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Samedi 29 Mai 1875.
10™ année. N°* 982.
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Le Journal parait le Mercredi el le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans Ie corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires.
C II K M I iV lï JE V K 15. I' Mai.
TROUBLES DE BRUXELLES
A LA PROCESSION DE LA CHAPELLE.
La procession paroissiale de Notre-Dame
de la Chapelle a été sifilée, htiée, cotipée,
attaquée a coups de cannes, le setil fait de
sa sortie conslituant tine provocation aux
yeux des libéraux, et ce sont les enfanls,
petiles filles el pel its garcons de la proces
sion, qu'ils ont choisis pour victimes de leur
haine et de leur vaillance!
II convient, ponr bien montrer l'enchaine-
ment ei la trame qui relient tons les détails de
ces scènes scandaleuses organisées de lon
gue main, de rappeler les fails suivants
Samedi soir e'est VIndépendance elle-
méme qui Ie racontevers onze heures,un
groupe d'étudiants de Bruxelles auxquels
s'étaienl joints des étudiants venus de Liége
et de Gand, ont parcouru en chanlant diver-
ses rues dc la capitale. Ce cortége aux flam
beaux, accompagné de porteurs de torches
et de lanternes vénitiennes, s'est dirigé vers
la rue de la Loi, et la. devant les hotels mi-
nistériels des cris peu sympalhiqties, el dont
on devine la formule, ont été poussés.
Un grand nombre d'individus, faisant
partie d'unesociété de gymnastiqne, s'étaient
joints a ces individus I i bres - bra i I Ia rds et
bons a lont faire. Beaucoup d'étudiants de
Bruxelles font partie de cette société. lis
élaient tous armés d'énormes gourdins.
Les étudiants élrangers élaient assez nom-
breux. Ils ont défilé le soir rue Neuve,
arrivant de la gare du Nord musique en
téte. lis hurlaient Hou! hou! d bas la
caloiteet un tas de vociferations du mème
genre.
Tons étaient armés de gourdins. Les
étudiants de Bruxelles étaient allés a leur
rencontre. Bras desstis bras dessous ils se
rendirent en tapageant au local de la Société
générale des étudiants. qui habite l'étage do
la taverne Germania, rue St-Jcan. Leur
local était éclairé et on y a prononcè des
discours d lout casser, fenèlres ouvertes.
Nous avons entendti les oraleurs. L'un d'eux
d une voix lonilruanle a proposé de faire
une manifestation anticléricale, qui devait
commencer avanl bier Dimanche malin et
se prolonger Lundi.
On devait faire des ovations devant
la demeure des agents diptomuliques
le mot a été plusieurs fois prononcé
de certaines puissances. Puis on devait
honorer le ministère de buées. On devait
crier Démissionet finalement manifester
devant Ie Palais du Boi comme en Novembre
1871.
Pour donner un préte.xte a ces démon-
slralions eest comme cela que ces indi
vidus qualifient letirs polissonneries, on
fit imprimer des affiches émanant prélen-
duement d'ue Sociéló catholique el aunon-
cant que, malgré les bruits conlraires, le
pélerinage de Woluwe-Saint-Lambert devait
réellemenl avoir lieu dans la nuil de Samedi
au Dimanche.
Dimanche, vers 7 1/2 heures du malin, il
y avait un certain nombre de ctirieux et des
groupes bostiles qui stationnaient Plainedes
Manoeuvres pour voir arriver les prélendus
pélerins du Cercle catholique. Des étudiants
portant la casquetle galonnóe, d'autressans
ce signe distinctif,des membres d'une société
de gymnase et des voyous arrivaient par
bandes.
De pélerins, pas l'ombre!...
Aprcs avoir allendu ou fait semblanl d'al-
téndre d'un air menacant et en faisant des
exercices de gourdin pour se preparer au
kuUürkampfils se dirigèrent vers Etter
beek.
D'Etterbeek ils se dirigérent sür une cha
pelle dile du Linthout, située derrière la
propriété de M. Malou, ministre d'Etat. Cet
édifice est depuis longtcmps le hut de péle-
rinages. On y vénére une image de la Vierge
Marie et Ton y honore une sainle fille du
pays, Marie la Mallteureuse qui, d'aprés les
récits bisloriques, s'était au douziéme siècle
retirée dans une celluie isolée, sur rempla
cement mème de la chapelle.
La bande de jeune gredins enloura la cha
pelle et, au milieu des cris el des huées, es-
saya d'en enfoncer la porte. La porie résis-
ta. Ces vandales ayanl appercu une ancienne
statuette de Marie la Malheureuse, oeuvre du
XIIIe siccle, dit-on, occupant une niche pla-
cée au-dessus de la porte d'enlrée, ils far-
racliérent el l'emporlérent. Glorieux tro-
phéel... Puis ils se dirigèrent vers le village
de Woluwe-St Lambert en tapageant. Ils
débouchèrent au village vers 9 heures du
matin et entourérent l'église paroissiale qui,
heureusement était fermée. lis oscrent de-
mander oü ctait le etiré... Mais ils virent
bien lót qu'il n'élait pas bon pour eux de ros
ter plus longtemps dans une commune oü
déja les charrues croyant en Dien, les ma-
nouvriers et les valeis de ferme style
Frère les regardaienl de travers. Ils ren-
Irérenl a Bruxelles vers dix heures et dcinic.
On avait fait une manifestation libérale
eonlre... une chapelle et une statue provo-
catrices...
On s'était entrainé.
LES RELIGIEUX ALLEMANDS PR0SCR1TS.
La Flctndre libérule, en vne de la prochai-
ne application de la loi contre les ordres
religieux en Allemagne, demande ce que le
gouvernement beige coinpte faire si des
proscrits de M. de Bismurk venaient se réfu-
gier en Belgique.
D'aprés I'organe du msniaque Laurent,
notre pays qui accorde son liospilalilé a des
centaines de communards, ne doit aux
proscrits du libéralisme prussièn que l'expül-
sion.
La feuille ullragcrmaine espére mème qua
ie gouvernement ne se fera pas tirer 1'oreille
pour prendre ces mesures de rigueur, qu'il
les décrèlera sponlanément, prévenlivement,
et qu'on avisera, saus dèsérnparer, aux
moyens de prévenir renvabissemenl de
nos provinces.Pourquoi ne pas deman-
der tout de suite qu'on établisse a la froniiè-
re allemande un cordon militaire, absolu
ment comme s'il s'agissail de prévenir l'in-
vasion do la pesle bovine
Parmi les rnoines places par les nonvelles
lois libérales de l'Empire germanique, sous
le coup d'une procliaine expulsion, Ia Flan-
dre libérale signale tout spécialement,
d'aprés la Gazelle da Cologne, les moincs
bénédictius de l'abbaye de Beuron.
Or, plusieurs dc ces rnoines sonl Beiges
nous cilerons notamment le R. P. Hilde-
brand, Ills de M. le comle de Hemplinne, le
F. Van Caloen, fils de l'lionorable sénaletir
de Bruges le F. Béthune, fils de l'honorablc
baron Béthune d'Ydewalle de notre ville, le
F. Alfred de Kerchove, fils de M. Frédéric
de Rerchove-de Naeyer, sénaleur de ['arron
dissement de Gand, etc.
Nous voudrions bien savoir snr quelles
lois les Prussiens de la Flandre libérale se
baseraient pour interdire a ces Beiges lo
retour dans leur pays el Ia liberté d'y vivre,
en suivant la régie de sainl Benoit.
Que si des religieux allemands lesaccom-
pagnaient, nous n'liésiterions pas a consi-
dérer, comme un acte de lache brutalilé,
l'arrêlé qui fermerait a ces proscrits du libé
ralisme l'accès de la frötitiére beige.
Si amoindrie que soit Ia situation de notre
pays, nous croyons que notre gouverne
ment peul par fa tl enne nl sauvegarder la neu-
tralilé beige sans épouser les baines intolé-
ranles et avetigles du libéralisme germani
que contre les ordres religieux.
Sous I Empire napoléonien, la Belgique a
donné asile a des refugiés francais qui ont
fait, a cette époque, de notre pays, le vérita-
ble quarlier-général de ranti-bonapartisme.
Rèpublicains et orléanistes veüaient, a Bru
xelles, écrire, intriguer et mème conspirer
contre le gouvernement issu du coup d'Etat
du 2 Décenibre. Sans compter le vulgaire
des proscrits, nous avons eu sur noire sol
des réfugiés illuslres: Lamoriciére, Chan-
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Poperinghe- Ypres5-18,7-00,9-30,10-85,2-15.8-08,9-20. - Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-08,8-87,6 80,8-48,9-80. - IV
permghe-Haiebrouck, 7 03, 12-28, 4-17, 7-13. U&ebrouck-Poperi«gIie-ipres, 8-38, 9 So, 4 10, 8-28.
Ypves-Houlers, 7-50, 12-28, 0-48. Kouiers-Fpm, 9-28, 1-80, 7-80.
Kou Iers-Zfnti/es, 0,44,8-43,11-34,1-13,4 39,7-30, (9-88. Liclileiv.)Liohterv.- Tlioèrouï,i-i$ m.vcrsOstende.— Tliouroul Lichter-
velde 12-0'2 ven ant d 0<tende.—Bruges-ftowter*.7-28,8-25,12-50,8-00,0-42.8 43-Liohterv.- Cowrlr«»,5-28in .9 01,1,30.8,377,21
Tpres-COMrtrat5-34,9-491 1-18,2-38,8-28,7l8(mixte 1*et 2°cl.).Courtrai- Ypres,7OOfmixiet"ot2'cl )8-0811-02,2-80,8-40,8 49.
pres-1 nourout, 7-18, 12 00, 0 "20, (le Samedi a 8-50 du matin jusqu'a Liiiigheniarek)". Tliouroul- Ypres, 8-40, 1 -10, 7-00,
(Ie Samedi a 6-20 du matin de Langhumarck a Ypres).
Comines-NVarnèton- Le Touquet-llouplines-ArmcwWe^, 6-00, 10,15, 12-00,-6-28,— Armentières-IIouplines Le Touquet-War-
Beton-Commes 7-25, 10,80, 4-10, 8-40. Confines- Waraêton8 48, m 9-30 s. Warnéton-C'o»«»«es 8-30, 9-80,
Courtra\-Bruges, 8-0811-00, 12-38,4-08,6-88. 9-00 s. (LiclilervBruges-C'otzrtrrzf, 8-28, 12-50, 8-00, 6-42.
5 45*8 23 1^28 8 TO '8É'7"20'1 ''•04,2-80,7-35. (bassin) 7-31,11 -10,2-86,7-41 - IJeyst, Blankenberghe, Biugës,
Ingelmunster Deynze O and8-00, 9-41, 2-15. -Ingelmunster-Det/wie, 0 05 2" cl., 7-15. me-Ingelmunster, 6-58,
11-20,4.-41. Deynze Ingelmunster, 1-00. 2' cl. 8-20.
Ingelmunster-Anseghem., 6-05, 12-88, 6-13. Ansvgbam-Ingelmunster7-42, 2-20, 7-45.
icHerve de-l)ixmdde-Fufn.es et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. /)«wAe/'fte-Furnes-Dixmude et Lichlervelde, 6 35, 11-10,
3-40, 5-00.
Dixmude-iVjewpo/l,9-50,2-20,8-45. —Nieup-Dfe»t,(bains)7-20,11-80,4-10. (ville) 7 30,12 00,4-20.
i nouroul-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-08. - Oslènde-Tliouroul, 7-55, 10-10, 12 25, 6-18.
öelzaele-itec/oo, 9-05, 1-25, 8-25. Eedoo-Selzaele, 5-35, 10 13 4-22
Gand-Termazen, (station) 8-17, 12-15, 7,28 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-45'. Ternenzen-Gand, 6-00, 10-30, 4 40.
SAoxiile-Lókeren, 9 04, 1-30, 8-30. (Ie Merer. 5-10 in.) Lokeren-S«/2ftcde, 6 00, 10-25, 4 48. (Ie Mardi, 9,30.)
OORB.E
IPO W D A WCES.
COURTRA!, BRUXEI.LES.
Court ra i dep. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,35.
BtuxefJles arr. 9/20 1,35 2/28 6,14 8,84.
GOURTRAITOURNA!LII.LE.
Courtrai (lép. 6.37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Toiirnai arr. 7/28 II,47 3,48 6,39 9,41,
Lille t> 7,38 12,08 4,00 0,38 10,00.
BRUXEI.LES, COIJRTRAI.
Briixolles dep.
Courtrai arr.
5,2-2
8,02
8,28
10,46
12.21
2,44
5,33
7,86
6,47.
8,44.
Lille dép.
Tourna i
Courtrai arr.
LILLE, TOURNA!COURTRAI.
8,18 8,22 11,08 2,22 5,20
5,42 8,56 11,29 2,40 5,39
6,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép. 0,4*2 12,31 3,44
Gand arr. 8,01 1,51 5,04
BRUGES, GAND, BRUXEI.LES.
GAND, COURTRAI.
6,40.
7,56.
Gand dép.
Courtrai arr.
Binges d. 6;49exp.12,34, '2,52, 3 43,ex. 6,43.
Gand il. 7,34, 1,49 4-07, 4/28, 7,58.
Brnxelles 8,80, 4 00, 6,02, 9-31.
Bruxelles dép.
Gand
Bruges
arr. 6,00
7,15
LES ASSOMMEÜRS I) ENFANTS.
A WOI.UWE SAINT- LAMBERT.
LA PROCESSION DE NOTRE-DAME DE LA CHAPELLE.
Vers onze heures du malin*, la place de la Chapelle
élail remplie de monde. Toute eelle foule-lè était
caline et atlendait la so:lie de la procession, très-
suivie et Irès-véné.rée qui tous les ans parcourt les
plus populeux quarliers du bas de la ville.
A un moment donné on voit arriver uno troupe
de brai 1 lards étudiants en casqueltc, gamins, gym-
nasiarques, etc., portant le drapeau ja une et btanc
conquis a Woluwe-Saint-Lambert. C'étaient
les gueux du matin. Ils criaient Hou hou A bas
la calottePlusieurs frères de la Doctrine chrc-
tienne, passant paria rueSleenpoorl, furenl insultés.
La police élail absente
Cependant les escouacles d'agcnts de police com-
menceut a arriver et I on doit rendre hommage a
leur activité eta leur fermeté.
Jusqu a la Place Saint-Jean, sur fe passage de la
procossion et de la foul'o qui suivait, on h'a pos
remarquó une seule tentative de désordre.
Le bruit que les libéraux allaienl attaquer la
procession s'était répandu partout dans ce quarlier
populaire et la foule qui stationnail la était manifes-
temenl décidée a réprimer immédiatement lout dés
ordre en prélant main forte a la police.
On disaii que d'une des rootles cfui donncnt dans
la rue du Cbêne devait se ruer sur la procession une
troupe d'étudiants el d'élèves de l'albénée, la plu
part lecteurs essidus de la Chroniquecomme on
sail. II parait qu'au dernier moment le plan de
campagne fut changé.
En ofTet, tout-a coup en face de I'hotet de M. Du
bois-Thorn gouverneur du Brabant il se produit
un moment d'arrèl dans la procession, dont la têle
était déja engagée Place Saint-Jean. Oil entend des
clament's confuses, des cris Une clameur sourde
arrive jusqu'au clergé qui énloure le Sainl-Sacra
ment. On dit que la bande libre-penseujse accourt et
veut oulrager Dieu présent sous les espèces euclia-
ristiques. Le dais élail a la liauteur du gouverne
ment provincial dont la porie ouverte offre un abri
au clergé et au Saint-Sacrenient. La panique se met
un moment dans la procession. Un troiigon du cor
tége se dirige par la rue de l'Ëscalier vers i'égüsc
de la Chapelle. La foule qui accompagnait le Saint
Sacremenl se porte vers la place Sainl Jean oü se
passé une scène des plus affligeanles.
A LA PLACE SAINT-JEAN.
La place Sainl-Jean élail Ie 1 ieu désignyé par l'élat-
major des étudiants, gymnasiarques el voyous pour
faire la manifestation anticléricale qui devait les con -
soler de leur denii-succès a Woluwe St-Lambert.
Ils étaient la massés au nombre de quatre cents au
maximum, tous armés d'énonnes gourdins el de
casse-lêle. Un trés grand nombre portant la cas
quetle d'étudiants étaient groupés au bas de la ruo
St Jean et de la rue de l'Hópital. Les gymnasiarques
du libéralisme ceux qui devaient flapper Ies
premiers coups... sur les enfanls faisaient corps
au coin de la Vieille Balie au Blé et de la place
Saint-Jean.
C'est ici que le róle de la police a laissé fort a
désirer. El I e était suflisante peut cl re pour mainte-
nir l'ordre au milieu d'une foule recueillie et ou
aucun élément de désordre ne se iiicllait en eviden
ce. Mais place Saint Jean l'attilude des étudiants et
aulres groupes armés tous de gourdins élait trop
évidemment provoeatrice et les quclques agents qui
marchaient en téte du cortége religieux ne parve-
naicnl par a leur ouvrir un passage sulïisant, ni a
les proléger eonlre une tentative coupable. Cela
était évident pour tout le monde. Cependant, il
parait que M. Anspacb avait été prévenu qu'il allait
y avoir du désordre place Saint-Jean. La veille, au
soir, il envoyaitdes dépêches au clergé pour répon-
dre de I ordre. La police avail cté doubt ée par lout,
sauf place Sainl Jean. Mais les que'qnes agents
qui s'y sorit trouvés ont fait atlmirablemenl leur
devoir. IIy avait done absence compléte de rnesu-
res preventives place Saint-Jean.
Aussi la téte de la procession était-elle a peine
place St-Joan en débouchant par |e Vieille-lialle-
au-Blé, qu'aussitól des groupes massés rue St-Jean
et rue de l'Hópital, partent des liuèes et des sifflets
et des ci is dc lont genre. Dans la foule rnassée au
centre de la place, il se produit des manifestations
diverses. On entend crier. A bas la calotte! - ce
cii du eeeur de M. Vanhumbecck. Cependant, on se
borne a ces clameurs. La foule qui faisait la Ba ie a
cette place et qui écrasait presque la procession
était en moyenne partie cotnposée d'individus qui
hurlaient, sifflaienlet levaient des cannes énonnes'
v ri ta bi es assommoiis Comme il y avail un assez
grand nombre d'hommes en téte de la procession et
qu'ils avaient une attitude ferme, ces braves de la
libre pensée restèrent d'aboid l'arme au bras. Mais
lorsqu'arrivèrent les enfanls précédant et suivanl la
statue de la Sainte-Vierge, le signal de l'attaquè fu'
donné: Sus, foncons! tel était le cri de ces niiséra-
bles.
A l'instant le mur vivanl se ressorre comme un
étau, les cannes se lóvenlOn attaque pèle-mêle les
Frères de la doctrine clirclienne, les musiciens, les
petils ga icons el les petiles fil les qui poruienl des
bunnières Des coups dc puing, des sifflets et mème
des coups de cannes sont adressés aux fifJetles, sux
plus grandes surtout qui porlaienl les ótendards.
On les empoigne en ricanant, en blasphémant. On
veut lenr öter leurs bannières, on les secotie pour
les leur faire lacher. Des gredins, assure-t on, ont
été jusqu'a embrasser d'une fagon ignoble les pau-
vees' peiites filles, pleurant et en proie a une pani
que bien naturelle. Les bannières jonelient le sol.
Les quelques officiers de police présents crienl aux
enfants: uJetez tout el sauvez-vous bien vile
Cependant le premier moment de stupeur passé,
I indignation de la toule éclale. On se me sur les
inlames auteurs de cet exploit de liaut libéralisme.
On s'empare de leurs assommoirs el l'on s'en serl
puur leur adininislrer une correction qui parait-il
n'a pas été tendre.
Six agents tiient leurs sabres et font quelques
moulinels. Aussilól en un clin d'ceil, il se fait un
vide aulour d'eux cuinuie si une vaste pompe pneu-
matique se fut mise a fonclionner. La foule, qui
décidément se inonto co ut re les pe'rturbateurs, ene
«I Vive la police! A bas la canaille! Vive la calotte!
Vive la procession
A ces cris lépoudent de nouvelles buées et de
nouveaux sifflets.
Un groupe de misérables s'approche de la statue
do la Sainte-Vierge. On lui jelte des pierres 1 Le
voile, dit-on, a été arraché.
Copendani les pères et mères des enfants assaillis
avec la procession couraient ca et la, les appelant el
les cherclianl. C'était un spectacle navrant; beau
coup d'enfants avaient été recuei 1 lis dans les mai-
sons voisines, oü on leur prodiguait des soins bien
nécessaires.Des jeuuès filles avaient été maltraitées,
piétinées. Leurs couronnes et leurs voiles avaient
été arrachés. Une de ces pauvres enfanls, jetée vio-
leinment par lerre par des pelissons du Denier des
Ecoles avait été blessée a la lèvre inférieure. Une
autre avail recu un coup de canne a la téte: elle
élail portée, évanouie. Beauconp d'enfants se sonl
évanouis de saisissement.
Tout était fini, quand survint M. le bourgmeslre
Anspach, ceiul de son écharpe II est acclamé; les
uns cl ient: Vive Anspach! A bas la Calotte! d'au-
tres: Vive Anspach! vive la police! Los libéraux
resiés sur la place se distinguèrenl dans cette ova
tion. Peu a peu le calme se rétablit
Une quinzaine ou une vingtaine d'arrestations,
nous dit-on, se sont failes place Saint Jean; mais,
cbose singuliere, il parait quo la police n'a pas su
gaider un seul étudiunt, un seul provocateur du
désordre. Ceci sous toules réserves.
RETOUR DU SAINT SACREMENT.
Copendani une escouade d'agenls de ville tros -
nombreuse arrive du bureau de la rue Blaes, des
cend par la rue de l'Ëscalier, aecompagnéo d'un
peloton de pompiers et suivie d'une foule indignée
contre les perlurbateurs. Ilue de Cbêne, on tlation-
ne devant l'liótel du gouvernement provincial
dont les portés sont fetmées el dans la cour diiquel
le clergé réurii aulour du Saint-Saeremenl et lieau-
coup de personnes faisant partie de la procession
priem agenouil'lés. On nous assure que M. Dubois-
1 horn et sa familie ont tenu, par leur presence el
leurs priores, a faire amende honorable a la Majosté
divine outrogée.
Le cortége se forme. M Ie curé Deruelle et le
It. 1'. Franqueviile, de la Compagnie de Jésus,
qui, scion son habitude, assislait Ie léverend cuié
de la paroisse, prennent place sous le dais, la porte
de l'bótel s'ouvre...
Aussiiót mille cris s'élèvent: Vive Jésas-Christ!
Vive la procession! Vive la police! Vivenl les ca-
Iholiques! C'est une immense clameur de joio el
d'entliousiasme. Toule la foule s'agenouilie, puis
se relève et accompagné le Saint Sacremenl. Les
agents de police et les pompiers, I'arme an bras,
font la liaie cl, gardani une auilinle trés énérgique,
maintiennoni l'ordre le plus paifait sur I» parcours
du Saint Sacremenl Dans la rue de l'Ëscalier uno
poussée se prod n is il par le fait de groupes bostiles
mais silencieux; les pompiers exécuièrent une ma-
nceuvre a coups de crosse, qui fit cesser aussiiót
celts tentative.
8,15
6,34
9,38
10,51
1,28
'2,49
4,24
5,31
7,21.
8,42.
URUXELLBS, GAND, BRUGES.
8,14
9,41
10,34
11,53
1,13 3,25
'2,38 4,37
3,12 exp
4/26
5,11
4,59 exp. 5,83.
6.37 7/23.
7,22 8,38.
C'est ainsi que paisiblement le dernier trongon de
la procession put,regagpeg l'église de. la Cnapelle.
(Courrier de Bruxelles