m RICHELiEU Wê&km qGlAN t mw^ W/ mÊÊÊÊmi, Mercredi 2 Juin 1875. 10™ année. N™ 983. GASTON DE FRANCE. P3 to ra ro 3 rs Le Journal parail Ie Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne.Les réclames, dans Ie corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires. C It Si 1*1 1 M S M JE F S3 Si. U Mai. DECADENCE LIBÉRALE. Pour les partis qui s'ouhlient, aussi bion que pour les hommes, il y a un ehaliment terrible et qui les atleinl dans Tabus mème des bienfaits et des families. C ost la pertedu sens moral. Le libéralisme, sauvage en est a snbir ce chatiment-la. II ne sail pour ainsi dire plus distirigucr Ie bien du mal. Cette délicate perception, qui nous donne ties avertisse- ments si sürs el si snItttaires, est compléte- ment émoussée choz lui. Vous Tentendrez hurler a la liberie quand il opprirrte les a ut res par les e.vcés de la plus cruel le licen ce, invoquer la digit,iié burnaine a Theure oit il la profane dans les orgies de l'émeule, et se vanter d'un ignoble attentat eomme d une action véritablement liéroïquc. Voycz I attitude de ses gueux a Liége, a Gand, a Bruxelles. Oubliant les lois de la plus vulgaire générosité, ils ne rougisscnt pas, éux armés du gourdin de la sedition, d atlaquer ce qui ne peul se défendre le prcire tninislre du Dieu de paix, le pclerin prianl, la ftible femme et jusqu'a la petite bile qui fait escorte a la Vicrge dans une procession. Et noii-seulement la secle commellra ces actions déslionorantes, mais elle s'en glorifi- eia. Une banniére, déchirée, un chnpeau de prètre qu elle enlèvera lui deviendronl des dépouilles opimes la honieuse saturnale d Oostacker s'appellera dans son langage la Bataille des iricornes, et elle chantera la Jéioti'e des pèlerins absolument comme dautres célébreraient un glorieux triom- phe. Après les cris de vicloire viendronl les affirmaüons du droit. Le simple fait du pèle- nage, si chrétien, si raisonnable et si par- failement legal, passera potir une insulle au bon sens des messieurs du progrés, Tusa- ge de la Iiberté, pour une provocation. D'ou la conséqneuce que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes macon- niques possible. Frappez toujours la Flan- dre liberate vous absoudra: Celte manifes- lation, dit elle, peut avoir été excessive dans sa violence, mais elle était au fond, juste el legitime parce qu elle n'a eu pour mobile que des sentiments honncles et respectables Thorreur de Tbypocrisie religieuse et la haine de la théocratie. Ne vous élonnez point, après ceia, si le journalisme en berbe des étudiants pousse des hourrahs le lendemain du scandale, et s exalte au point de parler sans facon de guerre civile et d'égorgements. La thése absurde de la provocation esldu reste la ressource générale des feuilles de la libéralerie qui ne donnent pas tine approba tion ouverle aux émeutiers. On gémit, mais la sympathie'pour les assommeurs et J'bosti- lité envers les battus qui s'avisenl de dormer I insolent spectacle du libre exercice de leur droit, est au fond de toutes les jérémiades. L association libérale d'Anvers acclamc la motion faite par un de ses membres d'étu- dier la question de la légitime défense en face des provocations des pèlerinards. La legitime défense des gueux contre les paisibles pélerins! Est-ce asscz puissammeul niais Le Prccurseur n'a-i-il pas oséécrireces paroles véritablement révolutionnaires: Le gouvernement peut ètre certain d'une ciiose, c'esl que l'arrèté qu'il prendrait pour annulcr les mestires de police prises par le bourgmestre de Liége ne sera par respeclé. Ce qui signifie, si les mois onl un sens, que le brigandage radical passera la lêle haute et pourra manifester, huer, cracher el assornmer tant qu'il lui plaira, en dépit de l'autorilé et de la loi. Ce délire des esprits est alïligeant. II a, dans un certain sens, plus de gravité encore que les violences de la rue; car il conlient le germe de toutes les perturbations, par cela mème qu'il en poelame la légilirnité. Si le pays avail besoin d'etre mis en garde, il trouverait dans les déplorables événements de ces derniers jours une raison plus que sufijsante pour ne jamais souffrir Ie retour du faux libéralisme au pouvoir. Un parti qui a perdu la notion de la justice et du respect, ne saurait prélendre a l'autorilé qui vit de l'uneet de l'autre. Encore moins peut-on lui permettre, a lui jugé et repousse par la nation, d'imposer ses exigences par les bruta- lités de la force materiel le. L'intérèt de la paix commando souvent bien des conces sions; mais il est une limite tracée aux sacri fices par la dignité, par le devoir, et au dela de laquellc le droit doit êlrc inüexiblemcnt mainlenu. LES ENRAGÉS. Tout ce que nous voyons se passer sous nos yeux, depuis quelques jours surtout, nous donne, la preuve évidente que le libéra lisme est atteint du mal effroyable de la rage. Ce parti, qui véeul si longtcmps sur des mots pipés, aimail a se faire appeler le parti de la tolerance. II revendiquait pour lui le monopole de toules les idéés larges el géné- reuses, et nous endossait. a nous, la respon- s.abililé de toules les proscriptions et de tou tes les violences. Que de flots d'encre ne répandit point Ie journalisme seclaire, sur Tinquisilion et les dragonnades et la Saint- Barihélémi el autres épouvantails de Tespèce! Ces flots coulent encore et les vieux clichés qui en sortirent servenl en permanence dans les imprimeries du progrés. Beaucoup de badauds prirent cette fausse monnaie pour de Targent sonnant et s'en laissent payer encore. Mais nous nous de- mandons, en enlendant le ton de la polé- mique d'atijourd'bui, en contemplant les scènes sauvages qui s'étalent sous nos yeux, si ces stupides illusions peuvent se perpéluer encore. II est devenu évident pour quiconque por- te un ceil voyant sous son front, que la tolé- rance dorit Ie libéralisme aime a se targuer, n'existe plus; que ces doux tnoulons de jadis soul devenus des bouledogues, dont la face hargneuse est ellrayante a voir et dont les den Is craquent de léroces appétils. Nos lecleurs connaissenl ce qui s'esl passé a Liége, a Gaud et a Bruxelles a I'occasion des processions el des pèlerinages. Tons les détails dc ces ignobles violences sont hideux a lire. Mais ce qui esl plus hideux encore, e'est la justification qu'en plaident cynique- ment toutes les gazettes du libéralisme, sans aucune exception. Les catholiques qui, dans ces deux villes, usaient d'un droit constitutionnel inaltaqua- ble, qui ne faisaicnt dc mal a personne, qui ne demandaient qu'a pouvoir iranquiflcment élever leurs priércs vers Ie ciel, out été as- saillis comme des malfaiteurs et liltérale- ment Iraq nés el assommés comme des bêtes fa uves. Ce que nous avons vu s'accomplir a Gand, répand un éclal plus sinistre sur lessauvage- riesque médileet prépare la soif émeutière de nos implacables adversaires. lis sont decides a ne plus supporter la ma nifestation de nos sentiments religieux. Cela les importune et leur armée va se mellre en marche, elle s'y est mise dèja, pour renver- ser toute exhibition publique de la priére chrétienne. Nous connaissons les cadres de celte armée de tnanieloucks. Elle recrute ses sergenis parmi cette ignoble jeunesse uni versitaire dont Liége et Gand virenl les ex ploits, et elle ratnasse ses soldals dans la boue la plus immondeoü grouille la plus vile po- pulace. Avec ces elements, avec la haine qui les pousse en avant, tout est a craindre pour l'a- venir, si les gens de bien n'opposent aux au- daces du libéralisme Tindomplable énergie de leur droit el la pratique intrépide de leurs devoirs. Nous ne parierons pas de l'autorilé publi que. Au milieu des affaissements qui l'enva- hissent de toules parts, nous devons deman- dcr tristement si elle exisle encore; mais ce que nous voulons faire ressortir, ce qu'il est important de dire et de répéter sans cesse, c'est que nous avons affaire au parti de la rage et que bientöt nous allons nous trouver dans I'obligalion de nous défendre nous mèmes contre les animaux sauvages qui nous menaccnt. Voila ou nous en sommes. Pour peu que K SS Kj O ca z; O O fe, bi CO s Cd CS os fel 3 -O O O w cc cs -sï isD ra p3 W O ra ra S3 •H S3 ra OQ •H SO ra c/2 20 on H O O 2 H m r* w »H *o >- ra C/3 ra >- so Popennghe-1pres8-18,7-00,9-80,10-83,2-18,8-08,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-40,9-07,12-08,3-87,6-80,8-48,9-80. Po- Ynrp« Z7 n l°3' 12'M- 4"17' 713' Hazebrouck-Poppringl.o-Ypres. 8-83, 9 80, 4-10, 8-29. Ypres-/,oulers, 7-90, 12 -23. ii-48. Roulers- Yprets', 9-23, 1-liO, 7-30. Ti "ia it aatjes,8,44,8-43,11-34,1-13,4 39,7-36, (9-39. Li shier v. J Lichter v. - 'l'liouroiU,l-V,o in. vers OstondcTliou vani-Lichter- velde la-oavo'.'.ni ROsieirle - Brug.*-W,™,7 28,8-28,12-80,9-00,6-42.8 43.-Lieiuerv..<'A>(<Wmi,8-28m.9 01, t ,30,8,377.21 Ynv»\ Thl VUT n'tj :'i:p7l9(mixte Pel 2'clCourtrai-Ypres,7,00{mixioPei2'cl.)S-08,11-02,2-36,3-40,8 49, p a-I Iwurout, 7-18, 12 06, 0 20, (|e bamedi I 9-80 du matin jusqu'a Langhemarck). Tliouroui- Ypres, 8-40', 1-10, 7-00, Vle,o!Hnc(ii a 6-20 du maun'de'La-nghemurck a Ypres). - - Commes-Wprnêlon.Le JViiquét-Houpiines-A-fTneB/tóres, 6-00, 10,13, 12-00, 6-23,— Armenlières-IIouplines-Le Tótiquol-War- pA.ir»°n' jVnmes 10,i5(>, 4-10, 8-40. Comines -Warnêton 8 40, m 9-30 s. Warnêton-Comines 0-30, 9-00, R?-m r" l,1"00' '2-30,4-08, 6-83. 9-00 s. (Licliterv.)-^ Brüges-GWlrot, 8-29,12-30, 9-00, 6-42. 8 4b 8 23 H St'tl0n!> 7"23,11 -04.2-80,7-38. (bassin) 7-31,11-10,2-86,7-41 - Heysl, Blankenberghe,Bruges, lngelmunstcr Deviize Gand 8-00, 9-41, 2-18. Ingelmnnster-Z)#»*®, 6-03 2' cl., 7-13. Gand-Deynzc-Ingêlnmnsler6-38, 1.1-20, 4-41üeynie higsemmst'ery 1-00. 2* cl. 8-20. Inge müosteM vwep/iem, 6-08, 12-88, 6-13. Anseghem-Tngelmnnster, 7-42, 2-20, 7-43. 'o1 lx,r"1 "es et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-33, 8-00. Dunkefke-F»rnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-33, 11-10, O-40, 0-00. Dixmude-Mei«pof.<,9-80,2-20,8-48. Nimip-D$a?»i,(bains)7-20,11-80,4-10. (villa) 7-30,12 00 4-20. Tlionront-O^ni/c 4-80 9-13. 1-30, 8-08. - Os,onde-Thouroul, 7-33, 10-10, 12 28, 6-15. Selzaete-ifce/oo, 9-09, 1-29, 8-29. Eecloo-Se/zaefó, 8-33, 10-15,4-22. (land-Terneazen, (station) 8-17, 1218, 7,23 (porto d'Anvers) 8-30; 12-40. 7 43. Tornen zen-G.dnd, 6 00, 10-30, 4-40. SeUuvie-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30, (le Merer. 3-10 m.) Lokeren Selsaele, 6 00, 10-23, 4 43. (le Mardi, 9,30.) CORRE IPON D A WCES. COURTRAI, BRUXKLLES. BRUXELLES, COURTRAI. Cntit'lrai dép. 0.37 10,33 12,33 3,47 6,33. Bruxelles arr. 9,20 1,39 2,23 6,14 8,34. Bruxelles dép. Courtrai arr. 9,22 8,02 8,28 10,46 12,21 2,44 8,33 7,36 6,47. 8,44. COURTRAI, TOURNA1LILLE. Courtrai dép. Tournai arr. Li l ie 6.37 7,28 7.38 10,36 2,84 I 1,47 3,48 12,08 4,00 3,34 8,47. 6,39 9,41. 6,33 10,00. Lille dep. Tournai Courtrai arr. LII.LE, TOURNAI, COURTRAI. 8,13 8,22 11,08 2,22 9,20 8,42 8,86 11,29 2,40 9,39 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33 COURTRAI, OANO 0ANI), COURTRAI. Courtrai dép. Gand arr. 6,42 8,01 12,31 1,31 3,44 8,04 6,40. 7,36. Gand dép. Courtrai arr. 8,15 6,34 9,38 10,31 1,28 2,49 4,24 7,21. 8,31 8,42. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Bruges d. 0,49exp. 12,34, 2,32, 3 43,ex. 6,43. Gand a 7,34, 1,49 4-07, 4.28, 7,88. Bruxelles 8,30, 4 00, 0,02, 9 31. Bruxelles, dép. Gand arr. 6,00 Bruges 7,19 BRUXELLES, GAND, BRUGES. 8,14 11,83 3,12 exp. 4,39 cxp. 9,41 1,13 3,23 4,26 6.37 10,34 2,38 4.37 3,1 1 7,22 5,53. 7,23. 8,38. ET ü>ï©SGL2I» Suite. Voir noire N° du 22 Mai. Rack clait en faction depuis un gros quart d hen re; vingl fois il avail port la main a ses pis tolets et it sa rapièreet il arpentail le terrain avec vine impatience febrile lorsqu'une ombre se des- sina tont ii coup sur le flanc de Téglise. Rack s'avanca vers Tinconnti d'un air résoln et, quand i! ent fait quelques pasil vit qu'il avait affaire a un cavalier sortant de la rite de Lastruce. C est mon hommc, se dil-il a lui-mémeaprès Tavoir considéré altentivemenl. Et il continua ii s'avancer se li I an-devant de rinconnu, Hola Monseigneur lui eria-t-il sans plus de faqon, quoiqu'il fut a portee dctix mots, je vous prie... Monsieur... C est votis-même que je cherche. J'en dottle, réporidil l'antre en frémissant sons son manteau d'oü par derrière s'écliuppait le bout d'tine épée. En parlant ainsi Ic cavelier s'élail ariêté. Rack put ('examiner ii la hüte. C'était un homme de trente et quelques amices; belle tète, bien portee; il avait Failure assurée d'uu genlilhomrae. II portalt un pourpoint de soic vertun haul-de-chausses pareil, une fraise luyo- tée, un petit manteau de velours, et dps épcrons d'argént liouclcs li des bolles de cuir. Comme la plupart des seigneurs et des miliiaires de' ce lemps-lail portait moustache; mais il n'avait point au menton cetle virgnle que Richelieu avait mise a la mode et que les cardinalistes (ses amis) affectaient de porter. I L'ineouuu lit un geste d'impatience en voyant Rack se poser devant lui, cl lui dit avec hauteur: Je ne vous counais pas; livrez-moi passage. II est yrai, répondit le spydassin saus se déconcerler et sans modifier son altitude, il est vrai que je n'ai pas l'bonneur d'etre connu de vous, Monsieur, mais j'ai a vous entretenir d'une affaire de la plus haute importaure. Ce n'est ni le lieu ni l'hetire de faire des revelations de ce genre. Si vous savez mon nom, comme vous le dilesvous ne devez point ignorer ma demetire. Venez ebez moi demain la je pour- rai vous entendre. Je sais parfailement votfe nom, Monsieur, dit Rack sans rompre d'une semcllc. En ce cas, Monsieur, vous devez savoir que ma patience est moins longue que mon épée. Ne sortcz-vous pas de cliez madame de Chevrcuse? - Que vous imporie? Je vous trouve bien hardi, s'écria fièrement i ineonnii Mais, comme s'il cut pris lout a coup leparti d'essayer du moyen de la douceur pour se debar, rasser de ce faeheux, irnporlun Monsieur, ajouta-l-il, vous ne ine connaisscz a pas; il y a évidcmmcut ici quelque mépiise. Non pas, non pas, Monsieur... Vous êles M. dc Ptiy-Laureus, confident, ct je ttirai meme ami de Son Altesse Royale Mgr Gaston de France, le digne et bien-aimé frerc de Sa Majesté Louis XILI, notie bon rot. Eb bien qnand mêine ce serail vrai fit Ic cavalier en parlant a voix basse et en jetanl un regard inquiet el defiant autour de lui. Me suis-je trompé, Monsieur. Enfin, qu'y a-t-il, Monsieur, pour voire service Que me vonlez-vous done, et de quel le part venez.-vous Vive Dieu prenez la peine de veriir de ce cólé, je vais avoir I'honneur de vous le dire. Rack avail prouoneé ii haute voix les deux premiers mols de celte dernière phrase. C'était, on doit s'en souvenir, le signal conveiiii... Au mème instant, el comme il enliainail Puy- Laurcns vers Téglise, ses satellites -orlirenl du cul-de-sac voisin, et se jetérent sur le confident de Gaston dc t rance. Puy-Laurens cria a I'aide, au meurtre, el, chercbanl h se dégager, il fit un effort désespéré pour saisir son épée, mais il fut terassé, baillonné, désarmé, en moins de temps qu'il n en faul pour écrire ees trois mols. Pny-Eaurens lot porlé dans le caerosse, dorit la portière fut viveimuit ouvurlc puis refermée par le valet lie pied, el parlit au grand galop, par le qnai, dans la direction de la porie dés Bons- Hommes. Rack était monlé avec quatre dc ses complices dans la voiture mystériunse. Ils mirent un ban deau sur les ycux dé Puy-Laurens, afin qu'il iui ful impossible de voir quelle route on prenait. La voiture roula rap-ideineul sur la route pen dant nne heure environ. Puy-Laurens ne pouvaii bou.ger mais comme il aurait pu entendre, ses ravisseurs se dispcnsèrenl de parler. El il en fut ainsi pendant tout Ie cours du Irajet... lis n'é. taicrit point nvocats, celte réserve leur ful facile. Enfin la voiture s'anêtli. Pity Laurens fut emporle liors du ear rosso et on lui débanda les ycux. II vit qu'il se Iron vail dans un pare, devant un grand pavilion, des fenêlres duquei s'éebappaient des fiots i iiisselants de lumière, qui réblouireut un moment. Oil dclia les cordrs qui attachaient ses bras el ses jambes, et Rack, lui présenlant la gueiile d'un pistolet, après Tavoir soulagé lui-mêtne de son baillon Monsieur, lui dit-il, éooutez bien ceci et retenez-le: au premier mouvement que vous failes pour fuir, au premier cri que vous pous- sez, j'aurai Tlionneur de vous brüler la cervel- le. C'est une infamie! s'érria Puy-Lanrens. Je vous pa rd on ne pour cct'e fins, dit Rack en ai mant sou pistolet; pour celte fois senlemenl, vous m'entendez -Mais oil suis-je lit Puy-Laurens en baissanl la voix. Volts allez le savoir tout li l'hetire. Enfin, que vous ai-je fait pour me trailer de a ■ft i* 4 la sorte -A moi? absolument rien.mon cher Monsieur; jc n'ai Tlioniit'iii' de vous conriaitrc que de nom; j'ai eu le plaistr de in'entretenir avec vous ce soil* pour la première fois. Le plaisir n'a pas été partagé. - Je m'en doute. Et qui done vous a chargé de m'arrêlpr C'est encore une chose que vous ne larderez pas ii npprendre. Vent-on m'assassiner Jc ne le pense pas. Comment vous tie le pensez pas Est-ce efire que cela serail possible Tout est possible... Ce serail méme très- facilc, puisqtie vous èlrs sans armes.Toutefois, je rir crois pas que vous nous réduirez a cette extrémilë toujours pen réjonissante. Les qunti'c hommes ayant disporu, ainsi que la voiture, R ick invito Puy-Laurens S marcher ii ses cólés, ce ii quoi celui ci se résigna, sans doute parce qu'il ne put faire autrcrtlent, lis entrèreiit. un moment après, sous un vesti bule, oil veillaient de* guiles, qui, pour les laisser passer, s'effacèrenl. Rack leur para is sail lies ronnu il n'eut besoin d'érhangrr avee enx auruu mot d'ordre. lis iiionlnrent cnsiiile un large escalirr de mar- lire, dont la rampe étail taillée a la facon fiorenti- ne du xvT siècle. Rack poussa une porie, et ils traversèrenl plusieurs pieces. A COKTlftUER.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1