RICHELIEU
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GASTON DE FRANCE.
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Samedi 5 Juin 1875.
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ïp» jOme armee. N08 984.
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Le Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans Ie corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 Ir. les 100 exemplaires.
CHEMIE S I» JE F K K. 1' Mai.
LA PRESSION PRUSSIENNE
ET LE PATRIOTISME LIBÉRAL.
Le Précurseur d'Anvers, qui recoit d'AI-
lemagne des nouvelles de première source,
contient dans sa dernière correspondance de
Berlin des détails du plus haut inlérêt sur
l'incident prusso-beige.
Nous croyons utile de les résumer et d'en
faire, en quelques mots, ressortir la signifi
cation:
Le correspondant berlinois du Précur
seur commence par allesler l'exact'tude de
la dépêche publiée naguére par le Daily Te
legraph et que I' In dépendance avail trailée
d'invention cléricale.
II est trés-vrai que M. Perponcber est, au
nom de M. de Bismark, intervenu dans notre
politique intérieure:
M. le comte de Perponcher, dit Ie Pré-
curseura vu le comte d'Aspremont, et,
en causant, il a appelé son attention sur
les processions jubilaires de Liégc qui,
dans les circónstances politiques actuelles,
étaicnl do nature a exciter les esprits en
Allemagne et les ennemis extérieurs de
l'empire.
Nous comprenons maintcnant pourquoi
l'arrélé Piercot n'cst pas rapporlé, pourquoi
Pintégrité de la Constitution n'est pas inain-
tenue: c'est qu'une pression éirangèrc pése
sur le gouvernement el paralyse sa liberie
d'action.
Mais, en mème temps, nous constalons de
nouveau la coincidence des attaques du libé
ralisme contre la liberté du culte caiholique
avec les menaces dc l'Empire germanique
contre I'exercice de celle méme liberté. Nous
n'avons eu que trop raison de signaler le
parfait accord des Prussiens de l'inlérieur
avec les Prussiens de l'exlérieur.
Devant l'altitude soumise et effacée du
gouvernement beige, l'Empire germanique
nous monlre provisoiremenl un visage plus
serein.
Aussi le Précurseur s'empresse-t-il de
nous rassurur:
Vuus n'auez plus a, vous wquiéter
dit-il, d'un ton d'importance,dessui-
les diplomaliques que eet incident vous
semblerait pouvoir entrainer. Qu'ii ail
produit une cerlaine impression sur le
trés-impressionnable M. d'Aspremont, nul
doute, mais j'entends qu'ici on n'y ajoule
plus d'importance.
Cependant nous n'en avons pas fini avec
les reclamations de l'empire d'Allemagne.
Ne per dons pas de vue, dit le corres
pondant du Précurseurle 10 Juin.
Le 16 Juin se demande saus doute le
lecteur do quel danger mystérieux som
mes-nous menaces ee jour-la?
Le Précurseur va nous Capprcndre.
C'est lo 10 Juin que leSaint-Pére a invité
les caiholiques du monde entier a se consa-
crer au Sacré-Coeur dc Jésus.
Or, continue le Précurseurles Alle-
mands considérent la consecration uni-
vcrsclle au Sacré Cceur de Jésus domme la
mise en scène d'une recrudescence d hos-
lilité contre leur gouvernement et leur
pays proleslanl.
Le correspondant croil done ne pas sc
trompsr en siqiposanl que la démarche de
l'envoyé allemand a élé en quelque sorte
preventive, que c'est plutót ce qui allait
arriver qu'il avail en vue que cequi s'est
déja passé.
II ajoule:
Votre gouvernemwnt a été mis au cou
rant de la conviction que l'AÜemagne
s'élait faile sur le caractère et les lendan-
dances des processions jubilaires présenles
et surtout futures.
On voit que nous marchons vite: après
avoir obtenu le maintien de l'arrèté Piercot,
interdisant l'exercice public du culte caiho
lique, M. le prince de Bismark prétend main-
tenarit que le gouvernement inlervienne a
1'inlérieur des églises, qu'il soiWnetle a la
censure la liturgie sacrée et qu'il proscrive
les priéres désagréables au gouvernement
proleslanl de Berlin.
Alors mème qu'il le voudrait, le ministère
serail impuissant a donner satisfaction a de
pa rei lies exigences. Nous défierions liien M.
Fiére lui-mètne, c'esl-a-dire Ic représentant
prédesliné de la politique prussienne en Bel-
giijue, de prohiber la celebration dé la léie
du 16 Juin el d'iuterdire la consecration des
caiholiques beiges au Sacré-Coeur de Jésus.
Les exigences de l'Empire germanique
soul plus absurdes encore qu'odieuses; mais
leur absurdité mème luit ressortir loule l'é-
nergie de la pression exercée sur nol re pays.
Ou ne formule de lelies reclamations que
pour humilier les faibles et pour leur mon-
trer cotnbien, au temps oü nous sommes, la
force prime le droit.
Quant a Facte de consécration au Sacré-
Cceur de Jésus, proposé par le Saint Pére a
la piété de lous ies fidéles, nos lecteurs le
connaissent et nous meltons au défn ies cen-
seurs les plus subtils d'y découvrir une
allusion mème lointaine a la politique prus
sienne. II se trouvera, le 16 Juin, sur toutes
les lévres el dans tons les coeurs caiholiques,
et lous les Césars du monde n'empècheront
pas cette prière de monter vers Dieu et d'ap-
peler sur l'Eglise et sur les peuples l'abon-
dance de ses miséricordes.
(Uien public.)
DISCOURS D'UN DÉPUTÉ CATUOLIQUE
AU PARLEMENT ALLEMAND.
Nous metlons sous les yeux de nos lec
teurs quelques extraits d'un discours pro-
noncé au Parlement de Berlin par un des
députés caiholiques les plus distingués, le
baron de Scborlemer-Alal, a l'occasion de ia
loi qui supprime les congregations religieu-
ses.
M. de Schorlemer a commence par ven-
ger lesordres religieux des calomnies et des
ineples accusations dont venaii de les char
ger un vieux-catholique du Parlement. II a
élé spiriluel, ineisil'el mordant. II a empor-
lé la piéce el du pelil Bara prussien il n'est
absoluinenl rien resté.
Cette exéeulion faile de main de mailre,
le dépulé caiholique a abordé le lond de ia
question. II a moutré le plan de campagne
des Loges contre l'Eglise concu el tracé dés
1869, müri peu it peu et mis enfin au jour,
malgré lous les doutes ct lous les obstacles,
«par la volonté du prince de Bismark, vo-
lonté devant laquelle tout en Prusse doil s'in-
cliner et s'incline. II flétril l'ignorance et
l'ingralitude dont sont empreints les motifs
produils a l'appui du projet de loi et le carac-
térise d'un mot: Les lois de Maiavaienl au
moins, dit-il, pour but de vaincre une résis-
tance: celle-ci n'a d'aulre but que de détrui-
re. II fait ressortir avec une saisissante élo-
quence combien ces motifs s'appliqueraient
avec plus de justesse a la franc-maconnerie,
qui est un ordre cosmopolite, régi par des
statuts secrets et dont les membres sont liés
par des serments d'obéissance illimitóe.
Venant ensuite au reprochc d'obéissance
aveugle perinde ac cadaver fait aux
ordres religieux et surtout aux Jésuiles, il
fait remarquer que cette régie a toujours
pour Iimite le péché et l'illicile. Et il ajoule:
Si l'on croil réellement a la nécessité de
cette obéissance rigoureuse pour l'accom-
plissement des devoirs que s'imposent les
congregations, je ne comprends plus pour-
quoi on s'emporle si vivement contre celto
obéissance, en tin temps oü 1 'obéissance
dc cadavre a l'égard du prince de Bis-
mark est poussée au point que chaque
jour nous voyons les articles de la Consti-
tution s'échajiper l'un aprés l'autre en
furnée. Le parti liberal a précisément olfert
au prince de Bismark le sacrificio del intcl-
leclo de la l'acon la plus large, et je puis
vous assurer, messieurs, que pas un reli-
gieux ne s'incline aussi profondément
devant son supérieur, que nulle part la
dignité humaiiie n'est aussi ravalée que
dans le culte de lalrie consacré aü prince
de Bismark.
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Poperinghe- Ypres, 5-15,7-00,9-30,10-55,2-15,5-03,9-20. Ypres-Poperinghe, 0 40.9-07,12-05,3-57,6 50,8-45,9 50. Po-
peringhe-llazebrouck, 7 03, 12-25, 4-17, 7-13. Hazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-35, 9 50, 4-10, 8-25.
Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-45. Hou Iers-Ypres., 9-25, 1-50, 7-50.
RouIers-Bruges,<5,44,8-48,11 -34, 1-13,4 39,7-36, (9-55. Liehterv.) Liehterv.- '/'/to wowt, 4-28 inversOslerideThonvow\-Licldar-
velde 12-0*2venanl d'Ostende.—Bruges-rto«ter»,7-23,8-281 -2-80,8-00,0-42,8 45.—Lichiorv.-CW<«M,8-25m.9 01,1,30,0,377,21
Thourout- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
Ypres-CourftVM'8-Si,9-49,11-18,2-35,5-28,718(mixte 1*èt 2"cl'.).Courtrai-ï>m,7,00(mixie1"ei2'cl.)8-08,11-02,2-86,3-40,8-. 49.
Ypres-1liourout, 7-18, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5-50 du maiin jusqu'a Langhemarck). Thouro
(Ie Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck a Ypres).
Comines-Warnêton-Le Touquet-liouplines-zl™ewft'èr®$, 6 00, 10,16, 12 00, 6-26,Armentières-Ilouplines-Le Touquet-War-
néion-Comities 7-28, 10,50, 4-10, 8 -40. Comines -Warnêton 8 45, m. 9-30 s. Warnêton-Comines 6-30, 9-50,
Courtrai Bruges, 8-05, 11-00, 12-35,4-05, 6-85. 9-00 s. (Liehterv'.)Bruges-Courtrai. 8-25, 12-50, 5-00, 6-42.
Bruges, Blankenherghe, Ileyst, (Slation) 7-25,11 04,2-50,7-35. (bassin)7-31,11-10,2-56,7-41 Ileyst, Blankenberghe, Bruges,
5-45, 8,25 11-25, 5-30.
Jngeimunsler Deynze-Gand, 8-00, 9-41, 2-15. Ingelmunsler-Z)et/»«e, 6-08 2' cl., 7-15. Gand-Deynze-/?»<7ef?»w«s<er, 6-58,
11-20, 4-41. Deyme lngeimunster, 1-00. 2' cl. 8-20.
lngelmunxittc-Amegliem6-08, 12-88, 6-13. Ansegham-Ingelmtinster7-42, 2-20, 7-45.
Liclitervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-35, 8-00. I')imkerke-Furnes-Dixmude et Liehlervelde6-33, 11 10,
3-40, 5-00.
Dixmude-iVieMport,9-80,2-20,8-48.Nieup-Dmw,(bains)7-20,11-50,4-10. (ville) 7 30,12 00,4-20.
Thourout-Ostende, 4-80, 9-13, 1-80, 8-03. Ostende-TAouroul, 7-85, 10-10, 12 25, 6-15.
Selzaele-Zfec/oo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-Se/sade, 5-35, 10 15, 4-22.
Gnnd- Terneusen, (station) 8-17, 12 .(8, 7,28 (portu d'Anvers) 8-30, 1*2-40. 7 45. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4-40.
Seifciete-Zotere», 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-SVittefe, 6 00, 10-25, 4 43. (le Mardi, 9,30.)
CORnBSPOKTDAIfCBS.
COURTRAIBRUXELLES.
Courtrai dep. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,35.
Bruxelles arr. 9,20 1,38 2,25 6,14 8,54.
COURTRAI, T0URNA1LII.LE.
Courtrai dép. 6,37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Tourna! arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 1*2,08 4,00 0,33 10,00.
BRUXEI.LES, COURTRAI.
Bruxelles dép. 5,2-2 8,28
Courtrai arr. 8,0*2 10,46
12,21 5,33 6,47.
2,44 7,56 8,44.
Courtrai dép.
Gand arr.
COURTRAI, GAND.
6,42 12,31
8,01 1,81
3,44
3,04
6,40.
7,55.
LILLE, TOIJR.XAI, COURTRAI.
Lille dép. 5,15 8,22 11,0.3 2,22 3,20
Tournai 5,42 8,86 11,29 2,40 5,39
Courtrai arr. 6,34 9.47 1*2,*26 3,38 0,33
GAND, COURTRAI.
Gand dép. 5,13 9,38 1,28 4,24 7,21.
Courlrai arr. 6,34 10,51 2,49 5,31 8,42.
BRUOES, GANDBRUXELLES.
Bruges d. 6,49exp. 1*2,34, 2,52, 3 43,ex. 6,43.
Gaud a. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7,58.
Bruxelles 8,50,' 4-00, 6,0*2, 9-31.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dep. 8,14 11,83 3,12 exp
Gand arr. 6,00 9,41 1,13 3,25 4,20
Bruges 7,15 10,34 2,38 4,37 5,11
4,59 exp. 5,55.
6 37 7/23.
7,22 8,38.
ET
Suite. Voir notre N° du 22 Mai.
Ils arrivèient ainsi, après avoir foulé les lapis
de plusieurs beaux salons, tons éclairés, a uue
chambre somplueiisemrnl décorée.
Un pc!it homrne, porlanl un vetement de cou
leur sombre, élail gruvemenl assis devartl un pelit
bureau en bois précicux, d'uii travail exquis,
Ce peiwounage, a la figure line, leva la lèle en
entendant marcher.
C'esl loi, dit-il en allanl au-devant de ltack.
Vroilii l'bonime dtniandé, dit celui-ci en
monlrant sou prisonnier.
Le pelit homilie h l'oeil intelligent s'iiiclina, puis
disparui derrière une riehe tapisserie. II reiint
quelques minutes apres.
Monsieur n'est point armé? demanda-t il li
Rack, en jelanl un regard profond sur Puy-
Lau rens.
m
Non Monsieur, répondit le bandit.
II peul enlrer... loi, resle ici, et au moindre
signal tu sais I...
Mcdiocremeul rassuré par les dernières paroles
du pelit bomme, I'iiv-Luurens s'approcha de lui
et lui dit avec le ton le plus poli que puissc trou-
■ver un prisonnier quand il parle a celui qu il
regaide comme l'un de ses geóliers
Monsieur, pouvez-vous me dire, sil vous
b
plait, oü je suis, pourquoi j'y suis et devant qui
je vais parailre?
Allje vois Monsieur fit le petit bomme,
oil a pris loules les precautions, puisque vous
iffiiorez lout... Mais il n'v a aucun iiieorivénieiil ii
U J
vous (lire que vous êles ii Uueldans la uiaison
deS. Em. Mgr le cardinal due de Richelieu.
Puy-Latirens a ce nom ne put retenir un
geste dVffroi.
Enlrez, dit le secrétaire de Richelieu en sou-
levant il la fois deux portières'ei) tapisseries et en
le poiissanl dans l'appar■lemeiii voisiu.
Cctail line vaste pièee iiicublée aVee un grand
luxe. Un lustre uiagnifique jelail parloiil ses
pures claries, répélées dans des glacés de Veiiise,
qui décoraient la pièee.
11 y avail lil des fauteuils de soie cl. dc velours
doiil le bois mail élé sciilplé par qiielque ariisie
contemporain de l' raneois l" des tableaux dus
aux premiers mailres, une belle biblioihèque, juns,
au milieu un grande table coirverte du elassique
lapis vert, el loutc chargëe de lis resde pajiiers,
de cailes géogiapliiqnes el d'une niullilude d'au-
tres objets qui révélaient un cabinet de travail.
Un bomme de belle taille se promciiait dans
celle chambre aver, les marques non conlemies
d'une excessive agitation.
Ce persoiiuage avail l'air d'nn militaire, nulle-
menl d'un ecclésiastiqiie. Uien qu'il lie flit point
encore dans un age avancé, ses moustaches étaient
grisonnanles. ainsi que sa royale virgule; sou
allure était fiére, sa physionomie hautaine, son
geste impérieuxsa lèvre ardente et dédaigneuse,
soa front large, intelligent el couture de ces rides
précoces que cveuse la pensee.
Qnoiqu'on fül au milieu de la nuit, il portait un
costume de chasse, line casaque cbargée dc pas-
sementcrics d'or avec des aiguillettesct d'oti
s'échappaient des (locons de denleljes uil riehe
haul-de-chunsses de peau, une fraise Irès-fine et
des holtes de buRlefort crotléesflanquées
d'éperons d'or.
A sou ceinturon verni pendail une épéesur
son bureau se prélassaient des pistolels, un cou-
teau de ehassed'un exquis travail, el une ravissante
cravaebe, dont la poignée était moiitée en rubis.
Ce personnage ii'étail autre que J.-Ariiiand du
Plessis, due de Richelieu, né ii Paris (1585),
d'une unison noble du Poilou (ils de Frangjots du
Plessis, capitaiiie des gardes de Henri LV.
II avail élé d'abord destine ii la carrière des
anues, et élail ensuite rnlré dans les ordrrs.
Sacrc évêque de Ltiqon a '22 a us 1609), puis de
pute aux Elals géiiéraux (IGl-4), il avail eu I'ha-
bilflé dc s'atliver la faveur du maréehal d'Ancre
ct de la régerite Marie de Médicis. qui le noimna
son aumónier (tölö), puis secrétaire d'Etat pour
la guerre el l'inlérieur (1616). L'année suivante,
il avail réussi ii rapprotlirr Louis XIIt de sa mere,
fait conclure les traités d'Angoiilêuie (1020) et
d'Angcrs (1621). II avail éls nomrné cardinal en
1622. La reine l'avail fait enlrer au conseil (1623);
le roi l'avail nommé bienlót après premier minislre.
A celle beu re, Richelieu élail déja mailre, pour
ainsi dire absolu des deslinêés de la France. On'
sail que Louis XItl fut nil roi pieux qui voua la
France ii la saiute Vierge Marie. Mocurs exem
plaires, courage royal, bon sens pratique, s'il
n'eut pas le génie (Ie Richelieu, il cul le tact dap-
préciei' ses capacités, ct, par le cueur, il lui fut
infiniment supérieur.' II s'en servit saus l'aimer,
sacriliant sou antipathie au bien du pays. II subit
le minislremalgre sa mère, sa femme, sou frère
Gaston ct ses courlisuns. Foil de celle royale
prolectionRichelieu dominait la France de tout
l'ascendant d'une volouié ferme et d'un grand
génie. AI ais, pour arriver au but et briser lous les
obstacles, il se servail parfois dc movens peu
avouablesil avail for mé trois grandes enlre-
prises délrtiirc i'influcuce politique du pro
testantisme en France; rcduire la noblesse,
iinpaliente du jong de l'autorilé royale; abais-
scr la maison d'Autricbe. II réussi-t. Mais, au
grand scandale du monde caiholique, il s unit a
Gustave-Adolpheroi de Suède, chef du parti
protestant en Allemagne, le seconds contre I Au-
iriehe, solda les troupes de Bernard Weimar, qui
l'avail remplacé d'un aulre cóié, il fut saus pitië;
souvent il exerqa ses vengeances persounelies sous
le prétexte des interets de l'Élal. Eu (in il proiégea
les lettres el créa l'Académie franqaise; mais il se
montra jaloux de Corneille et cut la pretention
(Félre auteur. II lil des pieces très-mauvaises, lelies
que Min ami; et la Ghaïsde Pastorale. II déploya
Ie plus grand luxe et lil construire le Pai.ais-Car-
i)iaal (depuis Palais-Royai,). qu'il légua a Louis
111. Ou lui doil plusienrs établissemcnts utiles:
il lil balii* le collége du Plessis, répara la Sarbonne
el eu rebMit l'église (uil se trouve aujourd'bui sou
mausolee)agrandit l'lmpiimerie royale, fonda
le jardin du Roi.
OrRichelieu élail ii bout de sa paiience contre
m m
ses ennemis. II arait vu ses jiltis périlleuses négo-
ciations, ses plus difficiles calculs menaces par
celle foule de seigneurs et d'iuliiganls qui pm-
saient une audace inotiïe dans l'éclat de leurs noms
ct dans une impunilé qu'ils croyaient devoir êlre
éternelle. Richelieu était décidéa fairea celle colerie
une guerre acbarnée et terrible. Ici l'histoire
prend parti contre ses ennemis. Que voulaient-ils,
en cffet? Pourquoi lout ce bruit? Pourquoi ces
claineurs, ces implications, ces colères? l'oui-quoi
cetlc lulle formidable de lous contre un? Paree
que Richelieu avail fail publier un edit qui punis-
sait de mort les iluellistes, e'est-a-dire les assassins,
ii quelque rang dc la sociélé qu'ils apparlinssenl
parte qu'il avail empéebé les courtisans de dila-
pider Ie irésor public; parce qu'il avait mis un
I'rein aux concussions des gouverneurs des pro
vinces cl des autres employés supérieurs de l'Elat.
A ces causes, plusieurs, parmi les grands,
avaienl juré dVxterinincr Richclieii; mais celui-ci,
qui sc rappelaii le sort du inaréchal d'Ancre, était
sur ses gardes, pret a rendre coups pour coups.
Pour donner une apparence séricuse ct politique a
leur opposition ses ennemis déeidèrent de se
choisir un chef; ils jelèrent les yeux sur le due
d'Anjou, Gaston de France, frère de Louis XIII,
qui devinl due d'Orléaus.
Ce prince joignail ii une grande ambition et k
une vanilé suprème un défaut qui devait rendre
impuissante son ambition il ëlait lache.
Ton I ofoisse voyant sonlenu par line imposante
inajorilé, il osa leuter la fortune el se jeta a corps
perdu dans la faction.
A CONT1NUEK.