Tel esl le'fond des préoccupations de ces
rpatriötes délicats. M. Bismark veul chez nous
un cabinet gueuso-doctrinaire, et il ne nous
laissera pas tranquilies avant qu'il l'ait oble-
nu. On nous affirme cela avec un air de cer
titude oü des esprits défiants pourraient voir
un peu de complicité. Mais on se trompe, ce
nous semble, car Ie jour oü ce bul serail
alleinl les calholiques beiges auraienl moins
de motifs qu'aujourd'hui sans doute, de mé-
nager l'expression de leur sympathie pour
les proscrils allcmands. S'il est vrai, com me
rassure trop légèroirvenl la presse libérale,
que Ie ministère-Malou dispose des plumes
et des bouches de la droite, qu'en ces der-
niers temps il est parvenu a attéouer sensi-
blemenl te langage des plas courageuses,
n'est-il pas évident qn'tm cabinet hostile ne
saurait parvenir a exercer une telle influen
ce? Daignons suf poser que notre corps elec
toral se fasse gtnivernor par el pour Ic Roi
de Prusse, que M. Bara redeviennc lo grand
dispensaleur de la justice nationale,
n'est-il pas a prévöir que les «complications»
toin de finir s'aggraveronl encore dans l'hy-
pothèsc du maintien de noire Constitution
Et alors ne fandra-t-il pas praliquer sans
vergogne la théorie de Pelïacemenl dont on
nous fait une loi a gauche, et jeter au panier
deux on trois des immorlels principes?
II Ie faudra, a moins qu'on n'ail recours a
rinlimidation brutale, a la justice sornmairc
de l'émeule el du pélrole incendiaire, selon
l'exemple donné par Ie libéralisme buërios-
ayrien.
Tous les journaux d'Europe sonl occupés
de présages; 011 dirail Ie monde menace
d'une perturbation générale.
Les uns grossissent les alarmes; les aulres
atténuent les pressentirnents.
II n'y a plus d'unité européenne; il n'y a
qu'un régime de force prépondéraul, sous
lequel doil flóehir fa raison, Ie bons sens, le
droit, l'utilité des peti-ples.
II y avail une alliance d'Etats forts et
d'Etats faibles, tous protégés par un mème
principe le droit public; il n'y a plus que
deux ou trois grands Etals, tenant sur pieds
deux ou trois millions de soldals, prêts a se
nier les uns sur les aulres au premier signe
d'un minislre maniaquequi prendrail la per
turbation du monde pour un signe de sa
force et de son génie.
II y avail une intervention pacifiqnc des
Eiatg entre eux par des traités, parties con
gres, ou bien par des ambassades qui élaienl
raussi'bten une forme pacifïque que de defen
se mutuelle sous la sanction d'unc justice
sreconnuepar tout les gouvernements.
Tout est évanoui.
Leijour oü l'Europe se souviendra qu'elle
■est cbrétiennc, ce jour-la elle commensera a
<étre lihre, et fes entreprises de despotisme
allemand s'en i-nonl mourir la oü se sont
éteints ces au tres reve-s d'Einpire bonapartis-
le, qui devaient effacer a la fois la (race des
vieilles dynasties et jusqu'au nom de la
Papauté.
Nous voyons avec plaisir que les calholi
ques liègeois ne sonl güère disposés a se
laisser bénévoiementopprimei' par le libéra
lisme émeulkr.
Voici la declaration que fait a ce sujet leur
courageux organe, la Gazelle de IJége:
Encore qu'aucune procession n'ait élé
annoncée pour les prochaines semaincs, les
calholiques sont décidés a ne pas plus sacri-
fier dans Tavenir qu'ils ne l'onl fail clans le
passé, les droits qui leur sont garanlis par
noire pacle fundamental, et dont la loi place
l'usage sous la protection de mesures penn
ies parfailement applicables au cas présent.
La justice, nous ri'en doulons pas, sera
saisie de la repression das desordres qui, Di-
manche, ont empéchér dar dé el inter rom-
pu les exercices d'un culledans une céré
monie publique de ce cullemais il fuut.
pour lui faciIiter binstruction de cctte sean-
daleuse affaire, que tous les calholiques se
fassent un devoir de réunir les elements du
dossier.
Nous prions done Ions ccux denos amis
qui pourraient nous communiqucr clonou-
veaux détails en qualilé de témoins oculaires
ou de viclimes, de vouloir bien les faire par
venir au plus tót.
Les calholiques liégeois ont contribué,
Dimanche, par leur énergique altitude, a
mainlenir le droit et la liberlé; ils aideronl
par ieurs renseignemenls a les venger de
coupables agressions cl a empècher le retour
d'acles déshonorants pour la ville qui en est
lethéalre, pour les institutions qu'elles com-
prometlent, pour les autorités qui ne les
réprimenl pas et pour les misérables qui s'en
sont ren dus les auteurs.
SÉANCE DE LA CHAMBRE.
Pour satisfaire leur fanatisme anti clerical
el pour fournir patriotiquement un nouvel
argument a M. le prince de Bismark, deux
députésde la gauche, MM. Jol (rand et Bara,
out vivemenl prolcslé contre l'ordre donné
a la garnison de Malines de rendre les hon
neurs milhaires a Son Eminence le Cardinal
Decbarups, conforméuicnl au décrct de Mes-
sidor.
Notez que ce décret dc Messidor a lou-
jours été appliqué, mème sous le ministére-
Bara. El e'est M. Bara qui demande que,
«dansles circonstances actucllesct pour
plaire a M. de Bismark qui n'aime pas les
évèques, on deroge a la tradition conslam-
ment suivie.
Le langage virulent du député de Tournai
a provoqué une excellente réplique de M.
Coomans. II a frappé fort et il a frappé juste.
On s'en est bien apercu au langage de M.
Anspaeh. Atteinl au vif par une allusion a
son triste róle pendant les émeules de 1870,
le maïeur de Bruxelles a cru se lirer d'alï'aire
par une attaque retrospective contre les
institutions Langrand et en particulier contre
M. De Decker.
La dessus protestation indignée de M.
Notlioinb, qui termine son discours par cette
phrase:
On a parlé lout a Pheure de noire apta-
tissemenl decani episcopal.
Eli bienon devrait peul-êire répondre
a ceux qui onl employé ce mot que Papla-
tissemenl consisleruit else meltre dgenoux
en ce moment decani la force Iriomphanle
qui règne d Berlin.
M. Jottrand. Gestie droit, e'est la loi.
M. Nothomb, nous le constalons, a dit le
mot vrai sur la situation; mais ce mot M.
Malou a cru prudent de le désavouer el
dele dêplorer atnèremenl, oubliant sans
doute que eel humble el craintif désaveti
était la meilleure preuve de la profonde véri-
tó ties paroles désavouées.
Ce débat plein d'émotions s'est terminé
par des recriminations et des explications
rétrospectives sur les éincutes libérales de
1871.
L'Assembléc a onsuile repris la discussion
du projet de loi sur les Chambres de com
merce, au milieu de l'inallention générale.
ENTBÉE SOLENNELLE
L'entrée solennelle de S. Em. Mgr le
cardinal Decbamps, primal de Belgique, dans
sa villearchiépiscopale, a eu lieu aujourd'hui.
Malines présentait l'aspect ainimé des
grands jours de fête. Cc n'est pas seulement
une manifestation religieuse dont nous
avonsété témoins, mais une manifestation
pnlriotique. Toutes les maisons, a peu d'ex-
ceplions prés, élaient pavoisées aux couleurs
nalionalesou ponlificales.
Dés longtemps avant Plieure annoncée
pour l'arrivée du Cardinal les curieux se sont
porlés vers rancienne porie de Louvain oü
S. Em. devait descendre de voiture. Une
compagniedu 9c de ligne faisait a eet endroit
lc service d'bonneur.
Vers nne hen re el demie, un coup de ca
non annoncait le depart de Son Em. le cardi
nal Decbamps de-la gare et quelques instants
après sa voilure, escortée par uri délache-
ment d'un régiment d'artilierie, arrivait a
l'ancienne porie de Louvain.
Vingt et un coups de canon saluèrenl l'en-
trée du cardinal arebevéque.
Le cardinalaccompagnéde Mgr Anthennis,
son coadjiiteur, et d'un vicaire général était
en costume. II portail la robe rouge et la
barctte de mème couleur. Sur sa poitrine
brillaient les insignes de grand officier de
l'ordre de Leopold el de commandeur de
l'ordre de Pie IX.
Le cardinal Decbamps a élé recu a la porie
de Louvain par le clergé malinsis. II s'est
rendu d'abord a l'église de Notre-Dame
d'llanswyck oü il a élé recu par lc cliapilre
mélropolitain el oil il a revetu les orncments
pontificaux. Le cortege s'est ensuite forrné.
On y remarqnait, oulre un nombreux
clergé, des membres du Sénat et de la Cham-
bre des représentants, entre aulres MM. ea
sier, Cannarl d'Ilamale, de Haerne, Van
Cromphaul, baron Van Caloen, d'Ursel, do
Robiano, Van Delft, de Kercliove, Le febvre,
Notelteirs, Janssens, etc. Les professeurs de
PUniversité de Louvain, précédés de Mgr
Naméche, élaienl en costume.
Puis venaienl des députations des diffé
rents ordres religieux établis en Belgique,
les séminarisles tous en surplis, les curés
des églises paroissiales de Malines, les
doyens de l'archidiocèse, le cliapilre mélro
politain dont les membres porlaienl tous le
camail violet, le detachement du 9= de ligne,
un corps de nnsique, deux ecciésiastiques,
l'un portant la crosse, l'autre le cbapeau du
cardinal. Puis, enfin, marchanl sons un dais
de sal in blanc, S. Em. en grand costume
rouge, suivi de deux ecciésiastiques, portant
la queue de sa robe.
Des acclamations cnthousiasles ont ac-
cueilli le nouveau prince de l'Eglise it l'entrée
el a la sortie de Nolre-Dame d'llanswyck. La
foule manifeslaila Ia fois scs sentiments de
respect et d'amour pour l'éminent prélat ct
sa satisfaction canséé |>ar l'bonnoiir fait a la
Belgique par Ie Sainl-Pére en conférent la
dignilé cardinalice a l'un de ses plus illustres
enfants.
Le cortege parcourut l'ilirtéraire indiqué.
Sur la Grand'Place étaient rangés en balaille,
In 9° do ligne et le régiment d'artilierie
avec scs canons en garnison a Malines.
Les officiers de la garnison sans troupes
formaient un groupe séparé. Au moment oü
le cardinal est arrivé sur la Place, les clai-
rons onl sonné aux champs el les troupes
ont présenté les 'armos.
Le cortege est arrivé sans cncombre a l'é
glise St Rombaut. Tout le monde se déeou-
vre et s'ngenouillo stir le passage do Son
Eminence; qui dunne a tous sa benediction.
Le cardinal arcbev'óque s'est rendu, ac-
compagnédu cha pit re el des prélats, dans le
cliceur, devarit le maitre aulel, el le Te
üeum a été iinmédiatemenl enjonné.
La cérémonie religieuse terminée, S. Em.
Mgr Decbamps est rentré au palais archié-
piscópal.
La reception a eu lieu dans les salons de
Tarcheyècjté, M. le licutenant-général, Goe-
l ha Is, commandant la division territoriale,
en grand uniforme, et accornpagné de scs
aides de camp, est arrivé par le train de 8 li.
1/2 pour -féliciter lc cardinal. Toutes les
autorités religieuses et civiles, ainsi que les
diverses associations charitables du pays,
qui élaienl representees a Malines par des
deputations nombreuses, ont élé successive-
iiierit recues par Son Eminence, qui a adres-
sé a cliaque groupe quelques paroles pleines
d'affabililé.
A sept heures, a eu lieu dans la vaste salie
du Petit -Séminaire, un banquet de 2B0 cou
verts, offert par S. Em. lc Cardinal a toutes
les autorités religieuses, civiles et miiilaires
qui a-vaie.nl pris paria la fèle. La salie était
décorée avec goül. Au fond, las bustes de
Pie IX et de LL. MM. lo Roi ct la Reine, en-
tourés de drapoaux aux couleurs nationale»;
le long des pavois, les écussons de la Bel
gique cl de la ville de Malines et les armoiries
de tous les Evéques beiges. A la table d'bon
neur, S. Eni. le Cardinal clail assis entre M.
le general Goclhals et M. le baron d'Anelhan.
ministre d'Etat. Au dessert, les toasts ont été
porlés dans l'ordre suivant: Au Pape, par
M. Ie baron d'Anelhan; an Roi el a la familie
royale, par Al. Barih. Dumortier; aux auto
rités civiles et militaires, par S. Em. le Car
dinal. Le banquet s'esl prolongé jusqu'a
dix heures,
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
Mgr l'Evèque de Bruges a nommé
Curé a Stuyvekenskerke, M. Lefebure,
pré vól de N.-D. des Avengles, a Bruges;
Curé a Moetkerke, M. Declereq, vicaire de
St Jacques, a Ypres;
Prévót de N. -D. des Avengles, a Bruges,
Patiyn, vicaire de la Madolaine en la mème
ville.
Cli roil 3tic locale.
C'est indigne! lel est le cri qu'onl dü pous-
ser tous les bons patriotes en apprenani que
MM. Bara et Jottrand onl donné pour prélex-
le a rinlerpellation qu'ils ont adressée au
cabinet relalivement a la présencc des Irott-
pes a Pinstallation do Mgr le cardinal De
cbamps, qu'il faul se garder de déplaire a la
Prusse.
II y a un décrcl do Messidor encore en vi-
gueur, qui prescrit les honneurs miiilaires a
rendre aux princes de l'Eglise dans ces cir
constances solennel les, et ce décret qui a élé
vojé a une époque révolulionnaire, les 1 ibè-
raux eux mémes l'onl applique lorsqu'ils
étaient au pouvoir.
Qu'il se forme dans une ville quelconque
de garnison un corlége hislorique, et l'on
fera prendre a nos braves soldals les accou
trements les plus bizarres; on les fait Jlgurer
dans les cirques, dans les theatres, dans les
mascarades les plus inconvenantes, el paree
que cela déplail a M. Bara el a ses pareils, ou
ne pourrait pas requérir leur presence a une
installation de Cardinal!
Cela pent ètre de nature a porter ombrage
a M. Bismark, a dit ce pauvre sire.
II est probable que le fameux chancelier
prussien n'y anrail pas songé, si M. Bara ne
lui avail suggéró.ce nouveau moyen d'accu-
ser les Beiges d'etre assez hardis pour trou-
blerson breuvage.
Quel pait'iole que ce Bara! Ce n'est pas
sans sujet que M. Coomans lui a reproché
de verser son pélrole libéral sur le feu prus
sien.
Mais pourquoi ne reproche-t-il done pas
au Boi d'avoir recu Mgr Decbamps avec tou
tes sortes d'égards, dans sou palais, a son
relour en Belgique? Cela aussi était sans dou
te de nature a faire sou rei lier M. de Bismark.
Au fail, il y aurail un excellent moyen de
lui ètre agréable. C'est de mellre nos Evé
ques et nos prélres en prison. Qu'on ouvre
les portes du chateau cellulaire dont M. Bara
a doté sa ville natale, aux gen li Is pension-
naires qui s'y trouvenl et qu'on y loge loute
la genie cléricale; pour opérer co pelit chan
gement, qu'on rappelle M. Bara et consorts
au pouvoir. Cela ne nous vaudra pas domau-
vaises notes de la part de la Prusse.
La quinzaine solennelle en l'honnenr du
Saint-Sang commencera cette année en la
cha pel le de St-Basile, lc Dimanche 2 Mui,
pour finir le Lundi 17.
L'ouverlure de la quinzaine-aura lieu Ie 2
Mai, a b heures du soir, par l'exposilion de
la prècieuse relique. A G heures, salul el ser
mon.
Le Lundi 3 Mai, jour de ia procession, la
messe pontificale sera ehantée a 9 1/2 heures,
dans la cathédra le, par S. G. Mgr l'Evèque
de Bruges. C'est a Tissue de celle-ci, soit
vers 11 heures, que la procession parcourra
Titinéraire con nu sous lc nom d 'Ommegang.
Tons les jours, durant Ia quinzaine, le
Saint-Sang est exposé a heures; la premiè
re messe suil immédiatemenl; it 7 heures,
messe basse; a 11 heures, excepté les 2 et G
Mai, grand' messe. L'après-midi, a B heures,
exposition du Saint-Sang; a G heures, salul
suivi de sermon.
Le Jeudi 6 Mai, fèle de l'Ascencion, aura
lieu lc grand pélerinagé, dont nousavons
déja parlé, pour obtenir de Dieu le triomphe
de la Sainte Eglise, le rétablissement de S.
S. le Sou vera i n Pontife dans tons ses droits
et la paix véritable dans la sociéló.
Ce pélerinage sera fait par toutes les pa-
roisses de la ville de Bruges, par les élèves
du grand Séminaire; par les RR. PP. Capu-
cins et Rècolleis, Dominicains, Carmes Dé-
chaussés et Passionnistes; par les RR. Frères
Xavériens et Frères de Charité; par les óléves
du collége episcopal; par des membres des
Sociètés de Sl Vincent de Paul, dc Saint
Francois Xavier et de Ia Sainte Familie; par
les membres des tiers Ordres de Saint Fran
cois et de Saint Dominique. A ce péleri
nage sont aussi invités tous les calholiques
piotix, non-seulemenl du diocèse de Bruges,
mais aussi de loute Ia Belgique et de la
France, qui désirent ardemmenl voir le pro-
chain triomphe de Sa Sainteté Ie Pape et de
la Sainte Eglise.
Les pèlerins se rendront a la Place du
Bourg, avant 10 heures, et y occupcront les
places qui leur scront assignees.
A 10 heures une messe Pontificale par S.
G. Mgr l'Evèque de Bruges, sera célébrée,
en presence de la trés-prècieuse relique du
Saint-Sang, a Pantel érigé a la Place du
Bourg. Le chant, durant la sainte messe,
sera exécuté par les élèves du Séminaire et
du Collége episcopal Sl-Louis.
Après la messe, aura lieu la procession so
lennelle de I'Ommegangoü sera portée l'in-
signe relique du Saint-Sang.
La procession étantde retour au Bourg,
le bénédiction sera donnée aux pèlerins,
avec le trés-précieux Sang de notre Divin
Rédempteur.
A midi et demi, des messes scront célé-
brées dans l'église Ea t héd ra le de St Sauveur
et dans les églises de Nolre-Dame et de Ste
Walburge.
En cas de mauvais temps, Ia Sté-Messe
sera dite, pour les pèlerins, a '10 heures,
dans l'église Cathédralc de Sainl-Sauveur el
dans l'église de Nolre-Dame. Alors la pro
cession de TOmmegang sorlira, a 10 heures
el demie, de la Calhédrale.
Le Très-Précieux Sang de Notre Seigneur
Jésus-Christ restera exposé a la vénéralion,
depuis le moment du retour de la procession
de 1'Ommegang jusqu'au salut solennel, a 6
heitres.
Un arrcté ministeriel du 21 Avril porte
que les miliciens désignés pour le service,
com pris dans le contingent de Ia levée de
187S el pour lesquels le versement de 200
fr. n'a pas été effeclué, seront remis a l'auto-
rité militaire les 7, 8, 9, 10, 11 el 12 Juin
dans la province de Flandre Occidentale.
Nous ne craignons pas d'engnger toutes
les personnes qui sont fidéles a TEglise et
qui l'aiment rayonnante et glorieusc, d'ap-
porler leur signature aux Editours qui fer
ment en ce moment un Album desliné a ètre
offert a Mgr le Cardinal Decbamps. Se réunir
pour en eommun présenter cel éclatant
hommage de vénéralion a TArclievéque de
Malines, est un devoir pour tout catholique
fervent. A son relour de Rome, eet Album
sera solennellement présenté au nouveau
Cardinal. En mème temps, les Editenrs au-
ront terminé le magnifique Portrait de Mgr
Decbamps, auquelpn souscrit en ce moment.
Sivel se tourne vers moi et me dit. «Nous
avons beancoup de lést; faut-il en jeter? Je In;
réponds: Faiies ce que vous vouurez se
—IHIMI ll.lll
DE S. EM. LE CARDINAL DECIIAMPS A MALINES.
Malines, 21 Avril.
w.' mm*s tut» jp i n. 11 u buil.. i iii j i»1 g
CATASTROPHE DU BALLON LE ZENITH.
La lista déja si longue des viclimes de la science
conipte deux mo«s de plus Tingénieur Ci'oché
Spineiliagé de 30 ans a peine cl l'aéronanle Sivel,
les inlrépides physiciens qui onl onlrcpis Jeudi une
ascension seicnlifique avec M. Gaston Tissandier,
onl succombé au cours de leur dongereux voyage.
L'oscension du Zenith avail pour bul l'élude des
jhautes regions et les savants qui le montaien
avaienl lésolu de s'ólover aussi haul que possible,
de francliir les limiles los plus éleVées ntleinlcs
usqu'ici par Ieurs devanciers, et d'étudier la com-
position eliimique et physique des regions siluéas ik
7 ou 8,000 metres de la terre.
En enlreprenant ces eludes ils n'ignoraient pas a
quels dangers ils s'exposaicnt. lis savaienl qu'a
5,000 moires de Tatmospbère n'est déja plus respi-
rable pour I'liomme, que les oiseaus mèmes no
sauraient vivre dans l'air raréflé devenu impropre
a la revivification du sang; ils savaienl corilre com-
bien de difficultés etu-mèmes avaient eu a Iuttor
dans une précédenle ascension en hauteur, et art
p.iix de quel les fatigues ils avaient échappé une
première fois a celto morl qu'ls attaient affronter de
de nouveau. Mais ces considerations n'ont pas eu le
pouvoir de les faire reeuier, et ils sonl parlis.
Un vent favorable les poussait dans la direction
du snd, et ils se sonl élevés rapideme.nl. Dix minu
tes après le depart de Tusine de la Villctte, lc
Zénith disparaissait dans les brumes.
Depuis on n'en avail plus eu de nouvelles.
Mais Vendrédi malin des voyage'urs arrivant de
l'lndre répandirent le bruit que les aéronautes
avaient éle viclimes d'un accident.
Puis la Sociólé de navigation aérienne recut com
munication de la depêche suivante
Parti de Paris a 11 h, 33, Ie ballon s'est élevó
a S,000 metres de hauteur, a laquelle los deux com
pagnons de M. Tissandier ont été asphyxies; il était
midi.
La descente du ballon n'a pu s'effecluer qu'a
quatrc heures, a deux kiloirièires de Ciron (Indro),
dans une des formes de M- d'Auheigné.
Les corps ont été deposes chez M d'Auheigné.
Cerlifió exact d'après renseignemenls pris sur
les lieux. Éimje Ouzeax.
En mème temps le préfet do, police rccevail du
prólet de l'lndre un lé'lógramme annoneaul la chute
du ballon, portant dans sa nacelle les corps de MM.
Sivel et Crocé Spineili, asphyxies, et M. Gaston
Tissandier, sans connaissance, mais vivant el que
des soins tent presses avaient rapidement ratnené a la
vie.
Plus tard enfin arrivait cette dépêche, expódiée
par notre sympalhique confrère, M. Tissandier
Paris. Du. Blanc, 1*2 li8 m. soir.
Président de la Socié.iétê de na
vigation aérienne 93, me L afaylle.
Avons dépassë a une heure ('altitude de 8,000
mélres el sommes lótebés dans un état d'anéantisse-
ment complet. Soleil très-chaud Je me suis réveille
nn moment, et j'ai vu que le ballon descendail, que
Groclié ji-tait aspirataur, puts je me suis évanoui
encore. A trois heures, j'ai ouvert les yeux, a 0,000
metres Sivil et Crocé Spineili avaient la ggure
noire, la bouchefpleitte de sang, ils étaient moris.
Descente a eu lied a quaire 'heures, a Ciron
(Indre). Suppose que dans la 2' ascension avons
encore atteiiu attitude considerable.
u Gaston TissANDiEtt.
La lettre suivante de M. Gaston Tissandier au
président do la société francaise de navigation
aérienne sera lue avec inlétêt
Ciron (Indre), 16 Avril 1873.
Cher Monsieur
Un télégramme envoyé par voie oiïicielle vous
a appris l'épouvantable malheur qui nous a frappés.
Sivil et Crocé Spineili ne sont plus. L'asphyxie les
a saisis dans les haules regions do, l'air que nous
avons aUeintes. Je vous dirai ce que je puis savoir
de ce drame; car, pendant deux heures consoeulives,
je me suis trouvé dans un état d'anéantissement
complet.
tj'ascension de Tusine a gaz de la ViIlette s'est
bien accomplie a une heure de l'après-midi, nous
ct ions déja a plus de cinq mille metres (pression 400
millimètres)
i> Nous avions fait passer l'air dans les tubes a
potasse, laté nos pulsations, mesuró la lempéralnre
intérieure du ballon, qui était de plus de 20 degrés
tandis que l'air exterieur était a moins de 5 degrés.
Sivel avail arrimé la nacelle; Crocé s'était servi de
son spectroscope. Nous nous seniions tout joyeux.
Sivel jette du lest; bientet nous montons, tout
en respirant de Toxygène qui produit un excellent
effet. A une heure et vingt, Ie baromèlro marque
320 millimètres. Nous sommes a Taltilude de 7,000
metres. La temperature est de 10°, Sivel et Crocé
sont piles et je me sens raiblo. Je respire de
Toxygène qui me ranime un peu. Nous monlons
encore.