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RICHELIEU
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GASTON DE FRANCE.
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Samcdi 19 Juin 1875. L'
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10me année. Nos 988.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions coülent 15 centimes la li^neFes réehmos i
Les numéros supplemental commandos pour articled R VI du.J° se pa,ent 30 cenlimes la ligne.— Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
ppmmeutdires commandos pour articles, Reclames ou Annonces, coiitent 20 fr. les 100 exemplaires.
cheiiiivs DE ff1 E 11.
lr Mai.
7:S.°' 7-1 R<^W 8"33' 9 4-10'8"29'
LACHEÜRS ET LACHÉS.
On se rappelle avec quelle unanimilé tou-
chante les journaux libéraux, sur l'ordre des
chefs, ren léren t, désavouérent les auteurs
apparents, visibles des troubles de Bruxelles.
quelques exaltés, quelquesjeunes
gens, quelques homines sans instruction qui
s etaient laissé égarer un moment par suite
de provocations cléricales.
La justice allait frapper les quelques cou-
pables qu'on avait saisis... De la, ce lache-
tnenl umversel.
Les laches n'ont point, parait-il, pris la
chose de bonne part. A en juger du moins
dapres la corresponds nee bruxelloise que
un d eux adresse a VAvenir de Liége, feuil-
le radicale et anti-processionniste féroce.
Lisez plutöt:
Cette affaire des processions et pélerina-
ges, qui devait tonrner a la confusion des
catnollques, est devenue désastreuse pour
les liheraux. Ceux-ci se som montrés si dé-
pourvus de bon sens et surtout de courage
que je no sais s'il faut s'étonner de ce résul-
tat. Liege et Gand avaient admirable men t
commence, et Bruxelles allait suivre leur
exemplequand nos autorités et nos jour-
«aux ont jugé a propos de réagir contre les
sentiments qui éclataient. Depuis lors, l'ar-
mee catholique a repris de l'énergie et cha-
que jour elle remporte de nouveaux avanta-
ges. Deja ses adversaires sont terrifiés, et
eest, si Ion veut bien y rétléchir un instant,
J timque but quelle doit pourstiivre. Bru
xelles, Saint-Nicolas et Anvers sont de bril-
GandS revancties cles ^éroutes de Liége et de
Puisque leschoses ont ainsi tourné, que
la desertion de la presse libérale el les com
promis des autorités ont remportè la victoi-
re definitive, ij convient de dire a cbacun
son fait sans ménagement.
Aprés les affaires de Gand el de Liége,
e en élait fait des pélerinages politico reli-
gieux. Beaucoup de catholiques déconseil-
laient le dernier essai que f'on voulait tenter
a Woluwe. Que devaient faire les libéraux?
Laisser le pélerinage s'organiser et par une
manifestation sagement arrèlèe a iavance
porter un coup décisif a l'institulion. La
vwtoire est aisée...
Pourquoi la presse a-t elle accordé des
doges a M. Anspach et sa police? Pourquoi
a-t-ede lachc les perturbateurs de la proces
sion de Bruxelles aprés avoir applaudi ceux
de Gand et de Liége? A Gand el a Liége
pourtant, on s'était battu, il y avait eu des
coups, des blessures, du sang versé. A Bru
xelles, rien que des cris que Ton profére
chaque jour sans danger et quelques bous-
culades. Quoi! paree que la procession de
Bruxelles élait paroissiale, il fallait trarter
Jachement les perturbateurs d'hommes sou-
doyés par le clergé!
Ne voit-on pas que ces malheureux (au-
jourd hui en prison) n'ont pas compris la
distinction entre une procession et un péleri-
nage, alors qu'ils se sont conlentés de profé-
rer quelques cris? Cest une manifestation
a opinion qu'ils out voulu opposer, excités
qu ils élaient par les journaux, (lesquels,
correspondant sincére? les libéraux, n'est-ce
pas?) a d'aulres manifestations d'opinions, et
il y avail autre chose a faire qu'a les aban-
donner aux ressenliments de leurs adversai
res et a les calomnier...
II n'y eut pas jusqu'aux éludiaals qui se
crurent obliges de s'agenouiller devani la
légaiilé.' S'ils ont 1111 culte si fervent pour
ceite nouvelle déesse, autrefois ignorée du
peuple universitaire, que ne le gardenl-ils
pour eux! S'imaginent-ils que l'univers al-
tendait avec anxiété leur profession de foi?...
Combien je trouve plus courageuse, plus
logique, plus digne de sympathie cette jeu-
nesse catholique qui declare carrément vou-
loir processionner et péleriner, fallul-il faire
des hecatombes dïmpiesl...
Une campagne aussi tristemenl menée
ne devait pas aboutir. Les ouvriers refusent
énergiquement de se prêter a la moindre
manifestation anti-religieuse qui pourrait se
preparer encore, lis out constate qu'au pre
mier danger, on les laissail seuls et que ceux
qui les proyoquenl a agir deviennenl les plus
acharnés a les dénoncer. Ceux qu'ils croient
servir les renient et s'efforcent, au moment
ou la justice doit les juger, de la rendre im-
pitoyable: e'est ceque I'on a rua Bruxelles.
Qui pourrait encore donner tort aujourd'hui
a la classe ouvriére de la résolulion qu'elle
vienl de prendre? Que MM. les journalistes,
les étudiants et les amateurs de gymnastique
honnête et légale arrangent dorénavant leurs
petites affaires eux-mèuies. II ne se trouvera
plus d hommes qui consentiront, pour leur
plaire, a passer pour des suppöts du calho-
licisme payés par le clergé pour désorgauiser
les processions (lexluel).
de Bruxelles, se sont empresses de jeter aux
quatre coins du ciel les protestations el les
affiches que I'on sail.
Patience, patience et laissons la justice
lente et boiteuse faire son ceuvre.
(La Cloche.)
Eh! eh! qu'en dites-vous? Ne voila t-il pas
un journaliste radical qui parait en savoir
long. Cette déclaration au notn des ouvriers
(les bons bougres assurémenl,)ce triple coup
de pied dans ledos des journalistes libéraux,
des Étudiants et des Ggmnastes priés de
tripoler leurs petites effaires désormais eux-
mêmes et sans avoir a compter sur d'aulres,
tout cela ne révèle-t-il pas une émeule man
guée?
J'admire surtout comment cclle voix, peu
suspecte de denonciatiou et de cléricaiisme,
désigne justement comme auteurs des trou
bles précisément ceux qui, désignés par la
clameur publique el flétris par le Courrier
Nous lisons dans la Cloche:
Dimanche dernier, G Juin, trois proces
sions devaient parcourir les rues de Bruxel
les et d'lxelles: les processions des paroisses
de Ste-Catberine, des Minjmes el de la Ste-
Croix, a lxellcs.
Des rumeurs répandues par les libéraux
faisaient croire que ces processions pour-
raient bien èlrc attaguées comme celle de la
paroisse de ia Chapelle.
Nous pourrions citer telle feuille infame,
qui,apprenant que la vénérable marquise de
la Boëssière-rbienues devait figurerdansla
procession des Minimes, insinuait que sa
présence pourrait bien ne pas empécher
qu il 11 y eiit du grabuge. On avait annoncé
aussi que des individus se proposaienl de
venger les élranges excursionnistes qui a
St-Nicolas avaient cru devoir compléter leur
parlie de plaisir, comme disait l'aima-
ble et onclueuse Etoile, en insultant des
petites filles et en outrageant une procession.
Inslruit de ces bruits, le Roi a mandé au
Palais, de bonne heure, Dimanche matin,
l'honorable gouverneur de la residence, le
general S"""", et S. M. lui a tenulelan-
gage que voici en substance:
Général, avez-vous pris vos mesures
pour réprimer immédiatement loute tenta
tive de dësordre qui pourrait se produire a
l'occasion des processions?
Oui, sire: tout est prêl.
Je vous en félicite, général. II faut ab-
solumcnl que cela finisse.
Et rien n'a bougé Dimanche dernier.
Nous affirmons la compléte aulhenlicilé
de eet entrelien.
Voici sur la question des processions l'avis
d'une feuille étrangère très-peu cléricale, le
Journal des Debuts
Les journaux de Bruxelles disöulenl a
perte de vue, dit-il, sur la question de sa
voir si les processions calholiques sont léga-
les ou illégales. A notre avis, elles sont par-
failement légales. La Constitution beige
donne, il est vrai, a la police le droit da sus
pends les manifestations publiques lors-
qu elles ont pour but de causer du désordre;
mais, jusqu'ici du moins, les processions au
raient été lort tranqaiIles si on ne les avuit
pas huées et poursuivies. II serail trop sim
ple de vcnir troubler des gens dans l'exerci-
ce paisible de leur droit, puis de saisir Ie
prélexte de ses propres provocations pout1
demander que la Iiberté fut supprimée.
>J Nous no délendrions pas les calholiques
s ils jouissaienl d'un privilege, mais les rues
sont a tout lc monde en Belgique, et nous
avons déjii dit que lout Ie monde en profilait
largeaienl. Est-ce qu'on peut s'opposer aux
demonstrations religieuses dans un pays ou
des sociélés d'éleveurs de serins et d'éduca-
teurs de pinsons se promènent librement
avec leurs enseignes, leurs costumes et leurs
pensionnaires? On nous dira que les proces
sions liennent plus de place el iulerrompent
plus longuemeiit la circulation générale. En
est-on bien ^ur? D'ailleurs, peu importe!
lorsqtril sagii d égalilé et dc Iiberté, on ne
doit pas s'arrétor dovant quelques inconvé-
nients matériels.
Une re marqué de la Gazelle:
four la première fois, depuis ('annexion,
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Brtrai.. R~ •J®?.8.-*0- - Gommes -Warnêton 8-45, m. 9-30 s. - Warneten-Comines 6-30 9 60
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Court rX '"560, 1
BlKg/e«' Blankenberghe, fleyst', (Station)'7-25 i2^0X^?'llerv;)~.Bl"uS«s-CoMr<mi, 8-26, 12-60, 5-00, *6-42.
3-45,8,25 11-26, 6-30. 10i'^,7-3b. - (bassin) 7-31,11 -10,2-66,7-41 Heyst, Blankenberghe, Bruges,
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us, 1 do, 8-00. DawAerAe-Furnes-Dixmude et Lichlervelde6-3t
7-15. Gand-Deyme-Ingelmunster, 6-58,
3-40. «-00
11 10.
BRUGES, GANDRRUXELLËS.
Bruges d. 6,49exp. 12.34, 2,52, 3 43,ex. 6,43.
iIle) 7-30,12-00,4-20
12 25. 6-15.
a. 7,34,
-07, 4,28,
6,02
Bruxelles 8,60,
(P°r[e 12 *0- 7-43.- Terne.uzen-GW, 6-00, 10-30,4-40.
l*^-Lokeren, 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 6-10 m.) - Lokeran-S»/zaele, 6 00, 10-23, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
CORRESPOWDAWOES
C0URTRA1, BRUXELLES.
Courtrai dép. 6,37 10,33
Bruxelles arr. 9,20 1,35
BRUXELLES, C0URTRA1.
1-2,33 3,47 6,33.
2,25 0,14 8,54.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22
8,02
8,28
10,46
12,21
2,44
3,33
7,36
6,47.
8,44.
COURTRAI, TOURNAIL1LLE.
Courtrai dép. 6,37 10,56 2,54 3,34 8 47
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9/P|.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,33 10,00.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép. 6,42 12,31 3,44 6,40. I
Gand arr. 8,01 1,51 5,04 7,56.
dép.
Lille
Tournai
Courtrai arr.
Gand dép. 3,13
Courtrai arr. 6,34
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
5,13 8,22 11,03 2,2-2 5,20
5,42 8,66 1 1,29 2,40 3,39
6,34 9.47 12,26 3,33 6,33
GAND, COURTRAI.
9,38 1,28 4,24 7,21.
10,31 2,49 3,31 8,42.
Bruxolles dép. 8,14
Gand arr. 6,00 9,41
Bruges 7,13 10,34
BRUXELLES, GANf), BRUGES.
11,53 3,12 exp. 4,39 exp.
1,13 3,23 4,26 6 37
2,38 4,37 3,11 7,22
5,35.
7,23.
8,38.
ET
**iü)
Suiie. Voir noire N° précédent.
II se rendit immédiatement au Louvre, auprès
de Louis XIII, qui lui dit, en lui montrant un
stege prés du sien
Bonjour, mon cher atni.
Puis, remarquarit l'altération de ses traits
Qu'avec vous done?
s"-e, répondit Richelieu d'une voix grave,
jose dire que j'ai toiijours servi voire iUajesté
comme c'était mon devoir. Je n'ai jamais travaillé
que dans l'inlérêt de l'autorité royalemais,
aujourd'hui. je suis a bout de ines forcesTout
Ie monde me suscile des embarras; une vaste
conspiration a la léle de laquelle se trouvent les
plus hauls personnages, en vent a ma position, a
mon repos, a mon honneur, a ma vie mêrne, el
je me vois forcé de refuser le combat, me sentant
trop faible pour lutter senl.
De qui parlez-vous done?
Voire Majesté n'ignore pas les réformes que
j'at du sur sou ordre introduire partout dans
'inlérêl de la justice. Ceux que ces réformes frap
pen! dans leurs désordres se sont ligués contre
inoi et ont juré ma perte. J'ai le regret d'avoir a
e dire, ils ont entrainé Monsieur
Encore lui
Monseur refuse, vous le savez, Sire, d'épou-
ser mademoiselle de Monlpensieralliance que
Voire Majesté avaitdans sa sagesseprojetée
pour lui; Son Altesse demande impérieusement
I entrée au conseilbien qu elle ne se soit distin-
guée jnsqu a présent que par sa rébellion contre
les volonlés de Voire Majesté.
Croyez-vous qu'il oserait
Les ambitieux osent tont, Sire.
Ambitieux répéla Ie roi devenu rêveur.
Prince du sang, mon frère, que peut-il désirer?...
Qui sait, Sire
Un nuage passa sur le fronl du roi.
Richelieu, jugeant le moment favorable, raconla
a Louis XIII qu'il avail pris le parli de faire arrêter
tl 01 na no principal conseiller de Gaslon et la
scene qui venail de se passer a ce sujet au Palais-
Cardinal.
II insista beaucoup, dans son adroite plaidoirie,
sur I ambition du prince, ce qui doimait effective-
ment beaucoup a penser au roi; il montra une
part.e de ta noblesse avec sa tendance a domincr
I" i'oyautéil ajouta que, possédant la richesse
territorialeelle avait une grande influence dans
lepays,dont elle tenait les habitants par le plus
certain mobile, l'inlérêt; ,1 insinua qu'elle pou-
va.t, pour combatlre la monarchic absolue, s'allicr
aux huguenots, autre et non moins grand em
barras; et, ce tableau sombre tracé avec feu il
termina d'un ton chagrin en disant qu'il élait
decide ïinpuissant devani tam d'obstacles, a se
retirer a l'inslant mêine.
Vous retirermon ami? Ah! mon Dien
s ecria le mou*rque avec inquiélude.
Ilélas! oui, Sire, reprit le ininislre avec fer-
meté. Je ne veux point être un sujet de désunion
dans.la familie de Voire Majesté.
Louis XIII appréciait trop les talents de Riche
lieu pour vouloir consentir a sa retraite. II Ie
supplia de ne pas l'abondonner, lui prometlant
d'affirmer a Gaston que c'était lui qui avail ordonné
I arrestalion de d Ornano, qui serail maintenue.
Louis XIII souscrivit ensuile a toutes les aulres
conditions de Richelieu. Celui ci exposa quelques
plans gónéraux pour lutter contre la ligue ues
seigneurs.
Pmsque Voire Majesté vent bien me conser-
ver sa confiance, qu'elle me promette que justice
sera rendue a lous et que ses arréls les plus lerri-
bles seront exéculésqu'elle me laisse frapper de
ces grands coups qui, dés l'aüaque, décident du
sort d'une bataille.
Vous avez le champ libre, mon cher due.
Ainsi Voire Majesté me permet d'agir contre
les eunemis du tröne el de l unité nationale
Qu'elle soit sans inquietude; la loi pour tons la
mêrne et la paix au sein du royaume, voila lont cc
que je veux moi. Je prélends que tons les Fran
cais soienl les sujets de Voire Majeslé, et que pas
un 11 ose concevoir une trop haute idéé de lui-
même. Je veux ajouta t il en s'animant, que le
règne de Voire Majeslé soit glorieux mais, pour
cela, il faut me laisser tonic Iiberté d'aclion. J'ai
consacré ma vie et mes faibles talents au service de
Voire Majeslé; je briserai ceux qui oseront mur-
murer contre sa voionlé. Ah! vous ne savez pas!
Site, jusqu oü va l'audace des conjurés
Qti'y a-l-ildone?demandu LouisXIIIalarmé.
Rien, si Voire Majeslé consent a ine soulenir.
Dans la voix de Richelieu vibraienl les notes
frémissanles de deux lories passions l'ambdion
11 la haine.
Assurez-vouslui dit le roi en termi'nant,
que je vous protégerai contre (jiu que ee soit, et
ne vous ahandonnerai jamais et quiconque vous
altaquera vous m'aurez pour second.
She, vous venez de me donner le courage
d'adrouter pour ie salut de l'Élal les plus grands
pér ils.
Richelieu quittait a peine le roi lorsque Gaston
entra.
Louis XIII l'accabla de reproches mérités; il lui
défendtl tie jamais meltre les pieds chez le ministi-e,
qui, ajoula-l-i), élait venu tout eu larmes offrir sa
démission
ApprenezMonsieur mou frère, dit Loui,
XIII, que e'est moi, le Roi, qui ai fait arrêter
volle d üi uanoque je ferai arrelerjuger et
exéculei* tons ccux (jm tiMiiicut des intrigues
contre Thornme éminent qui a totile ma conlianee-
et n'oubliez pas ceci je 11e m'arrélerai pas aux
considéralions de familie le roi seul est le mailre;
lous les aulres ne sont ijueses sujets.... Les en-
nemisdu cardinal sont les miens.... Vous pouvez
vous retirer.
Gaston s'inclina, la rage dans le eoeur, et sorlit
en miirmuranl des paroles de vengeance, fl n'avail
pas élé un seul instant dupe de la fable qui meltait
sur le compte du roi la mesure prise contre sou
gouverneur; aussi sa haiue conti e Riuheheu de-
vint-elle, dés lors, plus ardenle que jamais.
Laissons-le courir chez ses complices pour leur
i'aconter gcs événemenls, et retournons auprès de
Richelieu.
II élait fort satisfait de lui-même el de la tour
nure des choses. Le souvenir de l'hurniliation que
lm avail fait endurer Gaston s'évanouissant devant
celui des paroles du roi et devant la joie inlime de
l'ambition satisfaite.
II y avail mie heure h peine qu'il avait quitté
Louts XIII lorsque le comte de Chalais fut atnené
devant lui. C'était un fringant cavalier. II portait
Ie costume dus grands seigneurs de Tépoque
pourpoint large, boutons bouclés chausses de
soie, souliers de daim ii rosettes retenues par des
agrafes dor, veste enlr'ouverte haut-de-ehausses
de velours"!)!odé de soie et d'or, petit manteau
garni d hermine coqueUement posé sur I epaule,
Lourte rpée d acier, fcutre a large plume.
II entra d nu pas leste et s'inclina profondément
devani lc due.
Voire Excellence tn'a fait demander, lui dit-
il, et je ni'empresse de me rendre a ses ordres.
Monsieur le maitre de la garde-robe, veuiilcz
vous asseoir et causons. Je vous ai, cher comte
en certaine eslime; la preuve, e'est que vous
occupez une place a la cour que j'aurais p„ vous
ictiiei. Vous éles un jeune liomrne de bonne
maison, 1111 geniilhomtue accompli sous tous les
rapportsc'est pourquoi je vois avec peine que
vous courez étourdiment a voire perte, et je
voulais vous donnet' un bon conseil.
K CONTINEER.