Tel esl le'fond des préoccupations de ces rpatriötes délicats. M. Bismark veul chez nous un cabinet gueuso-doctrinaire, et il ne nous laissera pas tranquilies avant qu'il l'ait oble- nu. On nous affirme cela avec un air de cer titude oü des esprits défiants pourraient voir un peu de complicité. Mais on se trompe, ce nous semble, car Ie jour oü ce bul serail alleinl les calholiques beiges auraienl moins de motifs qu'aujourd'hui sans doute, de mé- nager l'expression de leur sympathie pour les proscrils allcmands. S'il est vrai, com me rassure trop légèroirvenl la presse libérale, que Ie ministère-Malou dispose des plumes et des bouches de la droite, qu'en ces der- niers temps il est parvenu a attéouer sensi- blemenl te langage des plas courageuses, n'est-il pas évident qn'tm cabinet hostile ne saurait parvenir a exercer une telle influen ce? Daignons suf poser que notre corps elec toral se fasse gtnivernor par el pour Ic Roi de Prusse, que M. Bara redeviennc lo grand dispensaleur de la justice nationale, n'est-il pas a prévöir que les «complications» toin de finir s'aggraveronl encore dans l'hy- pothèsc du maintien de noire Constitution Et alors ne fandra-t-il pas praliquer sans vergogne la théorie de Pelïacemenl dont on nous fait une loi a gauche, et jeter au panier deux on trois des immorlels principes? II Ie faudra, a moins qu'on n'ail recours a rinlimidation brutale, a la justice sornmairc de l'émeule el du pélrole incendiaire, selon l'exemple donné par Ie libéralisme buërios- ayrien. Tous les journaux d'Europe sonl occupés de présages; 011 dirail Ie monde menace d'une perturbation générale. Les uns grossissent les alarmes; les aulres atténuent les pressentirnents. II n'y a plus d'unité européenne; il n'y a qu'un régime de force prépondéraul, sous lequel doil flóehir fa raison, Ie bons sens, le droit, l'utilité des peti-ples. II y avail une alliance d'Etats forts et d'Etats faibles, tous protégés par un mème principe le droit public; il n'y a plus que deux ou trois grands Etals, tenant sur pieds deux ou trois millions de soldals, prêts a se nier les uns sur les aulres au premier signe d'un minislre maniaquequi prendrail la per turbation du monde pour un signe de sa force et de son génie. II y avail une intervention pacifiqnc des Eiatg entre eux par des traités, parties con gres, ou bien par des ambassades qui élaienl raussi'bten une forme pacifïque que de defen se mutuelle sous la sanction d'unc justice sreconnuepar tout les gouvernements. Tout est évanoui. Leijour oü l'Europe se souviendra qu'elle ■est cbrétiennc, ce jour-la elle commensera a <étre lihre, et fes entreprises de despotisme allemand s'en i-nonl mourir la oü se sont éteints ces au tres reve-s d'Einpire bonapartis- le, qui devaient effacer a la fois la (race des vieilles dynasties et jusqu'au nom de la Papauté. Nous voyons avec plaisir que les calholi ques liègeois ne sonl güère disposés a se laisser bénévoiementopprimei' par le libéra lisme émeulkr. Voici la declaration que fait a ce sujet leur courageux organe, la Gazelle de IJége: Encore qu'aucune procession n'ait élé annoncée pour les prochaines semaincs, les calholiques sont décidés a ne pas plus sacri- fier dans Tavenir qu'ils ne l'onl fail clans le passé, les droits qui leur sont garanlis par noire pacle fundamental, et dont la loi place l'usage sous la protection de mesures penn ies parfailement applicables au cas présent. La justice, nous ri'en doulons pas, sera saisie de la repression das desordres qui, Di- manche, ont empéchér dar dé el inter rom- pu les exercices d'un culledans une céré monie publique de ce cullemais il fuut. pour lui faciIiter binstruction de cctte sean- daleuse affaire, que tous les calholiques se fassent un devoir de réunir les elements du dossier. Nous prions done Ions ccux denos amis qui pourraient nous communiqucr clonou- veaux détails en qualilé de témoins oculaires ou de viclimes, de vouloir bien les faire par venir au plus tót. Les calholiques liégeois ont contribué, Dimanche, par leur énergique altitude, a mainlenir le droit et la liberlé; ils aideronl par ieurs renseignemenls a les venger de coupables agressions cl a empècher le retour d'acles déshonorants pour la ville qui en est lethéalre, pour les institutions qu'elles com- prometlent, pour les autorités qui ne les réprimenl pas et pour les misérables qui s'en sont ren dus les auteurs. SÉANCE DE LA CHAMBRE. Pour satisfaire leur fanatisme anti clerical el pour fournir patriotiquement un nouvel argument a M. le prince de Bismark, deux députésde la gauche, MM. Jol (rand et Bara, out vivemenl prolcslé contre l'ordre donné a la garnison de Malines de rendre les hon neurs milhaires a Son Eminence le Cardinal Decbarups, conforméuicnl au décrct de Mes- sidor. Notez que ce décret dc Messidor a lou- jours été appliqué, mème sous le ministére- Bara. El e'est M. Bara qui demande que, «dansles circonstances actucllesct pour plaire a M. de Bismark qui n'aime pas les évèques, on deroge a la tradition conslam- ment suivie. Le langage virulent du député de Tournai a provoqué une excellente réplique de M. Coomans. II a frappé fort et il a frappé juste. On s'en est bien apercu au langage de M. Anspaeh. Atteinl au vif par une allusion a son triste róle pendant les émeules de 1870, le maïeur de Bruxelles a cru se lirer d'alï'aire par une attaque retrospective contre les institutions Langrand et en particulier contre M. De Decker. La dessus protestation indignée de M. Notlioinb, qui termine son discours par cette phrase: On a parlé lout a Pheure de noire apta- tissemenl decani episcopal. Eli bienon devrait peul-êire répondre a ceux qui onl employé ce mot que Papla- tissemenl consisleruit else meltre dgenoux en ce moment decani la force Iriomphanle qui règne d Berlin. M. Jottrand. Gestie droit, e'est la loi. M. Nothomb, nous le constalons, a dit le mot vrai sur la situation; mais ce mot M. Malou a cru prudent de le désavouer el dele dêplorer atnèremenl, oubliant sans doute que eel humble el craintif désaveti était la meilleure preuve de la profonde véri- tó ties paroles désavouées. Ce débat plein d'émotions s'est terminé par des recriminations et des explications rétrospectives sur les éincutes libérales de 1871. L'Assembléc a onsuile repris la discussion du projet de loi sur les Chambres de com merce, au milieu de l'inallention générale. ENTBÉE SOLENNELLE L'entrée solennelle de S. Em. Mgr le cardinal Decbamps, primal de Belgique, dans sa villearchiépiscopale, a eu lieu aujourd'hui. Malines présentait l'aspect ainimé des grands jours de fête. Cc n'est pas seulement une manifestation religieuse dont nous avonsété témoins, mais une manifestation pnlriotique. Toutes les maisons, a peu d'ex- ceplions prés, élaient pavoisées aux couleurs nalionalesou ponlificales. Dés longtemps avant Plieure annoncée pour l'arrivée du Cardinal les curieux se sont porlés vers rancienne porie de Louvain oü S. Em. devait descendre de voiture. Une compagniedu 9c de ligne faisait a eet endroit lc service d'bonneur. Vers nne hen re el demie, un coup de ca non annoncait le depart de Son Em. le cardi nal Decbamps de-la gare et quelques instants après sa voilure, escortée par uri délache- ment d'un régiment d'artilierie, arrivait a l'ancienne porie de Louvain. Vingt et un coups de canon saluèrenl l'en- trée du cardinal arebevéque. Le cardinalaccompagnéde Mgr Anthennis, son coadjiiteur, et d'un vicaire général était en costume. II portail la robe rouge et la barctte de mème couleur. Sur sa poitrine brillaient les insignes de grand officier de l'ordre de Leopold el de commandeur de l'ordre de Pie IX. Le cardinal Decbamps a élé recu a la porie de Louvain par le clergé malinsis. II s'est rendu d'abord a l'église de Notre-Dame d'llanswyck oü il a élé recu par lc cliapilre mélropolitain el oil il a revetu les orncments pontificaux. Le cortege s'est ensuite forrné. On y remarqnait, oulre un nombreux clergé, des membres du Sénat et de la Cham- bre des représentants, entre aulres MM. ea sier, Cannarl d'Ilamale, de Haerne, Van Cromphaul, baron Van Caloen, d'Ursel, do Robiano, Van Delft, de Kercliove, Le febvre, Notelteirs, Janssens, etc. Les professeurs de PUniversité de Louvain, précédés de Mgr Naméche, élaienl en costume. Puis venaienl des députations des diffé rents ordres religieux établis en Belgique, les séminarisles tous en surplis, les curés des églises paroissiales de Malines, les doyens de l'archidiocèse, le cliapilre mélro politain dont les membres porlaienl tous le camail violet, le detachement du 9= de ligne, un corps de nnsique, deux ecciésiastiques, l'un portant la crosse, l'autre le cbapeau du cardinal. Puis, enfin, marchanl sons un dais de sal in blanc, S. Em. en grand costume rouge, suivi de deux ecciésiastiques, portant la queue de sa robe. Des acclamations cnthousiasles ont ac- cueilli le nouveau prince de l'Eglise it l'entrée el a la sortie de Nolre-Dame d'llanswyck. La foule manifeslaila Ia fois scs sentiments de respect et d'amour pour l'éminent prélat ct sa satisfaction canséé |>ar l'bonnoiir fait a la Belgique par Ie Sainl-Pére en conférent la dignilé cardinalice a l'un de ses plus illustres enfants. Le cortege parcourut l'ilirtéraire indiqué. Sur la Grand'Place étaient rangés en balaille, In 9° do ligne et le régiment d'artilierie avec scs canons en garnison a Malines. Les officiers de la garnison sans troupes formaient un groupe séparé. Au moment oü le cardinal est arrivé sur la Place, les clai- rons onl sonné aux champs el les troupes ont présenté les 'armos. Le cortege est arrivé sans cncombre a l'é glise St Rombaut. Tout le monde se déeou- vre et s'ngenouillo stir le passage do Son Eminence; qui dunne a tous sa benediction. Le cardinal arcbev'óque s'est rendu, ac- compagnédu cha pit re el des prélats, dans le cliceur, devarit le maitre aulel, el le Te üeum a été iinmédiatemenl enjonné. La cérémonie religieuse terminée, S. Em. Mgr Decbamps est rentré au palais archié- piscópal. La reception a eu lieu dans les salons de Tarcheyècjté, M. le licutenant-général, Goe- l ha Is, commandant la division territoriale, en grand uniforme, et accornpagné de scs aides de camp, est arrivé par le train de 8 li. 1/2 pour -féliciter lc cardinal. Toutes les autorités religieuses et civiles, ainsi que les diverses associations charitables du pays, qui élaienl representees a Malines par des deputations nombreuses, ont élé successive- iiierit recues par Son Eminence, qui a adres- sé a cliaque groupe quelques paroles pleines d'affabililé. A sept heures, a eu lieu dans la vaste salie du Petit -Séminaire, un banquet de 2B0 cou verts, offert par S. Em. lc Cardinal a toutes les autorités religieuses, civiles et miiilaires qui a-vaie.nl pris paria la fèle. La salie était décorée avec goül. Au fond, las bustes de Pie IX et de LL. MM. lo Roi ct la Reine, en- tourés de drapoaux aux couleurs nationale»; le long des pavois, les écussons de la Bel gique cl de la ville de Malines et les armoiries de tous les Evéques beiges. A la table d'bon neur, S. Eni. le Cardinal clail assis entre M. le general Goclhals et M. le baron d'Anelhan. ministre d'Etat. Au dessert, les toasts ont été porlés dans l'ordre suivant: Au Pape, par M. Ie baron d'Anelhan; an Roi el a la familie royale, par Al. Barih. Dumortier; aux auto rités civiles et militaires, par S. Em. le Car dinal. Le banquet s'esl prolongé jusqu'a dix heures, NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. Mgr l'Evèque de Bruges a nommé Curé a Stuyvekenskerke, M. Lefebure, pré vól de N.-D. des Avengles, a Bruges; Curé a Moetkerke, M. Declereq, vicaire de St Jacques, a Ypres; Prévót de N. -D. des Avengles, a Bruges, Patiyn, vicaire de la Madolaine en la mème ville. Cli roil 3tic locale. C'est indigne! lel est le cri qu'onl dü pous- ser tous les bons patriotes en apprenani que MM. Bara et Jottrand onl donné pour prélex- le a rinlerpellation qu'ils ont adressée au cabinet relalivement a la présencc des Irott- pes a Pinstallation do Mgr le cardinal De cbamps, qu'il faul se garder de déplaire a la Prusse. II y a un décrcl do Messidor encore en vi- gueur, qui prescrit les honneurs miiilaires a rendre aux princes de l'Eglise dans ces cir constances solennel les, et ce décret qui a élé vojé a une époque révolulionnaire, les 1 ibè- raux eux mémes l'onl applique lorsqu'ils étaient au pouvoir. Qu'il se forme dans une ville quelconque de garnison un corlége hislorique, et l'on fera prendre a nos braves soldals les accou trements les plus bizarres; on les fait Jlgurer dans les cirques, dans les theatres, dans les mascarades les plus inconvenantes, el paree que cela déplail a M. Bara el a ses pareils, ou ne pourrait pas requérir leur presence a une installation de Cardinal! Cela pent ètre de nature a porter ombrage a M. Bismark, a dit ce pauvre sire. II est probable que le fameux chancelier prussien n'y anrail pas songé, si M. Bara ne lui avail suggéró.ce nouveau moyen d'accu- ser les Beiges d'etre assez hardis pour trou- blerson breuvage. Quel pait'iole que ce Bara! Ce n'est pas sans sujet que M. Coomans lui a reproché de verser son pélrole libéral sur le feu prus sien. Mais pourquoi ne reproche-t-il done pas au Boi d'avoir recu Mgr Decbamps avec tou tes sortes d'égards, dans sou palais, a son relour en Belgique? Cela aussi était sans dou te de nature a faire sou rei lier M. de Bismark. Au fail, il y aurail un excellent moyen de lui ètre agréable. C'est de mellre nos Evé ques et nos prélres en prison. Qu'on ouvre les portes du chateau cellulaire dont M. Bara a doté sa ville natale, aux gen li Is pension- naires qui s'y trouvenl et qu'on y loge loute la genie cléricale; pour opérer co pelit chan gement, qu'on rappelle M. Bara et consorts au pouvoir. Cela ne nous vaudra pas domau- vaises notes de la part de la Prusse. La quinzaine solennelle en l'honnenr du Saint-Sang commencera cette année en la cha pel le de St-Basile, lc Dimanche 2 Mui, pour finir le Lundi 17. L'ouverlure de la quinzaine-aura lieu Ie 2 Mai, a b heures du soir, par l'exposilion de la prècieuse relique. A G heures, salul el ser mon. Le Lundi 3 Mai, jour de ia procession, la messe pontificale sera ehantée a 9 1/2 heures, dans la cathédra le, par S. G. Mgr l'Evèque de Bruges. C'est a Tissue de celle-ci, soit vers 11 heures, que la procession parcourra Titinéraire con nu sous lc nom d 'Ommegang. Tons les jours, durant Ia quinzaine, le Saint-Sang est exposé a heures; la premiè re messe suil immédiatemenl; it 7 heures, messe basse; a 11 heures, excepté les 2 et G Mai, grand' messe. L'après-midi, a B heures, exposition du Saint-Sang; a G heures, salul suivi de sermon. Le Jeudi 6 Mai, fèle de l'Ascencion, aura lieu lc grand pélerinagé, dont nousavons déja parlé, pour obtenir de Dieu le triomphe de la Sainte Eglise, le rétablissement de S. S. le Sou vera i n Pontife dans tons ses droits et la paix véritable dans la sociéló. Ce pélerinage sera fait par toutes les pa- roisses de la ville de Bruges, par les élèves du grand Séminaire; par les RR. PP. Capu- cins et Rècolleis, Dominicains, Carmes Dé- chaussés et Passionnistes; par les RR. Frères Xavériens et Frères de Charité; par les óléves du collége episcopal; par des membres des Sociètés de Sl Vincent de Paul, dc Saint Francois Xavier et de Ia Sainte Familie; par les membres des tiers Ordres de Saint Fran cois et de Saint Dominique. A ce péleri nage sont aussi invités tous les calholiques piotix, non-seulemenl du diocèse de Bruges, mais aussi de loute Ia Belgique et de la France, qui désirent ardemmenl voir le pro- chain triomphe de Sa Sainteté Ie Pape et de la Sainte Eglise. Les pèlerins se rendront a la Place du Bourg, avant 10 heures, et y occupcront les places qui leur scront assignees. A 10 heures une messe Pontificale par S. G. Mgr l'Evèque de Bruges, sera célébrée, en presence de la trés-prècieuse relique du Saint-Sang, a Pantel érigé a la Place du Bourg. Le chant, durant la sainte messe, sera exécuté par les élèves du Séminaire et du Collége episcopal Sl-Louis. Après la messe, aura lieu la procession so lennelle de I'Ommegangoü sera portée l'in- signe relique du Saint-Sang. La procession étantde retour au Bourg, le bénédiction sera donnée aux pèlerins, avec le trés-précieux Sang de notre Divin Rédempteur. A midi et demi, des messes scront célé- brées dans l'église Ea t héd ra le de St Sauveur et dans les églises de Nolre-Dame et de Ste Walburge. En cas de mauvais temps, Ia Sté-Messe sera dite, pour les pèlerins, a '10 heures, dans l'église Cathédralc de Sainl-Sauveur el dans l'église de Nolre-Dame. Alors la pro cession de TOmmegang sorlira, a 10 heures el demie, de la Calhédrale. Le Très-Précieux Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ restera exposé a la vénéralion, depuis le moment du retour de la procession de 1'Ommegang jusqu'au salut solennel, a 6 heitres. Un arrcté ministeriel du 21 Avril porte que les miliciens désignés pour le service, com pris dans le contingent de Ia levée de 187S el pour lesquels le versement de 200 fr. n'a pas été effeclué, seront remis a l'auto- rité militaire les 7, 8, 9, 10, 11 el 12 Juin dans la province de Flandre Occidentale. Nous ne craignons pas d'engnger toutes les personnes qui sont fidéles a TEglise et qui l'aiment rayonnante et glorieusc, d'ap- porler leur signature aux Editours qui fer ment en ce moment un Album desliné a ètre offert a Mgr le Cardinal Decbamps. Se réunir pour en eommun présenter cel éclatant hommage de vénéralion a TArclievéque de Malines, est un devoir pour tout catholique fervent. A son relour de Rome, eet Album sera solennellement présenté au nouveau Cardinal. En mème temps, les Editenrs au- ront terminé le magnifique Portrait de Mgr Decbamps, auquelpn souscrit en ce moment. Sivel se tourne vers moi et me dit. «Nous avons beancoup de lést; faut-il en jeter? Je In; réponds: Faiies ce que vous vouurez se —IHIMI ll.lll DE S. EM. LE CARDINAL DECIIAMPS A MALINES. Malines, 21 Avril. w.' mm*s tut» jp i n. 11 u buil.. i iii j i»1 g CATASTROPHE DU BALLON LE ZENITH. La lista déja si longue des viclimes de la science conipte deux mo«s de plus Tingénieur Ci'oché Spineiliagé de 30 ans a peine cl l'aéronanle Sivel, les inlrépides physiciens qui onl onlrcpis Jeudi une ascension seicnlifique avec M. Gaston Tissandier, onl succombé au cours de leur dongereux voyage. L'oscension du Zenith avail pour bul l'élude des jhautes regions et les savants qui le montaien avaienl lésolu de s'ólover aussi haul que possible, de francliir les limiles los plus éleVées ntleinlcs usqu'ici par Ieurs devanciers, et d'étudier la com- position eliimique et physique des regions siluéas ik 7 ou 8,000 metres de la terre. En enlreprenant ces eludes ils n'ignoraient pas a quels dangers ils s'exposaicnt. lis savaienl qu'a 5,000 moires de Tatmospbère n'est déja plus respi- rable pour I'liomme, que les oiseaus mèmes no sauraient vivre dans l'air raréflé devenu impropre a la revivification du sang; ils savaienl corilre com- bien de difficultés etu-mèmes avaient eu a Iuttor dans une précédenle ascension en hauteur, et art p.iix de quel les fatigues ils avaient échappé une première fois a celto morl qu'ls attaient affronter de de nouveau. Mais ces considerations n'ont pas eu le pouvoir de les faire reeuier, et ils sonl parlis. Un vent favorable les poussait dans la direction du snd, et ils se sonl élevés rapideme.nl. Dix minu tes après le depart de Tusine de la Villctte, lc Zénith disparaissait dans les brumes. Depuis on n'en avail plus eu de nouvelles. Mais Vendrédi malin des voyage'urs arrivant de l'lndre répandirent le bruit que les aéronautes avaient éle viclimes d'un accident. Puis la Sociólé de navigation aérienne recut com munication de la depêche suivante Parti de Paris a 11 h, 33, Ie ballon s'est élevó a S,000 metres de hauteur, a laquelle los deux com pagnons de M. Tissandier ont été asphyxies; il était midi. La descente du ballon n'a pu s'effecluer qu'a quatrc heures, a deux kiloirièires de Ciron (Indro), dans une des formes de M- d'Auheigné. Les corps ont été deposes chez M d'Auheigné. Cerlifió exact d'après renseignemenls pris sur les lieux. Éimje Ouzeax. En mème temps le préfet do, police rccevail du prólet de l'lndre un lé'lógramme annoneaul la chute du ballon, portant dans sa nacelle les corps de MM. Sivel et Crocé Spineili, asphyxies, et M. Gaston Tissandier, sans connaissance, mais vivant el que des soins tent presses avaient rapidement ratnené a la vie. Plus tard enfin arrivait cette dépêche, expódiée par notre sympalhique confrère, M. Tissandier Paris. Du. Blanc, 1*2 li8 m. soir. Président de la Socié.iétê de na vigation aérienne 93, me L afaylle. Avons dépassë a une heure ('altitude de 8,000 mélres el sommes lótebés dans un état d'anéantisse- ment complet. Soleil très-chaud Je me suis réveille nn moment, et j'ai vu que le ballon descendail, que Groclié ji-tait aspirataur, puts je me suis évanoui encore. A trois heures, j'ai ouvert les yeux, a 0,000 metres Sivil et Crocé Spineili avaient la ggure noire, la bouchefpleitte de sang, ils étaient moris. Descente a eu lied a quaire 'heures, a Ciron (Indre). Suppose que dans la 2' ascension avons encore atteiiu attitude considerable. u Gaston TissANDiEtt. La lettre suivante de M. Gaston Tissandier au président do la société francaise de navigation aérienne sera lue avec inlétêt Ciron (Indre), 16 Avril 1873. Cher Monsieur Un télégramme envoyé par voie oiïicielle vous a appris l'épouvantable malheur qui nous a frappés. Sivil et Crocé Spineili ne sont plus. L'asphyxie les a saisis dans les haules regions do, l'air que nous avons aUeintes. Je vous dirai ce que je puis savoir de ce drame; car, pendant deux heures consoeulives, je me suis trouvé dans un état d'anéantissement complet. tj'ascension de Tusine a gaz de la ViIlette s'est bien accomplie a une heure de l'après-midi, nous ct ions déja a plus de cinq mille metres (pression 400 millimètres) i> Nous avions fait passer l'air dans les tubes a potasse, laté nos pulsations, mesuró la lempéralnre intérieure du ballon, qui était de plus de 20 degrés tandis que l'air exterieur était a moins de 5 degrés. Sivel avail arrimé la nacelle; Crocé s'était servi de son spectroscope. Nous nous seniions tout joyeux. Sivel jette du lest; bientet nous montons, tout en respirant de Toxygène qui produit un excellent effet. A une heure et vingt, Ie baromèlro marque 320 millimètres. Nous sommes a Taltilude de 7,000 metres. La temperature est de 10°, Sivel et Crocé sont piles et je me sens raiblo. Je respire de Toxygène qui me ranime un peu. Nous monlons encore.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 2