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RICHELIEU
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GASTON DE FRANCE.
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Mercredi 30 Juin 187b.
10me année. N° 991.
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Le Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 13 centimes la ligne. Les réclames et annonces judiniaires se paient 30 centimes la ligne. On traite a forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris au Bureau, 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires.
CHEMOS ME FElt.-PMai.
TlwumliTot/Sr'x"8o'o^«'Si4!?ü^NieUpTÖïa;w'(bains)7"20'1l"30,4-10. (ville) 7 30,12 00,4-20.
S«w 7J n' 9~1b' 1-60, 8'°ö' —Ostende-nowroMt, 7-88, 10-10 12 28 6-13
Selzaele-Eecloo, 9-08, 1-28, 8-23. - Eecloo-Selzaele, 8-38, 10 18,4-22
L'ÉVOLUTION LIBÉRALE.
Les récentes violences auxquelles le libé
ralisme a eu recours et dont plusieurs tribu-
naux relcnlissenl en ce moment, ont révélé
avec tout 1 éclat de l'évidence, ce qu'est de-
venue celte grande opinion libérale, avec
laquelle nous avons vécu pendant de longues
années, dans les termes que d'honnêtes et
loyaux adversaires soul toujours heureux
de respecter.
En ce temps-la on répélait bien baut que
le libéralisme était la tolerance, que l'opinion
libérale se lenait en dehors des questions re-
ligieuses, qu'elle voulaii sincércment respec
ter le prètre et la religion et ne voulait
qu empêcher I avènement de la loute-puis-
sance cléricale dans les clioses de l'ordre
civil. C'élait le lemps oü le libéralisme faisait
ses paques et aimait a prodiguer les polilesses
a son curé.
Que les temps sont changés! Le libéralis
me d aujourd'hui, tout saturé de haine, tout
hérissé de violence, ne ressemble plus guère
au libéralisme de 1830, a celui mème d'il y
a un bien pelit nombre d'années. La presse
libérale a fait son oeuvre, l'enseignement
libéral a fait éclore sa couvée. Cela élait ine
vitable, cela devait faialement arriver. Les
fils dépassenl leurs péres de cent coudées
et sauront prouver par leurs ceuvres a quelle
école ils furent formés. C'est comme le disail
de l'ancienne Rome le poéie satirique qui
voyait s'élaler sous ses yeux le spectacle des
grandes décadences: plus méchanls que nos
póres, nous avons suscilé des fils qui Ie sont
plus que nous et desquels sortira une race
plus mauvaise encore. Pour le libéralisme
beige, cette parole est de rigoureuse vérilé.
La presse élrangére elle mème en a fait la
remarque. Des journaux peu suspects de
cléricalisme, des feuilles proteslantes souvent
aveuglées par leurs préjogés seciaires, n'ont
pu se soustraire a l'évidence qui resplendit
des derniers événements, et nous recueilions,
au dela de nos frontiéres, des aveux que nos
adversaires devraient sérieusement méditer.
Non! ce n'est plus une querelle politique
qui s'agite ent re les parlis opposés, Iels
qu'ils so révélent aujourd'hui en Belgique.
Nous sommes en plcine guerre religieuse.
Un journal anglais le constalait ces derniers
jours, et le déplorait sérieusement: II y a
des Beiges, disait le Timesqui eu veulent
a leur religion.
Ceta est pénible a penser, mais cela est.
Non seulement ces Beiges dégénérés en veu
lent a leur religion, mais ils ont dans le
cceur toute la rage basse el atroce des réné-
gats. On sent que ces gens, qui prennent si
audacieusement Ie caraetére de la béte, ont
recti jadis Ie caraetére de chrétien. Ils I'ont
gralté de leurs ames et leur ongle sacrilége
a prod uil de sinistres irritations. Lcsapostats
seuls sont capables de ces rages.
Atissi- sonl-ils effrayants a voiret a enten
dre. Totile leur presse n'est qu'une infernale
symphonie, oü les Ions sonl divers, triais oü
la combinaison des notes jetées dans ces dia-
boliques accords ne produi 1 quedes frémis-
sements de haine el de vengeance. Elle est
Iitléralemenl affreuse cede presse libérale
qui crie sur tons les toils et hurle dans tons
les carrefours. D un bout a I'autre elle est
mauvsise, mauvaise par le haul bout, mau-
vaise par le bas bout, mauvaise a son écorce,
mauvaise dans sa moëlle. Nous ne faisons
point de distinction. Chacun des journaux
libéraux publiés en Belgique, conduit tout
un ensemble d'attaques, répélées dans des
formules variées, mais butant toujöurs con
tre l'Eglise catholique.
Des libéraux qui veulent encore se donncr
certains airs, demandont qnelquefois pour-
quoi le clergé interdit la leclure des feuilles
libérales. Mais mon Dieu! pour une raison
très-simple. Toutes les feuilles libérales,
sans aucune exception, sonl des feuilles im-
pies, hérétiques, ouverlement hostiles a no
tie foi. II y a des differences de forme. Le
fond est parloul le mème. Les unes servent
le poison de leurs funesles doctrines dans
des mélanges sucrés, les autres le jettent
pèle-mèle avec leurs ordures. Et celles ci
sont le plus en faveur.
Faut-il s'élonner alors que cette populace,
que ces gamins, que ces sales petits mes
sieurs, bourrés jusqu'a la gueule de pareilles
doctrines, éclalent tout a coup, et se mon-
Irent ce que nous les voyons? Une chose qui
est pour nous de la derniére evidence, e'est
que la Belgique doit inévilablement périr du
régime sous lequel on prétend la faire vivre.
Aircun tempérament de peuple n'y résisle-
rait. Certes, si nous n'avions point le puis
sant réactif de nos fortes croyances chrétien-
nes, si profondément enracinées dans les
ceeurs de la trés-grande majorilé du pays,
il y a longtemps que nous serions 3 nous
débat ti e au fond des abimes. C'est a nous
que les libcraux doivent la vie qu'ils conser
ven t encore.
Mais que Pon y fasse bien altenlion. II se
forme une gênéralion épouvanlable, une
race de gens qui bieniót oseront toul. Dans
beaucoup de families libérales, on peut voir
encore, nous le savons, je ne sa is quel reste
de badigeon chrétien. On va a la messe par
vieille habitude; on fail baptiser les enfants,
on leur laisse faire la première communion;
on respecte encore les pratiques pieuses d'u-
11e femme chrétienne, pauvre esclave en-
chainée a un jong terrible. Mais cc miserable
resle, mais ces stériles apparences tendent
chaque jour a disparailre davantage. II se
creuse entre le libéralisme de ces jours-ci et
la religion catholique un abime d'immense
profondeur. Nous ne concevons point com
ment un homme instruil et sensé parvient
encore a concilier sa foi de chrétien avec les
négations chaque jour plus hardies du libé
ralisme. Aussi, voycz ce qui s'accomplit, ce
qui devait, du reste, fatalcment s'accomplir.
Dans le vieux libéralisme s'élabli'ssent visi-
blement deux courants divers,. Pun qui re
monte vers Ie catholicisme, l'autre qui se
précipite avec une impéluosité toujours
croissante, dans les abimes du radicalisme
le plus anti-cbrélieu.
Nous disions que cela devait fatalement
s'accomplir. En elïel, ne remarque t-on point
que toujours et partout le premier produit
du libéralisme est la froideur, I'indifference,
el bien tót le mépris des choses de l'Eglise?
Le libéralisme s'abstient, le libéralisme n'use
point de cela. Nous pourrions citer ici une
foufe d'exem.ples. Nos lecteurs en connais-
sent aulant que nous. II suffit qu'une mani
festation religieuse se produise quelque part,
une mission, une procession, voire mème
une visite d'évèque ou une installation de
curé, l'autorité civile, si elle est libérale, n'y
parait point, les libéraux avoués se retirent
sous leur tente, se donnenl le mot pour ne
point paraitre, se drapent dans leur superbe
dédain et enveloppent dans les pans majes-
tueux de leur mépris cette indépendance du
pouvoir civil, qui ne tiendrait point devant
une bougie allumée aux fenètres, devant un
drapeau déployé sur le toil. C'est mesqtiio,
c'est ridicule, c'est presque fou mais c'est
libéral.
Et voila comment Ie libéralisme progres-
se, comment ses evolutions successives, ou
plutót sa seule et permanente évolution,
produit le résultat que nous voyons: un partï
politique, qui se prétend né de la tolérance,
qui n'afliche de vivre que de tolérance, est
aujourd'hui une secte fanatique, que toute
idéé, toute chose, toute personne catholique
irrite et cxaspère, et qui sous la menteuse
enseigne de la liberté, marche irrésislible-
ment a l'écrasement de toutes les liberiés
religieuses.
Cela mérite évidemment la sérieuse atten
tion non-seulement des calholiques, mais de
quiconque porte en son coeur le culte dé no-
tre glorieux passé et les grandes espéranees
de l'avenir. {Franc de Bruges.)
L'INVIOLABILITÉ
DE LA CANAILLE LIBÉRALE.
Une grande partie de la presse libérale
continue a se lamenter du sort que le tribu
nal correctionnel do Gand fait aux assom-
mcurs du Lundi de la Pentecóte: sans cesse
elle poursuit de ses invectives, de ses outra
ges, de ses insinuations,Ie juge d'instruction,
le ministère public et le tribunal lui-mème,
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P°^r!n^'lïpreh' 5"|H'7"00,9-30,10-33,2-18,3-03,9-20. Ypres-Poperinqhe, 6-40,9-07,12-03,3-37,6 30,8-43,9-80. Po-
Yp« tï7 rc Ik k ti7i 7 ,f - Hüzebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-33, 9 30, 4-10, 8-23.
Xpres-Koulers, 7-50, 12-28, 6-43. lioulers-Ypm, 9-28, 1-30, 7-80.
*"^4,1-13,4 39,7-36,(9-83.Lichterv.)Lichterv.- Ttwurout,i-<2S m.versÖslende.— Thourout-fLfcAter
YVrVcnuZ^ 23,8-23,12-80,8-00,6-42,8 4S.-LiclHe,-v.-Co«rtr«i,S-23m.9 01,1,30,8,377,21
Ypres- Thourout 7+js 12 nc r 2n^'vi I' 0—X'e 2'cl Courlrai rpm\,7,ü0:(inixiel"üi2<cl.)S-08,11-02,2-56,8-40,8 49.
éIp Sim#» li a pon 4 ^06, 6 20, (Ie Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langhèmarck). Thourout- Ypres, 8-40, t-10, 7-00,
(leöamedi a 6-20 du matin de Langhèmarck a Ypres).
°nJim)Sr'nm^lOIV'o^ ~N°uP''nes-Armentières, 6-00, 10,13,12-00, 6-23,Armentières-Houplines Le Touquet-War-
Cour r i «Tr. I m'X' 4;10'8-40- - Comines- Warnéton 8-48, m. 9-30 s. - Warnêton-Comines 8-30, 9-80,
Brü'es "iteni i' H 12-33,4-08, 6-83. 9-00 s. (Lichterv.)- Bruges-Courlrai8-23, 12-30, 8-00, 6-42.
8-43,8,23 ll-2srg5-e30 (Slatlon) 7"2ï5'11 04,2-80,7-38. - (bassin)7-3l/l1 -10,2-86,7-41 - Heyst, Blankenberghe,Bruges,
Ingelmunster Deynze Gand8-00, 9-41, 2-13. lngelmunster-Z)fly»jre, 6-03 2" cl., 7-18. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-88,
ii-^o, 4-41, üeynze Ingelmunster1-00. 2' el. 8-20. ij..
- j/vyoirrmrizici, l
et UunkerKe6-30, 9-08, 1-33, 8-00. Dunkerke-\<urnes-Dixmude et Liehtervelde, 6-38, 11-10,
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Lachlervelde-Dixmade-Furnes
3-40, 8-00.
Gand- Ter neuzen, (station) 8-17, 12 13, 7,23. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzcn-ffand, 6-00, 10-30, 4-40.
Sekaetö-Lofcere», 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 8-10 in.) Lokeren-Sö/raete, 6-00,10-28, 4 48. (le Mardi, 9,30.)
CORSlXIi
X" O S D A. If C
COURTRAI, BRUXELLES.
Courlrai dép. 6,37 10,33 12,33 3,47 6,33,
Bruxelles arr. 9,20 1,38 2,23 6,14 8,84.
G0URTRA1, T0URNAI, LILLE.
Courlrai dép. G,37 10,36 2,34 8,34 8,47.
Tour na i air. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,33 10,00.
BRUXELLES, C0URTRAI.
Bruxelles dép.
Courlrai arr.
3,22
8,02
8,28
10,46
12,21
2,44
3,33
2,86
6,47.
8,44.
Lille dép.
Tournai
Courlrai arr.
LILLE, TOURNAI, COURTRA!.
3,13 8,22 11,08 2,22 3,20
3,42 8,86 11,29 2,40 8,39
6,34 9.47 12,26 3,38 6,33
COURTRAIGAND
Courlrai dép. 6,42 12,31 3,44
arr. a
GAND, COURTRAI.
6,40.
ixourirai aep. o,4A iz.ai 3,44 0,4.1».
Gand arr. 8,01 1,31 3,04 7,36.
BRUGES, GAND, BRUXELLES
Gand dép.
Courlrai arr.
3,18
6,34
9,38
10,31
1,28
2,49
4,24
8,31
7,21,
8,42.
Bruges d. 6,49exp. 12,34, 2,82, 3 43,ex. 6,43
Gand a. 7,34, 1,49 4-07, 4,28, 7
Bruxelles 8,30, 4 00,
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
6,02,
7,88.
9-31.
Bruxolles dép.
Gand arr. 6,00
Bruges 7,13
8,14
9,41
10,34
11,83
1,13 3,23
2,38 4,37
3,12
4,26
3,11
exp. 4,89 cxp. 8,83.
6 37 7,23.
7,22
8,38.
ET
Suite.
Voir noire N° précédent.
Cétait rue Saint-Jacques, prés de la porte du
même noin. dans une maison myslériensesecrè-
tement aehelée par la duehesse de Chevreuseet
oil se réunissaicnl les conjures depots un tnois.
C.elte foisbien pen manquèrent a I'appel.
Pour qui ent vti ees hommes enveloppés de
manleatix le feu I re sur les yeux, assis notour
dune vaste salle basse, éclairée par la sinistre
lueui des torches, la nature de leur réunion ti't-ul
plus élé un myslère.
II y avait la, outre Gaslon Ini-inênie el Ptty-
Laurens, le comte de Chalais, les deux Vandóme,
fils de Henri [V et de Gabrielle d'Estrées, les eom-
tes de Soissons et de Morel, les dues de La Valette.
d'Elbeuf, de Itouennesde Bellegarde, les maré-
chatix de Bassotnpierrede Mailloc et de Mont
morency, le président Le Cayeux, le conseillcr
Pa yen etc.
L assemblee élatl préstdée par Monsieur. Le
comte de Soissons et le due de Vendóme, gouver
neur de Bretagne (l'autre Vendóme était grand
prieur de France)furent les premiers qui prirent
la parole.
Ils exposèrrnt la si I nation en terines cha leuren x
ils dirent que la noblesse était dépouillée de lous
- --BgqgBMBB
ses privileges par Richelieu, et ils conclurent a
une prtse d armes en Bretagne proposition
qui Inl volée it la majorilé de 130 voix contre 22.
La minorilé, en ce moment plus fougucuse,
voulait oommencer par Paris.
II fut decide qu'on pariirait dès les premiers
jours d'aoüt et que d ici la la province de Bretagne
serail travaillée par les Vendóme.
Puy-Laurens se leva ensuiteet demanda la lêle
de Richelieu.
Elle lui fut accordée sans resistance. Les pelils
cadeaux entretiennent l'amiiié.
On vota line proposition ainsi concue Avant
huit jours, Richelieu sera assassiné!
Comme on allait titer au sort a qui se charge-
rait de celte critninelle mission, Puy-Laurens
s'écria
C est inutile; g'est a moi qu'apparlient eet
iionneur puisque l'idée vieut de tnoi.
Personne ne s'oppose a eet arrangementpeut-
êlre bien mème chacun était-il secrètement saiis-
fait que ce fut un autre qui s'en chargeét.
Les conspiraleurs en étaienl lalorsqu'on
frappa violemmenl a la porie tons ntirenl l'épée
a la main a l'exceplion toulefois de Gaston et de
Puy-Laurens, pour des niolifs ditTérenlsle pre
mier par lachetéle second dans !\'ippréhcnsion
que ce ne fussent des agertls de Richelieu.
Enfin la porte fut onvei le, et un jeune cavalier,
peut, frêle, mignon de bonne mine, parui sur le
seuil en souriant.
Madame de Chevreusela duchesse s'écriè-
rent les conjiirés en reconnaissant leur complice.
Moi-mème! dit-elleie vous apporte ia
vicloire.
On s'empressa autour dVlle mais Ie président,
rass it ré engagea chacun a regagner sa place et
invita la duchesse ;t i'expliquer.
Elle le fil en ces termes
Monseigneur, et vous ton* mes ehers amis,
Richelieu a mis le cotnble a ses infamiesvous le
savez je ne m'arrêterai point a émunérrr ses
crimes. Le roi n'est que le complice de son
min ist re je vous apporte une adhesion bien
precieust:Sa Majeslé la reine Anne d'Auli iehe,
malheureuse comme femme et comme reine
consent a enlrer dans une nouvelle combinaison
monarehique. Voici ce que je propose I" de
declarer Louis XIII inhabile au mariage et au
gouvernement; 2" dc dormer la cotironne a Son
Altes.se Royale.
Bravo! bravo! s'éciia-t-on de toutes paris.
Gaslon avait pris des engagements positifs avec
les conjurés au cas oü il régnerait jamais.
On fit plus, on convint, dans celte ténnion, que
Gaston de France épouserail Anne d'Auliiehe,
malgré les lois divines et Immaines.
Api ès quoichacun, se retira.
lfeux heures après, Richelieu sarait lout.
La duchesse de Chevreuse passa une partie de
la nuit avec la reine a faire de coupables projels
d'avenir.
La reine-mère était présente. Depuis quelque
tempselle se repenlait d'avoir tant protégé
Richelieu jadis. Irrilée par l'attitude de Louis XIII
chaque fois qu elle lui parlait coulre ce ministre,
elle uvuit fini par s eloigner de lui, et par lui
préférer son autre fils Gaston.
IV.
SUITE ET FIN DES HOSTILITES.
Quelque temps après les événements racontés
ci-dessus, Gaslon de France cl Puy-Laurens se
pronienaicnl. un matin, dans une petite cour en-
loiirée de haules inurailles, dans la prison de la
ciladclle de Doullcns.
Le due d'Orléansen signe de doulenr, laissait
pousser toute sa barbe ce prince, d'une ambition
sans énergie se laissait aller a la mélancolie
oisive qui, en prison, s'acharné après tons ceux
<pu ne savenl pas occtiper leur esprit.
Puy-Laurens était tuiijouis l'homnie do Riche
lieu, qui le payait pour lui reridre comple des
projetsdes pensees inlimes, des moindres actions
de Gaston. Mais la libcrté est une si donee chose,
line chose si indispensable ii l'homme que Puy-
Laurens finit par la prcférer aux pistoles de
Richelieu. Certain que celui ci ne rendrait pas la
liberie a nn agent qui lui était, en prison, si utile,
il donna au prince l'idée de s'évaderde la citadede.
Ce matin-lales deux raptifs songeaienl a
l'exéculion de leur projet. Mais avant de les
snivre datis leur résolution voyons ce qui s'était
passé depuis la léuniou des conjurés Itiehelieu
avait coinmeneé par faire arréter les deux Ven
dóme ainsi que Chalais. Ce dernier fut Iivré a une
commission présidée par Marillac le père du
maréchal.
II fut condamné ii mort et exéculéa Nantes, le
19 aoüt 1626. Madame de Chevreuse ne lui donna
pas une larme. Le due de Vendóme fut privé de
son gouvernement et banni k perpétuilé sou
frère, le grand prieur, mourul en prison, ainsi
que le maréchal d Ornano. Madame de Chevreuse,
qui avait pris la fuite vers la Lorraine, fut bannie;
le comte de Soissons, le due de la Valette, et plu
sieurs autres seigneurs eurent le mêine sort.
Itiehelieu, qui savait mettre a profit jusqu'aux
dangers qu'il courait, obtint de Louis XIII une
compagnie de gardes du corps. Quanta Gaston,
il avait tenu, dans loute cette affaire, la eonduile
d'nn hkhe. Après avoir avoué Ie complot et en
avoir rejelé lout I'odieux sur ses complices, il
promit a son frèrc qu'il aimerait désormais le
ministre, el qu'il mourrail plutót que d'écouter les
mauvais conseils. Mais malgré ce serment
Louis XIII eonserva 1111c grande defiance coiitre
Gaslon, qui, cepciiclaiitconsenlit a éponser ma
demoiselle de Montpcnsier, ce qui fit qu'il recut un
riche apanage, el s'appela dès lors due d'Orléans.
Richelieu sen I gagna a ces événements; il gran-
diten influence dans I'esprit du monarque et en
puissance dans Ie coriseil. II (it condamner a moit
et exéeuter (1627), potir s'étre battus en dud
contrairement a la loile comic de Chapelles et le
comte de Montmorency-Bouteville, père du ma
réchal de Luxembourg.
Une ligue formidable se reforma contre Riche
lieu dans laquelle entrèrent Ia reine-mère et
Gaston, malgré ses serments. a cojntjnuer.