant ce terrible ouragan
qui a déraciné six cents pins dans la foiêlet une
foiile de chapèaux sur les quais. Les giroueltes ne
savaient oii se tourner il faisait un vent inonï,
échevelé, fantasliqne; les cbeminëes ne tronvant
plus la place tenable, donnaient leur démission et
déméuagenient sur la téle des passanls. Les lélé-
graphes se croisaient les bras et les moulins
repliaient leurs ailes ils dansaient ensemble la
farandole au fond des vallées. Les bricks, les fe-
loiiques, les (arianes, en tin mot tout le personnel
des romans maritimes filaienl vingl-cinq noeuds a
1'hetire; les voitures roulaicnt loutes seules sans
l'inlervenlion du bueéphale iisilé jtisque-la. Les
passanls ne passaienl plus, ils voltigraienl en lour-
btllonnanl sur leurs pointes comme Fanny Essler;
dans leur course aérienne, ils perdaient leur cou-
vre-cbef et recevaient sur le crane toules sorles de
choses inconvenantes.
Au milieu de ce désordre, tin toil de zinc trouva
bon de se glisser tont doucement sur un confrère
que sa position moins élevée abritail contre la
fureur des vents. Ce detixiéme toil se composait
primilivement d'un certain nombre de tuiles
mais, par suite des malheurs qu'il avail éprouvés,
il était passc généralemenl a l'étal de gonttière, et
transmettail fidèlement au domicile qu'il était
censé recouvrir toute l'eau qu'il recevait du ciei.
L'habitaul du logis en queslion n'en perdail pas
ils vous reeommandent de voos abstenir de les lire:
c'est a on devoir grave el dont la iransgiession
compromettrait voire salut.
4° Enfin, on reproclie au clergé j d'obliger les
électeurs.a voter, non d'uprès leur conscience, mais
d'apiès ses ordres.
Ce reproclie n'est pas mieux fomlé que les prece
dents. Le clergé, en effet, demande mix électeurs
de donner leurs suffrages a des hommes inlègres,
loyaux inaccessibles a toute intrigue, a tout inierèt
personnel, a des hommes disposés a ne jamais trahir.
les intéréts de not re sainie religion, qui sont les plus
piécieux de tons. N'est-ce pas la pour les électeurs
une obligation rigoureuse? II s'efforce d'éclairor leur
conscience a eet égard, lorsque tontefois elle a
besoin d'etre éelairée; car ce travail est devenu
facile depuis que les libéraux out levé pnrlout l'é-
tendard de la guerre i la religion. Le clergé deman
de done aux électeurs de voter, non contre leur
conscience, mais selon leur conscience, qui leur
fait on devoir do préférer un candidat catlioliqué a
un candidat liberal.
D'aijleurs, il leur sied bien do reproclier au cler
gé d'enlever a l'électeur son indépendance, eux qui
posent en principe, dans l'articlo 17 du règlement
général du l'Association, que tous les associés so tg
lies par les decisions de la majorité et qu'ils s'en-
gagent a s'y sonmeltre. Ainsi l'électeur fera un
acte louable en aliénant sa liberie au profil du can
didat, quel qu'il soit, impose par l'Association ou
par la franc-maconnerie, et il se dégradera, s'il
prend conseil de sou curé dans une affaire ausu
grave et qui intéresse sa conscience! Mais les con
tradictions n'oftt jamais coüté a ccs hommes!
Résumé.
Qtielquo effort que les libéraux fassent poar ca-
clier ici leur pensée, il est facit»de la découvrir.
Au fond, ce qu'ils demamieiM, e'est qu'on leur
laisso Ie champ fibre et que les élections soient
livrées a leur merci: voila le véritable motif pour
lequel ils demandent que le clergé s'abstienne d'y
prendre part.
Mass le el'ergé ne peut pas feur donner cette
satisfaction. Certcs, s'il intervient dans les élections,
ce n'est pas de gaieté de coour; il serail au contraire
une gontle aussi s'empressa-t-il de remercicr la
Providence qui donne la paturê et un toit aux
petits oiseaux. Quant au propriétaire du toit
vagabond, il s'éveilla le lendtmain la téle dans les
nuages; il avail passé une parlie de lanuitsans
autre abri que son innocence, qui ne I'avait pas
suflisaminent préserve de la pluie. II descendit
dans la rue pour cberclter son toit; autour de lui
ehactin se livrait it des recherches du mème genre;
deux pers on nes retrouvèrent leurs cheminées
quant a lui il trouva d'autant moins qu'il eherchait
d'airtant plus.
Uil navigaleiir déeouvrit les iles Sandwick en
suivant le vol d'un oiseau de mer; ce fut en suivant
de l'ccil le vol d'un moineau b anc que notre hom-
me rèconnut son loit sur celui de son voisin. II
monla chez ce dernier pour lui adresser ses recla
mations; Ie voisin répouilil avec une resignation
angélique
Le ciel me l'a envoyé, le ciel seul peut me
le reprendre. Que sa voluuié soit faite et non la
voire
Le propriétaire trouva la raison médiocre et fit
des menaces; le voisin répliqua qu'il ne craignait
rien, el que son toit le niettait suflisamment a
l'abri.
Une des chambres du Palais de Justice de New-
York est appelée a (rancher la difficult». Les juges
ponrront se plaindre, avec raison, de ce que, en
se faisant ainsi des procés en l'air, on leur donne
du travail et des affaires, comme on dit, par-des-
sus les toiïs.
A COINTIKUER.